«Πνευματική φαρέτρα τοῦ Ὀρθοδόξου Χριστιανοῦ»
traduction: P. DENIS GUILLAUME
MISSION DE L’EGLISE ORTHODOXE
R.D. CONGO
INTRODUCTION
Le rituel de la confession, telle qu’elle est pratiquée de nos jours dans la plupart des cas, et celui de la communion, telle qu’elle est donnée au cours de la divine Liturgie, pourraient tenir en deux pages. Le présent ouvrage ne s’y limite donc pas, mais a pour but de faire connaître tout ce qui dans les différents livres liturgiques (Grand Euchologe, Trebnik, Hagiasmatarion, Horologe) concerne, de près ou de loin, la pénitence et la communion.
Dans le Grand Euchologe’ des Grecs, l’office de la confession est précédé par celui que préside l’évêque « pour la création d’un père spirituel »; et dans le Trebnik2 des Slaves on trouve, à cette place, une « introduction sur ce que doit être le père spirituel », puis, dans les éditions complètes, une « exhortation du père spirituel au pénitent avant la confession ». C’est la raison pour laquelle notre premier chapitre est consacré au, père spirituel. On sait l’importance de ce dernier pour les orthodoxes. Tout prêtre ordonné n’est pas nécessairement chargé par l’évêque de la paternité ,spirituelle ni autorisé à confesser. Car le pouvoir de remettre les péchés a été confié par le Christ aux apôtres, et des apôtres il est passé aux évêques et à ceux qu’ils délèguent pour ce « service apostolique et spirituel ». Le prêtre qui a le pouvoir de remettre les péchés peut aussi bien les « retenir », c’est‑à‑dire ne donner l’absolution définitive qu’après
‘EoAótov th ya, éditions « Astir » et Papadimitriou, Athènes 1980.
2 En ce qui concerne le Trebnik, nous avons utilisé principalement l’édition complète du Saint‑Synode, Moscou 1906, et l’édition abrégée, bien qu’en deux volumes, du Patriarcat, Moscou 1979.
accomplissement d’une épitimie ou pénitence. Lorsqu’un fidèle a choisi son père spirituel, il n’en change plus. Il lui est même interdit, sauf en danger de mort, de se confesser à un autre prêtre tant qu’il n’a pas reçu l’absolution de l’épitimie. Cette distinction entre absolution du péché et absolution des peines est importante pour la compréhension de certaines prières que nous rencontrerons plus loin, en particulier les prières d’absolution après la mort.
Après le chapitre du Père spirituel, il nous a paru logique d’insérer, comme préparation à la confession, le « canon d’intercession à la toute‑sainte Mère de Dieu » qui figure à des places diverses dans les livres liturgiques: dans le Trebnik , comme dans les anciens euchologes grecs, on le trouve après la Paraclisis et l’élévation de la panagie, c’est‑à‑dire parmi les dévotions à la Mère de Dieu, tandis que le Grand Euchologe, dans son édition la plus récente", le donne immédiatement après l’office de la confession et les diverses prières ayant trait à la pénitence. Ce canon n’est guère employé de nos jours, mais il arrive que des fidèles en demandent la célébration pour se mettre dans l’esprit de la pénitence. L’oeuvre d’Euthyme le Syncelle5 rappelle parfois le grand canon pénitentiel d’André de Crète. Comme ce dernier, elle utilise le ton 6, mode caractéristique de la componction. Le canon est suivi d’un évangile, d’une litanie et d’une prière.
L’office de la confession varie d’un livre à l’autre. Dans le Grand Euchologe, il commence par une litanie de paix qui en arrive tout de suite aux demandes pour la rémission des péchés. Dans l’original grec, ces demandes s’appliquent à un seul pénitent, « le serviteur de Dieu N. », tandis que la prière « Seigneur jésus Christ, Fils du Dieu
3 Moscou 1906, page 230 à 232 verso. 4 Athènes 1980, p. 232‑237.
Voir Echos d’Orient 22 (1923), p. 422.
vivant » concerne plusieurs pénitents, les serviteurs « ici présents ». Aucune rubrique ne limite le nombre des pénitents. L’office se poursuit avec le trisagion, l’invitatoire, le psaume 50 et les tropaires de pénitence. Puis le pénitent accuse son état de pécheur et demande pardon et miséricorde, par de courtes invocations empruntées au Prodigue et au Publicain. Au repentir, à la contrition du pénitent répond la prière « Dieu notre Sauveur », dans laquelle le prêtre demande au Seigneur d’agréer sa conversion. Suit la confession proprement dite, que le père spirituel suscite « avec bienveillance », comme le précise la rubrique. Une fois terminée l’accusation des péchés, le prêtre prononce la formule d’absolution. Elle est déprécative, c’est‑à‑dire que le prêtre parle au subjonctif (« Que Dieu te pardonne ») et non pas à l’indicatif (« je te pardonne »). Les rubriques ne donnent aucune précision sur le lieu de la confession et sur les gestes du prêtre.
Le Trebnik est, à ce sujet, plus explicite: le père spirituel amène celui qui désire se confesser devant l’icône du Christ. La rubrique précise que le pénitent est « découvert », ce qui ne peut s’entendre du couvre‑chef, puisqu’à l’église les hommes entrent de toute façon tête nue et que les femmes portent le voile, mais plutôt du visage, de sorte que le pénitent ne puisse se dissimuler derrière l’anonymat, car la pénitence est un acte public, malgré le secret de la confession. L’office commence par les prières initiales, l’invitatoire, le psaume 50 et les tropaires de pénitence. Suivent les prières « Dieu notre Sauveur » et « Seigneur jésus Christ, Fils du Dieu vivant », les mêmes que, dans le formulaire grec, mais en ordre inverse. La première s’applique à un seul pénitent, homme ou femme. La seconde reste au pluriel, bien que la rubrique initiale ait exclu la possibilité de conduire devant l’icône du Christ deux ou plusieurs pénitents. Puis le prêtre invite à la confession par une formule qui explique la présence devant l’icône, le rôle du Christ et celui du confesseur: le prêtre n’est que le témoin d’une confession faite à Dieu et en présence de Dieu. Suit un long questionnaire, dont n,us donnons une version expurgée, en conformité avec le Trebnik édité en 1979 à Moscou’. Le questionnaire complet porte sur la foi et l’orthodoxie, sur la crainte de Dieu, sur les diverses formes de luxure, sur l’inceste, la bestialité, les rapports contre nature et les relations pré‑matrimoniales, sur le meurtre et le vol, sur les témoignages mensongers et la fraude, sur la sorcellerie et la magie , sur le respect dû aux parents, aux anciens et l’amour du prochain, sur la consommation d’aliments souilles’. sur l’abstinence en carême, etc.; enfin il énumère
6 Déjà en 1905 le Trebnik de Belgrade se limite à la question sur la foi et à l’énumération des sept péchés capitaux. Par contre le Trebaik de Prague (1920) réédité en 1951 contient encore le questionnaire complet. Notons aussi qu’il existait en Russie dès 1769 un questionnaire spécial composé par l’archevêque Innocent de Pskov pour le Rituel de la confession des enfants.
A ce propos le questionnaire rappelle les peines prévues par les saints canons: six ans d’interdit pour qui y a recours, vingt ans pour qui en fait métier.
Les aliments soufflés sont par exemple la chair d’un animal crevé, étouffé, étranglé par un piège, déchiré par un fauve ou entamé par un rapace. Le 63e canon des Apôtres prévoit, pour ce genre de faute, deux ans d’excommunication. Le Grand Euchologe contient encore dans son édition la plus récente (Athènes 1980, page 228) une prière « pour ceux qui ont mangé des aliments souillés ». En voici la traduction:
« Maître et Seigneur notre Dieu, toi qui habites dans les hauteurs et te penches sur notre bassesse, toi qui reposes parmi les Saints, louange d’Israël, incline ton oreille pour exaucer notre prière; accorde le pardon à ton serviteur N., qui a mangé des aliments soufflés, qui a goûté des viandes ou des mets impurs dont tu as interdit la consommation dans ta sainte Loi; pardonne à celui qui en a pris involontairement, et rends‑le digne de communier, sans mériter condamnation, aux redoutables Mystères des précieux Corps et Sang de ton Christ, afin qu’il soit gardé dorénavant de toute impure consommation et de toute action nuisible, en tant que fidèle savourant tes divins Mystères, jouissant de ta sainte et mystique Table et gardé avec nous dans ta sainte Eglise, pour louer et glorifier ton Nom sublime tous les jours de sa vie. Car à toi appartiennent le règne, la puissance et la gloire, Père, Fils et saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen. »
Cette prière se trouve également dans le Trebnik de 1906, à la page 156 verso.
9 Là encore, le texte peut être complet ou abrégé, selon les éditions. Par exemple, le Trebnik de Belgrade se limite au premier paragraphe. Dans le Trebnik de Moscou édité en 1979, on trouve tout, y compris un paragraphe sur les femmes, qui semble un retour au questionnaire et dans lequel il leur est demandé si elles
les sept péchés capitaux. La recommandation qui suit le questionnaire est intéressante, car elle compare le sacrement de pénitence à un second baptême. Puis le pénitent incline la tête, pendant que le prêtre dit la prière d’absolution et de réconciliation « Seigneur notre Dieu, salut de tes serviteurs », prière complétée par la formule à la fois déprécative (« Que Jésus Christ te pardonne ») et indicative (« et moi, je t’absous ») que le métropolite Pierre Moghila introduisit à Kiev au 17 siècle sous l’influence latine et qui fut insérée dans le Trebnik de l’Église russe en 1757. Vers la fin de cette prière le prêtre, joignant le geste à la parole, trace un signe de croix sur la tête du pénitent. L’office de la confession ayant commencé par une bénédiction, il s’achève, selon les règles, par le « congé » ou renvoi.
A ce point, le Trebnik complet ajoute cette rubrique: « Le Père spirituel fait une instruction à son enfant spirituel après la confession des péchés », puis il donne un modèle d’« exhortation ». Dans les autres éditions du Trebnik, on passe directement au chapitre des épitimies .
L’épitimie peut être une punition, par exemple l’exclusion de la communion eucharistique, ou bien un remède, comme le jeûne, les métanies, l’aumône, la prière. Un modèle d’épitimie nous est fourni par l’Évangile dans le récit de la conversion de Zachée le publicain: après le pardon du Christ, il s’impose lui‑même son épitimie en promettant de donner la moitié de ses biens aux pauvres et de rendre le quadruple à ceux qu’il aurait lésés, si bien que le Christ déclare: « Aujourd’hui le salut est entré dans cette maison. » Le lecteur contemporain sera peut‑être surpris par la sévérité des peines d’excommunication auxquelles fait allusion le Trebnik et qu’on peut lire en détail dans le Nomocanon De nos jours, il est vrai, les prêtres ne peuvent plus infliger aux pénitents des épitimies trop longues, et l’excommunication est réservée à l’évêque éparchiai. Notons enfin que la pratique de l’épitimie peut varier selon les pays et les Eglises, et que les prêtres ne donnent pas nécessairement une épitimie à tout fidèle qui se confesse pour pouvoir communier, mais seulement dans le cas de péché grave.
L’Hagiasmatarion est un abrégé du Grand Euchologe. Il contient, en trois fascicules, 1) les sacrements, 2) les funérailles, 3) les diverses bénédictions, prières et offices du rituel. Il a été publié à Rome de 1954 à 1963. L’office de la confession « in extenso » suit au début l’ordre du Trebnik: bénédiction et prières initiales, invitatoire et psaume 50, tro paires de pénitence et quarante Kyrie eleison.
font usage d’herbes ou d’autres pratiques à fin de contraception ou d’avortement. L’épitimie prévue est la même que pour l’homicide.
10 Le Nomocanon est une collection réunissant en 228 articles les canons des Apôtres, de saint Basile le Grand et des Conciles. On le trouve vers la fin du Trebnik complet (dans l’édition de 1906, aux pages 263‑280). Le terme de « canon » , qui dans les livres slaves est synonyme d’épitimie, en tire son origine.
11 De même, le Trebnik en 5 volumes publié à Rome de 1945 à 1953 fait mention du « canon » ou épitimie entre l’accusation des péchés et l’absolution.
GRAND EUCHOLOGE |
TREBNIK |
HAGIASMATAPJON |
Bénédiction |
Bénédiction |
Bénédiction |
Litanie de paix |
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Seigneur Jésus Christ, |
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Fils du Dieu vivant |
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Trisagion |
Prières initiales |
Prières initiales |
Invitatoire |
Invitatoire |
invitatoire |
Psaume 50 |
Psaume 50 |
Psaume 50 |
Tropaires de pénitence |
Tropaires de pénitence |
Tropaires de pénitence |
40 Kyrie eleison |
40 Kyrie eleison |
40 Kyrie eleison |
J’ai péché, Seigneur |
|
J’ai péché, Seigneur |
Dieu notre Sauveur |
Dieu notre Sauveur |
Dieu notre Sauveur |
|
Seigneur Jésus Christ, |
|
|
Fils du Dieu vivant |
|
Père, je te confesse |
|
Père, je te confesse |
Frère, ce pour quoi tu |
Voici, mon enfant, que |
Frère, ce pour quoi tu |
es venu |
le Christ est présent |
es venu |
confession des péchés |
confession des péchés |
confession des péchés |
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(questionnaire détail- |
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lé) |
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recommandation: Désormais |
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Mon enfant spirituel, |
|
Mon enfant spirituel, |
que Dieu te par- |
Seigneur notre Dieu, |
... que Dieu te par- |
donne |
salut de tes serviteurs |
donne |
|
|
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épitimie |
Le Dieu qui a pardonné |
Que Jésus Christ, notre |
4 formules d’absolution |
par l’intermédiaire |
Seigneur et notre |
au choix |
du prophète Nathan |
Dieu |
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Litanie triple |
va en paix! |
Congé |
Congé |
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(exhortation) |
|
|
épitimie |
|
Puis on trouve le dialogue entre pénitent et confesseur, comme dans le Grand Euchologe: demande de pardon de la part du pécheur, prière «Dieu notre Sauveur», prière du pénitent à genoux, invitation à la confession, accusation détaillée des péchés, et la première formule d’absolution, celle qui commence par «Mon enfant spirituel». A ce point l’Hagiasmatarion introduit l’épitimie, qui dans les livres orthodoxes se trouve indiquée après le congé Pour l’absolution finale, le prêtre a le choix entre quatre formules: la prière «Le Dieu qui a pardonné par l’intermédiaire du prophète Nathan» et trois autres formules, tirées du «Rituale Graecorum» de Goar. De ces trois dernières formules, la seconde, «Seigneur notre Dieu, salut de tes serviteurs» correspond à la première prière du Trebnik, mais elle est plus développée; quant à la dernière, qui a été composée au 15e siècle pour les Grecs d’Italie méridionale, elle est appelée «prière synoptique» parce qu’elle unit la formule déprécative, traditionnelle en Orient, et la formule indicative, chère aux Latins. L’office se termine par une courte litanie et le congé. Cette dernière litanie est rédigée pour un pénitent au masculin, mais en général les livres grecs ne précisent ni le genre ni le nombre. Par contre la rubrique initiale donne explicitement la possibilité de réunir plusieurs pénitents pour une célébration commune de l’office, au moins de ce qui sert de cadre liturgique à la partie plus strictement privée de la confession.
