Δευτέρα 23 Οκτωβρίου 2023

KYRIAKODROMION

 

«Πνευματική φαρέτρα τοῦ Ὀρθοδόξου Χριστιανοῦ»

KYRIAKODROMION

(SERMONS POUR LES DIMANCHES ET FÊTES DE

QUELQUES SAINTS DE TOUTE

L’ ANNEE)

PAR DU PRETRE TIMOTHE SIMONOPETRITIS

DU MONT ATHOS.

   

CENTRE  DE L’EGLISE ORTHODOXE

R.D.  CONGO

 2006

 


TABLE DES MATIERES

 

DIMANCHE DE    PAQUES

DIMANCHE DE THOMAS

DIMANCHE DES MYRRHOPHORES

DIMANCHE DU PARALYTIQUE

DIMANCHE DE LA SAMARITAINE        

HOMELIE SUR L’EVANGILE DU DIMANCHE DE L’AVEUGLE NE

HOMELIE SUR L’ASCENSION DE NOTRE SEINGEUR JESUS CHRIST

DIMANCHE APRES L'ASCENSION

DIMANCHE DES SAINTS PERES DU IER CONCILE OECUMENIQUE DE NICEE

HOMELIEPOUR LE DIMANCHE DE LA PENTECÖTE

« LOUEZ DIEU DANS SES SAINTS ! » (Ps. 150,I)

LE SYNAXAIRE DANS LA TRADITION DE L'ÉGLISE

DEUXIEME DIMANCHE DE MATTHIEU

TROISIEME DIMANCHE DE MATTHIEU

QUATRIEME DIMANCHE DE MATTHIEU

GI NQUIEME     DIM ANCHE     DE    MATTHIEU

SIXIEME DIMANCHE  DE MATTHIEU

SEPTIEME DIMANCHE DE MATTHIEU

HUITIEME DIMANCHE SE MATTHIEU

NEUVIEME  DIMANCHE DE MATTHIEU

DIXIEME  DIMANCHE DE MATTHIEU

ONZIEME     DIMANCHE    DE    MATTHIEU

DOUZIEME DIMANCHE DE MATTHIEU

TREIZIEME  DIMANCHE  JE MATTHIEU

QUATORZIEME DIMANCHE DE  MATTHIEU

QUINZIEME DIMANCHE  DE MATTHIEU

SEIZIEME DIMANCHE DE MATTHIEU

DIX-SEPTIEME DIMANCHE DE MATTHIEU

DIMANCHE 1ER DE LUC

DIMANCHE DEUXIEME DE LUC            

DIMANCHE TROISIEME DE LUC

DIMANCHE QUATRIEME DE LUC

DIMANCHE CINQUIEME   DE  LUC

DIMANCHE SIXIEME DE LUC

DIMANCHE SEPTIEME  DE  LUC

DIMANCHE  HUITIEME  DE  LUC

DIMANCHE  NEUVIEME DE  LUC

DIMANCHE DIXIEME DE LUC

DIMANCHE ONZIEME DE LUC

(DIMANCHE DES SAINTS ANCETRES)                                              

DIMANCHE DOUZIEME  DE LUC

(DIMANCHE DES  DIX LEPREUX)

DIMANCHE TREIZIEME DE LUC

 DIMANCHE QUATORZIEME  DE LUC

DIMANCHE QUINZIEME DE LUC

DIMaNCHE DE ZACCHEE

DIMANCHE DU PUBLICAIN ET DU PHARISIEN

DIMANCHE DU FILS  PRODIGUE

DIMANCHE     DU     JUGEMENT     DERNIER

DIMANCHE    D'APOKREO

DIMANCHE  DE LA  TYROPHAGIE

PREMIER  DIMANCHE  DE  CAREME

DIMANCHE DE LORTHODOXIE

DEUXIEME DIMANCHE DE CAREME

(DIMANCHE DE SAINT GREGOIRE PALAMAS)

TROISIEME  DIMANCHE  DE  CAREME

(DIMANCHE DE LADORATION DE LA CROIX)

QUATRIEME DIMANCHE DE CAREME

(DIMANCHE DE SAINT JEAN CLIMAQUE)

CINQUIEME DIMANCHE DE CAREME

(DIMANCHE DE SAINTE MARIE LEGYPTIENNE)

CINQUIEME DIMANCHE DE CAREME

(DIMANCHE DE SAINTE MARIE L'EGYPTIENNE)

DIMANCHE    DES RAMEAUX

DIMANCHE AVANT L'EXALTATION DE LA CROIX

DIMANCHE APRES L’ EXALTATION DE LA CROIX

DIMANCHE  AVANT  NOËL

DIMANCHE APRES NOËL

DIMANCHE   AVANT  LA  THEOPHANIE

DIMANCHE APRES LA THEOPHANIE

DIMANCHE DES SAINTS PERES

QU'EST-CE QUE NOUS CROYONS DE L'EGLISE?

QU'EST-CE QUE NOUS CROYONS DE L'EGLISE?

LES SAINTES ECRITURES ET LA TRADITION

LA SAINTE TRADITION DE L'EGLISE

SERMON SUR LA BEAUTE DE L'EGLISE

LA PRIERE DE L'EGLISE POUR LES MORTS.

SERMON SUR LES SAINTES ICONES

LE SIGNE DE LA CROIX DANS LA VIE DU CHRETIENS

NATIVITE DE LA MERE-DE DIEU

L’EXALTATION DE LA PRECIEUSE ET VIVIFIANTE CROIX

HOMELIE SUR LES ARCHANGES MICHEL ET GABRIEL ET LES AUTRES

PUISSANCES CELESTES ET INCORPORELLES

 ENTREE AU TEMPLE DE LA MERE DE DIEU ET TOUJOURS-VIERGE MARIE

LA  NAISSANCE SELON LA CHAIR DE NOTRE    SEIGNEUR   DIEU ET SAUVEUR

JESUS     CHRIST                     

HOMELIE  POUR LE JOUR DE L’AN

LA  THEOPHANIE-LE BAPTEME DANS LE JOURDAIN-DE NOTRE SEIGNEUR ET DIEU ET SAUVEUR JESUS CHRIST

HOMELIE SUR LES TROIS HIERARQUES BASILE LE GRAND, GREGOIRE LE THEOLOGIEN ET JEAN CHRYSOSTOME

LA RENCONTRE  (HYPAPANDE)   DE NOTRE SEIGNEUR ET DIEU ET SAUVEUR     JESUS-CHRIST

ANNONCIATION DE NOTRE TRES-SAINTE DAME LA MERE-DE-DIEU ET TOUJOURS-VIERGE MARIE

HOMELIE  SUR LE SAINT ET GLORIEUX PROPHETE, PRECURSEUR ET BAPTISTE JEAN

HOMELIE  SUR LES SAINTS, GLORIEUX ET ILLUSTRES CORYPHEES DES APOTRES PIERRE ET PAUL ET SUR TOUS LES SAINTS ET GLORIEUX DOUZE APOTRES

LA     TRANSFIGURATION DE NOTRE SEIGNEUR ET DIEU ET SAUVEUR  JESUS-CHRIST

LA DORMITION DE NOTRE TRES-SAINTE DAME  LA MERE DE DIEU    ET TOUJOURS-VIERGE MARIE

 

 

DIMANCHE DE    PAQUES

 

Mes chers frères et soeurs en Christ:

KHRISTOS ANESTI! LE CHRIST EST RESSUSCITE!

Aujourd'hui notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ est ressuscité des morts! Aujourd'hui Jésus-Christ est sorti du tombeau le troisième jour!Aujourd'hui le mortel a revêtu l'immortalité, le corruptible a revêtu l'incorruptibilité!(Compare 1 Cor.15:53). Le Christ a vaincu le mort! Le Royaume des Cieux a été ouvert pour les hommes! Une nouvelle vie a commencé pour l'humanité, une vie immortelle, une vie sans fin!

Aujourd'hui la Sainte Eglise Orthodoxe célèbre Pâques. Les Chrétiens Orthodoxes sont remplis de joie. Ils se saluent les uns les autres avec la salutation pascale traditionelle.: "Le Christ est ressuscité!" dont la réponse est: "Il est vraiment ressuscité! " Celle-ci est la salutation la plus belle et la plus joyeuse dans n4imorte quelle langue, A partir d'aujourd'hui jusqu'à l'Ascension elle est employée par les Orthodoxes au lieu du "Bonjour!" et toute autre salutation ordinaire.

Notre Eglise Orthodoxe célèbre aujourd'hui la plus grande Fête de l'année, la Fête des Fêtes, la Reine des Fêtes. Les offices de notre Eglise sont pleins de joie, de la joie de la Réssurection. Les églises résonnent avec des chants joyeux des fidèles.

La Résuurection du Christ est le plus grand événement qui a jamais eu lieu pour l'humanité. C'est la Résurrection du Christ qui nous donne un but à notre vie, qui donne une raison à notre existence. Sans la Résurrection du Christ il n'y a pas de vraie vie après la mort. Sans la Résurrection du Christ, notre existence perd sa raison et devient sans but.

L'homme partout a toujours craint la mort. Il a essayé de l'une façon ou l'autre de diminuer l'effet de la mort. L'homme a essayé de rendre la mort moins terrible et moins redoutable. Les uns, comme les Egyptiens de l'antiquité, essayaient d'empêcher la décomposition du corps, en employant

des huiles et des pommades. Ainsi ils ont réussi à conserver des corps des rois défunts pendant plus de quatre mille années. Mais ces corps n'étaient que des corps morts, sans mouvement, sans vie. Des autres, comme les Grecs de l'antiquité, essayaient de se consoler par la croyance en l'immortalité de l'âme. Ils croyaient que le corps meurt, mais l'âme humaine restera vivante dans l'éternité. Mais un vrai homme, un homme entier, ne con­siste pas en une âme seulement. Un vrai être humain est composé d'une âme et d'un corps.  Ainsi la doctrine de l'immortalité de l'âme toute seule ne donne pas de consolation à l’humanité.

Des autres, comme nos ancêtres, croyaient que les esprits des défunts habitent les corps des animaux ou des oiseaux. Mais l'esprit d'un animal ou d'un oiseau est beaucoup plus bas que celui de. l'homme. Même les animaux les plus sages ou les plus rusés ne peuvent ni penser comme l'homme, ni parler comme l'homme. Même les animaux les plus grands, comme l'éléphant ou les plus féroces, comme le lion, ne sont pas égaux à l'homme. Ils ne peuvent pas construire des bâtiments ou faire des sculp­tures, comme l’homme. C'est l'homme qui a été créé à l'image de Dieu, non pas aucun bête ou oiseau. Avoir la vie d'un animal ou d'un oiseau ne remplace pas la vie d'un homme. La vie des animaux est remplie par la mort. La plupart des animaux sont proie pour des autres. Chaque animal et chaque oiseau meurt à la fin. En habitant le corps d'un animal, on n'échappe pas à la mort.

D'autres croyaient que l'esprit de l'homme vit encore d'une façon dans ses enfants. Pour eux la meilleure chose était d'avoir beaucoup d'enfants, pour, continuer leur nom et pour hériter leurs biens; et la pire était de mourir sans avoir d'enfant. On trouve cette idée souvent dans l'Ancien Testament, car le peuple de Dieu de l'Ancien Testament vivait encore avant la Résurrection du Christ. Ainsi, quand le Patriarche Abraham dans le Livre de la Genèse offrit son fils Isaac comme sacrifice à Dieu, c'était presque la même chose que de se sacrificier lui-même, ' surtout parce que Isaac était resté son fils unique, et le Seigneur lui avait promis: "C'est par Isaac qu'une descendance perpétuera ton nom."(Gen. 21:12) Mais être fécond et avoir beaucoup d'enfants ne résout pas le problème de la mort. Au contraire, il l'augmente! Chaque enfant qui naît, mourra un jour tôt ou tard; ainsi après quelques générations il y aura une foule d'esprits des morts qui chercheront la perpétuation    de leur nom, ou même de participer de la vie de leurs descendants. Même si l'esprit d'un défunt vivait encore dans ses enfants et ses petits-enfants vivants (chose que nous les Chrétiens ne croyons pas), même si l'esprit d'un défunt vivait encore dans ses descendants vivants, il n'échapperait pas ainsi à la mort, puisque les enfants et les petits-enfants eux-mêmes mourront à leur tour.

Mais, comme le Saint Apôtre Paul écrit dans sa Première  Epitre aux Corinthiens: "Le Christ est ressuscité des morts, prémices de ceux qui se sont endormis.(1 Cor. 15:20). Le Christ notre Dieu a vaincu la mort! Le Christ le Dieu-homme, Lui Qui est parfaite­ment Dieu et parfaitement homme, a vaincu pour nous les hommes la mort, et l'a arrachée de la nature humaine. La semaine passée, le Dimanche des Rameaux, nous avons salué notre Seigneur Jésus-Christ comme Vainqueur de la mort, parce qu'il avait ressuscité Son ami Lazare de la mort le quatrième jour, en renversant tout le procès physique de la décomposition Mais cette victoire-là n'était qu'une victoire temporaire, parce que Lazare a du mourir encore une fois. Aujourd'hui la victoire du Christ sur la mort est devenue permanente. Comme l'Apôtre Paul a écrit aux Romains: "Le Christ, une fois ressuscité des morts, ne meurt plus; la mort n'exerce plus de pouvoir sur Lui.(Rom. 6:9). Notre Seigneur Jésus-Christ ne mourra plus jamais. La vie du Christ Ressuscité n'est pas la même que Sa vie avant Sa Crucifixion et Sa mort. La vie du Christ Ressuscité est un nouveau mode de vie pour l'humanité, une vie plus parfaite et plus réelle que la vie mortelle que nous vivons maintenant. C'est une vie transformée, une vie transfigurée, une vie divinisée, dans laquelle l'homme devient "participant de la divine Nature".(2 Pierre 1:4).

Quand les femmes les Myrophores sont allées aujourd'hui de bonne heure au Tombeau de Christ, avec de l'huile de myron, des aromates et des parfums, pour en oindre le Corps du Christ Crucifié, elles ont trouvé que le Tombeau était vide; le Corps du Christ n'était pas là. Le Corps du Christ avait été changé, avait été transfiguré, en étant ressuscité. Ainsi la Résurrection du Christ n'était pas seulement une résurrection de l'âme humaine, mais c'était une résurrection de tous les deux, de la mort C'est en paasant par la mort, en subissant la mort, que le Christ a vaincu la mort La mort du Christ sur la Croix a ouvert une nouvelle voie pour toute lhumanité, une voie qui conduit à la vie éternelle. La croix, qui était jadis un symbole de la mort, et vraiment de la mort la plus dégradante, la croix est devenue un symbole de la résurrection et de la vie éternelle la croix est devenue le symbole chrétien par excellence.

Comment devenons-nous les hommes participants de la 'Résurrection victorieuse du Christ, et ainsi "participants de la divine Nature »? Nous le devenons par le Saiint Baptême Comme l'Apôtre Paul a écrit aux Romains: "Ignorez-vous que, baptisés dans le Christ Jésus, c'est dans Sa mort que tous nous avons été baptisés? Nous avons donc été ensevelis avec Lui par le Baptême'dans la mort, afin que, comme le Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père, nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle."  Comme notre Sainte Eglise Orthodoxe chante aujourd'hui parmi ses beaux chants pascaux: "Hier, avec Toi, ô Christ, j'étais enselevi, avec Toi je me réveille aujourd'hui, prenant part à Ta Résurrection, après les souffrances de Ta Crucufixion, accorde-moi de partager, Sauveur, la gloire du Royaume des Cieux."

Ainsi, mes chers frères et soeurs en Christ, dans notre Sainte Eglise Orthodoxe nous sommes devenus déjà parti­cipants, par le Saint Baptême, de cette nouvelle Vie, de la Vie de la Résurrection, de la Vie sans fin en Christ. Nous mourrons un jour, certes, et nous serons jugés après notre mort.Mais Dieu, en Son amour pour nous, nous a accordé déjà un avant-goût, une participation, imparfaite encore, de la Résurrection, et ainsi de la divine Nature. C'est ainsi pour­quoi nous sommes déjà remplis de joie à cette splendide Reine des Fêtes: le Paskha du Seigneur, Pâques d'aujourd'hui jusqu'à la Fête de l'Ascension:

"Christ est ressuscité des morts, par la mort II a vaincu la mort, et à ceux qui étaient aux tombeaux Il a fait don de la vie."

A Lui, avec le Père et le Saint-Esprit, soit toute gloire, honneur et adoration, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amin

ALITHOS ANESTI! IL EST VRAIMENT RESSUSCITE!

 

DIMANCHE DE THOMAS

Mes chers frères et soeurs:                       LE CHRIST EST RESSUSCITE!

Je vous salue avec la salutation traditionelle des Chrétiens Orthodoxes à cette époque, la saison de Pâques, quand nous sommes pleins de joie à cause de la Résurrection du Tombeau de notre Seigneur, Dieu et  Sauveur Jésus Christ.

Une semaine entière a déjà passé depuis le Dimanche de Pâques, quand nous avons éclaté de joie dans la célébration de la Résurrection Mais nous célébrons encore la Résurrection, parce que c'est pendant quarante jours que le Seigneur Ressu­scité est apparu à Ses Apôtres et les a entretenus du Royaume de Dieu.(Actes 1:3).  Et aujourd'hui nous avons une autre fête, une fête joyeuse, une fête du Seigneur, encore une fête de la Résur­rection. Et pourquoi? C'est parce que aujourd'hui est le huit­ième jour de la Résurrection. Et qu'est-ce qui est devenu au­jourd'hui? Nous lisons dans l'Evangile selon Jean comme suite: "Huit jours plus tard - (c'est-à-dire, après la Résurrection) - les Disciples se trouvaient à nouveau dans la maison et Thomas avec eux. Jésus vint, toutes portes closes, et se tint au milieu d'eux: nPaix soit à vous!" dit-Il ».(Jean 20:26). Nous avons aujourd'hui encore une apparition du Seigneur Ressuscité Voilà, une cause de grande joie!

Nous nous souvenons des Vêpres, que nous avons célé­brées il y a une semaine dans notre Eglise Orthodoxe, les Vêpres du Dimanche de Pâques, pendant lesquelles nous avons lu l1 Evangile dans beaucoup de langues, autant que nous le pouvions. Quel Evangile était-ce? C'était dans l'Evangile selon Jean, le récit de la première apparition de Jésus ressuscité à Ses Apôtres, quand II leur a donné le Saint-Esprit en disant: "Ceux à qui vous remettez les péchés, ils leur seront remis; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus".(Jean 20:23). C'était ces Bonnes Nouvelles, de la Résurrection et de la rémission des péchés, que nous avons déclarées au monde entier, dans autant de langues possibles.

Mais tous les Douze Disciples n'étaient pas présents à cette apparition du Seigneur Ressuscité. Judas Iscariote, qui avait livré le Seigneur, s'était pendu; et Matthias n'était pas encore élu à sa place. Mais Thomas, lui aussi n'était pas là Et quand les autres lui ont dit: "Nous avons vu le Seigneur, il ne les a pas crus. Il leur a répondu: "Si je ne vois à Ses mains la marque des clous, si je ne mets la main dans Son côté, je ne croirai pas."(Jean 20:25). Il a posé des conditions avant croire à la Résurrection. Il voulait se rassurer que c'était vraiement le Christ que les autres avaient vu et pas un imposteur, un démon qui les avait trempés en se faisant ressembler au Seigneur Jésus. Et comment se rassurerait-il? Il serait sur que c'était le Christ,, s'il voyait dans les mains les marques des clous, avec lesquels Jésus avait été cloué à la Croix. Les marques des clous seraient l'assurance que c'était vraiement le Seigneur, parce que les marques de la Crucifixion sont les signes, les démonstrations visibles, de l'amour de Dieu pour nous et de Son humilité. Nul démon ne peut âe manifester avec ces marques de la Crucifixion, parce que les démons sont les esprits de la haine et de l’orgueuil, et l'amour et l'humilité leur sont tout à fait étrangers.

De plus, Thomas a posé une deuxième condition avant croire à la Résurrection. Il ne voulait pas voir seulement , mais aussi toucher et sentir avec ses mains, afin de se rassu­rer que c'était vraiement le Christ Ressuscité et pas un fantôme, une apparition de l'esprit d'un mort comme de tous les autres morts. Il voulait sentir que c'était un corps ressu­scité qui avait apparu, c'est à dire, un homme entier, avec l'âme et le corps. Sans la résurrection du corps, il n'y a pas de vraie Résurrection. Un être humain entier, un homme, ne consiste pas seulement en l'âme, mais en l'âme et le corps. Pour ça, Thomas a demandé, comme preuve de la résurrection, de sentir avec ses mains le corps du Seigneur Ressuscité, et juste dans les marques des clous et de la lance.

Alors, huit jours plus tard, c'est-à-dire-aujourd'hui, le Seigneur Jésus est apparu de nouveau à Ses Disciples, et cette fois Thomas était avec eux. Cette fois aussi, comme l’autre fois la semaine passée, les portes étaient fermées, mais Jésus est entré sans ouvrir les portes. De la même façon II était sorti du Tombeau sans déplacer la grande pierre qui couvrait le Tombeau. Un Ange a enlevé la pierre après la Résurrection, quand le Christ était déjà sorti, pour montrer aux femmes que le Tombeau était vide De la même façon Jésus est entré dans le chambre où se cachaient les Disciples sans ouvrir les portes; car Son corps ressuscité n'est pas limité dans l'espace. Mais il faut bien entendre, ce n'était pas un corps de fantôme. Le Seigneur a montré cela en mangeant un morceau de poisson devant Ses Disciples. Le corps du Seigneur après la Réssurrection était un corps spirituel, c'est-à-dire un corps rempli du Saint-Esprit, comme à la Transfiguration Il était devenu un corps plus réel qu'auparavant La pierre qui couvrait le Tombeau se passera et disparaîtra à la fin du monde; les portes fermées aussi. Mais le corps ressuscité de Jésus restera en toute éternité.

Après être entré, le Seigneur a salué et béni Ses Disciples de la même façon quau jour de Pâques, en leur disant: "Paix soit à vous!" Le prêtre Orthodoxe donne la même bénédiction dans les offices de notre Eglise, lorsqu'il dit: "Paix à tous!" La paix que le Seigneur nous donne est un don très grand Elle n'est pas comme le paix du monde, seulement de n'être pas troublé par des ennemis humains, La paix que le Seigneur nous donne est la vraie paix, la paix intérieure, que nous sentons dans' le coeur. Quand on possède vraiement cette paix, on n'est pas troublé par les assauts des ennemis, tant des ennemis humains que des démons. Les Saints ont montré qu'ils possédaient cette paix du coeur.

Ensuite le Seigneur Jésus a dit à Thomas: "Porte ton doigt ici: voici Mes mains; avance ta main et mets-la dans Mon côté, et ne sois pas incrédule, mais croyant."(Jean 20:27). En disant cela, Il a montré qu'il savait tout ce que Thomas avait dit aux autres été là Disciples, qu'il avait été là parmi eux, bien qu'il fût invisible; Il a montré qu'il avait été là comme Dieu, Qui est présent par­tout. Et Thomas, lui, il ne pouvait dire que: "Mon Seigneur et mon Dieu!" En face du Seigneur Ressuscité, en Le voyant avec ses propres yeux, il est passé de l'incrédulité à la foi, à toute croyance, en confessant que le Seigneur Jésus-Christ est Dieu Jusqu'à maintenant dans l'Evangile, les Disciples ont confessé le Seigneur comme Fils de Dieu. Mais maintenant c'est Thomas, le Disciple incrédule, qui est le premier à confesser que Jésus est Fils de Dieu, et Dieu Lui-même.

"O, bienheureuse incrédulité de Thomas" chantons-nous cette semaine dans notre Eglise Orthodoxe. Pourquoi disons-nous bienheureuse cette incrédulité? parce que c'était pour nous que le Bon Dieu a fait s’absentir Thomas, et c'était pour nous quIl a laissé Thomas devenir incrédule. Dieu a permis tout, cela, afin de raffermir notre foi, afin de raffermir notre foi en Sa Résurrection. En laissant Thomas douter, le Christ a donné  une démonstration de Sa Résurrection devant Ses Apôtres, démon stration qui reste valide pour tout le monde En réalisant les conditions de Thomas, le Seigneur a éloigné ses doutes, et au même temps II a répondu aux doutes d'une foule innombrable de gens dans le futur. De plus, l’incrédulité de Thomas a fourni l'occasion de nous enseigner la nature de Sa Résurrection. Thomas voulait voir que c'étaitun homme entier, composé d'une âme et d'un corps, qui a été ressuscité L'apparition du Christ Ressuscité à Thomas aujourd'hui nous donne une leçon et une assur­ance que c'est tout l'homme qui est ressuscité, l'âme et le corps, dans la Résurrection du Christ. Au même temps II montre que ce n’est pas un corps de chair, un corps matériel, comme nous avons dans cette vie, mais un corps transfiguré, un corps changé en corps spirituel, un corps éternel qui ne mourirae.pas. Et ce qui est le corps ressuscité du Christ, le même sera notre corps dans la réssurection générale à la fin du monde.

Cette confession de Thomas: "Mon Seigneur et mon Dieu» est une confession qui surpasse toute autre confession de foi en Christ dans les Evangiles, une confession qui forme un sommet des Evangiles, mais après cette confession, le Seigneur Jésus a dit à Thomas: "Parce que tu Me vois, tu crois Heureux ceux qui croiront sans avoir vu."Heureux était Thomas de voir le Seigneur Ressuscité et de passer de l'incrédulité à la foi. Mais plus heureux sommes nous, et tous les autres Chrétiens, qui croyons à la Résurrection du Christ, sans avoir vu aucune apparition du Seigneur Ressuscité.

Après la Pentecôte, l'Apôtre Thomas a voyagé vers l'est, en Asie. Il a voyagé plus loin de Jérusalem que tous les autres Apôtres, et il a apporté la foi au Christ Ressuscité jusqu'au sud de l’Inde. Là au sud de l'Inde, l'Apôtre Thomas a fondu une Eglise qui existe encore dans nos jours.

Mes chers frères et soeurs, soyons toujours remplis de joie dans la Résurrection de notire Seigneur et Dieu Jésus Christ, et Lui remercions toujours pour tout ce qu'il nous a fait. A Lui, avec le Père et le Saint-Esprit, soit toute gloire et toute adoration, maintenant, toujours, et dans les siècles des siècles.

ALITHOS ANESTI      IL EST VRAIEMENT RESSUSCITE!

 

 

DIMANCHE DES MYRRHOPHORES

Mes chers frères et soeurs:

LE CHRIST EST RESSUSCITE!

Aujourd'hui, le TroisièmeDimanche de la Sainte Pâques notre Eglise, l'Eglise Sainte Orthodoxe, célèbre le Dimanche des Myrrhophores.' Elle fait la commémoration des Saintes Femmes qui étaient Disciples du Seigneur Jésus Christ, et qui ont apporté de l’huile appelé e la Myrrhe, pour L'oindre le matin du Dimanche de la Ré­surrection. Notre Eglise fait aussi aujourd'hui la commémoration des deux Disciples Joseph et Nicodème qui L'ont enterré.

Ces deux disciples n'appartenaient pas aux Douze Disciples, ni aux autres Soixante-dix Disciples que le Seigneur a aussi envoyés pour prêcher Joseph et Nicodème étaient des Conseilleurs des Juifs qui étaient aussi disciples du Seigneur Jésus, mais en secret, parce qu'ils avaient crainte des Juifs Si les Juifs avaient su que Joseph et Nicodème étaient des disciples de Jésus ils les auraient expulsés du Conseil et ils les auraient tués C'est pour cette raison que Nicodème n'est pas venu de jour vers le Seigneur, mais de nuit; nous pouvons lire l'entretien qu'il a eu une nuit avec le Seigneur dans le troisième chapitre de l'Evangile selon Jean.

Mais le Grand Vendredi, quand le Seigneur Christ est mort sur la Croix, et quand tous les autres disciples sauf Jean se sont enfuits, ces deux disciples secrets ont prit courage Joseph, qui venait du village Arimathée, "osa se rendre vers Pilate, pour demander le corps de Jésus"(Marc 15:43).Et Nicodème est venu aussi, "apportant un mélange d'environ trente kilos de myrrhe et d’aloès."(Jean 19:39),quand le Seigneur est mort et tout espoir semble perdu, eux deux gardent courage Joseph demande du gouverneur Pilate le corps de Jésus, et il l'enterre ouvertement dans un nouveau tombeau taillé dans un rocher, qu'il s'était fait pour lui-même Et Nicodème, il a prit part à cette enterrement en achetant et en apportant une grande quantité de myrrhe et d’loès, c'est-à-dire d'huile odoriférante et dépices de bonne odeur, comme on employerait à 1'enterre­ment d'un roi Ces deux ont fait descendre le corps du Seigneur de la Croix, ils l'ont enveloppé d'un linceul pur et l'ont placé dans le tombeau. Quel acte terrible, qui nous remplit de peur! Lui Qui est assis sur le trône des Cherubim Il est porté sur les épaules de Joseph Lui Qui est vêtu de lumière inaccessible dans les cieux, Il est revêtu maintenant d'un linge. Lui Qui est Lui-même la Vie, et Qui est l'Auteur de toute vie, Il est enterré comme un mort Et ce n'est pas à un des Douze  Disciples, à un des Apôtres, qu'est confiée cette tâche, mais à un disciple auparavant presque inconnu.

Le Grand Vendredi nous avons beaucoup chanté sur Saint Joseph de l’Arimathée, dans les grandes belles et imponantes offices du jur. A côté du Christ, le Dieu-Homme, c'est Joseph qui est le grand acteur humain dans les événements du jour. Et qu'est-ce qu’il a fait? Il a préparé le corps du Seigneur pour la Résurrection. Il a fait savoir que Jésus était vraie-ment mort. Il a enterré le corps du Christ dans le tombeau, et il a couvert l'entrée du tombeau avec une grande pierre. Tout cela ce sont des actions humaines, le plus qu'il pouvait faire. Et en les faisant, Saint Joseph ne savait pas du tout que le corps de Jésus ressusciterait. Joseph a enterré le Seigneur avec le plus d'honneur et de révérence qui lui étaient possibles.

Nous chantons aujourd'hui un petit hymne (appelé un tropaire) à I’honneur de Saint Joseph: "Le noble Joseph, lorsque de la Croix il eut descendu Ton corps immaculé, l'enveloppa d'un blanc linceul, et l'embauma de précieux parfums, et pour sa sépulture il le déposa dans un tombeau tout neuf; mais le troisième jour Tu es ressuscité, Seigneur, accordant au monde la grande miséricorde." Le prêtre Orthodoxe, en célébrant la Divine Liturgie, recite cet hymne à vois bas quand il met le Disque et le Calice sur la Sainte Table après la Grande Entrée. Or l'action du prêtre dans la Divine Liturgie ressemble à celle de de Saint Joseph. Celui-ci a mis le corps de Jésus dans le tombeau, mais Dieu l'a ressuscité le troisième jour. Et le prêtre met le Pain et le Vin sur la Sainte Table, sur un tissu, appelé lantiminsion, qui souvent porte une icône de l'enterrement du Seigneur; mais c'est Dieu Qui vivifie et ressuscite le Pain et le Vin, en les changeant en Corps et Sang ressuscites du Christ.

Parmi les Juifs des époques de la Bible, comme chez nous les Africains, il y avait une division du travail entre les hommes et les femmes. Ceci est très apparent avec les coutumes de funérailles. Lors de l'enterrement, quand le corps était apporté et déposé dans le tombeau, cela demandait plus de force et était la tâche des hommes. Mais l'onction du corps dans le tombeau avec l'huile était la tâche des femmes. Or, en plus de Ses disciples masculins, le Seigneur avait aussi des disciples féminins dans Son entourage- Ces femmes L'accompagnaient dans  Son ministère, en Le servant, surtout pour les besoins matériels: Après l'enterrement du Christ par Saints Joseph et Nicodème, ces femmes avaient la tâche de Lui oindre le corps dans le tombeau avec de l'huile et des épices odoriférantes, pour chasser autant possible la mauvaise odeur de décomposition que dégage le corps humain après la mort. Elles ne pouvaient pas le faire tout de suite, après l'enterrement par Saint Joseph, parce que le Samedi était en point de commencer, le sabbat juif quand tout travail était interdit. Ainsi elles ont du attendre jusqu'au troisième jour, le Dimanche. Entretemps elles ont acheté du myrrhe, c'est-à-dire de lhuile la plus odoriférante et la plus chère. Et pendant la nuit du Dimanche, à l'aurore, avant le lever du soleil quelques-unes d'entre elles sont déjà parties pour le tombeau pour faire ce qu'elles pensaient être le dernier acte de révé­rence et d'amour qu'elles pouvaient rendre au Seigneur. Malgré la crainte que les disciples masculins montraient, et malgré leur propre faiblesse féminine, elles ont pris courage, et elles sont allées au tombeau en petits groupes, pour échapper autant possible à l'observation des Juifs. Ainsi ce sont elles qui sont devenues les premiers témoins de la Résurrection, parce que ce sont elles qui ont trouvé que le tombeau était vide. Ce sont elles qui ont reçu les nouvelles très joyeuses de l'Ange, que le Christ est ressuscité. Ce sont elles qui sont devenues des Apôtres avant les Apôtres, qui sont devenues les Apôtres des Apô­tres, en apportant la joyeuse nouvelle de la Résurrection aux Apôtres du Christ. Dans notre Eglise Orthodoxe, nous appelons ces femmes qui ont apporté de la myrrhe au tombeau du Christ, les Myrrhophores. Nous chantons beaucoup à leur sujet chaque Dimanche dans les offices de notre Eglise, et nous dévouons ce Dimanche-ci spécialement à leur honneur.

Chacun des quatre Evangelistes nous raconte une visite différente par les Myrrhophores. Saint Jean nous parle d'une visite par Sainte Marie Madeleine toute seule. Les autres racontent des visites en groupe, en nous donnant le nom des femmes qui ont composé ce groupe. Sainte Marie Madeleine était toujours là. Elle est allée avee chaque groupe de Myrrhophores. Saint Matthieu nous parle d'une visite par Marie Madeleine "et l'autre Marie"(Matth. 28:1l) la plupart des Pères de l'Eglise nous disent que "l'autre Marie" était la Sainte Vierge, la Mère de Dieu. Les autres femmes Myrrhophores étaient: Salomé, qui était la mère des Apôtres Jacques et Jean; Marie, qui était la mère de l'autre Apôtre Jacques,  le fils d'Alphée; Yoanna, qui était la femme de Houza, l'intendant  du roi Hérode et Suzanne.

Ces femmes, les Myrrhophores, ont trouvé que le tombeau du Christ était vide, et elles ont vu un ou deux anges. Les anges leur ont dit que le Christ était ressuscité, et ils leur ont commandé de donner les joyeuses nouvelles de Sa Résurrection à Ses Disciples, c'est-à-dire aux Saints Apôtres. Elles ont fait cela, mais les Apôtres ne les ont pas crues, jusqu'à ce que le Christ leur fût apparu Lui-même, le soir du même jour, le Dimanche de Pâques. Et quand le Christ est apparu à Ses  Disciples, Il leur a reproché, parce qu'ils n'avaient pas cru les femmes Myrrhophores.(Marc. 16:14).

Mais la première apparition du Christ Ressuscité n'était pas à Ses Apôtres Il est apparu en premier à la Myrrhophore Sainte Marie Madeleine. Il est aussi apparu le Dimanche le matin . aux deux Maries, Sainte Marie Madeleine et "l'autre Marie », c'est-à-dire la Mère de Dieu, en leur disant: "Rejouissez vous ! »

Je parle maintenant surtout à mes soeurs en Christ, les femmes Orthodoxes. Voyez-vous que c'était des femmes qui étaient les premiers à voir le Christ Ressuscité, que c'était des femmes qui ont apporté les nouvelles de la Résurrection aux Apôtres? Dans toute l'histoire de l'Eglise le rôle des femmes a été très important, tant pour g^arder la vraie foi, que pour la transmettre aux autres. Dans la persécution des Chrétiens qui s'accomplit dans notre siècle en Russie, c'est surtoul; les grand-mères qui ont préservé la foi pendant presque 70 années de persécution terrible.

Mes frères et mes soeurs, une des Myrrhophores, Sainte Marie Madeleine, est devenue ensuite très active pour la pro­pagation de la Foi du Christ. Elle était remplie de tant de zèle pour l'Evangile, qu'elle est appelée "l'Egale-aux-Apôtres".Elle a montré du courage comme un homme, tant de courage qu'elle est allée jusqu'à l'empereur Tibérius à Rome, lui un oeuf rouge et lui a dit: "Le Christ est res­suscité!" C'est à cause de Sainte Marie Madeleine que nous les Chrétiens Orthodoxes avons la coutume de briser des oeufs rouges aux Pâques et de nous saluer les uns les autres avec la salu­tation pascale: "Le Christ est ressuscité!"

 

Mes frères et mes soeurs:

ALITHOS ANESTI! IL EST VRAIEMENT RESSUSCITE!

 

 

DIMANCHE DU PARALYTIQUE

Mes chers frères et soeurs:

KHRISTOS ANESTI!   LE CHRIST EST RESSUSCITE!

 Oui, nous nous trouvons encore pendant la saison de Pâques, pendant les grands quarante jours entre la Résurrection de notre Seigneur et Dieu Jésus Christ et Son Ascension aux cieux. Ainsif nous les Chrétiens Orthodoxes, nous nous saluons encore avec la joyeuse salutation pascale

Aujourd'hui dans notre Eglise, l'Eglise Sainte Ortho­doxe, nous célébrons le Dimanche du Paralytique. Nous l'appelons le Dimanche du Paralytique, parce que nous lisons aujourd'hui dans la Divine Liturgie l'histoire dans l'Evangile selon Jean qui raconte la guérisan d'un homme paralysé.

L'Apôtre Jean nous dit que le Seigneur Jésus est allé à une piscine à Jérusalem qui s'appelait Bethesda Il nous dit aussi que celle-ci n'était pas une piscine ordinaire, mais une piscine avec des pouvoirs miraculeux. "Car un ange descendait de temps en temps dans la piscine, et agitait l'eau; et celui qui y descendait le premier après que l'eau avait été agitée était guéri, quelle que fût sa maladie.(Jean 5:4). «Même pendant l'époque de l'Ancien Testament, il y avait des miracles, des guérisons, des résurrections des morts, et d'autres; mais ces miracles étaient assez rares. Ce sont surtout les Prophètes Elie et Elissée qui  ont fait des miracles, mais la plupart des Prophètes n'en ont pas fait. Même le plus grand de tous les Prophètes, Saint Jean-Baptiste, n'a fait aucun miracle. Il y avait aussi des miracles qui ont été faits par des anges. Ils étaient eux aussi assez rares, et d'efficace limitée. Un tel miracle par un ange s'accom­plissait donc de temps en temps ici, à la piscine de Bethesda. Chaque fois ce n'était qu'une seule personne qui était guérie; le premier qui entrait dans la piscine. Mais à cause de ce miracle assez rare, "sous les portiques de cette piscine étaient couchés en grand nombre des malades, des aveugles, des boiteux, des paralytiques, qui attendaient le mouvement de l'eau. »(Jean 5:3  

Parmi ces malades qui attendaient le mouvement prochain de l'eau de Bethesda, il y avait un homme paralysé. Lui, il était là depuis déjà 38 années Et chaque fois que l'eau était agitée parl'ange, c'était toujours quelqu'un d'autre qui entrait avant lui dans la piscine et était guéri. Lui le

paralytique, il restait là depuis 38 années, en espérant que peut-être un jour il serait le premier à descendre dans l'eau agitée Quel espoir! quelle patience!                                                                             

'Qu'est-ce que ça veut dire, être paralytique? On ne peut pas marcher, on ne peut pas utiliser les jambes, peut-être ni les bras non plus; pour chaque besoin on dépend de l'aide d’autrui. On ne peut faire presque rien soi-même Cet homme paralysé dans l'Evangile d'aujourd'hui était comme ça Surtout il avait besoin de l'aide de quelqu'un pour descendre dans la piscine après le mouvement de l'eau Ainsi il était condamné à se coucher là, en regardant les autres, et il n'y avait personne pour l'aider. Il regardait toujours quelqu'un d'autre descendre dans la piscine et devenir guéri.

Le Seigneur l'a vu, et II savait qu'il était là depuis longtemps à Bethesda. Le Bon Dieu sait toujours toute l'histoire personnelle de chacun. Il sait aussi tout ce que nous pensons dans notre coeur ou dans notre cerveau. Mais II demande à l'homme paralysé, "Veux-tu être guéri?" Pourquoi le lui demande-t-Il, quand II sait déjà ce qui est dans le coeur de chacun? Il le lui demande parce que le Seigneur ne veut pas agir sana notre co-opération. Et notre co-opération s'accomplit surtout dans notre volonté. Avant d'agir Dieu veut que nous le voulions nous-mêmes. Ainsi II demande au paralytique s'il veut être guéri, parce qu'il veut que cet homme exprime sa volonté, qu.'il dise qu'il veut vraiemant devenir sain. Qu'est-ce que l'homme répond? Il dit: "Seigneur, je n'ai personne pour me jeter dans la piscine quand l'eau est agitée, et pendant que j'y vais, un autre descend avant moi."  (Jean 5,7). ne répond pas directement à la question du Seigneur Jésus, mais il fait sa plainte. Certes, il veut être guéri, mais pour lui c'est une chose presque impossible Il ne peut le faire lui seul, parce qu'il est paralysé et ne peut pas se bouger avec les mains assez vite pour être le premier à entrer dans la piscine après l'agitation de l'eau. Mais il n'a pas d'aide, il n'a personne d'autre qui puisse l'aider. Il est presque dépourvu de tout espoir d'être guéri par l’agi­tation de l'eau. Il ne pense qu'à une manière de se guérir, à celle qu'il connait: dans la piscine de Bethesda Sa réponse veut dire: "Je veux, mais ce m'est impossible."

Mais le Seigneur, Lui Qui aime les hommes, accepte sa réponse, comme indicative de sa volunté d'être guéri. Et Il le guérit d'une façon toute-à-fait inattendue. Il n'agite pas l'eau de la piscine. Il n'emploie pas du tout la piscine. Il  guérit cet homme comme II guérit beaucoup d'autres malades, avec un seul parole. Il dit au paralytique: "Lève-toi, prends ton lit, et marche." Il lui commande ainsi de faire trois choses: de se lever, de prendre son lit et de marcher. En lui commandant de se lever, Il demande la co-opération de l’homme pour accomplir la guerison. Si celui-ci n'avait pas de foi, il dirait, "Je ne peux pas", et la guerison ne s'accomplirait pas. Le Bon Dieu demande toujours notre coopération, notre foi en Lui. Sans Lui nous ne pouvons rien. Sans nous, Il pourrait encore faire tout; mais II préfère de se limiter, parce qu'il a créé l'homme à Son image. Il lui a donné une volonté libre. Ainsi II attend toujours notre foi, notre co-opération. A cet homme paralysé II demande de faire quelquechose qui lui était auparavant impossible. Il lui demande de se lever. Puis le para­lytique, ayant la foi et la volonté d'obéir, il obéit à l'ordre du Seigneur, il fait la tentative de se lever, et ... quel miraclel il le peut! il se lève!

Le Seigneur Jésus a ensuite ordonné au paralytique de prendre son lit. Son lit, qui l'avait porté pendant trente-huit années ou plus, il doit maintenant le porter lui-même. Son lit, qui pendant tant d'années a été le signe de sa maladie, de son infirmité, ceci est devenue maintenant le signe de sa guerison, de son état sain.

Le Christ lui a commandé aussi de marcher en portant son lit, pour montrer la guerison à tout le monde. Mais, ceci est une chose défendue par la loi de Moïse, parce que c'était le samedi, le jour de sabbat, quand tout travail est interdit aux Juifs, et où. il n'est pas permis non plus de porter des fardeaux. Comme en beaucoup d'autres cas qui sont racontés dans les Evangiles, le Seigneur a fait une guerison le jour de samedi, chose qui a rendu les Juifs furieux, parce que ceux-ci le con­sidéraient plus important de se tenir à la lettre de la loi que de faire une bonne action pour un être humain qui en avait besoin. Et cette fois, Jésus a fait quelquechose de plus, quelque-chose qui provoquerait l'hostilité des Juifs contre Lui: Il a dit à l'homme guéri de porter son lit le jour de sabbat, en attirant ainsi l'attention des Juifs sur la geuérison. Est-ce que le Seigneur a rompu la loi? Pas du tout! Il a montré que Lui, le Fils de l'Homme, est maître même du sabbatj (Marc 2:28).  Il a montré qu'il est mieux de faire du bien de sabbat que de faire du mal, mieux de sauver une âme que de la tuer.(Marc 3:4). De plus II nous a montré que nous, les Chrétiens, ne sommes pas liés par la loi juive Surtout nous n'observons pas le sabbat juif, parce que il y a un repos de sabbat réservé au peuple de Dieu"(Hebr. 4:9), comme nous dit l’Epître aux Hébreux Nous les Chrétiens, nous n'avons pas le samedi comme jour de repos, mais le jour suivant, le dimanche, qui nous est comme un huitième jour de la semaine. Le repos que nous avons le dimanche nous est déjà un signe en avance du vrai repos que nous aurons dans le futur, après la fin de ce monde, après la résurrection de tous les morts. Mais cet âge futur a déjà commencé, avec la Résurrection du Christ. Voilà pourquoi le dimanche, le jour de la Résurrection du Christ, est notre jour de repos pour nous les Chrétiens.

Nous, nous sommes aussi comme des hommes paralysées. Bien que nous puissions bouger le corps, dans notre âme nous sommes des gens incapables. Nous ne pouvons pas nous promener avec l'âme en suivant le sentier étroit et difficile qui conduit au Royaume des Cieux. Nous ne sommes pas comme des hommes qui se tiennent debout, mais comme des hommes couchés, dépendants de l'aide de quelqu'un d'autre. Mais qu est-ce qui peut nous aider? Tout le monde est comme nous. Nous sommes une foule de malades qui attendent une chance assez rare d'être guéri. Et pour cette opportunité il y a compétition nous devons lutter les uns contre les autres. Mais le Seigneur est venu pour nous guérir chacun, en nous commandant, de se lever avec Lui, en entrant maintenant dans la joie et la nouvelle vie de Sa Résurrection Les eaux du Baptême ont toujours le pouvoir de guérir les âmes paralysées, de donner la nouvelle vie de la Résurrection à chacun qui répond à l'invitation du Seigneur ressuscité. Pour ceux qui sont déjà baptisés, c'est la participation à Son Corps et Son Sang dans la Divine Communion qui, donne la nouvelle vie de la Résurrection à nos âmes paralysées. Venons-nous donc souvent, chaque dimanche si possible, vers le Saint Calice de la Divine Communion pour donner la vie de la Résurrection à nos âmes qui deviennent paralysées à cause de nos péchés. Et donnons gloire au Seigneur Jésus, en disant: "Christ est ressuscité des morts, par Sa mort Il a vaincu la mort, et à ceux qui étaient aux tombeaux Il a fait don de la vie."

ALITHOS ANESTI!   IL EST VRAIEMENT RESSUSCITE!

 

 

 

DIMANCHE DE LA SAMARITAINE        

Mes chers frères et soeurs:

KHRISTOS ANESTI!   LE CHRIST EST RESSUSCITE!

Aujourd'hui, le Cinquième Dimanche des Pâques, nous lisons pendant la Divine Liturgie l'histoire de la rencontre du Seigneur Jésus avec une femme de Samarie, histoire qui est racontée dans l'Evangile selon Jean. C'est pourquoi nous appelons ce Dimanche-ci le Di­manche de la Samaritaine L'histoire de cette rencontre a une importance spéciale pour nous, qui appartenons à une Eglise missionnaire

Qui étaient les Samaritains? Il faut regarder un peu dans l'histoire du peuple Hébreu, dans l'Ancien Testament. Après les grands rois David et Salomon, le Royaume d'Israël a été divisé, en deux. Les tribus de Juda et de Benjamin formaient un royaume, appelé Juda, avec sa capitale à Jérusalem. Les autres dix tribus formaient un autre royaume, qui s'appelait Israël, avec sa capitale à Samarie, une ville qui est située au nord de Jérusalem. Sept siècles encore avant la naissance du Christ les Assyriens, un peuple qui à cette époque-là avait un très grand empire, ont vaincu la Samarie, et ont transporté tous les habitants du pays dans un autre pays qui de nos jours s'appelle Iraq. En leur place les Assyriens ont mis d'autres gens, et les Samaritains étaient les descendants de ces autres gens. Ils avaient adopté le culte du même Dieu que les Juifs, c'est-à-dire du Seigneur, mais les Juifs ne les acceptaient pas, car les Sa­maritains n'étaient pas membres du peuple choisi des Juifs. Encore à l'époque du Christ, 700 années plus tard, il y avait une grande inimitié entre les Juifs et les Samaritains, tant d'inimitié qu'ils n'avaient pas de relations les uns avec les autres.

Or, le pays des Samaritains se trouvait entre la Judée et la Galilée. Ainsi il était nécessaire que notre Seigneur Jésus-Christ traverse la Samarie en passant de la Judée à la Galilée. Fatigué par la route, Il s'était assis près d’un puits. Il avait envoyé Ses Disciples à la ville voisine pour acheter des provisions. Ainsi II était tout seul. Mais II ne resta pas longtemps tout seul. Une femme Samaritaine est venue au puits pour tirer de l'eau. Jésus a commencé à parler avec elle, chose très exceptionelle. Car les Juifs d'ordinaire évitaient parier aux Samaritains. Surtout un Rabbi, un Maître juif, ne leur parlait pas. Et si un Rabbi parlait à une femme Samaritaine, voilà quelque chose encore plus exceptionelle. Mais le Seigneur Jésus, le Maître et le Docteur de tout le monde, a commencé à parler avec cette Samaritaine, parce qu'il voulait l'attraper, et l'employer pour attraper beaucoup d'autres Samaritains, comme des poissons, à la foi en Lui. Et comment commence-t-Il? Il commence tout simple­ment, en demandant à la femme de Lui donner de l'eau du puits à boire La Samaritaine est très surprise par cette requête; elle dit: "Comment! Tu es Juif et Tu me demandes à boire à moi, une Sa­maritaine?"(Jean 4:9).

Le Seigneur prend cette opportunité de Se révéler un peu. Il dit: "Si tu savais le don de Dieu et Qui est Celui Qui te dit: 'Donne-moi à boire', c'est toi qui L'en aurais prié et II t'aurait donné de l'eau vive."(Jean 4:10).  La femme ne comprend pas. Elle pense qu'il parle de l'eau naturelle dans le puits. Elle Lui répond: "Seigneur, Tu n'as rien pour puiser. Le puits est profond Où la prends-Tu donc, l'eau vive?"(Jean 4:11). Jésus lui explique qu'il ne parle pas sur l'eau du puits. Il lui dit: "Quiconque boit de cette eau - c'est-à-dire de l'eau du puits - aura soif à nouveau; mais qui boira de l'eau que Je lui donnerai n'aura plus jamais soif; l'eau que Je lui donnerai deviendra en lui source de l'eau jaillissant en vie éternelle."(Jean 4:13-14). Il parle du don du Saint-Esprit, Qui sera donné à ceux qui croiront en Jésus Christ. Car nous savons tous combien l'eau est nécessaire pour la vie du corps. Dans notre pays nous ne pouvons pas subsister beaucoup de jours sans eau. De la même façon, le Saint-Esprit est nécessaire pour la subsistance et la vie de l'âme. Mais le don du Saint-Esprit nous est donné une fois seulement, à notre Chrismation, quand nous sommes oints par le prêtre avec l'Huile Sainte, appelée le Myron , tandis qu'il dit; "Sceau du don du Saint-Esprit. Amin. » Pour tous ceux qui deviennent Orthodoxes par le Baptême, la Chrismation a lieu tout de suite après le Baptême, quand le Chrétien nouveau est habillé du vêtement blanc Ce don du Saint-Esprit reste dans notre âme, comme un puits qui fait jaillir de l'eau spirituelle, que l'âme boit. Si nous employons ce don, en le puisant par la prière, c'est comme si nous ouvrons des canaux, et l’eau du don du Saint-Esprit coulera toujours dans notre âme, en l'arrosant. Si nous n'employons pas ce don, c'est comme si nous fermons les canaux et remplissons le puits, et notre âme deviendra très sèche faute de l'eau du Saint Esprit.

Mais ce don ne nous est donné qu'une fois pendant notre vie, le jour où nous devenons des Chrétiens Orthodoxes. C'est ainsi que le Seigneur dit à la Samaritaine: "Qui boira de l'eau que Je lui donnerai n'aura plus jamais soif. »

La Samaritaine ne comprend pas encore Elle pense qu'il parle de l'eau pour la vie du corps. Elle dit: "Seigneur, donne-la moi, cette eau-là, afin que je n'aie plus soif et que je n'aie plus à passer ici pour puiser."(Jean 4:15). Nous savons tous que la tâche des femmes de puiser l'eau leur est assez louxde. Si l'eau dont Jésus parlait pouvait être substituée pour l'eau du puits, quelle bénédiction cela serait!

Parce que la femme ne comprend pas, le Seigneur change Sa manière de pêcher. Il lui dit: "Va, appelle ton mari et reviens ici,"(Jean 4:16),  comme s'il les invitait pour leur donner le don de cette eau. Mais la femme répond: "Je n'ai pas de mari."(Jean 4:17).  Maintenant Jésus se révèle comme Celui Qui connaît toute l'histoire person­nelle de chacun. Il lui dit: Tu as raison de dire: 'Je n'ai pas de mari', car tu as eu cinq maris, et l'homme que tu as maintenant n'est pas ton mari."  ^ Cette révélation est trop désagréable pour la Samaritaine, et elle change vite de sujet. Elle Lui dit: "Seigneur, je vois que Tu es un prophète. Nos pères ont adoré sur cette montagne, et vous, vous, dites: C'est à Jérusalem qu'on doit adorer."(Jean 4:19-20).'' Elle considère plus agréable de parler des différences entre les Juifs et les Samaritains que de son état personnel.

Mais le Seigneur, Qui aime tous les hommes, emploi ce changement de sujet pour faire encore une révélation et de mettre fin à la querelle entre les Juifs et les Samaritains. Il dit à la femme: "Crois-Moi, l'heure vient où ce n'est ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorez le Père. Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas, car le salut vient des Juifs."(Jean 4:21-22). Ainsi II dit que les Juifs étaient la Vraie Eglise de l'Ancien Testament et les Samaritains étaient dans erreur. Mais II con­tinue: "L'heure vient - et nous y sommes - où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité, car ce sont là les adora­teurs tels que les veut le Père. Dieu est esprit, et ceux qui adorent, c'est en esprit et vérité qu'ils doivent adorer."(Jean 4:23-24). Tant pour les Juifs que pour les Samaritains, l'adoration de Dieu était une chose très localisée. Pour eux il n'y avait qu'un endroit  où l'on pouvait adorer et offrir des sacrifices. Hors de cet endroit unique il était interdit d’offrir des sacrifices; et il n'était pas possible de célébrer la pâque de l'Ancien Testament hors du lieu unique du culte. Jésus dit que tout cela changera et est déjà en train de changer Il dit que les vrais adorateurs de Dieu L'adoreront en esprit et en vérité. Ils L'adoreront en esprit, parce qu'ils ne seront pas limités à un seul lieu de culte, mais ils pourront adorer le Dieu en chaque endroit du monde. Jésus dit: "Dieu est esprit", c'est-à-dire Dieu n'a pas de corps. Dans la Bible, quand on parle du "bras" de Dieu, ou des "yeux" de Dieu, ou quand d'autres expressions semblables sont employées, comme si Dieu avait un corps, celles sont seulement des expressions imagées, pour nous rendre à nous humains quel ques-vérités de Dieu plus compréhensibles. C'est seulement Dieu le Fils Qui a pris un corps humain. Ainsi nous devons adorer Dieu comme esprit. Aussi notre adoration de Dieu doit âtre avec notre esprit humain, pas seulement par des actions conventionelles avec les lèvres ou les mains. Notre pensée et surtout notre coeur doivent être dirigée vers Dieu quand nous L'adorons. Les vrais adorateurs de Dieu L'adoreront aussi en vérité. C'est seulement en adorant Dieu dans la vraie foi, en croyant qu'il est un seul Dieu en Trois Personnes, que l'on peut L'adorer avec la vraie adoration. Notre Eglise s'appelle l'Eglise Orthodoxe; le mot "Orthodoxe" vient de la langue grecque, et veut dire: "la gloire juste". Ainsi notre Eglise est l'Eglise de la Gloire Juste, lEglise de l'adoration juste.

Après avoir reçu cet enseignement profond, la femme Samaritaine dit son espoii, l'espoir tant des Samaritains que des Juifs: que le Messie viendra. "Je sais," dit-elle, "que le Messie, Celui Qu'on nomme le Christ, doit venir. Quand II viendra, Il nous annoncera tout."(Jean 4:25) Maintenant le Seigneur se révèle Lui-même, en disant: "Je Le suis. Moi Qui te parle." En écoutant ceci, la femme devient si excitée qu'elle laisse sa cruche au puits. Elle court à la ville et dit aux gens: "Venez voir un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait. Ne serait-ce pas le Christ?"(Jean 4:28-29). La femme Samaritaine est devenue missionnaire. La femme pécheresse, qui habitait avec un homme qui n'était pas son mari, est devenue évangeliste. La femme d'un peuple rejeté par les Juifs est devenue apôtre. Un bon nombre des Samaritains de cette ville ont cru au Christ à clause de la parole de cette femme. (Jean 4:39). 

Selon la tradition de l'Eglise,  cette femme s'appelait Photinie  (ce qui est un nom assez commun chez  les Grecques). Elle a été baptisée plus tard avec toute sa famille,  et elle est devenue une ouvrière fervente de l'Evangile,  prêchant  aux femmes de beaucoup de pays   Ainsi elle est honorée du titre "Egale-aux-Apôtres". Enfin Sainte Photinie est morte pour le Christ,   recevant le diadème d'une Grande-Martyre.  Ses cinq soeurs et ses deux fils sont devenus, martyrs  avec  elle.

Mes chers frères et soeurs,  nous  avons appris beaucoup de l’Evangile d'aujourd'hui. Soyons aussi fervents à donner à nos familles,  à nos voisins,   et à tout le monde,   la Bonne Nouvelle du Christ et de Sa Résurrection. A Lui,   avec  le Père et le Saint-Esprit,  soit toute gloiie et adoration,  maintenant,  toujours,  et aux siècles des siècles.

 

HOMELIE

SUR L’EVANGILE DU DIMANCHE DE L’AVEUGLE NE

Chers Frères et soeurs,

KHRISTOS ANESTI!   LE CHRIST EST RESSUSCITE

Les jours et les semaines ont passé depuis la sainte Fête de la Lumière de la Résurrection, et pour la dernière fois, nous vous saluons en nous écriant: Le Christ est ressuscité!". Le Christ est ressuscite, et à nous les hommes qui étions plongés dans les ténèbres de la mort et dans l'aveuglement du péché, Il nous a fait don de la lumière et de la vie.

Le Seigneur Jésus a dit de Lui-même: Je suis la Lumière du monde" (Jean 8). Et avant même d avoir dissipé les ténèbres de la mort en descendant aux enfers, avant devoir resplendit dans le tombeau, pendant sa vie publique, Il a annoncé par avance et  a préparé le renouvellement de toutes choses, l'illumination de tous les hommes qui allait avoir lique dans l'Eglise, par Ses mir clés.

Les miracles du Christ que nous rapportent les Evangiles -peu nombreux en  comparaison de tous ceux qu'il a accomplis: la guérison des aveugles, des boiteux, des estropies, des paralytiques, des lépreux, la délivrance des possédés, la résurrection des morts, tous ces miracles sont des signes de Sa puissance divine qu'il donnait aux hommes pour qu'ils puissent croire en Lui, comme le vrai Sauveur, comme le Messie qui était venu délivrer l'humanité de la seule vraie maladie: la séparation de Dieu, le péché. Chacun des miracles racontes dans l’évangile est donc, chers Frères, un récit symbolique, une image, de la guêrison de toute notre humanité, et pas seulement de la personne pour laquelle II avait accordé ce bienfait. C’est pour cette raison que les récits des miracles de notre Dieu et Sauveur Jésus Christ restent si important pour nous, aujourd' hui. Prenons, par exemple, l'évangile que nous avons lu aujourd'hui dans 1’Eglise, en poursuivant depuis Pâcues la lecture suivie de l'Evangile selon Saint Jean.

Vous vous souvenez, chers Frères, qu'il y a quelques semaines, lorsque nous avons lu le récit de la guérison du Paralytique, Jésus, en le rencontrant peu après dans le temple, lui avait dit:' "Te voilà guéri, ne pèche plus; de peur qu'il ne tarrive pire encore" (Jean 5, 14). Il senble donc que la maladie de cet infirme était la conséquence d'un grave péché. Dieu, en effet, dans Son grand amour des hommes, ne veut ni le mal ni la mort, mais II permet quelquefois que la maladie vienne frapper un pécheur pour le corriger, pour l'humilier, pour l'amener au repentir. Car, plus que tout autre chose, l’épreuve de la maladie sait nous rapprocher de Dieu. La maladie peut donc être une conséquence du peché, mais pas forcément. Avec notre vue étroite et trop humaine des choses, nous voudrions bien mettre des lois partout et pouvoir dire que toutes les maladies sont l'effet du péché, Tout comme les amis de ob, qui lui reprochaient de continuer à se considérer comme juste devant Dieu, alors qu'il était affligé de tous les maux possibles; les Disciples du Seigneur en rencontrant l'aveugle .de naissance croyaient rouvoir assurer que son infirmité était, comme celle au paralytique, un châtiment divin, et ils se demandaient seulement si c'était une punition pour un péché personnel - mais comment cela serait-il possible puisqu'il était aveugle avant même d’avoir pu faire usa, e de sa liberté? - ou bien était ce. la punition d'un péché commis par ses parents.

Chez les Juifs de l'Ancien Testament comme dans beaucoup de peuples, on considéraiit en effet que les fautes de parents retom­baient sur leurs descendants. Certains ont même poussé cette croyance jusqu'aux absurdes doctrines de la métempsychoses et des réincarnations successives des âmes des ho mes dans différents corps humains ou mêmes animaux, jusqu'à ce qu'ayant expié leurs fautes elles puissent gagner le ciel. Mais deja avant la venue du Christ, Dieu avait révélé au prophète Ezéchiel que chacun devrait rendre compte pour sa propre vie, pour toutes ses paroles et tous ses actes, devant le tribunal de Dieu  "Un fils ne portera pas, dit le Seigneur, la faute de son pére, ni un pére la faute de son fils: au juste sera imputé la justice et au méchant sa méchanceté " (Ezechiel 18, 20). La maladie nest donc pas nécessairement un châtiment de Dieu, et encore moins un châtimentpour la faute d’une autre personne. Chacun de nous reste responsable de sa propre vie, et les causes de" nos maux restent le plus souvent mystérieusement cachées. Il ne nous appartient, pas de les rechercher, mais plutôt de savoir les endurer avec patience et foi.

Admirez, chers Frères, dans ce récit de l’aveugle né comment Dieu gouverne les choses de manière admirable, par des événements apparement contradictoires. Ce pauvre mendiant aveugle n’avait pas péché, ni ses parents, pour mériter un tel malheur, mais son infirmité avait été permise par Dieu pendant tant d'années pour que par lui soit révélée la puissance du Christ, le Dieu-homme, pour qu’il devienne par sa guérison un véritable apôtre du Christ.

La cécité de ce pauvre homme est prise par le Seigneur comme le signe de notre aveuglement à nous tous qui sommes devenus aveugles à la suite du péché d'Adam. C'est chacun de nous les mortels qui, tant qu'il est privé de la foi, se tient comme un mendiant à la porte du temple, sans rien voir et sans comprendre que le Christ passe là à nos côtés. Ne songeant même pas à  écrier "Jésus, file de David, aie pitié de nous!" comme avaient fait les deux aveugles de Jéricho (Matthieu 20, 30) Le pauvre aveugle ne compre­nait pas que cet étranger qui passait là était la "Lumière du monde", "la vraie Lumière, qui est venue dans le monde. Et le monde fut créé par Lui et le monde ne l'a pas reconnu", comme l'écrivait saint Jean dans le prologue de son évangile.

Le Seigneur Jésus a donc choisi ce pauvre aveugle comme signe et représentant de notre humanité et,, tout en révélant qu’ il est Lui la vraie lumière, Il "cracha à terre, fit de la boue avec sa salive et enduisit de cette boue les yeux de l'aveugle".  Quel geste inattendu, Lui le Fils de Dieu tout puissant, qui guérissait des foules innombrables de malades par un seul mot, ou même sans rien dire, par le seul attouchement de la franche de son vêtement, Il se penche maintenant à terre et confectionne un étrange remède. Le Médecin des âmes et des corps, le Sauveur du monde, avait-il donc besoin de faire appel à des remèdes humains? Mon, bien sûr, mais la encore, més Frère, le geste du Christ est un signe, un symbole plein do sens divin. Il voulait d’abord rappeler par cet acte que Lui, le Fils de l'homme, qui apparaît sur terre comme un homme ordi­naire, Il est le Verbe de Dieu qui le sixième Jour de la création

a pris de la glaise du sol, a modèle l'homme et lui a insufflé un souffle de vie (Genèse,2,7) de sorte que l’homme créé de la terre, vivait et   respirait du souffle même de Dieu Il a été crée à l’image et à la ressemblance de Dieu.  Et maintenant, voyant ce même homme déchu, prive de la vue et comme sans vie, puisqu'il est privé de l’amour et de la communion avec Dieu, Il vient Lui même sur la terre, comme un homme, Il s’incarne afin de renouveler sa créature. Il prend à nouveau de la  terre, la sanctifie de son souffle - c'est à dire de la parole divine sortie àe la  bouche-et II recrée l’homme pour lui donner la vraie lumière, la lumière de la présence de Dieu.