Après l’office «in extenso», l’Hagiasmatarion et le Trebnik de Rome proposent, tous les deux, un «office abrégé de la confession». Les prières initiales et les tropaires de pénitence y sont facultatifs. Donc, après la bénédiction, le prêtre peut, s’il le désire, passer directement à l’interrogatoire du pénitent. La confession terminée, il lui impose une épitimie et récite une ou deux prières, la première étant facultative. Le prêtre conclut l’office par la formule du congé, quand tous les fidèles se sont confessés.
Cet office «abrégé» a le mérite de légaliser, pour des Églises influencées par la mentalité juridique de l’occident, une pratique devenue courante dans les Églises orthodoxes. Car il est évident que l’office complet est un peu long pour le fidèle qui se confesse souvent ou pour le prêtre qui doit, à lui seul, confesser un grand nombre de pénitents. Mais c’est aussi le mérite de l’orient orthodoxe que de ne pas se séparer volontiers de ses richesses liturgiques, car elles peuvent toujours servir. Ainsi, par exemple, les Grecs ne disent plus les litanies entre l’évangile et l’offertoire, mais on continue à les imprimer dans les livres, et il n’est pas interdit d’y recourir en cas de nécessité pastorale.
Dans le même ordre d’idées, on peut, apprécier la sobriété des rubriques, qui ne donnent pas trop de détails sur l’attitude et les gestes du confesseur ou du pénitent. Ainsi, on ne risque pas de généraliser un usage déterminé ou de le figer. En principe, le prêtre et le fidèle sont debout, tous les deux tournés vers l’icône du Christ. La confession achevée, le pénitent incline la tête et le prêtre pose le pan de son étole sur la tête du pénitent. Vers la fin de l’absolution, il trace de la main droite un signe de croix sur la tête du pénitent, toujours couverte par l’étole. L’icône du Christ peut être celle de l’iconostase, ou bien une icône posée sur un pupitre (analogion); ce peut être aussi l’évangéliaire posé sur une petite table (tétrapode). Sur l’analogion ou sur le tétrapode il peut y avoir, à côté de l’icône ou de l’évangéliaire, une croix manuelle, que le prêtre donne à baiser après l’absolution. Les prêtres et les diacres se confessent sur le coin droit de l’autel, le confesseur se tenant devant l’évangéliaire. Dans les monastères, les moines peuvent se confesser dans la cellule de leur père spirituel. Dans certaines Eglises, les spirituels chargés de nombreuses confessions ont, normalement ou par autorisation spéciale de l’évêque, le droit de s’asseoir; en ce cas, le pénitent peut être soit à genoux si le siège est bas, soit debout si le prêtre est assis plus haut. En Grèce on voit apparaître, dans le fond de certaines églises plus particulièrement fréquentées par les pénitents, ce qu’on pourrait appeler un «confessionnal», assez différent de ceux des Latins: de grandes plaques de verre tenues par des montants de bois assurent à la fois le secret de la confession et le caractère public de la pénitence. En Russie et en d’autres pays où les églises sont trop petites pour le nombre des fidèles, les pénitents se pressent derrière le prêtre, en attente de pouvoir se confesser, au point que le confesseur doit parfois élever le pan de son étole derrière son oreille pour être seul à entendre la confession.
Après l’office de la confession, nous trouvons dans le Grand Euchologe d’Athènes (1980) une série de prières qui, dans les anciens euchologes et le Trebnik, font partie d’un ensemble plus vaste de «prières diverses», après les offices de funérailles. Ce sont surtout des «prières d’absolution» et les plus brèves parmi celles que nous appelons «prières de purification». Quant à la plus longue et à celles que nous dénommons «prières de réconciliation», elles se trouvent, dans l’Euchologe athénien, à leur place traditionnelle.
Parmi les prières d’absolution, nous donnons la première place à la «prière d’absolution des épitimies», comme à la plus directement utile après la confession, nous conformant ainsi à l’usage des éditions abrégées du Trebnik. La seconde prière et la dernière, concernant des pénitents qui s’engagent par serment ou qui ne parviennent pas à le tenir, semblent d’un emploi plus restreint. Les autres prières sont toutes des absolutions après la mort, la première, plus simple, la seconde, plus solennelle et destinée à être lue à la fin des funérailles, après «Eternelle mémoire». La prière est écrite sur une feuille: après lecture, le célébrant met le texte dans la main droite du défunt. Cela suppose que le défunt soit encore exposé pendant les funérailles. Sinon, la remise du diplôme se fait à la maison, avant la mise en bière. Cette prière n’est pas une absolution des péchés comme dans le sacrement de pénitence, pour lequel sont nécessaires et la contrition et la confession, mais l’absolution d’épitimies imposées pour des péchés que le défunt a déjà confessés. Les deux prières suivantes concernent le cas assez rare où un fidèle n’a pu, avant sa mort, être relevé d’une excommunication: puisque cette dernière appartient à l’évêque, c’est à lui qu’il revient de la lever au cours de la Liturgie.
Sous le titre «prières de purification» nous groupons une série d’oraisons pour chasser les mauvaises pensées, pour combattre la luxure, pour prévenir un rêve impur, et un long office pour ceux qui se seraient souillés au cours d’un rêve. Ce dernier office a un but pratique, signalé dans la rubrique finale: permettre au prêtre de célébrer et au laïc de communier, malgré l’impureté matérielle’-’, dans le cas où elle a été involontaire. Indépendamment du contexte, cet office propose un beau choix d’hymnes et de prières pénitentielles.
12 Pour comprendre cette prière il faut savoir que, d’après certains théologiens byzantins de la fin du moyen âge, tels que Syméon de Thessalonique et Grégoire III Mammas, les effets de l’excommunication n’atteignent pas seulement l’âme, qui ne saurait entrer au ciel avant la levée de l’excommunication, mais aussi le corps du défunt, qui ne saurait se dissoudre et retourner à la poussière.
13 Sur ce point, il ne faut pas mépriser, mais plutôt admirer la fidélité du christianisme orthodoxe, qui d’une part ne rejette rien de la Loi antique sur la pureté rituelle et d’autre part possède une vision totale de l’homme, où le corps n’est pas séparé de l’âme.
Enfin, sous le titre «prières de réconciliation» nous réunissons une brève oraison «pour ceux qui font la paix après une querelle» et l’office «pour ceux qui retournent à la vraie foi après l’avoir reniée». Ce dernier est l’oeuvre de saint Méthode, patriarche de Constantinople 14 L’office se compose essentiellement de six prières, dont la première, particulièrement belle et d’une portée plus générale, implore la miséricorde divine sur ceux qui vont eux-mêmes intercéder pour le pardon des apostats revenant à la foi en Christ. La réconciliation avec l’Église est scellée par le sacrement de confirmation.
La seconde partie de notre recueil est consacrée à la communion. L’Horologe ou le Molitvoslov nous fournit tout d’abord un « office de la divine communion » qui se compose de prières préparatoires, à réciter la veille au soir et le matin même, et de prières d’action de grâces après la réception des divins Mystères. En ce qui concerne le rite de la communion au cours de la Liturgie, nous renvoyons le lecteur au Hiératikon, au Syllitourgon, au Sluzebnik, aux diverses éditions de la Divine Liturgie de S. Jean Chrysostome, de S. Basile le Grand ou des Présanctifiés. Immédiatement avant la communion, les prêtres et les diacres demandent pardon aux pères et frères présents dans l’assemblée, puis ils récitent à voix basse les prières «Remets, pardonne, efface», «Je crois, Seigneur et je confesse», «A ta mystique et sainte Cène»
14 Méthode Ier est né à Syracuse dans la seconde moitié du 8e siècle. Il fut patriarche de 843 à 847.
et «Que la réception de tes saints Mystères». Prêtres et diacres communient à l’autel: les prêtres prennent, ou reçoivent de l’évêque, successivement le pain et le vin; les diacres les reçoivent de l’évêque ou du prêtre. Quand le clergé a communié à l’autel, on ouvre les portes de l’iconostase, et l’évêque ou le prêtre, assistés par le diacre, distribuent la communion aux fidèles 15 Les fidèles reçoivent le Corps du Christ mêlé à son précieux Sang. La communion est donnée à l’aide d’une cuiller. Les fidèles se tiennent debout, l’un derrière l’autre, les mains croisées sur la poitrine. Lorsqu’ils s’approchent du calice, ils disent leur nom de baptême ou de religion, s’ils ne sont pas suffisamment connus du prêtre. Car le prêtre ne peut donner la communion à des inconnus; il est l’image du Père qui donne la nourriture à ses enfants et qui appelle chacun d’eux par son nom: «Le serviteur de Dieu Un tel reçoit ... » Après la communion, les fidèles comme les célébrants prennent des ablutions: pain bénit et vin mêlé d’eau chaude.
En dehors de la Liturgie eucharistique, des Présanctifiés ou des synaxes autorisées par l’évêque, on ne peut donner la communion qu’à un malade grave ou ne pouvant se rendre à l’église. L’«office de la sainte communion dans la maison d’un infirme» se trouve dans l’Hagiasmatarion. Il diffère légèrement, par le choix des prières, de celui que décrit le Trebnik «pour donner la communion d’urgence en cas de grave maladie». Les deux offices comportent également un rite abrégé de la confession: accusation des péchés et absolution. Dans la chambre du malade, il faudra préparer une petite table recouverte d’une nappe, sur laquelle le prêtre déposera l’eucharistie. Il existe des artophores spéciaux pour la communion des malades. L’artophore est un écrin métallique muni d’une chaîne: le prêtre le porte sur la poitrine, sous le rason. L’intérieur, divisé en compartiments, contient un coffret pour le pain consacré, un petit calice et une cuiller, parfois aussi une fiole pour le vin (non consacré) à mettre dans le calice avec le pain consacré. Pour recevoir la communion, les malades ne sont pas tenus au jeune eucharistique ni aux autres observances auxquelles sont soumis les bien‑portants. Le prêtre responsable d’une paroisse doit veiller à ne pas laisser un seul de ses fidèles malades quitter cette vie sans les «arrhes du royaume à venir », sans le « viatique de l’éternelle vie».
En guise de conclusion, il n’est pas superflu de rappeler, de nos jours, le lien qui unit la pénitence et l’eucharistie. Cela ressort des textes eux‑mêmes: la confession et les prières pénitentielles sont orientées vers la communion. Dans l’initiation chrétienne, la communion suit le baptême; or celui qui se confesse est «baptisé d’un second baptême», comme dit le Trebnik. Avant de communier, comme le chante le tropaire du Jeudi Saint, les Apôtres furent «illuminés au baptistère de la Cène», quand le Christ leur lava les pieds et leur déclara: «Vous êtes purs, pas tous cependant.» Et le psaume 23, préparatoire à la communion, dit encore: «Qui montera sur la montagne du Seigneur? Celui qui a les mains innocentes et le coeur pur.» Enfin, nous avons l’exemple du Fils prodigue, qui peut être lu à la lumière des deux sacrements; en effet, de la conversion du pécheur à l’accusation des péchés, et du pardon accordé par le Christ au festin de sa mystique et sainte Cène, nous franchissons aujourd’hui, comme l’explique le catéchisme orthodoxe 16, «les mêmes étapes» que celles du Prodigue dans la parabole: la confession et la communion.
16 Dieu est vivant, Paris 1979, p. 362.
OFFICE POUR LA CREATION D’UN PÈRE SPIRITUEL
(Grand Eucbologe)
L’Evêque dit:Béni soit Dieu, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. L. Amen.
Gloire au Père et au Fils et au saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.
Trinité toute‑sainte, aie pitié de nous. Seigneur, agrée l’expiation de nos péchés. Maître, pardonne‑nous nos iniquités. Saint, prête-nous secours et guéris no infirmités, à cause de on nm.
Kyrie eleison (3 fois). Gloire au Père ... Maintenant
Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne‑nous aujourd’hui notre pain de ce jour, pardonne‑nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés, et ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre‑nous du Mal.
E. Car à toi appartiennent le règne, la puissance et la gloire, Père, Fils et saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. L Amen.
suivante: Seigneur jésus Christ notre Dieu, qui as confié à Pierre et aux autres Disciples le service apostolique et spirituel, leur commandant de lier et délier les péchés des hommes, toi‑même à présent, par mon humble intermédiaire, fais que ton serviteur N., choisi par moi, soit rempli de toute grâce et digne lui aussi du service apostolique et spirituel, pour lier et délier les fautes des pécheurs.
Car tu es, la source de tout bien, et nous te rendons gloire, Père, Fils et saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.Amen.
D. Sagesse! Debout! Ecoutons le saint Evangile. E. Paix à tous.
L’Evêque lit l’Evangile.
Lecture du saint Evangile selon saint jean (20,19‑23)
L e soir de ce même jour, le premier de la semaine, toutes portes étant closes par crainte des Juifs, jésus vint là où se trouvaient les disciples, il se tint au milieu d’eux et leur dit: La paix soit avec vous! Ce disant, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie à la vue du Seigneur. Il leur dit encore une fois: La paix soit avec vous! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. Puis il souffla sur eux et leur dit: Recevez le saint Esprit. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus.
Puis l’Evêque dit:
P ar la grâce de l’Esprit très‑saint qui préside à toute initiation, je te promeus Spirituel et te désigne, Père N., pour le service de la paternité spirituelle, au nom du Père et du Fils et du saint Esprit.Amen.
Et il dit la formule habituelle du Congé.
CE QUE DOIT ÊTRE UN PERE SPIRITUEL (Trebnik)
Celui qui reçoit les confidences des hommes doit être un modèle de toutes les vertus: tempérant, humble, faisant le bien, priant Dieu à toute heure, afin qu’il donne une parole de sagesse pour corriger ceux qui viennent à lui. Et tout d’abord, il doit lui‑même jeûner le mercredi et le vendredi pendant toute l’année, comme le prescrivent les saints canons, afin que ce qu’il pratique lui‑même, il puisse ordonner aux autres de l’accomplir. Car, s’il est lui‑même ignorant, intempérant et voluptueux, comment peut‑il enseigner les vertus aux autres? Eç, d’autre part, quel insensé peut l’écouter dans les choses qu’il dit; le voyant déréglé et ivrogne, alors qu’il enseigne aux autres à ne pas s’enivrer, ou à pratiquer quelque autre vertu qu’il ne pratique pas lui‑même? Car les yeux sont plus sûrs que les oreilles, dit la sainte Ecriture. Ainsi, veille sur toi‑même, ô Père spirituel, car si une des brebis périt à cause de ta négligence, c’est de tes mains qu’on l’exigera. Car, dit l’Ecriture, maudit celui qui fait l’oeuvre du Seigneur avec négligence. Et Basile le Grand dit: Veille à ne pas craindre l’homme tombé dans le péché, afin de ne pas livrer le Fils de Dieu aux mains des indignes, afin de ne pas avoir peur d’un des puissants de la terre, et de ne pas donner la communion, fût‑ce même à celui qui porte le diadème. Car les saints canons ne permettent pas aux indignes de communier, puisqu’ils sont considérés comme des païens. S’ils ne se convertissent pas, malheur à eux et à ceux qui les communient! ... Gardant ces préceptes, et d’autres semblables, et, avant tout, conservant intacts les enseignements de l’Eglise, tu te sauveras toi‑même et ceux qui t’écoutent.
Si quelqu’un ose recevoir des confidences et des confessions sans lettre d’autorisation de l’évêque du lieu, celui‑là encourra les peines canoniques, comme transgresseur des divins canons; car non seulement il se pad lui‑même, mais ceux qui se sont confessés à lui ne sont pas confessés. Et ce qu’il a lié ou délié ne l’est pas en réalité, d’après le sixième canon du concile de Carthage, et le quarantetroisième du même concile.24
EXHORTATION DU PÈRE SPIRITUEL AU PENITENT AVANT LA CONFESSION (Trebnik)
Enfant bien‑aimé dans le saint Esprit, N., tu as bien fait de venir à la sainte pénitence: par elle, en effet, comme en un baptistère spirituel, tu laveras les péchés de ton âme et tu seras guéri, comme par une médecine céleste, de ses mortelles blessures. Efforce‑toi seulement d’avoir en ton coeur la contrition de tous tes péchés et de les confesser au Seigneur ton Dieu, invisiblement présent parmi nous, devant moi qui, malgré mon indignité, ai reçu de lui le pouvoir d’absoudre; confesse‑les sans rien cacher ni ajouter, mais tout ce que tu as fait et dont tu te souviens, confesse‑le; car l’occultation d’un péché est une erreur funeste pour l’âme, et en ajouter est une calomnie mortelle; pour ces deux motifs, les péchés confessés ne sont pas pardonnés; et le mystère ne s’accomplissant pas réellement à cause de cet obstacle, un nouveau péché mortel prend naissance. Tu ne dois pas cacher une seule faute, même par respect humain, car je suis un homme exposé aux mêmes passions, capable de tomber dans les mêmes péchés, et j’ai le sens de la faiblesse humaine. Et si, en dépit du respect humain, tu t’accuses devant moi seul, tu éviteras d’être accusé de ces péchés devant les Anges de Dieu et devant tous les hommes au redoutable tribunal; mais, si tu les tiens cachés devant moi seul, tu seras accusé devant l’assemblée universelle et n’échapperas pas aux supplices éternels. Ne me cache rien non plus par crainte, car je ne te ferai aucun tort et ne révélerai jamais ton péché à personne, mais vais plutôt te soigner avec douceur. Dans la confession, accuse‑toi, ne te disculpe pas; révèle tes péchés, et non point ceux des autres. Ne me dénonce pas les personnes qui ont été complices de ton péché, car c’est une diffamation du prochain. Confesse tes seuls péchés, non par une simple conversation, mais avec componction et avec le ferme propos de te garder à l’avenir de semblables péchés. Sans cela, il ne peut y avoir de véritable repentir. Ayant ainsi disposé ton coeur, rends gloire au Seigneur. Confesse de toi‑même tes propres fautes devant le pécheur que je suis, afin que, recevant l’absolution, tu te libères des liens du péché, tu sois purifié et spirituellement guéri, par la grâce de Dieu.
CANON D’INTERCESSION À LA TOUTE‑SAINTE MERE DE DIEU AVANT LA CONFESSION DES PÉCHÉS
(oeuvre du moine Euthyme le Syncelle)
Ode 1,t. 6
« Lorsqu’Israël eut cheminé sur l’abîme, * comme en « terre ferme, * et vu le Pharaon persécuteur * englouti « dans les flots, * alors il s’écria‑ * Chantons une hymne « de victoire en l’honneur de notre Dieu.
Comment pleurerai‑je, * notre Souveraine, l’impureté de ma vie * et l’immense multitude de mes péchés? * Vierge pure, que vais‑je te confesser? * Je tremble et me trouve embarrassé: * viens à mon aide, à mon secours.
Par où vais‑je commencer * à dire mes forfaits, * mes effroyables péchés, * malheureux que je suis? * Hélas, que vais‑je devenir? * Souveraine, fais‑moi grâce avant la fin.
J’ai dépassé la voie, * la mesure du péché, * sans trouver nullement * le chemin du salut; * vers toi j’accours, ô Vierge immaculée: * ne méprise pas qui de toute son âme se repent.
Sans cesse j’ai présents à l’esprit * le moment de la mort * et le redoutable tribunal, * mais comme à l’hameçon je suis pris * par l’habitude du mal: viens à mon aide, Vierge tout‑immaculée.
Le corrupteur de tout bien, * me voyant désormais * dépouillé, privé d’appui, * loin de Dieu et des saintes vertus, * s’élance pour m’engloutir: * notre Souveraine, prends les devants pour me sauver.
Ode 3
« Ni n’est saint * comme toi, Seigneur mon Dieu; * « tu as exalté la force des fidèles, dans ta bonté, * et tu « nous as fondés * sur le roc inébranlable * de la confes« sion de tbn nom.
J’ai souillé mon âme honteusement, * souveraine Mère de Dieu, * par mes innombrables péchés, * malheureux que je suis; * où irai‑je désormais, * tout entier en proie au désespoir?
Hélas, j’ai terni * ma ressemblance avec Dieu * par mes orgueilleuses pensées, * malheureux que je suis; *
où irai‑je désormais? * Vierge sainte, empresse‑toi de m’aider.
Il n’est parmi les mortels * personne en cette vie * qui n’ait comme moi, * avec autant d’impudence, * commis l’iniquité, * car j’ai souillé mon baptême divin.
Vierge toute‑sainte, j’ai atteint * la limite du mal; * vite, viens à mon aide, * car la terre et le ciel * protestent amèrement * contre mes immenses forfaits.
Ode 4
« Le Christ est ma force, * mon Seigneur et mon Dieu! * « tel est le chant divin * que la sainte Eglise proclame * « et d’un coeur purifié * elle fête le Seigneur.
Les choeurs des Anges, leurs armées, * les puissances des cieux * redoutent, Vierge immaculée, * la majesté de ton Fils; * et moi qui désespère, * je n’éprouve pas de tremblement!
La terre entière fut saisie * de stupeur et d’effroi * en me voyant commettre vilement * les effroyables péchés * qui offensent, Vierge sainte, * l’immense tendresse de ton Fils.
J’ai souillé, pour mon malheur, * le temple de mon corps; * et je pénètre sans respect, * hélas, débauché que je suis, * dans le Temple du Seigneur, * où les mortels s’avancent en tremblant!
Malgré mon éloignement * et ma totale indignité, fais que je ne sois pas étranger * à la protection de ton Fils, * mais lave‑moi, notre Souveraine, * de la souillure de mes péchés.
Ode 5
« Dieu très‑bon, illumine, je t’en prie, * de ton éclat « divin * les âmes de tes amants qui veillent devant toi, * « afin qu’ils te connaissent, ô Verbe de Dieu, * toi le « Dieu véritable * qui nous fais revenir des ténèbres du « péché.
Adam a transgressé * un seul commandement de ton Fils, * ô Vierge, et fut condamné à l’exil: * comment pleurerai‑je l’océan de mes péchés, * moi qui me suis rebellé contre Dieu * et qui ai violé ses préceptes divins?
Cain, s’étant montré jadis * le meurtrier de son frère, * fut maudit par Dieu; * et moi, que ferai‑je, * le téméraire qui ai causé la perdition * de mon âme, sans en rougir?
J’ai imité le funeste Esaü * par la gloutonnerie, les voluptés, * j’ai terni mon âme et mon corps, * dans l’ivresse et la débauche souillant ma vie: * qui donc ne pleurera désormais * le malheureux que je suis?
De ton éclat divin, * bonne Mère, guéris les passions * qu’en mon âme a semées le corrupteur; * délivre-moi de son amère captivité, * car il sourit de me voir * sans defense désormais.
Ode 6
«Lorsque je vois * l’océan de cette vie * soulevé par « la tempête des tentations, * j’accours à ton havre de paix * et je te crie, ê Dieu de bonté: * A la fosse rachète ma vie.
J’ai vécu en débauché * et mon âme est ternie, * misérable est ma vie, * j’ai souillé tout mon corps * par de funestes péchés: * ô Vierge, empresse-toi de m’aider.
Voici la fin, je n’en peux plus, * ma conscience m’accuse: * mes actions -mauvaises, le trouble de ma vie * se présentent à mon esprit * et je redoute le tribunal * de ton Fils, ô Vierge immaculée.
L’ardeur de ma chair est menacée * par le terrible fleuve de feu * qui jamais ne s’éteint * et par le ver qui ronge sans fin; * mais par tes prières délivre-m’en, * Vierge tout-immaculée.
Devant les attaques du Mauvais, * bonne Mère, je suis saisi * de frayeur et tremblement, * car avant la fin le corrupteur * me fait grincer des dents, * me tenant captif et dépouillé de vertus.
Ode 7
Dans la fournaise l’Ange répandit la rosée * sur les « nobles Jeunes Gens, * mais le feu brûla les Chaldéens sur l’ordre de Dieu * et le tyran fut forcé de chanter: « Dieu de nos Pères, Seigneur, tu es béni.
Du septuple feu des passions * me brûle le perfide séducteur; * il me fait périr tout entier * dans les adultères de mon coeur: * aux flots de mes larmes abreuve-moi, * ne me rejette pas, ô Mère de Dieu.
Ne me laisse pas étouffer * dans le gouffre de mes péchés, * car l’ennemi pervers * rit de me voir désespéré, * mais toi-même, notre Souveraine, * de ta main puissante relève-moi.
Redoutable sera le jugement, * pauvre âme insensible, et sans fin * l’effroyable châtiment; * mais prosterne-toi maintenant * devant la Mère de ton juge et de ton Dieu: * pourquoi donc te désespérer?
Moi le prodigue, j’ai mis en toi, * notre Souveraine, tout mon espoir; * ne détourne pas ton visage de moi, * ne me ferme pas, Mère de Dieu, * ton coeur ami des hommes; * viens à mon aide, à mon secours.
Malheureux, je me suis enténébré * sous la multitude de mes péchés; * j’ai altéré mon esprit * et le regard de mon âme est terni; * dans ta lumière, vite, conduis-moi, * Toute-pure, vers la douceur de la paix.
Ode 8
«De 1â flamme, pour tes Saints, tu as fait jaillir la ro« sée * et, par l’eau, tu as fait flamber le sacrifice du Jus« te, * car tu accomplis toutes choses par ta seule vo« lonté: * 6 Christ, nous t’exaltons dans tous les siècles.
Toi qui as mis au monde l’Un de la sainte Trinité * et dans tes bras, Mère vierge, as porté notre Dieu, * éteins la fournaise ardente des passions * et lave mon âme sous les flots de mes pleurs.
Toute-pure, je redoute la venue de la mort, * mais l’ultime jugement ne m’inspire aucun- effroi, * puisque je
ne cesse de faire le mal: * de grâce, avant la fin, par tes prières sauve-moi.
Donne-moi, notre Souveraine, les pleurs incessants * et la source des larmes, afin de laver * mes nombreuses fautes, mes incurables plaies, * pour que j’obtienne la vie éternelle.
Je t’ai confessé la multitude de mes péchés, * notre Souveraine, car j’ai provoqué le courroux, * comme nul autre au monde, de ton Fils et Seigneur; * par tes prières hâtetoi de me réconcilier avec lui.
Maître par nature compatissant, * ne m’assigne pas, à l’heure du jugement, * la place des condamnés, mais par l’intercession de ta Mère * prends pitié et place-moi à droite, parmi les brebis.
Ode 9
« Aux hommes il est impossible * de voir Dieu, sur « qui les Anges mêmes * n’osent fixer leur regard, * mais « aux mortels s’est manifesté le Verbe fait chair * grâce « à toi, ô Toute‑pure, * et lorsque nous le magnifions avec les armées célestes * nous te proclamons bienheureuse.
Voici que je m’avance, * Toute‑pure, vers toi * avec amour et plein de respect, * sachant bien, moi ton serviteur, * le pouvoir de ta prière, * car ton intercession peut beaucoup, * Vierge bénie, auprès de ton Fils, * dont le coeur se laisse fléchir.
Avec les choeurs des Archanges, * les célestes légions, * les Prophètes, le Précurseur, * les Apôtres, les Martyrs, * les Moines, les vénérables Témoins, * en compagnie de tous les Saints, * Vierge pure, en ma faveur intercède auprès de Dieu.
En cette vie et dans l’autre * que je trouve ton secours: * à l’heure où mon esprit * sera séparé de mon corps, * Vierge toute‑pure, empresse‑toi, *‑délivre‑moi des démons, * arrache‑moi à leur tyrannie, * ne permets pas que je leur sois livré.
Vierge pure, j’espère * que ton Fils sera pour moi * un juge ami des hommes, compatissant: * ne me regarde pas avec mépris, * mais rends‑le‑moi favorable * pour qu’il me place, ce jour‑là, * à droite de son divin tribunal; * sur toi repose mon espoir.
Avec les Anges, les Archanges, * les Puissances, les Vertus, * Principautés, Dominations, * avec les Trônes, les Séraphins, * les Chérubins aux yeux innombrables, qui servent ton Fils avec respect * et lui rendent gloire en ce moment, * sans cesse, Vierge Mère, nous te glorifions.
Il est vraiment digne de te bénir, Mère de Dieu, toujours bienheureuse et tout‑immaculée, et la Mère de notre Dieu. Plus vénérable que les Chérubins et plus glorieuse que les Séraphins, ô Vierge qui as enfanté le Verbe de Dieu, tu es vraiment la Mère de Dieu, nous te magnifions.
P. Et pour qu’il nous soit donné d’écouter dignement le saint Évangile, prions le Seigneur notre Dieu. Ch. Kyrie eleison (3 fois).
P. Sagesse! Debout! Écoutons le saint Évangile. Paix à tous! Ch. Et à votre esprit.
Lecture du saint Evangile selon saint Marc
(11,22‑26)
Le Seigneur dit: Ayez foi en Dieu. Je vous le dis en vérité, si quelqu’un dit à cette montagne: Soulève‑toi et va te jeter dans la mer, et s’il ne doute pas dans son coeur, mais croit que ce qu’il dit arrivera, il le verra s’accomplir. C’est pourquoi je vous dis: tout ce que vous demandez en priant, croyez que vous l’avez déjà reçu, et vous le verrez s’accomplir. Et quand vous êtes debout en prière, si vous avez quelque chose contre quelqu’un, pardonnez afin que votre Père qui est aux cieux vous pardonne aussi vos péchés. Si, au contraire, vous ne pardonnez pas, votre Père, lui non plus, ne pardonnera pas vos péchés.
Litanie
Aie pitié de nous, ô Dieu, dans ton immense miséricorde, nous t’en prions, écoute et prends pitié.
Ch. Kyrie eleison (3 fois).
Nous te prions encore pour qu’obtienne merci, longue et paisible vie, santé de l’âme et du corps, le serviteur de Dieu N. et pour que lui soit pardonnée toute faute volontaire et involontaire.
Ch. Kyrie eleison (3 fois). .
Car tu es un Dieu plein de miséricorde et d’amour pour les hommes, et nous te rendons gloire, Père, Fils et saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.Ch. Amen.