Jésus donne ensuite l’ordre à l'aveugle d'aller se laver à la piscine de Siloé devant tout le monde, afin de rendre le miracle évident et indubitable. Et en revenant, l'homme voyait clair. Il était , guéri et renouvelé. Il pouvait voir la lumière. Cu plutôt, comme le dit le Psaume, c'est dans la lumière de Dieu qu'il pouvait voir la lumière du monde: "C'est dans Ta lumiére que nous verrons la lumière" (Psaume 35). Qu'est-ce ue cela singifie?  Ne reconnaissez-vous pas là, ses Frères, les ritos du saint saintBaptême? Vous vous souvenez qu'alors, apres que le prêtre eût soufflé sur nous pour expulser Satan, après que nous ayons renoncé aux  oeuvres des ténèbres, nous nous sommes tournés vers la vraie lumière, vers   l’Orient, et nous avons été plongés dans l'eau a trois reprises, comme l’aveu le dans la piscine de Siloé. Et en recontant de l'eau, nous avons été renouvelés, recréé, illuminés. D'aveugles de naissance que nous étions, nous les fils d’Adam, nous avons revêtus; le Christ et nous sommes devenus fils de Dieu, fils de la Lumière. Comprenez-voua donc quel était la grandeur de ce signe prophétique que le Seigneur voulait montrer, en se servant de ce pauvre aveugle?

Mais le récit ne s'arrête pas là. Après avoir gruéri l'aveugle, Jésus ne lui a même pas laissé de temps  de lui montrer sa reconnais­sance et de le remercier, Il a disparu de la vue de celui qui aurait été désormais capable de le voir de sos yeux. Il en est aussi souvent de même pour chacun d’antre nous dans notre relation avec Dieu. Après nous avoir guars de l'ignorance, après notre conversion et la joie de notre baptême, .Dieu semble se cacher et se retirer de notre vie. Maintenant que nous avons tout pour le reconnaître et pour vivre avec Lui selon Sa volonté,  Il semble nous échapper et nous laisser seuls. C'est alors le temps de l'épreuve, c’est alors le, moment de montrer la sincérité de notre foi et de notre amour. Dieu, qui est venu sur la terre pour se révéler à nos, se cache pour que nous Le poursuivions, pour que nous le recherchions jour et nuit en criant, comme l'Epouse du Cantique des cantiques: "Dans les rues et sur les places, sur ma couche dans la nuit, j'ai cherché Celui que mon coeur aime" (Cantique des cantiques 3). Combien de chrétiens, qui onl; été sauvés de l'ignorance et de l'impiété par le Christ, restent-ils ainsi ingrats, comme ces neufs lépreux qui avait été guéris par Jésus, et un seul revint sur ses pas à la recherche du Seigneur pour lui rendre grâce (Luc 17, 12)!

LrAveugle  lui, n'était pas un ingrat, mais sa guérison était encore imparfaite. Certes il voyait clair maintenant. Miracle unique et encore jamais vu. «Qui a jamais entendu dire que quelqu'un ait ouvert les yeux d'un aveugle-né?" répondit-il aux Pharisiens.

Il voit mais il ne sait pas encore qui est véritablement Jésus. Tout en reconnaissant la grandeur du miracle, il n'en tire pas pour cela la conclusion que cet "homme qu'on appelle Jésus" est le Fils de Dieu. Tout on étant encore imparfait dans lu connaissance.il n'en est  pas moins sincère, et c'est sans crainte qu'il repond aux Fharisièns fourbes et hypocrites; alors que ses propres parents, par crainte d'être exclus de la synagogue, se dérobent et répondent; "Nous savons que c'est notre fils et qu'il est ne aveugle;Mais comment il voit maintenant et qui lui a ouvert les veux, nous ne le savons pas. Interrogez-le"» Il répond même avec audace à leurs questions répétées et  menaçantes: "Si el est un pécheur je ne sais pas.   Je ne sais qu'une chose: J'étais aveugle et à présent j'y vois ( ....). Est-ce que voua anssi vous voudriez devenir ses disciples?"

Admirez donc, mes freres, le courage de cet homme qui, sans être encore un disciple, supaorte les injures, les coups des Juifs et l'expulsion du temple pour ne pas urahir la vérité. A demi-gueri, puisqu'il ne voit que la lumière sensible sans connaître encore que le Christ est Dieu incarne, il supporte pourtant la persécution pour lui et pour la cause de la vérité. Combien plus, nous qui avons connu la plénitude de la vérité en entrant dans la sainte Eglise Orthodoxe, nous qui avons goûte à la vie éternelle, devrons-nous donc être prêt à tout endurer pour l’amour de notre Sauveur ! Mais revenons à notre aveugle. Vous pouvez remarquer que c'est seulement après avoir" été ~ frappé et axpulsé par ceux qui croyaient détenir la vérité en s'attachant à l'obs-rvance du sabbat et à des traditions humaines, qu'il rencontre à nouveau le Christ. Cette fois pour être pleinement illuminé de la vraie lumière de la foi.

Il en est auesi de même pour nous, chers Frères, après notre renaissance dans le baptêrne, après avoir été recréés et illu­minés, il nous faut être souris à l'épreuve, a l'épreuve du retrait volontaire de Dieu, de l'absence de Dieu dans notre vie intérieure, à l'épreuve de la sécheresse dans la prière, de la solitude, à l'épreuve des  tentations du  monde   et àu combat contre nous-mêmes, et aussi à l’'preuve de l'indifférence, du mépris et peut-être même de la persécution violente des autres hommes, de ceux qui, comme les Pharisiens du temps du Christ, croient détenir la vérité et veulent faire disparaître le Sauveur. C'est seulement en passant par le feu de ces épreuves et de ces afflictions, comme l'ont fait tous les saints, les martyrs ou les ascètes, que nous pouroos  désormais purifiés et affermis - rencontrer de nouveau le Christ et le connaître comme Fils de Dieu et Sauveur, dans la Grâce du Saint Esprit.

"Crois-tu au Fils de l’homme?" demande le Christ à l'ancien aveugle, une fois qu'il eut été explulsé du temple. Mais qui est-il, Seigneur, que je crois en lui?" répond avec sa sincérité habituelle l’homme dont les yeux du coeur sont encore voilés, tout comme les yeux du sainte Marie Magdeleine, le matin de la résurrection, ne pouvaient pas  encore reconnaître le Seigneur ressuscité qu'elle avait pourtant si souvent vu, qu'elle avait suivi sur toutes les routes de Galilée en Judée,  et le confondaient avec le jardinier. Qui est-il? demande l'aveugle. "Qui es-tu?" demande aussi chacun de nous en priant chaque pour et en appelant le Seigneur pour qu'il vienne ouvrir le yeux de notre âme. C'est ce cri que le Christ attendait de l'aveugle et qu'il attend aujourd'hui de chacun d'entre nous Alors, Il se révélera tout à fait; et nous dira aussi: "Tu le vois, celui qui te perle c'est lui". A la Sa maritaine qui recherchait le Messie, Il avait dit la même chose: "Je" le suis, moi qui te parle". Et en se prosternant a terre, en signe d'adoration rendue à Dieu, l'aveugle s’cria: Je crois seigneur ! » Cette confession de foi n'est plus celle du débutant, du catéchumène, de celui qui s'engage tout juste sur le chemin de 1a foi en recherchant encore Dieu; mais elle est la confession de foi des  Apôtres et des saints qui ont vu et connu que Jesus-Christ est le Seigneur  c'est à dire Dieu, pour qui le Sauveur est présent dans leur vie a tout moment. C'est la foi de l’apôtre Thomas qui, après avoir vu et touché le Seigneur ressuscite, s’écria: "Mon Seigneur et mon Dieu!"

Je crois, crie l'aveugle, c'est à dire: désormais je Te vois vraiment, Seigneur, et jamais plus Tu' ne t’éloigneras de moi. C'est roi la Lumière du monde, qui nous rends la vue, qui m'as donné la vie. C’est en Toi que je vois désormais la lumière et que je vois tous les hommes comme ton image. C'est en Toi que j'aime mes frères. C'est en Toi que j'ai trouvé dès ici-bas la joie éternelle et les délices du Paradis. Chaque fois que je me détourne du tumulte du monde et du bruit: pour te prier dans le silence, chaque fois que je'me penche pour Te crier: "Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de moi!" je Te vois des yeux de mon coeur qui ont été ouverts par la foi et purifiés par les épreuves,  Tu viens vers moi pour mes révéler les mystères que l'oeil n'a pas vu, que l'oreille n'a pas entendu, mais que Dieu révèle à ceux qu'il aime.

Vous tous qui étiez aveugles de naissance, réjouissez-vous. Le Seigneur est ressuscité pour nous ouvrir les yeux et pour nous illuminer, et c'est dans la sainte Église que nous pouvons à tout moment  le VOIR, le goûter, le toucher. A Lui soit la Gloire, l'honneur et l'adoration avec le Pére et le Très Saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

 

HOMELIE

SUR L’ASCENSION DE NOTRE SEINGEUR JESUS CHRIST

Très chers frères, aujour’dui notre sainte Eglise Orthodoxe a célébré 1’un des plus grandes fetes do l'année, l'accomplissement de tout le mystère de la venue de Notre Seigneur Jésus-Christ sur la terre, en commémorant son ascension au ciel, son retour dans le sein du Père, que, comme Dieu et Fils de Dieu, Il n'avait jamais quitté.

Se penchant du haut de sa demeure céleste par compassion pour l'homme déchu et soumis à la mort, Il est descendu de la hauteur de Sa gloire inaccessible, Lui le Dieu sans commencement, le Créateur e la la Maître du ciel et de la terre, Il est descendu ici-bas vers nous les condamnés et II s’est revêtu de notre corps Par un amour sans mesure II a même  pris sur Lui le signe de notre péché, de notre séparation de Dieu depuis la chute d’Adam: la mort. Le Fils de Dieu est devenu Fils de 1’ homme. Il est apparu sur la terre, Il s’est conduit comme un homme ordinaire, souffrant avec nous la faim, la soif, l’ignorance, tout excepté le péché, car Lui seul est sans péché. Il a marché de Galilée en Judée, prêchant par la parole et par tant de miracles que le Royaume de Dieu était proche. Si proche qu'à ceux qui l’avaient suivi, Il révéla que ce Royaume de Dieu c'est lui-même. C’est Jésus-Christ, le Dieu-homme, qui est la vole, la vérité et la Vie éternelle. Pour accomplir jusqu'au bout la mission que le Père céleste lui avait confiée - la Salut de l'humanité.- il s'est même soumis volontairement à la pire des choses: Il s'est laissé condamné, injurié, rrappé, crucifié  comme un brigand, comme un criminel. Lui, l'Innocent, le Pur, l'Iramaculé, Il est mort sur la Croix en portant ainsi sur Lui tous nos péchés, tout le poids de notre dette. Il est descendu aux enfers pour écraser le maître de la mort, notre tyran, Satan. Il a brisé par la Croix les portes d'airain et les verrous de fer du royaume de l'Enfor. Et là, du fond des ténèbres, Il a fait resplendir la lumière de Sa divinité pour tous ceux qui étaient tenus prisonniers par le Diable. Parvenu jusqu'au fond de l’abîme qui nous séparait de Dieu, au comble de sa descente, s'appuyant sur Sa Croix comme un levier, 1l a alors commencé son mouvement de remontée. Prenant par la main Adam;, Eve et tous les justes qu'il avait délivrés de 1'coprise de Satan, Notre Seigneur est remonté aussitôt, triomphant, et II est ressuscité du tombeau le troisième jour. Son âme et son corps  avaient pour un moment été séparés par Sa mort sur la Croix, mais Sa divinité restait unie à l'un et à l'autre, si bien qu'en remontant de l'enfer Son âme a retrouvé Son corps que c'est plein de gloire, resplendissant de la lumière divine qu'il est sortie du tombeau, en remplissant de joie les femmes myrophoros et Ses disciples.

Par la suite, pendent les quarante Jours qui se sont écoulés depuis Pâques Jusqu'à cette sixième semaine qui vient de s'achever, Notre Seigneur est apparu de diverses manières à Ses Apôtres, afin de les confirner dans la foi dans Sa résurrection d'entre les morts, pour qu'ils deviennent après cela les témoins de Sa Résurrection. Car le Christianisme n'est rien d'autre ue cela, mes Frères, 1e témoignage devant les hommes, par la' parole et par notre mode de vie, que le Christ est ressuscite et que par Sa Résurrection des morts Il a délivré de la malédiction de la mort et du péché tous ceux qui veulent croire en Lui. Pendanttquarante Jours nous avons chanté sans cesse, à en perdre haleine: " LE CHRIST EST RESSUSCITE DES MORTS..." En lisant le saint Evangile, en suivant les offices de l'Eglise, nous avons appris comment vivre dans cette lumière de la Résurreotion. Mais il restait encore une chose à accomplir à Notre Seigneur pour achever son oeuvre. Avant Sa Passion, Il avait dit à Ses Disciples: "Je suis sorti d'auprès du Pére et suis venu dans le monde. De nouveau Je quitte le monde et Je vais vers le Père, pour vous préparer une place (...) En vérité je vous le dis: c'est votre intérêt que je parte; car si je ne pars pas, le Paraclet ne viendra pas vers vous" (Jean 14. 16. 28. 16.7 ).

Tel était, chers Frères, le but de la mission du Seigneur Jésus-Christ: rétablir la communication entre le ciel et la terre, ouvrir la voie pour que le Saint-Esprit descende à son tour vers nous et vienne habiter chacun de ceux qui auront cru au Fils, afin de les rendre fils de Dieu et héritiers de tous les dons divins.

Le Seigneur Jésus a tout souffert pour nous, afin de libérer notre nature humaine des lions do la mort. Mais II ne s'est pas contente seulement de cela. Il n'a pas seulement délivré le vieil Adam de la prison de l'enfer; mais II l'a relavé et l’a fait monter Jusqu'au ciel.

Apres donc s’êtree montré pendant quarante Jours à Ses Disciples de manière internitente, en leur révélant chaque fois par un signe que Son corps huamin, apparemment somblable au notre, n’était pas seulement revenu à la vie ordinaire, mois il avait désormais des propriétés divines. Pendant ces quarante jours - tout comme pendant un bref moment le jour de ca  Transfiguration sur la montagne du Thabor- Il a montré à Ses Disciples quel serait l'état de notre corps après la venue de Son Royaume, après la victoire définitive sur la mort, après la Résurrection générale de tous les morts. Alors  tous les corps des justes deviendsont comme autant de temples de la lumière de Dieu qui a jailli du tombeau, de cette lumière qui a resplendi sur le Mont Thabor, de cette mené lumière qu’ont vue les saints de notre Eglise quand l'Esprit Saint venait les visiter au moment de la prière. Voila pourquoi le Christ est resté pendant quarante jours sur la terre après Sa Résurrection: comme un témoignage de letat futur de notre humanité  après la Résurrection générale.

Après donc avoir confirmé par "tant de signes et d'appari­tions sa Resurrection d'entre les morts, le Seigneur conduisit Ses Disciples, auxquels s'etait jointe la Très Sainte Mère de Dieu, vers le Mont des Oliviers, éloigné de Jérusalem  de la distance que la Loi juive permettait de franchir un jour de Sabbat. Il monta avec eux sur la montagne, on leur parlant de la venue prochaine du Royaume de Dieu et en leur promettant de bientôt leur envoyer le Saint-Esprit, par la force duquel ils allaient proclamer Sa Résurrection dans le monde entier. A ces mots, une nuée vint soudain le recouvrir, tout comme elle L'avait recouvert sur la montagne du Thabor dès que Sa gloire divine était apparue. La même nuée, vous vous en souvenez, mes Frères, apparut autrefois à Moïse sur le Mont Sinaï, dans la Tente du Témoignage au désert, dans le sanctuaire du temple de Salomon à Jérusalem. Cette même nuée apparaît chaque fois que se révèle la gloire de Dieu, pour en mesurer et en atténuer le rayonnement fulgurant, de sorte que l'homme qui en est le spectateur ne meurt point. Ecoutes, par exemple ce que dit le Psaume 17, évoquant la manifestation de la gloire de Dieu: "Il inclina les cieux et descendit, une sombre nuée sous ses pus (...)I1 fit des ténèbres sa retraite, sa tente, il s'entour d'une sombre vapeur (...) Un éclat fulgurant le precédait" La nuée vint donc envelopper le corps ae Jésus et, en bénissant avec tendre se Ses Disciples, il s'élève au ciel; ou plutôt, selon l’êvangéliste Saint Luc, Il fut enlevé, Il fut emporté au ciel et disparutde leur vue L'homme Jésus, en  portant un corps comme le nôtre, est élevé au ciel, et, ajoute saint Marc, Il "s'assit à la droite de Dieu" «Voilà, mes Frères, le corable du mystère Voilà l’événement si extraordinaire, si inouï; et les Anges, qui avaient éte envoyés pour escorter Jésus, étaient tout stupéfaits de voir ainsi pour la première fois les portes du Ciel s'ouvrir pour un homme, pour cet Homme qui, comme l'annonçait le Prophète Isaïe remontait de là terre en portant un vêtement rouge du sang qu’il avait versé durant Sa Passion (Isaie 63, 1-3).  Il ne s'agissait pas d'un simple phénomène de lévitation c'est à dire d élévation d'un corps humain au-dessus de la terre, comme ce Tut le cas pour beaucoup de saints. Mais en parlant de l'Ascension, de Notre Seigneur Jésus au Ciel, l'Ecriture Sainte nous exprime de façon imagée que Jésus  Christ regagne la résidence de Dieu, qui, bien sûr, n'habite pas plus le ciel qui est au dessus de nous que la terre ici-bas. Dieu est invisible et infini, Il est au-delà du temps et de l'espace, du corps et de la matière, rien ne peut le limiter Il est partout présent et remplit tout" Combien stupide était la remarque de ce cosmonaute soviétique athée, qui après avoir tourné en orbite autour; de la terre,, disait d'un air triomphant qu'il n'y avait pas vu Dieu! Nous, Chrétiens, nous croyons que Dieu est au-delà du ciel et  de toute chose créée; mais, venant en aide à notre faiblesse, l'Ecriture Sainte comme d'ailleurs les anciens mythes de notre peuple nous enseigne de manière imagée que Dieu se trouve au ciel: car naturellement tout hommo regarde vers le haut quand il pense à  Dieu, c'est à dire à tout ce qui est grand, infini, beau et parfait.

C'est doncen utilisant cette même condescendance, cette même compassion, pour notre faiblesse que le Seigneur Jésus est eleve au ciel corporellement, non pas dans quelque nuage ou vers  quelque planète lointaine, mais, après avoir traversé le ciel que nous voyons, caché par la ténèbre qui est le voile de Dieu, II retourne avec son corps dans le Sein du Père, dans la demeure invisible de Dieu, inaccessible à toute créùture, même aux Anges. C'est pourquoi les Anges s'étonnaient et criaient, conformément à la prophétie du Psaume 23: "Levez-vous, princes, et elevez-vous portes éternelles, et le roi de gloire entrera!" Il était descendu sans corps vers la terre pour s'y incarner, c'est pourquoi ces Anges ne l'avaient pas remarque; mais II remonte maintenant, comme un guerrier triomphant, en portant sur lui le corps humain marqué des glorieux signes de Sa Passion, en portant  sur lui la nature humaine qu'il a sauvée qu'il a releve. Il remonte du combat, retourne vers le Père et vient siéger à Sa Droite, non plus simple ent comme Verbe et Fils de Dieu, mais aussi comme FILS DE L'HOMME.

Voilà, mes Frerès, la grandeur du mystère de l’Ascension: c'est désormais notre nature humaine gui est assise à la droite, de Dieu le Père, en la Personne de Jésus-Christ, le Dieu-Homme L’humanité est devenue participante et porteuse de le divinité. Plus haut que les Anges que les Chérubins qui lui servent de trône, que les séraphins qui se voilent la face devant Lui; c’est nous-mêmes, chacun d’entre nous, qui sommes désormais- appelés à demeurer avec le Christ, en Dieu, dans la Sainte Trinité. Comment? Précisément par la venue en nous du Saint-Esprit.

Jésus est monte au ciel et nous a envoyé le Saint Esprit pour que, par Sa Grâce,  nous aussi, nous soyons enlevés au ciel, escortés par les saints anges et entourés de nuée; pour que nous aussi, quand II reviendra en gloire à la fin des temps,  nous siégions à  Sa droite sur les trônes réserves aux justes. Le Seigneur est remonté vers le Père, mais II ne nous a pas laissés orphelins Selon Sa promesse, Il nous a envoyé le Saint Esprit et sans cesse, Il se penche du haut du Ciel pour nous attirer à Lui. Comme  nous le dit le prêtre pendant la sainte Liturgie: "élevons haut nos coeurs", mes Frères! Regardons vers le haut - non pus vers ce ciel visible, mais vers le vrai Ciel, vers Dieu. Vivons chaque jour comme les Disciples après le départ du Christ, qui rentrant à Jérusalem "en grande joie, ils étaient constamment dans le temple a louer Dieu" (Luc 24,53). Louons donc nous aussi constamment le Seigneur, chantons, prions avec actions de Grâce pour tous les bienfaits qu'il nous a donnés, en nous préparant ainsi à recevoir en nos coeurs le don du Saint Esprit qui fera de nous un temple pour la louange éternelle de Sa gloire. Amen.                                                    ^                                             

 

DIMANCHE APRES L'ASCENSION

DIMANCHE DES SAINTS PERES DU IER CONCILE OECUMENIQUE DE NICEE

Mes chers frères et soeurs en Christ:

Les Joyeux quarante jours de Pâques viennent de s'achever pour cette année. Jeudi dernier notre Eglise, la Sainte Eglise Orthodoxe, a célébré la Grande Fête de l'Ascension de notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ. Maintenant nous ne nous saluons plus avec la salutation Pascale: "Le Christ est ressuscité!, et sa réponse: "Il est vraiment ressuscité!" Mais néanmoins, mes chers fidèles," il ne faut pas être tristes. Au contraire, il faut nous rejouir. La Fête que nous célébrons maintenant, celle de l'Ascension, est aussi une fête joyeuse. Elle est une promesse de la déification de notre nature humaine, une promess-e que nous les hommes pourrons entrer dans le Royaume de Dieu, eue nous pouvons devenir dieu, "participants de la Divine Nature".(2 Pierre 1:4). L’Ascension est aussi une promesse de la venue du Saint-Esprit, ce que nous allons célébrer dimanche prochain, celui de la Pentecôte. Le Seigneur est parti; cela veut dire qu'il ne nous Se manifeste plus ouvertement dans Son Corps ressuscité; car en réalité -Il est toujours très proche de nous tous, dans l'Eglise. Le Seigneur est parti pour nous envoyer le Saint-Esprit, le Sanctificateur, Qui nous unit au Seigneur Jésus-Christ dans l'Eglise, dans Son humanité déifiée.

De plus, aujourd'hui, le Dimanche après l'Ascension, nous avons encore une fête: celle des Saints Pères du Premier Concile Oecuménique. Cette fête commémore un triomphe important? de la Foi Orthodoxe, de la Vraie Foi, sur l'hérésie, sur l'erreur; car si cette victoire n'avait pas eu lieu, la Foi chrétienne aurait perdu toute sa signification, et nous serions des hommes sans espoir.

                Quelle est l’histoire de ce Concile? Pourquoi fut-il convoqué? Quelle signification a-t-il pour nous aujourd'hui? Je vais répondre à ces questions.

Pendant, les trois siècles qui suivirent la naissance du Christ, le diable fit tout ce quil pouvait pour exterminer la Foi chrétienne. Il employait comme instruments les empereurs et les fonctionnaires de 1'Empire Romain, en les incitant à déclencher des persécutions terribles contre les Chrétiens. Des milliers de Chrétiens furent arrêtés, mis en prison, torturés et même tués pour leur foi en Christ. Mais tout cela, loin de faire disparaître le christianisme, l'a au contraire affermi'. L’ exemple des saints Martyrs attirait beaucoup de gens à la religion du Christ. La persécution la plus grande et la plus féroce fut celle des empereurs Dioclétien et Maximien, qui eut lieu à la fin du troisième et au commencement du quatrième siècle après le Christ. Après cette persécution, l’Eglise se trouva même plus forte quauparavant.

N'ayant pas réussi à exterminer l'Eglise par les persécutions, le diable changea de tactique. Au lieu d'attaquer l'Eglise du dehors, il essaya de lattaquer du dedans, par le moyen de ses propres membres. L'arme qu'il employa fut l'hérésie, l'erreur fondamentale dans la foi. Et l'instrument humain qu'il employa fut l'hérétique Arius.

Arius était prêtre dans la grande ville dAlexandrie en Egypte. Il commença à enseigner que notre Seigneur Jésus-Christ n'est pas Dieu, mais une créature, le premier-créé de toute la création. Le Patriarche d'Alexandrie, Saint Alexandre, fit condamner Arius pour cette doctrine dans un concile local à Alexandrie. Mais Arius continua de propager sa doctrine fausse au dehors de l'Egypte, et bientôt elle se répandit partout, devenant la cause d!une grande inquiétude dans l'Eglise. L'Empereur, qui était alors Constantin le Grand, le premier Empereur Romain qui fût Chrétien, se sentit obligé de faire assembler un grand concile de tous les évêques de toutes- les parties de l'Empire, pour décider cette question et pour rétablir l'unité de la foi dans l'Eglise. Ainsi, en l'an 325 après Jésus-Christ, il convoqua le premier concile oecuménique, c'est-à-dire de tout le monde habité. Il assembla les évêques dans la ville de Nicée, près de Constantinople, à l'extrémité occidentale de l'Asie, sur le bord de la petite mer de Marmara, qui se situe entre la Mer Méditerranée"et la Mer Noire, séparant les deux continents de l'Asie et de l'Europe.                                   

C'était un' spectacle jusque-là inconnu. Jadis les Empereurs Romains avaient été les ennemis de la foi chrétienne, et ils cherchaient à tuer surtout les évêques, comme les chefs et guides de l'Eglise. Mais maintenant c'était l'Empereur Romain lui-même qui assemblait les évêques avec beaucoup d'honneur, en envoyant des navires de la marine de guerre romaine, ou des chevaux de la poste impériale, pour les transporter.

Beaucoup dévêques qui furent présents à ce concile portaient sur leur corps des- cicatrices des tortures qu'ils avaient subies pendant,la dernière persécution. Des autres, comme Saint Nicolas Evêque deMyre en Asie-Mineure (que nous commémorons le 6 Décembre) et Saint Spyridon Evêque de Trimithunte en Chypre (que nous .commémorons le 12 Décembre) étaient des thaumaturges. Des autres, comme Alexandre, Patriarche et Pape d'Alexandrie, et Métrophane de Constantinople, étaient trop âgés pour être présents eux-mêmes, et ils envoyèrent un re­présentant. Le représentant du Patriarche Alexandre d'Alexandrie fut'Saint Athanase le Grand, qui était alors encore diacre. Ce fut ce même Athanase qui devint le chef de la partie Ortho­doxe! au Concile et qui continua le combat contre l'hérésie pendant une quarantaine d'années après, jusqu'à sa mort.

Pendant les sessions du Concile il y eut beaucoup de discussions sur la divinité du Christ. Les membres du Concile se concentrèrent surtout sur quelques versets de la Sainte Ecriture et leur interprétation. Enfin la partie Orthodoxe triompha, et le Concile publia un Symbole de la Foi, c'est-à-dire un Credo, qui disait que le Seigneur Jésus-Christ, le Fils de Dieu, est "consubstantiel au Père , comme nous le disons dans le Credo que nous disons maintenant. Or, le Credo publié par le Concile de Nicée contient le plupart du Credo que nous récitons maintenant. La dernière partie, à partir de: "Et en l'Esprit-Saint::: », fut ajoutée par le Deuxième Concile Oecuménique, qui eut lieu à Constantinople presque soixante années plus tard, vers la fin du quatrième siècle après Jésus-Christ. C'est pour cette raison que notre Credo est appelé parfois le Symbole Nicéen, parfois le Symbole Constantinopolitain, et même le Symbole Nicéno-constantinopolitain.

 Ce Symbole de la Foi fut signé par 318 membres du Concile. Les partisans d'Arius, qui ne signèrent pas le Symbole, furent obligés à se retirer. Ainsi aujourd'hui, le Dimanche après l’Ascension du Seigneur, nous commémorons les 318 Pères Orthodoxes qui signèrent le Symbole de Nicée.

Le Premier Concile Oecuménique décida aussi que tous les Chrétiens du monde devaient célébrer le Pâques le même jour. Ce jour devait être le premier dimanche après la première pleine lune qui suit le 20 mars Le Concile décida de plus que c'était le Patriarche d'Alexandrie qui devait calculer chaque année le date du Pâques pour toute l'Eglise.

Le Concile publia aussi 20 lois, appelées "canons", qui concernent des affaires variées de la vie de l'Eglise. Pour nous, le plus pratique de ces canons est le vingtième, qui dit que nous devons prier debout, sans se mettre à genoux, tous les dimanches de l'année et tous les jours à partir de Pâques jusqu'à Pentecôte. Ainsi nous les Orthodoxes montrons notre grande joie dans la célébration de la Resurrection du Christ; car les dimanches et la période du Pâques et de l'Ascension sont un symbole de l'âge à venir, après la résurrection commune, à"la fin des temps.

La Foi du Concile de Nicée ne fut pas acceptée tout de suite par tous. Au contraire, il y eut une grande lutte après le Concile entre les Orthodoxes et les Ariens (c'est-à-dire les partisans d’Arius). Cette lutte dura presque soixante années. Il y eut même-des Empereurs Romains qui furent partisans d'Arius, et qui essayèrent d'imposer à l'Eglise des professions de foi. conformes à la doctrine d'Arius. Saint Athanase, qui devint lui-même Patriarche d'Alexandrie en succession de Saint Alexandre, fut chassé et exilé six fois de son siège episcopal; de plus, les Ariens essayèrent plusieurs fois de le tuer. Des autres évêques Orthodoxes furent exilés et même tués dans les persécutions contre les Orthodoxes. Mais la Foi de Nicée triompha finalement au Deuxième Concile Oecuménique, qui se réunit à Constantinople en l'an 381 après Jésus-Christ.

Quelle signification le Premier Concile Oecuménique a-t-il pour nous aujourdhui? Il est pour nous d'une grande importance. D'abord, il nous a donné la plupart du Symbole de la Foi que nous récitons à chaque baptême et à chaque célébration de la Divine Liturgie. Mais surtout, ce Concile sauva pour nous la religion chrétienne. Si nous nions que le Christ est Dieu et parfaitement Dieu par nature, nous depoullirons' la religion chrétienne de toute sa force. Si nous nions que le Christ est pleinement Dieu, nous nierons pour nous-mêmes toute possibilice de devenir "participants de la Divine Nature"(l2 Pierre 1:4), et ainsi nous nierons pour nous-mêmes la possibilité de recevoir la vraie vie éternelle. Si nous disons que le Christ n'est .. qu'une créature et pas Dieu, nous finirons par nier la réalité de Sa Résurrection, et nous deviendrons, comme lApôtre Paul écrit dans sa Première Epitre aux Corinthiens, "les plus mal-heureux de tous les hommes."(1 Cor. 15:19). Les doctrines d’Arius et des autres hérétiquss nient en réalité la possibilité de notre salut, de notre déification et de la vraie vie éternelle. Contre les hérétiques, Saint Athanase dit: "Dieu est devenu homme, afin que les hommes deviennent dieu."

Mes chers fièles, tenons solidement la Foi des Pères du Premier Concile Oecuménique et de tous les Pères de l'Eglise. Disons au Christ comme l'Apôtre Thomas: "Mon n) Seigneur et mon Dieul, (Jean 20:28).Confessons devant tout le monde le Christ comme notre Dieu, et adorons-Le comme Dieu avec le Père et le Saint-Esprit: un seul Dieu dans la Trinité des Personnes, à Qui soit toute gloire et louange, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.  Amin.

 

HOMELIE

POUR LE DIMANCHE DE LA PENTECÖTE

Tres chers Frères, en ce jour de la Pentecôte - c'est à dire le cinquantième Jour Aprés pâques, la sainte Eglise célèbre de manière solennelle 1' anniversaire de Sa naissance. Aujourd'hui, tout comme il y a près de  deux-mille ans, s'accomplit le mystère des mys­tères, l'accomplissement de la promesse que le Seigneur Jésus Christ avait faite a ses Disciples avant de les quitter pour remonter vers Son Père. Aujourd’hui, Il nous envoie sur nous tous  les hommes, Son Saint Esprit, le Paraclet, c’est a dire le Consolateur; l’Esprit de Vérité que le monde ne peut  as recevoir, mais qu’à  la prière de Jésus le Père nous envoie du haut du Ciel, afin qu'il demeure avec nous pour toujours et nous enseigne toute la vérité.

Aujourd'hui les portes du ciel, qui s'étaient ouvertes pour laisser passer le Seigneur Jésus remontant de la terre avec son corps, comme un guerrier triomphant, ouvrent le message à l'Esprit Saint qui descend du ciel vers la terre. Et c’est précisément l’habitation de l’Esprit Saint parmi les hommes, qui partament la même foi en Dieu et en Jésus-Christ,  qui est le mystère de la Pentecôte, le mystère de 1’ Eglise.

Notre Eglise Orthodoxe n'est pas une assemblée commune d’hommes qui se sont réunis parecqu'ils partagent  les mêmes idées ou ont des intérêts commune. Non, l'Eglise n'est pas une réalité de ce monde; mais elle est le mysstère de la communion de Dieu avec les hommes dans la Grâce du Saint Esprit, qui a été répandue sur les Apôtres le Jour de la Pentecôte et a été depuis transmise de génération en génération sur tous les chrétiens par le mystère du saint Baptême. Beaucoup d’ hommes se disent chrétiens., sans pour cela appartenir à l'Eglise; car ils n'ont pas  reçu ce "sceau du don du S'aint Esprit" que le prêtre applique sur tous les membres de notre corps avec le saint Myron, le Jour du Baptême. Ce rite de la chrismation a été pour nous ce Jour là la répétition du grand événement survenu le Jour de la Pentecôte, quand le Saint Esprit est descendu sur les Apôtres réunis ensemble à Jérusalem dans la prière et l'action de grâces. Voilà pourquoi chaque annèe, lorsque nous célébrons ensemble cette grande fête de la Pentecôte, qui clôt le cecle de Pâques comence depuis le Dimanche du Pharsisient_et du Publicain,  c'est pour chacun de nous l'occasion de renouverer la Joie ressentis le Jour de notre baptême. Car si le Saint Esprit sst descendu du ciel sur les Apôtres il y-a deux mille ans cele ne signifie pas qu'il n’est descendu qu'une fois. Non, loin de là !  Puisque le Saint Esprit est Dieu, la troisième Per­sonne de la Sainte et adorable Trinité, uni aens être confondu avec le Père et le Fils, Il esr comme eux éternel, sans limite de temps et despace, principe et source de toute sainteté, et II ne cesse dès lors plus jamais de se répandre dans l'Eglise, Aujourd'hui comme hier et pour l’éternité , comme une source abondante qui Jaillit et donne la vie, Il donne la vie à l’Eglise et descend habiter en chacun des fidèles pour rendre Dieu vivant on lui. La 'Pentecôte n’est donc pas, mes Frères, un événement du passe, mais elle est une réalité toujours présente è tout moment dans notre Eglise Orthodoxe. Vivons donc aujourd'hui cette fête comme sinous  étions à la place des Apôtres, et tous réunis dans la même  foi, dans le même amour, dans la même attente de la venue de Dieu promise par le Seigneur, préparons notre coeur à recevoir le don du Saint Esprit. Quel est ce don? Saint Paul nous le dit dans l’Epître aux Calâtes: " Le fruit de L’Esprit est cha­rité, joie, pais, longanimité, serviabilité, confiance dans les autres, bonté, douceur et maitrlse de soi.." (Calâtes 5, 22).

Mais pour mieux nous représenter cet événement, reprenons le récit que nous lisons aujourd'hui dans les Actes des Apôtres. Car c'est; au début du second chapitre de ce livre , qui décrit les premiers temps de l'histoire de l'Eglise, que l'Apôtre saint Luc rapporte l'événement. Conformément à l'ordre du Sauveur, après Son A scension au ciel, les Apôtres étaient retournés à Jérusalem et ils restèrent réunis ensemble dans la chambre haute, "tous d'un même coeur et assidus a la prière", dans lattente de la réalisation de la promesse faite par Jésus avant de les quitter. Il leur avait dit-alors en les bénissant: "Vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint, qui descendra sur vous, et vous serz alors mes témoins à Jérusalem et jusqu'aux extrémités de la terre". Voilà, mes Frères, toute la vie chrétienne: l'attente dans le jeûne et la prière, réunis ensemble par le lien indissoluble de la charité, l’attente de la venue du Saint Esprit.

Comme ils se trouvaient donc réunis dans leur lieu habituel, le jour de la Pentecôte - fête juive qui célébreitites moissons et le renouvellement de l'Alliance entre Dieu et les hommes- un coup de vent violent venu en ciel s'abattit et ébranla la pièce. Les mots hébreux et grec qui désignent 1’Esprit Saint peuvent aussi signifier le vent" ou le "souffle"; car l’Esprit de Dieu est en effet si intimement lié à Dieu  qu’il est comme Son  souffle -c'est à dire 1’expression de Sa vie. L’Esprit-Saint, c'est la transmission de la vie de Dieu, et descendant sur nous, Il nous donne la véritable vie. Dans l Église, l’Esprit Saint est l’air que nous respirons. Sans lui nous serions morts et sépares de Dieu. Le souffle de Dieu descendit donc brusquement sur les Apôtres. Il ébranla la maison .et toute la terre, comme si c'était déjà la fin du monde et la création d'un monde nouveau. Sans rien détruire, Il pénètre dans la pièce et vient reposer sur les Apôtres, paraissant au dessue de leurs têtes Sous forme de langues de eu. Pourquoi donc ce signe? Si 1’Esprit-Saint est Dieu, Il est invisible; pourquoi a-t-il donc besoin de se manifester sous une forme visible? Ces langues de feu ont, vous ailez voir une grande sinification pour nous. Nous pouvons comprendre par cette image que  le Saint Esprit, bien qu’il  soit Un, comme Dieu est Un et sans division, se répond pourtant de maniêre particulière sur chaque personne. II en esc de même, aujourd'hui, dans cette Pentecôte permanente de l’Eglise. L’Esprit Sqint nous est donné à tous en commun, parceque, réunis ansemble, nous composons le Corps mystique de Jésus-Christ la Sainue Eglise- les dans de Dieu sont donc les biens communs de tous les chrétiens; mais cependant chacun les reçoit, y participe de maniere et à des degrés différents selon sa foi, selon sa vertu, selon ses couvres, selon la fonction qu’il doit accomplir daas l'Eglise. Comme le dit Saint Paul: "A chacun 1a manifestattion (de l’Esprit} est donnèe en vue du  bien commun. A l’un c'est le discours de sagesse qui est donné nur 1’Esprit; A tel autre un discours de science, selon le mëme Esprit; A en  autre le foi, dans le même Esprit; à tels autres le don des miracles ou le pouvoir de faire des guérisons, à tel autre le don de prophétie (....) Mais tout cela c'est le même et unique Esprit qui l’opère, distribuant des dons à chacun en parti­culier, comme II l’entend" (I Corinthiens 12). Un seul Dieu, un seul Christ, un seul Corps du Christ, une seule vraie Eglise, un seul Saint Esprit qui l’anime et la fait vivre; mais diversité de membres, diversité de charismes, diversité de vocations, diversité infinie de caractères. Dieu vient nous visiter et nous fait communier à Lui, en respectant notre caractère et notre personnalité. Il n’y a pas dans l’Eglise d'uniformité, mais une  infinie variéte, qui est le reflet de la richesse de Dieu et de son amour pour nous plein de respect.

L’Esprit Saint viet donc reposer sur la tête de chacun des Apôtres, sépareraient come une langue de feu. Pourquoi des langues? Les saints Pères nous disant que c'était pour rappeler la communaute de nature de 1'Esprit Saint avec le Christ. Ainsi, si l'esprit Saint est le souffle, la Voix, de Dieu le Père, le Verbe et Fils de Dieu est Sa Langue, par laquelle II nous a parle et  nous a enseigne les saints dogmes de la Foi. Il a paraît aussi sous forme de langues, afin de montrer que la Grâce du Saint Esprit reçue par les Apôtres était prin­cipalement le don de l'enseignement, de la prédication de la Bonne nouvelle à travers le monde. Mais pourquoi des langues de feu? ''-Parceque cette Bonne Nouvelle, cet Evangile du Salut, annoncé par les Apôtres et par leurs successeurs jusqu'à aujourd'hui sur toute la terre, illumine les âmes comme un feu, elle les réchaulfe et leur conne la vie. L’enseignement des Apôtres et des missionnaires orthodoxes n'est donc pas, mes Frères, une parole ordinaire, qu'on entend et qu'on oublie et ce perd, mais il est parole de Dieu, il porte toute la puissance de ce feu que le Christ est venu Jeter sur la terre. Il est, parole et énergie de l’ Esprit Saint, pour ceux qui ouvrent leur coeur et la reçoivent  afin de renouveler leur vie.

Voyez ce qui est advenu aux Apôtres. Aussitôt que ces langues de feu se poserent sur eux, ils furent remplis de l'Esprit Saint et commencèrent immédiatement enseiguer à tous les peuples, en parlant dans toutes les langues do ceux qui se trouvaient réunis à Jeru^alem. Voilà un autre miracle de ce jour. A ces simples pêcheurs de Galilée sans instruction, qui ne parlaient que leur dialecte araméen, l'Esprit donne soudain non seulement la connaissance divine pour enseigner les mystéres de Dieu, de la Sainte Trinité, de L'Incar­nation du Christ, de Sa Résurrection et du Salut qu'il nous a apporte; mais II leur donne aussi la possibilité de parler et de transmettre cette Bonne Nouvelle  à tous les bonnes, à tous 1er peuples. Et quelque temps plus tard, la providence les dispersera et  ils iront prêcher jusqu'aux extrémités du monde, jetant les semences qu'après tant de siècles nous avons aussi reçues ici dans la lointaine Afrique. Quel miracle! Les langues , qui autrefois avaient été divisées et confendues par Dieu pour  punir les hommes qui s’étaient associes pour la construction de le tour de Babel (Genèse 11), ces langues se trouvent aujourd'hui reunies dans l'Eglise par l'Action du Saint Esprit. Nous compranon bien, ici au Congo, et de manière générale en Afrique,  cette tragédie de noire nature humaine divisée par tant de langues et de dialectes, division qui rend noire vie si difficile et qui est la cource de tantes guerres et de révoltes qntre les hommes. Mais voilà qu’en fondant, l’ Eglise,  rétablit l'unit perdue de notre nature hummaine.Non paz un impsosant une nouvelle langue commune que tous les chretiens devraient apprendre; mais en laissant la liberté pour chacub peuple, pour chaque nation de vivre et de se nourrir de la sainte Foi orthodoxe "dans sa langue propre, en gardant  sa personalité et sa culture. Voyez, depuis le jour de la Pentecôte jusqu’a aujourd'hui, le premier souci des mission­naires orthodoxes a toujours été de traduire et de transmetre dans la langue locale des peuples chez lesquels ils se rendaient, aussi bien l’Ecriture Sainte que la Sainte Liturgie et tout ce qui peut aider la prédication de la Bonne Nouvelle et la formation spirituelle des chrétiens. Dans le Christ Jesus - c'est à dire dans la Sainte Eglise il n'y a ni "Juif ni Grec, dit Saint Paul, mais me seul homme nouveau". Grecs, Russes, Serbes, Roumains, Arabes, Français, Anglais, Congomani, Ougandais, Coréens ou Japonais, patout où se trouvent des fidèles orthodoxes qui communient au même Corps et au même lang de notre Seigneur, la division  des peuples et  des langues cesse, la haine  la rivalité entre les hommes sont abolies, pour laisser un seul peuple nouveau des eifante de Dieu unis dans la charité.

Voilà le grand miracle accompli le jour de la Pentecôte et continue jusqu’à ce Jour. Voilà le mystère de la réconciliation des peuples. Voilà la  fin de la condamnation de Babel. Comme le prophète Joël l'avait prédit plus de 500 ans avant Jésus-Christ: " "Et voilà qu'après ce la je répandrai non Esprit sur toute chair.

Vos fils et vos filles prophétiseront, vos anciens suront des songes, vos jeunes-gens de saintes visions. Même sur les esclaves et les servantes en ces jours-là, je répandrai mon Esprit"  (Joël 2)

Rendons gloire à Dieu, mes frères, pour tous les dons qu’il nous a faits, et purifions notre coeur et notre vie, restons unis dans la charité, pour attendre dans la prière et les hymnes que le Saint Esprit, que nous avons reçu en devenant membres de la sainte Eglise le jour de noire bàpteue, devienne pour nous aussi feu, lumière, joie ett allégresse éternell. A Lui soit la gloire et l'action de grâces, avec le Père et Son Fils Unique, dans les siècles et des siècles. Amen.

 

 

« LOUEZ DIEU DANS SES SAINTS ! » (Ps. 150,I)

(1) (1) Nous donnons ici, en bonnes feuilles, l'introduction du Synaxaire français rédigé par le Père Macaire de l'Athos. Son premier tome paraîtra prochainement (mois de septembre et octobre) (N. d. 1. r.).

Lorsqu'il fut transporté en esprit devant le trône de Dieu préparé pour le jugement de toute chose à la fin des temps, l'Apôtre saint Jean dit: « Puis j'entendis comme la vobe d'une foule nombreuse et comme la voix de grandes eaux et comme la voix de puissants tonnerres qui disaient: Alléluia, car le Seigneur, notre Dieu le Tout-Puissant, a pris possession de la royauté. Réjouissons-nous, soyons dans l'allégresse et rendons lui gloire, car les noces de l'Agneau sont venues, son Épouse est parée, et il lui a été donné de se vêtir de lin fin d'une blancheur éclatante — le lin fin, ce sont les œuvres des saints» (Apocalypse 19, 6-10). Ce n'est pas seulement à l'aube de la Résurrection que cela arrivera, mais c'est aussi dès aujour­d'hui que la sainte Église, l'Épouse du Christ, s'est revêtue comme de pourpre et de lin fin du sang des martyrs, des larmes des ascètes, de la tempérance des vierges, de la proclamation des apôtres, des écrits des docteurs, de la miséricorde des justes... de toutes les vertus et de toutes les grâces que le Saint-Esprit a fait éclore dans les saints de tout temps et en tout lieu. Qui pourrait dénombrer cette « nuée de témoins » (cf. Hébreux 12, I) qui nous entoure? Qui pourrait nommer chacun de ces « vivants » qui avec le Christ, par le Christ, dans le Christ, ont triomphé de la mort et ont trouvé accès auprès du trône de Dieu; en qui Dieu se réjouit (ch. Isaïe 41,17) et trouve son repos (Isaïe 57, 15) ?

Ils sont devenus concitoyens des Anges et frères du Christ. Et Lui, tel le soleil se reflétant sur les eaux, apparaît en eux à la fois innombrable et unique. Les saints qui habitent aujourd'hui la Jérusalem céleste, la Terre des Vivants, la Cité du grand Roi, sont astres multiples d'un firmament spirituel qu'éclaire le Christ, « Soleil de Justice » (Malachie 4, 2). « A mes yeux tes amis ont beaucoup de prix, ô Dieu — chante David le Roi prophète —,jeles compte et ils sont plus nombreux que le sable » (Ps. 138, 17). Les milliers de saints que Ton trouve commémorés dans tous les synaxaires et martyrologes d'Orient et martyrologes d'Orient et d'Occident, ne représentent qu'une petite partie de cette et grande assemblée tf (cf. Ps. 39, 10; 81,1, etc.): ce sont les saints qui ont fait l'objet d'un culte public. Mais combien plus nombreux sont ceux qui cachèrent Dieu dans le secret de leur cœur, en restant humblement ignorés de tous et protégés de la vaine gloire des hommes là où le Seigneur les avait placés. De tous temps, de toutes régions, de toutes conditions: patriarches, prophètes, apôtres, martyrs, confesseurs, évêques, prêtres, diacres, moines et vierges, hommes et femmes, enfants et vieillards, pauvres et riches, princes, prostituées et brigands..., ils ont par amour de Dieu et dans les souffrances volontaires fait éclore en notre nature humaine les fleurs variées de la Grâce du Saint-Esprit. « A l’un en effet, c'est le discours de sagesse qui est donné par l'Esprit, à un autre, le discours de science selon le même Esprit; à un autre, la foi dans le même Esprit; à un autre lesf dons de guérison dans cet unique Esprit; à un autre le pouvoir d'opérer des miracles; à un autre la prophétie, à un autre le discernement des esprits; à un autre diverses sortes de langues; à un autre l'interprétation des langues. Mais tout cela, c'est l'œuvre de l'unique et même Esprit qui distribue ses dons à chacun en particulier selon son gré » (I Corinthiens, 12,8-11).

Par son Incarnation et en unissant à sa Personne divine notre nature humaine mortelle et pécheresse, le Seigneur Jésus-Christ nous a ouveït les Cieux et nous appelle à y monter à sa suite, lorsque nous aurons mani­festé la gloire de sa divinité dans notre vie et dans les conditions où il nous a placés. C'est tout chrétien qui, dans le Christ et par le Christ, est appelé à la sainteté: « Soyez saints, car Je suis saint», disait déjà le Seigneur dans la Loi ancienne (Lévit. II, 44; I Pierre, I, 16). C'est tout chrétien qui, né à la vie nouvelle de l'Esprit par le baptême, est appelé à l'accom­plissement de la vocation d'Adam: faire régner en ce monde la gloire de Dieu. Voilà pourquoi, il n'est pas un endroit du monde qui ne doive être aspergé du sang des martyrs, baigné des larmes des moines, ou qui ne doive résonner de la prédication de la Bonne Nouvelle. C'est en tout temps et en tout lieu que s'est élevée, que s'élève et que s'élèvera la prière Mes saints pour le salut du monde. Car, selon le témoignage des premiers Pères, c'est par la prière des chrétiens que le monde peut subsister (Ep. à Diognète).

Le monde est sanctifié, sauvé, racheté par la présence des saints, qui y sont comme le levain qui fait lever la pâte (cf. Matthieu 13, 33) et pré­parent l'humanité à l'ultime révélation du Seigneur Jésus-Christ. Il viendra alors dans sa gloire, pour que la lumière de sa divinité resplendisse sans ombre aucune sur son Corps: l'Église. Alors, sera achevé le nombre des saints qui doivent apparaître sur la terre, dont Dieu seul connaît les noms qu'il garde mystérieusement inscrits dans le « livre de vie de l'Agneau » (Apoc. 21, 27). Alors, le «monde d'En-Haut sera consommé» (S. Grégoire de Nazianze) et les saints de tous les temps seront réunis dans le Corps unique du Christ. Son union à l'Église Épouse aura atteint sa plénitude et l'humanité sera alors la Demeure de Dieu, la Jérusalem céleste (cf. Apoc. 22). Le Christ qui, actuellement se tient caché dans ses saints, rayonnera en eux dans toute l'intensité de la gloire qu'il a éternellement en commun avec le Père et le Saint-Esprit. « Afin que tous soient un, comme toi, Père tu es en moi et moi en toi, afin qu'eux aussi soient en nous » (Jean 17, 21) dit-Il, au moment de s'offrir en sacrifice pour notre salut.

Mais jusqu'à ce jour, la maison de Dieu est encore en cours d'édifica­tion. Le Seigneur patiente et temporise en attendant que tousles saints entrent dans la construction comme « pierres vivantes » (I Pi. 2,4), adhé­rant chacun à son tour au Christ, la « Pierre d'angle » (ibid.; Isaïe 28,16), selon la grâce et les qualités qui lui ont été données. Les saints sont tout à la fois un et multiples, et chacun participe de manière unique et irrem­plaçable à la constitution du corps du Christ, comme autant de membres. Ils sont encore comme l'or et les pierreries qui ornent la robe de l'Épouse, laquelle se tient comme la Reine à la droite du Seigneur, « en vêtements tissés d'or, parée de couleurs variées » (Ps. 44, 10). Semblables au diamant et aux pierres précieuses, ils renvoient partout en des rayons multicolores l'unique lumière du triple Soleil. Mais pour être ainsi pénétrés de lumière, il a fallu auparavant qu'ils soient taillés, ciselés, dégagés de la matière et de ses impuretés par le ciseau et le marteau des souffrances, des persécu­tions, des afflictions de toutes sortes; qu'ils passent, comme l'or encore grossier, dans la fournaise des tentations, afin d'être affinés et de servir de dignes joyaux sur la robe de l'Église-Épouse.

Les saints brillent de la lumière de Dieu, sont devenus dieu par la Grâce du Saint-Esprit dans la mesure même où « baptisés dans le Christ », ils ont « revêtu le Christ » (Galates 3, 27). Dans la mesure où avec le Christ ils ont pris leur croix (cf. Mat. 16, 24, etc.), afin de crucifier en eux le vieil homme plein de passions, de péchés et d'impuretés, ils ont pu aussi parti­ciper à la gloire de Sa Résurrection. En communiant à la Passion du Christ par le martyre, l'ascèse, les larmes et la pratique de toutes les vertus évangéliques, les saints ont vaincu la mort avec Lui. Ils sont désormais vivants en Dieu, car le Christ a fait en eux sa demeure. « Je suis crucifié avec le Christ », nous clament-ils: « ce n'est plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi » (Gai. 2, 19-20). Le Christ est monté au ciel, mais Il n'a pas quitté l'Église de la terre. Le Christ est monté au ciel, mais II nous a envoyé le Saint-Esprit qui fait de tous les saints comme autant de « christs », de dieux par la Grâce. L'œuvre de notre Seigneur Jésus-Christ et sa Personne elle-même, divine et humaine, sont à la fois répétées et prolongées par la vie des saints dans l'Église, sous l'action du Saint-Esprit. Certains de ceux dont l'esprit et le cœur sont insensibles à la vie spirituelle, trouvent ennuyeuses les vies des saints: « C'est toujours la même histoire », disent-ils. Martyrs, confesseurs, ascètes, vierges et saints laïcs; qu'ils aient vécu au premier siècle ou hier, en Asie, en Palestine, en Egypte, en Italie, en Afrique ou en Amérique, c'est en effet toujours la même histoire. Tous ont eu le cœur brûlant d'amour pour le Seigneur et ont participé à Son sacrifice en s'offrant volontairement à la mort, afin d'avoir part à Sa Résurrection. Tous ont été baptisés dans Sa mort par le baptême d'eau, par le baptême du sang, par le baptême des larmes, pour que la vie nouvelle de l'Esprit pénètre en eux et que la gloire de Dieu qui est sur le visage du Christ demeure dans leur cœur et déborde sur leur corps.

Les saints vivent dans le Christ Jésus et le Christ vit en eux. Il répète dans les saints de manière incessante jusqu'à la fin du monde le mystère unique de Sa mort et de Sa résurrection, de l'incarnation de Dieu et de la déification de l'homme. Souvent, dans les fresques qui représentent les martyrs — et surtout dans certains réfectoires du Mont-Athos, où sont peints les saints militaires on peut remarquer que les saintsont des postures, des vêtements, des attributs différents, mais qu'ils possèdent à peu près tous le même visage, et ce visage est celui du Christ. Tels sont en effet les saints: identiques en Christ, mais infiniment divers dans leurs caractères personnels et les conditions dans lesquelles ils ont reproduit l'œuvre du Christ, dans un lieu donné et à un moment précis. Toutefois, cette reproduction de la Passion du Seigneur n'est pas chez les saints morne répétition. Elle est toujours nouvelle, toujours originale, toujours unique et contribue de manière irremplaçable à l'édification de l'Église des «premiers nés». Le Seigneur Jésus a ouvert la voie, Il a sauvé la nature humaine en mettant à mort la mort dans son propre corps, mais il faut maintenant que chacun de nous, que chaque personne participe librement à cette œuvre de Salut. « Ce qui manque aux tribulations du Christ, écrit saint Paul, je le complète dans ma chair au profit de son corps qui est l'Église » (Colossiens I, 24). Ces paroles de l'Apôtre ne signifient pas qu'il manquât quoi que ce soit à l'œuvre du Christ et à notre Rédemption, mais seulement que chacun d'entre nous doit communier volontairement et de manière personnelle à sa Passion pour avoir part à « l'héritage des saints dans la lumière de Dieu (ibid.)

Unis au Christ par la foi et la grâce, les saints accomplissent les œuvres du Christ (cf. Jn 14, 10). En habitant en eux par le Saint-Esprit, c'est le Christ lui-même qui par eux fait des miracles, convertit les païens, enseigne les secrets de la science spirituelle, réconcilie les ennemis et donne à leur corps la force d'affronter avec joie les plus horribles tortures; de sorte que l'Évangile ne cesse d'être écrit jusqu'à aujourd'hui par les œuvres évangéliques des saints (1). (P. Justin Popovitch: « Avec tous les saints » (épilogue de son grand Synaxaire) in Le Messager Orthodoxe, n° 81,1978)..

 Voilà pourquoi les saints proches et lointains, anciens et nouveaux, nous sont des guides sûrs pour trouver le Christ qui habite en eux. « Devenez mes imitateurs, tout comme je le suis moi-même du Christ » (I Cor. II, I), nous disent-ils avec saint Paul. Si nous voulons faire resplendir en nous l'image du Christ, il nous faut donc regarder souvent vers les saints pour avoir des exemples historiques, vécus, pratiques de la manière à suivre. Le peintre qui désire faire le portrait d'une per­sonne qu'a ne voit pas corporellement, se sert d'autres reproductions, les regarde attentivement, les compare pour s'en inspirer; de même, il nous faut regarder vers les saints, lire leurs vies, les comparer, pour savoir comment progresser dans la vie en Christ.

Mais, dira-t-on, comment donc imiter ces martyrs qui ont souffert de si terribles tourments, quand il n'y a plus dé persécutions? Comment suivre la voie de ces ascètes qui se sont retirés au fond des déserts pour soumettre leur corps à des austérités que personne ne pourrait supporter aujourd’hui ? Cela n'est pas possible! Certes, les conditions géographiques, historiques, sociologiques, dans lesquelles nous nous trouvons sont fort différentes de celles dans lesquelles vécurent nombre de saints dont nous lisons la vie. Mais, est-ce là vraiment une raison pour dire que la sainteté n'est pas possible et pour nous livrer à la négligence ou réduire l'Évangile à une simple morale ? Le Seigneur n'a-t-Il pas dit que le « Royaume des deux est objet de violence et que ce sont les violents qui s'en emparent » (Mat. II, 12) ? Le langage de la Croix n'a-t-il pas « rendu folle la sagesse du monde» (I Cor. 1,20) ? De tels arguments, aussi raisonnables soient-ils, ne reviennent-ils pas à « vider la Croix de son contenu » (ibid. 17) en justifiant notre paresse et nos passions ? Les exploits des martyrs et des ascètes sont des réalités historiques, la gloire et l'ornement de l'Église, et ils ne nous paraissent inacessibles ou exagérés qu'à cause de notre manque de foi et d'amour de Dieu. Il nous est facile d'écouter l'enseignement de l'Évangile, d'assister à la Divine Liturgie, de prier dans notre chambre, mais croyons-nous vraiment que le «Royaume de Dieu ne consiste non en paroles, mais en puissance » (I Cor. IV, 20) et que par la grâce de Dieu, notre nature humaine peut être élevée au-dessus d'elle-même et accomplir des œuvres qui semblent impossibles à ceux qui sont prisonniers de ce monde. La lecture des exploits des saints ne porte au découragement que les orgueilleux qui se confient en leur propre force, pour les humbles elle est une occasion de voir leur propre faiblesse, de pleurer sur leur impuis­sance et d'implorer le secours de Dieu (1). (1)  « Il est tout à fait déraisonnable celui qui, entendant parler de vertus au-dessus de la nature chez les saints, désespère de lui-même. Tout au contraire, elles t'enseignent excellemment une de ces deux choses: ou bien elles éveillent en toi l'émulation grâce à leur saint courage, ou bien elles se conduisent, au moyen de la trois fois sainte humilité, à un profond mépris de toi-même et à la conscience de ta faiblesse congénitale ». S. Jean Climâque:LÉchel1e Sainte 26, III (trad. P. Placide Deseille. « Spiritualité Orientale, 24 », Abbaye de Bellefontaine, 1978, p. 253. Cf. aussi SS. Barsanuphe et Jean de Gaza: Correspondance, lettres 600 et 689, Abbaye de Solesmes, 1971.

Lisons donc la vie des saints en psalmodiant avec David: « Dieu est admirable dans ses saints, lui le Dieu d'Israël » (Ps. 67, 35). Tout comme eux, nous n'avons que notre faiblesse à offrir au Seigneur (II Cor. II, 30). C'est Lui qui agit et nous donne la victoire. Ceux qui sont prisonniers de la vaine gloire de ce monde mettent tout leur soin, nous dit saint Jean Chrysostome, à orner leur demeure de fresques, de peintures et d'objets précieux, de même, en lisant la vie des saints, il nous faut, nous les fils de la résurrection, orner la maison de notre âme du souvenir de leurs souffrances et de leurs exploits, afin de la préparer à recevoir le Christ et être à jamais la demeure du Roi du Ciel (2). (2)  S. Jean Chrysostome: Homélie sur tous les saints martyrs (PG 50,761 CD).

En lisant assidûment la vie des saints, en vivant « avec tous les saints » (Éphésiens 3, 18), en nous promenant chaque jour dans ce jardin spirituel qu'est le Synaxaire, nous trouverons peu à peu certains saints qui attirent davantage notre sympathie, notre émotion, notre affection. Ils deviendront pour nous comme des amis intimes à qui nous aimerons confier nos joies et nos peines, à qui nous demanderons plus spécialement le secours de leurs prières; dont nous aimerons relire souvent la vie, chanter les tropaires et vénérer licône. Ces amis intimes seront pour nous des guides privilégiés sur la route étroite qui nous mène au Christ (cf. Mat. 7, 14) et une puis­sante consolation. Nous ne sommes pas seuls sur ce chemin et dans ce combat, nous avons avec nous notre Mère, la Toute-Sainte Mère de Dieu, notre ange gardien, le saint dont nous portons le nom et ces quelques amis que nous aurons choisis parmi la grande Assemblée des témoins de l'Agneau. Lorsque nous trébucherons par le péché, ils nous relèveront; lorsque nous serons tentés par le désespoir, ils nous rappeleront qu'avant nous, et plus que nous, ils ont souffert pour le Christ et goûtent désor­mais à la joie éternelle. Ainsi, sur le chemin rocailleux de cette vie, ces saints amis nous feront voir un peu de la lumière de la Résurrection. Cherchons donc dans les vies des saints ces quelques amis intimes et « avec tous les saints », marchons vers le Christ !

Un jour, un moine doux et simple de l’Athos — un de ceux à qui le Christ a promis la terre en héritage (cf. Mat. 5, 5) — se préparait, comme d'habitude, à prier le saint du jour avec d'abondantes larmes et de nombreuses prosternations. Mais au moment de regarder son calendrier, il constata qu'il l'avait égaré et n'avait plus aucun moyen de savoir quel était le saint du jour. Aussi commença-t-il sa prière en disant: « Saint du jour, intercède pour nous ! » Après quelques instants, le saint apparut devant lui et lui révéla son nom: Lucien (13 sept., 15 oct., 25 oct. ou 7 juil.). Sans guère s'étonner, le bon vieillard compléta donc sa prière par le nom du saint, mais comme il était un peu sourd et n'avait par bien compris le nom, il dit: « Saint Lucillien, intercède pour nous ! » Le saint apparut alors à nouveau et lui dit sur un ton de reproche: « Je ne suis pas Lucillien (cf. 3 juin), mais Lucien » et disparut, laissant le moine continuer paisiblement sa prière. Cette petite anecdote illustre bien quelle familiarité nous devons avoir avec les saints et montre combien ils sont proches de nous, interviennent dans notre vie quotidienne, nous écoutent dans nos prières, nous reprennent dans nos chutes, nous montrent par d'innombrables signes de leur présence que notre vie n'est pas vraiment de ce monde, que nous vivons comme des étrangers et des voyageurs entre le ciel et la terre.