Puis le Prêtre dit cette prière de notre vénérable Père jean Damascène
Maître et Seigneur, jésus Christ notre Dieu, toi qui seul as le pouvoir de remettre aux hommes leurs péchés, dans ta bonté et ton amour, ne tiens pas compte de toutes les fautes que ton serviteur N. a commises sciemment ou par inadvertance, volontairement ou non, en action, en parole, en pensée, et rends‑le digne de communier, sans mériter condamnation, à tes Mystères divins, immaculés, saints et immortels, non pour son châtiment ni pour accroître ou aggraver ses péchés, mais pour qu’il soit purifié, sanctifié, illuminé, fortifié, et qu’il reçoive les arrhes de la vie éternelle et de ton céleste royaume; pour qu’ils lui servent de rempart et de secours, qu’ils repoussent les ennemis, qu’ils effacent la multitude de ses péchés et lui permettent de glorifier ton pouvoir; par les prières de notre Souveraine la très‑sainte Mère de Dieu, des vénérables et célestes Puissances spirituelles, immatérielles et incorporelles, et de tous les Saints qui t’ont plu depuis les siècles. Amen.
OFFICE DE LA CONFESSION
1) SELON LE GRAND EUCHOLOGE
Le Prêtre:Béni soit notre Dieu, et tout temps, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Ch. Amen.
En paix prions le Seigneur. Ch. Kyrie eleison.
Pour la paix qui vient d’en haut et pour le salut de nos âmes, prions le Seigneur.
Pour la rémission des péchés et le pardon des fautes du (des) serviteur(s) de Dieu N., afin que lui (leur) soit pardonnée toute faute volontaire et involontaire, prions le Seigneur.
Afin que le Seigneur notre Dieu lui (leur) accorde la rémission de ses (leurs) péchés et le temps de faire pénitence, prions le Seigneur.
Pour qu’il(s) soi(en)t délivré(s), ainsi que nous, de tout mal, de tout danger, de toute inquiétude, prions le Seigneur.
Protège‑nous, sauve‑nous, aie pitié de nous et garde-nous, ô Dieu, par ta grâce.
Faisant mémoire de notre Souveraine, la très‑sainte, très pure, toute bénie et glorieuse Mère de Dieu et toujours vierge Marie, ainsi que de tous les Saints, offrons‑nous, nous‑mêmes, les uns les autres et toute notre vie au Christ notre Dieu.
Ch. A toi, Seigneur.
Car à toi reviennent toute gloire, tout honneur et toute adoration, Père, Fils et saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.
Ch. Amen.
Le Prêtre dit cette prière: Prions le Seigneur.
Seigneur jésus Christ, Fils du Dieu vivant, toi le pasteur et l’agneau qui ôtes le péché du monde, toi ce créancier qui as remis leur dette à l’un et l’autre de tes débiteurs, toi qui as accordé à la pécheresse la rémission de ses péchés, toi‑même, Seigneur, remets, efface, pardonne les péchés, les iniquités, les fautes volontaires et involontaires, commises sciemment ou par inadvertance, les transgressions et les désobéissances de tes serviteurs ici présents. Et si, en tant qu’hommes porteurs de chair et habitant ce monde, ils se sont laissé égarer par le Diable, en parole, en action, sciemment ou par inadvertance, qu’ils ont méprisé la sentence du prêtre et encouru sa malédiction, qu’ils sont tombés sous leur propre anathème ou se sont liés par un serment, toi‑même, Seigneur, dans ta bonté et ton absence de ressentiment, veuille délivrer par ta parole tes serviteurs que voici, leur pardonnant leur propre anathème et leur serment, dans ton immense miséricorde. Oui, Seigneur et Maître ami des hommes, exauce la prière que nous t’adressons pour tes serviteurs ici présents; dans ta bonté et ta grande miséricorde, détourne tes yeux de toutes leurs fautes et délivre‑les de l’éternel châtiment. Car toi‑même, Seigneur, tu as dit: Tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel.
Car tu es le seul sans péché, et nous te rendons gloire, ainsi qu’à ton Père éternel et à ton très‑saint, bon et vivifiant Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.
Trisagion, Trinité toute‑sainte ... Après le Notre Père, Kyrie eleison (12 fois). Gloire au Père ... Maintenant
Venez, adorons, prosternons‑nous devant Dieu notre Roi.
Venez, adorons, prosternons‑nous devant le Christ, notre Roi et notre Dieu.
Venez, adorons, prosternons‑nous devant le Christ lui‑même, notre Roi et notre Dieu.
Psaume 50
Aie pitié de moi, ô Dieu, selon ta grande miséricorde, et dans ton immense compassion, efface mon péché. Lave-moi de plus en plus de mon iniquité, et de mon péché purifie-moi. Car je connais mon iniquité, et mon péché est constamment devant moi. Contre toi seul, j’ai péché, et j’ai fait le mal sous tes yeux. Ainsi tu seras trouvé juste en tes paroles, et tu seras vainqueur quand on te jugera. Vois: dans l’iniquité j’ai été conçu, et dans les péchés ma mère m’a enfanté. Mais tu aimes la vérité: tu m’as révélé les mystères et les secrets de ta sagesse. Tu m’aspergeras avec l’hysope, et je serai purifié, tu me laveras, et je deviendrai plus blanc que la neige. Tu me feras entendre des paroles de joie et d’allégresse, et ils exulteront, les os humiliés. Détourne ta face de mes péchés, efface toute mes iniquités. Crée en moi un cœur pur, ô Dieu, et renouvelle en ma poitrine un esprit droit. Ne me rejette pas loin de ta face, et ne retire pas de moi ton Esprit-Saint. Rends-moi la joie de ton salut, et fortifie-moi par l’Esprit souverain. J’enseignerai tes voies aux pécheurs, et les impies reviendront vers toi. Délivre-moi du sang, ô Dieu, Dieu de mon salut, et ma langue exultera pour ta justice. Seigneur, ouvre mes lèvres; et ma bouche annoncera ta louange. Si tu avais voulu un sacrifice, je te l’aurais offert, mais tu ne prends aucun plaisir aux holocaustes. Le sacrifice qui convient à Dieu, c’est un esprit brisé; un coeur broyé et humilié, Dieu ne le méprise point. Accorde tes bienfaits à Sion dans ta bienveillance, Seigneur, et que soient relevés les murs de Jérusalem; alors tu prendras plaisir au sacrifice de justice, à l’oblation et aux holocaustes, alors on offrira de jeunes taureaux sur ton autel.
Tropaires, t. 6
Aie pitié de nous, Seigneur, aie pitié de nous: * toute excuse nous fait défaut; * comme de pauvres pécheurs nous t’adressons cette supplication: * Aie pitié de nous, Seigneur.
Gloire au Père
Seigneur, aie pitié de nous * qui avons confiance en toi; * ne t’irrite pas contre nous, * ne te souviens pas de nos iniquités, * mais dans ta bonté regarde vers nous maintenant * et de nos ennemis délivre‑nous; * car tu es notre Dieu, * et ton peuple, c’est nous; * tous, nous sommes l’ouvrage de tes mains * et c’est de ton nom que nous sommes appelés.
Maintenant
Ouvre‑nous la porte de ta compassion, * Mère de Dieu et Vierge bénie; * ayant mis en toi notre espoir, * puissions‑nous ne pas nous égarer, * mais que par toi nous soyons délivrés de tout mal, * car tu es le salut du peuple chrétien.
Kyrie eleison (40 fois).
Le pénitent dit: J’ai péché, Seigneur, pardonne‑moi; et: Mon Dieu, aie pitié du pécheur que je suis.
Le Prêtre: Prions le Seigneur.
Dieu notre Sauveur, qui par l’intermédiaire de ton prophète Nathan as accordé le pardon à David lorsqu’il s’est repenti de ses fautes et qui as agréé la prière de repentance que t’adressa Manassé, reçois aussi ton serviteur (ta servante) N. qui se repent des fautes qu’il (qu’elle) a commises. Dans l’amour pour les hommes dont tu es coutumier, agrée son repentir, sans regarder à toutes ses actions, toi qui pardonnes les manquements et ne tiens,pas compte des iniquités. Car toi‑même, Seigneur, tu as dit: Ce que je désire, ce n’est pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive! Pareillement tu as dit que les péchés se pardonnent septante fois sept fois. De même que ta grandeur est sans égale, sans mesure est ta miséricorde; et si tu tiens compte de nos fautes, qui donc subsistera?
Car tu es le Dieu des pénitents, et nous te rendons gloire, Père, Fils et saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.Amen.
Le pénitent se met à genoux et dit en élevant les mains:
Père, Seigneur du ciel et de la terre, je te confesse tous les secrets de mon âme et de mon coeur et toutes les fautes visibles que j’ai commises jusqu’à présent. Et je t’en demande pardon, à toi le juge juste et miséricordieux, ainsi que la grâce de ne plus pécher.
Le Prêtre lui dit avec bienveillance:
Frère (Soeur), ce pour quoi tu es venu(e) devant Dieu et devant moi, n’aie pas honte de le dire; car ce n’est pas à moi que tu le confesses, mais à Dieu, en présence de qui tu te tiens.
Le Prêtre l’interroge sur tous les péchés; la confession terminée, il lui dit:
Mon enfant spirituel(le), tu t’es confessé(e) à mon humble personne; et moi, pauvre pécheur, je ne suis pas capable de remettre les péchés sur la terre: Dieu seul le peut. Mais en vertu de la divine parole qu’il a prononcée après sa Résurrection en disant aux Apôtres: « Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis, ceux qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus » et nous confiant en cette parole, nous aussi, nous déclarons: tout ce que tu as avoué à mon infime personne, tout ce que tu as omis de me dire par ignorance ou par oubli, tout cela, que Dieu te le pardonne en ce monde et dans le siècle à venir. Amen.
Et il ajoute cette prière :
Prions le Seigneur :
Le Dieu qui a pardonné, par l’intermédiaire
du prophète Nathan, à David confessant ses péchés, celui qui a pardonné
à
Pierre versant d'amères larmes après son reniement, celui qui a pardonné à la
Courtisane pleurant à ses pieds, celui qui pardonne au Publicain, au Prodigue,
que ce même Dieu te pardonne toute faute, par l’intermédiaire du
pécheur que je suis, en ce monde et dans le siècle venir. Puisse-t-il ne pas te
condamner lorsqu'il te fera comparaître devant son redoutable tribunal! Quant
aux fautes confessées, n’aie pas de souci, mais va en paix.
Prières d’absolution
Le Dieu qui a pardonné, par l’intermédiaire du prophète Nathan, à David confessant ses péchés, celui qui a pardonné à Pierre versant d’amères larmes après son reniement, celui qui a pardonné à la Courtisane pleurant à ses pieds,, celui qui pardonne au Publicain, au Prodigue, que ce même Dieu te pardonne toute faute, par l’intermédiaire du pécheur que je suis, en ce monde et dans le siècle à venir. Puisse‑t‑il ne pas te condamner lorsqu’il te fera comparaître devant son redoutable tribunal, lui qui est béni dans les siècles des siècles! Amen
Seigneur notre Dieu, qui as accordé à Pierre et à la Courtisane la rémission de leurs péchés à cause de leurs larmes et qui as justifié le Publicain reconnaissant ses propres fautes,agrée aussi la confession de ton serviteur (ta servante) N. et, dans ta bonté, pardonne‑lui tous ses péchés volontaires et involontaires, commis en parole, en action, en pensée, puisque seul tu as le pouvoir de remettre les péchés. Car tu es un Dieu de miséricorde, plein de tendresse et d’amour pour les hommes, et nous te rendons gloire, ainsi qu’à ton Père éternel et à ton très‑saint, bon et vivifiant Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.
3
Seigneur notre Dieu, salut de tes serviteurs, toi qui es tendresse et miséricorde, lent à la colère et plein d’amour, toi qui t’émeus de nos fautes et regrettes nos péchés, toi qui as dit par la bouche du prophète Ezéchiel: Ce que je désire, ce n’est pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive; toi‑même, longanime Seigneur, Maître ami des hommes, viens encore maintenant au secours de ton serviteur (ta servante) N., accorde‑lui des sentiments de repentir et la rémission de ses péchés, en lui pardonnant par moi, ton indigne serviteur, toute faute volontaire et involontaire; car tu as dit, Seigneur, à tes saints Disciples et Apôtres: Recevez le saint Esprit; ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis, ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus; et tout ce que vous lierez et délierez sur la terre sera lié et délié dans les cieux. Toi donc, Seigneur, pardonne aussi à ton serviteur (ta servante) N., par l’intermédiaire de mon indignité, toutes les fautes qu’il (qu’elle) a commises veuille le (la) réconcilier et l’unir à ta sainte Eglise, dans le Christ Jésus notre Seigneur, avec qui te reviennent la gloire, la puissance et la majesté, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.
4
Que Jésus Christ, notre Seigneur et notre Dieu, qui a donné à ses saints Disciples et Apôtres l’ordre de lier et délier les péchés des hommes, détourne lui‑même les yeux de tous tes péchés et de toutes tes fautes. Et moi, son indigne serviteur, ayant reçu d’eux le pouvoir de faire de même, je t’absous de toute excommunication pour autant que j’en aie pouvoir et puissance et que tu en aies besoin. Je t’absous encore de tous les péchés que tu as confessés devant Dieu et devant mon indignité, au nom du Père) et du Fils et du saint Esprit. Amen.
Le Prêtre dit ensuite cette litanie:
Aie pitié de nous, ô Dieu, dans ton immense miséricorde, nous t’en prions, écoute et prends pitié. Kyrie eleison (3 fois).
Nous prions encore pour la rémission des péchés du serviteur de Dieu N., afin que lui soit pardonnée toute faute volontaire et involontaire.
Kyrie eleison (3 fois).
Car tu es un Dieu plein de miséricorde et d’amour pour les hommes, et nous te rendons gloire, Père, Fils et saint Esprit, maintenant et toujours et dans’ les siècles des siècles. Amen. Et le Congé.
2) SELON LE TREBNIK
Le Père spirituel amène celui qui désire se confesser, seul, et non à deux ou à plusieurs, devant l’icône de notre Seigneur jésus Christ. Il dit: Béni soit notre Dieu, puis on récite les prières initiales: Trisagion, Trinité toute‑sainte ... Après le Notre Père, Kyrie eleison (12 fois). Gloire au Père ... Maintenant
Venez, adorons, prosternons‑nous devant Dieu notre Roi.
Venez, adorons, prosternons‑nous devant le Christ, notre Roi et notre Dieu.
Venez, adorons, prosternons‑nous devant le Christ lui‑même, notre Roi et notre Dieu.
Psaume 50
Aie pitié de moi, ô Dieu, selon ta grande miséricorde, et dans ton immense compassion, efface mon péché. Lave-moi de plus en plus de mon iniquité, et de mon péché purifie-moi. Car je connais mon iniquité, et mon péché est constamment devant moi. Contre toi seul, j’ai péché, et j’ai fait le mal sous tes yeux. Ainsi tu seras trouvé juste en tes paroles, et tu seras vainqueur quand on te jugera. Vois: dans l’iniquité j’ai été conçu, et dans les péchés ma mère m’a enfanté. Mais tu aimes la vérité: tu m’as révélé les mystères et les secrets de ta sagesse. Tu m’aspergeras avec l’hysope, et je serai purifié, tu me laveras, et je deviendrai plus blanc que la neige. Tu me feras entendre des paroles de joie et d’allégresse, et ils exulteront, les os humiliés. Détourne ta face de mes péchés, efface toute mes iniquités. Crée en moi un cœur pur, ô Dieu, et renouvelle en ma poitrine un esprit droit. Ne me rejette pas loin de ta face, et ne retire pas de moi ton Esprit-Saint. Rends-moi la joie de ton salut, et fortifie-moi par l’Esprit souverain. J’enseignerai tes voies aux pécheurs, et les impies reviendront vers toi. Délivre-moi du sang, ô Dieu, Dieu de mon salut, et ma langue exultera pour ta justice. Seigneur, ouvre mes lèvres; et ma bouche annoncera ta louange. Si tu avais voulu un sacrifice, je te l’aurais offert, mais tu ne prends aucun plaisir aux holocaustes. Le sacrifice qui convient à Dieu, c’est un esprit brisé; un coeur broyé et humilié, Dieu ne le méprise point. Accorde tes bienfaits à Sion dans ta bienveillance, Seigneur, et que soient relevés les murs de Jérusalem; alors tu prendras plaisir au sacrifice de justice, à l’oblation et aux holocaustes, alors on offrira de jeunes taureaux sur ton autel.
Tropaires, t. 6
Aie pitié de nous, Seigneur, aie pitié de nous: * toute excuse nous fait défaut; * comme de pauvres pécheurs nous t’adressons cette supplication: * Aie pitié de nous, Seigneur.
Gloire au Père
Seigneur, aie pitié de nous * qui avons confiance en toi; * ne t’irrite pas contre nous, * ne te souviens pas de nos iniquités, * mais dans ta bonté regarde vers nous maintenant * et de nos ennemis délivre‑nous; * car tu es notre Dieu, * et ton peuple, c’est nous; * tous, nous sommes l’ouvrage de tes mains * et c’est de ton nom que nous sommes appelés.
Maintenant
Ouvre‑nous la porte de ta compassion, * Mère de Dieu et Vierge bénie; * ayant mis en toi notre espoir, * puissions‑nous ne pas nous égarer, * mais que par toi nous soyons délivrés de tout mal, * car tu es le salut du peuple chrétien.
Kyrie eleison (40 fois). Puis le Prêtre dit cette prière:
Prions le Seigneur.
Dieu notre Sauveur, qui par l’intermédiaire de ton prophète Nathan as accordé le pardon à David lorsqu’il s’est repenti de ses fautes et qui as agréé la prière de repentance que t’adressa Manassé, reçois aussi ton serviteur (ta servante) N. qui se repent des fautes qu’il (qu’elle) a commises. Dans l’amour pour les hommes dont tu es coutumier; agrée son repentir, sans regarder à toutes ses actions, toi qui pardonnes les manquements et ne tiens pas compte des iniquités. Car toi‑même, Seigneur, tu as dit: Ce que je désire, ce n’est pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive! Pareillement tu as dit que les péchés se pardonnent septante fois sept fois. De même que ta grandeur est sans égale, sans mesure est ta miséricorde; et si tu tiens compte de nos fautes, qui donc subsistera?
Car tu es le Dieu des pénitents, et nous te rendons gloire, Père, Fils et saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.Amen.
Autre prière
Prions le Seigneur.
Seigneur Jésus Christ, Fils du Dieu vivant, toi le pasteur et l’agneau qui ôtes le péché du monde, toi ce créancier qui as remis leur dette à l’un et l’autre de tes débiteurs, toi qui as accordé à la pécheresse la rémission de ses péchés, toi‑même, Seigneur, remets, efface, pardonne les péchés, les iniquités, les fautes volontaires et involontaires, commises sciemment ou par inadvertance, les transgressions et les désobéissances de tes serviteurs ici présents. Et si, en tant qu’hommes porteurs de chair et habitant ce monde, ils se sont laissé égarer par le Diable, en parole, en action, sciemment ou par inadvertance, qu’ils ont méprisé la sentence du prêtre et encouru sa malédiction, qu’ils sont tombés sous leur propre anathème ou se sont liés par un serment, toi‑même, Seigneur, dans ta bonté et ton absence de ressentiment, veuille délivrer par ta parole tes serviteurs que voici leur pardonnant leur propre anathème et leur serment, dans ton immense miséricorde. Oui, Seigneur et Maître ami des hommes, exauce la prière que nous t’adressons pour tes serviteurs ici présents; dans ta bonté et ta grande miséricorde, détourne tes yeux de toutes leurs fautes et délivre‑les de l’éternel châtiment. Car toi‑même, Seigneur, tu as dit: Tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel.
Car tu es le seul sans péché, et nous te rendons gloire, ainsi qu’à ton Père éternel et à ton très‑saint, bon et vivifiant Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.Amen.
Puis il dit au pénitent:
Voici, mon enfant, que le Christ est présent de manière invisible pour recevoir ta confession: n’aie pas honte, ne crains pas, et ne me cache rien; mais, sans réticence, dis‑moi tout ce que tu as fait, pour en recevoir le pardon de notre Seigneur jésus Christ. Voici devant nous son icône; moi, je ne suis qu’un témoin, pour rendre témoignage devant lui de tout ce que tu m’auras dit. Si tu me caches quelque chose, tu porteras double péché. Veille donc, puisque tu es venu(e) chez le médecin, à ne pas le quitter sans être guéri(e).
Alors, il le questionne avec soin, lui demandant une chose après l’autre, et il attend la réponse à chaque demande.
Tout d’abord, il t’interroge sur la foi:
Dis‑moi, mon enfant, crois‑tu ce que transmet et enseigne t’Eglise catholique apostolique, qui a été plantée en Orient et s’y est développée, qui de l’Orient s’est dispersée dans tout l’univers, et qui en Orient demeure jusqu’à ce jour immuable et infaillible? N’as‑tu pas quelque doute sur l’un ou l’autre de ses enseignements?
S’il croit de façon orthodoxe et ne doute pas, qu’il récite le symbole de foi: Je crois en un seul Dieu (p. 76),
Quand il a terminé, le Prêtre lui demande:
Dis‑moi, mon enfant, n’as‑tu pas été hérétique ou apostat? N’as‑tu pas eu d’accointances avec eux, fréquentant leurs réunions, écoutant leurs enseignements ou lisant leurs livres?
N’aimes‑tu pas quelque chose de ce monde plus que ton Créateur? N’as‑tu pas fait de faux témoignage? N’as‑tu pas transgressé un voeu fait à Dieu? N’as‑tu pas tourné en dérision les divines Ecritures?
Puis il l’interroge sur les relations incestueuses. Car l’inceste est plus sévèrement interdit que la fornication.
Dis‑moi, mon enfant, n’as‑tu pas tué quelqu’un, volontairement ou involontairement?
Dis‑moi, mon enfant, n’as‑tu pas volé quelque chose, et n’as‑tu pas juré pour te disculper? Ou bien n’as‑tu pas accepté ce qu’un autre avait volé?
Et s’il a volé quelque chose, qu’il le rende: et quand il l’aura rendu, qu’il aille chez l’évêque pour recevoir le pardon et accomplir sa pénitence. S’il n’a pas tait de serment, qu’il accomplisse seulement, si possible, la pénitence de voleur.
Dis‑moi, mon enfant, n’as‑tu pas juré, et comment as‑tu juré: volontairement, involontairement ou par nécessité? N’as‑tu pas livré un faible entre lea mains d’un puissant? N’as‑tu pas lésé quelqu’un, fraudé dans le commerce ou en quelque autre chose?
Dans ce cas, il doit rembourser le dommage causé.
Et encore ces demandes:
Dis‑moi, mon enfant, n’as‑tu pas fait des reproches à tes parents, à un prêtre, à un moine, ou à quelque autre personne? N’as‑tu pas eu de la haine envers quelqu’un? En ce cas, fais l’amitié. Car si tu as envers quelqu’un de la haine ou de l’envie, tes offrandes et tee prières ne sont pas agréables à Dieu, et rien n’est agréé de ce que tu fais pour lui.
Dis‑moi, mon enfant, n’as‑tu pas mangé, pendant le saint carême, le mercredi ou le vendredi, de la viande ou des laitages?
N’as‑tu pas envoyé quelqu’un au diable, n’as‑tu pas blasphémé ou éclaté en reproches contre la foi ou la loi? N’as‑tu pas prononcé d’injure ou de malédiction contre quelqu’un? N’as‑tu pas dit de mensonge ou juré faussement? Ne t’adonnes‑tu pas à la vantardise, à l’ivrognerie, perdant ainsi ton âme et ton corps?
Et il lui rappelle les antres péchés mortels: orgueil, avarice, luxure, envie, gloutonnerie, colère, paresse, et tous les péchés engendrés par ces sept mères, avec toutes sortes de questions judicieuses, tenant compte de la différence des personnes, et posant les questions adaptées; car on n’interroge pas de la même façon un clerc et un laïc, un moine et un séculier, un jaune et un vieillard:
Puis il lui fait cette recommandation:
Désormais, tu dois te garder de tout cela, car tu es baptisé d’un second baptême, selon le sacrement chrétien. Puisses‑tu, Dieu aidant, faire un heureux début. Surtout ne badine pas en retournant aux mêmes errements, pour ne pas être la risée des gens, car cela ne convient pas aux chrétiens. Mais que Dieu t’aide, par sa grâce, à vivre dans l’honnêteté, la justice et la piété.
Pendant qu’il lui dira tout cela, il le questionnera avec soin et, de son côté, le penitent découvrira sans honte tout ce qui le concerne.
Puis, le Prêtre lui dit: Incline‑toi. Et le pénitent incline la tête, pendant que le Père spirituel dit cette prière:
Prions le Seigneur.
Seigneur notre Dieu, salut de tes serviteurs, toi qui es tendresse, miséricorde et longanimité, qui regrettes nos fautes et ne désires pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive, toi‑même, à présent, aie pitié de ton serviteur (ta servante) N., et donne‑lui des sentiments de repentir, le pardon et l’absolution de ses péchés; pardonne‑lui toute faute volontaire et involontaire; veuille le (la) réconcilier et l’unir à ta sainte Eglise, dans le Christ jésus notre Seigneur, avec qui te reviennent la puissance et la majesté, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.Amen.
Après cette prière, le Prêtre absout le pénitent prosterné, en formulant ainsi l’acte du sacrement de penitence
Que Jésus Christ, notre Seigneur et notre Dieu, par sa grâce, sa miséricorde et son amour pour les hommes, te pardonne, mon enfant, (N.,) toutes tes fautes; et moi, son indigne prêtre, par le pouvoir qu’il m’a donné, je te pardonne tous tes péchés et je t’en absous, au nom du Père et du Fils et du saint Esprit. Amen.
En prononçant la fin de l’absolution, le Prêtre trace de la main droite un signe de croix sur la tête du pénitent.
Puis il dit: Il est vraiment digne ... Gloire au Père ... Maintenant ... et le Congé.
Exhortation du Père spirituel au pénitent après la confession
Mon enfant spirituel bien‑aimé dans le saint Esprit, N., l’invincible miséricorde du Dieu ami des ‑hommes, qui ne veut la perte d’aucun pécheur, mais les appelle tous à la pénitence pour l’héritage des biens futurs, ne t’a pas laissé, toi non plus, mourrir spirituellement dans le péché et demeurer indigne de la vie éternelle; mais il’ a tourné vers toi son regard miséricordieux, t’a touché avec le doigt de la grâce du saint Esprit pour t’exciter à te réveiller du sommeil du péché, à te lever du grabat de l’iniquité, à prendre le plus sûr remède contre les maux spirituels, la pénitence, à montrer tes infirmités par la confession des péchés en présence de mon indignité, à recevoir avec joie le canon de satisfaction pour tes péchés. Pour cela tu dois lui rendre sans cesse de grandes actions de grâces, puisqu’il ne t’a pas traité selon tes péchés et ne t’a pas rendu selon tes iniquités, mais selon sa bonté miséricordieuse t’a pris en pitié et t’a donne de mériter le pardon de toutes tes fautes. Car elles ont été balayées de ton âme par la grâce de l’Esprit saint comme de la face de la terre le vent balaye la poussière, elles ont été purifiées à cause de tes larmes, comme la lèpre de Naaman par les eaux du Jourdain; et comme les dix lépreux furent guéris en leur corps par la parole du Seigneur, ainsi ton âme aujourd’hui, par la parole d’absolution qu’il nous a confiée, est devenue innocente. Enfin, comme le Paralytique gisant depuis trente‑huit ans près de ‑la piscine probatique, et guéri par la parole du Seigneur, l’entendit lui dire: « Te voici guéri, ne pèche plus désormais », toi aussi; par sa même grâce et par la formule du pardon que moi pécheur je t’ai accordé, sois libéré de ta paralysie spirituelle et écoute mon indignité te dire: Te voici guéri, ne pèche plus désormais. Ne pèche plus, de peur que tu ne perdes la précieuse perle de la grâce de Dieu retrouvée par la pénitence, et que tu ne manques pas de cette panure digne des cieux. Ne pèche plus, de peur que tu n’éteignes de nouveau la lampe de ton âme, allumée par le feu de l’amour divin, à la clarté de laquelle tu pourras parcourir aisément le ténébreux chemin de cette vie pour accéder au pays de la lumière sans fin; car sans elle, tu devrais souffrir en chemin l’incessant péril des filets de l’ennemi et de l’erreur, et, parvenu devant la porte de la chambre du céleste Epoux, il te faudrait rester dehors, avec les vierges folles n’ayant pas leur lampe allumée. Bref, je te dis: Ne pèche plus désormais, pour ne pas ressembler aux bêtes privées de raison, dont parle saint Pierre en allégorie: « Il leur est arrivé ce que dit justement le proverbe: Le chien est retourné à son propre vomissement, et la truie à peine lavée se roule dans le bourbier. » Car ceux qui ressemblent au bétail n’entrent pas dans le royaume des deux. Ne pèche donc plus désormais, et ne cesse pas de te repentir de tes fautes passées. Veille à accomplir avec soin et dévotion le canon qui t’est imposé, et à faire plus grande satisfaction, autant qu’il t’est possible, car cette pénitence n’est pas en rapport avec la mesure des transgressions, mais c’est selon l’estimation de la faiblesse humaine que nous avons coutume de l’imposer, espérant en la miséricorde divine qui, dans l’impossible, agrée et couronne la bonne volonté. Tout en demeurant dans un continuel repentir de tes péchés, efforce‑toi de multiplier tes bonnes oeuvres, afin que non seulement tu échappes à l’éternel châtiment par la pénitence, mais que tu obtiennes du Seigneur la vie sans fin pour ta bienfaisance. Que sans cesse t’accompagnent son aide en toutes tes entreprises, pour l’accomplissement des bonnes oeuvres, sa miséricorde et sa bénédiction tous les jours de ta vie; et puisses‑tu, dans le siècle à venir, recevoir le don de la vie éternelle!
L’épitimie
Le Prêtre lui donne une pénitence selon son péché. S’il a beaucoup de péchés, il lui donnera une plus grande pénitence, c’est‑à‑dire de plusieurs années, ce qui l’absoudra également d’autres fautes.