Nous pouvons communiquer quotidiennement avec les saints dans notre vie spirituelle de trois façons: en chantant leurs hymnes et leur office liturgique, en vénérant leur icône et en lisant leur vie dans le synaxaire. S'il est difficile à ceux qui vivent dans le monde de se rendre chaque jour à l'église pour chanter les louanges des saints, tous les chrétiens peuvent cependant chez eux, seuls ou en famille, chanter le tropaire des saints du jour, tous peuvent vénérer leur icône, tous peuvent consacrer quelques instants à lire ou à relire leur vie dans le Synaxaire. Toutefois, la lecture quotidienne de ces résumés de la vie des saints ne nous sera vraiment profitable que si nous les approchons avec les mêmes dispositions que lorsque nous vénérons une icône. Aussi imparfaites soient-elles, les notices du Synaxaire sont en effet dans le domaine du récit ce que sont les icônes dans le domaine de l'image: elles nous rendent le saint présent et peuvent nous apporter autant de grâce que les saintes icônes. Tout dépend de la simplicité de notre cœur. Ainsi, où que nous nous trouvions, quel que soit l'état de notre avancement spirituel, quel que soit notre désir de consacrer notre vie à Dieu, nous trouverons dans le Synaxaire un renouvellement de nos forces et comme un avant-goût de la Vie éternelle, où tous les saints danseront avec les Anges autour du trône de Dieu en disant: « Saint, Saint, Saint est le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant, Qui était, qui est et qui vient » (Apoc. 4, 8).

 

LE SYNAXAIRE DANS LA TRADITION DE L'ÉGLISE

Aux premiers temps de la vie de l'Église, lorsque les chrétiens étaient organisés en petites communautés locales qui devaient souvent rester clandestines et cachées par crainte des persécutions, les fêtes liturgiques n'étaient pas aussi nombreuses ni aussi fastueuses qu'aujourd'hui. La vie liturgique était alors centrée sur la célébration hebdomadaire du Jour du Seigneur (dimanche), où tous communiaient aux saints Mystères. On prit également l'habitude d'aller célébrer l'Eucharistie sur la tombe des martyrs de la communauté, le jour anniversaire' de leur «naissance au ciel». Lors de cette réunion (Synàxis),!'évêque du lieu, ou quelque évêque d'une communauté voisine renommée pour son éloquence, prononçait le pané­gyrique du saint. Lorsqu'on les possédait, on lisait les Actes du procès et de l'exécution du martyr et, plus tard, le récit de ses miracles posthumes pieusement rassemblés en recueil. Chaque église locale avait ainsi son propre calendrier liturgique, appelé «martyrologe». Mais peu à peu le culte de certains saints s'étendit au delà des limites de leur église d'origine: principalement à cause des miracles accomplis par leurs reliques. Celles-ci attiraient les pèlerins et encourageaient d'autres églises à honorer le saint pour jouir de sa protection; surtout si elles avaient pu obtenir quelques fragments de ces saintes reliques. On vit alors apparaître des Martyrologes généraux communs à de grandes régions ecclésiastiques, qui ne suppri­mèrent pas les Martyrologes locaux, mais se développèrent parallèlement et les absorbèrent progressivement. Avec les luttes contre les hérésies et les nombreux confesseurs de la foi qu'elles suscitèrent, on ajouta aux fêtes des martyrs, celles des saints évêques ou saints prêtres qui offrirent leur vie pour la pureté de la doctrine. Désormais les communautés plus grandes ne pouvaient plus se réunir dans des maisons particulières, c'est pourquoi on construisit de vastes basiliques au-dessus du tombeau des martyrs et l'on prit l'habitude de se réunir non seulement pour la fête du martyr, mais aussi pour les synaxes régulières, hebdomadaires ou même quotidiennes.

Au IVe siècle, avec la cessation des persécutions et bientôt la reconnais­sance du Christianisme comme religion officielle de f Empire romain, cette évolution liturgique se précipita. On construisit partout des églises splendi­dement ornées, on développa la poésie liturgique, on institua de nouvelles fêtes: du Seigneur, de la Mère de Dieu, des saints et des martyrs à la renommée universelle. De sorte que chaque jour de l'année fut bientôt occupé par la mémoire d'un ou de plusieurs saints (martyrs, confesseurs, ascètes) locaux ou généraux. La lecture des Actes fut rejetée dans un cadre extra-liturgique et remplacée par les hymnes. On mit désormais davantage l'accent sur l'aspect mystérique et initiatique de l'assemblée liturgique, considérée comme « le ciel sur la terre », l'anticipation en ce monde du Royaume des Cieux, le moment redoutable de la réconciliation de toutes choses dans le Corps du Christ, sous l'espèce des précieux Dons eucharis­tiques. L'aspect universel et cosmique de l'Église prima dès lors sur l'aspect local et fraternel des premiers siècles. C'est pourquoi, pendant toute la période byzantine, le calendrier des saints a constamment tendu à l'unifi­cation autour du calendrier de la Grande-Église (Sainte Sophie) à Constan-tinople, sans pour cela jamais perdre sa souplesse et son caractère local. Jusqu'au XVe siècle, par exemple, chaque église et chaque monastère de Constantinople avaient un calendrier propre, mais dont les dates des principaux saints coïncidaient cependant avec le calendrier général.

Au VIIIe-IXe siècles, l'hérésie iconoclaste, en s'attaquant au culte des saintes images, visait aussi le culte des saints et en général la présence de tout intermédiaire entre nous et Dieu. C'est pourquoi, en réaction, les orthodoxes insistèrent encore davantage sur le culte des saints. Après la liquidation de l'hérésie, on couvrit les églises d'icônes, on écrivit avec ardeur de longues vies des héros de l'Orthodoxie, et on compléta le calen­drier et les offices liturgiques. Les saints hymnographes du monastère du Studion (Sts Théodore, Joseph, etc.) donnèrent à nos offices la forme qu'ils ont aujourd'hui et laissèrent dans leurs hymnes, après la 6e ode du canon des matines, une place réduite pour la lecture d'un résumé de la vie des saints du jour, appelé «Synaxaire», un vestige des premières assemblées liturgiques. Du IXe au XIe siècle, on compléta la rédaction de ces courtes notices du Synaxaire, qui sont le plus souvent des résumés de vies longues mises au point par S. Syméon le Métaphraste (Xe s.) ou de grands historiens ecclésiastiques (Eusèbe de Césarée, Socrate, Sozomène, Théodoret...). Les notices du Synaxaire, insérées depuis dans nos Menés, ne sont donc que des aides-mémoires. Les vies des saints, leurs exploits, leurs miracles étaient diffusés par ailleurs dans les vies plus longues, mais surtout par la tradition orale et populaire, comme on peut le constater aujourd'hui dans les pays orthodoxes.

Par la transmission écrite ou orale des actes et miracles des saints, c'est en fait toute la tradition et la culture orthodoxes qui se diffusent de manière vivante et populaire. Par les vies des saints, les fidèles orthodoxes ont appris et apprennent comment se conduire en disciples du Christ en toutes circonstances, quels sont les dogmes et comment défendre et proclamer la Foi, comment faire régner l'« esprit du Christ» en toute situation: dans nos pensées, dans notre comportement moral, dans notre famille, dans notre vie professionnelle; comment lire, comment prier, comment chanter, comment regarder la nature, comment utiliser la technique pour la gloire de Dieu et non pour le service de Satan. Les vies des saints, vivantes dans la tradition de l'Église, ne sont donc pas seulement le guide spirituel dont nous avons parlé plus haut, mais aussi une véritable encyclopédie orthodoxe (1). (1)  P. Justin Popovitch, op. cit.

Elles nous transmettent toutes les connais­sances utiles au chrétien: théologie, philosophie, morale, psychologie, histoire civile et histoire de l'Église, géographie ecclésiastique, apologé­tique, exégèse de l'Écriture Sainte, etc. non pas de manière sècle et acadé­mique, mais reflétées de façon simple et concrète dans la vie de personnes qui ont réellement vécu et expérimenté ces vertus et ces connaissances. En fait les vies des saints s'identifient avec la tradition de l'Église, elles sont la tradition elle-même.

Aussi, tentons de faire nôtre cette réflexion de saint Nil de la Sora, dont le martyre ascétique et spirituel illustra le destin trinitaire de la Sainte Russie: « Puissions-nous, recevant les Vies des Saints Pères, être pleins de zèle pour leurs actions et avec eux posséder la vie éternelle. En ceci consiste un véritable amour du prochain: inciter sa conscience à aimer Dieu et à garder ses commandements selon ses divines paroles et selon la vie et les enseignements des Saints Pères, pour vivre aussi bien que possible et être sauvés. Si je suis pécheur, misérable et incapable de faire quelque chose de bon, au moins, je souhaite le salut de beaucoup de mes frères » (2). (2)  Cité dans G. A. Maloney, La spiritualité de Nil Sorskij, « Spiritualité orien­tale »,n°25,Bellefontaine, 1978, p. 88.

 

DEUXIEME DIMANCHE DE MATTHIEU

(MATTH. 4: 18-23)

Mes chers frères et soeurs:

Dans notre. Eglise, la Sainte Eglise Orthodoxe , nous avons entendu aujourd'hui pendant la Divine Liturgie lhistoire, tirée de l'Evangile selon Matthieu, de l'appel des quatre premiers Disciples de notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ. Ces quatre Disciples étaient Simon Pierre, son frère André, et les deux frères Jacques et Jean, fils de Zebedée.

Considérons aujourd'hui l'appel du Seigneur qu'il fait à quelques-uns pour Le servir, comme les Apôtres, dans le clergé de Sa Sainte Eglise Comme vous le savez déjà sans doute, dans le clergé

de l'Eglise Orthodoxe il y a trois degrés: les éveques,   les prêtres, J  et les diacres  II y a aussi des assistants du  clergé, à savoir les sous-diacres et les  lecteurs  Ceux-ci ont des tâches et des pouvoirs spéciaux dans l'Eglise, mais ils n'appartiennent pas au clergé proprement dit. C'est seule­ment aux éveques, aux prêtres et aux diacres qu'il est permis de passer par la "Belle Porte",  c'est-à-dire la porte centrale de l'iconostase, entre l'autel et le nef d'une église Orthodoxe.

Le titre "évêque" vient du mot grec "episkopos", qui veut dire "surveillant". L’évêque surveille l'Eglise locale qui lui est confiée. Il la surveille pour que tout y aille bien, et selon la Sainte Tradition de l'Eglise. Il surveille son Eglise locale pour empêcher que personne ne s'égare. Il la surveille aussi pour la défendre contre les assauts des hérétiques et des autres gens qui veulent nuire à l'Eglise.

Chaque èvêque de l'Eglise Orthodoxe reçoit la succession apostolique. Ceci veut dire que tous les premiers éveques furent consacrés par les Saints Apôtres, et ils reçurent des pouvoirs et des mandats directement des Apôtres. Ces premiers éveques ont transmis ces pouvoirs à leurs successeurs qu'ils ont consacrés. Ainsi les mêmes pouvoirs que les Apôtres donnèrent aux premiers éveques ont été transmis à tous les éveques de l'Eglise Orthodoxe, jusqu'à nos jours. Chaque évêque doit être consacré par trois autres éveques Orthodoxes, qui possèdent la succession Apostolique Cette règle assure la con-\, tinuité  de la succession apostolique; aussi elle montre que l'évêque représente l'Eglise universelle dans son Eglise locale.

LEglise locale sur laquelle l'évêque préside s'appelle un diocèse, un évêché, un archevêché, ou .une mitropole. Dans chaque endroit il ne doit y avoir qu'un seul évêché Orthodoxe. Dans chaque Eglise locale, réunie autour de son évêque, se trouve toute l'Eglise entière universelle, l'Eglise de tous les lieux et de tous les temps. C'est le sens du mot "catholique" pour nous les Orthodoxes, quand nous disons dans le Credo que nous croyons "en l'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique"; nous confessons que toute l'Eglise universelle est présente eçi chaque Eglise locale autour de son évêque.

Dès les premiers siècles de l'époque chrétienne, on a donné un honneur spécial aux évêques de quelques villes pour des raisons historiques Ces-évêques ont le titre de "Patriarche". Anciennement les Patriarches étaient cinq en nombre, à savoir les évêques de Rome (parce qu'elle était l'ancienne capitale de l'Empite Romain), de Constantinople (parce qu'elle était la "Nouvelle Rome", la capitale de l'Empire Romain chrétien), d'Alexandrie (en Egypte), dAntiocheen Syrie, et de Jérusalem (parce qu'elle est la Ville Sainte, où notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ a été crucifié et est ressuscité). Deux des Patri­arches, ceux de Rome et d'Alexandrie, ont de plus l'appelation "Pape", mais cela ne veut pas dire qu'ils sont différents des autres Patriarches. ' Le Patriarche de Constantinople le titre "Patriarche Oecuménique, c'est-à-dire "Patriarche du monde entier,, ^      parce que la ville de Constantinople était la capitale de l'Empire Romain. Quand le Patriarcat de Rome est sortie de la communion avec les autres patriarcats en 1054 la distinction d'être le premier entre tous les évêques Orthodoxes est passée au Patriarche de Constantinople (ville qui de nos jours s'appelle "Istanboul" et se trouve en Turquie). Mais le Patriarche Oecuménique est le premier seulement en honneur. Les Patriarches sont en réalité égaux à tous les autres Eveques de l'Eglise Orthodoxe. Plus tard, quand les Eglises Orthodoxes nationales de Bulgarie,de Roumanie, de Russie et de Serbie ont été formées, le premier de leurs évêques a reçu le titre "Patriarche".. Mais les patriarches nationaux sont eux aussi les "premiers entre les égaux"; leur primauté est seulement une primauté d'honneur.

Notre évêque ici au Congo est Son Eminence Mgr. Ignatios, Archevêque (ou Mitropolite) d'Afrique Centrale. Il appartient, comme toute l'Afrique, au Patriarcat d'Alexandrie.

Les prêtres aident lévêque dans sa surveillance de l'Eglise locale. C'est pour cette raison qufils sont appelés "Spiscopes" J  au pluriel au commencement de l'Epitre de Paul aux Philippiens. Mais d'ordinaire dans le Nouveau Testament ils sont appelés par le mot grec: "presvyteri", c'est-à-dire "anciens". Du mot "presvyteros" vient notre mot: "prêtre".

Normalement un prêtre est assigné par l'évêque à une partie de son évêché, appelée une "paroisse". Le prêtre de paroisse a la responsabilité, qui lui est donnée par lévêque, d'être le pasteur spirituel des fidèles dans sa paroisse.

Les prêtres peuvent célébrer la Divine Liturgie, c'est-à-dire l'Eucharistie, le Mystère du Corps et du Sang de notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ. Ils dirigent les offices de l'Orthros et des Vêpres, pendant lesquels ils lisent des prières. Ils célèbrent aussi le Baptême, et ils oignent les ûouveau-baptisés avec la sainte huile, appelée le Myron, qui a été déjà consacrée par sept évêques. Les prêtres célèbrent aussi l'Onction des Malades, en bénissant eux-mêmes l'huile pour ce Mystère. Ils célèbrent les Mariages  ils confessent les fidèles. Ils peuvent faire la plupart des bénédictions, comme celles de l'eau et des objets. Mais toute ordination du clergé est réservée aux évêques. Ce sont seulement les évêques qui peuvent consacrer un autre évêque, un prêtre ou un diacre. Aussi la consécration du Saint Myron, c'est-à-dire la sainte huile avec laquelle les nouveaux-baptisés sont oints par les prêtres, est fait seulement par sept ou plusieurs évêques ensembles. Mais tout ce que fait le prêtre, ce doit être avec la permission de son évêque

Les prêtres doivent enseigner leur troupeau dans la Poi et leur prêcher la Parole de Dieu.

Le nom "diacre" vient du mot grec: "diakonos", qui veut dire: "serviteur". Les diacres sont des serviteurs consacrés pour servir dans l'Eglise. Ils concélèbrent avec lévêque ou les prêtres dans la Divine Liturgie et dans les autres offices de notre Eglise. Ils concélèbrent aussi aux autres Saints    Si Mystères de lEglise (le Baptême, 1'Onction des Malades, et le Mariage). Ils lisent le Saint Evangile pendant la Divine Liturgie. Mais leur fonction liturgique est surtout de conduire les prières' des fidèles. Tous ceux qui ont jamais assisté à un Office de lEglise Orthodoxe où célébrait un diacre, savent comme il est beau de voir le diacre se. tenir devant les fidèles, en chantant des invitations à prier, comme: "Pour la paix den-haut et le salut de nos âmes, prions le Seigneur" ou:"Demandons au Seigneur ce qui est utile à nos âmes, ainsi que la paix du monde".

Des hommes mariés peuvent devenir diacre ou prêtre. Normalement la plupart des prêtres de paroisse sont des prêtres mariés. Mais ils doivent être déjà mariés avant leur ordination. Dans l'Eglise Orthodoxe il est interdit à tout évêque, prêtre ou diacre de se marier après lordination.  Les évêques sont choisis seulement des prêtres non-mariés ou des prêtres veufs.

A quelques prêtres non-mariés 1'Eglise donne le titre: "archimandrite", et à quelques prêtres mariés elle donne le titre de "protoprêtre", comme titre honorifique. Les archimandrites et les protoprêtres portent une croix suspendue sur la poitrine.

Les pouvoirs des évêques et des prêtres ne sont pas leurs propres pouvoirs personnels. Ce sont les pouvoirs de -toute l1 Eglise, qui sont exercés par l'intermédiaire des évêques et des prêtres. Hors de l'Eglise ces pouvoirs n'existent pas. Aiùsi, si un évêque ou un prêtre quitte la Sainte Eglise Ortho­doxe, il ne fonctionne plus en réalité comme évêque ou prêtre.

Aussi, les pouvoirs des évêques et des prêtres ne sont pas des pouvoirs magiques. Ils sont exercés par la prière à Dieu pour quIl accomplisse ce que nous, qui sommes Son Eglise, demandons. Chez nous la consécration des Saints Dons dans la Divine Liturgie, quand le pain et le vin sont changés en le Corps et le Sang de notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ, est accomplie par la prière de toute l'Eglise. Le prêtre chante à haute voix les paroles du Christ: "Prenez, mangez, Ceci est Mon Corps ... '" et: "Buvez-en tous, Ceci est Mon Sang." mais la récitation de ces paroles n'est pas la consécration. Après ces paroles du Christ, le prêtre dit à Dieu: "Nous Te prions et nous Te supplions: envoie Ton Esprit-Saint sur nous et sur les dons ici offerts; » et il bénit les Saints Dons en

disant: "et fais de ce pain, le Précieux Corps de Ton Christ;  et de ce qui est dans cette Coupe le Précieux Sang de Ton Christ;  I en les changeant par Ton Esprit-Saint"?) Tandis que le prêtre     prie de cette manière pour la consécration du pain et du vin, les fidèles (ou le choeur pour les  fidèles) chantent en même temps: "Nous Te chantons, nous Te bénissons, nous Te rendons grâce, Seigneur, et nous Te prions, ô notre Dieu ».  Ainsi chez nous les Orthodoxes la consécration du pain et du. vin est achevée I par la prière de tous, des prêtres et des laïques.

Nous ne devons pas envier les membres du clergé, car ils ont une responsabilité très grave. Les laïques seront considér responsables pour leurs propres péchés au jugement dernier; mais les évêques et les prêtres seront responsables pas seule­ment pour leurs propres péchés, mais aussi pour les péchés de ceux qui ont été commis à leur surveillance. Dans les Vies des Saints, on trouve plusieurs exemples de Saints qui ont refusé d'être ordonnés prêtre ou évêque, ou qui se sont même enfuis pour l'échapper.                                              

Mes chers frères et soeurs en Christ, prions ainsi pour notre clergé: pour nos évêques, prêtres et diacres, afin qu'ils accomplissent leur tâche dans l'Eglise, et qu'ils -arrivent, avec nous aussi, au Royaume du Père, du Fils et du Saint-Esprit,  à Qui soit toute gloire, honneur et adoration; maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.  Amin.

 

 

 

 

TROISIEME DIMANCHE DE MATTHIEU

(MATTH. 6:  22-33)

Mes chers frères et soeurs:

Aujourd'hui notre Eglise, la Sainte Eglise Orthodoxe, nous a fait lire, comme Evangile dans la Divine Liturgie, des instructions de notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ comment vivre comme de vrais Chrétiens Ces instructions sont tirés du Discours sur la Montagne, le grand discours qui remplit trois chapitres vers le commencement de l'Evangile selon Matthieu

La partie du Discours sur la Montagne que nous avons entendue ce dimanche traite surtout du but de notre vie, ou mieux, de ce que nous mettons comme premier but de notre vie. Nous avons le choix. Nous pouvons mettre le Royaume des Cieux comme premier but, en prenant soin surtout de notre âme et de tout ce qu'elle en a besoin pour sa santé et sa propre vie; ou nous pouvons mettre la vie ici sur la terre comme premier but, en prenant soin surtout pour le corps et ses exigences.    

L'Evangile d'aujourd'hui commence avec une illustration tirée du corps humain, pour enseigner une réalité spirituelle. Le Seigneur dit: « La lampe du corps, c'est l'oeil. Si donc ton oeil est sain, ton corps tout entier sera dans la lumière. Mais si ton oeil est malade, ton corps tout entier sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, quelles ténèbres ce sera! (Matth. 6:22-23). Le Seigneur vient de parler au sujet du vrai trésor que nous devons amasser, le trésor dans le ciel^le trésor impérissable. Il avait dit: "Là, point de mite ni de ver qui consument, point de voleurs qui perforent et cambriolent. Car où est ton trésor, là aussi sera ton coeur."(Matth. 6:20-21). Nous savons ce qui sent les trésors de ce monde: l'argent, les objets précieux, les grands troupeaux de vaches ou dfautres bêtes, des grandes terres couvrant beaucoup dhectares, des automobiles grandes et rapides, des maisons grandes et chères, des vêtements de grand prix. Toutes ces richesses sont périssables. Même s'ils ne périssent pas, ils peuvent toujours nous être volées. Mais les trésors célestes eux ne périssent pas. Ils ne peuvent non plus être volés. Quels sont les trésors des cieux? Ce sont la joie indescriptible; la gloire brillante et pleine de lumière; l'amour parfait, c'est-à-dire l'amour entre Dieu et nous les hommes; l'immortalité; et l'incorruptibilité. Ce "trésor c'est la participation à la divine Nature, la divinisation par la grâce incréée de Dieu.Car où est ton trésor, .là aussi sera ton coeur." Si nous nous efforçons de nous amasser un trésor dans le Royaume des Cieux, notre coeur, notre volonté et nos pensées seront là aussi. Mais si nous faisons tous nos efforts pour nous amasser des richesses dans ce monde, notre coeur sera lié à ce monde et il ne s'intéressera à Dieu et aux choses de Dieu. Et après la mort, qu'est-ce qui deviendra à un tel coeur? où seront les richesses de ce monde que l'on a amassées dans cette vie?

Le Seigneur dit ensuite les paroles avec lesquelles commence l'Evangile de ce dimanche:

"'La lampe du corps, c'est l'oeil. Si donc ton oeil est sain, ton corps tout entier sera dans la lumière. Mais si ton oeil est malade, ton corps tout entier sera dans les ténèbres. Dans notre corps, c'est l'oeil qui voit en faveur du tout le corps. Si l'oeil est dans la lumière, c'est comme si tout le corps est dans la lumière. Si l'oeil est sain, tout le corps voit bien. Mais si l'oeil est malade, il ne voit pas bien, et il ne se profite pas de la lumière. Alors c'est comme si tout le corps se trouve dans les ténèbres et ne voit pas. Si l'oeil est aveugle, tout le corps   est aveugle. Un homme aveugle vit toujours dans les ténèbres, parce qu'il ne voit pas avec l'oeil.

Il en est de même pour l'esprit de l'homme. "L'oeil" de l'esprit de l'homme, c'est le sens spirituel pour la perception des choses spirituelles. Ce sens spirituel correspond aux cinq sens du corps matériel: la vision, l'odorat, le goût, le toucher et l'ouïe. Mais le sens spirituel ressemble surtout au sens corporel de la vision. Si cet "oeil", l'oeil de l'âme, est sain, toute notre âme est pleine de lumière, de la lumière spirituelle. Mais si l'oeil de notre âme est malade, alors toute l’âme est malade et se trouve dans les ténèbres. Lorsque loeil de l'âme est malade, l'âme ni ne voit ni ne comprend les choses de l'esprit, et son attention est tirée par les choses de cette vie. C'est alors que l'âme est remplie de ténèbres. La lumière qui est en elle "est ténèbres, et quelles ténèbres ce sera! "Il en est ainsi avec l’homme qui ne cherche que les richesses de ce monde Un tel homme est aveugle. La lumière qui est en lui est ténèbres.                            

Le Seigneur continue cette instruction, en disant: "Nul ne peut servi deux maîtres; ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il s'attachera à lfun et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et lArgent." (Matth. 6:24) .Si l'on cherche à ammasser toutes les deux espèces de richesses: celle de ce monde et . I celle du Royaume des Cieux, c'est comme si l'on cherchait à servir deux maîtres. Tous ceux qui sont employés, tous ceux qui travaillent pour quelqu’un d'autre, savent que servir deux maîtres et leur servir également, est une tâche impossible. Ceci est surtout vrai quand les deux maîtres donnent toujours des ordres différents. Ainsi il est impossible de servir Dieu et en même temps de servir Mammon, c'est-à-dire l'esprit de l'argent. Ces deux maîtres donnent toujours des instructions opposées. Dieu nous dit de donner notre argent et nos possessions superflueuses aux pauvres, et ainsi d'amasser des richesses impérissables dans les cieux. Mammon nous dit de retenir tout ce que nous avons pour nous seuls, afin d'amasser des richesses dans ce monde. Comme l'Apôtre Paul a écrit à Saint Timothée, l'Evêque d'Ephèse: "Nous n'avons rien apporté dans le monde et de même nous n'en pouvons rien emporter. Lors donc que nous avons nourriture et vêtement, sachons être satisfaits. Quant à ceux qui veulent amasser des richesses, ils tombent dans la tentation, dans le piège, dans une foule de convoitises insensées et funestes, qui plongent les hommes dans la ruine et la perdition. Car la racine de tous les maux, c'est l'amour de 1'argent (1 Tim. 6:7-10)    Ainsi, mes frères et soeurs, il est impossible d'aimer Dieu et en même temps d'aimer l'argent.

Notre Seigneur Jésus-Christ continue Son Discours avec les paroles: "Voilà pourquoi Je vous dis: Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous le vêtirez La vie n'est-elle pas plus que la nourriture et le corps plus que le vêtement?"(Matth. 6:25). Ensuite II nous donne comme exemples les oiseaux: "Ils ne sèment ni ne moisson­nent ni ne recueillent en des greniers, et votre Père céleste les nourrit." (Matth. 6:26). Ici II ne nous dit pas de vivre comme les oiseaux, en renonçant à toute activité agricole. Il ne nous défend pas de semer, ni de moissonner, ni d’ amasser dans des  greniers. Ce que le Seigneur nous dit ici, c'est de ne pas  faire de l'acquisition des biens le but de notre existence. Je sais que beaucoup d'entre vous, mes auditeurs, avez un problème réel pour nourrir votre famille pendant toute l'année; je sais que pour beaucoup d'entre vous ceci est un problème très inquiétant. Ces paroles de notre Seigneur vous semblent sans doute très dures, ou au moins impraticables. Mais c'est Dieu le Créateur Qui les a. dites. C'est Dieu Qui a créé le soleil, le monde et toutes les choses qui s ' y trouvent. C'est Dieu Qui a créé les aliments divers, la nourriture pour les hommes et pour les différentes espèces d'animaux, des oiseaux et même des insectes.'C'est Dieu Qui a créé toute la nature visible autour de nous, et c'est Dieu Qui a fait des lois de la-nature, en nous donnant les saisons de l'année, les saisons des pluies et les saisons de la sécheresse, pour assurer la croissance des plantes différentes. Nous appelons ceci la Providence de Dieu. Mais la Providence de Dieu ne s'exprime pas seulement dans les lois de la nature.. Elle s'exprime aussi par des miracles, par des choses qui ne suivent pas les lois de la nature. Dieu fait des miracles pour aider ceux qui ont foi en Lui.

Dans l'Ancien Testament, nous lisons qu'une fois Dieu à donné une sécheresse très sévère aux pays du Moyen Orient à cause des péchés de Son peuple Israël. Cette sécheresse dura trois ans et demi. Pendant cette longue sécheresse, le Prophète Elie est allé à la ville de Sarepta, dans la territoire de Sidon, hors du Royaume d'Israël En arrivant à Sarepta, le Prophète Elie dit à une veuve: « Apporte-moi donc un morceau de pain!" Elle répondit: "Je n'ai pas de pain cuit'; je nai qu'une poignée de farine dans une jarre et un peu d'huilB dans une cruche, je suis à ramasser deux bouts de bois, je vais préparer cela pour moi et mon fils, nous mangerons et nous mourrons." Mais Elie lui dit: "Ne crains rien; seulement, prépare-mVen d'abord une petite galette, que tià m'apporteras; tu en feras ensuite pour toi et ton fils. Car ainsi parle le Seigneur: 'La jarre de farine ne s'épuisera, la cruche d'huile ne se videra, jusqu'au jour où le Seigneur enverra la pluie sur la face de la terre.'" Elle alla et fit comme avait dit Elie, et ils mangèrent. La jarre de farine ne s'épuisa pas et la cruche d'huile ne se vida pas, selon la parole que le Seigneur avait dite par Son ministre Elie. La veuve de Sarepta avait toute raison de s'excuser de donner au Prophète Elie à manger Elle aurait bien pu dire qu’il lui était impossible. Mais elle ne s'inquiéta pas du manque total de nourriture qui suivrait son hospitalité; ainsi Dieu a fait un grand miracle pour cette veuve vertueuse S'il a agit ainsi pour une païenne, Il fera de même pour nous, qui croyons en Lui Les Vies des Saints sont pleines de tels  récits d'interventions miraculeuses de la Providence divine.

Ainsi mes chers frères et soeurs, suivons les paroles avec lesquelles le Seigneur conclut l'Evangile d'aujourd'hui: "Cherchez d'abord le Royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît.(Matth.6:33). Demandons dans nos prières d'abord les choses spirituelles: la rémission de nos péchés, la compréhension des Saintes Ecritures et des autres choses de notre Foi, et surtout la gloire de Dieu Ensuite nous pourrons demander de la nourriture, des vêtements, un toit, et de telles choses, si nous en avons vraiment besoin Que le modèle de notre prière soit toujours le "Notre Père", dans lequel nous demandons premièrement que le Nom de Dieu soit sanctifié, que Son règne vienne, et que Sa volonté soit faite sur la terre comme au ciel; ensuite nous demandons "notre pain de ce jour", c'est-à-dire ce que nous suffit pour aujourd'hui.

A notre Dieu, Qui nous a créés, et Qui nous dispense tout ce qui nous est nécessaire, au Père, Fils et Saint-Esprit, soit toute adoration et action de grâces, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles Amin

 

QUATRIEME DIMANCHE DE MATTHIEU

(MATTH.   8:   5-13)

Mes chers frères et soeurs:

LEvangile aujourd'hui pendant la Divine Liturgie dans notre Eglise, la Sainte Eglise Orthodoxe, était l'histoire de la guérison du serviteur du Centurion.

Les centurions étaient des officiers de l'armée impériale romaine. Ils étaient chacun à la tête de cent soldats, d'où vient leur nom. Ainsi ils correspondaient à peu près à un capitaine dans l'armée contemporaine.

Au monde ancien de l'Empire Romain, avant la rébellion des Juifs et la destruction de Jérusalem en l'année 70 après le Christ, il y avait beaucoup de gens, qui n'étaient pas Juifs,-mais qui étaient attirés par la religion juive. Ils l'aimaient à cause de son monothéisme - c'est-à-dire, parce que les Juifs ne croyaient qu'en un seul Dieu, tandis que les païens croyaient en des centaines de dieux. Ils l'aimaient aussi à cause du rejet de l'idolâtrie par la religion juive, tandis que les païens adoraient des statues comme des dieux, en leur offrant des sacrifices et en leur offrant leurs prières. Ces païens qui étaient attirés par la religion juive fréquentaient les synagogues - c'est-à-dire les maisons de prière des Juifs - pour entendre de l'enseignement. Quelques-uns d'entre eux devenaient eux-mêmes des Juifs; ils étaient appelés des "prosélytes", (Vois Actes 2:11) et ils avaient les mêmes droits et obligations que tous ceux qui étaient nés Juifs. Mais la plupart de ces païens qui étaient attirés par le judaïsme ne voulaient pas devenir eux-mêmes des Juifs, parce qu'ils reculaient devant la cérémonie douloureuse de la circon­cision et devant l'obligation d'observer toute la Loi de Moïse. Ces gens, bien qu'ils ne devinssent pas des Juifs, croyaient au Dieu des Juifs, ils L'adoraient, et ils Lui adressaient leurs prières. Ils étaient appelés des "adorateurs de Dieu" (Vois Actes 17:4). C'était

eux surtout qui recevaient avec joie la prédication de lApôtre Paul et des autres Apôtres, et qui devenaient les premiers Chrétiens d'entre les païens.

Le Centurion dans l'Evangile d'aujourd'hui était un  tel "adorateur de Dieu". Il n'était pas devenu lui-même Juif, mais il était attiré par la religion juive. Il avait même bâti une synagogue pour les Juifs, comme nous raconte l'Evangéliste Luc. Parmi les Juifs qu'il connaissait, ce Centurion avait entendu parler de Jésus, comme grand Prédicateur et Thaumaturge Qui était apparu dans le peuple juif. Ainsi, quand son serviteur, qui lui était cher, était près de mourir'(Vois Luc 7:2), il s'est approché de notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ pour Le supplier de sauver son serviteur.

L'Evangéliste Matthieu nous donne l'impression qu'il vint lui-même supplier le Christ, mais Saint Luc nous dit qu'il "Lui envoya quelques-uns des anciens des Juifs pour Le prier(Luc 7:3) de sauver son serviteur. Puis qu'il était un homme de grande humilité, il se considérait indigne de s'approcher lui-même le Seigneur, surtout parce qu'il n'était pas Juif; ainsi il envoya des intermédiaires pour présenter son cas et son besoin au grand Thaumaturge. Il doit en être de même pour nous, quand nous nous approchons de Dieu. Nous devons être conscients de notre indignité, à cause de nos péchés. Ainsi nous employons des intermédiaires pour supplier Dieu en notre faveur. Ces intermédiaires sont: la Mère-de-Dieu, la Sainte Vierge Marie; les Saints Anges; et tous les Saints. Ils ont eux assurance auprès de Dieu, et Dieu se plaît à écouter leurs supplications et à accomplir des miracles par eux. Dieu aime glorifier ceux qui Le glorifient. Comme le Prophète et Roi David a dit dans les Psaumes; " Dieu est admirable dans Ses Saints."(Psaume 67(68):36)"  Bien sur, nous pouvons tous nous approcher de Dieu directement. Nous en avons même le devoir de Le prier directement. Mais notre prière devient plus forte et plus efficace quand elle est accompagnée par les prières de la Mère-de-Dieu et des Saints. Comme Saint Jacques le Frère du Seigneur a écrit: "La supplication fervente du juste a beaucoup de puissance."(Jacques 5:16). De plus, quand nous nous •approchons de Dieu d'une manière plus humble, ^conscients que nous sommes indignes, alors II est plus prêt à nous entendre. Quand nous invoquons l'aide de la Mère-de-Dieu et des Saints, nous devenons plus conscients de notre propre indignité pour nous approcher de Dieu.

Notre Seigneur Jésus-Christ connaissait déjà l'humilité du Centurion, parce qu'il est Dieu, et II connaît ce qui est dans le coeur de chacun. Ainsi II accepta la requête des intermédiaires en faveur du Centurion ; et il fit route avec eux. Il accepta la requête ; parce qu’il connaissait l’ humilité profonde du Centurion te son amour pour la religion et la peuple juifs. Il savait que le Centurion était digne des requêtes que les anciens des Juifs firent en sa faveur. Il en est de même dans notre cas. Dieu demande toujours notre effort aussi et la coo^ération de notre volonte. Il accède aux prières des Saints pour nous, si nous avons une bonne disposition, si nous voulons vraiment Lui obéir, si nous nous repenton vraiment. Sans cette disposition d’ hu,iliti et de repentir, nous prières sont inutiles. Dieu n’ ècoute pas même les prières des  Saints en faveur de ceux qui en sont indignes. Il est même arrivé que Dieu défendit au Prophéte Jéremie de prier pour les Juifs, en disant : «N’intercéde pas en faveur de ce peuple, pour son bonheur. Même s’ils jeûnent je n’écouterai pas leur supplication. Que nous priions nous mêmes, ou que nous invoquions les priéres de la Mère de Dieu ou des Saints ; Dieu demande de co opération de notre volonte. Nous ne pouvons pas commetre des péchés en pensant que Dieu nous pardonnera quand nous invoquons les priéres de Sa Mère ou de Ses Saints. Si nous penson comme cela, Dieu ne nous écoutera pas. Il faut prier en esprit de repentir.

Quand le Seigneur Jésus Christ était en route vers la maison du Centyrion, celui ci mentra plus clairement son humilité profonde et sa grande foi. Il envoya dire au Christ par des amis: «Seigneur, je ne mérite pas que Tu entres sous mon toit ; mais dis seulement un mot et mon servoteur sera guéri. Car moi, qui ne suis qu’un subalterne, j’ ai sous moi des soldats, et je dis à l’un: « Va ! et il va ; et à un autre : « Viens ! et il vient, et à mon serviteur : « Fais ceci ! et il le fait. Le Centurion s’etait accoutumé à la vie de l’ armée ; il lui suffisait de prononcer une parole pour que les choses s’ accoplissent. Il commandait, et les soldats au dessous de lui lui obéissient. Lui aussi, il obéissait aux ordres de ses officiers supérieuts. Qinsi il pensait surtout aux commandements. Mais sa foi en Jésus était si grande, qu’ il pensait que Celui-ci pourrait faire des guérisons et chasser des maladies seulement par une parole, même à une distance lointaine de l’ endroit ou se trouvait le malade. Les autres qui cherchaient des guérisons par Lui, considéraient comme nécessaire qu’ il ait un contact physique avec le malade, en lui imposant les mains. Mais le Centurion croyait qu'une seule parole, prononcée loin même de la maison où était son serviteur malade, suffirait.                                           

Quand II entendit cela, le Seigneur fut rempli d'admiration, et II dit à ceux qui Le suivaient: "En vérité Je vous le dis, chez personne Je n'ai trouvé pareille foi en Israël"( Matth. 8:10). Ce païen, cet officier romain, avait plus de foi en Lui que les Juifs, que les membres du peuple de Dieu. Le Christ continua Sa louange du Centurion, en disant ces paroles terribles: "Eh bien! Je vous dis que beaucoup viendront de l'est et de l'ouest prendre place au festin avec Abraham, Isaac et Jacob dans la Royaume des Cieux, tandis que les sujets du Royaume seront jetés dehors, dans les ténèbres."       (Matth. 8:11-12) Mes chers frères et soeurs en Christ, c'est nous, les Chrétiens de l'Eglise Ortho­doxe, qui sommes les vrais sujets du Royaume des Cieux Prenons soin, que nous ne soyons pas jetés en dehors du Royaume, tandis que des autres viendront de toutes les parties du monde prendre place au festin. De même que le Centurion, ayons foi en Christ comme en Dieu Tout-Puissant, Qui peut accomplir tout ce qu'il veut par une seule parole, Qui a même créé les cieux et la terre par Sa parole. Soyons toujours prêts à obéir à Ses commandements, même quand ils nous semblent difficiles.

Parmi les Prières de Préparation pour la Divine Communion dans notre Sainte Eglise Orthodoxe, il y a deux belles prières de Saint Jean Chrysostome qui commencent avec les mots du Centurion. La première commence ainsi: "Seigneur mon Dieu! Je sais que je ne suis pas digne, ni préparé à ce que Tu entres sous le toii? de mon âme, car je suis entièrement vide et en ruine, et Tu n'as pas en moi un lieu convenable où reposer Ta Tête." La deuxième prière dit: "Maître et Seigneur, je ne mérite pas que Tu entres sous le toit de mon âme: mais puisque Tu veux, comme Ami des hommes, habiter eh moi, je m'approche avec hardiesse." Si le Centurion se considérait indigne que le Seigneur entre dans sa maison, nous nous devons nous considérer comme encore plus indignes que le Seigneur entre dans notre âme et notre corps, sous la forme de Son Corps et Son Sang.

Enfin le Seigneur dit au Centurion, par ses amis qu'il avait envoyés: "Qu'il tadvienne selon ta foi!" "Et le serviteur fut guéri sur l’heure,"(Matth. 8:13). La puissance de faire la guérison appartient à Dieu, et à Dieu seul. Mais II demande notre co-opération, par notre foi en Lui, notre humilité, notre repentir et notre obéissance. Ainsi II nous guérira de nos maladies du corps et de lâme, et II restaurera en nous Son image et Sa rassemblance, afin que nous prenions place au festin dans le Royaume du Père, du ,Fils et du Saint-Esprit, à Qui soit toute gloire et adoration, maintenant et toujours, et dans les -siècles des siècles.  Amin.

 

GI NQUIEME     DIM ANCHE     DE    MATTHIEU

(MATTH. 8:28-9:1)

Mes chers frères et soeurs en Christ:

Ce dimanche nous avons entendu comme Evangile dans notre Eglise, la Sainte Eglise Orthodoxe, l'histoire de la guérison des démoniaques gadaréniens par notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ. Cette histoire est racontée par les trois Evangélistes Matthieu, Marc et Luc. Le récit que nous avons entendu aujourd'hui est celui de Saint Matthieu.

Notre Seigneur est allé de l'autre côté de la Mer 'de Galilée, c'est-à-dire sur la côte  est, au pays qui était appelé le pays des Gadaréniens, ou des Géraséniens ou des Gergé-séniens. . Les trois Evangélistes emploient des noms différents, mais ils évoquent le même pays et le même peuple. Or, cette côté de la Mer de Galilée était habitée surtout par des païens, c'est-à-dire par des gens qui n'étaient pas Juifs. Ceci est montré par l'existence d'un troupeau de porcs. Manger la viande de porcs était chose interdite par la Loi de Moïse dans l'Ancien Testament; ainsi les Juifs n'élevaient pas de troupeaux de porcs.

Quand le Seigneur fut arrivé là, 4deux démoniaques, sortant des tombeaux, vinrent à Sa rencontre, des êtres si sauvages que nul ne pouvait passer par ce chemin."(Matth. 8:23). L’Evangé-liste Matthieu parle ici de deux démoniaques, mais Marc et Luc ne parlent que d'un. Los Pères de l'Eglise expliquent cette différence apparente entre les Evangélistes en disant que ces derniers deux Evangélistes n'écrivaient que de l'un des deux démoniaques qui orait le plus terrible. Saint Marc ajoute plusieurs détails sur ce démoniaque: "Il avait sa demeure dans le tombeaux et personne ne pouvait plus le lier, même avec une chaîne, car souvent on l'avait lié avec des entraves et avec « des chaînes, mais il avait rompu les chaînes et brisé les entraves, et personne ne parvenait à le dompter. Et sans cesse, nuit et jour, il était dans les tombeaux et dans les montagnes, 2) poussant des cris et se tailladant avec des cailloux."(Marc 5:3-5).

Lorsque les démoniaques virent le Seigneur Jésus-Christ, ils se mirent à crier: "Que nous veux-Tu, Fils de Dieu? Es-Tu venu ici pour nous tourmenter avant le temps?"(Matth. 8:29). Les démons qui possédaient les deux hommes reconnurent immédiatement l'homme Jésus de Nazareth comme Fils de Dieu et comme Dieu, et ils prirent peur. Ils adressèrent à Lui à haute voix comme Fils de Dieu, comme faisaient beaucoup d'autres démons quand le Dieu-homme Jésus s'approchait d'eux. Le Seigneur ne Laissait pas les démons témoigner de Sa divinité, et II les menaçait, parce qu'il ne voulait pas avoir les démons comme témoins devant les hommes, L'Apôtre Paul faisait de même Mais les démons, ont vraiment peur du.Seigneur. Ils savent qu'il a le pouvoir de les expulser des hommes et des animaux qu'ils possèdent. Mais ils savent de plus que le Fils de Dieu a le pouvoir de les tourmenter, et qu'il les tourmentera dans l'éternité après le Jugement dernier. C'est pourquoi ils demandèrent: "Es-Tu venu ici pour nous tourmenter avant le temps?", c'est-à-dire avant le Jugement dernier, à la fin de ce monde, quand Satan et tous les démons iront au châtiment éternel

Les Evangélistes Marc et Luc nous racontent que le Christ demanda à l'un des démoniaques son nom. Il Lui répondit: "Légion est mon nom, car nous sommes beaucoup."(Marc 5:9). Or, une légion était un régiment entier dans l'armée impériale romaine, consistant à environ 6 mille hommes. Ainsi ce démoniaque terrible, que craignait tout le monde de ce lieu-là, était possédé par une grande armée de milliers de démens.

Après cette révélation de leur grand nombre, quest-ce qu'ont fait ces démons? "Ils suppliaient Jésus de ne pas leur ordonner de s'en aller dans l'abîme » (Luc 8:31). Cette grande armée de démons, que tout le monde craignait, avait peur d'un seul homme, Jésus-Christ; ils avaient peur de Lui, car II n'est pas seule­ment homme, mais II est Dieu aussi. Il suffirait qu'il ordonne seulement, et avec une seule parole II pourrait les envoyer tous "dans l'abîme", c'est-à-dire aux enfers. Voyez-vous, chers auditeurs, que les démons, même une armée de milliers des démons, sont impuissants en face de notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ?

L’Evangéliste Marc continue le récit: "Or, il y avait là sur la montagne, un grand troupeau de porcs en train de paître. Et les esprits impurs supplièrent Jésus, en disant:

'Envoie-nous vers les porcs, que nous y entrions. Il le leur permit"(Marc 5:11-13). Nous avons ici encore une démonstration de l'impuis­sance des démons. Même si Dieu consent à ne pas encore les envoyer aux enfers avant le Jugement dernier, ils ne peuvent pas cependant aller et entrer où ils veulent. Ils doivent demander la permission à Dieu d'entrer même dans des porcs, qui étaient considérés comme des animaux impurs dans la Loi de Moïse Si la permission de Dieu est nécessaire pour qu'ils entrent dans des animaux, d'autant plus cette permission est-elle nécessaire pour qu'ils entrent dans un être humain.

Après avoir reçu cette permission, qu'est-ce que les démons ont fait? "Alors ils sortirent et entrèrent dans les porcs et, du haut de l'escarpement, le troupeau se précipita dans la mer, au nombre d'environ deux mille, et ils se noyèrent dans la mer.'(Marc 5:13). En permettant ceci de s'accomplir, le Seigneur a montré que l'âme d'un seule homme est beaucoup plus chère que la vie de milliers d'animaux. Il a montré aussi combien de dommage les démons pourraient accomplir, s'ils n'étaient pas contraints par Dieu. Pensez, mes chers auditeurs: une telle armée de démons, qui pouvait agiter deux mille porcs et les tuer, habitait un seul homme, pour le posséder! Combien de dommage pouvaient-ils faire à cet homme misérable? combien pouvaient-ils lui nuire, tant à l'âme qu'au corps? Ils avaient fait de lui un terrible fou, craint par tout le monde; mais, comme nous venons de voir, ils ne pouvaient faire plus, parce que Dieu ne les laissait pas. Sans la permission de Dieu, les démons ne peuvent rien faire.

Naturellement il y avait des gardiens des porcs, et ils virent tout ce qui s'accomplit• Qu'est-ce qu'ils firent? Ils "prirent la fuite et portèrent la nouvelle à la ville et dans les fermes; et les gens vinrent pour voir qu'est-ce qui s'était passé. Ils arrivent auprès de Jésus et ils voient le démoniaque assis, vêtu et dans son bon sens, lui qui avait eu la Légion, et ils furent saisis de frayeur. Ceux qui avaient été témoins leur racontèrent comment cela s'était passé pour le possédé et ce qui était arrivé aux porcs.(Marc 5:14-16). Vraiment c'était un grand miracle! Un tel fou, que tout le monde craignait, qui avait été possédé par une armée de démons, avait été guéri. Mais la guérison fut violente, si violente qufun troupeau de deux mille porcs fût détruit. Voici pourquoi les gens furent saisis de frayeur! Ils reconnurent être devantdes forces très puissantes, la force démoniaque et la force divine, qui est bien plus puissante que la force démoniaque.

Mais qu'est-ce que ces gens firent? Louèrent-ils le Seigneur? Le remplirent-ils la main de dons pour marquer leur gratitude? Non! qu'est-ce qu'ils firent? "Ils Le prièrent de quitter leur territoirer(Matth. 8:34).Ils ne comprirent pas que Jésus-Christ est Dieu Lui-même Ils ne Le considérèrent que comme un maître juif qui voulait leur imposer la Loi de Moïse et des coutumes juives. Ils pensèrent que c'était à cause de cela qu'il avait détruit leurs porcs.

Mais celle n'était pas la raison pour laquelle le Seigneur laissa périr les porcs♦ C'est Lui Qui a créé les porcs, ensemble avec tous les autres animaux.', oiseaux, reptiles, poissons et insectes. Et comme le Livre de la Genèse nous l'enseigne, après avoir créé tous les animaux, "Dieu vit que cela était bon(Gen. 1:25).De plus, quand Dieu allait détruire toute chair dur la terre par le déluge, Il ordonna à Noé de construire une arche - c'est-à-dire un grand bateau - en bois, pour sauver sa famille et chaque espèce d'animaux et  d'oiseaux. Dieu dit à Noé: "De chaque espèce d'oiseaux, de chaque espèce de bestiaux, de chaque espèce de toutes les bestioles du sol, un couple viendra avec toi pour que tu les gardes en vie."(Gen. 6:20). Ainsi Dieu voulut sauver chaque espèce d'animaux du déluge, les porcs inclus. En outre dans le Nouveau Testament le Seigneur dit: "Rien de ce qui pénètre dû dehors dans l'homme ne peut le rendre impur;" "(Marc 7:18) et l'Evangéliste Marc commente ces paroles: "Ainsi Il déclarait purs tous les alimants (Marc 7:19). Voilà, Dieu ne méprise aucune espèce d'animaux, ni même les porcs; mais un seul être humain, qui a été créé à l'image de Dieu, vaut plus que deux mille animaux de n'importe quelle espèce.

Mes chers frères et soeurs, ne soyons pas comme les Gadaréniens ingrats• Ne disons pas à Dieu de quitter notre territoire quand II vient à nous, même s'il semble qu’Il veuille changer notre manière de vie. Non! Acceptons-Le avec bonne volonté et reconnaissance, et laissons-Le changer notre vie de la manière qu'il veut, (c'est ainsi qu'il restaurera Son image en nous,  et qu'il ferra de nous des habitants de Son Royaume. A Lui, avec le Père et le Saint-Esprit, soit toute gloire et adoration, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.  Amin.                                                                                          

 

SIXIEME DIMANCHE  DE MATTHIEU

 (MATTH.  9:1-8)

Mes chers frères et soeurs:

Ce dimanche dans l'Eglise Orthodoxe nous entendons le récit? de la guérison d'un paralytique par notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ. Cette histoire a été lue comme Evangile pendant la Divine Liturgie.

Ce miracle fut accompli dans la ville de C'apharnatim, au bord de la Mer de Galilée; il est raconté par les deux Evangélistes Matthieu et Marc. Il ne faut pas le confondre avec une    autre guérison dun paralytique, accomplie à Jérusalem, qui se trouve dans l'Evangile selon Jean. Cette guérison-là nous l'avons entendue le Quatrième Dimanche de Pâques, dimanche qui est appelé le Dimanche du Paralytique. Non, ce dimanche nous avons entendu raconter une guérison d'un autre paralytique.

Cette guérison fut accomplie pendant que le Christ prêchait dans une maison. La foule des gens qui voulaient écouter Sa prédication était si grande qu'elle remplît toute la maison. Comme 1'Evangéliste Marc nous le raconte: "Il s'y rassembla tant de monde qu'il n'y avait plus de place, même devant la porte, et II leur annonçait la Parole."( Marc 2:2).  

C'était dans une telle foule que quatre hommes sont venus, en apportant un paralytique étendu sur un lit. Ils avaient foi en Jésus, qu'il eût le pouvoir de guérir même un paralytique, un homme qui ne diffère pas beaucoup d'un mort. Etre paralysé, c'est être presque comme un mort vivant. On ne peut pas marcher, on ne peut même pas bouger. Ces quatre hommes qui portaient le paralytique sont venus, mais ils ne pouvaient pas s'approcher du Seigneur, à cause de la foule grande et dense. Mais qu'est-ce qu'ils ont fait? Ils sont montés sur le toit de la maison, en portant encore le paralytique sur le lit. "Ils défirent le toit au-dessus de l'endroit où Jésus se trouvait et, ayant creusé un trou., ils firent descendre le grabat où gisait le para­lytique."(Marc 2:4). Ceci était possible, parce que dans les pays du Moyen-Orient les maisons sont d'ordinaire construites avec un toit plat, entouré par un parapet. Ainsi le toit est presque comme un autre étage au dessus de la maison; mais l'accès autoit se fait normalement par un escalier en dehors de la maison. Ainsi il était possible pour les quatre hommes de porter le lit jusqu'au toit et d'y creuser un trou. 

Mes chers frères et soeurs en Christ, nous sommes comme des paralytiques, des paralytiques en esprit. Nous ne pouvons marcher en esprit pour monter de ce monde-ci aux cieux. Il nous est difficile de prier, et surtout de nous concentrer quand nous prions. Notre âme reste étendue sur la terre, incapable de se lever, incapable de monter en haut vers les cieux/ Nous avons besoin de quelqu'un d'autre pour nous apporter à Dieu. Mais qui peuvent nous porter, nous les paralytiques, vers Dieu? Ce sont la Toute Sainte Mère-de-Dieu et les Saints. Ils peuvent nous porter par leurs prières. Ce sont eux qui ont le droit même de creuser des trous dans la maison où se trouve notre Seigneur, afin de gagner accès auprès de Lui. Comme le Seigneur Jésus-Christ Lui-même a dit: "Depuis les jours de Jean-Baptiste jusqu'à présent le Royaume des Cieux souffre violence, et les violents le prennent de force."(Matth. 11:12).Ce sont les Saints qui sont les "violents ». Ce sont les Saints qui forcent une entrée dans le Royaume des Cieux, par leur foi, par leur amour pour Dieu et pour les hommes, par leur humilité, par leur ascèse (ou par leur sang qu'ils ont laissé verser pour le Christ, s'ils sont des Martyrs). Ce sont les Saints qui peuvent nous aider à nous approcher de Dieu. Demandons ainsi l'aide de la Mère-de-Dieu, de notre Saint Patron (dont nous avons le nom) et des autres Saints, dans nos prières.

Quand le Seigneur a vu le paralytique et la foi des hommes qui l'avaient apporté, qu'est-ce qu'il a fait? Il dit d'abord au paralytique: "Mon enfant, tes péchés sont remis."(Marc 2:5).  Il n'a pas guéri le paralytique tout de suite de l'infirmité misérable de son corps. Premièrement II a guéri les maladies de l'âme du paralytique. Ce n'est pas qu'il ne voulait pas le guérir de la paralysie du corps, mais II voulait nous enseigner que la guerison des maladies de l'âme est plus importante que la guerison des maladies du corps. Nous les Chrétiens Orthodoxes, nous avons dans notre Eglise le Mystère de l'Onction des Malades. Comme l'Apôtre Jacques le Frère du Seigneur écrit dans son Epitre: "Quelqu'un parmi vous est-il malade? Qu'il appelle les prêtres de l'Eglise et qu'ils prient sur lui après l'avoir oint d'huile au nom du Seigneur. La prière de la foi sauvera le patient et le Seigneur le relèvera. S'il a commis des péchés, ils lui seront remis." Jacques 5:14-15). Il y a des millions de malades qui ont été guéris dans notre Eglise par le Mystère de lOnction des Malades• Mais le premier profit de ce Mystère est la remission des péchés, la guérison de notre âme C'est pourquoi, quand le prêtre Orthodoxe fait l'Onction chez un malade, il oint tous les Orthodooxes qui y sont présents. Pour la même raison, dans notre Eglise, chaque année, le Grand Mercredi le soir, nous célébrons l'Onction des Malades dans nos églises et tous les Orthodoxes sont oints. Même si nous n'avons pas de maladies du corps, nous sommes tous malades en notre âme, à cause de nos péchés.

"Mon enfant, tes«péchés sont remis." Ces. paroles du Seigneur ont provoqué une réaction à la part de quelques-uns d'entre Ses auditeurs. "Or, il y avait là, dans l'assistance, quelques scribes qui pensaient en eux-mêmes: 'Comment celui-là peut-il parler ainsi? Il blasphème! Qui peut remettre les péchés, sinon Dieu seul?' (Marc 2:6-7).Les scribes étaient des hommes bien instruits dans la Loi de Moïse Ils avaient en partie raison. Il est vrai que seulement Dieu peut remettre les péchés. Certes, nous devons tous pardonner les uns les autres des péchés que nous commettons les uns envers les autres. Et quand nous allons nous confesser au prêtre, il faut d'abord demander pardon à la part des membres de notre famille et des. gens contre lesquels nous avons commis des péchés; ensuite nous allons au prêtre pour nous confesser. Demander pardon aux gens contre lesquels nous avons commis des péchés n'est pas la même chose que la remission totale des péchés que Dieu nous donne. Ce n'est que Dieu Qui peut réparer le dommage causé à autrui et à nous-mêmes par nos péchés. Ainsi, quand les scribes pensaient: "Qui peut remettre les péchés, sinon Dieu seul?" ils avaient raison. Mais quand ils pensaient: "Celui-là blasphème!" ils avaient tort. Si Jésus n'était qu'un homme, ils auraient raison. Mais Jésus-Christ n'est pas seulement homme; Il est tant Dieu qu'homme; Il est le Dieu-homme. Ainsi II n'avait pas blasphémé.

Mais le Seigneur Jésus-Christ a connu leurs pensées, car II est Dieu. Comme l'Evangéliste nous raconte: "Aussitôt, se rendant compte intérieurement qu'ils pensaient ainsi en eux-mêmes, Jésus leur dit: 'Pourquoi de telles pensées dans vos coeurs?'"(Marc 2:8). Il a montré qu'il est Dieu; car ce n'est que Dieu Qui connaît les pensées de l'homme. Comme le Prophète Jérémie a écrit: "Le coeur est compliqué plus que tout, et pervers! Qui peut le pénétrer? Moi, le Seigneur, Je scrute S) le coeur, Je sonde les reins."(Jér. 17:9-10). Ce n'' est que Dieu Qui connaît les pensées dans le coeur et dans le cerveau de l'homme. Ni les anges ni les démons ne. le peuvent. Mais Dieu révèle parfois « les pensées et les secrets des hommes à quelques hommes saints, surtout à des Pères confesseurs.                                                            

Ayant montré par Sa connaissance des pensées qufIl est Dieu, le Seigneur a donné ensuite encore une démonstration de Sa divinité. Il a demandé aux scribes: "Quel est donc le plus facile, de dire: 'Tes péchés sont remis1 ou de dire: fLève-toi et marche'?(Matth. 9:5).En réalité cela est moins difficile. Guérir les maladies de lfâme, c'est une chose plus difficile que guérir les maladies du corps. Mais à nous les hommes, il nous semble plus difficile de dire: "Lève-toi et marche" à un paralytique et le voir s'accomplir, que de dire: "Tes péchés sont remis." Ainsi, pour convaincre les scribes et toute la foule qu'il pouvait faire les.deux choses, Il dit aux scribes: "Eh bien! pour que vous sachiez que le Fils de l'homme a le pouvoir sur la terre de remettre les péchés, ... lève-toi" -dit-Il alors au paralytique - "prends ton lit et va-t'en chez toi." (Matth. 9:6). Et qu'est-ce qu'a fait le paralytique? "Il se leva et s'en alla chez lui."(Matth. 9:7). Par ce miracle, accompli d'une telle manière, par une seule parole, Jésus-Christ a donné encore une démonstration de Sa divinité, qu'il est vraiment Dieu. En même temps II a démontré qu'il a vraiment le pouvoir de remettre les péchés. La guérison miraculeuse du corps du paralytique était une preuve de la guérison de son âme. Au lieu de recevoir une seule guérison, celle du corps, le para­lytique a bénéficié de deux guérisons, tant de l'âme que du corps, beaucoup plus que ce qu'il avait demandé.

La foule a compris l'importance de ce miracle. Gomme l'Evangéliste Matthieu nous dit: "A cette vue, les foules furent saisies de crainte et rendirent gloire à Dieu, d'avoir donné un tel pouvoir aux hommes(Matt.3:8). Oui, Dieu a donné un tel pouvoir aux hommes, celui de la remission des péchés, mais plus tard, quand II dit à Ses Apôtres: "Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis; ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus." ."(Jean 20:23).

Mes chers frères et soeurs en Christ, n'oublions pas la santé de notre âme, aussi quand le corps est malade. Si nous sommes des Chrétiens Orthodoxes, nous devons aller à un prêtre pour nous confesser et recevoir la rémission de nos péchés quand nous en sentons la besoin, et au moins une fois par année. Et quand nous sommes malades de corps, demandons au prêtre de venir chez nous et de nous faire le Mystère de l'Onction des Malades.

A notre Dieu, Qui a donné aux hommes dans Son Eglise le pouvoir de la guérison de l'âme et du corps et de remettre nos péchés, soit toute gloire et action de grâces, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amin.

 

SEPTIEME DIMANCHE DE MATTHIEU

(MATTH.  9:27-35)

Mes chers frères et soeurs en Christ:

Aujourd'hui nous allons considérer deux guérisons miraculeuses accomplies par notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ. Car ce dimanche notre Eglise, la Sainte Eglise Orthodoxe, nous a fait entendre pendant la Divine Liturgie l'histoire de la guérison de deux aveugles et d!un possédé muet.

Dans les Quatres Evangiles on nous raconte plusieurs 'histoires àe guérison des aveugles. Nous connaissons tous en outre la guérison de laveugle-né à Jérusalem racontée par l'Evangéliste Jean, et la guérison de l'aveugle Bartimée à Jéricho, qui se trouve dans l'Evangile selon Marc. La guérison que nous avons entendue aujourd'hui était celle de deux aveugles ensembles, et elle est racontée seulement dans l'Evangile selon Matthieu. Le lieu ne nous est pas donné explicitement, mais ce miracle fait partie d'un série de miracles accomplis quand le Seigneur se trouvait en Galilée. A cause de la référence à la maison de Jésus, nous comprenons que c'était à Capharnaum, ville au bord de la Mer de Galilée, où le Christ s'établit après Son Baptême. (Vois Matth. 4:13).

"Comme Jésus s'en allait, deux aveugles Le suivirent, qui criaient: 'Aie pitié de nous. Fils de David!'"(Matth. 9:27). D'où Jésus s'en allait-Il? Il s'en allait de la maison de Jaïre, le chef de la synagogue, dont II vint de ressusciter sa fille de douze ans. Les deux aveugles Le suivirent. Comment pouvaient-ils Le suivre, étant aveugles et ne Le voyant pas? Ils pouvaient Le suivre parce qu'il y avait toujours une foule de gens autouj? de Lui, pour-écouter Ses paroles et pour être guéris de leurs maladies. Ainsi les deux aveugles suivaient la foule. Ceci aussi leur était une tâche assez difficile, parce qu'ils ne voyaient pas où ils mettaient leurs pieds, et ils buttaient sur les pierres du chemin. Pour ces deux aveugles, suivre le Seigneur était une tâche très difficile et pénible, une tâche qui demandait beaucoup de résolution. Mais ils étaient résolus, et ils suivirent le Seigneur, en dépis des difficultés et des douleurs.

Toute en suivant le Christ, ils criaient: Aie pitié de nous, Fils de David! « Ils désiraient être guéris de leur aveuglement, mais ils n'exprimaient pas directement ce désir. Ils demandaient seulement que le Seigneur ait pitié d'eux:. Ils souhaitaient être guéris, mais ils étaient prêts à accepter quelque bienfait que le Christ leur donne De même, dans les offices de notre Eglise Orthodoxe, à chaque pétition nous disons d'ordinaire: "Seigneur, aie pitié!"; ou en grec: "Kyrie eleison!" Dieu connaît nos besoins, mieux que nous les connaissons nous-mêmes, et II connaît ce qui sera le mieux pour nous, chose qui parfois n'est pas le même que ce que nous désirons. Les deux aveugles appelaient le Seigneur: "Fils de David". Ils montraient ainsi qu'ils croyaient que Jésus était le Christ, le Messie attendu; car il y a des prophéties dans l'Ancien Testament que le Christ, le Messie, serait fils de David, le grand roi et prophète, duquel tous les rois de Judée étaient descendants. Jésus remplit cette prophétie en étant fils adoptif de Joseph, le charpentier de Nazareth, qui était "de la maison et de la lignée de David"( Luc 2:4).   

"Jésus étant arrivé à la maison, les aveugles L'abordèrent."(Matth. 9:28)     La maison de Jésus était une maison à Capharnaum où demeuraient Sa Mère, la Sainte Vierge et Mère-de-DieuMarie, et les frères de Jésus, c'est-à-dire les fils du veuf Joseph, qui furent nés d'un marriage qu'il avait eu avant ses fiançailles à la Sainte Vierge Marie. Les deux aveugles, bien qu'ils ne vissent pas, suivirent le Seigneur même jusqu'à la maison où II demeurait, et ils L'y abordèrent. Vraiment, comme  ils ont montré une grande résolution!