Et il lui dit:
Mon enfant, les canons divins et sacrés ordonnent que durant autant d’années tu ne communies pas aux divins mystères, mais que tu boives seulement le grand « hagiasmos » (c’est‑à‑dire l’eau de la sainte Théophanie); et si tu t’abstiens de la sainte communion, tes péchés te seront pardonnés; mais si tu t’approches et communies, tu sens un second Judas. Cependant, si tu es atteint d’une maladie mortelle, alors communie. Si tu t’en relèves, il faudra de nouveau t’en tenir au temps fixé et ajouter à la mesure qui reste à accomplir une autre pénitence pour la communion, afin de compenser la mesure.
Remarque encore ceci:
Du jour où quelqu’un abandonne le péché, il commence à accomplir sa pénitence, selon le 39e canon de Basile le Grand. Tant qu’il commet le péché, il ne lui est pas tenu compte de son abstention de la communion. Lorsqu’il s’abstient pour un temps de la communion et qu’il retombe dans le péché, il reprend sa pénitence au début.
S’il lui arrive de tomber dans un autre péché avant d’avoir accompli sa pénitence, il faut considérer, entre la durée de pénitence non encore accomplie et celle de la nouvelle pénitence, quelle est la plus longue, et l’accomplir. Si, après le malheur du péché, il s’abstient un temps de la communion soit de sa propre initiative soit sur le conseil d’un autre Père spirituel, ce temps lui sera compté comme pénitence.
Remarque encore ceci:
S’il se rencontre un homme pieux qui offre de faire un certain nombre de métanies par jour, selon sa force, remets‑lui une année. S’il offre de faire l’aumône selon ses moyens, remets‑lui une autre année. S’il jeûne le mercredi et le vendredi, selon les saints canons, remets‑lui encore une autre année. S’il veut s’abstenir de viande le lundi, remets-lui une autre année; pour le laitage et les oeufs, encore une. De même, s’il fait quelque bonne oeuvre, remets‑lui encore une année. Si cet homme est âgé de moins de trente ans, remets‑lui encore une année. S’il eat âgé de moins de vingt ans, il est interdit moins longtemps. Mais s’il ne veut tien de ce qui précède, qu’il accomplisse en entier les années fixées.
Remarque encore ceci:
Si quelqu’un, après avoir péché, veut être solitaire, remets‑lui un tiers des années, et qu’il accomplisse les deux liera. S’il veut se retirer dans une communauté monastique, remets‑lui la moitié. Mais s’il retombe après avoir pria l’habit, qu’il accomplisse la totalité.
Comment le Père spirituel doit diriger ceux qui se confessent à lui.
Le dixième canon du premier concile de Nicée et le deuxième canon du concile d’Ancyre, de même que le cinquième et aussi le sixième, laissent aux évêques le pouvoir d’augmenter ou de diminuer les interdits pour ceux qui montrent clairement un repentir plus ardent ou plus tiède. Qu’il soit tenu compte de leur vie antérieure et subséquente, de leur attitude chaste du relâchée et paresseuse, et que la condescendance leur soit mesurée en conséquence. S’ils tiennent absolument à leurs habitudes et veulent servir leurs voluptés charnelles plutôt que le Seigneur, et s’ils n’acceptent pas la vie selon l’Evangile, nous n’avons rien de commun avec eux. Car, à propos des gens insoumis et contradicteurs, nous avons appris la maxime: En sauvant, sauve ta propre âme.
Du livre de Matthieu (Blastarès), XL, 7.
Sous le patriarche Luc, un évêque avait donné une absolution écrite, après un temps très court, à un soldat qui avait commis un meurtre volontaire, et, étant accusé devant le synode, il produisit le canon qui donne aux évêques le pouvoir d’abréger ou de prolonger l’interdit des pénitents. Mais on lui répondit que ce n’est pas pour user d’une condescendance sans discernement et exagérée que ce pouvoir a été concédé aux évêques (et qu’il ne faut pas lier avec un fil d’araignée ce qui doit être lié par trois chaînes). Alors le synode soumit le soldat à la peine canonique et condamna l’évêque à la suspense de la Liturgie pour un certain temps.
3) SELON L’HAGIASMATARION
Le Père spirituel, ayant mis l’étole, invite ceux qui doivent se confesser, un à un ou plusieurs ensemble, devant l’icône de notre Seigneur jésus Christ, et dit:
Béni soit notre Dieu, en tout temps, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.
Puis le Trisagion, Trinité toute‑sainte, Notre Père, Car à toi.
Kyrie eleison (12 fois). Gloire au Père ... Maintenant
Venez, adorons, prosternons‑nous devant Dieu notre Roi.
Venez, adorons, prosternons‑nous devant le Christ, notre Roi et notre Dieu.
Venez, adorons, prosternons‑nous devant le Christ lui‑même, notre Roi et notre Dieu.
Tropaires, t. 6
Aie pitié de nous, Seigneur, aie pitié de nous: * toute excuse nous fait défaut; ‘ comme de pauvres pécheurs nous t’adressons cette supplication: * Aie pitié de nous, Seigneur.
Gloire au Père
Seigneur, aie pitié de nous * qui avons confiance en toi; * ne t’irrite pas contre nous, * ne te souviens pas de nos iniquités, * mais dans ta bonté regarde vers nous maintenant * et de nos ennemis délivre‑nous; * car tu esnotre Dieu, * et ton peuple, c’est nous; * tous, nous sommes l’ouvrage de tes mains * et c’est de ton nom que nous sommes appelés.
Mainçenant
Ouvre‑nous la porte de ta compassion, * Mère de Dieu et Vierge bénie; * ayant mis en toi notre espoir, * puissions‑nous ne pas nous égarer, * mais que par toi nous soyons délivrés de tout mal, * car tu es le salut du peuple chrétien.
Kyrie eleison (40 fois).
Le pénitent incline la tête et dit: J’ai péché, Seigneur, par donne‑moi. Puis, relevant la tête, il dit: Mon Dieu, aie pitié du pécheur que je suis.
Le Prêtre: Prions le Seigneur.
Dieu notre Sauveur, qui par l’intermédiaire de ton prophète Nathan as accordé le pardon à David lorsqu’il s’est repenti de ses fautçs et qui as agréé la prière de repentance que t’adressa Manassé, reçois aussi ton serviteur (ta servante) N. qui se repent des fautes qu’il (qu’elle) a commises. Dans l’amour pour les hommes dont tu es coutumier, agrée son repentir, sans regarder à toutes ses actions, toi qui pardonnes les manquements et ne tiens pas compte des iniquités. Car toi‑même, Seigneur, tu as dit: Ce que je désire, ce n’est pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive! Pareillement tu as dit que les péchés se pardonnent septante fois sept fois. De même que ta grandeur est sans égale, sans mesure est ta miséricorde; et si. tu tiens compte de nos fautes, qui donc subsistera?
Car tu es le Dieu des pénitents, et nous te rendons gloire, Père, Fils et saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.Amen.
Le pénitent se met à genoux et dit en élevant les mains:
Père, Seigneur du ciel et de la terre, je te confesse tous les secrets de mon âme et de mon coeur et toutes les fautes visibles que j’ai commises jusqu’à présent. Et je t’en demande pardon, à toi le juge juste et miséricordieux, ainsi que la grâce de ne plus pécher.
Le Prêtre lui dit:
Frère (Soeur), ce pour quoi tu es venu(e) devant Dieu et devant moi, n’aie pas honte de le dire; car ce n’est pas à moi que tu le confesses, mais à Dieu, en présence de qui tu te tiens.
Le Prêtre l’interroge sur tous les péchés; la confession terminée,‑il lai dit:
Mon enfant spirituel(le), tu t’es confessé(e) à mon humble personne; et moi, pauvre pécheur, je ne suis pas capable de remettre les péchés sur la terre: Dieu seul le peut. Mais en vertu de la divine parole qu’il a prononcée après sa Résurrection en disant aux Apôtres: « Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis, ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus » et nous confiant en cette parole, nous aussi, nous déclarons: tout ce que tu as avoué à mon infime personne, tout ce que tu as omis de me dire par ignorance ou par oubli, tout cela, que Dieu te le pardonne en ce monde et dans le siècle à venir. Amen.
Le Prêtre lui impose une « épitimie » ou pénitence, puis il dit une des prières suivantes.
4) OFFICE ABRÉGÉ (Hagiasmatarion et Trebnik de Rome)
Le Prêtre, ayant mis l’étole, dit:
Béni soit notre Dieu, en tout temps, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.Amen.
Puis, s’il le désire, il dit le Trisagion et, après le Notre Père, les tropaires: Aie pitié de nous, Seigneur ... Gloire au Père ... Seigneur, aie pitié de nous ... Maintenant ... Ouvre‑nous la porte de ta compassion
Le Prêtre interroge le pénitent et lui impose une « épitimie » ou pénitence. Puis il lui demande de s’incliner.
S’il veut, il dit la prière: Le Dieu qui a pardonné, par l’intermédiaire du prophète Nathan (voir p. 49) ou bien: Seigneur notre Dieu, salut de tes serviteurs (voir p. 42).
Puis il absout le pénitent, en disant cette prière:
Que Jésus Christ, notre Seigneur et notre Dieu, par sa grâce, sa miséricorde et son amour pour les hommes, te pardonne, mon enfant, (N.,) toutes tes‑ fautes; et moi, son indigne prêtre, par le pouvoir qu’il m’a donné, je te pardonne tous tes péchés et je t’en absous, au nom du Père et du Fils et du saint Esprit. Amen.
En prononçant la fin de l’absolution, le Prêtre trace de la main droite un signe de croix sur la tête du pénitent.
Quand tous se sont confessés, il dit: Il est vraiment digne de te bénir ... Gloire au Père ... Maintenant ... et le Congé.
PRIÈRES DIVERSES
(Grand Euchologe et Trebnik)
1) Prières d’absolution
PRIÈRE D’ABSOLUTION DES ÉPITIMIES
Seigneur de tendresse, bon et ami des hommes, toi qui as envoyé, dans ta miséricorde, ton Fils unique en ce monde pour déchirer la cédule des fautes nous accusant, briser les liens de ceux qu’enchaînait le péché et annoncer aux captifs la délivrance, toi‑même, Seigneur, dans ta bonté délivre aussi ton serviteur (ta servante) N. du lien qui l’entrave; donne‑lui de s’approcher, de façon irréprochable, en tout temps et en tout lieu, de ta majesté et d’implorer de toi, en toute confiance et pureté, l’abondante miséricorde.
Car tu es un Dieu plein de miséricorde et d’amour pour les hommes, et nous te rendons gloire, Père, Fils et saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.
PRIÈRE POUR CEUX QUI DOIVENT ACCOMPLIR UNE PÉNITENCE ET S’Y ENGAGENT PAR SERMENT
Maître et Seigneur notre Dieu, Fils unique et Verbe du Père, toi qui as brisé par ta Passion tout lien qui nous enchaînait au péché et qui as soufflé sur le visage de tes Apôtres en disant: Recevez le saint Esprit; ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis, ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus; toi‑même, Seigneur, à travers tes saints Apôtres tu as donné aux prêtres continuant leur ministère sacré dans ta sainte Eglise le pouvoir de remettre sur terre les péchés, de lier et délier tout lien d’iniquité. Nous te prions donc maintenant pour notre frère N. qui se tient devant toi. Accorde‑lui ta miséricorde, brise le lien de ses péchés, ceux qu’il a commis par ignorance, tout ce qu’il a pu dire par négligence, tout ce qu’il a pu faire par lâcheté, car tu connais la faiblesse humaine, Seigneur, et pardonne‑lui, dans ta bonté et ton amour pour les hommes, toutes ses fautes volontaires et involontaires. Car tu es celui qui délivre les captifs et relève les coeurs brisés, l’espérance des sans‑espoir et le repos de ceux qui ont failli; délivre donc du lien de ses péchés ton serviteur que voici.
Car il est glorifié, ton nom très‑saint, avec celui du Père et du saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.
PRIÈRES DIVERSES
PRIÈRE D’ABSOLUTION APRÈS LA MORT
Que le Seigneur jésus Christ notre Dieu, qui a divinement commandé à ses saints Disciples et Apôtres de lier et délier les fautes des pécheurs ‑ et c’est ainsi que nous avons reçu nous‑mêmes le pouvoir d’en faire autant te pardonne, enfant spirituel, toutes les fautes volontaires et involontaires que tu as commises en ce monde, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.
Autre prière
Que notre Seigneur jésus Christ, par sa divine grâce et par le pouvoir qu’il a donné à ses saints Disciples et Apôtres de lier et délier les péchés des hommes (en disant: Recevez le saint Esprit; ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis, ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus; et tout ce que vous lierez et délierez sur la terre sera lié et délié aussi dans le ciel), pouvoir qui nous est venu de ces mêmes Apôtres par successive transmission, pardonne par mon humble intermédiaire à cet(te) enfant spirituel(le) N. tous les péchés qu’il (qu’elle) a commis, par faiblesse humaine, contre Dieu, en parole, en action, en pensée, avec tous ses sens, volontairement ou non, sciemment ou par inadvertance. S’il (si elle) a encouru la censure ou l’excommunication d’un évêque ou d’un prêtre, s’est attiré la malédiction de son père ou de sa mère, est tombé(e) sous sa propre malédiction, a violé un serment ou s’est lié(e), par faiblesse humaine, à quelque utre péché, mais que de tout cela il (elle) se soit repenti(e) avec contrition du coeur, que le Christ l’absolve de toute faute et de tout lien. De même, tous les péchés que, par faiblesse de la nature, il (elle) a oublié de confesser, que le Seigneur les lui pardonne, en vertu de son amour pour les hommes; par les prières de notre Souveraine, la très‑sainte et toute‑bénie Mère de Dieu et toujours‑vierge Marie, des saints et illustres Apôtres dignes de toute louange, et de tous les Saints. Amen.
PRIÈRES D’ABSOLUTION LUES PAR L’ÉVÊQUE
ou, en son absence, par le Père spirituel, en cas de nécessité, pour délivrer un défunt de toute malédiction ou excommunication.
Ces prières se lisent ainsi: d’abord, au cours de la proscomidie, tous les prêtres devant concélébrer les lisent avec componction; puis, au moment de la grande Entrée, lorsque les prêtres sortent en dehors des cancels avec les saints dons, l’Evêque, à genou, dit ces mêmes prières à voix haute et suppliante; après quoi, il se lève et reçoit les saints dons.
Prions le Seigneur.
Seigneur notre Dieu, dans ta sagesse ineffable tu as créé l’homme à partir du limon de la terre, et tu lui as donné forme et beauté, faisant de lui une créature honorable et céleste, pour ta glorification et la magnificence de ton royaume, en lui conférant ton image et ressemblance; puis, lorsqu’il a transgressé ton commandement et n’a pas gardé l’image reçue de toi, ‑ afin que le mal ne fût pas immortel ‑ tu as ordonné, dans ton amour pour les hommes, que le mélange dont il était formé fût dissous et que fût rompu cet ineffable lien, Dieu de nos Pères, par ta divine volonté, en sorte que l’âme puisse reposer là où elle a reçu l’existence, jusqu’à l’universelle résurrection, et que le corps se dissolve en les éléments dont il est composé. C’est pourquoi nous te prions, Père éternel, ainsi que ton Fils unique et ton Esprit très‑saint, consubstantiel et vivifiant, de ne pas dédaigner ta créature, au point qu’elle soit engloutie dans la perdition, mais de dissoudre le corps en les éléments dont il est composé et de conduire l’âme dans le choeur des justes. Oui, Seigneur notre Dieu, que triomphent ta miséricorde sans limites et l’amour sans pareil dont tu aimes les hommes; et si ton serviteur N. est tombé sous la malédiction paternelle ou maternelle ou sous son propre anathème, s’il a exaspéré quelque prêtre et reçu de lui une censure qui ne peut être levée, s’il a été frappé d’excommunication par l’Evêque et, par insouciance ou paresse, n’a pas obtenu son‑ pardon, pardonne‑lui par l’intermédiaire du pécheur que je suis, moi ton indigne serviteur; dissous donc son corps en les éléments dont il est composé et place son âme dans les demeures des Justes. Oui, Seigneur notre Dieu, toi qui as donné à tes ‑saints Disciples et Apôtres le pouvoir de remettre les péchés en disant: « Que tout ce que vous lierez et délierez soit lié et ‑ délié » et qui, par eux, nous as transmis à nous aussi, malgré notre indignité, le même pouvoir, dans ton amour pour les hommes, délie ton défunt serviteur N. de tout péché de l’âme et du corps, afin qu’il soit pardonné en ce monde et dans le siècle à venir; par les prières de ta Mère toujours‑vierge et tout‑immaculée, et de tous tes Saints. Amen.
Autre prière
Maître plein de miséricorde, Seigneur jésus Christ notre Dieu, qui sur Pierre, le coryphée de tes Disciples, as fondé ton Église et lui as remis les clefs du royaume des cieux, toi qui, par ta grâce, as voulu, après ta Résurrection d’entre les morts, donner tout pouvoir à tes saints Apôtres, en sorte que soit lié dans le ciel tout ce qui est lié par eux sur la terre et que soit délié aussi dans le ciel tout ce qui sur la terre est délié par eux; toi dont l’ineffable amour des hommes nous a permis, malgré notre bassesse et notre indignité, de devenir les héritiers du pouvoir que tu leur as donné, en sorte que nous aussi, nous puissions de la même façon lier et délier ce qui advient parmi ton peuple; toi‑même, Roi très‑bon, par moi ton humble et inutile serviteur, pardonne à ton défunt serviteur N. toutes les fautes qu’en la vie présente il a ‑commises par faiblesse humaine; remets‑lui tous ses péchés, en parole, en action, en pensée; délivre‑le de toute sorte de lien pesant sur lui, qu’il se le soit imposé lui‑même par légèreté ou pour quelque autre raison, qu’il en ait été lié par autorité de l’Evêque ou de quelqu’un d’autre, ou qu’il soit tombé dans ce malheur par la jalousie du Mauvais qui l’y ‑ a poussé. Toi le seul bon, le seul‑ compatissant, veuille placer son âme avec les Saints qui t’ont plu depuis les siècles, et rendre son corps à la nature créée par toi. Car tu es béni et glorifié dans les siècles. Amen.
PRIÈRE POUR CEUX QUI ONT FAIT UN SERMENT TÉMÉRAIRE
Dieu et Père de notre Seigneur jésus Christ, toi qui sais la faiblesse et la fragilité de la nature humaine et connais parfaitement nos intimes pensées, veuille ne pas tenir compte, dans ton absence de ressentiment, des idées qui nous surviennent par témérité et pardonne à ceux qui se sont liés en recourant au serment; car toi seul tu connais les secrets de nos coeurs. Nous te prions donc de leur accorder ainsi qu’à nous, en vertu de ta bonté ineffable, ton pardon.
Car à ton nom convient la bénédiction, Père, Fils et saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.
2) Prières de purification
PRIÈRE POUR CHASSER LES MAUVAISES PENSÉES
Seigneur mon Dieu, qui tiens en mains ma destinée, protège‑moi selon ta miséricorde, ne permets pas que mes iniquités causent ma perte ni que je suive la volonté, les désirs de ma chair au détriment de l’esprit. Je suis ta créature, ne méprise pas l’oeuvre de tes mains; ne te détourne pas de moi, mais aie pitié, ne me dédaigne pas, ne me traite pas avec mépris, Seigneur, car je suis faible et vers toi je me réfugie, mon Dieu, mon défenseur. Guéris mon âme, car j’ai péché contre toi; sauve‑moi, en raison de ton amour, car c’est vers toi que je tends depuis ma jeunesse. Que soient confondus ceux qui se dressent contre moi, que soient couverts de honte ceux qui cherchent à me séparer de toi par des actes indécents, par des pensées inconvenantes, par des désirs pernicieux. Chasse loin de moi toute impureté, toute souillure du péché; car tu es le seul saint, le seul fort, le seul immortel; sur toute chose tu possèdes un pouvoir sans égal et tu donnes à tous la force de lutter contre le Diable et son armée.
Car à toi reviennent toute gloire, tout honneur et toute adoration, Père, Fils et saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.
PRIÈRE POUR COMBATTRE LA LUXURE
Dieu des Puissances, toi qui guéris toute maladie et toute infirmité parmi le peuple, fais grâce à tes serviteurs et ne permets pas qu’il y ait communion entre l’homme et le démon. Réprimande les esprits impurs; écrase Satan sous les pieds de tes serviteurs et veuille les renouveler par ton saint Esprit; unis‑les à ta sainte Église; et, les ayant délivrés de toute action de l’adversaire, fais qu’ils puissent se tenir devant ton autel et rends‑les dignes de tes célestes et vivifiants Mystères.
Car tu es notre Dieu, le Dieu des pénitents, et nous te rendons gloire, Père, Fils et saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.
Autre prière
Seigneur, Dieu de justice, ma force et mon secours, mon refuge au jour du malheur, tu nous sauves au temps de l’angoisse: sauve‑moi, car les eaux me sont entrées jusqu’à l’âme; j’enfonce dans la bourbe du gouffre, sans appui devant l’ennemi qui m’opprime; car il pourchasse mon âme, contre terre il écrase ma vie, toute la nuit il me combat et m’afflige. Veuille, Seigneur, me délivrer de la main de l’inique prévaricateur, pour que je ne pèche contre toi; car la terreur de la mort tombe sur moi et les ténèbres m’enveloppent. Jusques à quand vais‑je crier, Seigneur, sans que tu m’exauces, t’appeler dans l’oppression, sans que tu me sauves? Regarde depuis le ciel et vois, Seigneur, du haut de ta gloire, de ta sainte demeure. Où est l’abondance de ta miséricorde, l’amour qui t’a permis de nous supporter? Seigneur, cite en justice ceux qui me font du tort; ne sois pas comme un dormeur, comme un homme incapable de sauver.
Car tu es un Dieu plein de miséricorde et d’amour pour les hommes, et nous te rendons gloire, Père, Fils et saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.Amen.
PRIÈRE DITE AVANT DE DORMIR, POUR CEUX QUI FONT DES RÊVES IMPURS.
Ô Seigneur louable hautement, pur, immaculé, le seul sans péché, purifie‑moi, ton serviteur, de toute souillure de la chair et de l’esprit, rends‑moi immaculé par la grâce de ton Christ et sanctifie‑moi par la venue de ton saint Esprit, afin que, délivré du brouillard des impures illusions diaboliques et de toute tentation, je puisse m’avancer, en temps opportun, et communier à tes redoutables et divins Mystères.
Car c’est toi qui bénis et sanctifies toute chose, et nous te rendons gloire, Père, Fils et saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.Amen.
OFFICE A RÉCITER APRÈS UN RÊVE IMPUR
Celui qui se réveille après un rêve impur se lève aussitôt et dit les prières initiales: Trisagion et prière du Seigneur, Kyrie eleison (12 fois), Venez, adorons ..., les psaumes 50, 69 et 142, Gloire à Dieu au plus haut des cieux ... et le symbole de foi, puis: Remets, pardonne, efface, Seigneur, nos fautes volontaires et involontaires, commises en action et en parole, consciemment ou par ignorance, la nuit ou le jour, dans notre esprit ou notre coeur, pardonne‑les, car tu es bon et ami des hommes.
Puis le tropaire et le kondakion du jour, et les stichères suivants, t. 2:
Comme le Fils prodigue j’ai péché * contre toi, Sauveur: * Père, reçois mon repentir * et prends pitié de moi, ô mon Dieu.
O Christ mon Sauveur, * j’emprunte la voix du Publicain: * accorde‑moi le même pardon * et prends pitié de moi, ô mon Dieu.
Théotokion, t. 5
Hâte‑toi de nous porter secours et protection, * montre ta miséricorde envers tes serviteurs, * Vierge sainte, apaise la houle de nos folles pensées, * Mère de Dieu, relève mon âme déchue; * ô Vierge, je sais en effet * que tu peux faire tout ce que tu veux.
Trisagion, Trinité toute‑sainte ... et Notre Père
Autres stichères, t. 7
Comme le voyageur tombé aux mains des brigands, * moi‑même j’ai succombé sous les coups de mes péchés * et mon âme est blessée comme lui: * vers qui pourrais‑je me réfugier, malheureux que je suis, * si ce n’est vers le Dieu compatissant * qui guérit nos âmes comme un sage médecin? * Répands sur mon âme la grâce du salut.
Comme le Fils prodigue je viens * vers toi, ô Dieu de bonté; * devant toi je me prosterne, accueille‑moi * comme l’un de tes serviteurs: * Seigneur, aie pitié de moi.
Tombé au pouvoir de criminelles pensées * qui m’ont spolié de mon esprit, * malheureux que je suis, me voilà couvert de plaies; * mon âme est toute vulnérée, * je suis étendu sans vêtement, * dépouillé de vertus sur le chemin de cette vie; * un prêtre, me jugeant incapable de guérir, * est passé outre, sans égard pour ma douleur; * un lévite, dégoûté par mes souffrances, a poursuivi son chemin; * mais toi qui as bien voulu provenir * non de Samarie, mais de la Vierge Marie, * dans ton amour, ô Christ, accorde‑moi la guérison * en répandant sur mon âme la grâce du salut.
Tropaires, t. 6
Je pense au jour terrible du jugement * et je pleure mes mauvaises actions; * comment me défendrai‑je devant le Roi immortel, * comment oserai‑je regarder mon juge, malheureux que je suis? * Père très‑bon, Fils unique et saint Esprit, * aie pitié de moi, Seigneur.
Dans la vallée des Larmes, * en ce lieu que tu as choisi, * Dieu de tendresse, pour siéger * et rendre un juste jugement, * ne dévoile pas les secrets de mon coeur, * pour que devant tes Anges je n’aie pas à rougir, * mais épargne‑moi, ô mon Dieu, * aie pitié de moi, Seigneur. Gloire au Père
Je suis l’arbre stérile, Seigneur, * je ne porte pas le fruit du repentir, * je crains la cognée et le feu qui ne s’éteint; * c’est pourquoi je te prie, avant la fin * sauvemoi, Seigneur, en me ramenant jusqu’à toi.
Maintenant ... Théotokion
Espérance du monde, Vierge Mère de Dieu, * je réclame ta protection qui seule inspire le respect; * aie pitié du pécheur que je suis, * implore le Dieu de compassion * pour qu’il délivre mon âme de tout châtiment, * ô Vierge entre toutes bénie.
Kyrie eleison (40 fois).
Prière 1 (de Marc le Solitaire)
Maître pur, immaculé, Seigneur compatissant, toi qui par l’ascension de ton humanité as éloigné notre nature de la corruption et par son union à ta nature divine l’as tout entière sanctifiée; toi qui accordes ta grâce abondamment à ceux qui croient de façon indubitable en toi, le seul vrai Dieu, et qui par la faiblesse de notre chair couvres de honte l’antique séducteur, ce fanfaron; toi-même, Seigneur et bienfaiteur, purifie‑moi de toute souillure de la chair et de l’esprit, moi le passionné et l’ami du péché, souillé par une illusion au cours du sommeil, et ne me compte pas comme un péché ce qui m’est arrivé à cause du rêve, soit par jalousie du démon, cet insupportable ennemi de la vertu, soit par ma négligence et l’excès de choses nuisibles, soit par disposition mauvaise et par tyrannie de l’habitude. Fortifie‑moi contre sa fureur et sa perfidie par ta grâce toute‑puissante, fais que je surmonte les pensées de toutes sortes qu’il me suggère, et garde inextinguible jusqu’à la fin la lampe de ma chasteté; afin que, délivré par ton secours de toute impure volupté et de toute illusion dans l’ombre de la nuit, grâce à la contemplation lumineuse de tes jugements désirables et plus doux que la cire et le miel, les méditant nuit et jour, je puisse d’un coeur pur communier à tes Mystères vivifiants et immortels; par les prières de celle qui t’a mis au monde sans corruption, notre Souveraine tout‑immaculée, la Mère de Dieu et toujours‑vierge Marie, et de tous les Saints. Amen.
Prière 2 (de Basile le Grand)
Seigneur plein de miséricorde, pur, immaculé, sans souillure et sans péché, purifie l’inutile serviteur que je suis de toute souillure de la chair et de l’esprit, de l’impureté causée par ma négligence et ma paresse, et de toutes mes autres iniquités; rends‑moi immaculé par la grâce de ton Christ et sanctifie‑moi par la venue de ton saint Esprit, afin que, délivré du brouillard des impures illusions diaboliques et de toute souillure, je puisse, avec une conscience pure, ouvrir ma bouche maudite et souillée, pour louer ton nom très‑saint, Père, Fils et saint Esprit, et communier, sans mériter de reproche ni de condamnation, aux Mystères immaculés, immortels, très‑saints et vivifiants de ton Fils unique, notre Seigneur, Dieu et Sauveur jésus Christ, avec lequel tu e béni, ainsi que ton très‑saint, bon et vivifiant Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.
Prière 3
(du même ou, selon certains, du vénérable Martinien)
De nouveau j’ai trébuché en esprit, malheureux que je suis, asservi à la mauvaise habitude du péché; de nouveau le prince des ténèbres, le père de la volupté peccamineuse, a fait de moi son captif et, comme un esclave humilié, m’a obligé, de par sa volonté, à servir les désirs de la chair. Que ferai‑je, Seigneur, sauveur et défenseur de ceux qui espèrent en toi, si ce n’est de revenir à toi, gémir et demander pardon de mes actions. Mais je crains et redoute qu’en me confessant chaque jour et promettant de m’abstenir du mal sans cesser de pécher à toute heure et sans m’acquitter de mon voeu envers toi, mon Dieu, je n’excite au courroux ta longanimité; or, qui pourrait soutenir, Seigneur, ta fureur? Connaissant donc la richesse de ta compassion et l’océan de ton amour pour les hommes, je m’en remets à ta miséricorde et m’écrie: J’ai péché, ô mon Dieu, aie pitié du pécheur que je suis; tends‑moi ta main secourable, car j’enfonce dans le gouffre des voluptés; Seigneur, n’abandonne pas ta créature, de peur que mes péchés et mes iniquités ne causent ma perte; mais, selon la bonté dont tu es coutumier, délivre‑moi de la soufflure de ma chair et des peccamineuses pensées qui chaque jour salissent ma pauvre âme. Vois en effet, Seigneur mon Dieu: il n’est en elle rien de pur, elle est tout entière frappée de lèpre, ce n’est plus qu’une plaie. Toi donc, en médecin des âmes et source de miséricorde, purifie‑la sous l’abondante pluie de mes larmes; accorde‑moi la guérison, la purification, ne détourne pas de moi ton visage, de peur que ne me dévorent comme un feu les ténèbres du désespoir. Mais puisque tu as dit, toi le Dieu qui ne mens pas, qu’il y a de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui fait pénitence, que cela se produise aussi pour le pécheur que je suis. Ne ferme pas les oreilles de ta miséricorde à ‑ma prière de repentir; mais ouvre‑les pour moi et dirige ma prière comme l’encens devant toi; car tu connais la faiblesse de la nature humaine, toi son Créateur, et le penchant de la jeunesse; tu ne regardes pas au péché et tu agrées le repentir de qui se confesse à toi sincèrement. Car tu es le seul sans péché, et nous te rendons gloire, Père, Fils et saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.