Le Seigneur dit ensuite aux aveugles: "Croyez-vous que Je puis faire cela?" Il ne dit pas: "que Je puis vous guérir", ni "que Je puis vous faire voir". Non! Il laissa le bienfait indéterminé, parce que celui-ci allait s'accomplir selon la foi des deux aveugles. Certes, le Christ connaissait ce qu'ils souhaitaient et ce qu'ils Lui demandaient. Il con­naissait aussi qu'ils croyait dans leur coeur, parce qu'il est Dieu et II connaît chaque pensée de chacun. Ainsi II dit: • "que Je puis faire cela", en laissant le bienfait inexprimé, pour montrer la foi que les deux aveugles avaient en Lui

Ils repondirent: "Oui, Seigneur!" Ils croyaient que le Seigneur Jésus-Christ pouvait "faire cela". Ils croyaient que le Seigneur Jésus-Christ pouvait accomplir ce qu'ils désiraient, qu'il pouvait guérir leur aveuglement. Mais en même temps ils montrèrent par cette réponse que la guérison avait déjà commencé dans leur âme. Car cette fois ils ne L'appelèrent plus "Fils de David11, un titre humain, mais: "Seigneur", un titre divin, par lequel on exprimait le Nom divin de Dieu dans l'Ancien Testament. En s'addressant au Christ par ce titre, ils montrèrent que leur âme avait commencé à voir que l'homme Jésus de Nazareth est aussi Dieu.

"Alors II leur toucha les yeux en disant: 'Qu'il vous advienne selon votre foi.' Et leurs yeux s'ouvrirent."(Matth. 9:29-30). C'est Dieu Qui fait les miracles. C'est seulement Dieu Qui peut abolir les lois de la nature pour faire des choses qui ne suivent pas les lois de la nature car c'est Lui Qui est le Créateur. Mais II demande toujours notre co-opèration, parce qu'il a fait l'homme selon Son image (Vois Gen. 1:27).Cette co-opération s'accomplit surtout par notre foi, par notre foi en Lui comme en Créateur et comme en Celui Qui aime les hommes.Mais cette co-opération est accomplie aussi par nos efforts, quelques pauvres qu'ils soient. Dans le cas de ces deux aveugles, Dieu a demandé leur résolution et leur patience en Le suivant, malgré les difficultés, jusqu'à l'intérieure de la maison où Il demeurait.

Mes chers frères en Christ, parfois il nous arrive que notre vie spirituelle ressemble à la vie de ces deux aveugles«Il nous semble que nous vivons dans les ténèbres, que nous ne voyons rien. Nous n'avons aucune perception de Dieu; il nous semble que nos prières se perdent dans l'espace. Il devient difficile même de croire en Dieu. C'est dans de telles périodes de difficulté que Dieu veut voir notre résolution, notre patience et notre vraie foi Comme les deux aveugles, nous pouvons répéter la Prière de Jésus: "Seigneur Jésus-Christ Fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur!" Cette petite prière a été la prière continuelle de beaucoup des Saints, répétée par eux des milliers de fois chaque jour. Elle est aussi la prière des fidèles Orthodoxes innombrables, tant de laïques que de moines. Répétons ainsi: "Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur."   

Comme les deux aveugles, nous pouvons suivre le «Seigneur en suivant la foule qui se trouve autour de Lui». Si nous restons fidèles à l'Eglise, si nous suivons l'enseignement de la Sainte Eglise Orthodoxe, nous suirons aussi la foule autour du Seigneur, c'est-à-dire les Saints Si nous Le suivons d'une .telle manière, nous arriverons aussi dans la maison où Il demeure, sans le percevoir; et arrivés là, Il nous ouvrira les yeux de notre âme, selon la mesure de notre foi.

Tout de suite après ce miracle, on présenta au Christ un possédé muet. C'était un homme possédé d'un démon, de sorte qu'il ne pouvait plus parler Etre muet, c'est une affliction très grave, peut-être même plus grave que celle de l'aveugle­ment Un muet voit ses compagnons, mais il les voit en vain, parce qu'il ne peut communier avec eux.  Les deux aveugles de l'Evangile aujourd'hui, comme plusieurs autres aveugles dans les Evangiles, pouvaient crier d'une-voix forte au Seigneur d'avoir pitié d'eux. Mais un muet peut voir passer le Christ sans être en état de Lui crier, pour attirer Son attention. Ce muet d'aujourd'hui dut être présenté au Seigneur par d'autres gens Bien sûr, le Christ, étant Dieu, entend la prière silencieuse dans le coeur des muets, aussi bien qu'il entend les prières à haute voix des autres Mais attirer l'attention des hommes, c'est une chose très difficile pour un muet. Souvent il voit mais il ne peut rien faire, parce quil ne peut rien dire.

Mais ce muet qui fut présenté au Seigneur fut guéri "Le démon fut expulsé et le muet parla( Matth. 9:33). Il fut libéré de son affliction cruelle. Il pouvait de nouveau parler avec les autres hommes; de plus, il pouvait de nouveau dire la louange de Dieu avec les autres hommes croyants. Car ceci est le but pour lequel Dieu nous a donné la voix, à savoir de Le louer Chaque langue trouve son emploi le plus élevé, le plus sublime et le plus noble, quand elle est employée pour exprimer la louange et l'adoration de Dieu Voici pourquoi dans notre Eglise Orthodoxe on a toujours insisté pour que le culte de Dieu s'accomplisse dans la langue du peuple. Dès les premières siècles, les missions de l'Eglise Orthodoxe parmi des peuples divers ont toujours traduit la Sainte Bible et la Divine

Liturgie et les autres offices de notre Eglise dans la langue du peuple. Il y en a deux .buts pour ce travail de traduction dans l’Eglise Orthodoxe. Lun est pour que tout le monde apprenne la.Foi chrétienne Orthodoxe; l'autre but, même plus important, est pour que « toute langue proclame de Jésus-Christ, quIl est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père." (Philipp. 2:11). A Lui, avec le Père et le Saint-Esprit, soit toute louange, gloire et adoration, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amin.

 

HUITIEME DIMANCHE SE MATTHIEU

(MATTH. 14:14-22)

Mes chers frères et soeurs en Christ:

Aujourd'hui je vais parler au sujet d'un grand miracle accompli par notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ: celui de la multiplication des cinq pains et des deux poissons pour les cinq mille hommes. Ce miracle est si important qu'il est raconté par tous les quatre Evangélistes. Ce dimanche dans notre Sainte Eglise Orthodoxe nous avons entendu pendant la Divine Liturgie le récit de ce miracle selon le Saint Evangeliste Matthieu.

Après avoir entendu la nouvelle de l'exécution de Saint Jean le Baptiste, "Jésus se retira en barque dans un lieu désert, à l'écart.(Matth. 14:13). Le Seigneur se trouvait alors au bord de la Mer de Galilée. La mort de Son cousin, Jean le Baptiste, qui était aussi Son Précurseur, fut un événement plein de significance pour Lui. Aiâsi II dut se retirer dans un lieu désert, pour y réfléchir et pour prier. Nous, nous devons faire le même quand un événement important arrive dans notre vie ou dans la vie de nos frères. Nous devons nous retirer dans un lieu tranquile pour y réfléchir et prier.

Mais qu'est-ce qui est arrivé? Les foules apprirent où s'était retiré le Christ, et ils "quittèrent les villes et partirent à Sa suite, à pied." '' Ils sont même parvenus au lieu désert avant Lui. Comme 1'Evangeliste Matthieu nous dit: "En débarquant, Il vit une grande foule, et II en eut pitié; et II guérit leurs infirmes." (Matth. 14:14). Ils ammenèrent même des malades en ce lieu désert, où se trouvait le Seigneur; Il eut pitié de la foule, "parce qu'ils étaient comme des brebis qui n'ont pas de berger, e£ Il se mit à les instruire longuement."(Marc 6:34). Nous savons tous ce qui devient aux brebis, aux vaches, aux chèvres et aux autres animaux, s'ils n'ont pas de pasteur. Ils errent, ils s'égarent, et parfois quelques-uns des animaux du troupeau errent dans des lieux dangereux. Il en est de même avec nous les humains, sans l'instruction du Christ. Nous sommes aussi comme un troupeau d'animaux sans pasteur. Nous errons partout et parfois nous avons des idées dangereuses sur ce qui nous devons faire.

Ainsi le Seigneur instruisit la foule longuement, parce qu'elle en avait besoin Il  l'instruisit jusqu'au soir, et II était disposé à continuer cette instruction même pendant la nuit. La foule aussi était disposée à entendre cet enseignement de la bouche de Jésus-Christ. Mais "le soir venu, les Disciples s'approchèrent et Lui dirent: 'L'endroit est désert et l'heure est déjà passée; renvoie donc les foules pour qu'elles aillent dans les villages s'acheter de la nourriture.'"(Matth. 14:15). Les Disciples du Christ s'inquiétèrent pour les besoins matériels de la foule. Ils n'avaient pas encore été complètement illuminés. Cela viendra plus tard, lors de la descente du Saint-Esprit le jour de Pentecôte. Pour le présent leurs pensées et leur soucis étaient encore plus préoccupés des choses de ce monde que des choses du Royaume des Cieux.

Le Seigneur comprit leur souci pour la nourriture de la foule, et II l'accepta. Mais II leur apprit de manière miraculeuse que ce problème n'était pas aussi grave qu'ils pensaient, au moins pour ceux qui ont foi en Lui. Il leur répondit: "Donnez-leur vous-mêmes à manger."(Marc 6:37).     Ils pensaient que le Seigneur Jésus leur disait, d'aller acheter de la nour­riture dans les villages voisins.  Ainsi ils Lui dirent: "Faudra-t-il que nous aillons acheter des pains pour deux cent deniers, afin de leur donner à manger?" Remarquons que les Disciples étaient disposés à dépenser beaucoup d'argent, peut-être tout l'argent qu'ils avaient, pour nourrir la grande foule. Nous aussi, nous devons avoir un tel esprit d'amouz pour notre prochain.

Mais le Christ ne proposait pas qu'ils aillent acheter de la nourriture. Il leur proposait de nourrir la foule avec la'nourriture qu'ils avaient déjà, quelque peu qu'elle fût. Il reprit: "Combien de pains avez-vous? Allez voir!"(Marc 6:38). Ils allèrent s'informer, et ils Lui dirent ensuite: "Nous n'avons pas plus de cinq pains et de deux poissons."(Luc 9:13). L'Evangéliste Jean le Théologien nous dit que c'était un enfant qui les avait; c'était sa propre nourriture qu'il avait apporté avec lui. Le Disciple André demanda: "Mais qu'est-ce que cela pour tant du monde?"(Jean 6:9).Mais cette petite quantité suffit pour le Seigneur, Lui Qui est le Créateur du monde entier et de toute chose.

"'Apportez-les-Moi ici', dit-Il. Et, ayant donné l'ordre de faire étendre les foules sur l'herbe, Il prit les cinq pains et les deux poissons, leva les yeux au ciel et dit la bénédiction; puis, rompant les pains, Il les donna aux Disciples, qui les donnèrent aux foules. Tous mangèrent à satiété, et l'on ramassa le reste des morceaux: douze plein couffins!(Matth. 14:18-20). Le Seigneur prit cette petite offrande du petit garçon L'offrande de chacun est acceptable à Dieu et utile, si elle est donnée avec joie; car, comme l'Apôtre Paul nous enseigne: "Dieu aime qui donne avec joie."(2 Cor. 9:7). Le Christ fit étendre les foules sur l'herbe. Manger étendu, en s'appuyant (sur le coude gauche, c'était la coutume générale dans le monde ancien autour de la Mer Médi­terranée. Il "leva les yeux au ciel." Il adopta une posture de prière, de la prière dirigée vers Dieu le Père. Lui, Qui est aussi parfaitement Dieu, Il pouvait accomplir ce miracle avec une seule parole ou avec une seule geste de la main. Mais Il pria le Père, non pas parce qu'il était nécessaire, mais parce qu'il agit cette fois comme homme, en Sa parfaite humanité. Il agit comme homme, parce qu'il montrait à Ses Disciples des actions qu'ils devraient faire eux aussi. Il "dit la bénédiction." L'Evangéliste Jean écrit qu'il "rendit grâce".(Jean 6:11). -La signifi­cation ancienne du mot: "bénédiction" était de bénir Dieu sur une chose, c'est-à-dire de Le louer et de Lui rendre grâce. Ensuite Jésus rompit les pains en morceaux pour être distribués. Après II donna les morceaux à Ses Disciples, et les Disciples les donnèrent aux foules.

Il prit, Il leva les yeux au ciel, Il rendit grâce, Il rompit, et II donna. Ces actions de notre Seigneur, à quoi nous font-elles penser? Ce sont les mêmes actions qu'il fit à la Sainte Cène, le Grand Jeudi, au Dernier Repas qu'il eut avec Ses Disciples avant Sa mort. Ce sont les mêmes actions qu'il fit lors de 1’institution de la Sainte Eucharistie, de la Divine Communion de Son Saint et très pur Corps et Sang. Ce sont les mêmes actions que chaque prêtre Orthodoxe fait quand il célèbre la Divine Liturgie. Pourquoi appelons-nous ce Mystère "la Sainte Eucharistie"? Le mot: "Eucharistie" est un mot grec, qui veut dire: "rendre grâce". Dans la Sainte Eucharistie nous rendons grâce à Dieu le Père pour tout ce qu'il a accompli, dans la création et dans les actions de Son Fils unique dans le corps humain qu'il prit de la Sainte Vierge Christ, chose qui est encore à venir. Nous rendons grâce pour l'Institution du Saint Mystère de la Divine Communion. Le prêtre rend grâce pour tout cela dans une longue prière, tandis que nous chantons. Puis nous chantons cet hymne: "Nous Te chantons, nous Te bénissons, nous Te rendons grâce, Seigneur, et nous Te prions, ô notre Dieu," J   lorsqu'en même temps le prêtre prie Dieu le Père d'envoyer le Saint-Esprit sur nous et sur les dons, en faisant le pain le Précieux Corps de Son Christ, et le vin et 1’eau qui sont dans la Coupe le précieux Sang de Son Christ, en les changeant par Son Saint-Esprit. Plus tard le prêtre romp le Pain Sacré pour Le distribuer aux fidèles.

Ainsi ce miracle de la mutiplication des pains fut une indication, une figure du plus grand miracle de la Divine Communion qui allait suivre. Ceci est montré encore plus claire­ment dans L'Evangile selon Jean, où le récit de la multiplication des pains se trouve au commencement du sixième chapitre. Le reste du sixième chapitre est consacré à lenseignement du Christ sur la Divine Communion, quand II dit: "Qui mange Ma Cîaair et boit Mon Sang a la vie éternelle, et Je le ressusciterai au dernier jour."Dans ce même discours II dit de Lui-même: "Je suis le Pain de Vie. Qui vient à Moi n’aura jamais faim; qui croit en Moi n'aura jamais soif."

Lors du miracle de la mutiplication des pains et des poissons "tous mangaient à satiété". Après ce repas miraculeux, personne n'eut faim. Et ceci est arrivé, bien qu'il y eût à manger "bien cinq mille hommes, sans compter les femmes et les enfants'. C'est encore plus merveilleux avec la Divine Communion. Elle suffit à satisfaire la faim et la soif spirituell de millions de fidèles. De plus, Lui Qui est le Pain de Vie ne Se dépense jamais. A chaque Divine Liturgie, en rompant le Pain Sacré, qui a été changé au Précieux Corps de notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ, le prêtre dit: "Est rompu et partagé  l'Agneau de Dieu; rompu, mais non divisé; toujours mangé, mais

Mes chers frères et soeurs en Christ: rendons grâce au Christ notre Dieu pour tout ce qu!Il a fait pour nous, et pour ce Mystère de la Divine Communion Préparons-nous en esprit d'humilité et de repentir à recevoir souvent la Divine Communion âe Son Corps et Sang, et ainsi nous L:’aurons demeurant en nous, avec le Père et le Saint-Esprit, un Dieu, à Qui soit toute gloire, action de grâce et adoration, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles Amin.

 

NEUVIEME  DIMANCHE DE MATTHIEU (MATTH.   14:22-34)

Mes chers frères  et soeurs:

Aujourd'hui nous  avons entendu lire encore un miracle de  notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus Christ.   Dans  notre Sainte Eglise Orthodoxe,   l'Evangile de  ce dimanche pendant la Divine Liturgie est le récit de la marche du Seigneur sur les eaux.   Cet événement est raconté par les trois Evangelistes Matthieu,  Marc et Jean.  Dans  l'Eglise nous avons entendu ce récit selon Matthieu.

Notre Seigneur Jésus-Christ venait de multiplier les cinq pains  et les deux poissons,  et de nourrir ainsi une foule de  cinq mille hommes,   sans  compter les femmes  et les  enfants. A cause de  ce miracle,  la foule des  Juifs voulait Le faire roi, un roi national, pour les libérer de l'Empire Romain.  Ils ignoraient que Jésus-Christ  est le Roi de tous les cieux et de toute la terre,  non pas  seulement dâun peuple ou d'une nation. Ils pensaient que le Messie  attendu serait un roi comme les rois de ce monde.  Ils ignoraient que le Christ,  le Messie, serait le  Juste Qui  souffrirait pour les pécheurs,   qu'il  serait "l'Agneau de Dieu,  Qui ôte le  péché du monde.(Jean 1:29). Ils voulaient Le faire roi,  parce qu'ils  avaient mangé du pain en satiété, mais ils ne comprenaient pas  quand II leur enseigna sur le vrai Pain,  le Pain de  la Vie  éternelle,  qu'il allait donner plus tard,  dans le Mystère de  la Divine Communion de Son Corps et Son Sang,  dans la Divine Liturgie.

Pour éviter d'être institué roi par une révolution populaire,  et pour s'échapper à cette situation dangereuse, le Seigneur "obligea les Disciples à remonter dans la barque et à Le devancer de l'autre  côté."(Matth.14:22). Le miracle de la multi­plication des pains avait été accompli dans un lieu désert, au bord de la Mer de Galilée.   Apres les avoir envoyés,   "Il s'enfuit à nouveau dans la montagne,  tout seul (Jean 6:15), pour y prier Le  soir venu,   "la barque  se  trouvait déjà au milieu de  la mer, harcelée par les vagues, car le vent était contraire.(Matth. 14:24). La Mer de Galilée est en réalité un lac, et non pas un grand lac comme le Lac Tanganyika et les autres Grands Lacs d'Afrique. Mais quand un vent fort y souffle, il produit des vagues dans l'eau, ce qui le rend difficile de naviguer à la rame. Pour les petites barques, le vent et les vagues sont dangereux, parce qu'ils peuvent remplir la barque d'eau et la faire couler Les Disciples étaient donc au milieu du lac, parmi les vagues, avec un vent contraire Ils s'épuisaient à ramer.

"A la quatrième veille de la nuit, Jésus alla vers eux en marchant sur la mer,(Matth. 14:25). Les anciens Romains divisaient la nuit en quatre veilles; "à la quatrième veille de la nuit" veut dire donc environ trois heures avant le lever du soleil, vers trois heures après minuit. Le Seigneur alla vers Ses. Disciples "en marchant sur la mer." Ainsi II montra qu'il est Dieu, le Créateur de l'eau, de la terre de la mer et de toutes les choses. Il est physiquement impossible pour un être humain de marcher sur l'eau, sauf à l'aide de planches ou de bouées. C'est seulement le Créateur de l'eau Qui peut changer la nature de l'eau de sorte qu'il la rende capable de porter un corps humain entier, qui marche verticalement, sans aucune aide artificielle. Le fait que le Christ accomplit ce signe quand il y avait des vagues et un vent fort, souligne Son pouvoir divin.

"Quand ils Le virent Qui marchait sur la mer, Les Disciples furent troublés: 'C'est un fantôme, disaient ils, et pris de peur ils se mirent à crier."(Matth. 14:26). Ce qu'ils voyaient, c'était une chose incroyable. Ainsi ils pensaient que ce n'était pas un vrai corps humain qu'ils voyaient marcher sur leau, mais un fantôme, une apparition. "Mais aussitôt Jésus leur adressa ces mots: 'Rassurez-vous, c'est Moi, n'ayez pas peur.'(Matth. 14:27). Cest Moi." Ces mots suffisaient à rassurer les Disciples, et à les calmer. "C'est Moi." La connaissance que cétait Jésus, le Christ, le Seigneur, le Maître, Qui était avec eux, chassa toute leur peur et toute leur inquiétude. "C'est Moi. On peut également traduire les mots grecs comme: "Je Suis", une forme du Nom divin, révélé par le Seigneur à Moïse sur le Mont Sinaî: "Je suis Celui Qui Suis."(Exode 3:14). C'était Dieu Qui était avec eux, dans la Personne de Jésus. Il leur démontrait qu'il est égale­ment Dieu en marchant sur les vagues.

Mes chers frères et soeurs, quand nous nous trouvons au milieu des dangers, des afflictions ou des difficultés, nous pouvons crier au Seigneur de venir à notre aide. La méthode la plus simple de faire cela, c'est d'employer le Prière de Jésus, en répétant: "Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur." Voici une prière simple mais efficace, que des Saints de notre Eglise et des fidèles innombrables ont utilisée pendant les siècles. Nous devons employer cette prière avec foi en Dieu, mais aussi avec patience, en la répétant un grand nombre de fois. Et pendant la quatrième veille de la nuit, à l'heure où les dangers et les difficultés semblent être les plus grands, à l'heure où nous ne l'attendons pas, d'une manière inattendue, le Seigneur peut venir à nous, pour nous rassurer par Sa présence invisible, et pour nous aider.

La partie du récit qui suit, se trouve seulement dans la version de l’Evangéliste Matthieu. Après avoir été rassuré par les mots du Seigneur: "C'est Moi", l'Apôtre Pierre Lui répondit: "Seigneur, si c'est bien Toi, donne-moi l'ordre de venir à Toi sur les eaux.(Matth. 14:28). C'est Pierre qui était surtout le Disciple de la Poi. C'est Pierre qui était toujours le premier parmi les Disciples à montrer sa foi en Jésus, en cherchant à accomplir de grands exploits. C'est Pierre qui était le premier d'entre les Disciples à confesser que Jésus est "le Christ, le Pils du Dieu vivant."( Matth. 16:16). C’est pourquoi Pierre devint le chef des Apôtres après la Pentecôte dans lEglise primitive des premiers chapitres des Actes des Apôtres, en ce qui concerne la vie pratique de l'Eglise. Mais cette dignité de chef appartenut à Pierre personnellement, non pas à aucun de ses successeurs» De plus, cette dignité de chef ne le mettait pas au dessus des autres Apôtres en ce qui concerne leurs pouvoirs apostoliques. C'est à cause de leurs très grands exploits que nous appelons les deux Apôtres Pierre et Paul les deux "Sommets des Apôtres" dans notre Sainte Eglise Orthodoxe.

Ainsi ce fut Pierre l'homme de Foi, Pierre l'impulsif, qui voulut se promener sur la mer avec le Seigneur "'Viens!' dit Jésus. Et Pierre, descendant de la barque, se mit à marcher sur les eaux en venant vers Jésus."(Matth, 14:29). Par sa foi au Seigneur, Pierre, qui n'était qu'homme, commença à agir comme un être divin, aidé par la puissance divine du Dieu-homme Jésus-Christ.

Pierre, lui aussi, accomplit ce qui est impossible à l'homme, en marchant sur l'eau. Voici un avant-goût de la promesse du Seigneur, qu'il allait faire à Ses Apôtres après le Saint-Cène: Celui qui croit en Moi fera, lui aussi, les oeuvres que Je fais. Il en fera même de plus grandes, parce que Je vais au Père (Jean 14:12). Agissant en Christ, c'est-à-dire dans la Sainte Eglise, qui est Son Corps, et avec la vraie foi en Dieu, les hommes peuvent accomplir des actions divines. Dans l'Eglise, nous les hommes devenons  des fils adoptifs de Dieu, nous devenons aussi dieu par grâce

Mais quand Pierre marcha sur l'eau, il n'était encore qu'un Disciple. C'était avant la Pentecôte. Ainsi était-il encore imparfait. Il n'était pas encore en état d'accomplir de grands miracles. Ainsi, "voyant la violence du vent, il prit peur et, commençant à couler, il s'écria: 'Seigneur, sauve-moi!' Aussitôt Jésus tendit la main et le saisit, en lui disant: 'Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté?'(Matth.14:30-31). Pour accomplir de grands exploits en Dieu, il est nécessaire d'avoir foi en Lui. Il faut avoir foi pour commencer, mais il faut aussi maintenir cette foi en Dieu pour continuer l'exploit et pour l'achever. Avoir de grande foi au commencement, cela ne suffit pas. Il faut tenir la foi jusqu'à la fin.

Mes chers frères et soeurs en Christ, notre vie chrétienne est comme un voyage, un voyage sur la mer vers le Royaume des Cieux. Pendant ce voyage nous rencontrons beaucoup de tempêtes autour de nous. Parfois ces tempêtes viennent du monde, causées par des hommes; parfois elles sont causées par les démons, par l'intermédiaire des hommes ou des autres créatures, comme des animaux sauvages. Quand les difficultés de la vie chrétienne nous paraissent comme une tempête, qui menace de nous submerger, nous devons toujours nous souvenir que cette tempête des difficultés et des événements ne peut arriver sans la permission de Dieu. Dieu les laisse nous arriver, afin que nous gagnons une couronne plus splendide dans Son Royaume Ainsi il faut toujours avoir foi en Dieu, et quand nous sommes entourés par des difficultés, nous devons crier comme Pierre: "Seigneur, sauve-moi!11  et II viendra à notre aide.

A Dieu le Tout-Puissant, Celui Qui aime les hommes , le Père, le Fils et le Saint-Esprit, soit toute gloire et adoration, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles  Amin.

 

DIXIEME  DIMANCHE DE MATTHIEU (MATTH. 17:14-23)

Mes chers frères et soeurs en Christ:

Aujourd'hui nous allons considérer l'histoire de la guérison dun démoniaque épileptique par notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ Cette histoire est lue ce dimanche dans notre Eglise, la Sainte Eglise Orthodoxe, comme Evangile de la Divine Liturgie. Ce miracle est raconté par les trois Evangélistes Matthieu, Marc et Luc. Aujourd'hui on lit le récit de Matthieu, et le Quatrième Dimanche de Carême on lit le récit du même miracle par l'Evangéliste Marc. Ainsi nous l'entendons deux fois chaque année

Cet événement est arrivé après la Transfiguration . de notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ sur le Mont Thabor, devant les trois Disciples choisis: Pierre, Jacques et Jean. "Son visage resplendit comme le soleil, et Ses vêtements devinrent éblouissants comme la lumière"(Matth. 17:2). Il Se montra un peu à Ses Disciples comme II est en réalité, éclatant des Energies divines incréées. Il ne Se révéla qu'un peu, parce que les Disciples n'étaient pas encore en état de voir plus splendidement Sa gloire, sans être aveuglés et brûlés par les Energies divines Ainsi II laissa resplendir Son visage "comme le soleil", mais    pas plus que le soleil. En réalité, le visage de Jésus-Christ est mille fois plus éclatant que le soleil.

Après la Transfiguration, le Seigneur descendit de la montagne avec les trois Disciples. C'était le lendemain de la Transfiguration, comme l'Evangéliste Luc nous raconte. "En rejoignant les Disciples, ils virent une foule nombreuse qui les entourait et des scribes qui discutaient avec eux.(Marc9:14). Quand le Christ et les trois Disciples qui furent présents à Sa Transfiguration rejoignèrent les autres Disciples, qu'ils avaient laissés au bas du Mont Thabor, ils les trouvèrent au milieu d'une grande foule, en discutant avec des scribes, c'est-à-dire des légistes juifs, des experts dans la Loi de Moïse «Et II leur demanda: 'De quoi discutez-vous avec eux? (Marc 9:16). Etant Dieu, notre Seigneur. Jésus-Christ savait déjà ce que les autres Disciples faisaient, et II connaissait déjà la raison pourquoi ils discutaient avec les légistes. Mais II voulut qu'ils le disent eux-mêmes. Dieu agit très souvent de cette façon. Bien qu'il connaisse toutes nos actions, toutes nos paroles et toutes nos pensées, mieux que nous les connaissons nous-mêmes, Il veut que nous les Lui disons. Quand nous nous confessons à Dieu de nos péchés devant un prêtre, dans le Sacement du Repentir, nous ne disons rien au Seigneur qu'il ne connaît pas déjà. Lui, Il sait très bien si nous nous confessons de tous nos péchés, et aussi si nous nous en confessons d'une manière juste, en reconnaissant notre propre responsabilité et culpabilité. Mais II veut que nous nous en confessons nous-mêmes.

Ce ne fut pas un des Disciples qui Lui répondit Ce fut "quelqu'un de la foule"(Marc 9:17), comme nous dit l'Evangéliste Marc. Mais ce ne fut pas n'importe qui dans la foule. Ce fut l'homme lui-même qui avait fourni la cause de la discussion» Il dit au Christ: "Maître, je T'ai amené mon fils, qui a un esprit muet. Quand il s'empare de lui, il le projette à terre il écume, grince des dents et devient raide. Et j'ai demandé à Tes Disciples de l'expulser, et ils n'en ont pas été capables."(Marc 9:17-18). Le fils de cet homme était épileptique. Il avait une maladie de l'esprit avec les symptômes que son père décrivait. Ces symptômes étaient ceux d'un démoniaque, de quelqu'un possédé par un démon qui voulait sa destruction. Nous pouvons sentir une grande sympathie pour ce pauvre père. Quel chagrin avait-il, de voir son fils possédé par un tel démon!

Mais le Seigneur ne montra pas de sympathie pour cet homme. Au contraire II lui reprocha, et à Ses Disciples aussi, leur manque de foi. S'ils avaient de vraie foi en Lui, ils auraient déjà expulsé le démon du garçon. Il leur dit: ."Engeance incrédule, jusquès à quand serai-Je parmi vous? Jusques à quand devrai-Je vous supporter? Amenez-le Moi."(Marc 9:19). Mes chers auditeurs, je me demande, combien de fois le Seigneur dit-Il cela à notre sujet? "Engeance incrédule, jusqu'à quand devrai-Je vous supporter?" Car nous, nous sommes aussi une génération incrédule, plus incrédule même que les Juifs de cette époque-là.

Mais le Christ, même en reprochant aux hommes leur incrédulité, montre en même temps Son amour pour nous tous. Il donna l'ordre de Lui amener le garçon èpileptique. Et ils le Lui amenèrent. Sitôt qu'il vit Jésus, l'esprit secoua violemment l'enfant, qui tomba à terre et il s'y roulait en écumant"(Marc 9:20). En face du Dieu-homme Jésus-Christ, les démons font toujours des manifestations violentes. Ils connaissent leur propre impuissance devant Lui, mais ils veulent paraître encore aux hommes comme s'ils étaient puissants.

Le Seigneur ni ne s'inquiéta ni ne se hâta. Il n'agit pas tout de suite, parce que ce n'était pas nécessaire. Au lieu d'agir, Il demanda plus de détails au père. Il lui demanda: "Combien de temps y a-t-il que cela lui arrive?" (Marc 9:21).Le Seigneur Jésus-Christ n'ignorait pas cela, parce qu'il est Dieu et II connaît tout. Mais II voulait que tout le monde apprît l'histoire de ce malade par la bouche du père de l'èpileptique. Le père Lui répondit: "Depuis son enfance; et souvent il l'a jeté soit dans le feu, soit dans l'eau pour le faire périr. Mais si Tu peux quelquechose, viens à notre aide, par pitié pour nous."(Marc 9:21-22). Le père finit par un cri d'angoisse, presque de dés­espoir. Il avait entendu parler de Jésus de Nazareth comme un grand guérisseur et thaumaturge, mais il ne comprenait pas encore que cet homme Jésus est Dieu en personne. Il doutait si ce grand guérisseur pouvait guérir même un cas aussi grave d'épilepsie. Ainsi il prononça les mots hésitants: "si Tu peux."

Le Seigneur répondit: "Si tu peux croire. Tout est possible à celui qui croit."(Marc 9:23).    Il demande toujours foi en Lui comme en Dieu de la part de ceux pour lesquels II fait des . miracles. La signification des mots du Seigneur est, qu'il pourrait aider le père, s'il croyait vraiment en Lui.

"Aussitôt le père de l'enfant s'écria: 'Je crois! Viens en aide à mon peu de foi!(Marc 9:24). Il croyait un peu, sans quoi il n'aurait pas amené son enfant à Jésus pour être guéri. Mais sa foi était pauvre. Après le reproche du Christ, il . était conscient de son manque de foi; il était conscient de plus que c'était son manque de foi qui empêchait la guérison de son enfant. Mes chers frères et soeurs, notre foi aussi je crois viens en alue a mon peu de foi. "

"Jésus, voyant les gens qui affluaient, menaça l'esprit impur en lui disant: 'Esprit muet et sourd, Je te l'ordonne, sors de lui et n'y rentre plus.  Le Seigneur, voyant la foule qui affluaient, décida que le moment était arrivé pour guérir l'enfant. Il ne le fit pas parce qu'il était pressé par la foule. Dieu n'agit pas ainsi. Dieu ne se hâte jamais. Il ne Se laisse pas être influencé, même par une foule. Dieu sait toujours exactement à quel moment il faut agir. Ici, Il agit au moment qui fut le plus plus propice, tant pour l'enfant que pour son père, et aussi pour les Disciples: et pour la foule qui regardait. Ainsi "le démon sortit de lenfant, qui de ce moment fut guéri."

Les Disciples voulaient savoir, pourquoi ils nf avaient pu guérir l'enfant eux-mêmes, comme ils avaient déjà guéri d'autres démoniaques. Ils s'approchèrent du Christ en particulier et Lui demandèrent: "Pourquoi nous autres n'avons-nous pu l'expulser?" Le Seigneur leur en donna deux raisons: "Parce que vous avez peu de foi", leur dit-Il. En reprochant aux Juifs comme une "engeance incrédule", Il avait inclu Ses Disciples dans ce reproche. Mais il y avait une autre raison. Il leur répondit aussi: "Cette espèce-là ne peut sortir que par la prière et le jeûne." Il y a beaucoup de démons qui ne sortent que par la prière et le jeûne. Il y a beaucoup ..'. d'autres maladies de l'âma qui ne se guérissent que par la prière et le jeûne. Tous les deux sont nécessaires, tant le jeûne que la prière. Employés ensemble, ils constituent un remède très efficace pour les maladies de l'âme. Les carêmes de notre Sainte Eglise Orthodoxe, surtout le Grand Carême avant le Pâques, sont de grandes opp8rtunités-pour la guérison des maladies de notre âme, pour vaincre les désirs forts de notre chair, et pour guérir les blessures causées par nos péchés. Ainsi notre âme peut être guérie: par la prière et de Dieu la Puissance divine, qui peut guérir toute chose.

A notre Dieu: le" Père, le Fils et le Saint-Esprit, soit toute gloire et puissance, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.  Amin.

 

ONZIEME     DIMANCHE    DE    MATTHIEU (MATTH. 18:23-35)

Mes chers frères et soeurs en Christ:

Aujourd'hui nous allons considérer une parabole de notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ: la Parabole du Débiteur impitoyable. C'est cette parabole que nous avons entendue lire ce dimanche comme Evangile dans la Divine Liturgie dans notre Eglise, la Sainte Eglise Orthodoxe.

L'occasion de cette parabole fut une question posée par le Disciple Pierre: "Seigneur,, combien de fois devrai-je pardonner les offenses que me fera mon frère? Irai-je jusqu'à sept fois?( Matth. 18:21). C'était une question très humaine. Quand quelqu'un pèche souvent contre nous, ou quand quelqu'unnous ennuie souvent, il nous semble que lui pardonner sept fois montre beaucoup de patience de notre part. Certes, le Seigneur Lui-même avait dit à une autre reprise: "Si ton frère vient à pécher, réprimande-le et, s'il se repent, remets-lui. Et si sept fois le jour il pèche contre toi et que sept fois il  revienne à toi, en disant: f Je me repens', tu lui pardonneras.(Luc 17:3-4). Mais même sept fois par jour ne suffit pas pour le vrai Chrétien. A la question de Pierre, le Christ répondit: "Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à soixant-dix fois sept fois (Matth. 18:22), c'est-à-dire jusqu'à un nombre incalculable de fois.

Ensuite le Seigneur expliqua ceci par une parabole, celle du Débiteur impitoyable, que nous avons entendue lire dans l'Eglise aujourd'hui. Il commença: "A ce propos, il en va du Royaume des Cieux comme d'un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs."  Qui est ce roi? C'est Dieu. Qui sont Ses serviteurs?(Matth. 18:23). e sont nous-mêmes; c'est toute l'humanité. Et quelles comptes le Roi voulut-Il régler? Ce sont les comptes de nos péchés qui font de nous des débiteurs envers Dieu. Nous sommes comme des débiteurs qui doivent donner à Dieu de la satisfaction pour tous leurs péchés contre Lui employait des talents d'or. Ainsi une dette de dix mille talents était égale à environ quatre cent mille kilogrammes dor. Une telle somme d'argent est équivalent à des milliards de Zaïres aujourd'hui, même à des milliards de dollars. Cétait une dette qui ne pouvait pas être payée. Il en est de même avec nos péchés contre Dieu. Ils nous devienne une dette qui ne peut se payer. Les dettes des hommes envers Dieu ne peuvent être affranchies que par ce qui est au delà de tout prix, le Sang Précieux de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.

"Cet homme n'ayant pas de quoi rendre, le Maître donna l'ordre de le vendre, avec sa femme, ses enfants, et tous ses biens, et d'acquitter ainsi la dette. Le serviteur alors se jeta à Ses pieds et il s'y tenait prosterné en disant: Consens-moi un délai, et je Te rendrai tout.' Apitoyé, le Maître de ce serviteur le relâcha et lui fit remise de sa dette. Vendre le serviteur, cela veut dire ici le livrer aux anges, pour le punir après sa mort par les tourments, à commencer par ceux de l'ïïadès, finalement par ceux des Enfers. Le serviteur demanda au Maître d'attendre quelque temps, en Lui promettant de rendre tout. Il se trompait. Il ne pourrait jamais rendre toute la dette, même s'il vivait encore mille années. Mais le Maître eu pitié de lui et lui remit sa dette. Dieu fait de même pour nous, si nous nous repentons de nos péchés. Dieu veut nous pardonner nos dettes si grandes et inestimables, si nous le Lui demandons avec du repentir.

Mais après avoir été pardonné d'une si grande dette, qu'est-ce que ce serviteur fit? "Il rencontra un de ses com­pagnons, qui lui devait cent deniers; il le prit à la. gorge et le serrait jusqu'à l'étrangler, en lui disant: 'Rends tout ce que tu dois." Or, le denier était une pièce de monnaie en argent, de circulation commun». Souvenons-nous que dans une autre parabole du Seigneur, le propriétaire d'une vigne donna un denier à ceux qui travaillèrent une journée dans mais ne pas trop grand de sorte qu'elle ne pût pas se payer. En tout cas, entre les deux dettes, celle de dix mille talents et celle de cent deniers, il n'y a pas de comparaison. Il en est de même avec nos péchés. Les péchés d'autrui à notre égard nous semblent souvent très graves; mais ils ne sont rien en comparaison avec nos péchés contre Dieu.

Le compagnon du serviteur était naturellement un autre être humain, n'importe   . lequel. Qu'est-ce qu'il fit? Il "se jeta à ses pieds et il le suppliait en disant: 'Consens ­moi un délai, et je te rendrai. (Matth. 18:29).  II fit le même que le serviteur avait fait devant'le Maître, en employant les mêmes mots. Mais il y avait une différence. S'il avait un délai assez long, le compagnon pourrait rendre la dette. Mais est-ce que le serviteur pardonna à son compagnon? Non! "Au contraire, il s'en alla le faire jeter en prison, en attendant qu'il eût remboursé son dû.(Matth. 18:30). Quand nous ne pardonnons pas les péchés de nos compagnons contre nous, c'est comme si nous les envoyons en prison, pour y être punis.

Qu’ est-ce que fit le Maître de ce serviteur ingrat et impitoyable? Il "le fit venir et lui dit: 'Serviteur méchant, toute cette somme que tu Me devais, Je t'en ai fait remise,, parce que tu M'as supplié; ne devais-tu pas, toi aussi, avoir pitié de ton compagnon comme Moi J'ai eu pitié de toi?' Et dans Son courroux son Maître le livra aux tortionnaires, en attendant qu'il eût remboursé tout son dû."(Matth. 18:32-34). C'est-à-dire, le Maître livra le serviteur impitoyable aux tourments des Enfers, parce qu'il n'avait pas pardonné à son compagnon.

Après avoir raconté cette parabole, le Christ finit par donner un avis à tous: "C'est ainsi que vous traitera auasi Mon Père céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du coeur." (Matth. 18:35).

Mes chers frères et soeurs, cette parabole doît nous procurer une sainte crainte. Nous y voyons que le pardon.de nos péchés que nous recevons de Dieu est conditionnel. Le pardon de Dieu ne sera effectif pour nous que si nous pardonnons à notre tour à nos compagnons les péchés qu'ils ont commis contre nous. Mais si nous ne pardonnons pas à nos compagnons, Dieu nous rappelera le pardon qu'il nous a donné, et II nous traitera comme coupables de nos péchés contre Lui. et à nos confrères de travail; nous devons aussi pardonner aux étrangers, et même à nos ennemis, leurs péchés qu'ils " commettent contre nous.

Mais chers frères et soeurs en Christ, rappelons-nous les mots dans l'Oraison Dominicale, le "Notre Père": "Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés." En demandant ainsi à Dieu, nous Lui prions de nous pardonner seulement si nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. Si nous ne pardonnons pas à autrui, c'est en effet que nous demandons à Dieu de ne pas nous pardonner nos péchés contre Lui.

Il y avait une fois deux amis: Saprikios, un prêtre, et Nikiphore, un laïque. Mais le diable changea l'amitié de Saprikios en haine. Nikiphore, qui était un homme très vertueux, demanda de nombreuses fois à Saprikios de lui pardonner, mais celui-ci refusait toujours. Alors la persécution contre les Chrétiens recommença, et les idolâtres prirent le prêtre Saprikios. Ils le soumirent à des tortures variées, afin de le faire nier sa foi, mais Saprikios les supporta courageusement toutes.   Nikiphore, qui était présent à ses supplices, implorait à plusieures reprises le martyr de lui pardonner et de le bénir, mais Saprikios refusait encore. Enfin les idolâtres, ayant compris qu'ils s'arriveraient à rien contre Saprikios par les tortures, donnèrent l'ordre le le décapiter. Tandis que Saprikios attendait son exécution, Nikiphore alla le voir en prison, baisa ses blessures et, se prosternant devant lui, implora avec des larmes Saprikios de lui pardonner. Saprikios refusa encore, même à cette dernière opportunité. Ensuite la grâce de Dieu l'abandonna. Quand il fut emmené pour être exécuté, il fut rempli de peur. Il renia le Christ et se dit? prêt à offrir des sacrifices aux idoles. Nikiphore, qui était présent, fut rempli de chagrin à cette chute. Il implora Saprikios de reprendre courage, de confesser encore en cette vie.

Nikiphore se confessa Chrétien, et demanda de mourir au lieu de Saprikios. Il fut décapité tout de suite. Ainsi le Saint Martyr Nikiphore gagna lui-même la couronne du martyre, facilement, dans un bref espace du temps, sans être soumis aux supplices; tandis que Saprikios, qui ne voulait pas pardonner, ne gagna rien des tortures qu'il avait supportées pour le nom du Christ. Le Saint Martyr Nikiphore est commémoré dans notre Sainte Eglise Orthodoxe chaque année, le 9 février.

Ainsi, mes chers frères et soeurs en Christ, pardonnons toujours à autrui, afin que,nous soyons pardonnes nous-mêmes par Dieu: le Père, le Fils et le Saint-Esprit,  à Qui soit toute gloire et adoration, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amin.

 

DOUZIEME DIMANCHE DE MATTHIEU (MATTH. 19:16-26)

Mes chers frères et soeurs en Christ:

Aujourd'hui dans notre Eglise, la Sainte Eglise Orthodoxe, nous avons entendu 1!épisode du Jeune Homme Riche comme Evangile pendant la Divine Liturgie,

Un jeune homme riche s'approcha de notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ, en Lui demandant: "Maître, que dois-je faire de bon pour posséder la vie éternelle? »  Le Seigneur lui répondit: "Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements, et II lui cita quelques-uns d’ entre les Dix Commandements de l'Ancien Testament, et le commandement sommaire qui se trouve dans le Livre du Lévitique: Tu aimeras ton prochain comme toi-même."-'' Le Jeune Homme Riche connaissait déjà ces commandements, et il les observait. Mais il sentait qu'il lui manquait encore quelquechose. Il dit à Jésus: "Tout cela, je l'ai gardé; que me manque-t-il encore?"  Le Seigneur lui répondit: "Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes; donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor aux cieux; puis viens, suis-Moi." Voici la perfection chrétienne: aimer Dieu de telle sorte que nous soyons prêts à abandonner tout ce que nous avons et tout ce que nous connaissons: nos biens, notre famille, notre patrie, notre métier; et que nous soyons prêts à suivre Dieu, en Le considérant comme plus désirable que n'importe quelle chose de cette vie.

Mes chers frères et soeurs en Christ, vers la fin du troisième siècle après le Christ il y avait un jeune homme en Egypte, qui entendit ce passage de l'Evangile lu dans l'Eglise, Ce jeune homme égyptien, qui s'appelait Antoine, fut si inspiré et ému par cette parole du Seigneur Jésus-Christ, qu'il vendit toutes ses possessions, il distribua tout son argent aux pauvres, et il s'en alla pour vivre tout seul dans les déserts d'Egypte, cherchant à vivre seulement avec Dieu et pour Dieu. Il demeura renommé, et ainsi il attirait des disciples, qui venaient de­venir moines eux aussi dans les déserts d'Egypte, sous sa direction. Bien qu'il ne fût pas un homme instruit, il acquit  une grande sagesse, donnée par Dieu, de sorte que même des philosophes venaient le consulter. Cet homme, Saint Antoine le Grand, est commémoré par la Sainte Eglise Orthodoxe chaque année, le 17 janvier. Bien qu'il y eût d'autres moines avant lui, Saint Antoine est honoré comme le Père par excellence du monachisme chrétien, parce que le grand mouvement monastique a commencé avec lui.

Suivant l’exemple de Saint Antoine, des milliers d'hommes allèrent dans les déserts  d'Egypte pour y devenir moines. Ils venaient de toutes les parties de l'Empire Romain. Après ce grand fleurissement au quatrième siècle en Egypte, le monachisme se répandit dans d'autres pays: au Mont Sacré du Sinai, en Palestine, en Syrie et en Mésopotamie (qui maintenant s'appelle Irak), en Asie Mineure (qui de nos jours s'appelle la Turquie), en Grèce et en Europe occidentale. Dans les siècles qui suivirent, le monachisme se répandit dans tous les pays qui acceptèrent la Foi chrétienne Orthodoxe.

En Grèce il y a une presqu'île consacrée au monachisme, celle du Mont Athos. En cette presqu'île, qui est considérée comme possession spéciale de la Sainte Vierge Marie, la Mère-de-Dieu, ; environ 1500 moines vivent en vingt monastères et dans de petites maisons nombreuses, appelées des "cellules » ou des "cabanes". L'entrée des femmes dans cette presqu'île est interdite. Le Mont Athos est maintenant le centre le plus important du monachisme Orthodoxe.

Les femmes ont aussi leur place dans la vie monastique dès le commencement. De nos jours il y a beaucoup de monastères féminins en Grèce, en Serbie et en Roumanie.

Qu'est-ce que le monachisme? L'état monastique -disons plutôt, la vie monastique est caractérisé en générale par trois choses: la virginité, la non-possession, et l'obéissance.

Aux yeux du peuple, la Caractéristique la. plus remarquable du moine est qu'il renonce au mariage. Il faut bien comprendre, qu'il ne le fait pas parce qufil regarde le mariage comme une mauvaise chose. Au contraire! Dans notre Sainte Eglise Orthodoxe, le mariage est considéré comme un Mystère très Saint.

Dans nulle autre église le mariage n'est aussi beau et important que chez nous les Orthodoxes. C'est seulement dans notre Eglise que les époux sont couronnés pendant l'office du mariage. Mais, bien que le mariage soit une chose sainte et vénérable, la virginité dans l'état monastique est encore plus sainte et vénérable. Le mariage est une institution de ce monde. Après la fin du monde, le mariage disparaîtra. Mais dans le monde qui viendra, dans les cieux, tous vivront dans la virginité comme les Saints Anges. C'est ce que notre Seigneur Jésus-Christ nous enseigne dans l'Evangile, dans Sa réponse aux Sadduceens. Or, les Sadduceens étaient une secte juive qui ne croyait pas en la résurrection commune des morts. Des Sadduceens posèrent une question au Seigneur, en Lui racontant l'histoire d'une femme qui avait été mariée à sept hommes; ils demandèrent duquel des sept serait-elle la femme à la résurrection des morts. Le Christ leur répondit: "A la résurrection, en effet, on ne prend ni femme, ni mari, mais on est comme des anges dans le ciel,"(Matth. 22:30).  La virginité consacrée est ainsi une imitation de la vie des Anges et un avant-goût du monde à venir.

De plus, comme l'Apôtre Paul écrit dans sa Première Epitre aux Corinthiens: "L'homme qui n'est pas marié a souci des affaires du Seigneur, des moyens de plaire au Seigneur. Celui qui est marié a souci des affaires du monde, des moyens de plaire à sa femme; et le voilà partagé. De même la femme sans mari, comme la jeune fille, a souci des affaires du Seigneur; elle cherche à être sainte de corps et d'esprit. Celle qui s'est mariée a souci des affaires du monde, des moyens de plaire à son mari." (1 Cor. 7:32-34).

Par le mot: "virginité", nous comprenons ici un état de l'esprit plus qu'un état physique du corps. Des’hommes et des femmes veufs ou mariés peuvent eux aussi devenir moines; ainsi ils achèvent leur vie dans la virginité. La virginité n'est pas une chose négative; elle ne consiste pas à seulement rester célibataire. Non! la virginité est quelquechose de positif, c'est une consécration à Dieu.

La deuxième caractéristique de la vie monastique est la non-possession. Celle-ci n'est pas la même que la pauvreté. Bien sûr, un degré de pauvreté y est inclus, parce que le moine renonce à toute chose superflue; il se contente des choses nécessaires pour la vie.  Ainsi il peux chercner exclusivement les affaira du Seigneur.

La non-possession veut dire aussi que les moines possèdent tous leurs biens en commun. Nul ne peut dire que quelquechose est "la mienne"; toute chose appartient au monastère ou à la fraternité dans son ensemble. C'est comme la vie traditionelle de la campagne, chez nous les Africains.

Mais en disant que rien n'est sien, le moine renonce aussi à sa propre volonté. Il vit dans l'obéissance totale: surtout dans l'obéissance à son père spirituel ou à son supérieur, mais aussi dans l'obéissance à toute la communauté monastique à laquelle il appartient. Il imite ainsi le Seigneur Jésus-Christ, Qui dit: "Je suis descendu du ciel pour faire non pas Ma volonté, mais la volonté de Celui Qui M'a envoyé." De plus, comme l'Apôtre Paul écrit,aux Philippiens: "Ayez entre vous les mêmes sentiments qui furent dans le Christ Jésus: Lui, de condition divine, ne retint pas jalousement le rang qui L'égalait à Dieu. Mais II S'anéantit Lui-même, prenant condition d'esclave, et devenant semblable aux hommes. S'étant comporté comme un homme, Il S'humilia plus encore, obéissant jusqu'à la mort, et à la mort sur une croix!"  "Obéissant jusqu'à la mort": c'est cela que promet le moine à sa profession monastique.

Celui qui veut devenir moine, est sousmis à une période d'épreuve, d’ordinaire au moins de trois années, pour vérifier sa vocation monastique et sa compatibilité à la fraternité où il veut devenir moine. Pendant cette période il est appelé "novice". Si à la fin de son noviciat il veut encore devenir moine, et si la fraternité le considère comme acceptable, il fait sa profession monastique. Il fait alors voeux: premièrement, de renoncer au monde et à ce qui s'y trouve; deuxièmement, de rester dans le monastère, ainsi que dans l'ascèse (c'est-à-dire la vie de jeûne, de vigile et de la prière); troisièmement, d'observer jusqu'à la mort l'obéissance  la vie monastique pour le royaume des cieux; et cinquièmement, de se garder dans la virginité, la tempérance et la piété. Ces voeux sont permanents, pour toute la vie Ainsi un homme marié peut devenir moine, mais un moine ne peut jamais se marier.

Ensuite, après ces voeux, on coupe les cheveux du nouveau-moine en forme d'une croix. Ses cheveux coupés sont gardés au-dessous de la Sainte Table dans le Sanctuaire, comme signe et sacrement de l'offrande de soi-même. En même temps il reçoit un nouveau nom, et ensuite il est vêtu avec les vêtements monastiques, dont le îplus important est une sorte de tablier, porté sur la poitrine, brodé avec une croix et des lettres grecques Ceci est appelé le "skhima" ou le "schème » du moine. Il est aussi nommé l'habit angélique". Ceux qui le portent, sont appelés des moines "mégaloschèmes", ou des moines "du grand habit ». Il y a aussi un petit schème, qui constitue une concession pour les moines qui vivent et travaillent dans le monde, surtout pour des moines qui sont prêtres. Les moines du-npetit habit », ou les moines "microschèmes", ne font pas le premier voeu de renoncer au monde .J

Mais sauf cette exception, le monachisme Orthodoxe a toujours cherché les endroits moins habités ou mêmes inhabités, comme les grands déserts de sable en Afrique du Nord et en Asie, dans les forêts ou dans les montagnes. La vocation du moine est de se séparer du monde pour consacrer sa vie à Dieu. Il vil? une vie dirigée entièrement vers Dieu, en Le louant dans les offices et en Le priant dans la solitude. Son travail est surtout la prière: la prière pour soi-même, pour toute l'Eglise, pour le monde entier, et pour toute l'humanité, vivante et morte. Voici pourquoi le monachisme Orthodoxe est moins apparent que le monachisme catholique romain; mais il est un monachisme plus traditionnel et plus intense.

Mes chers frères et soeurs en Christ, prions le Seigneur qu'il appelle aussi des Zaïrois, hommes et femmes, à se consacrer à Lui dans la vie monastique.

A notre Dieu, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, soit toute gloire, louange et adoration, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.  Amin.

 

TREIZIEME  DIMANCHE  JE MATTHIEU (MATTH. 21:33-42)

 Mes chers frères et soeurs en Christ:

Ce dimanche nous allons considérer une parabole prononcée par notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ, celle des Vignerons Homicides. C'est cette histoire qui a été lue aujourd'hui dans notre Eglise, la Sainte Eglise Orthodoxe, comme Evangile pendant la Divine Liturgie.

Le Seigneur prononça cette parabole pendant les derniers jours avant Sa Passion et Sa Crucifixion. Il la raconta dans le Temple à Jérusalem, en présence des grands prêtres, des anciens du peuple juif et des Pharisiens, qui étaient Ses ennemis et qui voulaient Le faire mourir. Cette parabole était surtout dirigée contre eux.

Le Christ commença ainsi: « Un homme était propriétaire, et il planta une vigne; il l'entoura d'une clôture, y creusa un pressoir et y bâtit une tou\; puis il la loua à des vignerons et partit pour l'étranger.(Matth. 21:33). Qui -est "l'homme propriétaire" dans cette parabole? C'est Dieu, Qui est le Créateur et le vrai Propriétaire de tout l'Univers, et de toute chose qui s'y trouve. Comme le Roi et Prophète David a écrit dans le 23ième Psaume: "La terre est au Seigneur, et tout ce qu'elle contient." (Psaume 23(24):1 et 1 Cor. 10:26).

Le Propriétaire planta une vigne. Mes chers auditeurs, la plupart d'entre vous n'avez jamais vu de vigne. C'est une plante assez cultivée dans les pays autour de la Mer Méditerranée et dans beaucoup d'autres pays du monde. Une vigne n'est pas un arbre ferme, qui se tient debout. Elle est une espèce de plante grimpante, comme nous en connaissons beaucoup dans les pays tropicaux, comme le nôtre. Elle a une tige, jointe aux radices, mais de cette tige il y a beaucoup de branches, qui sont de longues vrilles qui s'étendent horizontalement et qui grimpent verticalement. De ces vrilles pendent les fruits de figure du peuple d'Israël. Sortant d'une tige, le Patriarche Jacob, il s'étendit d'abord en 12 branches (les douze tribus) et ensuite en d'autres branches nombreuses (les familles) Mais toute la vigne était jointe à la tige et aux radices; de même tout le peuple d'Israël était joint au Seigneur par l'Alliance. Dans le 79ième Psaume, la nation d'Israël est décrite comme une vigne: "D'Egypte Tu as transporté une vigne, Tu as chassé les nations et Tu l'as plantée. Tu as été un guide devant elle sur le chemin; Tu as planté ses racines, et elle a rempli la terre. De plus, quand le Prophète Isaîe voulut montrer aux Juifs leur situation pécheresse et stérile,il employa l'image d'une vigne qui ne produisit pas de bons raisins: "Que je chante a mon ami le chant de sea- mon ami pour sa vigne ... Il en espérait des raisins, mais elle lui donna de verjus. ... Eh bien! la vigne du Seigneur des Armées, c'est la maison d'Israël, et les gens de Juda en sont le plant choisi." ' Le Christ a employé cette même figure dans le Nouveau Testament, comme une figure de Son Eglise: "Je suis le Vrai Cep, et Mon Père est le Vigneron. ... Je suis le Cep; vous êtes les sarments. Qui demeure en

Moi, comme Moi en lui, porte beaucoup de fruit; car hors de Moi vous ne pouvez rien faire.  Les branches de la vigne, les sarments du cep, restent en vie tant qu'ils soient joints au cep. Toute la plante est animée par la sève qui y coule, comme un corps par le sang. Le jus des raisins est même appelé leur sang. Ainsi ce n'était pas par hasard que notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ a employé du vin comme moyen pour nous faire participer à Son Sang dans le Mystère de la Divine Com­munion, . dans lequel le Vin est changé d'une manière inexplicable en Sang du Christ, tout en restant encore vraiment Vin.

"Il la loua à des vignerons." Qui étaient les vignerons dans la Parabole, auxquels la vigne était louée par Dieu? C'étaient les chefs du peuple d'Israël: d'abord les juges, ensuite les rois, et finalement les grands prêtres.

Propriétaire envoya Ses serviteurs. C'est-à-dire, Dieu envoya Ses serviteurs les Prophètes, Il les envoya pour percevoir les fruits de la vigne, qui Lui revenaient comme Propriétaire. Quels sont ces fruits? Ce sont les fruits de l'obéissance à Dieu par l'observation de Ses commandements et la pratique de bonnes actions. Ce sont aussi les fruits de l'adoration qui est due à Dieu. Mais qu'ont fait les vignerons? Ils "se saisirent de Ses serviteurs, battirent l'un, tuèrent l'autre, et lapidèrent un troisième. De nouveau, Il envoya d'autres serviteurs, plus nombreux que les premiers, et ils les traitèrent de même."(Matth.21:35-36). Dieu envoya Ses serviteurs les Prophètes à Son peuple Israël, mais il ne les écoutait pas. Surtout les chefs du peuple ne voulaient pas écouter les Prophètes, et ils essayaient de les faire taire. Ils menacèrent les uns, comme Amos. Amasias, le prêtre de Béthel, lui dit: "Va-t-en d'ici, voyant;; fuis au pays de Juda; mange là ton pain et fais-y le prophète. Mais à Béthel cesse de pro-phétiser; car c'est un sanctuaire royal, un temple du royaume."(Amos 7:12-13). On disait que Béthel était un sanctuaire de Dieu. Mais on ne voulait pas y écouter les vraies paroles de Dieu. On ne voulait qu'entendre ce qui plaisait au roi. Des autres Prophètes, comme Jérémie, furent mis en prison. Les dignitaires, "furieux contre Jérémie, le frappèrent et le mirent au cachot, au domicile de Yehonatân, le secrétaire, qu'on avait transformé en prison. Ainsi Jérémie fut mis dans un souterrain voûté. Et il y resta longtemps.(Jér. 44(37):15-16). Des autres Prophètes furent tués. Le Prophète Isaîe fut scié en deux pendant la règne du roi idolâtre de Judée Manassé. Un cas semblable est celui du Prophète Zacîiarie, le fils du prêtre 'Yehoyada, qui "se tint debout devant le peuple et dit: 'Ainsi parle Dieu. Pourquoi transgressez-vous les com­mandements de Seigneur sans aboutir à rien? Parce que vous avez abandonné le Seigneur, Il vous abandonne. ' Ils se liguèrent alors contre lui et sur l'ordre du roi Joas le lapidèrent sur le parvis du Temple du Seigneur."(2 Chroniques 24:20-21).

Leur envoyer Ses Prophètes, c'était une grande honneur que Dieu faisait au peuple Israël. Mais le peuple d'Israël, suttout les rois et les aristocrates, ne les acceptaient pas, et ils leur faisaient violence.

Qu'est-ce que le Propriétaire de la vigne fit alors? "Finalement, Il leur envoya Son Fils, en Se disant: 'Ils auront des égards pour Mon Fils.(Matth. 21:37). Dieu envoya Son Fils. C'était encore une dernière opportunité pour les Juifs. Même s'ils    n'avaient pas accepté les Prophètes, peut-être ils accepteraient le Fils de Dieu, Qui. vint en les enseignant "en homme qui a autorité, et non pas comme leurs scribes"(Matth.7:29) , et Qui fit parmi eux "des oeuvres que nul autre n'a faites.(Jean 15:24). Mais est-ce que les vignerons acceptèrent le Fils du Propriétaire? Non! "En voyant le Fils, ils se dirent pardevers eux: 'Voici l'Héritier: allons-y! tuons-Le, que nous ayons Son héritage.1 Et, Le saisissant, ils Le jetèrent hors de la vigne et Le tuèrent."(Matth. 21:38-39). Les grands prêtres et les autres chefs du peuple juif enviaient  Jésus-Christ, et ils voulaient Le tuer. En prononçant cette parabole, quelques jours avant Sa Passion, le Seigneur prophétisait Sa propre mort de la main des grands prêtres et des chefs des Juifs.

Après avoir raconté cette parabole, le Christ demanda à Ses auditeurs; "'Lors donc que reviendra le Maître de la vigne, que fera-t-Il à ces vignerons-là?' Ils Lui répondirent: 'Il fera misérablement périr ces misérables, et II louera la vigne à d'autres vignerons, qui en livreront les fruits en temps voulu.'(Matth. 21:40-41). Voici ce que Dieu fit au peuple juif. Même après leur meurtre  de Son Fils sur la Croix, Il leur donna encore une dernière chance pour se repentir, par la prédication des Saints Apôtres. Comme l'Apôtre Jacques le Frère-du-Seigneur, le premier Patriarche de Jérusalem, dit à l'Apôtre Paul: "Tu vois, frère, combien de milliers de Juifs ont embrassé la Foi (Actes:21:20).  Mais ces Chrétiens juifs n'étaient qu'une petite fraction du peuple juif, et ils étaient persécutés par les autres Juifs. Enfin, après le meurtre de Saint Jacques le Frère-du-Seigneur par les Juifs, Dieu laissa venir le général romain Tite, fils de l'Empereur Vespasien, en l'année 70 après le Christ, environ 40 années après la Crucifixion du Christ. Tite fit la guerre contre les Juifs pour les soumettre, en les tuant et les ex­pulsant. Enfin il détruisit le Temple de Jérusalem. Alors la vieille religion juive, celle de l'Ancienne Alliance, avec toutes ses sacrifices d'animaux, fut finalement terminée. La vraie continuation de l'Ancien Alliance est devenu l'Eglise du Christ, dans la Nouvelle Alliance. Au lieu des rois et des grands, prêtres des hébreux, ce sont les évêques et les prêtres chrétiens qui sont devenus les vignerons de la Vigne de Dieu.

Mes chers frères et soeurs en Christ, quand nous entendons parler de l'infidélité du peuple juif, au lieu de le condamner, nous devons avoir crainte, de peur que nous ne devenions aussi infidèles à Dieu. Surtout, quand un prêtre de notre Eglise, ou nimporte quelle autre personne, nous fait voir nos fautes, ou même nous en accuse, nous devons l'écouter avec humilité et gratitude, en acceptant ses paroles comme celles d'un Prophète de Dieu. Si nous haïssons ceux qui nous disent nos fautes, nous serons comme les vignerons homicides de la Parabole, qui chassèrent ou même tuèrent les Prophètes et enfin tuèrent le Fils de Dieu. Ne soyons pas comme eux, mais 'prions Dieu de nous corriger de nos fautes et de nos péchés, afin que nous devenions héritiers de Son Royaume, le Royaume du Père, du Fils et du Saint-Esprit,  à Qui soit toute adoration et gloire, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amin.

 

QUATORZIEME DIMANCHE DE  MATTHIEU (MATTH. 22: 2-14)

Mes chers frères et soeurs en Christ:

Ce dimanche l'Evangile de la Divine Liturgie dans notre Eglise, la Sainte Eglise Orthodoxe, est la Parabole du Festin Nuptial, dans l'Evangile selon Matthieu. Cette parabole prononcée par notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ, nous parle de l'appel de Dieu aux païens, c'est-à-dire aux non-Juifs, et aussi de la préparation qu'il faut faire avant recevoir la Divine Communion.