On fait 50 métanies. A chaque métanie, il faut dire: Mon Dieu, fais grâce au pécheur que je suis et prends pitié de moi, à cause de ton saint nom, ou bien: J’ai péché contre toi, Seigneur, pardonne au débauché que je suis. Puis on dit:
Toi qui en tout temps et à toute heure, au ciel et sur terre, es adoré et glorifié, Christ Dieu, le longanime, le riche en pitié, le très‑miséricordieux, qui aimes les justes et qui as pitié des pécheurs, qui appelles tous les hommes au salut par la promesse des biens à venir; toi, Seigneur, à cette heure, agrée aussi nos requêtes et dirige notre vie selon tes commandements. Sanctifie nos âmes, rends chastes nos corps. Redresse nos raisonnements, purifie nos pensées. Et délivre‑nous de toute tribulation, de tout mal et de toute douleur. Entoure‑nous de tes saints Anges comme d’un rempart, afin que gardés par leur renfort et sous leur conduite, nous parvenions à l’unité de foi et à la connaissance de ta gloire inaccessible, car tu es béni dans les siècles des siècles. Amen.
Kyrie eleison (3 fois). Gloire au Père ... Maintenant ... Plus vénérable que les Chérubins et plus glorieuse que les Séraphins, ô Vierge qui as enfanté le Verbe de Dieu, tu es vraiment la Mère de Dieu, nous te magnifions.
Seigneur Dieu, Père tout‑puissant, Seigneur, Fils unique, Jésus Christ, avec le saint Esprit une seule Divinité, une seule Puissance, aie pitié de moi pécheur; et par les jugements connus de toi, sauve‑moi, ton indigne serviteur. Car tu es béni dans les siècles des siècles. Amen.
Trisagion et prière du Seigneur. Kyrie eleison (12 fois). Plus vénérable que les Chérubins
Que retentissent nos accents de victoire en ton honneur, invincible Reine, * toi qui nous sauves des périls du combat, Mère de Dieu, Vierge souveraine! * Vers toi montent nos louanges, nos chants d’action de grâce. * De ton bras puissant dresse autour de nous le plus solide des remparts, * sauve‑nous de tout danger, hâte-toi de secourir * les fidèles qui te chantent: * Réjouis‑toi, Épouse inépousée.
Si le rêve impur a été causé par le démon, le prêtre, après avoir récité cet 0ffice, peut célébrer; et le laïc, recevoir la communion. S’il a été causé par un excès de boisson, qu’on s’abstienne, selon le 4 canon de Denys, selon Athanase (Epître à Ammoun) et selon Basile le Grands (Règles ascétiques, XX, 28).
3) Prières de réconciliation
PRIÈRE POUR CEUX QUI FONT LA PAIX APRÈS UNE QUERELLE
Nous te rendons grâces, Maître ami des hommes, Roi des siècles et source de tout bien, toi qui as abattu le mur de la haine pour donner la paix au genre humain et qui maintenant as réconcilié tes serviteurs N. et N.; enracine ta crainte en eux et consolide leur amitié l’un pour l’autre; fais cesser toute haine et discorde, supprime le scandale de leur dissension.
Car tu es notre paix, et nous te rendons gloire, Père, Fils et saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.Amen.
PRIÈRES DE RECONCILIATION POUR CEUX QUI RETOURNENT A LA VRAIE FOI APRÈS L’AVOIR RENIÉE
Si quelqu’un a été enlevé, alors qu’il était encore enfant, et qu’il a renié la loi par peur, par ignorance ou par manque d’instruction, il fait l’objet de ces prières pendant sept jours et d’une ablution le huitième jour. Puis il reçoit une onction de saint chrême, comme les baptisés, et il revêt une tunique neuve, comme au baptême.
Pour ceux qui ont renié la foi alors qu’ils étaient des jeunes gens, des adultes ou des vieillards, s’ils l’ont fait sous le coup des tourments, qu’ils soient traités avec bienveillance; toutefois, ils devront jeûner pendant deux carêmes, vaquer à l’oraison, faire des génuflexions et de ferventes prières. Lorsqu’approche la fin du second carême, qu’ils écoutent pendant huit jours les prières de réconcii4tion et disent, chaque fois, cent Kyrie eleison. Après cela, ils recevront l’ablution et l’onction de saint chrême, comme il a été indiqué plus haut. Au cours de la Liturgie ils seront admis à la sainte communion et, comme les baptisés, se tiendront dans l’église et assisteront à la Liturgie pendant huit jours.
Quant à ceux qui, par libre décision, ont renié la foi, s’ils y reviennent, nous les recevons, mais ils ne communient aux divins mystères qu’à la fin de leur vie, selon le canon 73 de Basile le Grand: « Celui qui a renié le Christ et violé le mystère du salut doit pleurer tout le temps de sa vie; il faut qu’il se confesse au moment où il quitte la vie: alors il peut recevoir la sainte communion,dans la foi en la miséricorde de Dieu. »
Prière 1
Tu es juste, Seigneur, droiture que tes jugements; tu n’agis pas envers nous selon nos fautes, ne nous rends pas selon nos péchés; car, en violant tes commandements, nous nous sommes nous‑mêmes livrés à la mort; mais toi, Seigneur de tendresse, connaissant notre funeste n et nous voyant engloutis par la puissance de la mort, dans ta miséricorde pour nous tu as bien voulu sauver ta créature en prenant forme d’esclave; et, subissant la mort, tu as rappelé ton image, tu nous as libérés du pouvoir de la mort et nous as conduits vers le chemin du salut, par la seconde naissance que 1ous procure ton saint Esprit; et, sauvés par ta grâce, nous célébrons ton oeuvre de salut, nous te prions et supplions, et t’invoquons ainsi: lors de ta deuxième venue, au cours de laquelle tu dois juger les vivants et les morts et rendre à chacun selon ses oeuvres, souviens‑toi de ta miséricorde, qui est de toujours, et passe sur nos fautes, sur nos péchés humains. A notre prière, fais‑nous grâce, pardonne‑nous toute faute volontaire et involontaire, commise sciemment ou par inadvertance; car il n’est point d’homme vivant qui ne pèche et notre vie sur terre n’est pas d’un seul jour: qui pourrait se glorifier d’avoir le coeur innocent, qui pourrait se vanter d’être pur de tout péché? Tous, en effet, nous avons péché devant toi, en paroles et en actions, et sommes privés de ta gloire, espérant être justifiés, à ton redoutable et divin tribunal, non par la justice de nos oeuvres (car nous n’avons rien fait de bon sur la terre), mais par la foi véritable et la confession de ton nom; car te connaître, voilà toute la justice, reconnaître ton pouvoir, c’est la racine de l’immortalité; or nous savons, nous confessons et nous croyons que c’est toi qui nous as menés du néant à l’existence, qui nous as pris en pitié quand nous sommes tombés, qui nous as supportés, nous les pécheurs, et de la mort nous as fait passer à la vie. Nous t’en prions, Seigneur notre Dieu, remets, pardonne, efface, en Maître bon, miséricordieux et ami des hommes, tout péché que nous avons commis devant toi en actions, en paroles, en désirs, nous les hommes porteurs de chair qui habitons ce monde et sommes exposés à la faiblesse; pardonne‑nous nos fautes, à nous qui les confessons, n’en tiens pas compte, ne cite pas en jugement tes serviteurs, car nul homme vivant ne serait justifié devant toi.
Car tu es le seul sans péché, celui qui accueille les pénitents, et nous te rendons gloire, ainsi qu’à ton Père éternel et à ton saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.Amen.
Prière 2
Prions le Seigneur.
Maître et Seigneur notre Dieu, qui as confié les clefs de ton royaume à Pierre, le coryphée de tes Apôtres et sur lui as fondé ta sainte Eglise, lui donnant par ta grâce le pouvoir de lier et délier les péchés commis sur la terre, exauce‑nous qui, malgré notre indignité, t’invoquons maintenant pour le pardon de ton serviteur ici présent, et prodigue pour lui les merveilles de ta miséricorde, Sauveur de ceux qui espèrent en toi. Car toi‑même, Seigneur, tu as dit par les lèvres divinement inspirées de tes Prophètes: « Revenez vers moi et je reviendrai vers vous » et « Ce que je désire, ce n’est pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse‑et qu’il vive. » Toi donc, Ami des hommes, ne te détourne pas de ton serviteur ici présent, qui revient de son erreur. et te demande pardon, mais visite‑le dans ta miséricorde et veuille le rappeler dans ta compassion.
Car tu es notre Dieu, le Dieu de qui se repent et retourne vers toi, Sauveur, et nous te rendons gloire, ainsi qu’à ton Père éternel et à ton saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.Amen.
Prière 3
Prions le Seigneur.
Seigneur notre Dieu, créateur et Maître de l’univers, source de bonté, Père de tous les hommes et surtout des croyants, toi qui n’as pas méprisé l’homme poussé vers le gouffre de l’erreur et de la perdition par la ruse du diable, mais, par la salutaire incarnation de ton Fils unique notre Dieu, es venu le chercher pour le sauver et le ramener vers toi; Maître ami des hommes, regarde encore maintenant vers ton serviteur ici présent, cette brebis du mystique troupeau de ton Christ, que tu as rachetée de la captivité des infidèles ennemis, dont il a suivi les coutumes erronées par ignorance d’enfant ou par violence des tyrans, et que tu as réuni désormais à la vie de ton peuple. Éclaire son esprit par la puissance et l’énergie de ton saint Esprit, pour que jaillisse sous le souffle de la grâce l’étincelle du baptême salvifique renfermée dans son âme et que le sceau gravé en lui fasse apparaître plus nettement dans son coeur et ses pensées, par le signe de la Croix de ton Christ, l’espérance en toi et la connaissance de la vérité, afin qu’il te connaisse et t’adore, toi le seul Dieu et Père, et ton Fils unique, notre Seigneur jésus Christ, et ton Esprit saint. Unis‑le à ta sainte Eglise catholique et apostolique; éloigne de son esprit toute habitude de l’infidélité païenne et dirige‑le selon tes commandements; et, pour qu’il marche dignement sur la voie de tes préceptes, rends‑le digne de communier, sans mériter condamnation, à tes mystères de salut et fais‑le participer, dans la vie future, à ton céleste royaume.
Car tu es notre Dieu, le Dieu qui a pitié et qui sauve,, et nous te rendons gloire, ainsi qu’à ton Fils unique et à ton saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.Amen.
Prière 4
Prions le Seigneur.
Seigneur, Dieu tout‑puissant, Père de notre Seigneur jésus Christ, toi qui veux que tous les hommes soient sauvés et qu’ils parviennent à la connaissance de la vérité; toi qui, pour la brebis perdue, as envoyé ton Fils unique dans le monde, comme Sauveur et Rédempteur, pour rechercher ton image et la sauver, nous te prions et supplions: accueille ton serviteur N. qui accourt vers ta miséricorde après s’être écarté, du fait de son enfance ou de quelque malheur imprévu, de la foi orthodoxe en toi qu’il avait reçue, comme enfant, à travers ton saint baptême, mais qui retourne à présent et, guidé par le repentir et la reconnaissance de son erreur, a recours à ta clémence. Répands sur lui la miséricorde de ton amour pour les hommes; accueille‑le comme le Fils prodigue, revenant vers toi, le Dieu et Père; éloigne de lui toute erreur, toute invention de l’ennemi; place‑le dans le saint troupeau de tes spirituelles brebis; pare‑le encore maintenant de la gloire du très‑saint nom de ton Christ; fais‑le participer, avec tous les fidèles, à tes sacrements immaculés, pour la rémission de ses fautes passées, pour l’assurance de l’avenir, pour la garde de son âme et de son corps. Donne‑lui en tout temps et en tout lieu de se réfugier vers toi, de fréquenter tes églises et d’accomplir ce qui est agréable à tes yeux; afin qu’il se montre, par la pratique du bien, l’héritier de ton céleste royaume; et rends‑nous dignes, nous aussi, d’en hériter avec lui.
Par la grâce et la miséricorde de ton Christ, avec lequel tu es béni, ainsi que ton très‑saint, bon et vivifiant Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.Amen.
Paix à tous. Et à votre esprit.
Inclinons la tête devant le Seigneur. Devant toi, Seigneur.
Seigneur notre Dieu, qui as incliné les cieux et qui es descendu pour le salut du genre humain, qui par ta Croix nous as délivrés de l’ancestrale malédiction et nous as ramenés vers la bienheureuse vie, toi qui as dit qu’il y a de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui fait pénitence, accueille aussi maintenant ta spirituelle brebis perdue pour la réunir à ton troupeau; éloigne d’elle les loups ravisseurs; permets‑lui de fouler aux pieds serpents et scorpions, puisque protégée par ta Croix et gardée par la gloire de ton nom adorable, ce nom qui a été invoqué sur nous tes serviteurs.
Car tu es notre Dieu, le Dieu qui a pitié et qui sauve, et nous te rendons gloire, ainsi qu’à ton Père éternel et à ton très‑saint, bon et vivifiant Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.Amen.
Après cette prière, le Prêtre, prenant le saint chrême, lui fait une onction, comme aux baptisés, lui signant le front, les yeux, les narines, la bouche, les oreilles, la poitrine, les mains et les pieds, en disant: Sceau du don de l’Esprit saint. Amen.
Après l’onction, il pose la main sur la tête du fidèle, en disant cette prière:
Prions le Seigneur.
Seigneur, Dieu tout‑puissant, qui par l’envoi de ton Esprit très‑saint as rempli de grâce tes Disciples, toi qui as ramené de l’égarement ton serviteur et l’as conduit vers la foi en toi, puis l’as rendu digne de la bonne odeur de ton saint Esprit par l’onction de ce chrême, garde‑le dans ta sanctification; donne‑lui de marcher selon ta volonté, permets‑lui de jouir aussi avec nous de tes redoutables Mystères, de garder la vraie foi en toi, de se montrer digne également de ton céleste royaume, par la grâce de ton Christ, avec lequel te reviennent toute gloire, tout honneur et toute adoration, ainsi qu’à ton très‑saint, bon et vivifiant Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.Amen.. Congé.
Gloire au Père ... Maintenant ... Kyrie eleison (3 fois) et le
Μέ τήν εὐλογία τοῦ πατρός Δαμασκηνοῦ Γρηγοριάτου