Le Christ commence la Parabole ainsi: "Il en va du Royaume des Cieux comme d'un roi qui fit un festin de noces pour son fils."(Matth. 22:2). Qui est le roi? C'est Dieu le Père. Et Qui est Son Fils? C'est Dieu le Fils, notre Seigneur Jésus-Christ. Quelles sont les noces? Les noces sont l'union du Christ avec Son Eglise, qui est Son Epouse. Comme l'Apôtre Paul écrit aux Ephésiens au sujet du mariiage: nCe mystère - c'est-à-dire le Mystère du Mariage chrétien - est de grande portée; je veux dire qu'il s'applique au Christ et à l'Eglise."(Ephés. 5:32). Dans l'Eglise Orthodoxe, le mariage d'un homme chrétien avec sa femme chré­tienne est une image, une icône, de l'union du Christ avec Son Eglise. Dans le dernier livre du Nouveau Testament, l'Apocalypse de l'Apôtre Jean le Théologien, c'est la Ville Sainte, la Nouvelle Jérusalem, qui est "l'Epouse de l'Agneau"(Apoc. 21:9), c'est-à-dire l'Epouse du Christ. Or, la Nouvelle Jérusalem est aussi une figure de l'Eglise: de l'Eglise triomphale et resplendissante dans les cieux après la Résurrection Commune et le Jugement Dernier.

Comme chaque parent, le Roi dans cette Parabole célèbre les noces de Son Enfant par un festin. C'est une coutume presque universelle, que l'on trouve chez nous et aussi chez les anciens peuples, soit Juifs soit païens. De plus, quand c'est un roi qui célèbre les noces, le festin devint un banquet sumptueux et très joyeux. Mais quand ce Roi est Dieu Lui-même, le Roi des rois et Seigneur des seigneurs,(1 Tim. 6:15), le Créateur des Cieux et de la terre, quel banquet merveilleux ce festin nuptial doit-il être! Que nous parvenions tous à ce festin! Mais il y a quelquechose d’encore-plus merveilleux Dieu nous accorde  déjà un avant-goût,  une participation en partie à ce festin, Où? Dans la Divine Communion, dans la participation du Saint et Tout-Pur Corps et Sang de notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ.

Ayant préparé le festin nuptial, le Roi. de la Para­bole appela les invités "Il envoya Ses serviteurs convier . les invités à la noce, mais eux ne voulaient pas venir. De nouveau, Il envoya d'autres serviteurs avec mission de dire aux invités: 'Voyez,. Jai apprêté Mon banquet, Mes taureaux et Mes bêtes grasses ont été égorgés, tout est prêt, venez aux noces.'(Matth. 22:3-4). Qui est-ce qui sont les invités? En premier lieu, les invités au festin de Dieu étaient le peuple Hébreu. Ce sont eux que Dieu avait choisis d'abord pour être Son peuple. Et qui sont les serviteurs que le Roi envoya? Ce sont les Prophètes, qui parlaient du salut qui viendrait; et enfin ce sont les Apôtres, qui parlaient du salut qui est venu. Mais les Hébreux, les Juifs, sauf quelques exceptions, nacceptèrent pas l'invitation de Dieu. "Eux, n'en ayant cure, s'en allèrent, qui à son champ, qui à son commerce.(Matth. 22:5). Ils s'intéressaient plus aux choses de ce monde qu'aux choses des Cieux. L'Evangéliste Luc, en racontant cette Parabole, nous donne quelques exemples des réponses de ces invités ingrats: Le premier Lui dit: J'ai acheté une terre et il me faut aller le voir; je T'en prie, tiens-moi pour excusé.1 Un autre dit:  J’ai acheté cinq paires de boeufs et je pars les essayer; je T'en prie, tiens-moi pour excusé.1 Un autre dit: Je viens de me marier, et pour cette raison je ne puis venir. (Luc 14:18-20).

Mes chers frères et soeurs, malheureusement nous entendons ces excuses de nos jours encore, non pas maintenant chez les Juifs, mais chez les Chrétiens, même chez nous les Chrétiens Orthodoxes. Nous l'entendons de la part des Chrétiens qui ont perdu la ferveur qu'ils avaient au commencement, quand ils sont devenus Chrétiens Orthodoxes. Ils commencent en se contentant d'assister seulement à la Divine Liturgie, sans recevoir la Divine Communion, en disant qu'ils sont trop occupés pour prier et pour se préparer. Ensuite ils se disent être trop occupés avec leur travail pour assister aux offices de l'Eglise. Ainsi ils finissent en se séparant complètement de lEglise. Leur état est alors pire que celle de quelqu'un qui a refusé de croire à l'Evangile;:car ceux-là, après avoir goûté du festin de Dieu, lfont rejeté.

Qu'est-ce que fit alors le Roi dans cette Parabole? "Il dit à Ses serviteurs: 'La noce est prête, mais las invités n'en étaient pas dignes. Allez donc aux départs des chemins, et conviez aux noces tous ceux que vous pourrez trouver. ' Ces serviteurs sen allèrent par les chemins, ramassèrent tous  ceux qu'ils trouvèrent, les mauvais comme les bons, et la salle; de noce fut remplie de convives. (Matth. 22:8-10).Quand les Juifs, les premiers invités, avaient rejeté l'invitation au festin du Royaume des Cieux, Dieu envoya Ses serviteurs les Apôtres par les chemins, c'est-à-dire dans le monde entier, pour ramasser tous ceux qu'ils trouvèrent, c'est-à-dire tous ceux qui acceptèrent l'invitation du Roi Ils ramassèrent- tant les mauvais que " les bons, parce que le Festin du Royaume, la Divine Communion, est offert à tous, s'ils s'y approchent avec du repentir; car  Dieu est miséricordieux, et "veut que tous les hommes soient sauvés'et parviennent à la connaissance de la Vérité.(1 Tim. 2:4). Ainsi "la salle de noce fut remplie de convives" elle fut remplie parles païens, qui acceptèrent l'invitation de Dieu après que les Juifs l'avaient refusée. Mais cette salle de noce n'est pas comme les bâtiments de ce monde. Même quand elle est remplie, il y a encore de place pour d'autres, même pour des milliers, pour des millions de gens encore. Nous, nous aussi pouvons devenir des "Egaux-aux-Apôtres », en communiquant aux membres de notre famille, à nos voisins et aux personnes de notre connaissance, cette invitation merveilleuse, de prendre part au Festin de Dieu.

Mais cette Parabole finit par un avertissement sérieux. . "Le Roi entra alors pour examiner les convives, et II aperçut là un homme qui ne portait pas la tenue de noce. 'Mon ami, lui dit-Il, 'comment es-tu entré ici sans avoir une tenue de noce?'(Matth. 22:11-12). A première vue, cette accusation nous semble injuste. Peut-être le convive était un homme pauvre, qui n'avait pu acheter une tenue de noce. Mais liEvangéliste nous dit qu'il "resta muet. (Matth. 22:12).  Il ne pouvait pas s'excuser. Pourquoi? Il ne pouvait pas s'excuser parce que la coutume à cette époque-là était de donner une tenue à 1' invité aux noc©s quand il entrait dans la salle. Dans cette Parabole, la tenue de noce est la robe du Baptême, ou mieux, le Baptême lui-même, avec l'Onction de l'Huile Sainte, appelée le Saint Myron, qui suit immédiate­ment le Baptême Orthodoxe. Personne n'est admis à la Divine Communion dans l'Eglise1 Orthodoxe sans être baptisé et être oint avec le Saint Myron

Mais aussi, ceux qui sont déjà des Chrétiens Ortho­doxes, eux ils ont sali leur tenue de noce par leurs péchés. Eux, il faut d'abord qu: ils, lavent leur tenue de noce, en allant à un prêtre Orthodoxe pour se confesser et recevoir, l'absolution de leurs péchés. C'est ainsi qu'ils se revêtent de leur tenue de noce. Même si l'on n'a pas de péché grave, il faut en tout cas se préparer par la prière. Pendant la nuit avant la réception de la Divine Communion on doit prier plus que d'ordinaire. De plus, il faut s'abstenir de toute nourriture et de toute boisson (même de-l'eau) à partir du soir précédent, ou au moins à partir de minuit. Si possible, on jeûne aussi; au moins on ne mange pas de viande au repas le soir précédent.

Qu'est-ce que le Roi dans la Parabole fit au convive  qui ne portait pas de tenue de noce, c'est-à-dire, qui ne . s'était pas préparé? "Alors le Roi dit aux valets: ' Jetez-le, pieds et poings liés, dehors, dams les ténèbres; là seront les pleurs et les grincements de dents.(Matth. 22:13 13) Les valets du Roi, ce sont les Saints Anges; et les ténèbres extérieures, c'est l'Enfer, privé de la Lumière de Dieu.

Cette Parabole a inspiré des hymnes de notre Eglise Parmi les plus beaux est celui-ci, qui est chanté pendant la Grande Semaine, avant le Pâques: « Ta chambre, je la vois, ô mon Sauveur, toute illuminée, et je n'ai pas l'habit nuptial pour y entrer et jouir de Ta clarté: illumine le vêtement de mon âme, Donneur-de-Lumière,   et sauve-moi »

Un autre hymne semblable est recité par le prêtre avant communier, à chaque célébration de la Divine Liturgie: «Comment entrerai-je, indigne que je suis, dans les splendeurs de Tes Saints? Si j'ose pénétrer dans la salle des noces, mon vête­ment m'accuse, car il n'est pas nuptial et, m’enchaînant, les Anges me chasseront. Lave donc, Seigneur, les souillures de mon âme et sauve-moi, Toi Qui aimes les hommes."

Mes chers frères et soeurs en Christ, efforçons-nous toujours de nous préparer soigneusement chaque fois que nous -recevons le Très-Saint Corps et le Très-Saint Sang de notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ, afin que nous soyons admis au festin de Ses noces, dans Son Royaume, le Royaume du Père, du Fils et du Saint-Esprit, à Qui soit toute gloire, louange et adoration, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amin.

 

QUINZIEME DIMANCHE  DE MATTHIEU (MATTH.   22:35-46)

Mes chers frères et soeurs:

Dans l'Evangile de la Divine Liturgie aujourd'hui dans notre Eglise, la Sainte Eglise Orthodoxe, nous avons entendu les Deux Grands Commandements, prononcés par notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ

Quelques jours avant Sa Passion, Crucifixion, Mort et Résurrection, le Christ enseignait dans le Temple à Jérusalem. Les Pharisiens, qui étaient des Juifs qui se vantaient d'une observance très stricte de la Loi de Moïse, haïssaient le Seigneur, parce qu'il dénonçait l'hypocrisie et la vanité de leur vertu, dont ils étaient fiers. Ainsi ils voulaient Le surprendre en parole, afin de pouvoir L'accuser, soit devant le Grand-Prêtre Juif comme hérétique, soit devant le Gouverneur romain comme instigateur de révolution. "Ils se réunirent en groupe, et l'un d'eux Lui demanda pour L'embarrasser: 'Maître, quel est le plus grand commandement de la Loi?'(Matth. 22:34-36).

C'était un piège-Si le Christ répondait en donnant un commandement au-delà de la Loi de Moïse, ou qui ne se trouve pas dans l'Ancien Testament, ils pourraient L'accuser comme hérétique. Mais s'il prononçait un des commandements de l'Ancien Testament, ils pourraient L'accuser de mépriser les autres commandements.

Mais les Pharisiens ignoraient que l'homme Jésus de Nazareth était aussi Dieu. Ils ignoraient qu'il était le même Seigneur Qui avait donné la Loi à Moïse au Mont Sinaï. Ils ignoraient que Jésus était le même Seigneur au nom cLuQuel parlaient les Prophètes de l'Ancien Testament, en disant: "Ainsi parle le Seigneur." Ils ignoraient que la Loi de Moïse n'était qu'une étape dans le plan de Dieu pour le salut de l'humanité, et qu'elle devait être remplie et remplacée par la Loi de l'Evangile, qui est plus profonde et plus spirituelle.

Mais le Christ, Qui avait donné la Loi Lui-même  à Moïse, savait bien éviter le piège des Pharisiens. Il répondit en citant le grand commandement donné dans le sixième chapitre du Livre du Deutéronome: "Ecoute Israël, le Seigneur notre Dieu est lunique Seigneur, et tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de  toute ta force.( Marc 12:29-30  et Deut. 6:4-5).

Tout notre devoir envers Dieu est contenu dans ce commandement. Si on examine ce qu'il contient, on observe deux choses. Premièrement, c'est un commandement d'aimer Il faut aimer Dieu. Il faut L'aimer comme notre Créateur Il faut L'aimer comme notre Père, Qui dans Sa providence nous donne tout ce qui nous est nécessaire pour notre vie. Il faut L'aimer comme notre Maître, Qui nous apprend les voies de Sa volonté. Il faut L'aimer surtout comme notre Sauveur, Qui nous a sauvé dans l'Incarnation du Fils de Dieu en devenant homme comme nous; dans Sa Passion et Crucifixion pour nous, du Juste pour les injustes; dans Sa Résurrection et Son Ascension en nous donnant une vie nouvelle, une divinisation, une participation de la Nature Divine; et dans la Descente du Saint-Esprit  Qui nous illumine et Qui nous sanctifie.                                                    

Deuxièmement, c'est un commandement daimer Dieu sans réserve, de L'aimer de toute notre coeur, de toute notre âme, de tout notre esprit, et de toute notre force. La nature humaine est une nature composite; nous sommes composés d'un corps comme les animaux, et d'une âme comme les anges. Nous avons un esprit raisonnable, et nous avons un coeur avec sa propre volonté. Dans la Sainte Bible, le coeur de l'homme est regardé comme la siège de sa volonté; et les Pères de l'Eglise nous disent que c'est surtout notre volonté qui est l'image de Dieu en nous. Ainsi il n'y a aucun constituent de la nature humaine qui est exclu du commandement d'aimer Dieu. Nous devons L'aimer avec toute notre volonté, avec toute notre âme, avec toute notre pensée, et avec tout notre corps.

Les Saints Pères de notre Eglise Orthodoxe nous enseignent qu'il y a trois degrés dans la vie spirituelle du Chrétien. Le premier est celui de l'esclave; le deuxième est celui de l'ouvrier salarié; et le troisième est celui du fils. L'esclave observe les ordres de son maître parce qu'il a peur de lui. L'esclave est motivé par la peur d'être puni. De même, le Chrétien au premier degré accompli les commandements de Dieu et de lEglise, parce qu'il a peur d'être condamné pendant toute l'éternité aux souffrances de l'Enfer.M’ouvrier salarié obéit les ordres de son maître parce qu'il ne veut pas perdre sa récompense. De même, le Chrétien au deuxième degré observe les commandements de Dieu et de l'Eglise> parce qu'il veui? ainsi gagner le Royaume des Cieux. Mais le fils suit les ordres de son père parce qu'il l'aime et veut lui plaire. De même, le Chrétien au troisième degré accomplit les commandements de Dieu et de l'Eglise, parce qu'il aime Dieu et veut Lui plaire. Il est motivé par son amour pour Dieu.

Mes chers auditeurs, tous ces-trois degrés sont acceptables par Dieu. Dieu, "Qui veut que tous les hommes,  soient sauvés", (1 Tim. 2:4),  accepte tous ceux qui se tournent vers Lui, même s! ils sont comme des esclaves, en craignant les châtiments; Dieu les accepte même s'ils sont comme des ouvriers, voulant leur récompense. Dans les Evangiles il y a beaucoup d'endroits où le Seigneur menace les pécheurs des châtiments éternels, pour les détourner de leur voie mauvaise. Il y a aussi beaucoup de passages où II fait promesse d'une récompense dans Son Royaume, pour nous inciter à l'accomplissement de la vertu et des bonnes actions. La perfection chrétienne cependant est simplement d'aimer Dieu, mais non pas par crainte; car comme l'Apôtre et Evangéliste Jean le Théologien écrit dans sa Première Epitre: "Il n'y a pas de crainte dans l'amour; au contraire, le parfait amour bannit la crainte, car la crainte suppose un châtiment, et celui qui craint n'est pas consommé en amour."(1 Jean 4:18). Le Chrétien au troisième degré, quand il pèche, est rempli de chagrin: non pas parce qu'il sera puni, non pas parce qu'il perdra sa récompense, mais parce qu'il a offensé Celui Qu'il aime comme Père. A celui qui aime vraiment Dieu, la connaissance de L'avoir offensé est plus douloureuse à son âme que n'importe quelle punition.

Le plus grand exemple d'amour de Dieu est celui des Saints Martyrs, qui se donnèrent aux souffrances terribles et à la mort à cause de leur amour de Dieu. Comme le Seigneur Lui-même a dit: "Il net pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis."(Jean 15:13). Le Christ a donne Sa vie pour nous. Les Saints Martyrs donnèrent leur vie pour Dieu, parce qu'ils L'aimèrent (Voici pourquoi les Saints Martyrs ont toujours été regardés avec beaucoup d'honneur dans notre Eglise Ortho­doxe , dès les premiers siècles jusqu'à nos jours. 

Ainsi le premier et le plus grand commandement est ceci: "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force."

A ce grand commandement, le Christ ajouta ensuite un deuxième, en disant: "Le second lui est semblable: 'Tu aimeras ton prochain comme toi-même.(Matth. 22:39). Ce commandement est une citation qui vient du dix-neuvième chapitre du Lévitique. Ce commandement est aussi un commandement daimer. Il faut aimer notre prochain autant que nous aimons nous-mêmes. Nous devons le traiter comme nous voulons être traités nous-mêmes. Nous devons faire à notre prochain ce que nous désirerions qu'il fît pour nous, si nous étions dans le même état que lui. Il'faut aimer tout homme, parce que tout homme est fait à l'image de Dieu.

Qui est notre prochain? Naturellement, les membres de notre famille et les autres habitants de notre village sont nos prochains. Aussi nos compagnons de travail sont nos prochains. Il faut les aimer tous. Nos compagnons de voyage, dans le même autobus ou train ou avion, eux aussi sont nos prochains; il faut les aimer comme nous-mêmes. Mais aussi nos ennemis, et tous les gens avec lesquels nous avons de mauvaises relations, eux aussi sont nos prochains. Il faut que nous les aimions, eux aussi, comme nous-mêmes. Nous devons prier pour eux et leur faire du bien. Comme le Seigneur a dit: "Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous maltraitent.( Luc 6:27-28).   

Il y avait un très grand Docteur de l'Eglise, qui est appelé Saint Maxime le Confesseur. Il est appelé "le Con­fesseur" à cause des souffrances terribles qu'il reçut des hérétiques à cause de sa défense de la Foi Orthodoxe. Ils le coupèrent même la main droite et la langue, pour l'empêcher d'écrire et de proclamer la vérité. Mais cet homme saint, qui connaissait si bien la haine et l'ihhumanité des hommes, écrit 400 paragraphes (appelées "chapitres") sur l'amour. Dans une de ces chapitres il dit: "Bienheureux 1'homme, qui peut aimer tout homme également."(8) A', 17).Dans une autre il écrit: "Ainsi celui qui est de bonne disposition et sans tendance à pécher, aime tous les hommes également."( A', 25).   

Comme deux grands exemples d'amour pour le prochain, nous avons le Prophète Moïse et l'Apôtre Paul, et leur amour envers leurs compatriotes, les Hébreux. Moïse avait fait sortir le peuple hébreu d'un esclavage cruel en Egypte; mais les Israélites restaient très ingrats, et à plusieures reprises ils voulaient le tuer avec des pierres. Mais Moïse pria le Seigneur en disant: "S'il Te plaisait, pardonne leur péché! Sinon, efface-moi de grâce, du livre que Tu as écrit"(Exode 32:32).      - c'est-à-dire, du livre où sont écrits les noms des sauvés. De même l'Apôtre Paul, que les Juifs haïssaient et essayaient à plusieures reprises de tuer, et qui avait reçu cinq fois des Juifs trente-neuf coups de.fouet, lui Paul écrit dans son Epitre aux Romains: "Je souhaiterais d'être moi-même anathème, séparé du Christ, pour mes frères, ceux de ma race selon la chair, eux qui sont Israélites."  (Rom. 9:3-4 12). L'Apôtre Paul voudrait être envoyé lui-même aux Enfers, s'il pouvait de cette façon sauver les Hébreux. Voici.le sommet de l'amour pour le prochain - même pour les ennemis.

Ainsi, mes chers frères et soeurs en Christ, nous avons ces deux grands commandements: "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force;" et: "Tu aimeras ton prochain comme toi-même." Prions Dieu d'implanter l'amour en nous, l'amour pour Lui et l'amour pour tous les hommes, afin que nous aussi, nous devenions semblables à Lui, et qu'il demeure en nous. Car, comme l'Apôtre et Evangéliste Jean le Théologien écrit dans sa Première Epitre: "Dieu est Amour celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui."( 1 Jean 4:16). Ainsi nous deviendrons vraiment des "participants de la Nature divine"(2 Pierre 1:4), et nous serons comme des rois dans le Royaume de Dieu; que nous y arrivions tous, par la grâce et l'aide de notre Dieu: du Père et du Fils et du Saint-Esprit, à Qui soit toute gloire, amour et adoration, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.  Amin.

 

 

SEIZIEME DIMANCHE DE MATTHIEU (MATTH. 25:1^-30)

Mes chères frères et soeurs en Christ:

Aujourd'hui nous allons considérer encore une para­bole prononcée par notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ. Car dans notre Eglise, la Sainte Eglise Orthodoxe, l'Evangile pendant la Divine Liturgie de ce dimanche est la Parabole des Talents.

Cette parabole se trouve dans l'Evangile selon Matthieu Il y a une autre parabole dans l'Evangile de Luc, appelée la Parabole des Mines, qui rassemble beaucoup à la Parabole des Talents, mais elles ont aussi des différences importantes.

La Parabole des Talents fut prononcée par le Seigneuf pendant les derniers jours avant Sa Passion, Crucifixion, Mort et Résuurection. Il la prononça à Ses Disciples comme partie de Son enseignement au sujet de Son Deuxième Avènement en gloire et le Jugement Dernier de toute l'humanité; Il leur dit que le Royaume des Cieux "est comme un homme qui, partant pour l'étranger, appela Ses serviteurs et leur confia sa fortune."(Matth. 25:14). Qui est cet homme? C'est le Seigneur Lui-même. En réalité II ne partit pas pour l'étranger. Il rentra à Son Ascension dans Sa propre domicile, avec le Père et le Saint-Esprit dans le Royaume des Cieux, que comme Dieu II n'avait jamais quittée. Mais comme homme, parce que Jésus-Christ le Dieu-homme est parfaitement Dieu et parfaitement homme, Il partit par Son Ascension vers un état étranger pour l'homme, où nul homme n'avait jamais été avant. Lors de Son Ascension Il a fait entrer la nature humaine pour la première fois dans les Cieux, et II l'a divinisée, en la faisant asseoir sur le Trône à la droite de Dieu le Père.

Qui sont Ses serviteurs? Ce sont nous-mêmes. Chacun de nous est un serviteur de Dieu. C'est à nous qu'il confia Sa fortune. A l'un II remit cinq talents, deux à un autre, un seul à un troisième; à chacun selon ses capacités."( 2) Matth. 25:15).

Qu'est-ce qu'un talent? Le talent était un mesure de poids dans l'antique empire romain, égale à environ quarante kilogrammes. On employait le talent aussi comme mesure de monnaie, significant un talent d'or. Mais dans cette Parabole les "talents" ne signifient pas de l'argent, mais des dons spirituels. C'est à cause de cette Parabole que le mot: "talent" a acquis le sens qu'il a dans la langue d'aujourd'hui: une aptitude, une supériorité naturelle ou acquise pour faire une chose. Par exemple, quand quelqu'un peut chanter bien ou peut jouer bien d'un instrument musical, on dit .qu'il a un talent pour la musique. Ainsi le Seigneur remet à Ses serviteurs des abilités différentes. Il donne par exemple à l'un l'abilité pour les mathématiques, à un autre l'abilité d'écrire bien, à un autre l'abilité de sculpter le bois, et à un autre II donne un corps fort qui peut faire du travail dur. Mais aussi II remet des dons spirituels variés. L'Apôtre Paul parle de ces dons spirituels, qui sont appelés "charismes1', dans sa Première Epitre aux Corinthiens. "A chacun la manifestation de l'Esprit est donnée en vue du bien commun. A l'un, c'est une parole de sagesse qui est donnée par l'Esprit; à tel autre une parole de science, selon ce même Esprit; à un autre la foi, dans ce même Esprit; à tel autre, le don de guérir, dans cet. unique Esprit; à tel autre la puissance d'opérer des miracles; à tel autre la prophétie; à tel autre le discernement des esprits; à un autre les diversités de langues, a tel autre le don de les interpréter. Mais tout cela, c'est le seul et même Esprit Qui l'opère, distribuant Ses dons à chacun en particulier comme Il l'entend.(1 Cor. 12:7-11). Saint Paul dit ici que c'est le Saint-Esprit Qui distribue lés dons spirituels; mais il n'y a pas de différence entre lui et l'Evangéliste Matthieu, parce que l'activité et l'opération de Dieu est toujours l'activité de toutes les Trois Personnes, chaque Personne Divine ayant Son propre rôle dans cette seule activité. Remarquons que l'Apôtre souligne que les dons de l'Esprit sont remis à chacun "en vue du bien commun." Ils ne sont pas donnés à personne pour l'enrichir lui seul comme individu, non plus pour le bien seulement de sa propre famille.

Le même Saint Apôtre écrit de plus à ce sujet dans on Epitre aux Ephésiens. Ici il parle du Christ comme le Donneur des charismes: "C'est Lui encore Qui a donné aux uns 'être Apôtres, à d'autres d'être prophètes, ou encore évangélistes, ou bien pasteurs et docteurs, organisant ainsi les saints pour l'oeuvre du ministère, en vue de la construction du Corps du Christ."(Ephés. 4:11-12).Le Corps du Christ, comme lApôtre Paul écrit dans la même Epitre, est l'Eglise, Les charismes et les vocations différentes que nous recevons de Dieu, ils sont pour la construction de lEglise, c?est-à-dire de nous tous. Les uns sont appelés .par Dieu à devenir des évêques; ils sont assez peu nombreux. Plusieurs sont appelés à devenir des prêtres ou des diacres. Des autres sont appelés à servir Dieu et Son Eglise comme catéchistes, des autres comme chanteurs. Quelques-uns sont appelés par Dieu à devenir des moines et des moniales. Des autres reçoivent des abilités variées par lesquelles ils gagnent une salaire élevée, pour quils aident financièrement 1Eglise et les pauvres. Des autres sont appelés à l'ouvre très responsable de nourrir des enfants, dans une famille chrétienne. Tous ces dons, et beaucoup d'autres en plus, sont nécessaires pour la vie de l'Eglise. Il n'y.a personne qui n'a une rôle spéciale à jouer dans l'Eglise.

Remarquons dans la Parabole des Talents, que ces dons spirituels ne sont pas donnés également à chacun, mais aux uns de plus, aux autres de moins. Les talents sont donnés aussi à degrés différents, "à chacun selon ses capacités". C'est Dieu, le Créateur de chaque homme, Qui sait ce qui est la vraie capacité de chacun pour recevoir et utiliser bien des dons spirituels.

Continuons maintenant la Parabole. "Après un long délai, le Maître de ces serviteurs arrive, et II règle Ses comptes avec eux.(Matth. 25:19). "Après un long délai": cela veut dire au Deuxième Avènement, à la fin du monde. "Il règle Ses comptes"; c'est-à-dire, Il nous jugera au Jugement Dernier, comment nous aurons utilisé les dons qu'il nous a remis. A cause de ce Jugement, mes chers auditeurs, il ne faut jamais envier quelqu'un qui a reçu plus de dons spirituels que nous-mêmes, ou des dons qui semblent d'avoir plus d'honneur (comme la sacerdoce) que les nôtres. Car au Jugement Dernier, comme le Seigneur Lui-même a dit dans l'Evangile: "A qui on aura donné beaucoup, il sera beaucoup demandé, et à qui on aura confié beaucoup, on réclamera davantage."

( Luc 12:48).

Regardons maintenant ce qu'avaient fait les serviteurs avec les talents qui leur avaient été confiés. "Celui qui avait reçu les cinq talents s'avança et présenta cinq autres talents;•'Seigneur,' dit-il, Tu m'as confié cinq talents: voici cinq autres talents que j'ai gagnés.(Matth. 25:20). Et le Maître lui repondit: "C'est bien, serviteur bon et fiele, en peu de chose tu as été fidèle, sur beaucoup Je t'établirai; entre dans la joie de ton Seigneur."(Matth. 25:21).Ensuite celui qui avait reçu deux talents s'avança; lui, il n'avait gagné que deux autres. "'Seigneur,' dit-il, Tu m'as confié deux talents: voici deux autres talents que j'ai gagnés.'(Matth. 25:22). Mais qu'est-ce que son Maître lui répondit? Il lui répondit avec les mêmes paroles que celles qu'il avait dites au premier serviteur: "C'est bien, serviteur bon et fidèle, en peu de chose tu as été fidèle, sur beaucoup Je t'établirai; entre dans la joie de ton Seigneur.(Matth. 25:23). Remarquons que les dons confiés à ces deux serviteurs étaient différents; mais la récompense et la louange sont les mêmes. Pour recevoir cette réponse et cette recompense, le premier serviteur dut gagner cinq talents de plus, parce qu'il avait commencé avec cinq talents Mais le deuxiè-me, qui n'avait commencé qu'avec deux talents, ne dut en produire que deux autres. Ceux parmi vous, mes auditeurs, qui connaissent l'arithmétique, vous direz que tous les deux serviteurs avaient fait produire leurs talents cent pourcent.

Mais le troisième serviteur, qui n'avait reçu qu'un talent, qu'est-ce qu'il en avait fait? Lui, il nien  avait rien fait. "Il s'en alla faire un trou en terre et enfouit l'argent de son Maître.(Matth. 25:18).  Et quest-ce que celui dit au retour du Maître? Il dit: "Seigneur, j'ai appris à Te connaître pour un homme âpre au gain: Tu moisormes où Tu n'as point semé, et Tu ramasses où Tu n'as rien répandu. Ainsi, pris de peur, je suis allé enfouir Ton talent dans la terre: le voici, Tu as Ton bien."( Matth. 25:24-25).  Qu'est-ce que répondit le Maître à cela? Fut-Il content de recevoir entièrement le talent qu'il avait confié? Pas du tout! Il dit à ce serviteur: "Serviteur mauvais et paresseux! Tu savais que Je moissonne où Je nai pas semé et que Je ramasse où Je n'ai rien répandu. Eh bien! tu aurais dû placer Mon argent chez les banquiers, et à Mon retour J'aurais recouvré Mon bien avec un intérêt. Enlevez-lui donc son talent et donnez-le à celui qui a les dix talents.

... Et ce propre à rien de serviteur, jetez-le dehors, dans les ténèbres. » (Matth. 25:26-28,30 ). Ainsi le. serviteur qui n'avait pas employé le don spirituel confié par Dieu, ce serviteur fut jeté par les anges au dehors du Royaume de Dieu, c'est-à-dire, il fut envoyé aux Enfers.

Mais vous demanderez: Comment pouvons-nous faire produire- les dons spirituels que Dieu nous a confiés? Mes chers frères et soeurs, nous faisons multiplier les talents que Dieu nous a donnés quand nous les employons, quand nous les employons dans la manière,.voulue par Dieu La meilleure illustration de ceci est donnée "dans un hymne très beau de notre Sainte Eglise Orthodoxe, un hymne que nous chantons  chaque année le Grand Mardi, c'est-à-dire le Mardi avant le Saint Pâques:

"Venez, fidèles, travaillons avec zèle pour le Seigneur, car II confie Sa richesse à Ses serviteurs; et de la grâce que chacun multiplie le talent! que l'un procure la sagesse en faisant le bien, que l'autre assure le service d'illuminer, que le fidèle partage la science avec les non-initiés, qu'un autre partage son bien avec les indi­gents! Ainsi nous ferons multiplier le trésor en dépôt, et de la grâce nous serons les fidèles intendants,devenant dignes de la joie du Seigneur: ô Christ notre Dieu, veuille nous l'accorder, dans Ta bonté pour les hommes.

Prions donc que Dieu nous donne la grâcepour faire multiplier les dons qu'il nous a confiés, afin que nous aussi entrions- dans la joie de notre Seigneur, dans Son Royaume, le Royaume du Père, du Fils et du Saint-Esprit,  à Qui soit toute gloire et adoration, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amin.

 

DIX-SEPTIEME DIMANCHE DE MATTHIEU (MATTH. 15:21-28)

Mes chers frères et soeurs en Christ:

Ce dimanche nous avons entendu l'histoire de la guérison de la fille d'une Cananéenne par notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ Cette histoire a été lue comme Evangile de la Divine Liturgie dans notre Eglise, la Sainte Eglise Orthodoxe,

Qu'est-ce qu'un Cananéen? Les Cananéens étaient parmi lès premiers habitants de Palestine, avant l'arrivée des Hébreux, qui étaient sortis d'Egypte. A cause de leur idolâtrie et des péchés terribles et nombreux qui en étaient la conséquence, le Seigneur fit déposséder les sept nations qui habitaient Palestine, en la donnant en possession aux Hébreux. Ceux-ci tuèrent beaucoup d'entre les premiers habitants, et ils soumirent les autres en esclavage. Les Cananéens habitaient surtout les régions côtières, au bord de la Mer Méditérrannée. Ils étaient considérés par les Hébreux comme une race maudite.

"Jésus Se .retira dans la région de Tyr et de Sidon." Tyr et Sidon (Matth. 15:21),  étaient de grands ports, au nord-ouest de la Palestine, dans le pays qui de nos jours s'appelle le Liban. Le Seigneur Se retira dans cette région pour échapper aux foules qui Le suivaient et Le pressaient en Galilée, mais aussi pour éviter les Pharisiens et les légistes juifs, avec lesquels II venait de disputer♦ Ils cherchaient  à Le tuer, surtout parce qu'il les avait blâmés de leurs fautes Pour cette raison, comme l'Evangéliste Marc nous le raconte, "Etant entré dans une maison, Il ne voulait pas que personne le sût."(Marc 7:24). 

Mais le Seigneur, le Dieu-homme Jésus-Christ, ne resta pas longtemps caché. "Car aussitôt une femme, dont la petite fille était possédée d'un esprit impur, entendit parler de Lui  et vint se jeter à Ses pieds."(Marc 7:25). Cette femme était Cananéenne, habitante de cette région. "Elle se mit à Lui crier: 'Aie pitié de moi, Seigneur, Pils de David: ma fille est fort malmenée par un démon. (Matth. 15:22). Elle avait entendu parler de Jésus. Elle avait entendu parler du grand Guérisseur et Thaumaturge. Elle croyait qu'il pourrait guérir sa fille à elle aussi, sIl le voulait. Ainsi elle s'approcha de Lui avec grande foi, en implorant Son aide. Mais est-ce que le Seigneur accorda sa requête? Non! "Il ne lui répondit pas un mot. "(Matth. 15:23). Pourquoi fit-ll ainsi? Comme nous verrons, c'était pour montrer à Ses Disciples et à tout le monde la grande vertu de cette femme. Il voulait qu'elle persiste à crier et à L'implorer, pour montrer sa patience et sa force d'âme. Dieu fait souvent ainsi. Nous en lisons beaucoup d'exemples dans les vies des Saints. Il le fait de temps en temps à nous aussi, pour montrer notre persévérence ou pour exposer notre manque de persévérence.

Les Disciples du Seigneur furent ennuyés par cette femme. Ils s'approchèrent du Christ et ils "-Le sollicitaient: 'Fais-lui grâce, car elle nous poursuit de ses cris.'("(Matth. 15:23).  Ici nous nous rappelons de la Parabole du Juge inique et la Veuve importune, qui se trouve dans l'Evangile selon Luc. Dans cette Parabole le Juge inique se dit: "Comme cette veuve m'importune, je vais lui faire justice, pour qu'elle ne vienne pas sans fin me rompre la tête."(Luc 18:5). Le Seigneur prononça cette Parabole pour montrer qu'il faut "toujours prier sans jamais se lasser.( Luc 18:1). Mais ici II ne fait rien pour la Cananéenne, bien qu'elle L'ennuie et Ses Disciples aussi. De plus, Il répondit aux Disciples: "Je n'ai été envoyé que pour les brebis perdues de la maison d'Israël."(Matth. 15:24). Qu'est-ce que cela? Est-ce que le Fils de Dieu, Qui jugera tout le monde au Jugement Dernier à la fin de ce monde, est-ce qu'il est devenu plus inique que le Juge inique de la Parabole, qu'il prononça Lui-même? Est-ce que Dieu le Créateur de tous les hommes du monde, et Qui aime tant le monde qu'il prît un corps et une âme humains et Se livrât pour tous ceux qui croyeraient en Lui, est-ce que Dieu est devenu raciste? Est-ce que Dieu veut limiter la salut aux Hébreux et nous exclure, nous qui ne sommes pas Juifs? Pas du tout! Le Christ fit ainsi pour corriger Ses Disciples de la prétention juive traditionnelle. Les Hébreux étaient le peuple choisi de Dieu dans l'Ancien Testament, mais dams le Nouveau Testament le peuple choisi appartient; à toutes les nations du monde. Mais avant d'envoyer Ses Apôtres à toutes les nations, il fallait d'abord leur apprendre et les convaincre de se défaire de cette prétention juive traditionnelle, que le Seigneur était Dieu des Hébreux exclusivement. C'était pour cette raison qu'il dit: Je n'ai été envoyé que pour les brebis perdues de la maison d'Israël", pour Se faire corriger par la bouche de cette femme Cananéenne.

Cette femme courageuse n'accepta pas cette réponse de Jésus-Christ. Elle ,rse tenait prosternée devant Lui en disant: 'Seigneur, viens à mon secours!(Matth. 15:25). Le Christ la réfusa encore. De plus, Il lui répondit d'une façon très humiliante, . en lui disant: "Il ne sied pas de prendre le pain des enfants pour le jeter aux petits chiens."(Matth. 15:26).  Il appela ainsi les Israélites des "enfants" c'est-à-dire des êtres humains -et les Cananéens et les autres païens des "petits chiens". Est-ce qu'il pensait vraiment ainsi, Lui Qui avait fait l'homme à Son image et l'avait met au dessus de tous les autres créatures de la terre? Pensait-Il vraiment ainsi, Celui Qui aime les hommes, et Qui Se dit plus tard par Son Apôtre Paul d'être "Dieu notre Sauveur, Lui Qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité"( Tim. 2:3-4).   llll Pas du tout! Comme je viens déjà de le dire, le Christ S'exprima ainsi pour montrer la grande vertu de cette femme et pour corriger des idées juives qu'avaient Ses Disciples.

En entendant cette réponse insultante de la bouche du Christ, cette femme merveilleuse ne se fâcha pas. Elle ne perdit pas courage. Au contraire, elle montra sa grande humilité. Au lieu de nier être un "petit chien", elle utilisa cette description humiliante comme raison d'être aidé par le Seigneur. Elle reprit: "De grâce, Seigneur, aussi bien les petits chiens mangent-ils les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres." (Matth. 15:27).  Eh bien! si se Maître juif l'appelait un "petit chien", elle pourrait encore demander d'être traitée comme un petit chien. Elle se montra ainsi d'avoir la même humilité que les grands Saints. Les Saints se croient toujours être indignes des faveurs que Dieu leur accorde.  Ils se sentent indignes, car ils sont conscients premièrement de la différence infinie entre le Créateur et chaque créature; de plus ils sont conscients d'être pécheurs. Dans l'Ancien Testament, le grand Roi et Prophète David, qui composa la plupart des Psaumes, s'exporimait d'une telle humble façon. Quand il n'était pas encore roi  et était chassé par le roi envieux Saûl, David dit à Saûl: "Après qui le Roi d'Israël s'est-il mis en campagne, après qui cours-tu? Après un chien crevé, après une simple puce!"(1 Royaumes  (1 Samuel)  24:15).

  Et aussi dans le Psaume vingt^-et-un, un Psaume prophétique qui parle clairement de la Crucifixion du Christ, ce même David dit: "Moi, je suis un ver et non un homme, l'opprobre des hommes et le rebut du peuple" (Psaume 21  (22):7).

Ainsi le Seigneur révéla la grande vertu de cette femme Cananéenne, Il mit en évidence d'abord sa persévérance et son courage, et aussi sa foi en Lui. Ensuite II fit apparaître sa grande humilité. En même temps, Il apprit à Ses Disciples, par la bouche de cette femme, que les païens, ceux qui nf étaient pas Juifs, eux aussi pouvaient implorer et invoquer le secours du Seigneur.

"Alors Jésus lui répondit: 'O femme, grande est ta foi! Qu'il t'’advienne selon ton désir! Et de ce moment sa fille fut guérie."(16)  Matth.15:28).

Mes chers frères et soeurs en Christ, imitons cette femme Cananéenne. Ne lassons-nous pas de prier Dieu, surtout quand II ne répond pas tout de suite à notre requête. Plus nous L'implorons avec foi, patience et persévérance, et plus Il nous louera, comme II loua cette femme, et plus grande se sera la gloire dont II nous revêtira dans Son Royaume. Mais prions toujours en esprit d'humilité, en nous croyant indignes de toute faveur de la part de Dieu; car le créature n'a pas de droits envers son Créateur, et surtout le pécheur n'a aucun droit devant son Juge. Ainsi, c'est quand nous nous en croyons vraiment indignes, nous serons prêts pour entrer dans Son Royaume. Que dans ce Royaume nous arrivions tous, par la grâce et la miséricorde de notre Dieu, du Père et du Fils et du Saint-Esprit, à Qui soit toute gloire, honneur et adoration, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles» Amin.

 

 

DIMANCHE 1ER DE LUC (LUC 5:1-11)

Mes chers frères et soeurs:

Dans notre Eglise, l'Eglise Orthodoxe, nous avons écouté aujourd’hui dans l'Evangile pendant la Divine Liturgie, le récit par Saint Luc de lfappel des premiers disciples du Seigneur Jésus Il avait déjà commencé Son ministère de prédication et de guérison en Galilée, et déjà il y avait de grandes foules qui Le pressaient pour écouter Son enseignement et pour être guéris de leur maladies Un jour II s'est trouvé à la ville de Bethsaîda,au bord de la mer . de Galilée (Saint Luc appelle cette mer le lac Genésareth, ce qui. est un autre nom pour le même lac) Ce jour-là le Seigneur Jésus . était pressé par la foule, et pour leur parler mieux II est monté dans une barque de pêcheurs qui était là sur le bord du lac. Il a prié le propriétaire de la barque de s'éloigner un peu du rivage  et ainsi II est devenu visible à tous. Puis II s'est assis dans la barque, parce que chez les Juifs la posture traditionnelle de le seigneur était d'être assis; ils n'enseignaient pas debout, comme est la coutume chez nous les Africains. Ainsi le Seigneur a parlé à la foule et leur a enseigné. Qu'est-ce qu'il leur a   ^ enseigné? Ici au commencement de Son ministère II annonçait surtout la bonne nouvelle du Royaume de Dieu, que le Royaume de Dieu était en train de venir.

De cette action du Christ nous apprenons le suivant. Si nous voulons apprendre les choses de notre foi Chrétienne Orthodoxe, si nous voulons écouter des paroles concernant le Royaume de Dieu, c'est une chose très louable. Mais cependant il ne faut pas surcharger nos prêtres et nos autres enseignants de la foi comme une foule Cela leur rendra plus difficile de nous parler. Non; il faut leur donner l'opportunité de se tirer à part et de se calmer avant qu'ils nous parlent. Aussi il faut souvent leur donner l'opportunité de se préparer, surtout par la prière, parfois en regardant dans des livres. Si nous leur donnons de telles opportunités, nous apprendrons et nous gagnerons beau­coup plus de leur enseignement.

La barque de pêcheurs dans laquelle le Seigneur est monté n'était pas seulement une barque qu'il a choisie par hasard Dieu ne fait jamais rien par hasard. Toutes les choses, tous les événements dans notre vie, qui semblent s'arriver par hasard ont en réalité "la main de Dieu1', c'est-à-dire le plan divin, derrière eux. Dieu a un plan, un but, pour chacun de nous, et II conduit les événements dans notre vie et dans la vie de ceux qui sont  i autour de nous pour réaliser ce plan. Nous appelons ceci la Providence Divine.       

La barque que le Seigneur Jésus a choisie appartenait à Simon, le Disciple qui recevrait plus tard le nom Pierre et qui deviendrait le premier d'entre les Apôtres. Son frère André était l’un des disciples de Jean-Baptiste, et ce dernier lui avait montré le Christ en disant: "Voici l'Agneau de Dieu"( Jean 1:36).  Le lendemain André avait trouvé son frère Simon et l'avait amené à Jésus. Ils ne sont pas devenus aussitôt des disciples de Jésus, '"... mais ils sont rentrés chez eux en Galilée et ont continué d'exercer leur métier de pêcheur. Ainsi les deux frères connaissaient déjà un peu le Seigneur et ils Lui était déjà connus. C'est de même avec chacun de nous. Bien que nous ne connaissons pas le Christ notre Dieu avant de devenir des Chrétiens, au moins avant de devenir officiellement des catéchumènes, en beaucoup de cas nous avons entendu quelquechose de Lui ou nous avons écouté quand quelqu'un a fait mention de Lui. Mais toujours II nous connait déjà, dès le jour de notre naissance. Il nous connaissait même avant notre naissance, quand nous étions encore dans le sein de notre mère. Dieu nous connaissait déjà avant notre conception, quand nous n'existions pas encore. Chaque bébé qui est né, est né avec l'accord de Dieu.

Quand le Seigneur Jésus avait fini de parler, Il a dit à Simon: "Avance en eau profonde, et lâchez vos filets pour la pêche.(Luc 5:4).    " Comme nous avons déjà dit, ce n'était pas par hasard que le Christ a choisi la barque de Simon. Il l'a employée pour enseigner la foule, et maintenant II voulait l'employer pour quelquechose de plus, pour faire un miracle Il n'a pas demandé retourner au rivage. Au lieu de cela, Il a demandé à Simon d'avancer plus loin du rivage et de lâcher les filets pour la pêche. Simon a repondu: "Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre, mais sur Ta parole je vais lâcher les filets.(Luc 5:5).  Regardons l'humilité et l'obéissance de Simon. Lui, il était pêcheur et expérimenté dans la pêche. Jésus, Lui était le fils d'un charpentier de Nazareth, une ville qui n'était pas au bord d'un lac ou d'un fleuve, et II ne s'occupait pas de la pêche. De plus Simon avait déjà essayé toute la nuit de prendre des poissons mais vainement. Il savait déjà qu'il n'y avait pas là de poissons ou que les conditions n'étaient pas bonnes pour la pêche.

De plus il était fatigué. Il aurait pu dire avec raison: "Maître, Tu es sans doute un grand docteur religieux, Tu sais tant de choses sur le Royaume de Dieu. Mais Tu nes pas pêcheur, la pêche nfest pas Ton métier. J'en sais plus que Toi au sujet  de la pêche. Et je Te dis, il n'y a pas de poissons ici aujourd'hui Je le sais, parce que nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre. De plus, maintenant je suis fatigué." Simon aurait pu dire tout cela, mais il ne l'a pas dit. Au lieu de cela il a dit: "Mais sur Ta parole je vais lâcher les filets." Bien qu'il pensât que ce serait encore inutile, il était prêt à obéir à l'ordre du Seigneur. Voici l'esprit dans lequel il faut obéir aux commandements de Dieu et aussi aux commandements de nos supérieurs dans l'Eglise. Même quand il hous semble inutile, même quand on nous demande de faire quelquechose que nous savons mieux que lui drêtre presque impossible, si nous le faisons en obéissance, à cause du Christ, Dieu rencompensera notre obéissance. Parfois II en rencompense par un miracle, mais pas toujours. Souvent II en rencompense d'une manière inattendue. Mais II demande notre obéissance avec humilité. Voiei la co-opératàon que Dieu attend de nous. C'est quand nous essayons de faire l'impossible en obéissant que Dieu fait des miracles.

Et voilà ce qui s'est passé cette fois, dans l'histoire racontée dans l'Evangile d'aujourd'hui. Simon et ses compagnons dans la barque ne croyaient pas qu'ils prendraient quoique ce soit. Mais ils ont obéi à la parole du Seigneur"." "L’ayant donc fait, ils prirent une grande quantité de poissons, et leurs filets se rompaient. Ils firent signe alors à leurs associés, Jacques et Jean les fils de Zébédée, qui était dans un autre barque, de venir à leur aide. Ceux-ci vinrent et on remplit les deux barques, au point qu'elles enfonçaient." (Luc 5:6-7). Ce résultat était tout à fait inattendu; il était contraire aux conditions naturelles. Pour ça il était reconnaissable comme un miracle. Pourquoi le Seigneur a-t-Il fait ce miracle? Ce n'était pas parce qu'il voulait manger des poissons. Pour cela un peu de poissons suffiraient. Ce n'était pas parce qu'il voulait donner à toute la foule des poissons pour manger. Plus tard II allait nourrir une grande foule de cinq mille hommes, et de femmes et d'enfants de plus, avec seulement cinq pains et deux poissons. Ce n'était pas pour enrichir Simon et ses associés en vendant les poissons sur le marché. Le Seigneur Jésus enseignait à tous à ne pas chercher les richesses de ce monde. Non; Il a fait ce miracle pour convaincre Simon et les autres de devenir Ses disciple, et aussi comme une illustration, une parabole, de comment ils travailleraient plus tard.

D        Quelle était la réaction de Simon, en voyant ce miracle? "Il tomba aux genoux de Jésus, en disant: 'Eloigne-Toi de moi, Seigneur, car je suis un pécheur!(Luc 5:8).

 En face du miracle, en face de cette démonstration de la puissance divine de Jésus. Simon est devenu conscient de ses péchés; qu'il était pécheur Il est tombé devant Lui et il l'appelle Seigneur, Lui accordant, des honneurs divins Il a demandé même que Jésus s'éloigne de. j lui, parce qu'il ne pouvamt supporter de se tenir, homme plein ! de péchés comme il se sentait, devant la sainteté et la puissance divine du Christ, dont il avait commencé à prendre consciense. Voilà la vraie réaction en face des miracles: le vrai Chrétien j devient conscient de ses péchés De même que le Prophète Isaïe, quand il a eu une vision de Dieu sur Sa trônet entouré des Séraphin., | il a dit: "Malheur à moi, je suis perdu, car je suis un homme,  aux lèvres impures." (Isaïe 6:5).

Dieu le voulait comme cela, tant dans le cas de Simon que dans le cas d'Isaîe. Il voulait qu'ils prennent conscience de leurs péchés; ensuite II les a appelés: Isaïe pour devenir Son Prophète, et Simon pour devenir Son Apôtre. Il en est toujours comme celaPour devenir serviteur de Dieu, surtout pour devenir prêtre ou diacre ou catéchiste, il faut être conscient que l'on en est indigne et que l'on en est incapable par ses propres forces C'est seulement comme cela qu'on peut devenir vraiment un instrument de Dieu dans Son Eglise, comme les Prophètes et les Apôtres.

Ensuite le Seigneur a dit à Simon: "Rassure-toi; désormais ce sont des hommes que tu prendras. (Luc 5:10). Comme lui et ses associés prenaient des poissons dans le passé, ils allaient prendre des hommes dans le futur. Mais il y a une petite différence. Quand on prend les poissons, ils meurrent; mais le mot employé ici par le Seigneur pour "prendre" les hommes est un mot dans la langue grecque qui veut dire les prendre vivants, les capturer, comme on prendre des animaux sauvages pour les dompter et les utiliser.

Ce miracle avec les poissons a montré encore une chose aux futurs Apôtres. Il leur a montré qu'ils allaient passer des moments où ils travailleront beaucoup mais sans succès. Ils prêcheront beaucoup dans un lieu, mais sans faire des conversions. Ils se fatigueront beaucoup. Cela leur semblera comme les nuits ou ils travaillaient à la pêche sans rien prendre. Mais ensuite, quand tout effort aura semblé inutile, ils allaient recevoir l’ordre de Dieu d'essayer encore une fois. C'est alors quils prendront beaucoup de convertis, comme un miracle de Dieu, comme la grande quantité de poissons dans le miracle d'aujourd'hui. La pêche divine, dans laquelle on capture les hommes pour Dieu, demande toute notre force; mais c'est en réalité Dieu Lui-même Qui prend chaque homme, chaque converti, dans nos fileis.

A Lui le Tout-Puissant, l'Un Dieu en Trinité: Père, Fils et Saint-Esprit, soient- toute adoration et louange, main­tenant et toujours, et dans les siècles des siècles.  Amin

 

DIMANCHE DEUXIEME DE LUC   (LUC 6:31-36)

Mes chers frères et soeurs:

  Le Dimanche passé nous avons lu dans notre Eglise Orthodoxe le récit dun miracle: le grand coup de filet que notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ a fait comme signe, quand Il a appelé Ses premiers Disciples pour Le suivre. Aujourd'hui à la Divine Liturgie nous ne lisons pas le récit d'un miracle, mais un passage sur l'enseignement du Seigneur. Cet enseignement que nous lisons aujourd'hui est très pratique, et doit s'appliquer dans notre vie quotidienne ..

Tant dans l'Evangile selon Matthieu que dans l'Evangile selon Luc, nous lisons, pas loin du commencement de l'Evangile, un grand discours du Seigneur Jésus dans lequel II nous a donné beaucoup d'instructions sur la vie pratique chrétienne. Dans l'Evangile selon Matthieu II donne ce discours sur une montagne Ainsi il nous est connu comme le Discours sur la Montagne. Dans l'Evangile selon Luc il y a un discours semblable, mais il est prêché sur une plaine. Ainsi il est appelé le Discours sur la Plaine «C'est de ce Discours sur la Plaine que vient la partie de l'Evangile qui est lue aujourd'hui. Naturellement, le Seigneur a donné le même enseignement, pas une seule fois mais plusieures fois, aux lieux différents où II a prêché. C’est pour cela  que nous trouvons souvent dans les Quatre Evangiles presque le même enseignement donné à des occasions différentes.

Les paroles que nous lisons aujourd'hui commencent avec un commandement qui est connu comme La Règle d'Or: "Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le sembla-  l blement pour eux.(Luc 6:31). Cette règle est comme un guide qui peut  diriger la plupart de nos actions et de nos relations avec autrui  dans notre vie quotidienne. Elle est applicable dans notre famille envers nos voisins du village ou dans la ville, tant aux gens d'une même tribu qu'aux gens d'autres tribus, tant aux Chrétiens qu'à ceux qui ne sont pas Chrétiens. "Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le semblablement pour eux."

Vous voyez un étranger qui a faim, qui est affaibli de la faim; qu'est-ce qu'il faut faire? Si vous étiez dans la même condition que lui, qu'est-ce que vous voudriez? Bien sûr, vous voudriez que les autres vous donnent de la nourriture, quelquechose à manger, bien que vous leur soyez étranger. Voila ! vous, faites de même maintenant pour cet étranger. Dans notre société africaine on nous a appris dès notre enfance à faire comme cela.

'Maintenant je vous donne un autre exemple Quelqu'un avec qui vous n'avex pas de relations amicales se trouve dans l'embarras, et il vous demande de l'aider. Qu'est-ce qu'il faut faire? Peut-être vous vous souvenez d'occasions où cette personne  ou un autre membre de la même tribu que lui, a refusé de vous aider. Peut-être vous vous souvenez d'autres occasions où il vous a fait du tort. Peut-être il vous avait menacé, même il voua  avait frappé. Qu'est-ce qu'il lui faut faire maintenant? On est tenté même d'exploiter son embarras, et de lui rendre le tort qu'il vous a fait d'autrefois, ou que d'autres membres de sa tribu ont fait aux vôtres. Mais ... si vous vous trouviez dans la même situation que lui maintenant, qu'est-ce que vous voudriez? Vous voudriez qu'il vous aide, même s'il est membre d'une autre tribu, même s'il appartient à vos ennemis traditionnels. Et réfléchissez un peu: ... Aujourd'hui c'est lui qui se trouve  dans l'embarras. Peut-être un jour prochain ce sera vous qui serez dans l'embarras et lui qui sera en position de vous aider Si vous refusez de l'aider maintenant, il vous fera de même dans le futur. Si vous vous vengez sur lui maintenant, il voudra::/ se venger sur vous dans le futur. Mais ... si vous l'aidez maintenant, si vous remettez toute pensée de vengeance, il sera frappé et ému par votre générosité, n'est-ce pas? Dans le futur peut-être vous rendra-t-il du bien. Voici maintenant l'occasion de changer votre enmité en amitié.

Voyez-vous, mes chers frères et soers, que des réflexions d'un point de vue purement humaine nous enseignent que cette Règle d'Or nous conduit à faire du bien à nos ennemis? Mais dans la lecture de l'Evangile d'aujourd'hui, le Christ nous donne des raisons plus élevées. Il faut aider nos ennemis dans leur indigence, il faut refuser de se venger sur eux, afin de chercher la perfection chrétienne. Faire du bien à nos amis, à nos voisins du même village, aux autres membres de la même tribu, c'est une vertu, bien sûr, mais pas une grande vertu, pas une vertu spéci­fiquement chrétienne. Faire du bien aux autres gens afin de recevoir du bien de leur part dans le futur, c'est de bonne conduite, mais ce n'est pas une vertu spécifiquement chrétienne Ceux qui ne sont pas Chrétiens, même des malfaiteurs, font de même. Le Seigneur Jésus dit cela dans les paroles qui suivent la Règle d'Or: "Si vous aimez ceux qui vous aiment, quel gré vous en saura-t-on? Car même les pécheurs aiment ceux qui les aiment. Et si vous faites du bien à ceux qui vous en font, quel gré vous en saura-t-on? Même les pécheurs en font autant.(Luc 6:32-33), nous voulons être de bons Chrétiens, il faut faire mieux que les pécheurs. Si les pécheurs aiment les membres de leur famille et leurs amis, nous devons faire plus. Nous devons aimer les étrangers et les inconnus. Mais nous devons aussi aimer nos ennemis

Nous venons de voir que la Règle d'Or: "Ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, faites-le semblablement pour eux", que cette règle nous enseigne de faire du bien à tout le monde, même à nps ennemis, afin de recevoir du bien de tout la monde, même de nos ennemis. Cela rassemble à un prêt. Si nous faisons du bien à quelqu'un aujourd'hui, peut-être il nous fera du bien demain, même s'il est notre ennemi. Mais la perfection chrétienne, en appliquant cette même Règle dOr, va au delà de cela. La perfection chrétienne ne se contente pas de faire du bien maintenant afin de recevoir du bien à la part des autres gens demain. Nous les Chrétiens ne devons pas faire du bien comme un prêt aux autres, dont nous attendons être récompensés par un bien futur. Le Seigneur Jésus nous dit: "Si vous prêtez   à ceux dont vous espérez recevoir, quel gré vous en saura-t-on? Même des pécheurs prêtent à des pécheurs pour en recevoir 1 ' équivalent. (Luc 6:34).

Maintenant l'enseignement du Christ nous devient plus difficile. Il est toujours plus difficile de faire un don que de faire un prêt. Surtout si nous sommes des gens pauvres. Si quelqu'un nous demande de l'argent ou de la nourriture aujourd'hui, nous pouvons lui en donner, mais puis nous n'aurons rien nous-mêmes demain ou après-demain. En de tels cas il nous semble plus pré­férable de faire un prêt que de faire un don. Nous voulons attendre que l'autre nous rendra le même. Il en va de même avec les bonnes actions. Si nous aidons quelqu'un aujourd'hui, nous attendons qu'il nous aide plus tard d'une manière ou l'autre. Mais nous hésitons d'aider quelqu'un si nous le connaissons comme un homme dur, qui n'aide jamais les autres. Mais la perfection chrétienne demande que nous donnions, plus qu'elle demande que nous prêtions» Elle demande que nous prêtions sans rien attendre que l'autre nous récompense. Comme le Seigneur nous dit: "Aimez vos ennemis, faites du bien et prêtezpans rien attendre en retour•" Ensuite Il donne deux raisons pour faire comme cela: "Votre récompense alors sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car II est bon, Lui, pour les ingrats et les méchants. (Luc 6:35).

Mais II nous promet une récompense si nous prêtons sans rien attendre en retour. Il nous donnera Lui-même cette, récompense, peut-être encore dans cette vie-ci, par les mains de quelqu'un d'autre, mais surtout après notre mort, quand nous aurons quitté cette vie. Comme le sage roi Salomon a dit dans le livre des Proverbes: "Qui fait la charité au pauvre prête à Dieu.(Prov. 19:17). Donner quelquechose à un pauvre, c'est prêter cette chose à Dieu. Et quand nous prêtons à 'Dieu, nous recevrons la Sécompense plus tard, dans le Royaume des Cieux. Cette récompense sera bien . plus que la valeur du prêt que nous avons fait, et meilleure sans pareil. C'est Dieu qui nous récompensera avec intérêt, avec un intérêt bien plus grand et bien meilleur qu'aucun banquier sur la terre. Dans la Divine Liturgie de Saint Basile, le prêtre prie pour "ceux qui se souviennent des pauvres" comme suivant: "Récompense-leur avec Tes dons spirituels riches et célestes; donne-leur en échange des biens de la terre des biens du ciel; en échange des biens temporels des bien éternelles; en échange des biens périssables, des biens impérissables." Oui, quand nous donnons aux pauvres, nous pouvons attendre une récompense; mais nous n'attendons pas que les mêmes personnes qui reçoivent  nous le rendent. Nous attendons une meilleure récompense, celle que Dieu nous donnera plus tard, dans Son Royaume.

L'autre raison que le Seignaur nous donne pour faire du bien et pour prêter à nos ennemis et aux pauvres qui ne ^pourroofr rien nous rendre en retour, est celle-ci: nous serons "les fils  du Très-Haut". Nous serons imitateurs de Dieji. Dieu nous donne toutes les choses que nous recevons dans cette vie, et II le fait sans distinguer entre les bons gens et les méchants. Il donne à ceux qui Le remercient et aussi à ceux qui sont ingrats, qui se plaignent au lieu de Lui rendre grâces. Nous, nous devons faire de même. La perfection chrétienne attend que nous donnions à ceux qui nous font la requête, sans demander s'ils sont vraiment, pauvres, sans demander s'ils sont de bons gens ou des méchants. Pour atteindre à la perfection chrétienne, il faut donner égale­ment à ceux qui sont reconnaissants et qui nous remercient, et à ceux qui sant ingrats et qui ne nous remercient jamais. Il faut donner également à nos amis et à nos ennemis, à ceux qui nous aiment et à ceux qui nous haïssent. Voilà la perfection chrétienne en cette chose. Nous donnons surtout parce que nous   '"'. aimons Dieu et parce que nous voulons faire Sa volonté, en agissait comme Lui.

"Montrez-vous miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux.1(6) Luc 6:56).

L'Evangile d'aujourd'hui finit avec ces paroles; de notre Seigneur. Ils nous rappellent la béatitude du commence­ment du Discours sur la Montagne: "Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde.(Matth. 5:7).  Nous sommes tous des pécheurs, nous sommes tous indignes des biens que Dieu notre Père nous donne. C'est pour cela que dans les offices de notre Sainte Eglise Orthodoxe, après chaque requête nous demandons la miséricorde de Dieu: "Kyrie eleïsonî" "Seigneur, aie pitié!"

Mes chers frères, et soeurs, soyons nous aussi miséricurdr ieux envers tout le monde, pour exprimer ainsi notre reconnaissance envers Dieu pour tous les biens qu'il nous donne; et II nous récompensera dans Son Royaume éternel. A Lui soit toute gloire  action de grâce et adoration, au Père,, au Fils et au Saint-Esprit  maintenant, toujours, et dans les siècles des siècles.  Amin.

 

 

DIMANCHE TROISIEME DE LUC   (LUC 7:11-16)

Mes chers frères et soeurs:

Aujourd'hui dans notre Eglise, la Sainte Eglise Orthodoxe, nous avons écouté le récit dans l'Evangile d'un miracle de notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ. Et c'est un miracle spécial; ce n'est pas une guérison, mais quelquechose de plus merveilleuse: la résurrection d'un mort.

Or, notre Seigneur Jésus-Christ, pendant Son ministère sur terre avant Sa Crucifixion et Sa Résurrection, a ressuscité beaucoup de morts. Quand Son Précurseur, Saint Jean-Baptiste, était en prison, il a envoyé ses disciples au Christ pour Lui demander: "Es-Tu Celui Qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre?" Jésus leur a répondu: "Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et voyez:les aveugles voient et les boiteux marchent, les lépreux sont guéris et les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres"(Matth. 11:3-5). De cette réponse, nous apprenons que le Seigneur Jésus ressuscitait beaucoup de morts, comme II faisait beaucoup de guérisons. Mais il n'y a que trois résurrections de morts dont les détails nous sont racontés dans les quatre Evangiles. Nous connaissons la résurrection de la fille de Jaïre,   la réssurrection de fils d'une veuve à Nain, et .  la résurrection de Lazare à Bethanie. Tous ces trois cas sont différents. La résurrection de la fille de Jaïre s'est accomplie peu de temps après la mort. Celle à Naîn était plus tardive, quand on était déjà en route pour enterrer le corps du défunt. La plus merveilleuse était celle de Lazare; celle-ci s'est accomplie le quatrième jour après la mort. Mais les autres deux résurrections sont elles aussi miraculeuses. C'est l'histoire de celle à Naîn que notre Eglise nous lit aujourd'hui; cette histoire est racontée seulement dans l'Evangile selon Luc.

Naîn est une petite ville dans la région de Galilée, au pied du Mont Thabor, la montagne où le Seigneur S'est transfiguré  Quand Jésus était arrivé près da la porte de cette ville, Il a rencontré une procession funéraire. On portait un mort, un jeune homme, pour l'enterrer. Ce jeune homme était le fils unique de sa mère, qui était veuve. C'est toujours une cause de chagrin quand on perd quelqu'un très proche, surtout quand il s'agit de la mort d'un fils ou d'une fille. Et quand on est veuve c'estencore plus triste, parce qu'on a déjà perdu son époux Mais en plus de ce chagrin, cette veuve avait encore un problème, un grave problème. Le défunt était son fils unique, et maintenant " elle se trouvait abandonnée, sans protecteur et sans quelqu'un de proche qui puisse pourvoir aux nécessités de la vie. La situation des veuves était très difficile dans la société juive ancienne.

Mais à sa vue, le Seigneur a eu pitié d'elle. Il savait: déjà tous les détails. Il savait qu'elle était veuve et que le mort était son fils unique. Il savait toute sa situation difficile parce qu'il est Dieu et II sait tout détail, tout besoin et tout problème de chacun de nous. Quand nous prions, soit pour nous-même soit pour d'autres, il n'est pas nécessaire de raconter à Dieu tous nos besoins en détail. Dieu sait nos vrais besoins mieux que nous-mêmes. C'est pour cela que notre Eglise, en priant pour le monde et pour ses gens, emploie surtout des pétitions très simples, comme "Seigneur aie pitié", ou "Souviens-Toi", comme a fait le Bon Larron qui était crucifié avec le Seigneur Jésus. Certes, nous pouvons faire de longues prières si nous le voulons.Mais pour nous les Orthodoxes, la méthode la plis utilisée est de commémorer les noms devant Dieu; et quand nous prions pour des autres Orthodoxes, nous pouvons donner leur nom au prêtre, avec une offrande, pour être commémoré par lui pendant la préparation de la Divine Liturgie.

Or, le Seigneur a eu pitié de cette veuve. Il lui a dit de ne pas pleurer. Puis II s'est approché du cercueil et II l’a touché. Les porteurs du cercueil se sont arrêtés. Ils ont vu que ce Maître religieux voulait faire quelquechose, mais ils ne savaient pas ce qu'il allait faire. Puis le Seigneur Jésus s'est addressé au mort, en disant: "Jeune homme, Je te l'ordonne lève-toi."(Luc 7:1). Il a parlé au mort comme s'il parlait à un vivant. Il lui a ordonné de se lever. Et qu'est-ce qui est arrivé? Le mort s'est mis sur son séant et il a commencé à parler. Il a obéi au commandement de Jésus, parce que Celui-ci est le Seigneuxr de tous, des vivants et des morts. flJest pour démontrer ceci que le Seigheur a fait ce miracle avec une seule parole. Il n'a pas touché le mort du tout. Il l'a ressuscité seulement en lui ordonnant.

Le jeune homme ressuscité se mit à parler. Il a parlé pour montrer  quil était vraiment rentré en vie. Quand un bébé est né, on attend toujours son premier cri. C'est là le signe qu'il est vraiment vivant. Il en est de même ici. Le jeune homme a parlé pour montrer qu'il était vraiment vivant, et vivant comme une personne humaine, qui parlait comme un être raisonnable. Si le mort se bougeait seulement, ou s'il se bougeait en poussant des cris, ce ne serait pas un homme entier qui était ressuscité  mais une espèce d'animal. Mais en parlant avec des paroles raison  nables, il a démontré qu'il était ressuscité comme un vrai être humain.

En voyant ce miracle, tous étaient saisis de crainte. La résurrection d'un mort est un miracle bien plus grand que la guérison d'un malade ou d'un boiteau. Tout le monde craint la mort. La mort nous est un grand mystère. Voir quelqu'un rentré, en vie après avoir été mort, voilà quelquechose qui nous remplit de crainte, de la crainte que nous devons avoir devant la puissance de Dieu. De plus, ces gens-là à Nain vivaient avant la Résurrection  du Christ, avant Sa victoire sur la mort par la mort.  Ils ne  savaient pas ce qui allait arriver. Nous les Chrétiens, et surtout" nous les Chrétiens Orthodoxes, nous ne devons pas craindre la mort elle-même, parce que nous croyons que le Christ notre Dieu a vaincu la mort dans Sa Résurrection. Mais nous devons avoir de crainte pour le jugement qui suivra la mort. Après la mort il n'y aura pas d'occasion de se repentir. Il faut se souvenir toujours de ce jugement juste et terrible que nous subirons après notre mort. Si nous nous souvenons toujours de ce jugement il nous devient bien plus facile de résister aux tentations de pécher.

Ainsi tpus étaient saisis de crainte, et ils glorifiaient Dieu en disant: "Un grand prophète a surgi parmi nous et Dieu a visité Son peuple.(Luc 7:16). A cause de ce miracle, les habitants de Naîn  reconnaissaient le Seigneur Jésus comme un grand prophète. Dans le passé, deux grands prophètes ont accompli de tels miracles. Le Prophète Elie l'a fait une fois, avec le fils de la veuve de Sarepta. Le Prophète Elisée l'a fait deux fois, une fois avec le fils de la femme Shunamite, et une fois après sa mort quand un homme mort était placé dans son tombeau, sur ses saintes reliques. Ainsi les Juifs de l'époque du Christ pensaient qu'il  était un grand Prophète, comme Elie et Elisée Ils ne comprenaient? pas quIl était plus dun Prophète, qu'il était Dieu-même, Lui Qui avait envoyé les Prophètes et Qui avait parlé par eux. Les habitants de Naïn n'ont pas remarqué la grande différence entre la manière par laquelle s1 étaient accomplies les résurrections par les Prophètes Elie et Elisée, et celle employée par le Christ Ceux-là l'avaient toujours faite par contact avec le corps du  mort. Le Christ la faite sans contact, seulement par une parole ». Les Prophètes Elie et Elisée (quand ce dernier était encore en vien ont prié avant accomplir ce miracle, en implorant la miséricorde et l'aide de Dieu. Le Seigneur Jésus n'avait pas besoin de telle prière, parce qu'il était Dieu lui-même, le Seigneur des vivants et-des morts; Il a fait cette résurrection par une seule parole,   par un commandement. Les trois résurrections des morts faites par le Christ qui nous sont racontées dans les Evangiles nous confirment dans notre foi en la résurrection générale des morts à la fin du monde. Mais elles ne sont pas la même chose que la résurrection générale. Dans les trois cas dans les Evangiles, tous les trois ressuscites sont revenus à la vie, à la même vie mortelle qu'ils l'­avaient vécue auparavant, et il leur a fallu mourir encore une deuxième fois La résurrection générale des morts à la fin du monde sera différente, d'un ordre plus merveilleux. Elle sera comme la Résurrection du Christ-même. Nous serons ressuscites avec un corps spirituel, un corps transfiguré, qui ne mourra jamais. "Bien-aimés", écrit l'Apôtre et Evangéliste Jean le Théologien dans sa Première Epitre, "ce que nous serons n'a pas encore été manifesté. Nous savons que lors de cette manifestation, nous Lui serons semblables, parce que nous Le verrons tel qu'il est."(I Jean 3:2). Comme l'Apôtre Paul a écrit aux Corinthiens: "Mais, dira-t-on, comment les morts ressuscitent-ils? Avec quel corps reviennent-ils? Ce que tu sèmes, toi, ne reprend vie, s'il ne meurt. Et ce que tu sèmes, ce n'est pas le corps à venir, mais un grain tout nu, du blé, par exemple, ou quelque autre semence; et Dieu lui donne un corps à son gré, à chaque semence un corps particulier. ... Ainsi en va-t-il de la résurrection des morts: on sème de la corruption, il ressuscite de l'incorruption; on sème de l'ignominie, il ressuscite de la gloire; on sème de la faiblesse, il ressuscite de la force. (I Cor. 15:35-38, 42-43). Quand nous mourrons, nous serons placés dans la terre comme des semences. Et plus tard, à la fin du monde, Dieu nous ressuscitera comme des plantes qui auront poussées à pantin

des semences de nos corps.        

Mes chers frères et soeurs, que cette résurrection générale soit pour nous tous une résurrection de gloire avec tous les Saints et les Justes, par la grâce et la miséricorde de notre Dieu: du Père, du Fils et du Saint-Esprit,  à Qui sont toute louange et adoration,  maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles  Amin.

 

DIMANCHE QUATRIEME DE LUC  (LUC  8:5-15)

Mes chers frères et soeurs:

Pendant la Divine Liturgie aujourd'hui dans notre Eglise, l'Eglise Sainte Orthodoxe, nous avons écouté comme Evangile la parabole du Semeur, la première de toutes les para­boles que notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ nous a données.

Qu'est-ce qu'une parabole? Le mot "parabole" est un mot grec qui signifie "comparaison" Dans les paraboles des Evangiles le Seigneur Jésus fait comprendre quelque mystère du Royaume de Dieu en faisant" une comparaison parfois avec quelquechose de bien connu dans la vie quotidienne de Ses audi teurs: un fermier qui sème, une femme qui fait du pain, des hommes qui pèchent, et beaucoup d'autres. Parfois II fait une comparaison avec une histoire, comme celle de l'Enfant Prodigue de l'Homme Riche et de Lazare, ou des Dix Vierges, et comme beaucoup d'autres qui sont bien connues de chacun qui lit souvent les Quatre Evangiles. Ces comparaisons nous donné une illustration  d'une vérité concernant le Royaume de Dieu.

Pourquoi le Seigneur a-t-Il employé des paraboles dans Son enseignement? Ce n'était pas pour expliquer des aspects du Royaume de Dieu. Au contraire, c'était pour les voiler. Comme le Christ Lui-même a dit à Ses Disciples dans l’Evangile lu aujourd'hui, "les autres n'ont que des paraboles, afin qu'ils  voient sans voir et entendent sans comprendre." Pour ceux  qui ne intéressent pas aux choses spirituelles, les paraboles de Jésus ne sont que de petites histoires; ils n'ont pas d'autre ' signification. Les mystères du Royaume de Dieu leur sont incom­préhensibles, parce qu'ils ne veulent pas ouvrir leur esprit pour les comprendre.(Luc 8:10). Mais pour nous qui croyons, les paraboles du Seigneur sont pleines de sens. Les paraboles sont surtout pour les initiés, pour les illuminés, pour ceux qui ont été instruits dans les mystères de la foi Chrétienne Orthodoxe pour ceux qui ont été catéchumènes ou qui ont été instruits  quand ils étaient enfants.

Mes frères et mes soeurs, voyons maintenant la para­bole du Semeur. La scène décrite était une scène bien connue aux auditeurs: un cultivateur qui semait de la semence. A cette  époque-là, on semait en se promenant dans les champ et en jetant la semence avec la main autour de soi dans toutes les directions. On ne plaçait pas la semence soigneusement dans des sillons préparés, comme nous savons faire aujourd'hui. Non; on jetait la semence partout. Et naturellement, toute la semence n'est pas tombée dans la bonne terre, mais une grande quantité est tombée ailleurs: une partie hors du champ, au bord du chemin une partie sur un rocher; et une autre partie parmi les épines. Mais il y a une autre partie qui est tombée dans la bonne terre. Qu'est-ce qui est devenu avec ces parties de la semence? Celle qui est tombée au bord du chemin n'avait aucune chance à croître. Elle est tombée dans la poussière, les gens et les animaux l'ont foulée aux pieds et les oiseaux l'ont mangée. La partie qui est tombée sur le rocher est allée  un  peu mieux. Elle a poussé d'abod; mais plus tard elle s'est desséchée faute d'humidité. Les plantes sur le rocher n'avaient pas de racine; ainsi elles ne pouvaient pas durer. La partie qui est tombée parmi les épines a eu des racines et avait de l'humidité. Mais les épines et les autres mauvaises herbes ont poussé avec la bonne semence et ont étouffé les bonnes plantes. Mais la partie qui est tombée sur la bonne terre, elle a poussé et à donné du fruit au centuple.

Voilà la parabole. Elle décrit une scène assez simple Pour ceux qui l'ont écoutée pour la première fois, la seule leçon qu'ils en peuvent tirer est que les méthodes modernes de semer sont meilleures que les anciennes. Mais ce n'était pas pour cela que le Seigneur Jésus a dit cette parabole. Non, Il l'a dite pour enseigner quelquechose concernant le Royaume de Dieu. Mais après l'avoir dite, Il a crié: "Entende, qui a des oreilles pour entendre!"(Luc 8:8), ne parlait pas ici des oreilles physiques, des oreilles du corps, mais des oreilles de l'âme. Ceux qui ont des oreilles de l'âme pour entendre et comprendre  les choses de l'esprit, qu'ils entendent!

La foule ne comprenait pas cette parabole; les Disciples de Jésus non plus. C'était la première parabole que leur Maître avait dite, et ils n'étaient pas accoutumés encore à entendre des paraboles. Ainsi le Seigneur les a tirés à part et leur a expliqué cette parabole plus tard. Heureusement, les Evangélistes nous ont écrit tant l'explication que la parabole.

Regardons maintenant la signification de la parabole du Semeur. La semence, c'est la parole de Dieu. Il y a d'autres paraboles du Christ où la parole de Dieu est illustrée par la semence. Si nous avons lu les Evangiles, nous connaissons aussi la parabole de l’Ivraie et la parabole du Grain de Sénevé. Le Royaume de Dieu est quelquechose qui croît; ainsi il est très bien représenté par la semence.

La partie de la semence qui est tombée au bord du chemin est la parole qui est entendue mais n'a pas été acceptée par les auditeurs. Le diable vient tout de suite, "et il "enlève la Parole de leur coeur, de peur qu'ils ne croient et ne soient sauvés"(Luc 8:12).  Luc 8:13lll.La volonté de Dieu, c!est notre sanctification (I Thess.4:3)..Il veut "que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité".(I Tim- 2:4). Mais II demande toujours notre coopération dans ce salut et dans cette sanctification. Il ne nous contraint pas. Malheureusement nous sommes très souvent comme la poussière au bord du chemin. En recevant la Parole de Dieu, en écoutant des paraboles sur des choses spirituelles, nous ne lui donnons pas la possibilité de s'enraciner dans notre coeuj?. Nous la laissons enlever par le diable. Nous ne sommes pas comme sol préparé, mais nous sommes devenus très durs. La semence qui tombe sur nous ne peut pas pénétrer dans notre coeur. Il faut dabord nous amollir, il faut briser notre propre volonté dure. Ensuite nous serons plus réceptifs à la Parole de Dieu.

La partie de la semence qui est tombée sur le rocher, où il y a peu de sol, est la parole qui est reçue mais qui ne prend pas racine chez les auditeurs. "Ils ne croient que pour un moment, et à l'heure de l'épreuve ils font défection(Luc. 8:13).  Des gens comme ceux semblent être amollis à la surface, mais dans le coeur ils sont encore très durs, comme des rochers. Au commencementals reçoivent la Parole de Dieu avec joie et avec en­thousiasme, mais cela ne dure pas longtemps. Aussitôt que la foi chrétienne ou la vie chrétienne leur occasionne des incon-véniences ou des difficultés, ils abandonnent l'Eglise et la foi chrétienne. Ils sont prêts d'être Chrétiens jusqu'à ce que l'on leur demande quelquechose à cause de la foi. Les uns ne veulent pas prier beaucoup, des autres ne veulent pas être moqués par des incroyants. La Parole de Dieu ne peut pas s'enraciner en eux, et elle ne peut pousser non plus à cause du manque d'humidité sur le rocher, c'est-à-dire du manque de la grâce que le Saint-Esprit amène en nous. Mes frères et mes soeurs, il faut nous examiner, il faut regarder dans notre coeur, de peur que nous ne soyons comme ces gens-là. Il faut se demander, aimons-nous vraiment le Christ notre Dieu? Sommes-nous prêts à supporter ou à souffrir beaucoup de choses pour Lui? Sommes-nous prêts à supporter à cause de Lui des épreuves, de la fatigue, des moqueries, peut-être la haine des autres, et peut-être même la persécution? Sommes-nous disposés à mourir pour lamour de Lui, si II nous le demande? prions que la joie et l'enthousiasme avec lesquels nous avons reçu la foi chrétienne s'enracine en nous.

La troisième partie de la semence est tombée dans les épines. Les gens qui sont pleins de soucis de cette vie, qui cherchent la richesse ou qui aijnent les plaisirs de ce monde sont comme du sol qui est plein d'épines La Parole de Dieu, des paroles sur la vie spirituelle, peuvent s'enraciner en eux et peuvent commencer à croître, mais ces racines et ces plantes ne sont pas durables. Elles sont étouffées. Les gens qui ont leur souci, leur attention surtout dans les choses de ce monde, ou qui ont les richesses et les plaisirs de ce monde comme premier-but, étouffent toute vie spirituelle qui a pu commencer dans leur coeur. Si nous aimons tant aller aux parties de bière ou aux jeux de football que nous le préférions au lieu d'aller à l'Eglise, nous étouffons la vie spirituelle qui a commencé en nous. Souvent, cependant, les soucis de cette vie nous semblent être justifiés, surtout pour les mères qui doivent faire tant de choses à la maison et dans les champs pour leur mari et leurs enfants. C'est le même pour les pères qui doivent chercher de l'argent pour payer l'éducation de leurs enfants, ou même pour les nourrir et les vêter. Ces derniers soucis sont de bons soucis et nécessaires, mais il. ne faut pas qu'ils étouffent notre vie spirituelle. Au contraire; si nous mettons toujours la vie  spirituelle et notre devoir envers Dieu comme premier but, nous trouverons que les soucis pour notre famille deviennent moindres  et parfois que Dieu les résoud Lui-même pour nous. Comme le Seigneur Jésus a dit: "Cherchez d'abord le Royaume de Dieu et Sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît."'(Matth. 6:33).

La dernière partie de la semence est tombée dans la bonne terre. Là elle s'est enracinée, elle a trouvé l'humidité et la nourriture, et il  avait pas beaucoup d'épines qui puissent l'étouffer. Là, dans la bonne terre, la Parole de Dieu a poussé et a donné du fruit. La bonne terre c'est les gens qui sont prêts à écouter et à accepter la Parole de Dieu, qui ont vraiment de l'amour pour Dieu, de sorte quils soient prêts à supporter inconvéniences, moqueries et même les souffrances pour Lui, et qui mettent leur vie spirituelle comme premier but, avant même les soucis pour leur famille. Ce sont eux qui donnent du fruit, le fruit de bonnes oeuvres pour Dieu et Son Eglise, et de bonnes oeuirres pour les autres gens autour d'eux: la famille, les voisins, les indigents et les malades Les autres Evangélistes, Matthieu et Marc, ajoutent qu'il y a des différences parmi ces gen, ces bons Chrétiens qui sont comme de bonne terre: "ils portent du fruit, trente, soixante ou cent pour un."(Marc 4:20). Comme il y a des catégories de ceux qui sont comme mauvaise terre, où la Parole de Dieu ne pousse pas, il y a aussi des degrés différents chez qui la Parole de Dieu s'enracine et pousse, comme Dieu leur fait appel et leur donne la capacité.

Mes frères et mes soeurs, prions que nous soyons toujours comme la bonne terre et que nous fassions pousser de bons fruits  autant que Dieu nous le demande Rendons-Lui gloire et adoration^ au Père, Fils et Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.  Arnin.

 

DIMANCHE CINQUIEME   DE  LUC  (LUC   16:   19-31)

Mes chers frères et soeurs:

Aujourd'hui notre Mère, l'Eglise Sainte Orthodoxe, nous lit la parabole du Mauvais Riche et du Pauvre Lazare. C'est une histoire pleine de sens pour nous, et qui nous enseigne beaucoup, surtout au sujet des richesses et de la pauvreté.

"Il y avait un homme riche qui s'habillait de pourpre et de lin fin." Dans l'antiquité c'était seulement les rois et les gens très importants ou très riches qui portaient des vêtements qui étaient teints de pourpre. C'était le même avec le lin fin, qui coûtait- très cher, même plus cher qu'aujourd'hui. A cette époque-là on utilisait le lin pas seulement pour les draps de lit ou de table, mais aussi pour les vêtements. Cet homme riche s'habillait donc de pourpre et de lin fin, et "chaque jour il faisait brillante chère" (Luc 16:19). 3). Quand les gens gagnent les richesses de ce monde, ils veulent les montrer à tout le monde, pour attirer l'envie des autres. Ils veulent que tout le monde voie qu'ils s'habillent de vêtements chers, qu'ils ont une maison grande et pleine des conforts modems, qu'ils ont une auto grande ou rapide, et qu'ils mangent et boivent des aliments chers. Ils veulent surtout montrer qu'ils possèdent et qu'ils utilisent des choses luxueuses, importées d'Amérique ou d'Europe.

"Et un pauvre, du nom de Lazare, gisait près de son portail, tout couvert d'ulcères."(Luc 16:20). Près des riches il y a toujours des pauvres, surtout dans les pays moins développés, comme le nôtre. Leur condition est souvent très misérable, comme celle du pauvre Lazare dans cette histoire. Il vivait près de cet homme très riche, mais il n'avait pas de toit pour s'abriter, il n'avait pas assez de nourriture pour manger, il navait pas assez de vêtements pour se couvrir. L'Evangeliste Luc nous dit: "Il aurait bien voulu se rassasier de ce que tombait de la table du riche. Bien plus, les chiens eux-mêmes venaient lécher ses ulcères.(Luc 16:21).  Il aurait voulu manger des choses que le riche re-jettait, mais personne ne les lui donnait. Il avait besoin de médicaments et de bandages, mais il n'y avait personne qui ne le soignât; au lieu du soin médical, les chiens l'ennuyaient en léchant ses ulcères. Mais ce qui était le plus insupportable pour le pauvre Lazare était l'inhumanité du riche, à la porte duquel il gisait. Il voyait très   souvent, presque chaque jour, cet homme qui possédait beaucoup  plus que le nécessaire pour vivre, qui portait des vêtements   superflus, qui avait plus de nourriture qu'il pouvait manger,"   mais qui ne lui donnait jamais rien.

Or, le pauvre mourut et fut emporté par les anges dans le sein d’Abraham."(Luc 16:22). Le pauvre Lazare mourut; pour lui, qui n'avait jamais joué des biens de cette vie, mais qui avait eu toujours une vie pleine de souffrances, la mort n'était pas quelquechose à craindre, mais un repos. Ensuite il fut emporté par les anges. Lui qui avait les chiens pour compagnons sur la terre, fut emporté par les anges 'après sa mort. Ceux qui vivent en déshonneur dans cette vie seront honorés par Dieu dans la vie prochaine. Il fut emporté dans le sein d'Abraham. Cette expression: "le sein d'Abraham" veut dire l'état des âmes des défunts bienheureux, de ceux qui attendent la résurrection générale des morts à la fin du monde pour entrer dans la plénitude du Royaume des Cieux. Le patriarche Abraham, qui vivait plus de deux mille ans avant la naissance du Christ, était l'ancêtre commun de tout le peuple des Hébreux. C'était à lui que Dieu avait dit: "En toi seront bénies toutes les nations."(Gai. 3:6). Les vrais fils d'Abraham ne sont pas les fils selon la chair, c'est-à-dire les Juifs, mais les fils selon l'esprit, c'est-à-dire nous les Chrétiens. Ainsi, être dans le sein d'Abraham, cela veut dire être fils d'Abraham, appartenir au nombre des bien­heureux. Et ces bienheureux viennent de toutes les nations, selon la prophétie, pas seulement d'une nation ou d'une race. Nous prions pour les morts en demandant que Dieu leur "donne de repos dans le sein dAbraham"•

L'Evangéliste continue l'histoire: "Le riche mourut aussi, et on l'enterra. Dans le séjour des morts, en proie aux tourments, il leva les yeux et vit de loin Abraham et Lazare en son sein."(Luc 16:22-23). La mort vient également pour tout le monde, aux riches et aux pauvres. Mais ce qui arrive après la mort n'est pas égal pour tout le monde. Chacun reçoit selon ce qu'il mérite, selon la disposition de l'âme. Aprèe la mort, en attendant la résurrection générale de tous les morts et le dernier jugement, l'âme jouit d'un avant-goût, d'une anticipation de ce qu'elle recevra après le jugement dernier. Les justes comme le pauvre  Lazare, reçoivent un avant-goût des cieux, dans le sein d'Abraham, ou (pour l'exprimer un peu différemment) dans le Paradis. Mais les injustes, comme le riche de notre histoire, reçoivent un avant-goût des tourments de l'enfer dans le séjour des morts, c'est-à-dire (comme on le dit autrement) dans le Royaume de l'Hadès.

 Dans les tourments le riche "leva ces yeux et vit de loin Abraham et Lazare en son sein" Il reconnut Lazare Il l'avait vu presque chaque jour gisant à sa porte. Pendant cette vie, c'est Lazare qui voyait de loin le riche dans son confort. Maintenant les rôles sont échangés. C'est le riche qui voit de loin Lazare dans le confort des -justes, chose qui ajoute à ses propres tourments. En voyant Abraham riche s'écrie: "Père Abraham, aie pitié de moi et envoie Lazare tremper dans l'eau le bout de sa doigt pour me refraîchir la langue, car je suis à la torture dans ces flammes.(Luc 16:24).  Lui qui n'avait jamais eu de pitié de Lazare pendant la vie sur la terre, il demande maintenant de recevoir la miséricorde par la main de Lazare. Et quelle miséricorde! Lui qui buvait des vins et d'autres boissons recherchées jusqu'à l'ivresse pendant sa vie sur terre, il n'avait jamais offert même une goutte d'eau à Lazare. Mais maintenant il demande que Lazare lui apporte une goutte d'eau. Seulement une goutte d'eau lui serait une très grande consolation dans ses tourments; mais elle lui est refusée. Abraham lui répond: "Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu tes biens pendant ta vie, et Lazare pareillement ses maux; maintenant donc il trouve ici consolation, et toi, tu es à la torture."  (Luc 16:25). Voyez-vous, il s'adresse à Abraham comme "Père Abraham" et Abraham se lui addresse comme son enfant? mais cela n'aide pas ce riche inhumain Il en sera de même pour nous, si nous ne sommes pas miséricordieux pour les pauvres. Nous serons aussi placés dans les tourments de l'Hadès, bien que nous soyons Chrétiens, si nous n'avons pas d'amour pour les indigents.

"Tu as reçu tes biens pendant ta vie, et Lazare pareille­ment ses maux." Nous pouvons tous attendre des biens et des maux. Nous attendons des biens comme venant de l'amour de Dieu, pas comme de nos propres droits. Bien sûr, chacun a ses droits envers les autres, des droite de vivre et des droits de recevoir de la justice; on les appelle les droits humains. Mais nous n'avons pas de tels droits envers Dieu. Nous sommes tous Ses créatures, Lui seul est le Créateur Et la créature na aucun droit devant son Créateur Tous les biens que nous recevons de Dieu sont des dons, des bénédictions, des grâces, des signes concrets de Son amour pour nous Ses créatures.

Mais nous devons attendre aussi des maux, surtout à cause de nos péchés. Personne d'entre nous n'est sans péché. Si nous ne recevons pas de maux pendant cette vie sur la terre^ nous en pouvons être sûrs que nous recevrons des maux après notre mort, dans l'éternité. Et qu'est-ce qui est préférable? des maux pendant cette vie ou àes maux dans l'éternité? Les maux de cette vie, comme la pauvreté, les maladies, les déceptions dans notre vie, ils ne sont que des maux temporaires. Ainsi ils sont bien plus préférables que les maux dans l'autre vie». Pour cela, nous devons remercier Dieu pour les maux que nous recevons dans cette vie, parce qu'il est bien plus préférable de les recevoir maintenant qu'après la mort. C'est comme avec les médicaments. Il y a des médicaments qui ont un goût très amer, mais nous savons que si nous les buvons maintenant, nous serons guéris de notre maladie; si nous ne les avalons pas mainte­nant, nous ne serons pas guéris et nous souffrirons bien plus de notre maladie. De même, il y a d'autres médicaments qui piquent beaucoup si nous les appliquons sur une blessure ; mais nous savons que si nous mettons un tel médicament sur une blessure, elle'sera guérie; si nous ne le plaçons pas sur la blessure, elle pourra s'infecter et nous procurer une douleur insupportable* C'est la même chose avec les maux de cette vie. Nous devons les regarder comme des médicaments que nous recevons de Dieu, afin de nous guérir de nos maladies spirituelles et de nos blessures spirituelles, qui sont causées par nos péchés

On peut se demander, pourquoi y a-t-il de telles différences dans ce monde entre les riches et les pauvres? Pour­quoi Dieu ne fait-Il pas vivre tout le monde dans l'égalité? On peut se demander ceci aussi à l'égard de beaucoup d'autres choses, pas seulement à l'égard des richesses. Pourquoi Dieu donne-t-Il aux uns un corps fort et aux autres un corps faible? Pourqur fait-Il les uns habiles et les autres stupides? Première­ment, il faut se souvenir que nous les créatures humaines ne pouvons pas comprendre toutes les choses de la sagesse et la providence de Dieu. "Que Ses décrets sont insondables et Ses voies incompréhensibles!" cpmme s'écrie l'Apôtre Paul. ' Mais nous devons être sûrs que Dieu nous aime tous également, bien qu'il ne nous traite pas tous également dans cette vie Il nous crée avec des différences afin que les forts et les habiles aident les faibles et les inhabiles et les malades. Dieu fait les uns riches et les autres pauvres, selon Saint Jean Chrysostome et d'autres Saints Pères de l'Eglise, afin que les riches donnent des aumônes et que les pauvres pratiquent la patience. Ce n'était pas à cause de ses richesses que le riche de notre histoire a été envoyé dans les tourments, mais à cause de son manque de miséricorde, son manque d'amour pour les autres. Egalement, ce n'était pas à cause de sa pauvreté que Lazare a été emmené au sein d'Abraham, mais à cause de sa patience, parce qu'il a supporté toute sa condition misérable sans Jamais blâmer Dieu pour cela.

Mes chers frères et soeurs, supportons aussi avec patience toutes nos difficultés et faiblesses, afin que nous aussi arrivions à l'état bienheureux des justes, par la grâce de notre Dieu: du Père, du Fils et du Saint-Esprit; à Qui soit toute adoration, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.  Amin.

 

DIMANCHE SIXIEME DE LUC  (LUC 8:26-39)

Mes chers frères et soeurs:

Aujourd'hui notre Eglise, l'Eglise Sainte Orthodoxe, lit pendant la Divine Liturgie l'histoire de la guérison du démoniaque gérasénien par notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ. Nous avons déjà écouté cette histoire il y a quelques mois, comme elle est racontée par lEvangéliste Matthieu; aujourd'hui nous lisons la même histoire dans la version de lEvangéliste Luc Ainsi les détails de cette histoire doivent être déjà connus à la plupart de mes auditeurs. .

Ainsi je vais maintenant me concentrer sur un détail très important de cette histoire, c'est le suivant: Les démons supplièrent Jésus de leur permettre d'entrer dans les porcs.( Luc 8:32).

"Nous voyons ici la grande impuissance des démons en face de Dieu. Bien que le démoniaque gérasénien fût possédé par une légion de démons  c'est-à-dire, par tout un régiment - cette grande armée de démons a du demander la permission au Seigneur Jésus pour entrer dans les porcs. Toute une armée de démons ne pouvait rien faire sans la permission de Dieu. S'ils doivent avoir la permission pour entrer dans des animaux, d'autant plus cette permission est-elle nécessaire pour qu'ils entrent dans un être humain.

Voyez-vous, mes chers frères et soeurs, que les démons n'ont aucun pouvoir sur nous, si Dieu ne le leur donne pas? Voyez-vous que les démons ne peuvent rien nous faire sans la permission de Dieu? Ainsi les démons ne peuvent pas nous nuire sans que Dieu y consente. De même, les magiciens qui pensent avoir des pouvoirs sur les démons pour faire du mal aux autres gens, en réalité eux aussi, ils n'ont aucun pouvoir ni sur les démons ni sur d'autres êtres humains, sans le consentement de Dieu.

Mais on peut demander, s'il en est vraiment ainsi, pourquoi Dieu laisse-t-Il les démons avoir encore pouvoir sur les hommes? Pourquoi laisse-t-Il les démons nuire aux hommes? Pourquoi leur donne-t-Il la permission de faire mal aux hommes, ou de leur posséder?

Il y a deux raisons principales, pourquoi Dieu permet aux démons de posséder ou de nuire aux hommes. La première raison leur correction. Par exemple,  parmi les premiers Chrétiens de la ville de Corinthe en Grèce il y avait un grand pécheur, un adultère qui vivait avec la femme de son père. L’Apôtre Paul a écrit aux Chrétiens de Corinthe sur ce cas avec ces paroles: "Il faut qu'au nom du Seigneur Jésus nous nous assemblions, ... avec la puissance de notre Seigneur Jésus, et que cet individu soit livré à Satan pour la perte de sa chair, afin que lesprit soit sauvé au Jour du Seigneur." (I Cor. 5:4-5).  On ne nous dit pas exactement ce que veulent dire les mots: "livré à Satan". Peut-être ce,pécheur a été possédé par un démon; peut-être on a laissé des démons le troubler avec des maladies ou par des malheurs. Mais en tout cas nous voyons de cette histoire que l'Apôtre Paul avait en pouvoir de Dieu pour livrer quelqu'un à Satan afin qu'il soit puni dans cette vie, et avec une telle punition de lui faire se repentir et de se corriger de son grand péché, et ainsi d'échapper à la punition éternelle en Enfer, Nous voyons en même temps qu'une Eglise locale, dans la personne de son Evêque, avait aussi ce pouvoir. Celle-ci était une punition très lourde, mais elle était demandée par un péché très grave dont le pécheur ne s'était pas repenti.

Plus tard l'Apôtre Paul a mis fin à cette punition. Dans sa Deuxième Epitre aux Corinthiens il a écrit: "C'est assez pour cet homme du châtiment infligé par la majorité, en sorte qu'il vaut mieux au contraire lui pardonner et l'encourager, de peur que ce malheureux ne vienne à sombrer dans une peine excessive. (II Cor. 2:6-7).    Ainsi nous voyons que l'Eglise a aussi le pouvoir de faire cesser une telle punition

La deuxième raison, pourquoi Dieu permet aux démons de faire du mal aux hommes, est pour leur salut et pour leur glorification. Le meilleur exemple de ceci est celui de Job, dans l'Ancien Testament. Job était un homme très riche et puissant, un descendant d'Abraham, qui vivait au pays très sec entre la Palestine et l'Arabie. Mais surtout il était un homme très juste. Il était si juste que Dieu a dit sa louange devant les Anges, en disant: "Il n'a point son pareil sur la terre: un homme intègre et droit, qui craint Dieu et se garde du mal!" (Job 1:8). Mais Satan, le diable, qui ne connait pas le coeur de l'homme mais qui peut le juger seulement de l'extérieur, a répondu: "Est-ce pour rien que Job craint Dieu? N’as-Tu pas dressé une haie devant lui, devant sa maison et son domaine alentour? Tu as béni toutes ses entreprises, ses troupeaux pullulent dans le pays. Mais étends la main et touche à ses biens; je Te jure qu'il Te maudira en face!"5' Dieu a répondu à .Satan en disant: "Soit! tous ses bien  sont en ton pouvoir. Evite seulement de porter la main sur lui, Remarquons que Satan ne pouvait rien faire à Job sans la per­mission de Dieu, et seulement dans les limites que Dieu a fixéen.

Ensuite le diable a fait des choses terribles à Job. Il l'a fait perdre en un seul jour tous ses boeufs, tous ses ânti» tous ses  brebis, tous ses chameaux, et enfin tous ses enfants. Et qu'est-ce que Job a-dit? Il dit: "Nu, je suis sorti du sein maternel; nu j'y retournerai. Le Seigneur avait donné, le Seigneur a repris: que le nom du Seigneur soit béni!"''

Pour cela le Seigneur a loué Job encore une fois devait tous les anges. Mais le diable, Satan, a riposté: "Peau pour peum Tout-ce que l'homme possède, il l'abandonne pour sauver sa vie! Hais étends la main, touche à ses os et à sa chair; je Te jure qu'il Te maudira en face!(Job 2:4-5). Soit!" dit le Seigneur à Satan, "dispose de lui, mais respecte pourtant sa vie.(Job 2:6). Ensuite le diable a afîligé Job d'un ulcère malin, depuis la plante des pieds jusqu'au sommet de la tête. C'était avec la permission du Seigneur, et seulement avec la permission de Seigneur, que Satan a pu faire cela. De plus, il ne pouvait pas tuer Job, parcsque Dieu l'avait défendu. Mais Job, qu'est-ce qu'il a dit cette fois? Il dit: "Si nous accueillons le bonheur comme un don de Dieu, comment ne pas accepter de même le malheur?"  (Job 2:10).

Job a souffert beaucoup pendant longtemps, sans com­prendre pourquoi, car il se savait être innocent. Mais il a supporté tout avec patience, de sorte qu'il est devenu un symbole de patience pendant tous les siècles. A la fin, le Seigneur lui est apparu, et II a restauré la situation de Job, mieux auparavant. Mais, le plus important, c'est que Job brille maintenant de gloire parmi les plus grands Saints de l'Eglise. (Nous le commémorons le 6 mai.) Sans les maux terribles qui lui sont arrivés, sa très grande vertu ne serait jamais devenue apparente.  Le diable est ainsi devenu une aide puissante dans la glorificqtion  de Job mais malgré lui, parce qu'il ne le voulait point!

Hors de ces deux raisons principales - pour la correction des hommes pécheurs et pour la glorification des hommes saints - il y a d’autres raisons semblables pourquoi Dieu laisse encore les démons attaquer et tenter les gens. Une raison est pour leur faire apprendre et reconnaître la vertu, Cest en étant tenté de faire le mal que nous apprenons choisir consciemment le bien.

Une autre raison liée à cette dernière est pour que nous ayons 1'occasion de pratiquer la vertu et de faire le bien. Dans les jeux athlétiques ou les autres sports, on doit s'exercer beaucoup si l'on veut devenir un bon concurrent; et pour pratiquer les sports il faut toujours avoir un opposant.

Continuons un peu avec cette illustration (ou parabole) des sports, car celle-ci a été employée par beaucoup d'écrivains chrétiens, commençant avec l'Apôtre Paul. Dans les jeux athlétiques et dans les partis de boxe, comment devient-on champion? On devient champion seulement si l'on affronte des opposants renommés et redoutables, et si on les vainc. De même dans la vie chrétienne  qui est en réalité le combat le plus grand, le plus grave et le plus mortel de tous, on vainc seulement en affrontant un adversaire; on devient champion seulement en luttant contre des opposants habiles et redoutables. Qui sont les "champions" dans la vie chrétienne? Ce sont les Saints. Dieu fait de Ses Saints des champions, en les faisant lutter contre les démons.

Les démons peuvent nuire aux hommes, si Dieu le permet. Ils peuvent tenter les hommes au péché et à des choses mauvaises. Mais ils ne peuvent pas forcer les hommes de pécher; ils ont toujours besoin du consentement des hommes à leurs suggestions mauvaises. Les démons suggèrent, mais il reste toujours le choix aux hommes de pécher ou non.

Ainsi, mes frères et mes soeurs, voyez-vous que les démons ne peuvent rien faire sans la permission de Dieu? De plus, quand ils nous nuisent, Dieu lé permet pour notre bien, afin de nous faire nous repentir ou afin de nous donner plus de gloire. Aussi, les démons ne peuvent nous forcer à pécher. Cela dépend toujours à notre volonté. "Résistez au diable et il fuira de vous",(Jac. 4:7), comme nous écrit Saint Jacques le Frère du Seigneur. Ainsi nous ne devons pas avoir peur des démons. Bien moins, il ne faut pas avoir peur des magiciens et des sorciens. Ceux-ci

pensent qu'ils ont le pouvoir d'employer des démons pour nuire aux gens. En réalité c'est euxmêmes qui se sont vendus aux démons et sont l’instrument des démons. Bien sûr, il faut toujours avoir soin de ne pas se laisser tromper par les démons Ils nous sont des adversaires très habiles ettrès  expérimentés. "Soyez sobres, veillez. Votre partie adverse, le Diable, comme un lion rugissant, rôde, cherchant 121 qui dévorer. Résister-lui, fermes dans la foi»,  comme nous écrit l'Apôtre Pierre dans sa Première Epitre. Si nous essayons d'opposer au diable avec nos propres forces, nous perdrons, et nous deviendrons ses victimes. Mais si nous invoquons l'aide dé Dieu quand nous sommes troublés par des démons et quand nous sommes tentés par eux de commettre des péchés, nous pourrons les vaincre.

Environ deux cent années après le Christ, il y avait un grand magicien et sorcier, qui s'appelait Cyprien. Celui-ci n'est pas le même que le Saint Cyprien qui est devenu Evêque de Carthage en Afrique du Nord, un grand Docteur de l'Eglise et un Martyr pour Christ. Cyprien le sorcier était quelqu'un d'autre. Il était parmi les plus grands sorciers de tous les temps, et il avait acquis une connaissance très grande des arts de la magie. Il était allé à la ville d'Antioche pas la grande Antioche en Syrie, mais l'autre Antioche, en Pisidie en Asie-Mineure, où l'Apôtre Paul a prêché une homélie dans la synagogue; nous pouvons lire cette homélie dans le chapitre 13 des Actes des Apôtres.Ce magicien Cyprien s'était rendu à Antioche en Pisidie, où il devint amoureux d'une jeune fille, qui s'appelait Justine. Or, Justine était Chrétienne, et elle s'était vouée de rester vierge pendant toute sa vie à cause de son amour pour le Christ. Cyprien fit appel à l!aide des démons, en employant tous ses arts magiques, pour persuader la vierge Justine de se marier avec lui». Justine senti cette forte tentation, et elle a comprit qu'elle venait des démons, sans en comprendre la raison exacte. Elle priait le Christ de lui donner la force de résister à cette tentation. Enfin les démons sont revenus enragés à Cyprien, en disant: "Nous avons été vaincus par une jeune fille. Mais nous nous vengerons de toi* Tu penses que tu nous as sous ta puissance, mais en réalité c'est toi qui es devenu notre serviteur, notre esclave. Tu es  tout à fait sous notre puissance, et nous t'emmènerons à la perdition," Cyprien était très chagriné d'entendre cela, et il comprit que tous ses arts magiques n'étaient qu'une espèce de tromperie de soi-même. Mais il n'a pas désespéré Il ne se croyait pas tout à fait perdu, car il connaissait quelqu'un plus puissant que les démons. La jeune fille Justine s'était montrée plus forte que tous les démons qu'il avait employés. Ainsi il alla vers Justine etf se prosternant à ses pieds, il lui confessa tout, en demandant son pardon et son aide. Justine lui parla du Christ, et l’ammena à l’évêque de la ville pour le faire catéchumène et pour l'instruire "dans la foi. Cyprien brûla tous ses livres de magie, qui avaient une très grande valeur et ensuite il fut baptisé Chrétien. Plus tard il est devenu lui-même évêque d’Antioche. Cyprien et la vierge Justine furent martyrisés pour le Christ pendant la persécution de cette époque. Ils commémorés ensembles par notre Eglise chaque année le 2 Octobre Saints Cyprien et Justine sont surtout invoqués par les Chrétiens Orthodoxes pour leur défendre contre la magie et la sorcellerie.                                       Mes chers frères et soeurs, quand nous sommes tentés par les démons, ou quand quelqu'un emploie de la magie contre nous, prions à notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ et invoquons l'aide de Sa Mère Toute Sainte et de Ses Saints; et chassons les démons au nom de la Très Sainte Trinité: Père, Fils et Saint-Esprit,  à Qui soit toute adoration et toute puissance, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.  Amin.

 

DIMANCHE SEPTIEME  DE  LUC  (LUC 8:41-56)

Mes chers frères et soeurs:

Aujourd'hui dans notre Eglise, la Sainte Eglise Orthodoxe, nous avons entendu pendant le Divine Liturgie une lecture du Saint Evangile qui contient deux miracles. Ces deux miracles sont la guérison d'une femme qui avait un flux de sang et la résurrection de la fille deJaïre.

C'est Jaïre qui s'est approché le premier de notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ/ Jaïre était le chef de la synagogue d'une ville au bord de la Mer de Galilée. La synagogue est la maison de prière pour les Juifs, où ils s'assemblent sourtout le jour de Sabbat, c'est-à-dire le Samedi, pour lire la Loi de Moïselet les Prophètes de l'Ancien Testament, et pour écouter des sermones qui expliquent les Saintes Ecritures. Il y avait des chefs de synagogue, surtout eux qui appartenaient au parti religieux des Pharisiens, qui étaient des ennemis du Seigneur Jésus, et qui s'indignaient quand II faisait des guérisons le jour de Sabbat. Jaïre n'était pas un de ces chefs de synagogue. Il avait lui une grande foi en Jésus comme guérisseur. Ainsi, quand sa fille unique, âgée d'environ douze ans, était si malade qu'elle   mourût, il est allé au Seigneur Jésus et il est tombé à Ses pieds, en Le suppliant de venir chez lui.

Parce que Jaïre avait une telle foi en Lui, le Christ a agréé à sa requête et II l'a accompagné Mais quand le centurion romain, qui avait une foi encore plus grande, Lui a demandé de ne dire qu'une parole et cela suffiserait pour guérir son serviteur, Jésus a guéri le serviteur par une parole seulement. Il fait à chacun selon sa foi, ou mieux, selon sa capacité de croire. Pour ceux qui ont une foi très forte, Il fait de grands miracles, mais de sorte qu'ils soient presque inaperçus. Pour ceux qui ont moindre foi, Dieu fait de moindres miracles, mais d'une manière plus apparente.

Or, tandis que le Seigneur accompagnait Jaïre, Il était entouré et pressé par de grandes foules de gens, qui Le serraient à L'étouffer. Tout le monde voulait voir ce grand guérisseur et docteur, les uns pour Lui demander de guérir un malade ou un boîteux, les autres pour écouter Son enseignement. Parmi cette foule il y avait une femme qui était atteinte d'un flux de sang depuis douze années Elle avait dépensé tout son avoir chez les médecins, sans qu'ils l'aient pu guérir. Au contraire, elle avait "beaucoup souffert à cause de ces médecins.  Sa maladie était un flux du sang de menstruation, qui ne s'arrêtait pas. La Loi de Moïse était très sévère dans un tel cas. On la regardait comme impure, et chaque chose ou personne qu'elle touchait, devenait aussi impure. Il lui était défendu de prendre part à la pâque juive et à tout autre sacrifice du culte juif. Elle était traitée comme une lépreuse, exclue de la vie commune des Juifs.

Mais dans cette grande foule personne ne la remarquait. Tout le monde regardait le Christ ou cherchait à Le voir. On n'aperçait pas qu'une femme impure, que l'on ne devait pas toucher, était au milieu de la foule. Ainsi elle a pu s'approcher du Seigneur Jésus par derrière sans être observée. Elle n'osait pas Lui demander ouvertement de la guérir, parce qu!elle avait peur d'être reconnue comme une femme impure. Mais elle avait foi en Lui, une grande foi. Cette femme qui avait été désappointée par beaucoup de médecins avait foi qu'elle pouvait être guérie par le Christ. Mais elle ne croyait pas seulement qu'il pouvait la guérir. Elle croyait qu'il suffît de toucher Ses vêtements pour être guérie. De plus - en signe encore plus grand de la foi de cette femme elle ne cherchait pas à toucher ou prendre tout un vêtement du Seigneur, mais seulement à toucher la frange de Son manteau. Elle a fait cela, et à l'instant même son flux de sang s'arrêta, et elle fut ainsi guérie.(Luc 8:44). 

Mais elle n'avait pu le faire sans être observée. Certes, personne de la foule ne l'avait remarquée, ni les Disciples du Seigneur non plus. Mais le Christ Lui-même le savait, parce qu'il est Dieu, et rien n'échappe de Son observation. Il savait bien qui avait touché Son manteiau et pourquoi, mais II voulait qu'elle se découvre elle-même. Ainsi II a agi comme s'il ne savait pas qui L'avait touché, et II a demandé: "Qui M'a touché?"(Luc 8:45).  Pierre et les autres Disciples ont regardé cette question comme inutile, comme impossible de recevoir une réponse. Parmi une telle foule, naturellement des gens Le toucheraient, sans le vouloir, même sans le savoir. Ainsi ils ont dit: "Maître, ce sont les foules qui Te pressent et T'écrasent." Mais le Seigneur Jésus leur a expliqué qu'il ne s'agissait pas d'un attouchement ordinaire, par hasard par quelqu'un dans la foule. Il dit: "Quelqu'un M'a touché; J'ai senti qu'une force était sortie de Moi."  Cet attouchement avait été un attouchement de foi, un attouchement qui avait attiré lénergie divine, présente toute entièrement dans Dieu le Fils. La femme, qui était encore près, a entendu tout cela, comme le Seigneur Jésus le voulait. Ainsi elle a compris qu'elle n'avait pu Lui échapper, et elle se savait découverte. Elle est venue toute tremblante et s'est jetée aux pieds du Seigneur. Elle a raconté "devant tout le monde pour quelle raison elle Lavait touché, et comment elle avait été guérie instantanément."( Luc 8:47).    4) Luc 8:47    5)

  Elle, qui ne voulait pas être observée, a maintenant pris courage, et dans sa gratitude elle s'est révélée devant tous. Elle a raconté à tout le monde qu'elle avait été impure et intouchable, et comment elle avait été guérie.

Le Christ lui dit: "Ma fille, ta foi t'a sauvée; va en paix. (Luc 8:48)"Ta foi t'a sauvée"; pourquoi a-t-Il dit cela? Nous venons de voir que c'était Son pouvoir, l'Energie divine qui est sortie de Lui, qui avait guéri cette femme. Pourquoi dit-Il maintenant que la guérison a été accomplie par la foi de la femme? Est-ce qu'il nie qu'il est le guérisseur? Pas du tout! Il ne le nie pas. Mais IIloue cette femme en reconnaissant sa foi. Cette guérison, comme t'eus les autres miracles du Seigneur, a été accomplie par une co-opération, une co-opération entre Dieu et l'homme. Et ce que Dieu demande dans cette co-opération de la parte de l'homme est sa foi en Lui. Bien sûr, la guérison a été faite par l'Energie divine; et sans l'Energie divine rien n'aurait pu arriver. Mais en même temps Dieu demande la co-opération humaine comme élément indispensable pour accomplir des miracles. Dans cette co-opération divine-humaine, la contribution divine est beaucoup plus grande au delà de toute comparaison avec la contribution humaine. Bien sûr, s'il le voulait, Dieu pourrait toujours faire des miracles sans aucune co-opération humaine; et la foi humaine seulement, sans l'Energie divine, ne peut accomplir rien de bon. Mais Dieu veut comme nécessaire cette contribution petite de la part de nous. "Ta foi t'a sauvée"; le Christ a dit le même à beaucoup d'autres qu'il a guéris dans l'Evangile, pour montrer la nécessité de notre foi. Mais c'est toujours Son Energie divine qui a la.part la plus grande.

La grande foi de cette femme hémoorroisse a toujours inspiré les fidèles dans l'Eglise Orthodoxe. Il y a des prières très belles qui sont employées pour la préparation pour la Divine Communion, pour recevoir le Corps et le Sang du Christ Dans une de ces prières nous disons: "Reçois-moi, moi qui m'approche de Toi et qui Te touche, comme l'hémoroïsse; celle-ci, ayant touché le bord de Ton vêtement, reçut immédiatement la guérison..." Aussi, beaucoup de femmes se sont accoutumées de toucher le bord des vêtements du prêtre ou du diacre, quand ils font les Entrées .avec l'Evangile et avec les saints dons pendant la Divine Liturgie. Quand nous nous approchons de la Sainte Calice pour recevoir le Corps et le Sang du Christ, nous sommes tous, les hommes et les femmes, dans notre impureté, comme cette femme dans l'Evangile. Mais nous sommas plus impurs qu'elle, car elle avait une impureté physique, mais nous sommes dans l'impureté et la mauvaise odeur de nos péchés. Et nous ne cherchons pas seulement à toucher le bord du vêtement du Seigneur, mais de Le recevoir entièrement, tout Son Corps et Son Sang, Comme II nous est miséricordieux, en permettant cela! 

Le Seigneur Jésus parlait encore avec la femme qu’l avait guérie, quand quelqu'un est arrivé de chez Jaïre, le chef de la synagogue. Il lui dit: "Ta fille est morte à présent; ne dérange plus le Maître."(Luc 8:49). Ce messager n'avait qu'une foi limitée: il croyait qu'une guérison était possible, mais il croyait qu'après la mort le Seigneur ne pouvait faire rien. Mais le Christ dit à Jaire: "Ne crains pas; un acte de foi seulement, et elle sera sauvée; (Luc 8:50); Il a demandé de la foi à la part de Jaïre. Cette foi demandée s'exprimait en ne renvoyant pas le Seigneur Jésus, mais en croyant qu'il pouvait encore faire quelquechose. Jaïre a montré de telle foi, en laissant le Seigneur l'accompagner encore. Quand le Christ est arrivé à la maison de Jaïre, Il n'a laissé personne entrer avec Lui, sauf le père et la mère de l'enfant et les trois Disciples Pierre, Jean et Jacques. Ces trois Disciples étaient les choisis entre les Douze, et ce sont.  eux seuls qui ont été présents à d'autres moments très mystérieux dans l'Evangile: à la Transfiguration sur le Mont Thabor, et quand Jésus priait dans le Jardin à Geth-seraani. C'étaient ces trois Disciples aussi qui ont été choisis pour être témoins de la résurrection qu'il allait accomplir, un miracle beaucoup plus grand que n'importe quelle guçrison.

Quand II est arrivé, il y avait déjà beaucoup de gens chez Jaïre qui pleuraient et se lamentaient sur sa fille morte. C'étaient des membres de famille, mais aussi des pleureurs professionels, que les Juifs de cette époque-là engageaient pour se lamenter aux funérailles. Le Christ, Lui Qui est la Résurrection et la Vie, a dit aux gens: "Ne pleurez pas, elle n'est pas morte, elle dort."; Il a dit le même après la mort de Lazare, parce que pour nous les Ghrétiens la mort est comme un sommeil. Mais ici Il ne voulait pas montrer ce miracle encore à tout le monde; car tout le monde Lui demanderait de ressusciter leur membres de famille morts. Ainsi pour le présent il serait mieux si le monde croyait que la fille de Jaîre dormait, dans un sommeil très profond. Les pleureurs se moquèrent de Jésus, sachant bien qu'elle était morte. Ils pensaient que la remarque du Christ n'était que pour amollir le chagrin des parents. Mais le Christ, Qui a pouvoir sur tous les morts et les vivants, a mis tous les pleureurs dehors, en laissant seulement Ses cinq témoins choisis avec Lui. Ensuite II a pria la main de l'enfant en lui disant: "Enfant, lève-toi!" et à l'instant même elle se leva. ^ Puis II ordonna que l'on donne quelquechose à manger à la fille, comme signe qu'elle avait été vraiment ressuscitée. De même le Seigneur Jésus, comme épreuve de Sa propre Résurrection, a mangé un morceau de poisson et du miel devant Ses Disciples. Mais à Jaïre et sa femme Il a prescrit "de ne dire à personne ce qui s'était passé,"pour la raison que nous venons de voir.

Mes chers frères et soeurs, ayons de la foi en notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ comme la Résurrection et la Vie et le Repos. Croyons que nos défiants sont dans Ses mains et qu'ils ressusciteront en Lui dans la resuurection générale à la fin du monde. Qu'il aie pitié d'eux et de nous, et qu'il nous fasse tous membres de Son Royaume, le Royaume du Père et du Fils et du Saint-Esprit, à Qui soit toute louange et gloire et adoration, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles.  Amin.

 

DIMANCHE  HUITIEME  DE  LUC (LUC  10:   25-37)

Mes chers frères et soeurs:

Notre mère, la Sainte Eglise Orthodoxe, nous lit aujourd'hui la Parabole du Bon Samaritain. Cette parabole doit nous enseigner beaucoup, comme je vais vous montrer

A qui cette parabole était-elle addressée? Notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ l'a dite à un légiste. Or, les légistes juifs étaient les experts dans la Loi de Moïse, qui savaient bien interpréter et appliquer toute la Loi. qui est contenue dans les cinq premiers livres de lAncien Testament: la Genèse, lExode, le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome. Ce légiste a demandé au Seigneur Jésus: "Maître, que dois-je faire pour avoir en partage la vie éternelle?" Voici une question que nous devons tous nous poser Mais ce légiste juif ne l'a pas posée sincèrement. Il l’a demandée pour embarrasser le Seigneur. S'il répondait en donnant quelquechose au delà de la Loi de Moïse, le légiste pourrait L'accuser d'être hérétique (aux yeux des Juifs). Mais si le Seigneur Jésus répondait seulement en donnant quelques préceptes de lAncien Testament, le légiste pourrait L'accuser de mépriser les lois qu'il n'avait pas données dans Sa réponse; ou il pourrait L'accuser de ne donner aucun  enseignement que les légistes juifs ne donnaient pas eux-mêmes.

Mais le Seigneur savait bien éviter ce piège. Il a demandé au légiste de répondre lui-même, sur la base de la Loi de Moïse. Et celui-ci a répondu en donnant le Résumé de la Loi: les deux grande commandements qui contiennent tout notre devoir:, envers Dieu et envers les hommes. Le premier commandement vient du livre Deutéronome, et dit: "Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta force et de tout ton esprit." Le deuxième commandement vient du livre Lévitique, et dit le suivant: "Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Le Christ Lui-même utilisait ce Résumé de la Loi dans Son propre enseignement. Il faut que nous apprenions et connaissions bien ces deux grands commandements. Après cette réponse, le Seigneur Jésus dit au légiste: " Tu as répondu juste; fais cela et tu vivras." Mais nous savons tous qu'il est très difficile d'accomplir ces deux commandements, qui demandent un niveau élevé de la perfection Sans l'aide de Dieu, nous ne pouvons jamais les accomplir. Le légiste lui aussi le savait, et il voulait se justifier, en prétendant observer ces deux commandements. A cette fin, il voulait faire une distinc­tion entre les hommes, en diaant que les uns étaient ses prochains et les autres non Ainsi il a demandé à Jésus: "Et qui est mon prochain?"Le Seignmir n'a pas répondu directement à cette question, mais avec une histoire, celle que nous appelons la Parabole du Bon Samaritain

Il dit: "Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba au milieu de brigands qui, après l'avoir dépouillé et roué de coups, s'en allèrent, le laissant à demi mort. Un prêtre, par hasard, descendait par ce chemin; il le vit, prit l'autre côté de la route et passa. Pareillement un lévite, sur­venant en ce lieu, le vit, prit l'autre côté de la route et passa. Mais un Samaritain, qui était en voyage, arriva près de lui, le vit et fut touché de compassion. Il s'approcha, banda ses plaies, y versant de l'huile et du vin, puis le chargea sur sa propre monture, le conduisit à l'hôtellerie et prit soin de lui. Le lendemain, il tira deux deniers, les donna à l'hôtelier, en disant: 'Aie soin de lui, et ce que tu auras dépensé en plus, c'est moi qui le paierai lors de mon retour'."

Qui étaient ces trois hommes qui virent l'homme blessé? Le prêtre était un chef et un guide du peuple juif, un homme bien respectable. Le lévite était un assistant des prêtres, quelqu'un comme un diacre dans notre Eglise. Les lévites étaient tous membres de la tribu de Lévi; les prêtres juifs appartenaient eux aussi à la tribu de Lévi, mais dans cette tribu les prêtres étaient seulement les descendants d'Aaron, le frère de Moïse. Mais le Samaritain n'était pas Juif. Il était descendant des gens que les empereurs Assyriens avaient installés, sept cent années avant le Christ dans la ville de Samarie, au nord de Jérusalem, au lieu des dix tribus des Hébreux qui y vivaient Les. Samaritains avaient adopté le culte du Seigneur, du Dieu des Hébreux, mais les Juifs les regardaient comme des hérétiques et ils les haïssaient. D'ordinairement les Juifs et les Samaritains n'avaient pas de relations les uns avec les autres.     

Après avoir raconté cette histoire, le Christ a demandé au légiste: "Lequel de ces trois, à ton avis, s'est montré le prochain de l'homme tombé aux mains des brigands? légiste  a du admettre que c'était le Samaritain, c'est-à-dire l'hérétique, l’homme haï, qui sest montré le prochain de l'homme blessé Avec beaucoup de répugnance il a répondu: Celui-là qui a practiqué la miséricorde à son égard." ^ Voyez-vous qu'il n'a pas employé le mot "Samaritain" dans sa réponse? Mais tout-le-même il a du malgré lui admettre qu'un Samaritain pouvait être son prochain "Et Jésus lui dit: 'Va, et toi aussi, fais de même». Il dit la même chose à nous aussi: "Allez, vous aussi, faites de même." Par cette parabole, Il nous enseigne à faire du bien à tout le monde, à  aider quiconque est dans le besoin, indé pendamment de sa race, de sa tribuf de sa religion; soit qu’il est notre ami soit qu'il est notre ennemi, qu'importe s'il esti un homme bon ou mauvais. Par cette parabole le Christ nous enseigne d'une manière vivante ce qu'il nous apprend ailleurs dans l'Evangile: "Montrez-vous miséricordieux, comme votre Père est miséricordieux». Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés.                                                          Voilà, chers frères et soeurs, nous apprenons beaucoup de l'histoire du Bon Samaritain, que nous avons entendue pendant la Divine Liturgie aujourd'hui. Mais les Saints Pères de l'Eglise nous ont donné encore une autre interprétation de cette parabole, une interprétation plus profonde. Je vais vous donner maintenant cette explication de la Parabole du Bon Samaritain.                                       

"Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho." Qui est-ce qui est cet homme? Il n’a pas de nom. Le Seigneur ne nous dit non plus s'il  est Juif ou non. Il n'a pas de nom et il n'a pas de nationalité, parce qu'il représente toute l’humani té. Et qu'est-ce qu'il faisait? Il "descendait de Jérusalem à Jéricho". Il descendait de Jérusalem, c’est-à-dire, de la Ville Sainte, de la ville où se trouvait le culte de Dieu, de la ville qui est un symbole de la Nouvelle Jérusalem, la ville céleste dans le Royaume de Dieu, qui sera révélée après la fin du monde. Il descendait de la ville qui serait sanctifiée par la Passion et la Résurrection de notre Sauveur Jésus-Christ. Il descendait de l'état béni dans lequel Dieu l'avait placé et l'avait appelé. Il descendait à Jéricho. Or, Jéricho se trouve dans la vallée du Jourdain, qui est une vallée très profonde, comme la Vallée de Pente en Afrique. Jéricho est la ville la plus basse du monde entier. Elle est encore plus basse que le niveau de la Mer Méditerranée et de l'Océan Indien. Elle était un ville maudite. Quand les Hébreux sont entrés en Palestine pour la conquérir, ils ont détruit entièrement Jéricho; puis le commandant et chef des Hébreux, Josué (ou Jésus-Navi, comme il s'appelle dans l'Ancien Testament grec) fit prononcer ce serment devant le Seigneur: "Maudit soit l'homme qui se présentera pour rebâtir cette ville!" Près de Jéricho se trouve la Mer Morte, un grand lac où l'eau a tant de sel qu'aucun poisson ne peut y vivre. Ainsi cet homme, c'est-à-dire l'humanité, descendait de l'état béni, d'un état élevé, à un état maudit, un état très bas, un état très proche de La mort.

"Il tomba au milieu de brigands. "Qui est-ce qui sont les brigands? Ce sont les démons "Après l'avoir dépouillé et roué de coups, ils s'en allèrent, le laissant à demi mort." Les démons ont dépouillé l'homme du vêtement que Dieu lui avait donné, de la ressemblance à Dieu. Ils l'ont roué de coups en le tentant et le faisant pécher, et ils l'ont laissé à demi mort. Pourquoi "à demi" mort? Ils l'ont laissé encore vivant, mais l'âme ils l'ont tuée en la séparant de Dieu. Voilà la condition de l'humanité avant l'avènement du Christ: blessée, dépouillée et à demi morte.

"Un prêtre descendait par ce chemin." Qui  est le prêtre? C'est Moïse, le premier prêtre juif, qui avait installé comme prêtres son frère Aaron et ses fils. C'est  Moïse, le Législateur, lui qui avait donné la Loi de Dieu au peuple Hébreu "Il prit l'autre côté de la route et passa." Pourquoi? Parce qu'il ne pouvait aidé cet homme. La Loi elle-même ne pouvait pas guérir l'humanité de sa condition misérable. Au contraire, elle le condamnait De plus, Moïse lui-même descendait sur la même route, de Jérusalem à Jéricho. Lui, il était aussi homme, et dans le même état que tous les autres.

"Pareillement un Lévite, survenant en ce lieu, prit l'autre côté et passa." Qui est, ce Lévite? C'est  un prophète, le Prophète Isaïe, le plus grand de tous les Prophètes de l'Ancien Testament, comme représentant tous les Prophètes. Lui non plus, il ne pouvait aider l'humanité. Lui aussi il descendait sur la même route Lui, il parlait du salut qui venait, mais pour l'instant il ne pouvait rien faire.

"Mais un Samaritain, qui était en voyage, arriva près de lui, le vit et fut touché de compassion." Qui est-ce qui est  ce Samaritain? C'est  le Seigneur Jésus-Christ, le Fils de Dieu Lui-même. Lui, Il était appelé "Samaritain » par les Juifs pour Linsulter. Ils Lui ont dit: » Tu es un Samaritain et un démon Te possède.' Mais ce Bon Samaritain ne venait pas de Samarie mais de Marie, la Sainte Vierge et Mère de Dieu. "était-en voyage", c'est-à-dire II descendait par la même route de décadence que toute l'humanité, non pas par nécessité mais  de Sa propre volonté, pour aider l'humanité, parce qu'il la "vit et fut touché de compassion". A cause de cette compassion pour

l'humanité décadente et à demi'morte, Il s'est incarné, c'est-à-dire Il a pris notre chair, un corps et une âme comme nous. Il "versa de l'huile et du vin" sur les plaies de l'homme. Il le guérit  par les Saints Mystères, les sacrements de l'Eglise, par l'Huile du Saint Myron de la Chrismation que nous les Orthodoxes recevons à notre baptême, et par le Vin qui est Son Sang, joint à Son Corps dans la Divine Communion. Il "le chargea sur Sa propre monture", c'est-à-dire II le porta Lui-même» Il "le conduisit à l'hôtellerie et prit soin de lui". L'hôtellerie, c'est la Sainte Eglise Le Christ prend soin de nous dans Son Eglise. "Le lendemain, Il tira deux deniers, les donna à l'hôtelier, en disant: 'Aie soin de lui, et ce que tu auras dépensé en plus, c'est Moi Qui le paierai lors de Mon retour. Qui est l'hôtelier? C'est l'Apôtre Paul, comme représantant tous les Apôtres, et tous les Evêques et Prêtres de l'Eglise. C'est à eux, nos pasteurs, que le Christ a confié l'humanité. Et qu'est-ce qui sont  ces deux deniers? Ce sont les Saintes Ecritures et la Sainte Tradition, que Dieu a confiées à l'Eglise pour le salut de l'homme. Et c'est Dieu Lui-même Qui récompensera Ses serviteurs pour ce qu'ils ont dépensé pour Lui dans l'Eglise. Il les récompensera à Son retour, c'est-à-dire à Son retour en gloire à la fin du monde. A Lui, le vrai Bon Samaritain, le Dieu de miséricorde et de compassion, soient toute gloire, adoration et action de grâces, avec Son Père Eternel et Son Toussaint, Bon et Vivifiant Esprit,  maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amin.

 

              DIMANCHE  NEUVIEME DE  LUC   (LUC 12:16-21)

Mes chers frères et soeurs:

L'Evangile que nous avons entendu aujourd'hui dans notre Église, la Sainte Eglise Orthodoxe, nous raconte l'histoire du Riche Insensé. Cette parabole nous fait souvenir de la vanité

des richesses de ce monde.

Pourquoi notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ a-t-Il prononcé cette parabole? C'était parce que quelqu'un dans la foule Lui avait dit: "Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. Il avait droit L'héritage que les deux frères avaient reçu de leur père défunt appartenait à tous les deux Mais l'un avait pris tout pour lui-même, en ne laissant rien pour l'autre. Celui-ci a.demandé au Seigneur Jésus, au grand Maître et Docteur de la justice, de dire à son frère injuste de lui donner la portion à laquelle il avait droit. Mais qu'est-ce que le Christ, Lui Qui est le Soleil de Justice""', a répondu? Il lui répondit: "Mon ami, qui M'a établi pour' être votre juge ou régler vos partages?"II a refusé de juger entre ces deux frères, Lui Qui sera le Juge de tous les hommes à la fin du monde. Pourquoi a-t-Il refusé? Il a refusé de juger et d'utiliser Son influence pour corriger une injustice dans ce cas, parce qu'il savait que ce frère injure avait de la cupidité dans son coeur pour les richesses de ce monde. Lui Oui est Dieu et Qui connaît ce qui est dans le coeur de chacun, Il savait que ce   lui serait plus profitable d'être dépourvu de l'héritage qui était le sien par droit. Ce lui serait profitable pour la santé de son âme, qui désirait trop les biens de ce monde, plus qu'il en avait besoin.

Le Seigneur Jésus a ensuite averti toute la foule qui était présente contre cette grave maladie spirituelle. Il leur a dit: "Gardez-vous avec soin de toute cupidité, car au sein même de l'abondance, la vie d'un homme n'est pas assurée par ses biens.

"La vie d'un homme n'est pas assurée par ses biens." Tout le monde pense, surtout les pauvres, que si 1' on a une abondance de richesses, qu'on pourra vivre dans l'insouciance et que la vie sera assurée, c1 est-à-dire quon n'aura pas de besoins. Mais cette pensée est loin de la vérité. Comme le Seigneur nous dit: "La vie d'un homme n'est pas assurée par ses biens." Puis II explique ceci avec l'aide d'une parabole.

"Il y avait un homme riche dont les terres avaient beaucoup rapporté." Beaucoup d'entre nous pouvons envier cet homme. Il n'était pas seulement riche, mais aussi ses terres avaient beaucoup rapporté. Un pauvre n'a que peu de terres; mais si ses terres petites rapportent bien, il en est content. Un riche a beaucoup de terres; si ses terres grandes et nombreuses ne rapportent pas bien, cela ne le met pas en indigence. Mais si les terres nombreuses d'un riche rapportent beaucoup, quelles richesses reçoit-il  II doit être doublement reconnaissant envers Dieu, Lui Qui lui a donné de telles richesses. Mais l'homme riche de cette parabole, était-il content? Pas du tout. Ses richesses lui donnaient des problèmes, elles lui occasionaient du souci. "Il se demendait en lui-même: 'Que vais-je faire? car je n'ai pas où loger ma récolte'." Cet homme riche qui avaient des soucis n'est pas une exception. Il est toujours comme cela avec les richesses de ce monde. Au lieu de nous apporter du contente­ment, leur abondance nous fait toujours du souci. D'autant plus de richesses, d'autant plus de soucis. Cet homme avait ce problème: où mettre sa récolte? Il avait d'autres problèmes en plus:-comment protéger ses richesses contre les voleurs? comment préserver les biens périssables, comme les produits agricoles? pouvait-il avoir confiance en ses ouvriers et ses autres employés? quand et où faut-il vendre pour obtenir les meilleurs prix et les profits les plus grands? Car les gens riches ne sont jamais contents avec leurs richesses. Ils en veulent toujours plus. Les richesses de ce monde créent un désir chez leurs possesseurs d'en avoir plus. Ce désir devient une cupidité, qui est une maladie spirituelle très sévère. L'homme avare a toujours iaim et soif d'en avoir plus. Il n'est jamais content. C'est poiir cela que l'Apôtre Paul a écrit à son disciple Saint Timothée: "Lors donc que nous avons nourriture et vêtement, sachons être satisfaits.'

Si cet homme riche dans, la parabole était un bon Chrétien, il n'aurait pas de problème à cause de sa récolte abondante. Il ne voudrait pas le tenir, mais il donnerait aux pauvres tout ce qui lui fût superflu au delà de ses propres besoins. Voilà pourquoi Dieu laisse quelques-uns devenir très riches; c'est pour les mettre à l'épreuve, s'ils utilisent leurs richesses d'une manière bonne, en les partageant avec les indigents. Et s'ils donnent aux pauvres, Dieu leur repaiera dans l'éternité, en les récompensant avec les biens impérissables et éternelles de Son Royaume, des biens ayant une valeur infinement plus grande que celle des biens terrestres qu'ils donnent aux pauvres. Comme le sage roi Salomon dit dans le livre des Proverbes: "Qui fait la charité au pauvre prête au Seigneur, Lequel paiera le bienfait de retour."

Mais cet homme riche de la parabole n'était pas un bon Chrétien. Il ne pensait pas comme cela. Il n'avait aucun souci pour les pauvres. Il ne pensait qu'à lui-même, comment devenir encore plus riche. Et quelle est la solution qu'il a trouvée de sa problème? C'était la suivante: il se dit: "Voici ce que je vais faire: je vais abattre mes greniers, j'en con­struirai de plus grands, j'y serrerai tout mon blé et mes biens, et je dirai à mon âme: 'Mon âme, tu as quantité de biens en réserve pour de nombreuses années; repose-toi, mange, bois, fais la fête.'' Il pensait seulement comment garder la récolte superflue pour lui-même et comment cesser de travailler, en vivant une vie de repos et de luxe. L'insensé, il avait oublié que les produits de la récolte sont périssables, comme tous les biens de ce monde. L'insensé, il imaginait qu'il pourrait cesser de travailler et rester content avec l'abondance des biens qu'il avait acquis. Mais en réalité, il ne pourrait jamais cesser de travailler et de se faire de souci à cause de ses biens. Comme un homme ivre, il aurait toujours soif d'acquérir plus de richesses. Comme un homme ivre, qui plus il boit, plus il a soif; de même les gens riches, plus de biens ils acquièrent, plus veulent-ils encore acquérir Cet homme riche ne pourrait jamais rester content avec les biens qu'il possédait déjà.

Mais cet homme riche insensé, il a oublié quelquechose d'autre: la mort. La mort prend tous les hommes, les fiches et les pauvres, à tous les âges de la vie humaine. Personne ne peut jamais être sûr qu'il ne mourra pas aujourd'hui Nous le voyons de nos propres yeux. Dans les villes surtout, il y a beaucoup de gens qui meurent dans les accidents de la circulation. Dans la campagne il y a toujours les serpents ou des animaux sauvages qui peuvent nous tuer Et partout il y a des. maladies. Quand nous nous levons chaque matin, nous ne savons pas si nous vivrons encore le soir. Quand nous nous couchons chaque nuit, nous ne savons pas si nous verrons la lumière du lendemain. Ainsi il faut toujours être prêt pour la mort. Il faut toujours prendre soin de son âme, de sorte que celle-ci soit prête à quitter notre corps et de se présenter devant Dieu comme Juge Il faut toujours soigner que nous n’avons pas de péchés dont nous ne nous sommes pas confessés, ou au moins, dont nous ne nous sommes pas repentis. Si nous avons- offensé quelqu'un, il faut toujours aller lui demander pardon. De même, si quelqu'un nous a offensé, il faut toujours lui pardonner aussitôt que possible dans notre coeur. Comme l'Apôtre Paul a écrit aux Ephésiens "Que le soleil ne se couche pas sur votre colère."  Cela veut dire que nous devons pardonner tous ceux qui ont commis des péchés contre nous avant le coucher du soleil. Car nous ne savons pas si nous serons encore en vie demain; et si nous nous présentons devant Dieu pour être jugés, sans pardonner dans notre coeur à tous les autres gens qui nous ont offensés, Dieu ne nous par­donnera pas nos propres péchés.

Cet homme riche de la parabole,, il ne pensait pas à la mort. Tout son souci était pour son corps, pour les choses de cette vie. Il n'avait pas de souci pour l'âme,  pour les choses après cette vie. Ainsi lui qui avait amassé tant de richesses matérielles, il avait dépourvu son âme de toute richesse spirituelle. Surtout il n'avait pas de miséricorde pour les pauvres.

Qu'est-ce qui est la fin de cette histoire? Dieu lui dit: "Insensé, cette nuit même, on va te redemander ton âme. Et ce que tu as amassé, qui l'aura?" Ce que l'homme riche avait oublié, ce dont il n'avait pas tenu compte, cela arriva. Il mourra, quand il ne l'attendit pas. Il mourra sans avoir d'autre occasion de distribuer ses richesses parmi les pauvres. Il mourra sans avoir d'autre opportunité de se repentir pendant cette vie. Dieu l'avait mis à l'épreuve, et il a failli. Le Seigneur Jésus a fait cette dernière observation à son sujet: "Ainsi en est-il de celui qui thésaurise pour lui-même, au lieu  de s enrichir en vue de Dieu."

Mes frères et mes soeurs, dans notre société traditionelle africaine, nous n'amassons pas de richesses pour nous-mêmes comme individus ou comme petites groupes. Nous regardons les biens matériels comme appartenants au village ou à la famille étendue. Ceci est quelquechose de très bonne, qui nous protège de l'avarice et de la cupidité de l'homme riche insensé de la parabole. Mais quand quelqu'un va à la ville et trouve un bon emploi, par exemple sur les mines ou dans le gouvernement, ou s'il devient un commerçant habile, il est toujours tenté de tenir toutes ses richesses nouvellement gagnées pour soi-même ou pour sa femme et ses propres enfants. Il faut toujours nous garder contre cette tendence. N'oublions jamais la Parabole du Riche Insensé, et souvenons-nous toujours que nous mourrons un jour, peut-être demain dans un accident. Soignons pour notre âme, en amassant des richesses spirituelles, surtout en donnant des aumônes aux pauvres. Ainsi nous deviendrons acceptables dans le Royaume de notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ, à Qui soit toute adoration et louange, avec le Père et le Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.  Amin.

 

DIMANCHE DIXIEME DE LUC  (LUC 13: 10-17)

Mes chers frères et soeurs:

Dans notre Eglise, la Sainte Eglise Orthodoxe, nous avons entendu aujourd'hui le récit dune guérison par notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ. C'est la guérison d'une femme courbée.

Le Seigneur "enseignait dans une synagogue le jour du sabbat. Le jour du sabbat-est le septième jour de la semaine, c'est-à-dire le samedi. Pour les Juifs le jour du sabbat est un jour saint, un jour de repos, pendant lequel tout travail est interdit. La raison de cela se trouve dans le récit de la création du monde, au commencement de la Genèse, le premier Livre de la Sainte Bible: "Dieu conclut au septième jour l'ouvrage qu'il avait fait et, au septième jour, Il chôma, après tout l'ouvrage qu'il avait fait. Dieu bénit le septième jour et le sanctifia, car II avait alors chômé après tout Son ouvrage de création." Nous les Chrétiens, nous n'observons pas le samedi, le septième jour de la semaine, comme jour de repos consacré à Dieu, mais nous avons le dimanche comme notre jour de congé et notre jour consacré à Dieu chaque semaine. Pourquoi? C'est parce que notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ est ressuscité des morts le premier jour de la semaine, c'est-à-dire le dimanche. Surtout dans notre Eglise, l'Eglise Orthodoxe, le dimanche est un jour de rejouissance, de rejouissance dans la Résurrection, quand nous allons à l'Eglise pour remercier Dieu et pour Le louer. Mais le dimanche n'est pas seulement le premier jour de la semaine. On peut le considérer aussi comme un huitième jour de la semaine, le jour qui suit le sabbat. L'Ancien Testa­ment fut une très grande étappe dans le plan de Dieu pour le salut de l'humanité, mais c'était une étappe temporaire. L'Ancien Testament était toujours une préfiguration, une image donnée par avance^ de la perfection qui viendrait dans le Nouveau Testa­ment. Ainsi le repos du sabbat était une figure du vrai repos qui est venu plus tard, et qui viendra encore. Comme l'Apôtre Paul a écrit dans son Epitre aux Hébreux: "Il y a un repos de sabbat réservé au peuple de Dieu," Ce vrai repos de sabbat a déjà commencé avec la Résurrection de notre Seigneur, mais il saccomplira finalement dans la résurrection générale de tous les morts à la fin du monde, quand l'âge futur sera le vrai repos éternel pour le peuple de Dieu. Mais comme l'Ancien Testament est passé au Nouveau Testament, ainsi le repos du septième jour est passé au repos du huitième jour; et au lieu du samedi, nous les Chrétiens avons le dimanche comme notre jour consacré à Dieu chaque semaine.

"Il enseignait dans une synagogue le jour du sabbat" La synagogue est une maison de prière pour les Juifs, où ils s •assemblent surtout le jour du sabbat, pour chanter des psaumes, pour entendre des lectures de l'Ancien Testament, et pour écouter des homélies. Le Seigneur Jésus avait coutume d1aller à la syna­gogue le jour du sabbat pour y donner Son enseignement.

"Justement il y avait là une femme possédée depuis dix-huit ans d'un esprit qui la rendait infirme; elle était toute courbée et ne pouvait absolument pas se redresser." ' Quelle infirmité terrible! d'être tout courbé, toujours regardant en bas, dêtre incapable de regarder en haut, vers le ciel! Ce n'était qu'avec grande difficulté qu'elle pouvait voir le visage des autres gens. Elle" était condamnée de rester dans cette posture très humiliante. De plus, elle souffrait de cette infirmité depuis dix-huit ans. Voilà une très longue durée qui rendait cette infirmité encore pire. Mais cette femme n'avait pas perdu toute patience. Malgré cette infirmité terrible pendant tant d'années, elle venait encore à la synagogue pour louer Dieu et pour être instruite dans la Loi de Dieu.

"Jésus, la voyant, l'interpella et lui dit: 'Femme, te voilà délivrée de ton infirmité'; puis II lui imposa les mains. Et, à l'instant même, elle se redressa et elle glorifiait Dieu." Le Christ lui a eu pitié et II l'a guérie. Il l'a délivrée de cette infirmité causée par un démon. Il l'a fait se redresser; Il l'a fait se tenir debout comme un être humain normal. Elle, qui se tenait et se promenait pendant dix-huit années comme un animal, avait retrouvé un des traits carac­téristiques physiques les plus signicatifs de l'être humain: elle se tenait debout. Les  Pères de l'Eglise nous enseignent que Dieu a créé l'homme de sorte qu'il se tienne debout, parce qu'il a été créé comme chef de la création; les animaux ont été créés avec une posture humiliante, sur les quatre pattes,  pour marquer leur position inférieure à l'homme. Cette femme avait maintenant retrouvé la dignité supérieure de lhomme,

"Et elle glorifiait Dieu." L'homme se distingue des animaux en ayant une volonté libre, un propre esprit libre et une pensée libre et logique. Dieu lui en a fait don surtout pour qu'il aime Dieu de sa propre volonté et qu'il Le loue avec sa volonté, son esprit et sa pensée.

Mes chers frèreset soeurs, nous avons la même infirmité qu'avait cette femme. Nous sommes tous courbés et nous regardons vers le bas. Et beaucoup dentre nous souffrons de cette infirmité depuis plus de dix-huit ans, depuis plus longtemps encore que cette femme. De plus, notre infirmité est pire que la sienne. Elle, elle était courbée de corps; son infirmité était physique. Nous, nous sommes;courbés de l'âme. Notre âme est liée par le diable de sorte qu'elle regarde presque toujours en bas, vers la terre Nous nous occupons trop des choses de cette vie, surtout des choses matérielles. Si nous voulions être de vrais humains, le regard de notre âme, c'est-à-dire notre pensée et nos désirs, devrait être dirigé surtout en haut, vers Dieu et vers Son Royaume. Avoir le regard de l'âme surtout vers le bas, avoir nos désirs dirigés surtout vers les choses terrestres, les choses de cette vie, c'est plus caractéristique des animaux que des hommes.

"Qu'est-ce que l'homme, pour que Tu T'en souviennes, et le fils de l'homme, pour que Tu le visites? Tu l'as abaissé un peu au-dessous des anges, puis Tu l'as couronné de gloire et d'honneur. "   L'Eglise chante ces mots dans le Huitième Psaume; et l'Apôtre Paul les a cités dans son Epitre aux Hébreux, en parlant du Christ. Dieu a abaissé l'homme un peu au-dessous des anges, parce qu'il l'a créé avec un corps. Les anges n'ont pas de corps matériel; notre corps est quelquechose que nous avons de commun avec les animaux. Mais par l'Ascension du Christ Dieu a couronné l'homme de gloire et d'honneur. De plus, c'est une personne humaine, celle de la Théotokos (Mzazi-Mungru) la Très Sainte Mère de Dieu, la Vierge Marie, qui a été exaltée au dessus des anges et au dessus de chaque autre créature. Comme nous lui chantons très souvent pendant les Offices de notre Sainte Eglise Orthodoxe: "Plus vénérable que les Chérubins, et incomparablement plus glorieuse, que les Séraphims, toi qui sans corruption as enfanté Dieu le Verbe, toi qui es vraiment Mère de Dieu, nous te magnifions"''

Au commencement "Dieu créa l'homme, à Son image II le créa." Ensuite II lui dit: "Dominez sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et tous les animaux qui rampent sur la terre. Voyez-vous, mes chers frères et soeurs, que Dieu créa lhomme plus élevé que les animaux? qu'il créa l'homme pour dominer sur les animaux? Si nous ne dominons pas maintenant sur tous les animaux et les oiseaux, cest à cause de nos péchés. Dieu créa l'homme à Son image  ne créa ni aucun animal ni aucun oiseau à Son image Les animaux n'ont pas de volonté libre, ils n'ont pas de pensée comme nous Puis, finalement, dans l'Ascension du Christ, Dieu a fait de l'homme quelquechose d'encore plus merveilleux; Il a exalté l'humanité au dessus de toute autre créature, même au dessus des Chérubins et des Séraphins, les merveilleuses créatures plus élevés encore que les anges, qui entourent Dieu aux cieux, en Le louant continu­ellement Mais Dieu n'en reste pas là Il créa l'homme pour le diviniser, pour le faire fils de Dieu par adoption et dieu par grâce. Il nous a donné la possibilité et la vocation de devenir "participants de la divine nature",  comme l'Apôtre Pierre a écrit dans sa Deuxième Epitre Dieu est devenu homme, en prenant un corps humain et une âme humaine, pour que l'homme devienne dieu. Saint Athanase d'Alexandrie et beaucoup d'autres Pères de l'Eglise nous enseignent cela.

Mes frères et mes soeurs, nous sommes entourés de gens qui croient encore que les esprits des hommes défunts habitent dans des animaux et des oiseaux Ceux qui croient cela sont en grande erreur. Partout dans le monde, chez presque chaque peuple, la religion chrétienne a du chasser de telles croyances erronées, et des croyances encore pires. Chez beaucoup de peuples on croit encore que quelques animaux ou oiseaux sont des dieux. Les Egyptiens de l'antiquité croyaient même que les souris étaient des dieux. Mais nous, nous venons de voir que la religion chré­tienne nous donne une doctrine plus élevée de l'homme. Nous savons que l'homme est beaucoup plus élevé que n'importe quel animal ou oiseau. Nous n'honorons pas nos ancêtres si nous croyons que leurs esprits habitent dans des aigres ou des hiboux, ou même dans des grands animaux comme l'éléphant ou le lion. Nous, nous croyons que leurs esprits attendent la résurrection générale de tous les morts à la fin de ce monde.

De plus,  nous les Chrétiens Orthodoxes, nous croyons que l'homme est destiné à participer à la nature divine, à être divinisé, et à régner avec Dieu. Qu'il nous accorde, par Sa grâce et Son amour des hommes, de parvenir tous à cette béatitude sans fin, Lui Qui est béni dans les siècles des siècles. Amin.

 

DIMANCHE ONZIEME DE LUC

(DIMANCHE DES SAINTS ANCETRES)    

                                   

11-17 DECEMBRE  (LUC  14-: 16-24)

Mes chers frères et soeurs:

La Grande Fête de Noël sapproche, c'est-à-dire de la Naissance dans le chair de notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ. Aujourd'hui, quand il n'y a que deux dimanches avant cette Grande Fête, notre" Eglise, la Sainte Eglise Orthodoxe, fait la commémoration de tous les ancêtres du Christ dans le peuple juif. Ainsi ce dimanche s'apelle "le Dimanche des Saints Ancêtres ». Aujourd'hui nous commémorons beaucoup de Saints de l'Ancien Testament, à partir du Patriarche Abraham, le Père de tout le peuple hébreu, et les Patriarches Isaac et Jacob, par le Roi et Prophète David (qui a composé les Psaumes), jusqu'à Saint Joseph, le Fiancé de la sainte Vierge et Mère de Dieu Marie. Nous considérons ces personnages"'grands' et justes de l'Ancien Testament comme Saints de notre Eglise Orthodoxe, parce qu'il y a une continuité entre l'Ancien Testament et le Nouveau Testament. Les promesses données dans l'Ancien Testament sont réalisées dans le Nouveau Testament. Le Peuple de Dieu de l'Ancien Testament est devenu le Peuple de Dieu du Nouveau Testament, c'est-à-dire l'Eglise. Dans l'Ancien Testament, le Peuple de Dieu était limité au peuple hébreu et à tous ceux qui se joignaient au peuple hébreu par la rite de la circoncision, en se conformant à la Loi de Moîse. Mais au commencement Dieu avait promis à Abraham: "En toi seront bénies toutes les nations. Cette vision universelle d'un Peuple de Dieu dans le futur qui inclurait toutes les nations, restait toujours présente dans l'Ancien Testament, et elle était souvent exprimée dans les Psaumes, et les Prophéties d'Isaïe et les autres Prophètes. Elle se réalise dans le Nouveau Testament, après la descende du Saint-Esprit sur les Apôtres le jour de Pentecôte, et elle se réalise encore de nos jours, par les missions dans notre pays et dans d'autres pays.

Ainsi l'Eglise Chrétienne Orthodoxe est le vrai successeur du Peuple de Dieu de l'ancien Testament, parce qu'il y a une continuité historique à partir des Patriarches et

Prophètes de l'Ancien Testament, par les Apôtres et les premiers Chrétiens, jusqu'à nous, les Orthodoxes d'aujourd'hui. La religion juive qui existe encore de nos jours n'est pas le vrai successeur de l'Ancien Testament, bien que les Juifs prient en hébreu et essaient d'observer la Loi de Moïse. La plupart du peuple juif a rejeté le Christ et a rejeté ainsi sa propre vocation et les promesses de l'Ancien Testament.

La Vierge Marie, qui a fait naître Dieu le Fils quand Il est devenu homme en prenant un corps humain et une âme humaine, la Vierge Marie était une jeune Juive. Pour la faire protéger, on l'avait donnée à un veuf vieillard, qui s'appelait Joseph. Celui-ci ne s'est pas marié avec la Vierge Marie, parce qu'elle avait été consacrée comme Vierge à Dieu dès son enfance, mais il'a seulement été fiancé avec elle. Ainsi il est appelé Joseph le Fiancé par les Chrétiens Orthodoxes. Il avait déjà des enfants par son premier mariage; ces enfants sont les "frères de Jésus" que l'on trouve dans les Evangiles. L'aîné entre eux, Saint Jacques le Frère du Seigneur (qui est aussi appelé "Frère de Dieu" par nous les Orthodoxes) est devenu plus tard le premier Archevêque de Jérusalem, et il est mort comme martyr pour le Christ, tué par les Juifs.

Or ce vieillard Joseph était descendant de la famille royale des Juifs, c'est-à-dire des descendants du grand Roi David. Ceci est démontré dans les Evangiles par les deux géné­alogies,l'une par Saint Matthieu et l'autre par Saint Luc. Bien qu'il appartînt à la famille royale, il était un homme assez pauvre et humble. Il travaillait comme charpentier dans la petite ville de Nazareth.

Les Juifs attendaient tous leur Messie. Le mot "Messie" est un mot hébreu qui veut dire "l'Oint". Il est traduit en grec par le mot "Christos" d'où vient notre mot "le Christ". Selon des prophéties de l'Ancien Testament les Juifs attendaient que le Messie serait un descendant de la ligne royale de David et des autres rois de Judée. Mais ils attendaient un grand roi comme le Roi David, qui les délivrerait de la soumission à l'Empire Romain. Ils attendaient le Messie comme un roi de ce monde et comme un roi très nationaliste. Ainsi, quand le Seigneur Jésus leur a posé la question: "Quelle est votre opinion au sujet du Christ? De qui est-il fils?", ils ont répondu: "De David". Le Seigneur Jésus les a corrigés en citant des mots que le Roi David avait écrit lui-même dans les Psaumes; Il leur a demandé:

"Comment donc, David parlant sous l'inspiration du Saint-Esprit appelle-t-il le Christ Seigneur1 dans ce texte: Le-Seigneur a dit à mon Seigneur: Siège à Ma droite jusqu'à ce que Jaie mis Tes ennemis dessous Tes pieds1? Si David l'appelle 'Seigneur', comment donc est-il son fils?" '  Notre Seigneur a dit cela aux Juifs dans la foule pour corriger leur idée limitée du Christ; Il leur enseignait l'origine divine du Christ. Mais en même temps, il a beaucoup de prophéties dans l'Ancien Testament qui disent que le Messie attendu viendrait des descendants du roi David. Cest le même Seigneur, Dieu le Fils, Qui a dit ces prophéties-là par la bouche de Ses-Saints Prophètes Aussi le Dimanche des Rameaux les foules Lui criaient: "Hosanna au fils de David!"

Mais ces prophéties de l'Ancien Testament, comment étaient-elles réalisées? Elles étaient réalisées de cette façon. Quand Dieu le Fils a été né comme Christ, comme Messie, avec un corps humain et une âme humaine, Il avait Saint Joseph le Fiancé comme protecteur pour Lui et Sa Mère, c'est-à-dire comme père adoptif. Il est devenu membre de la famille de Joseph par adoption; ainsi comme fils adoptif II était compté parmi les fils de Joseph, c'est-à-dire parmi les descendants de David. De plus, ceci fut reconnu par un acte civil: Dieu a disposé les événements de l'histoire, de sorte qu'il y eût alors un rencensement dans l'Empire Romain aux jours-mêmes autour de Sa Naissance. "Et tous allaient se faire inscrire, chacun dans sa ville. Joseph, lui aussi, .. monta en Judée, à la ville de David, appelée Bethléem - parce qu'il était de la maison et de la lignée de David,- afin de s'y faire inscrire avec Marie, sa fiancée, qui était enceinte." Ainsi le Seigneur Jésus, Qui a été né lorsque Joseph et Marie étaient à Bethléem pour se faire inscrire, Lui II a été inscrit aussi comme fils de Joseph. Nous les Africains nous connaissons très bien cette affaire de l'adoption des enfants; on le trouve très souvent chez nous. Et comme chez nous un fils adoptif est compté parmi les fils de son père adoptif, mais il est énuméré après les fils naturels de ce père qui étaient nés avant qu'il fût adopté, c'était le même chez les Hébreux. Le Seigneur Jésus, Dieu le Fils, est devenu fils adoptif de Joseph, et ainsi II était compté parmi les fils de Joseph, mais avec une position après celle de Jacques, de Jude, de Simon et des autres fils de Joseph.

C'est d'une telle façon que le Christ est devenu fils de David: par adoption pourrait y faire objection, en disant "que Joseph n'était pas pleinement le mari de la Vierge Marie, mais seule­ment son fiancé, son protecteur. Mais selon la Loi de Moïse, une fille fiancée était regardée comme appartenant déjà à son fiancéi Si quelqu'un avait des relations avec une jeune fille qui était fiancée à un autre homme, on le regardait comme adultère. De plus, Joseph a été assigné comme fiancé de la Sainte Vierge pour être son protecteur. Ainsi, s'il le voulait ou non,  il est devenu le protecteur du Christ aussi, dé Dieu Qui était fait homme. Mais il a accompli cette responsabilité avec toute diligence, en obéissant aux ordres d'un ange, comme nous le lisons dans le deuxième chapitre; de l'Evangile selon Matthieu. C'est pour protéger l'Enfant Jésus qu'il a fuit en Egypte, prenant avec lui la Sainte Vierge et l'Enfant Jésus, bien que ce fût un trajet assez long et difficile, surtout pour un vieillard, à travers le désert. C'était pour protéger l'Enfant Jésus qu'il est rentré quelques années plus tard en Palestine, par la même route. Et c'était pour protéger l'Enfant Jésus qu'il ne s'est pas établi dans la ville de ses ancêtres, c'est-à-dire à Bethléem, mais plus loin, à Nazareth en Galilée.

Ainsi Dieu le Fils, Qui est par nature Fils de Dieu le Père, Dieu le Fils est devenu par adoption fils de David et ainsi Fils de l'homme. Il a eu deux naissances. Sa première naissance était hors du temps et avant tout temps, avant toutes les siècles, sans mère de Dieu le Père. Sa deuxième naissance était dans le temps, sans père, de la Vierge Marie. Pourquoi a-t-Il eu cette deuxième naissance, avec une âme et un corps humains, ce que nous allons célébrer à la fin de ce mois décembre? Lui Qui est par nature Fils de Dieu et par adoption fils de David  II est devenu homme afin que nous, qui sommes par nature les fils de l'homme, afin que nous devenions par adoption des fils de Dieu. Comme l'Apôtre Paul écrit aux Galatiens: "Quand vint la plénitude du temps, Dieu envoya Son Fils, né d'une femme, né sujet de la loi, afin de nous conférer l'adoption filiale. Et la preuve que vous êtes des fils, c'est que Dieu a envoyé dans nos coeurs l'Esprit de Son Fils Qui crie: 'Abba, Pèrel' "5) C'est comme des fils par adoption que nous pouvons dire la prière: "Notre Père ...

Mais il j  a encore plus que cela Dieu le Fils est par nature Dieu, est devenu homme, afin que nous, qui par nature des hommes, nous devenions dieu par grâce, que  nous devenions "participants de la divine nature », Comme Saint Àthanase le Grand, Saint Irénée de Lyon et beaucoup d’autres Pères de notre Sainte Eglise Orthodoxe ont écrit: "Dieu est devenu homme, afin que les hommes deviennent dieu."

Mes chers frères et soeurs, remercions à Dieu pour tout ce quIl a fait pour nous en devenant homme comme nous par Son grand amour pour nous, bien que nous soyons des pécheurs. Rendons grâce à Lui et à Son Père Eternel et à Son Esprit Toussaint Bon et Vivifiant, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amin.

 

DIMANCHE DOUZIEME  DE LUC

(DIMANCHE DES  DIX LEPREUX)

(LUC 17: 12-19)

Mes chers frères et soeurs en Christ:

Aujourd'hui dans notre Eglise, la Sainte Eglise Ortho­doxe, nous avons entendu tirée de l'Evangile selon Luc lhistoire des Dix Lépreux qui ont été guéris par notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ,

Nous connaissons tous," ce qu'est la lèpre C'était une maladie très commune et très crainte partout dans l'antiquité, et elle se trouve encore de nos jours dans notre pays. A Kolwezi par exemple, il y a une léproserie. Sans doute quelques-uns parmi vous, mes auditeurs, ont vu un lépreux; et certes beaucoup d'entre vous ont entendu des manifestations de cette maladie terrible. Les lépreux perdent leurs cheveux et leurs sourcils; ils perdent aussi leurs doigts des mains et des pieds; leurs membres deviennent tordus; quelques-uns d'entre eux deviennent aveugles. On les condamne à vivre à part, séparés des autres hommes, afin d'éviter la propagation de cette maladie, qui se propage par le contact physique avec un lépreux.

Dans l'ancien Testament il y a des stipulations sévères au sujet de la lèpre. Deux longs chapitres y sont entièrement consacrés dans le livre du Lévitique. Les lépreux étaient obligés de vivre au dehors des villes et des villages, exposés sans toit à la chaleur du jour et au froid de la nuit. Leurs vêtements devaient être déchirés. Ils étaient obligés de crier "Impur! Impur!" quand les autres gens s'approchaient d'eux, afin de les avertir.   Les prêtres juifs étaient les juges dans les cas de la lèpre. C'étaient eux qui regardaient les cas soupçonnés et les prononçaient comme lépreux. Et quand un lépreux avait été guéri (ou plutôt, quand la lèpre était terminée), il devait se présenter devant un prêtre et offrir un sacrifice.

Or, le Seigneur Jésus passait aux confins de la Samarie et de la Galilée. Lorsqu'il arriva près d'un village, Il rencontra dix lépreux. Ils se tenaient à distance, parafe qu'il leur était défendu de s'approcher d'autres gens. Ils crièrent à voix élevée: "Jésus, Maître, aie pitié de nous!" Leur prière était très simple. Ils n'ont pas demandé quelquechose en détail, même leur guérison. Certes ils avaient entendu parler du Seigneur Jésus. Ils avaient aussi entendu parler des guérisons qu'il avait faites à. d'autres lépreux. C'est pour cela qu'ils se sont adressés à Lui par Son nom, car ils L'avaient reconnu. Mais leur demande était très simple: "Jésus, Maître, aie pitié de nous!" Ils ont demandé avec la foi en Lui. Ils ne croyaient pas seulement que le Christ pouvait les guérir, mais aussi ils étaient prêts à recevoir tout signe de miséricorde qu'il leur accorderait, comme une grande bénédiction. C'est avec une telle foi que nous devons prier  Dieu. Nous devons croire qu'il Lui est possible de faire toute -chose,  mais aussi il faut être prêt d'accepter tout ce qu'il nous accorde, comme le meilleur pour nous; il faut être prêt d'accepter Sa volonté, sans condition. C'est pour cela que dans notre Sainte Eglise Orthodoxe, en priant pour nos besoins et pour les besoins du monde entier, nous employons dans nos offices la pétition très simple: "Seigneur, aie pitié!" "Kyrie, eleison!"

Il y a une prière très simple qui rassemble à cette prière des dix lépreux. Elle s'appelle la Prière de Jésus, et elle est très employée par nous les Chrétiens Orthodoxes. Les mots de cette prière sont: "Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur." Comme les dix lépreux, nous invoquons le Seigneur par Son nom, Jésus, le nom qu'il a pris en devenant homme, et qui veut dire "Sauveur". En invoquant ce nom,  les Saints Apôtres et beaucoup d'autres Saints dans l'histoire de l'Eglise ont accompli des milliers de miracles. "Car il n'y a pas sous le ciel d'autre nom donné aux hommes, par lequel il nous faille être sauvés." Dans notre Eglise Orthodoxe, tous les moines et beaucoup de laïques emploient la Prière de Jésus: "Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur." Ils la répètent beaucoup de fois: cent fois ou deux cent fois, ou mille fois, ou encore plus, chaque jour. Il y en a même des Chrétiens Orthodoxes qui répètent cette prère continuellement, toute la journée et toute la nuit, même quand ils dorment. Pour compter combien de fois on dit la Prière de Jésus, les Chrétiens Orthodoxes emploient une espèce de chapelet en laine, contenant d'ordinaire cent noeuds. Ce chapelet s'appelle en grec un "komvoskhini".

Le Seigneur a répondu à la demande des dix lépreux. Mais II ne les a pas guéris tout de suite Il leur a seulement commander d'aller se montrer aux prêtres. Bien sûr, cela voulait dire qu'il allait les guérir, parce que le lépreux allait se montrer au prêtre pour établir qu'il avait été guéri, et pour recevoir la permission officielle derentrer dans la société Mais en leur disant cela, le Christ leur a demandé d'avoir foi en Lui, de croire qu'ils seraient guéris. Les dix lépreux ont obéi à Son ordre, et ils se sont mis en route vers les prêtres, bien qu'ils ne fussent pas encore guéris. Et comme recompense de leur obéissance à l'ordre du Seigneur, pendant qu'ils allaient vers les prêtres ils furent guéris.

"L'un d'entre eux, voyant qu'il avait été guéri, revint sur ses pas en glorifiant Dieu à haute voix et se jeta aux pieds de Jésus, le viaage contre terre, en Le remerciant. Celui-là a reconnu qu'un grand miracle a été accompli en lui, car à cette époque-là la lèpre était considérée comme incurable. Ce lépreux qui venait d'être guéri, a été rempli de gratitude pour ce qui avait été accompli en lui et pour Celui Qui l'avait accompli. Pour l'instant il avait abandonné la route vers les prêtres; la reconnaissance officielle de sa guérison pouvait attendre à plus tard. Maintenant son premier souci était de remercier Jésus pour ce miracle et de glorifier Dieu pour ce qui avait été accompli. Devant le Seigneur Jésus il a exprimé sa recon­naissance en se jetant à Ses pieds, le visage contre terre. Or, cet homme n'était pas Juif. Il était Samaritain. Les Samaritains étaient des étrangers, non pas des Hébreux. Ils avaient presque la même religion que les Juifs, mais les Juifs regardaient les Samaritains comme des hérétiques, et ils évitaient toute relation avec eux. C'était un Samaritain qui est revenu pour remercier le Christ et pour rendre gloire à Dieu. Les autres neuf lépreux, qui étaient des Juifs, après leur guérison se sont remia en route vers les prêtres pour recevoir la reconnaissance officielle. Bien sûr, cette reconnaissance officielle était quelquechose de très désirable, après avoir été bannis de la société et du peuple de Dieu pour un si long temps. Mais ils devaient d'abord rendre grâces et gloire à Dieu Qui les avait guéris. Le Seigneur a remarqué Lui-même leur conduite, en demandant: "Les neuf autres, où sont-ils? Il ne s'est trouvé pour revenir rendre gloire à Dieu que cet étranger!

Mes frères et mes soeurs, soyons toujours reconnaissants à Dieu pour tout ce qu'il a fait pour nous. Rendons-Lui grâces  chaque jour pour toutes les grandes choses qu'il a faites pour toute l'humanité: pour notre création; pour Son Incarnation, en devenant homme comme nous; pour Sa Crucifixion; pour Sa Résurrection; pour Son Ascension; pour le don du Saint-Esprit; pour Son Eglise; et pour la Sainte Tradition Orthodoxe. Rendons-Lui grâces aussi pour tous les bienfaits qu'il nous a donnés personnellement ou a notre famille; surtout pour nous avoir conduits à la                    1 vraie Foi; pour notre Baptême;' pour notre onction avec le Saint  Myron, l'Huile Sainte; pour la rémission de nos péchés; pour toutes les fois que nous avons reçu les Saints Mystères de Son             ;•. Corps et de Son Sang; et pour les guérisons et touts les autres  fit-bienfaits que nous avons reçus. Nous les Orthodoxes devons être plus reconnaissants que les autres Chrétiens, car nous avons                  il reçu plus qu'eux. Prenons soin que le Seigneur ne dise pas de nous: "Où est’il? Qu'il ne dise pas que seulement les étrangers, c'est-à-dire les hétérodoxes, les Chrétiens qui n'appartiennent pas à la Sainte Eglise Orthodoxe, que c'est seulement eux qui aient rendu gloire à Dieu pour les bienfaits reçus.                                     

Mes frères et mes soeurs, pensons aussi à nos frères malheureux les lépreux. Prions pour eux et pour leur guéri-son. Donnons des aumônes selon notre possibilité aux lépreux qui nous sont connus ou aux léproseries. Chaque don, même s'il n'est  qu'un peu de manioque ou de maïs ou d'une autre nourriture, ou un vêtement que nous ne portons plus, chaque don, soit-pil  grand ou petit, sera accepté par eux avec beaucoup de reconnaissance. Et c'est Dieu Qui nous récompensera pour de telles actes d'amour. Surtout, ne craignons pas les lépreux. De nos jours nous savons que cette maladie n'est pas si terrible que l'on pensait jadis. Elle ne se propage pas facilement, moins facile ment que la grippe. La lèpre se propage d'une personne à lautre seulement par le contact physique avec un lépreux. Même tous les lépreux ne sont pas contagieux; cas ceux qui ont subi quelques mois de la thérapie avec des médicaments, ne peuvent pas transmettre la lèpre à d'autres personnes.                                                                                                                              

Un jour quelqu'un a demandé à un vieu moine dans les déserts d'Egypte: "Mon Père, qu'est-ce que l'amour?" Il lui a repondu: Lamour; c'est quand tu es prêt déchanger ton corps  sain pour le corps déformé d'un lépreux, afin qu'il ait le tien et toi le sien.                                                                                      

Mes frères et mes soeurs, nous sommes tous comme des lépreux dans notre âme, à cause de nos péchés. Notre âme est devenue déformée et très laide devant Dieu et Ses anges. Notre âme, comme un lépreux, a perdu le sens du toucher, et nous sommes devenus insensibles aux choses spirituelles. Dans une prière de Saint Jean Chrysostome que nous lisons pour nous préparer pour la Divine Communion, nous disons: "De même que Tu as bien voulu entrer et manger avec des pécheurs dans la maison de Simon le Lépreux, daigne entrer dans la maison de mon âme, lépreuse et pécheresse." Prions donc à Dieu, qu'il guérisse la lèpre de notre âme.

A notre Dieu, Qui nous aime et nous guérit: le Père, le Fils et le Saint-Esprit, soient toutes grâces et gloire et adoration, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amin.

 

DIMANCHE TREIZIEME DE LUC    (LUC  18:18-27)

Mes chers frères et soeurs en Christ:

L'Evangile que nous avons entendu aujourd'hui dans notre Eglise, la Sainte Eglise Orthodoxe, est l'épisode du jeune Homme riche. Il était tiré de l'Evangile selon Luc, mais il se trouve aussi dans les Evangiles selon Matthieu et Marc.

Un jeune homme riche s'est approché de notre Seigneur Jésus-Christ en Lui demandant': . "Bon Maître, que me faut-il faire pour avoir en partage la vie éternelle?" La question de ce jeune homme était sincère; il ne voulait pas embarrasser le Seigneur Jésus, comme le voulait le légiste qui a demandé presque la même question et qui a reçu comme réponse la Parabole du Bon Samaritain. Non; ce jeune homme était sincère; et comme l’Evangéliste Marc nous raconte, il accourut et il fléchit le genou devant Jésus.

D'abord notre Seigneur lui a fait une remarque sur la manière de s'addresser à Lui, en L'appelant: "Bon Maître ». Le Christ lui dit: "Pourquoi M'appelles-tu bon? Nul n'est bon que Dieu seul."Certains ont mal compris cette remarque, et disent que Jésus a ainsi nié qu'il est Dieu. Mais en réalité c'est le contraire. Le Seigneur n'a pas nié qu'il est bon, non plus qu'il est Dieu. Il a fait seulement l'observation au jeune homme qu'il Lui avait donné un titre qui appartient à Dieu et à Dieu seul. Si nous ne croyions pas que Jésus était bon, qu'il était tout à fait bon, et qu'il était le seul qui est entièrement bon, nous devrions rejetter tout l'Evangile et toute la religion chrétienne, comme l'oeuvre d'un imposteur. Mais si nous acceptons que Jésus est bon et tout à fait bon, il faut croire ainsi qu'il est Dieu.

Le Seigneur a continué Sa réponse au jeune homme: "Tu connais les commandements: 'Ne commets pas d'adultère, ne tue pas, ne vole pas, ne porte"pas de faux témoignage; honore ton père et ta mère.'Beaucoup d'entre vous, chers auditeurs, reconnaissez ici                                                       les Dix  Commandements que Dieu à donné à Moïse dans l'Ancien Testament sur le Mont Sinaï. Ces Dix Commandements forment la base de toute la Loi  de Moïse. Et comme notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ a montré dans le Discours sur la Montagne, ces Dix Commandements, inter­prêtés plus strictement et plus profondément, appartiennent aussi à la Loi de l'Evangile. Les quatre premiers de ces Dix Commandements parlent de notre devoir envers Dieu, et les six autres de notre devoir envers les hommes. Nous pouvons rémarquer ici que le Seigneur n!a cité que cinq de ces derniers six commandements dans Sa réponse au jeune riche. Il a omis exprès le dernier des Dix Commandements: "Tu ne convoiteras pas.

Le jeune homme riche a répondu: "Tout cela, je l'ai gardé dès ma jeunesse."  IIcherchait vraiment et sincèrement à, trouver la vie éternelle. Il s'était appliqué à garder les commandements de Dieu, comme ils étaient exprimés dans la Loi de Moïse, dans l'Ancien Testament. Et en grand mesure, il y avait réussi. S'il ne les avait pas gardé, le Seigneur, Qui connaît le coeur et toute l'histoire de chacun, parce qu'il est Dieu, le Seigneur aurait dit à ce jeune homme: Tu ments." Mais Il n'a pas dis cela. Il a accepté cette réponse.

Mais ce jeune homme riche, bien qu'il ait pu répondre qu'il avait gardé tous ces commandements envers ses prochains, il sentait qu'il lui manquait encore quelquechose. Il sentait dans son coeur qu'il ne suffisait pas de garder ces commandements de l'Ancien Testament pour trouver la vie éternelle. L’Evangéliste Matthieu nous dit qu'il a ajouté à se réponse: "Que me manque-t-il encore?"' C'était pour cela qu'il était venu demander au Seigneur ce qu'il devait faire. Il se sentait encore manquer de quelque-chose.

Le Christ a reconnu cette disposition sincère du jeune homme. Il a reconnu que celui-ci avait soif pour les choses de l'esprit. Et comme nous dit l'Evangéliste Marc, "Jésus fixa sur lui Son regard et lfaima." Maintenant le jeune homme était prêt pour recevoir la réponse pleine du Christ à sa question originelle: "Que me faut-il faire pour avoir en partage la vie éternelle?" Maintenant le Seigneur lui répondit: "Une chose encore te fait défaut. Vends tout ce que tu as, distribue-le aux pauvres, et tu auras un trésor aux cieux; puis viens, suis-Moi." Voici la perfection chrétienne: se dérober de toute chose qui nous attache à cette vie, pour gagner le Royaume des Cieux. Il faut surtout se détacher des richesses, des choses matérielles, car celles-ci lient très souvent leurs possesseurs à cette vie, et elles les empêchent de gagner la vie éternelle. Si nous attachons une grande pierre aux pieds d'un oiseau, il ne pourra pas voler vers le haut. De même, si nous replissons un avion avec trop de chargement, £1 ne pourra décoller. C'est le même, avec notre âme. Si elle est attachée à de grandes richesses ou à beaucoup d'autres choses matérielles, elle ne peut pas monter vers les cieux, car elle ne s'occupe pas assez de choses spirituelles.

Voyez-vous pourquoi lé Seigneur a omis le commandement: "Tu ne convoiteras pasn, dans' Sa première réponse au jeune homme riche? Certes, le commandement se réfère à la convoitise des biens du prochain. Mais si l'on l'interprète à la lumière de l'Evangile, ce commandement interdit toute forme de convoitise, tout désir d'acquérir pour soi-même plus que le nécessaire. Le commandement: Tu ne convoiteras pas" nous défend la convoitise à l'égard des choses que nous possédons déjà, surtout l'attachement aux richesses matérielles. Car en réalité, nous ne possédons rien. Comme l'Apôtre Paul a écrit à son fils spirituel, Saint Timothee: "Car nous n'avons rien apporté dans le monde et de même nous n'en pouvons rien emporter Lors donc que nous avons nourriture et vêtement, sachons être -satisfaits."  Chaque chose que nous avons nous est prêtée par Dieu pour notre usage; et au jugement dernier nous devrons rendre compte à Dieu de ce que nous aurons fait avec toutes les choses matérielles qui nous étaient prêtées par Lui.

Dans notre société traditionelle des villages, nous cpmprenons ceci jusqu'à un certain point. Nos possessions n'appartiennent pas à nous-mêmes comme aux individus, mais à toute notre famille ou à tout le village. Mais dans les villes on est plus tenté de regarder-des choses comme appartenant à soi-même et non pas aux autres membres de famille. Aussi, quand on a un bon travail avec un salaire suffisant, on est tenté d’ammasser des richesses pour soi-même. De plus, c'est cette passion de la convoitise qui amène beaucoup de gens, surtout les jeunes gens dans les villes, à devenir des voleurs.

Qu'est-ce que le jeune homme riche  dans l'Evangile a fait, quand il a entendu cette réponse du Seigneur? Il est devenu très triste, parce qu'il avait de grands biens, et il s'en est allé. Quand le Christ lui a offert la vie éternelle et un trésor aux cieux, il les a refusés. Il a préféré garder les biens et les richesses temporaires de ce monde plutôt que  d'acquérir la vie éternelle et les richesses éternelles du Royaume de Dieu. Il en est ainsi avec les biens" de ce monde. Ils sont comme un grand poids qui nous empêche de monter vers le Royaume des Cieux. Ils détournent notre regard de sorte que nous ne cherchions pas les choses éternelles mais seulement les choses temporaires de ce monde, de cette vie assez courte sur la terre.

Quand le Christ a vu cette triste réaction du jeune homme riche, Il dit: "Comme il' est difficile à ceux qui ont des richesses de pénétrer dans le Royaume de Dieu! Oui, il est -plus facile à un chameau de passer par un trou d'aiguille qu'à un riche d'entrer dans le Royaume de Dieu!"  ' Or, un chameau est un grand animal, plus grand qu'un boeuf, qui est employé pour porter des hommes et des marchandises à travers des grands déserts d'Afrique et d'Asie. Il est tout à fait impossible de faire passer un chameau par un trou d'aiguille. Ainsi il est impossible pour un riche d'entrer dans le Royaume de Dieu. Certes, il y a beaucoup de gens riches qui ont été sauvés. Quelques-uns d'entre eux sont devenus des Saints de l'Eglise. Mais ceux-ci étaient des gens riches qui se sont dépouillés de toutes leurs richesses, en les distribuant aux pauvres et (très souvent) en devenant des moines; ou ils vivaient comme s'ils n'étaient pas riches, en employant leurs richesses entièrement pour aider les pauvres et les indigents, pour construire des églises ou des monastères, ou pour fonder et aider des hôpitaux et des écoles. Comme le Seigneur a dit dans la première des Béatitudes, au commencement de Son Discours sur la Montagne: "Heureux les pauvres en esprit, car le Royaume des Cieux est à eux." Être pauvre, n'avoir pas de possessions, c'est une grande aide pour entrer dans le Royaume de Dieu. Etre riche, avoir beaucoup de possessions, voici un obstacle, qui peut nous empêcher d'atteindre le Royaume de Dieu. Mais il dépend surtout de notre disposition: si nous sommes pauvres en esprit, c'est-à-dire si nous ne sommes pas avides des richesses matérielles.

"Il est plus facile à un chameau de passer par un trou d'aiguille qu'à un riche d'entrer dans le Royaume de Dieu." Ceux qui ont entendu ces paroles de notre Seigneur étaient étonnés.  Ils ont demandé: "Mais alors, qui peut être sauvé?"Jésus leur a répondu: "Ce qui est impossible pour les hommes est posible pour Dieu. Vraimemeent ; tout est posible pour Dieu. Aussi, que nous soyons ou pauvres, notre salut est tout à fait impossible sans l’ aide de Dieu. C’est àDieu que revient la grande part, c’ est Lui Qui est le véritable auteur de notre salut. Mais il demande notre co-opération, surtout de notre volonté. Il nous laisse le choix entre les richesses de ce monde et les richesses de Son Royaume.

Mes chers fréres et soeurs, je sais qur la plurart d’ entre vous, mes auditeurs, êtes des gens pauvres. Je sais que beaucoup d’ entre vous avez de grande difficulté à trouver les choces nécessaires pour votre famille. Mais sachez pourtant qu’ il ne faut pas convoiter les richesses. Cherchons d’ abord le Royaume de Dieu, et les choses nécessaires pour cette vie nous seront donées. Ayons foi en la providence de Dieu et en Son amour pour nous. C’ est pour nous que le Christ notre Dieu est devenu pauvre, en devenant homme et un homme pauvre, afin de nous enrichir avec les biens de Son Royaume. A Lui soit toute gloire et adoration, avec le Père et le Saint Esprit, maintenant et toujours ; et dans les siècles des siècles. Amin :

 

DIMANCHE QUATORZIEME  DE LUC (LUC  18:35-43)

Mes chers frères et soeurs en Christ:

Notre Mère, la Sainte Eglise Orthodoxe, nous a donné comme lecture aujourd'hui l'histoire de la guérison d'un aveugle  par notre Seigneur et Dietf et Sauveur Jésus-Christ.                              

Or, dans les quatres Evangiles, il y a plusieurs histoires de guérisons miraculeuses d'aveugles par notre Seigneur. Celle que nous lisons aujourd'hui, comme Evangile pendant la Divine Liturgie est le récit de l'Evangéliste Luc de la guérison d'un aveugle quand le Christ entrait dans la ville de Jéricho. Les deux Evangélistes Matthieu et Marc racontent presque la même                 histoire, mais ils disent que c'était quand Jésus sortait de  Jéricho. De plus, Saint Matthieu parle de la guérison de deux  aveugles, mais Saint Marc, comme Saint Luc, ne parle que d'un 

aveugle, dont il donne le nom: Bartimée, c'est-à-dire: "Fils  de Timéè". Peut-être s'agit-il de la même guérison dans les trois récits évangéliques; peut-être s'agit-il de deux ou de trois guérisons distinctes. Cela n'est pas très important. Ce qui a  fait une grande impression sur ceux qui étaient présents, c'était la guérison de l'aveugle (ou les guérisons des aveugles), et   les témoins pouvaient encore en parler des dixaines d'années plus tard, quand les Evangiles ont été écrits. Ainsi tous ces            

trois Evangélistes nous ont donné un rapport très vivant de  cet événement (ou de ces événements); et des petits détails, quels que si Jésus entrait dans ou sortait de Jéricho, ne sont pas importants. Regardons maintenant le récit de Saint Luc. "Comme Jésus approchait de Jéricho,, jin aveugle était assis au bord du chemin et mendiait." Le Seigneur était en route de Galilée vers Jérusalem, dans Son dernier voyage avant Sa Passion, Sa Mort et Sa Résurrection. La montée de Jéricho à Jérusalem allait  être la dernière étape de ce voyage. "Un aveugle était assis au bord du chemin et mendiait." A cette époque-là, mendier était la seule chose qu'un aveugle pouvait faire, s'il n'avait pas de membres de sa famille qui pouvaient l'aider. Dans notre pays aujourd'hui il en est de même pour beaucoup d'aveugles, surtout  dans les villes. Il faut avoir beaucoup de sympathie et d'amour pour de tels malheureux.

"Entendant marcher la foule, il demanda ce que cela signifiait." Le Seigneur Jésus était toujours accompagné par des foules, par des gens qui voulaient voir des miracles ou entendre Son enseignement. Surtout pendant ce dernier voyage Il était suivi des foules, parce qu'ils Le considéraient comme un Messie qui les délivrerait de la soumission à l'Empire Romain et rétablirait le royaume juif "On annonça que c'était Jésus le Nazaréen Qui passait par là Jésus le Nazaréen" était le nom par lequel le Seigneur était connu de tous. Le nom de Jésus n'était pas un nom très rare chez les Juifs. C'est la forme greque du nom hébreu Josué. Pour distinguer notre Seigneur des autres qui avaient le nom Jésus, on L'appelait "Jésus le Nazaréen", parce qu'il avait grandi dans la petite ville de Nazaret en Galilée.

L'aveugle avait entendu parler de Jésus le Nazaréen. Il avait entendu qu'il était un grand prophète, mais aussi un grand guérisseur et thaumaturge, Qui avait déjà guéri même des aveugles, en leur rendant la vue. Il s'écria pour attirer Son attention et être ainsi guéri par Lui. Pour attirer l'attention de Jésus, il a employé un titre honorifique, le plus honorifique qu'il savait Lui donner: "Jésus, Fils de David, aie pitié de moi!" Tout le monde connait Jésus comme fils de Joseph, le charpentier de Nazareth, bien qu'ils ignorassent que Jésus n'était que le fils adoptif de Joseph. Ils savaient aussi que Joseph était descendant de David, le grand roi hébreu, qui vivait plus de mille ans avant la naissance du Christ, et qui était aussi prophète. C'est David qui a composé la plupart du Livre des Psaumes. Ainsi, cet aveugle criait d'une voix forte: "Fils de David, aie pitié de moi!" Les gens qui précédaient le Christ dans la foule qui passait, lui disaient de se taire et le rabrouaient pour lui imposer silence; et ceux qui se tenaient près de lui, au bord du chemin, et attendaient de voir Jésus, faisaient de même. Il en fut de même avec des autres aveugles qui ont été guéris par le Christ. Les autres gens leur disaient de se taire et de ne pas demander Sa pitié. Ils considéraient qu'un aveugle est quelqu'un sans importance, et même comme quelqu'un de maudit. Mais l'aveugle ne se laissait pas décourager par cela, et il criait plus fort: '"Fils de David, aie pitié de moi.

Pour notre Seigneur et Dieu personne n'est sans im­portance, personne n'est exclu de Son amour, même le plus humblemendiant aveugle. "Jésus Sarrêta donc et ordonna de le Lui                     I conduire. Lui II aurait entendu laveugle, même s'il navait pas de voix parce que Dieu entend surtout les cris de notre coeur. Il ordonna qu’on Lui amène laveugle, parce que celui-ci ne voyait pas pour sapprocher lui-même du Seigneur. Nous, nous devons faire le même. Nous devons toujours être prêts à aider  volontiers les aveugles, les vieillards et les autres gens qui ont des difficultés pour marchés. Mais aussi nous les Chrétiens Orthodoxes, nous devons aider ceux qui sont aveugles dans leur âme, qui ne peuvent pas encore voir la vérité. Il faut les amener auSeigneur, comme on a du amener 1’aveugle dans l’Evangile, parce qu'ils ne voient pas pour trouver la route eux-mêmes.                    

Nous devons leur parler du Christ notre Dieu, de Sa Résurrection et des autres grands Mystères de l'Evangile, de notre Sainte Eglise Orthodoxe, de son enseignement"et de la beauté de son culte.  

Quand on a amené l'aveugle à Jésus, Il lui demandas Que veux-tu que Je fasse pour toi?   II savait déjà ce que  l’aveugle voulait, parce que Lui, Qui est Dieu, sait ce qui est dans le coeur et dans les pensées de chacun. Mais II voulait que l'aveugle exprime sa foi en Lui devant tout le monde. C’est pour cela qu'il lui demanda: "Que veux-tu que Je fasse poui? toi?"

L'aveugle répondit: "Seigneur, que je voie!"  Voilà! il exprima ainsi sa grande foi. "Que je voie!" Celle-là n'est pas une requête ordinaire, une requête simple. Il demandait un miracle, un grand miracle. Et il croyait que le Seigneur était en état de le faire. Il faut remarquer ici que l'aveugle avait déjà commencé à voir dans son âme. Il avait changé sa manière de s'addresser à Jésus." Maintenant il ne L'appelle plus "Fils de David", mais "Seigneur."

Ni le grand Roi et Prophète David ni aucun de ses descendants n'avaient jamais ouvert les yeux d'un aveugle. Le fils de David, le grand Roi Salomon, était renommé dans le monde entier pour sa grande sagesse; mais il n'a jamais fait aucun miracle. Parmi tous les descendants de David, c'est seulement le Roi Ezéchias qui a fait un miracle, et c'était pour lui-même.

Comme signe quil serait guéri d'une maladie mortelle, il a demandé que l'ombre du soleil recule de dix degrés, ce qui fut accompli.  Mais ce miracle n'était accompli qu'avec l'aide du Prophète Isaïe; c'est le Roi Ezéchias qui l'a choisi seulement, comme signe. Ainsi, faire des miracles nfétait pas le fait de-quelqu'un qui était seulement fils de David. En demandant: "Seigneur, que je voie!" l'aveugle a montré qu'il croyait que Jésus le Nazaréen était plus que fils de David.

Or, le titre "Seigneur", en grec "Kyrios", était le titre avec lequel on s’addressait à Dieu. Les Juifs considéraient le nom de Dieu, Yahvé: "Je suis" Celui Qui Suis"  ou: "Celui Qui Est", ils le considéraient comme trop saint pour être pro­noncé par une bouche humaine Ainsi partout où ce nom se trouvait dans les Saintes Ecritures de l'Ancien Testament, ils y substituaient le nom: "Le Seigneur". Et quand l'Ancien Testament fut traduit en grec par soixante-dix traducteurs, le mot "Kyrios", c'est-à-dire "Seigneur", a été employé partout, pour traduire le Nom divin. Nous les Chrétiens n'avons pas de telles limitations. Sur les saintes icônes de notre Seigneur Jésus-Christ 1© Nom divin est toujours écrit en lettres grecques autour de Sa tête: "O ON", c'est-à-dire "Celui Qui Est".

Quand II reçut cette réponse pleine de foi de l'aveugle, Jésus lui dit: "Vois; ta foi t'a sauvé," Et à l'instant même il  recouvra la vue, et il Le suivait en glorifiant Dieu   "Ta foi t'a sauvé." C'est ce que le Christ disait très souvent à ceux qu'il guérissait. Certes, c'est Dieu Lui-même Qui accomplit la guérison, surtout une guérison miraculeuse. La foi elle seule ne peut faire rien. Nous devons avoir de la foi en quelqu'un ou en quelquechose qui puisse accomplir ce que nous demandons. Ainsi c'est en Dieu qu'il faut croire pour obtenir une guérison miraculeuse, non pas en les, esprits de nos ancêtres ou des animaux. Mais Dieu demande toujours notre co-opération; et cette co-opération qu'il demande de notre part, c'est surtout notre foi en Lui. Dans cette co-opération entre Dieu et nous, c'est Dieu Qui accomplit le miracle, c'est Dieu Qui accomplit des choses grandes et merveilleuses. Mais quant à nous, c'est notre foi que nous offrons dans cette co-opération. Ainsi le Christ dit à l'aveugle guéri: "Ta foi t'a sauvé." Et le Seigneur et l'aveugle lui-même, tous les deux l'ont sauvé: le Seigneur parce qu'il est Dieu et le Tout-Puissant; l'aveugle par sa foi.

"Il Le suivait en glorifiant Dieu." Nous ne pouvons suivre vraiment le Christ que quand les yeux de notre âme sont ouverts, pour Le voir et pour voir ce qui est Sa volonté pour nous C'est seulement quand les yeux de notre âme sont ouverts que nous pouvons vraiment glorifier Dieu, "en esprit et en vérité". Nous, qui sommes amenés par Dieu à la foi Orthodoxe, à la vraie Foi, nous pouvons Le glorifier en vérité, parce que les yeux de notre âme sont déjà ouverts Prions qu'ils soient ouverts de plus en plus, afin que nous glorifions Dieu de plus en plus en vérité, comme Père, Pils et Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.  Amin

 

 

DIMANCHE QUINZIEME DE LUC DIMaNCHE DE ZACCHEE

(LUC 19:1-10)

Mes chers frères et soeurs:

L'Evangile que nous avons entendu aujourd'hui pendant la Divine Liturgie dans notre Eglise, la Sainte Eglise Orthodoxe, cest l'histoire de Zacchée. C'est seulement l’evangéliste Luc qui raconte cet événement, arrivé dans la ville de Jéricho, quand notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ était en route vers Jérusalem, afin d'y mourir et d'y ressusciter à cause de nous

"Survint un homme du nom de Zacchée; c'était un chef de publicains, et qui était riche." Qui est-ce qui étaient les publicains? Dans l'empire romain, les Romains imposaient de grands impôts sur les peuples soumis. Mais pour percevoir ces impôts, ils n'employaient pas des fontionnaires du gouverne­ment comme percepteurs des contributions directes, comme faisaient jadis les Belges dans notre pays. Les Romains y employaient des indigènes, qui se chargeaient de fournir au gouvernement romain une somme de contributions, qu'ils ramassaient eux-mêmes du peuple. Ces percepteurs s'appelaient en latin "publicani", d'où vient notre mot: "publicains ». C'était une espèce d'entreprise privée, parce que les publicains ne recevaient pas une salaire fixe, mais ils vivaient des contributions qu'ils percevaient. Ils faisaient payer beaucoup plus d'argent qu'était nécessaire de donner aux Romains, et ainsi ils devenaient riches. Les publi­cains étaient haïs par leurs compatriotes (en ce cas tous les autres Juifs), et ils étaient regardés comme traitres de leur peuple. Mais on n'osait pas. leur nuire, parce qu'ils étaient protégés par les Romains.

Zacchée était un chef de publicains. Ainsi il était encore pire que les autres et plus haïs que les autres. Il . était un homme dur, et il aimait l'argent. Il avait accepté de faire un métier qui le rendait odieux à tous les autres Juifs, pour devenir riche. Mais il cherchait à voir Oui était Jésus." ' Bien qti'il ne fût pas un Juif pratiquant, bien qu'il ne fût pas un homme religieux, il avait entendu parler de Jésus de Nazareth, ce grand prophète, ce docteur et ce thaumaturge. Maintenant que  Jésus traversait sa ville, Zacchée voulait Le voir. Il était brûlant de curiosité. Car il avait encore en lui une lueur d'amour de Dieu, une étincelle de feu qui n'était pas encore tout-à fait éteinte, bien qu'il eût pratiquement renoncé à la religion juive, afin de devenir riche.

Mais il ne pouvait Le voir à cause de la foule, car il était petit de taille. Il courut donc en avant et monta sur un sycomore pour voir Jésus, Qui devait passer là Zacchée était un homme petit de corps, plus petit que la plupart des hommes. Ainsi dans la foule qui -attendait le Seigneur, il ne pouvait rien voir de ce qui passait dans la rue. Donc il est monté sur un arbre au bord de la rue pour voir Jésus quand II passerait là. Zacchée nous enseigne quelquechose ici. Souvent dans la vie quotidienne, surtout dans la vie quotidienne des villes, il nous semble que Dieu soit loin de nous. Nous ne Le voyons pas. Nous sommes entourés par une foule de soucis qui nous empêchent de voir Dieu. Nous sommes aussi entourés par une foule de gens qui appellent notre attention, soit dans notre travail, soit dans notre famille, soit dans des discussions Quand nous sommes entourés comme cela, qu'est-ce qu'il faut faire? Nous devons nous tirer à part comme Zacchée, et monter en haut pour voir au dessus de tous les soucis et de tous les gens qui nous entourent et qui nous empêchent de voir Dieu. Comment montons-nous en haut? Nous montons en haut en assistant aux offices de notre Eglise, par la prière que nous faisons en famille ou tout seuls, et par la lecture de la Sainte Bible ou des prières et des hymnes de l'Eglise.                                                         

"Arrivé en cet? endroit, Jésus leva les yeux et lui dit: Zacchée, descends vite, car il Me faut aujourd'hui demeurer chez toi.'" Le Seigneur, comme Dieu, savait que Zacchée était dans l'arbre. Il savait son nom, et qu'est-ce qu'il était. Il savait aussi tout ce qui était dans le coeur de Zacchée, parce que c'est Dieu, et Dieu seulement, Qui sait ce qui est dans le coeur de chacun. Il savait que "Zacchée avait encore une lueur d'amour de Dieu en lui, qui n'était pas encore éteinte, et qui pouvait être rallumée. Ainsi le Seigneur Jésus-Christ, "Dieu notre Sauveur, Lui Qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité, Il a regardé enha^ut vers l'arbre et II a dit à Zacchée qu'il voulait loger chez lui ce jour-là. 

Quelle nouvelle surprenante! C'était surprenant pour Zacchée, premièrement parce que Jésus savait son nom, bien qu'il ne l!eût jamais rencontré; mais ce qui était surtout surprenant, c'est qu'il ne s'attendait pas à ce que Jésus veuille loger chez lui ou même entrer dans sa maison. Le grand Prophète, le Maître, .voulait loger chez lui, l'homme odieux à tout le monde, qui avait pratiquement renoncé à la religion! Mais si ce grand Prophète entrait dans sa maison, qu'est-ce qu'il ferait? Sans doute II le réprimanderait sur sa manière de vie, surtout sur la façon dont il avait amassé" se,s richesses. Ainsi nous aurions comprendre pourquoi Zacchée aît réfusé d'accepter Jésus dans sa maison. Mais qu'est-ce qu'il a fait? "Il descendit vite et il. Le reçut avec joie » Zacchée n'a pas seulement obéi à l'ordre du Seigneur, à cette intervention dans sa vie privée; mais il a obéi avec joie. Un miracle a été accompli. Cet homme endurci, qui avait été prêt à s'éloigner de la religion afin de s'enrichir, cet homme est devenu quelqu'un qui cherche Dieu L'homme dur qui ramassait tant d'argent de ses compatriotes pour soi-même, cet homme est devenu hospitalier, et il reçoit avec joie un prophète chez lui.

Mais les autres gens, en voyant que le Seigneur S'étaitoffert à loger chez un chef de publicains, restèrent surpris. Il ne leur plaisait pas que Jésus aille demeurer chez cet homme que tout monde haïssait. Aussi ils étaient stupéfaits qu'un grand prophète (tel qu'ils regardaient Jésus) ait choisi de loger chez un tel homme, pécheur publique et hors de l'Eglise juive, au lieu de loger chez un chef de la synagogue, ou chez n'importe quel autre qui aurait été considéré par tout le monde comme homme juste et digne de recevoir un prophète sous son toit. Ainsi ils murmuraient et disaient: "Il est allé loger chez un pécheur!"                                

Mais Zacchée a mis fin à cette critique. Il a témoigné de son changement de coeur devant tout le monde. Il a dit au Seigneur devant tous: "Oui, Seigneur, je vais donner la moitié de mes biens aux pauvres, et si j'ai fait du tort à quelqu'un, je lui rendrai le quadruple."; Lui qui exploitait sas compatriotes tant les pauvres que les riches, cet homme est devenu un ami des pauvres. L’ homme qui avait été avare et cupide, il a résolu  de donner la moitié de ses biens aux pauvres. La Loi de Moïse demandait que chaque Juif donnât la dîme, c1 est-rà-dire la dixième partie, de ses biens ou de ses revenus pour les prêtres et les diacres et les dépenses de l’église, et pour les pauvres, les veuves et les orphelins Mais Zacchée était disposé à donner la moitié de ses biens aux pauvres Bien sûr, l'autre moitié qui lui.resterait serait assez grande, parce qu'il était un homme riche; mais c'est un fait constaté que les riches sont d'ordinaire moins disposés à donner une petite fraction de leurs biens que les pauvres à en donner une grande partie De plus, il a promis à rendre le quadruple à chacun auquel il avait fait tort. Ceci était prescrit dans la Loi de Moïse, dans le livre Exode. Sans doute Zacchée en tant que publicain avait fait tort à .beaucoup de gens. Leur rendre le quadruple lui coûterait beau­coup d'argent. Mais il était prêt- à le faire et aussi à remplir les prescriptions de la Loi De plus, il a dit cela devant une foule de témoins Il n'aurait pas pu abandonner ses promesses plus tard. Zacchée a vraiment montré qu'il était devenu un autre homme, un pécheur qui s'était repenti. Car le mot grec pour "repentir", le mot: "rnetanya" ^ veut dire littéralement un "changement de coeur" ou un "changement d'esprit". Celui qui se repent vraiment de ses péchés devient un autre homme, avec une volonté changée, qui ne veut plus commettre les mêmes péchés. Zacchée a montré qu'il s'était vraiment repenti, qu'il avait changé de coeur, changé de volonté. Et cétait une seule action du Christ qui avait accompli cela, un seul regard vers Zacchée dans l'arbre et une seule parole inattendue.

Ensuite, après ces promesses de. la part de Zacchée, le Seigneur a dit, aussi devant tout le monde: "Aujourd'hui cette maison a reçu le salut, parce que celui-là aussi est un fils d'Abraham. Car le Fils de l'homme est venu chercher et en sauver ce qui était perdu. "Cette maison", c’est-a-dire la maison, la famille de Zacchée, ,"a reçu le salut". La maison de Zacchée a vraiment reçu le salut. Elle a reçu le Salut en personne, parce que c'est le Christ Lui-même Qui est notre Salut, c'est Lui Qui est le Salut de tout homme. Hors de Lui il n'y a pas de salut. La maison de Zacchée a reçu le salut, parce qu'elle a reçu le Christ avec repentir et avec joi. Si elle n'avait pas reçu le Christ avec joie et repentir, mais à contre-coeur, ou même avec répugnance ou antagonisme, cette maison ne L'aurait pas reçu comme son Salut mais comme sa condamnation Tout dépend de notre disposition, dans quel esprit nous recevons le Seigneur. Si nous Le recevons volontiers, en esprit de joie et de repentir, II nous est notre Salut; Mais si nous Le recevons avec antagonisme, sans esprit de joie, sans esprit de repentir, au lieu de notre Salut II devient notre condamnation. Mais quand Le recevons-nous chez nous? Nous Le recevons chez nous, dans la maison qui est notre âme, chaque fois que nous recevons les Saints Mystères de Son Corps et Son Sang, dans la Divine Communion.

Mes chers frères'et soeurs en Christ, nous aussi, que nous recevions le Seigneur chez nous dans notre âme, avec le vrai repentir, afin qu'il nous soit notre Salut. A Lui soit toute gloire, adoration et action de grâces, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.  Amin.

 

DIMANCHE DU PUBLICAIN ET DU PHARISIEN (LUC  18:10-14)

Mes chers frères et soeurs en Christ:

Encore trois semaines, et nous commencerons le Grand Carême, qui est notre préparation pour le Pâques, pour la grande commémoration de la Passion, la Mort sur la Croix, l'Enterrement et la Résurrection de notre Seigneur et Dieu et Sauyeur Jésus-Christ, Pendant ces trois semaines qui viennent, notre Mère la Sainte Eglise Orthodoxe nous prépare pour le Grand Carême, surtout en évoquant une disposition de "repentir dans notre âme. Cette préparation commence aujourd'hui, quand nous entendons lire dans l'Evangile de la Divine Liturgie la Parabole du Publicain et du Pharisien. Cest pour cette raison que nous appelons ce dimanche le Dimanche du Publicain et du Pharisien.                               |

Cette parabole nous enseigne beaucoup sur la prière. Elle nous montre comment il ne faut pas prier autant que comme il faut prier. Elle nous montre surtout l'importance de lhumilité et la nature terrible de l'orgueil. Deux hommes montèrent au Temple pour prier; l'un était pharisien, l'autre publicain. Nous qui avons lu l'Evangile, nous avons déjà une idée' des pharisiens et des                     publicains. Quand nous entendons parler des "pharisiens", nous  pensons aux ennemis du Seigneur, qu'il a condamnés à plusieures reprises. Quand nous entendons parler des "publicains", nous pensons è ceux qui ont accepté la prédication du Christ et de Son précurseur Jean le Baptiste, et se sont repentis. Mais aux oreilles des auditeurs de Jésus quand II prononçait cette para­bole, une idée tout à fait contraire était évoquée. Aux yeux des Juifs, les pharisiens étaient de très bonnes gens, les meilleur f Juifs et un exemple à suivre pour tous les autres. Ils étaient la partie (appelée secte) la plus stricte dans la religion juive; ils aspiraient à une observance très stricte de la Loi de Moïse, et même au-delà de la Loi de Moïse, en maintenant aussi des coutumes et des traditions qui n'étaient pas dans l'Ancien Testa­ment, mais dans des autres livres, que l'on appelait le Talmoud. Les pharisiens étaient assidus à la pratique religieuse. Ils  jeûnaient souvent, ils donnaient beaucoup d'aumônes, et ils priaient souvent avec de longues prières. Ils avaient une grande croyance dans la résurrection des morts qui allait arriver dans le futur. Leurs adversaires les sadducéens ne croyaient pas à la résurrection des morts, L'Apôtre Paul, quand il comparut en jugement devant le conseil juif, s’écria: "Frères, je suis, moi, pharisien, fils de pharisiens. "Parmi les Juifs de l'antiquité, on pouvait être fier d'être un pharisien. Mais, comme le Seigneur a exposé dans l'Evangile, la piété des pharisiens était presque tout à fait extérieure, limitée aux observances extérieures de la Loi de Moïse, et des traditions des Rabbis.

L'autre de ces deux gens était publicain. Nous avons entendu récemment, le Dimanche de Zacchée, ce qu'étaient les publicains. Ils étaient des percepteurs d'impôts au profit de l'Empire Romain. Ils ne recevaient pas de salaire fixe, mais ils vivaient des contributions qu'ils ramassaient eux-mêmes du peuple. Beaucoup d'entre  eux faisaient payer des contributions très excessives, et ainsi ils devenaient riches. Ils étaient; haïs par leurs compatriotes. Les publicains juifs étaient regardés comme traîtres tant de leur religion que de leur peuple. Dans les Evangiles les publicains sont très souvent mentionnés en liaison avec les prostituées, comme exemples des pires pécheurs, car tous les deux se vendaient pour gagner de l'argent. Ainsi aux yeux des auditeurs de cette parabole, un pharisien était quelqu'un de très bon, mais un publicain était un très grand pécheur.

«Le Pharisien, la tête haute, priait ainsi en lui-même: 'Mon Dieu, je Te rends grâce de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont rapaces, injustes, adultères, ou bien encore comme ce publicain; je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tous mes revenus » Le Pharisien priait la tête haute. Il croyait qu’il" pouvait s'approcher de Dieu avec audace, à cause de toutes ses observances religieuses. Voici sa première faute. Nul homme ne peut s'approcher de Dieu en se confiant en ses actes. Le Seigneur a dit Lui-même: "Quand vous aurez fait tout ce qui vous a été prescrit, dites: 'Nous sommes de pauvres serviteurs; nous n'avons fait que ce que nous  devions.  Mêmes les anges se tiennent avec tremblement devant  Dieu; combien nous les hommes, qui sommes tous pécheurs, devons donc nous approcher de Dieu avec plus de tremblement qu'eux!

Le Pharisien priait en disant en lui-même: "Mon Dieu, je Te rends grâce de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes." Bien sûr, il faut toujours rendre grâce à Dieu pour toutes les faveurs que nous avons reçues, tant pour Ses faveurs à toute l'humanité que pour les faveurs qu’Il nous a montrées personellement. Nous devons Lui rendre grâce pour les faveurs qu’il a accordées à nous et pas à tout le monde; mais en même temps, il faut toujours nous souvenir qu’à cause de ces faveurs spéciales, nous avons plus de responsabilité devant Dieu, car Il a dit dans l'Evangile: «A oui on aura confié beaucoup, on réclamera davantage. Par exemple, si Dieu nous a donné un esprit.très habile, de sorte que nous ayons surpassé les autres élèves s l'école et nous ayons reçu une meilleure éducation que. la plupart de nos compatriotes, nous devons rendre grâce à Dieu pour cette faveur; mais en même temps il faut nous souvenir qu'il faut employer cette habilité et cette bonne éducation non pas seulement pour nous enrichir nous-mêmes, mais surtout pour aider les autres hommes.

Le Pharisien renda grâce à Dieu de ce qu'il n'était  pas comme les autres hommes. Il voulait être mieux qu'eux et toujours mieux qu'eux. Il priait dans un esprit de la compétition et de la lutte contre les autres. Au lieu d'aimer tout le monde, il était rempli d'envie, parce qu'il ne voulait pas que quelqu'un d'autre soit mieux que lui-même. Il se réjouissait que les autres étaient pires que lui (comme il se l'imaginait). Voici la preuve de l'esprit d'orgueil.

Nous les Chrétiens Orthodoxes, nous avons reçu une très grande faveur de Lieu, en ce qu'il nous a appelés à devenir des membres de la Vraie Eglise, qu'il nous a amenés à la plénitude de la vérité. Il n'a pas accordé cette faveur à tout le monde, pour des ra\sons que nous les-hommes ne pouvons pas comprendre. Hais en"même temps il faut nous souvenir toujours qu'il demandera plus de nous que de ceux qui ne sont pas des Chrétiens Orthodoxes. Il ne faut pas être fier d'être mieux que les autres hommes. De plus, nous ne devons pas vouloir être toujours privilégiés comme cela au dessus des autres gens en ce qui concerne la Vraie Foi. Mous devons dire comme l'Apôtre Paul, quand il fut mis en jugement devant le gouverneur romain et le roi Agrippa: "Puisse Dieu faire que non seulement toi, mais encore tous- ceux qui m'écoutent | aujourd'hui vous deveniez tels que je sui-s moi-même, à l'exception des chaines que voici. »                                                    

Dans sa prière le Pharisien a accusé et a condamné les autres hommes. Il a dit qu'ils étaient rapaces, injustes, ou adultères. Il a mentionné le Publicain avec beaucoup de mépris, en le considérant comme pire que tous les autres En faisant; comme cela, le Pharisien sefaisait juge. Il se mit à la place de Dieu. Voici l'orgueil, le péché qui a fait expulser l'ange Lucifer des cieux, en le changeant d'un ange au diable. Tous ceux qui condamnent les autres, même pour des péchés- ouverts, sont eux-mêmes de très grands pécheurs. Je ne parle pas ici des chefs de tribu, des juges civils, ou même des agents de police, qui sont placés dans notre société pour maintenir la justice. Comme l'Apôtre Paul a écrit aux Romains: "Il n'y a point d'autorité qui ne vienne de Dieu, et celles qui existent sont constituées par Dieu. ... L'autorité est un instrument de Dieu pour te conduire au bien. Nos chefs, nos juges et nos  agents de police ont une responsabilité très grave, et il faut prier pour eux. Mais nous les autres, nous ne devons pas nous comporter comme si nous étions aussi des juges, en condamnant les autres, ni avec nos paroles ni dans notre coeur.

"Le Publicain, se tenant à distance, n'osait même pas lever les yeux au ciel, mais il se frappait la poitrine, en disant: Mon Dieu, aie pitié du pécheur que je suis! » Le Publicain de la parabole se savait être pécheur, et il se com­portait comme en étant conscient. Au lieu de s'approcher de Dieu avec audace, il s'approchait en tremblement et en esprit d'humilité. Au lieu de condamner les autres, il se .condamnait d'être pécheur. Il ne demandait pas de devenir mieux que les autres hommes, il demandait seulement que Dieu ait pitié de lui.

"Dieu, aie pitié du pécheur que je suis!" La Prière du Publicain est souvent employé dans l'Eglise Orthodoxe. Beau-coup de prêtres la disent avant les moments les plus solennels de la Divine Liturgie, comme avant la Consécration et avant recevoir la Divine Communion du Corps et du Sang du Seigneur. Tous les fidèles peuvent faire le même. Mais chez nous les Orthodoxes la Prère du Publicain est surtout employée dans la forme connue comme la Prière de Jésus: "Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur!» Des fidèles   innombrables: des prêtres, des moines et des laïques, dis-ent cette   prière simple, en la répétant des centaines ou des milliers   de fois chaque .jour.

A la fin de cette parabole le Seigneur a fait cette observation: «Je vous le dis, ce dernier - c' est-à-dire le Publicain - descendit chez lui justifié, l'autre non. Car tout homme qui sélève sera abaissé, mais celui qui s'abaisse sera élevé. Le Pharisien a perdu toute sa vertu et toute récompense pour ses bonnes actions et pour son zèle pour Dieu, parce qu’il était plein d'orgueil et priait en esprit d'orgueil

Mes chers frères et soeurs, imitons les bonnes actions et le zèle du Pharisien, mais fuyons son orgueil. Comme le Publicain, comptons-nous toujours comme plus pécheurs que tous les autres gens, et demandons que Dieu ait pitié de nous pécheurs. Ainsi nous gagnerons le Royaume de Dieu, par 'la grâce et l'aide et le pouvoir de Dieu: Père, Fils et Saint-Esprit, à Qui soit toute gloire et adoration, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.  Amin.

 

 

DIMANCHE DU FILS  PRODIGUE (LUC  15:   11-52)

Mes chers frères et soeurs en Christ:

Dans deux semaines nous commencerons le Grand Carême, Notre Mère la Sainte Eglise Orthodoxe nous prépare pour le Grand  Carême pendant ces semaines, en nous appelant à un esprit                         

d'humilité et de repentir. Le dimanche passé nous avons vu, dans la Parabole du Publicain et du Pharisien, l'importance suprême de l’humilité. Aujourd'hui nous entendons comme Saint        Evangile de la Divine Liturgie  l'histoire du Fils Prodigue, lecture qui nous enseigne l'importance du repentir et la nature du vrai repentir.                                                                                                                        

Un homme avait deux fils Le plus jeune dit à son père: Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.' Et le père partagea son bien. Le père11 dans cette parabole est Dieu. Le fils le plus jeune représent toute l'humanité, Les deux fils étaient appelés à devenir pleinement des fils            de Dieu et à devenir eux-mêmes dieu, "participants de la Divine Rature".  Mais au commencement ils n'avaient pas reçu tout leur héritage. Ils devaient d'abord grandir et se montrer de  bons fils. Mais le fils le plus jeune a demandé sa part de l'héritage en avance, de trop bonne -heure. Le père leur partagea  son bien." Dieu a donne des dons, des pouvoirs et des capacités à lhumanité, bien qu'il sût par avance que l'homme ferait un mauvais usage de ces dons. Il en est de même 'avec nous personnelle ment. Dieu nous accorde très souvent ce que nous Lui demandons,  bien que nous n'y soyons pas encore prêts, bien que nous en aillons faire de mauvais usage. Pourquoi Dieu agit-Il ainsi? Il nous accorde nos demandes, même des mauvaises demandes, parce  qu'il respecte la liberté qu'il nous a donnée. Aussi, Il nous accorde souvent nos mauvaises demandes pour éviter des résultats encore pires, parce qu'il sait' que, ingrats comme nous sommes, nous sommes remplis de chagrin, nous boudons.et nous nous plaignons contre Dieu, quand nous ne recevons pas tout ce que            

nous voulons. Il nous laisse apprendre par nos propres fautes.  "Peu de jours après, le plus jeune fils, rassemblant  tout son avoir, partit pour un pays lointain et y dissipa son bien dans une vie de prodigue. » L’homme ne voulait pas rester" chez Lieu son Père comme fils. Il voulait affirmer son indépendance, en faisant ce qu'il voulait lui-même avec tous les biens que Dieu lui avait donnés. Il partit de son état près de Dieu, et il alla vers un pays lointain, c'est-à-dire, il séloigna de Dieu, ne voulant pas avoir Dieu proche de lui, pour régler ses actions et l'enseigner. "Il y dissipa son bien dans une vie de prodigue." L'homme en séloignant de Dieu fait de mauvais usage des biens que Dieu lui a donnés, tant des biens de lesprit que des biens matériels. Surtout, il suit les désirs de la chair, se livrant à l'ivresse et à la prostitution. Il emploie les talents et les capacités dont Dieu l'a muni, pour lui-même seule­ment, contre ses voisins, surtout contre ceux qui sont plus faibles que lui Il vit plus comme-un animal que comme un homme, en ne vivant que pour les choses de la chair, les choses de cette vie sur la terre, en luttant contre tous les autres hommes, comme unebête sauvage dans la brousse. Il vit pis qu'une bête, il vit comme un démon, parce qu'il emploie le cerveau et 1’esprit que Dieu lui a donnés pour lutter habilement contre les autres, et même pour perpétrer des péchés et des crimes.

"Quand il eut tout dépensé, une grande famine survint en ce pays et il commença à sentir la privation.  Si quelqutun dépense tout son argent dans une vie corrompue, avec des boissons et des prostituées, il arrivera bien sûr à l!état où il n'a plus d'argent, et il se sentira pauvre. Mais avec les choses de l'esprit, la pauvreté se fait sentir aussi. Les plaisirs de ce monde, surtout les péchés, ne donne qu'une satisfaction temporaire et limitée. Surtout, plus on en jouit, moindre est la satisfaction qu'ils donnent. Par exemple, le premier bock de bière peut nous donner beaucoup de plaisir; mais si nous continuons à boire, chaque nouveau bock de bière ajoutera moins à la satisfaction que nous avons déjà reçue. Ainsi, si l'homme cherche la satisfaction seulement dans les péchés ou dans les plaisirs de cette vie, son esprit se sentira de moins en moins satisfait par ces plaisirs et de plus en plus pauvre et mécontenta

"Il alla se mettre au service d'un des habitants de la contrée, qui l'envoya dans ses champs garder les cochons. Il aurait bien voulu se remplir le ventre des caroubes que mangeraient les cochons, mais personne ne lui en donnait."

Il se mit "au service d'un des habitants de la contrée". Il se mit au service des démons. Les démons employaient pour garder les cochons dans les champs. Or, les Juifs regardent le cochon comme un animal très impur. Il leur est interdit de manger tout produit de la viande des cochons. Le fils le plus jeune de la Parabole était envoyé au service des cochons. Il avait si faim, qu'il voulait manger la nourriture que mangeaient les cochons> mais il ne la recevait même pas. Il se sentait vivre en état d'impurite, parmi des gens impurs, avec un appétit vorace comme des cochons. Il sentait la faim pour les plaisirs impurs, mais il n'en pouvait plus jouir. Une vie de péché conduit l'homme à un état comme celui des cochons, un état qui ne donne aucune satisfaction à 1esprit.

"Rentrant alors en lui-même, il se dit: Combien de journaliers de mons père ont du pain en abondance, et moi je suis ici à mourir de faim! Je veux partir, retourner vers mon père et lui dire: "Père, j'ai péché contre le Ciel et contre toi; je ne mérite plus d'être appelé ton fils, traite-moi comme l'un de tes journaliers." "Rentrant-alors en lui-même »: Le Fils Prodigue a commencé à réfléchir sur l'état de son âme. Il savait qu'il se trouvait dans une condition misérable au service du diable.. Il se souvenait de la vie heureuse qu'il avait connue chez son père, une vie qui était plus satisfaisante pour mêmes les ouvriers que la vie qu'il menait dans le pays lointain. En voulant vivre en indépendance, il avait fini par devenir esclave d'un patron très dur. Il voulait retourner vers son père pour vivre encore près de lui, dans son foyer. Mais il savait qu'il avait péché contre son père. Il ne se sentait plus digne d'être accepté dans la maison de son père, et il sentait être désormais indigne de la situation de fils. Aussi, il résolut de ne pas demander d'être .rétabli dans la situation qu'il avait jadis. Il se jeterait aux pieds de son père, en reconnaissant qu'il avait péché contre lui et en se confiant à sa miséricorde. Il ne demanderait que d'être?accepté et d'être employé comme un ouvrier.                                      

Voici le vrai repentir! L'homme se reconnaît pécheur, il reconnaît avoir péché contre Dieu et contre les autres hommes. Il est devenu conscient de son état misérable de ■ pécheur. Il comprend qu'il s'est mis au service des démons.

Il soupire après la vie près de Dieu. Hais il sait qu'il est indigne de la situation privilégiée qu'il-avait auparavant. Il veut se jeter devant Dieu, en confessant ses péchés, en ne se confiant qu'à la miséricorde de Dieu, et en demandant d'être accepté, même dans une position plus basse et moins priviégiée que celle qu'il avait au commencement                         

Nous connaissons tous la différence entre un fils et un ouvrier. Le fils est un habitant permanent de la maison; louvrier se trouve dans la maison tant qu'il y a du travail pour lui, dont il est capable. L’ouvrier peut être mis à la porte même pour une petite, faute, mais le fils n'est jamais expulsé  sauf pour une querelle sévère et insoluble entre lui et son père. L'ouvrier ne reçoit que ses gages déterminés; le fils partage les richesses du père. Ce que le Fils Prodigue était prêt à demander, lui serait une grande humiliation. Mais il voulait l'accepter, comme prix de sa réadmission chez son père. Ceci montre un autre élément du'repentir: l'esprit d'humilité. Nous l'avons vu en grande mesure le dimanche passé dans la personne du Publicain. Nous le voyons aujourd'hui encore une fois chez le Fils Prodigue.                                                                      

"Il partit donc et s'en retourna vers son père. Le retour du pécheur repentant vers son Dieu doit être tant spirituel que physique. En esprit il doit faire ses adieux à toute la manière pécheresse de vivre qu'il menait, et tourner le regard de son âme et de sa volonté vers Dieu, en Le cherchant et Le priant. Physiquement il doit se rendre è  l'Eglise, à la Maison de Dieu et au Peuple de Dieu, pour y être réconcilié. Se réconcilier avec l'Eglise, c'est se réconcilier avec Dieu. Le Seigneur a promit à Ses Apôtres: nEn vérité Je vous le dis: tout ce  que vous lierez sur;la terre aura été tenu au ciel pour lié, et tout ce que vous délierez sur la terre aura été tenu au ciel pour délié."  On cherche le pardon de l'Eglise comme étant le pardon de Dieu. Et le pardon de l'Eglise est donné au moyen de ses prêtres. Ainsi, le pécheur repentant doit chercher dans l'Eglise un prêtre qui est autorisé comme père-confesseur, pour se confesser par lui devant Dieu, et pour se réconcilier par le prêtre avec Dieu et avec Son Eglise.

"Comme il était encore loin, son père l'aperçut et fut touché de compassion; il courut se jeter à son cou et l'embrassa longuement," ''Son père 1’aperçut comme il était encore loin. Dieu, Qui connaît tout ce qui arrive dans le coeur de lhomme, Dieu aperçoit même les premiers mouvements du coeur gui retourne à Lui. Il attend toujours un tel mouvement du coeur chez le pécheur, et II 3e rejouit toujours quand II le voit. Comme II a dit par la bouche de Son Prophète Ezéchiel: "Prendrais-Je donc plaisir à la mort du méchant, et non pas plutôt à le voir de détourner de sa conduite et vivre?" En réalité, Dieu n'est pas "touché de compassion"; celle-ci est une expression appliquable aux hommes, mais non pas à Dieu, Qui ne Se change jamais. Dieu est toujours plein de compassion pour nous, bien que nous soyons pécheurs. Il veut toujours  nous pardonner, mais II attend q_ue nous le demandions avec sincérité.

"Le fils alors lui dit: 'Père, jai péché contre le Ciel et contre toi, je ne mérite plus d'être appelé ton fils." Voici le vrai repentir! Quand il vit la compassion et la miséri­corde- de son père, le  Fils Prodigue s'en sent encore indigne. Il reste dans l'esprit d'humilité.

"Mais le père dit à ses serviteurs: Vite, apportez la plus belle robe et l'en revêtez, mettez-lui un anneau au doigt et des chassures aux pieds. Amenez le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons, car mon fils que voilà était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et il est retrouvé! » La "plus belle robe", c'est la rpbe que nous recevons à notre baptême. Après s'être confessé avec -repentir, c'est comme nous nous revêtions de nouveau de la robe du baptême. L'anneau au doigt, voici une signe d'autorité, une signe que le Fils Prodigue avait été reçu encore une fois comme fils dans la maison de son père. "Mangeons et festoyons": après sa réconciliation avec Dieu et l'Eglise, le pécheur repentant est admis au repas de festin, qui est le Divine Communion du Corps et du Sang de notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ. Le pécheur qui se repent "était mort et il est revenu à la vie": son âme a été morte dans ses péchés, mais son retour à Dieu et à l'Eglise avec repentir redonne la vie à son âme.

Mes chers frères et soeurs, nous nous sommes tous éloignés de Dieu notre Père, dans nos péchés. Employons le Grand Carême qui vient pour retourner vers Lui avec repentir, car II est miséricordieux et II aime l'humanité; à Lui soit toute honneur, puissance et adoration, avec Son Fils Unique et Son Très-Saint, bon et vivifiant Esprit,  maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles»  Amin.

 

 

DIMANCHE     DU     JUGEMENT     DERNIER

DIMANCHE    D'APOKREO (MATTH.25:31-46)

Mes chers frères et soeurs:

Dans huit jours le Grand Carême va commencer. Aujourd'hui pour nous préparer au Grand Carême, notre Mère la Sainte Eglise Orthodoxe nous lit pendant la Divine Liturgie la description du Jugement Dernier qui se trouve dans lEvangile selon Matthieu Les deux dimanches passés nous avons vu, dans les Paraboles f du Publicain et du Pharisien,et du Fils Prodigue, 1!importance dé l'humilité et du repentir. Ce: dimanche nous voyons le jugement terrible qui attend ceux qui ne se repententpas avec humilité.

A la fin de ce monde "le soleil s'obscurira, la lune perdra son éclat, les étoiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées. Et alors apparaîtra dans le ciel le signe du Fils de lhomme; et alors toutes les races de la terre se frapperont la poitrine; et l'on verra le Fils de l'homme venir sur les nuées du ciel avec puissance et grande gloire.  Qu'est-ce que "le signe du Fils de l'homme"? C'est la Croix. On verra la signe de la Croix dans le ciel, comme signe de l'avènement de notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ• Cette fois Il ne viendra pas en toute humilité,, d'une manière cachée, comme Il est venu la première fois, dans une grotte à Bethléem. Non! cette fois II viendra "avec puissance et grand gloire". Il viendra comme "Fils de l'homme", c'est-à-dire comme-'homme,- avec toute la nature humaine qu'il a revêtue. Mais en même temps II apparaîtra comme Dieu, en gloire terrible, éclatant d'une lumière intense,  plus brillant que le soleil de midi. Il viendra "sur les nuées du ciel", de la même façon qu'il est monté au ciel à Son Ascension-mais cette fois II sera visible à tout le monde.                                      

"Quand le Fils de l'homme viendra dans Sa gloire, escorte de tous les anges, alors II prendra place sur Son trône de gloire.   Alors le Jugement Dernier commencera. Ce sera un jugement terrible et redoubtable, mais tout à fait juste, plus juste que n'importe quel jugement donné dans les cours de justice de ce monde. Comme l'Apôtre et Evangéliste Jean le Théologien  nous le décrit dans l'Apocalypse: Je vis les morts, grands et petits, debout devant le trône; on ouvrit les livres, puis un autre livre, celui de la vie; alors, les morts furent jugés daprès le contenu des livres, chacun selon ses oeuvres. Et la mer rendit les morts qu'elle gardait, la Mort et l'Hadès rendirent les morts qu'ils perdaient, et chacun fut jugé selon ses oeuvres.  Ainsi, tous les morts ressusciteront pour être jugés. Toutes nos oeuvres, toutes nos paroles, toutes nos pensées seront écrites dans ces  livres-là. Rien ne sera caché, tout sera exposé, tout sera connu à tout le monde. La justice du jugement sera reconnue par tous .

En prononçant ce jugement, le Seigneur "séparera les gens les uns des autres, tout comme le berger sépare les brebis des boucs.Il placera les brebis à Sa droite, et les boucs à Sa gauche. Les "brebis" ici signifient les justes, et les boucs les injustes. "Alors le Roi dira à ceux de droite: Venez, les bénis de Mon Père, recevez en héritage le Royaume que vous a été préparé depuis la fondation du monde. Car J'ai eu faim et vous M'avez donné à manger, J'ai eu soif et vous M avez donné à boire, J'étais un étranger et vous M'avez accueilli, nu et vous M'avez vêtu, malade et vous M'avez visité, prisonnier et vous êtes venus Me voir."Nous reconnaissons ici des oeuvres simples de la bonté et de l'hospitalité que nos coutumes traditionnelles africaines attendent que nous fassions. N'oublions jamais ces coutumes de Ihospitalité, mais donnons toujours à ceux qui ont  besoin: de la nourriture à ceux qui ont^faim, de la boisson (même une tasse d'eau) à ceux qui ont soif, et un abris aux étrangers. Il faut pratiquer cette hospitalité, pas seulement dans les villages, mais aussi dans les villes. Mais il faut aller au-delà des demandes traditionnelles de l'hospitalité. Si nous voyons quelqu'un qui n'a pas assez de vêtements et qui grelotte du froid de la nuit, il faut lui.' donner des vêtements ou même une couverture: ou au moins lui en"prêter. Mais de plus, Dieu demande que nous visitions les malades et les prisonniers.. Certes, 'té-si quelqu!un de notre famille setrouve à l'hôpital, nous allons le voir. Mais il faut visiter aussi d'autres malades. Dans les hôpitaux il y a toujours des malades qui sont très loin de leur village et de leur famille, et qui ainsi n'ont personne qui les visite et qui les amène un peu de nourriture" ou quelquechose d'autre pour rendre leur séjour à l'hôpital plus agréable. Dans notre pays il y a aussi beaucoup de malades qui ne peuvent pas aller à l'hôpital. Il y a aussi beaucoup de boiteux et des mutilés; nous pouvons les visiter et leur venir en aide en leur faisant des tâches du ménage. Il faut aussi visiter les prisonniers, même ceux qui ont été des voleurs et des hommes violents. Il faut leur apporter de la nourriture, parce que les prisonniers souvent ne reçoivent pas assez à manger. Ainsi, et aussi en leur visitant et en parlant avec eux, nous pouvons montrer aux criminels qu'il existe aussi l'amour, et que l'amour est toujours plus agréable que le vol et la violence.

Mais le Seigneur dira que ceux de Sa droite, les justes, auront fait tout cela à Lui-même. Comment? Il dira: "En vérité Je vous le dis, dans la mesure où vous l'avez fait à l'un de ces-plus petits de Mes frères, c'est à Moi que vous l'avez fait."; Qui sont "les frères " du Seigneur? Ce sont tous les êtres humains, tous les descendants d'Adam. Lui, Dieu, est devenu parfaitement homme; c'est pourquoi II S'appelle le "Fils de l'homme". Comme l'Apôtre Paul a écrit dans l'Epitre aux Hébreux: "Car le Sancti­ficateur et les sanctifiés ont tous même origine. C'est pourquoi Il ne rougit pas de les nommer frères'."En accomplissant des actes de charité pour n'importe quelle personne, c'est au Seigneur que nous les adressons.

Mais que dira-t-Il à ceux de gauche? Il leur dira à eux: "Allez loin de Moi, maudits, dans le feu éternel qui a été préparé pour le Diable et ses anges. Car J'ai eu faim et vous ne Mavez pas donné à manger, J'ai eu soif et vous ne M'avez pas donné à boire, J'étais un étranger et vous ne M'avez pas accueilli, nu et vous ne M'avez pas vêtu, malade et prisonnier et vous ne M'avez pas visité. ... En vérité Je vous le dis, dans la mesure où vous ne l'avez pas fait à l'un de ces plus petits, à Moi non plus vous'ne l'avez pas fait." Chaque fois que nous refusons d'aider quelqu'un qui est dans le besoin, c'est au Seigneur que nous le refusons. Ne pas faire le bien, c'est un péché aussi grave que cte faire le mal. Quand on nous demande de l'aider avec de la nourriture ou dé l'argent ou en lui faisant quelquechose, il faut nous souvenir que c'est Dieu qui nous le demande, dans la personne de celui qui nous fait cette demande. Même quand il nous est très difficile ou très incommode de faire ce que l'on nous demande, si nous refusons, c'est à Dieu que nous le refusons. Même si celui qui fait la demande nous est normalement inamicable, ou est même notre ennemi, c'est encore Dieu qui nous fait la demande.

Dans les Vies des Saints il y a beaucoup d'histoires de gens qui ont aidé un indigent ou un malade, sans savoir qu'il était en réalité un ange déguisé, envoyé par Dieu pour le mettre à l'épreuve. Qu'est-ce que nous ferrions, si un ange venait à nous déguisé comme un mendiant ou comme un lépreux?

Nous les Chrétiens Orthodoxes, nous pouvons nous consoler avant ce Jugement terrible avec ceci: tous les péchés que nous avions commis avant notre baptême nous sont déjà pardonnes. Et le péchés dont nous nous sommes confessés à un prêtre Orthodoxe dans le sacrement de la Confession, nous sont aussi remis, si nous nous en sommes sincèrement repentis. Le Seigneur ne tiendra pas compte de ces péchés-là au Jugement Dernier. Ils sont effacés déjà du livre du jugement. Mais si notre repentir n'était pas sincère, de tout notre coeur, ou si nous ne pardonnons pas leurs péchés aux autres, nos péchés resteront écrits dans le livre du jugement.

Mais à nous les Chrétiens Orthodoxes, Dieu demandera plus qu'aux autres, parce que c'est à nous qu'il a accordé la grande faveur de donner la plénitude de la vérité. Comme le Christ a dit: "A qui on aura donné beaucoup, il sera beaucoup demandé, et à oui on aura confié beaucoup, on réclamera davantage."Faisons donc des act'es de la miséricorde, des actes de charité, envers tout le monde, comme cela était- évoqué dans l'Evangile que nous avons entendu aujourd'hui. Car si notre repentir pour nos péchés est vraiment sincère, il s'exprimera en amour pour Dieu et en amour pour tous les hommes, parce que chaque homme a été créé à l'image de Dieu. Mais comme l'Apôtre Jean l'a écrit: "Si quelqu'un, jouissant des richesses du monde, voit son frère dans la nécessité et lui ferme ses entrailles, comment l'amour de Dieu demeurerait-il en lui? Petits enfants, n'aimons ni de mots ni de langue, mais en actes, véritablement." 

"Dieu est Amour."Ceux qui résistent à l'amour résistent à Dieu. Quand le Christ apparaîtra comme Dieu au Jugement Dernier, si nous avons résisté à l'amour, nous ne pourrons pas supporter l'éclat de Son Amour, qui est l'Energie Divine, et cette Energie Divine nous sera un feu qui nous tour­mentera dans toute l'éternité. Mais si nous avons maintenant vraiment de 11 amour pour Dieu et pour tous les hommes, nous resplendirons aussi alors avec notre Seigneur Jésus-Christ quand nous serons exposes à 1!Energie Divine.

Mes chers frères et soeurs, confessons-nous de nos péchés maintenant, avant le Jugement Dernier, et profitons de chaque occasion pour montrer notre repentir par des actes d’amour. Ainsi nous serons appelés "bénis" par le Seigneur, et nous deviendrons participants du Royaume de Dieu, à Qui soit toute gloire et puissance, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.  Amin.      

 

DIMANCHE  DE LA  TYROPHAGIE (MATTH.   6:   14-21)

Mes chers frères et soeurs en Christ:

Aujourd'hui c'est le dernier dimanche avant le Grand Carême, qui va commencer demain. Encore sept semaines, et nous célébrerons la Passion 'et la Mort et la Résurrection de notre          Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ, dans le Saint Pâques  Ce dimanche s'appelle.: "Dimanche de la Tyrophagie", nom grec qui veut dire "manger du fromage". On l'appelle ainsi, parce que c!est le dernier jour où il est permis de manger du fromage ou de tous les autres produits laitiers. Pendant les jours de jeûne, toute viande est interdite à nous les Chrétiens Orthodoxes, de même que le poisson, les oeufs, le lait, le beurre et le fromage. Notre nourriture doit être préparée sans huile. Seulement les sanïedis et les dimanches il nous est permis de préparer nos repas en se servant d'huile, par exemple l'huile de palme ou l'huile d'arachides. Aussi, il y a deux jours: le 25 Mars                   (c'est-à-dire la Fête de l'Annonciation de la Mère de Dieu) et le Dimanche des Rameaux (c'est-à-dire le dernier dimanche avant le Pâques), où il nous est permis de manger du poisson» Nos frères les Orthodoxes Russes ont un autre nom  pour ce dimanche. Ils l'appellent le "Dimanche du Pardon", à  cause de la coutume très ancienne d'échanger le pardon mutue  pour tous nos péchés que nous avons commis envers autrui, avant de commencer le Grand Carême. On trouve cette coutume dans la plupart des monastères Orthodoxes, de toute nationalité. Les Russes l’observent aussi en paroisse. Nous, nous devons le faire  au moins entre nos amis Orthodoxes et surtout avec les membres de notre famille. Cette coutume est très bonne et louable  Dans l'Archevêché d1Irinoupolis (c'est-à-dire d'Afrique de l'Est) nos frères les Orthodoxes qui parlent Kiswahili ont un autre nom encore pour aujourd'hui. Ils l'appellent le "Dimanche e l'Expulsion d'Adam du Paradis" (Jumabwana ya Kuondoshwa kwake Damu Paradhisoni), ou plus simplement "Dimanche de l'Expulsion"   (Jumabwana ya Kuondoshwa). La raison pour ceci est que nous  chantons aux Vêpres le samedi soir et à l'Orthros le dimanche matin beaucoup de chants concernant cette histoire, qui se trouve au commencement du livre Genèse. A cause de sa désobéissance en mangeant du fruit défendu, Adam a été expulsé du Paradis, et il chante son regret et son chagrin davoir perdu un .état si délicieux et d1ëtre condamné à vivre hors du Paradis dans le monde. Dans des chants émouvants il implore le Paradis de prier lui-même pour lui, avec le bruissement de ses feuilles, afin que lui, qui était maître du Paradis, y soit ré admis. Adam, comme père commun de toute la race humaine, réprésente chacun de nous. Nous sommes touà dans le même état que lui. Nous avons perdu le Paradis. Nous sommes ainsi préparés encore une fois par notre Mère l'Eglise Orthodoxe à commencer le Q-rand Carême en esprit de repentir. En même.'temps elle nous fait penser, que si Adam avait jeûné et n'avait pas mangé du fruit défendu, il n'aurait pas été expulsé du Paradis.

L'Evangile qui est lu aujourd'hui pendant la Divine Liturgie nous prépare de manière pratique pour le Grand Carême. Il contient les instructions que notre Seigneur Jésus-Christ nous a données sur le jeûne.' Ces instructions ont été données pendant Son Discours sur la Montagne, au commencement de l'Evangile selon Matthieu.

Le Seigneur vient de parler de la prière et d'enseigner à la foule de Ses auditeurs les paroles du "Notre Père". Rappelons-nous que cette prière souligne la nécessité de pardonner à ceux qui ont péché contre nous, en disant: "Remets-nous nos dettes, comme nous-mêmes avons remis à nos débiteurs." ^ Après avoir prononcé les paroles de cette Prière Dominicale, Il reprend ce thème du pardon à autrui, en disant: "Oui, si vous pardonnez aux hommes leurs manquements, votre Père céleste vous pardonnera aussi; mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne vous pardonnera pas vos manquements." C'est avec ces paroles que l'Evangile d'aujourd'hui commence. Nous pouvons mettre ces paroles en pratique, si nous observons ce dimanche comme vraiment le Dimanche du Pardon, en demandant pardon à chacun et en pardonnant à chacun.

Le Christ continue Son discours en parlant du jeûne, et surtout comment se comporter quand on jeûne. Il dit: "Quand vous jeûnez, ne vous donnez pas un air sombre comme font les hypocrites: ils prennent une mine défaite, pour qu'on voie bien qu'ils jeûnent. En vérité Je vous le dis, ils ont déjà leur récompense.  En jeûnant nous ne devons pas être ni tristes ni sombres. Nous ne devons pas nous plaindre des douleurs dans l'estomac, non plus des sensations de débilité. Il est mieux de ne pas jeûner que de se comporter comme cela. De plus, notre jeûne ne doît pas nous empêcher de fair nos devoirs normaux, soit à notre travail, soit à la maison. Mais surtout nous ne devons pas chercher la louange des hommes par notre jeûne. Parmi les Juifs au temps de Jésus-Christ il y avait beaucoup d'hommes, surtout des Pharisiens, qui jeûnaient avec pour premier but d'être -loués par les autres comme hommes très pieux." Le Seigneur les appelle des "hypocrites », c'est-à-dire des hommes qui affectent une vertu sans la posséder vraiment. A leur égard II prononce cette parole terrible: "Ils ont déjà leur récompense." Si nous cherchons la louange des hommes par notre jeûne (ou de même par nos aumônes ou notre prière) , nous ne recevrons aucune ré­compense de Dieu. Tout notre effort sera enfin inutile.

Mais comment faut-il se comporter quand nous jeûnons? Le Seigneur nous enseigne ainsi: "Pour toi, quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ton visage, pour que ton jeûne soit connu, non des hommes, mais de ton Père Qui est là, dans le secret; et ton Père, Qui voit dans le secret, te le rendra." J "Parfum ta tête et lave ton visage": cela ne doit pas être compris littéralement. Bien sûr, employer des parfums, surtout pour attirer des personnes de l'autre sexe", n'appartient pas à un Chrétien, ni aux femmes ni aux hommes. Laver le visage, c'est une bonne chose, et une chose importante pour, la santé du corps. Mais ici le Christ veut? dire: donner une expression heureuse à notre visage, afin que personne ne remarque que nous jeûnons. Nous devons parfumer notre, tête de manière spirituelle, en priant beaucoup dans notre coeur. Alors notre prière montera vers Dieu comme de l'encens parfumé. Nous devons nous laver le visage en allant vers le prêtre Orthodoxe, pour nous confesser et pour recevoir l'absolution de nos péchés.

Après nous avoir instruits au sujet du jeûne, le Seigneur continue en parlant du vrai trésor. Il nous dit: "Ne vous amassez point de trésors sur la terre, où la mite et le ver consument, où les voleurs perforent et cambriolent. Mais amassez-vous des trésors dans le ciel là, point de mite ni de ver qui consument, point de voleurs qui perforent et  cambriolent. Car où est ton trésor, là aussi sera ton coeur." Tout trésor de ce monde, tout objet précieux, est périssable  et temporaire. Les mites, les souris, les fourmis et tous les  autres pestes mangent beaucoup de choses. Beaucoup de choses   sont détruites par les vers et l'humidité, ou par la chaleur ou le feu, ou par des agents chimiques. De plus, toute chose de grand prix est passible d'être volée. L'or, qui est presque indestructible par les pestes ou les agents chimiques, est surtout exposé à la cupidité des voleurs. Lor donne beaucoup dé souci               

et des nuits sans sommeil à ceux qui le possèdent. Mais les trésors non-matériels de ce monde, comme le renom et la réputation devant des hommes, ces trésors sont aussi très temporaires.                       

Les hommes renommés sont très vite oubliés par la plupart des gens. Non! les seuls trésors qui sont impérissables et permanents,  les seuls trésors qui ne peuvent pas être volés, ce sont les                   trésors qu'on amasse dans le ciel. Voici le but de notre jeûne! Voici aussi le but de nos aumônes, de notre prière, de toutes nos bonnes actions chrétiennes! Nous les. faisons pour amasser un trésor dans le Royaume de Dieu. Car où est ton trésor, là  aussi sera ton coeur." Ceux qui ont un trésor y pensent beaucoup. Ceux qui ont un trésor sur la terre, ici dans ce monde,  pensent beaucoup avec soucis. De même, ceux qui ont un trésor aux cieux, ou qui cherchent un trésor aux cieux, eux aussi pensent beaucoup. Ils pensent très souvent à Dieu, et leur seul  souci est, comment plaire à Dieu et'ainsi amasser un trésor dans Son Royaume.  Mes chers frères et soeurs en Christ, je sais très  bien que beaucoup dentre vous n'avez pas assez à manger pendant la plus grande partie de 1année. Vous vivez presque une vie  de jeûne continuel. Fiais chaque effort que vous faites.pour jeûner un peu plus pendant leu Grand Carême sera estimé comme  très grand par le Seigneur,, et II vous en récompensera beaucoup. Mais il y a aussi une espèce de jeûne que nous pouvons faire tous, tant les faibles que les forts, tant les pauvres que les riches Ce jeûne le plus vrai, c!est de sabstenir du péché. Le jeûne de la nourriture a surtout ceci pour but. Nous pouvons       mesurer nos paroles. Régler ce qui entre dans notre bouche, est inutile si nous ne réglons pas ce qui sort de notre bouche. Evitons surtout toute parole qui condamne ou même fait la critique  de quelqu'un d'autre. Parler contre les autres gens, surtout en leur absence, c'est se faire juge, c'est se mettre à la place de Dieu. Fuyons ce grave péché!

Mes chers frères et soeurs en Christ, je vous souhaite un bon Carême, avec progrès spirituel, et une bonne célébration de la Grande Semaine et du Pâques; par la grâce et l'aide de notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ, à Qui avec Son Père éternel et Son Toussaint, bon et vivifiant Esprit soit toute gloire, puissance et adoration, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.  Amin.

 

PREMIER  DIMANCHE  DE  CAREME

DIMANCHE DE LORTHODOXIE

Mes chers frères et soeurs en Christ:

Nous les Chrétiens Orthodoxes, nous venons d'achever la première semaine du Grand Carême, et aujourd'hui nous célébrons le Premier Dimanche du Carême, jour qui s'appelle aussi le Dimanche de 1'Orthodoxie" . Pourquoi ce dimanche s’appelle-t-il le "Dimanche de l'Orthodoxie"? Vraiment, chaque fois que nous récitons le Credo (chose que nous devrions faire chaque jour), nous célébrons la Foi Orthodoxe qui nous a été transmise. Chaque fois que nous faisons le Signe de la Croix sur nous-mêmes, nous confessons la Foi Orthodoxe, parce que nous le faisons avec la pouce et les deux premiers doigts étendus, comme signe de la Sainte Trinité, et avec les troisième et quatrième doigts plies, significant les deux natures de notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ. Mais aujourd'hui nous célébrons un événement qui est arrivé vers le milieu du neuvième siècle après le Christ: la restauration de la vénération des Saintes Icônes dans les Eglises. Cette restauration marquait la fin d'une lutte qui avait duré cent vingt années, entre les Orthodoxes, qui vénéraient les Saintes Icônes, et des hérétiques, appelés les "Iconoclastes", qui ne vénéraient pas les Saintes Icônes et voulaient les détruire. Plusieurs Empereurs de Byzance étaient Iconoclastes, et ils ont envoyé leurs soldats dans les é'glises pour y chasser et détruire les Saintes Icônes. De plus, ils ont persécuté les Orthodoxes, en mettant les uns à la torture et même les mutilant, en exilant des autres, et en tuant des autres. Ainsi cette lutte prolongée contre les Iconoclastes a produit beaucoup de martyrs et de confesseurs pour la Foi Orthodoxe. Beaucoup d'entre eux, surtout des évêques et des supérieurs des monastères, sont commémorés parmi les Saints dans le Calendrier Orthodoxe. Mais la plupart d'entre eux restent inconnus, parce que l'opposition aux Icono­clastes venait surtout des simples moines et des  laïques communs. La restauration des Saintes Icônes dans les églises pour le,ur vénération est appelée "le Triomphe de l'Orthodoxie".

Mais on peut se demander: pourquoi appeler la fin de la lutte sur les Icônes le "Triomphe de l'orthodoxie"? pourquoi appeler sa commémoration le "Dimanche de l'Orthodoxie"?  Pendant les siècles avant cette lutte il y avait eu d'autres luttes pour les dogmes de la Foi Orthodoxe. Au quatrième siècle après le Christ il y a eu des luttes sur la doctrine de la Sainte Trinité. Pendant les trois siècles suivants (du cinquième jusqu’au septième siècle) il y avait des luttes sur la doctrine concernant les deux natures: divine et humaine, de notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ. Est-ce que ces luttes étaient moins importantes que celle sur les Icônes? Les Icônes sont belles, et nous les Orthodoxes les aimons beaucoup; mais sûrement les doctrines de la Sainte Trinité et des deux natures du Christ seraient plus importantes?

Nous appelons la restauration de la vénération des Saintes Icônes le "Triomphe de l'Orthodoxie", parce qu'elle marque la fin de toutes les luttes sur la Poi Orthodoxe qui ont eu lieu pendant la période des Sept Conciles Oecuméniques. Elle marque le triomphe -de la doctrine du Septième Concile Oecuménique, qui s'était réuni environ cinquante années auparavant, et elle marquait ainsi en même temps le triomphe de tous les autres Conciles Oecuméniques.

Mais ce n'est pas seulement pour des raisons historiques que nous appelons cet événement le "Triomphe de l'Orthodoxie". Car la lutte sur les Saintes Icônes n'était pas sur une simple question de la place des arts dans l'Eglise: s'il est permis d'avoir des beaux tableaux dans nos-églises ou non. Mais elle concernait aussi des questions dogmatiques, tant sur la Nature Divine et son adoration que sur la Personne de notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ.

Beaucoup de nos amis les Protestants nous considèrent nous les Orthodoxes comme^ des ' idolâtres. Ils disent que vénérer les Icônes, c'est une espèce idolâtrie, et que c'est défendu par le deuxième des Dix Commandements dans l'Ancien Testament. Il est vrai que ce Commandement défend tant de faire des images et des reproductions que de les vénérer: "Tu ne feras aucune image de rien qui ressemble à ce qui est dans les cieux là-haut, ou sur la terre ici-bas, ou dans les eaux au-dessous de la terre. Tu ne te prosterneras pas devant ces images ni ne les serviras." Mais il y avait une raison spéciale pour cet ordre, qui est donnée dans le Livre du Deutéronome: "Puisque vous n'avez vu  aucune forme, le jour où le Seigneur, à l'Horeb, vous a parlé du milieu du feu, n'allez-pas prévariquer et vous faire une image sculptée représentant quoique ce soit. Quand le Seigneur est\descendu sur le Mont Sinaï (ou Horeb), devant Moïse et tous les Israélites, Il S'est caché dans une nuée et dans une colonne de feu. Ni Moïse ni les Israélites n'ont vu le Seigneur comme aucune forme. Mais deux mille années après, le Seigneur est apparu Lui-même sur la terre, dans le corps humain qu'il a pris de la Mère-de-Dieu Marie la Vierge. Lui, Dieu, S'est révélé comme homme. Comme nous lisons dans l'Epitre aux Hébreux: "Dieu, en ces jours qui sont les derniers, nous a parlé par le Fils, Qu'il a établi héritier de toutes choses, par Qui aussi II a fait les siècles. Resplendissement de Sa gloire, effigie de Sa substance, ce Fils ... S'est assis à la droite de la Majesté dans les hauteurs.  Quand le Disciple Philippe a demandé à Jésus après la Sainte-Cêne: "Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit," le Christ lui a répondu: "Qui M’a vu a vu le Père." Dieu est apparu à nous les hommes sous une forme humaine, comme un vrai homme, un homme complet. Ainsi la raison de la prohibition des images dans l'Ancien Testament, alors que Dieu n'était apparu sous aucune forme, cette raison n'existe plus maintenant. La prohibition des images n'est donc plus valide.

Mais même dans l'Ancien Testament il y a eu des ex­ceptions à ce commandement. Quand les Israélites ont construit -le sanctuaire au Sinaï, ils ont fait un coffre pour contenir les deux tables de pierre sur lesquelles Dieu avait inscrit les Dix Commandements. Ce coffre s'appelait l'Arche de l'Alliance. Le Seigeur a ordonné à Moïse: "Tu façonneras au marteau'deux chérubins d'or aux deux extrémités."'   Aussi, quand ils étaient encore dans les désert, Dieu a puni les Israëlites, en envoyant des serpents brûlants, dont la morsure fit périr beaucoup de monde. "Moïse intercéda pour le peuple, et le Seigneur lui répondit: Façonne-toi un serpent brûlant que tu placeras sur un étendard. Quiconque aura été mordu et le regardera restera en vie. Non, vénérer les Icônes n'est pas d'idolâtrie, et il n'est pas défendu par les Saintes Ecritures.

Parmi les Iconoclastes dans l'Eglise ancienne, beaucoup d'entre eux avaient des idées hérétiques, surtout en ce qui concerne l'union des deux natures, divine et humaine, en une seule Personne do l'unique Dieu le Fils, notre Seigneur Jésus-Christ Il y avait des Icônoclestes qui croyaient que vénérer l’icône de Jésus-Christ, c’était vénérer Son humanité seulement; ils ne croyaient pas que l'union de Dieu et de l'homme en Jésus-Christ était vraie. Ils pensaient qu'en peignant une image du Christ, on sépare Son humanité de Sa Divinité. Des autres croyaient que la déification de notre humanité veut dire être absorbé par la Divinité; ceux-ci pensaient même qu'après Son Ascension, l'humanité de Dieu le Fils avait cessé d'être réelle. Pendant la lutte sur les Saintes Icônes, des grands théologiens et Docteurs de l'Eglise, comme'les Saints Jean de Damas et Théodore le Studite, ont écrit des oeuvres contre les Iconoclastes. Ainsi le triomphe des Saintes Icônes était le triomphe de la théologie Orthodoxe.

Un autre Père de l'Eglise, Saint Basile le Grand, a écrit que la vénération de l'icône nous amène à son prototype. En vénérant l'icône de notre Seigneur Jésus-Christ, de Sa Toute-Sainte Mère, ou d'un des Saints de l'Eglise, ce n'est pas le bois et la peinture que nous vénérons, mais la personne qui y est dépeinte. Les Saintes Icônes sont comme des fenêtres qui nous donnent un coup d'oeil vers les cieux. C'est pour cette raison que dans nos églises Orthodoxes nous avons les Saintes    Icônes spécialement sur un panneau devant le sanctuaire. Les Saintes Icônes nous y montrent que le sanctuaire est comme les    Cieux, l'habitation des Saints. Mais en même temps elles nous  rappellent que le Christ et Sa Très-Sainte Mère et tous les      I Saints sont avec nous quand nous célébrons la Divine Liturgie     et les autres offices de notre Sainte Eglise  Orthodoxe. En vérité !; ce panneau des icônes (qui s'appelle l'iconostase) ne nous sépare l; pas de l'autel; au contraire, il nous y réunit, en nous rappeliant!-'' et nous montrant les Saites Personnes qui y sont présentes.

Les Saintes Icônes sont comme des fenêtres qui voient vers les Cieux. C'est pourquoi nous les Orthodoxes avons des peintures et non pas des statues sculptées dans nos églises. Les statues donne l'impression, ouqu'elles contiennent quelque-chose, pu qu'elles ne sont que des représentations des réalités absentes. Mais les peintures ne semblent pas contenir rien, parce qu'elles ne sont pas solides. Elles nous donne une vue des,réalités ... comme par des fenêtres.

Pour la même raison, ce nest pas n'importe quel tableau religieux qui convient à servir de Sainte Icône. Les Saintes Icônes doivent être peintes selon la tradition iconographique de l'Eglise Orthodoxe. Cette tradition a produit un style spécial, appelé le style byzantin. Nous le voyons dans nos églises Orthodoxes. Les figures qui y sont décrites sont vraiment humaines, mais elles n’ont pas les proportions normales de corps humain. Par exemple, le corps est alongé, les yeux sont plus grands, et le nez est long et mince Les Saintes Icônes ne doivent pas montrer la nature humaine comme elle est maintenant, imparfaite, mais la natu:?e humaine divinisée, unie avec Dieu, remplie de la grâce divine.

A notre Dieu Jésus-Christ, Qui pour nous est devenu homme, afin de nous unir avec Dieu en Lui, soit toute adoration et gloire, avec Son Père éterne et Son Tout-saint et bon et vivifiant Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.  Amin.

 

 

DEUXIEME DIMANCHE DE CAREME

(DIMANCHE DE SAINT GREGOIRE PALAMAS)

Mes chers frères et soeurs en Christ:

Dimanche passé nous avons célébré le Dimanche de l'Orthodoxie. Nous avons commémoré la restauration de la vénération des Saintes Icônes, après une longue période de persécution Cette restauration est appelée le Triomphe de l'Orthodoxie, parce que les Iconoclastes - les ennemis des Saintes Icônes - avaient des idées fausses au sujet de l'union des deux natures, divine et humaine, dans l'unique Personne de notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ. Les Icono­clastes niaient la possibilité d'une vraie union de l'humanité avec la Divinité; ils niaient la possibilité de la déification de l'homme, que l'homme devient dieu en étant uni avec Dieu. Ainsi la restauration des-Saintes Icônes était vraiment un Triomphe de la doctrine Orthodoxe.

Aujourd'hui, le Deuxième Dimanche du Grand Carême, nous célébrons un autre triomphe de l'Orthodoxie, qui a eu lieu cinq cent années plus tard, au quatorzième siècle après le Christ. Dieu a accompli cette victoire de la Vraie Foi au moyen de Son Serviteur le grand Docteur et Père de l'Eglise Saint Grégoire Palamas, qui est toujours commémoré ce dimanche par toute l'Eglise Orthodoxe.

Saint Grégoire Palamas est né presque mil trois cent années après le Christ à Constantinople, de parents nobles. Quand il avait à peu près, vignt ans il a quitté Constantinople pour devenir moine au Mont-Athos, le grand centre du monachisme Orthodoxe, tant à cette époque-là que de nos jours. Son père était déjà mort; mais avant de mourir il était devenu moine. Les deux frères de Grégoire l'ont accompgné vers le Mont-Athos pour y devenir eux-mêmes moines. En même temps sa mère, ses deux soeurs et la plupart des serviteurs de la famille sont entrés dans des monastères à Constantinople.

A la Sainte Montagne de l'Athos, Grégoire est devenu moine selon la tradition hésychaste, qui fleurissait à cette époque. Les moines hésychastes vivaient d'ordinaire en petits groupes, dans des ermitages. Ils menaient une vie très silencieuse, en priant toujours, selon l'ordre de l'Apôtre Paul: "Priez sans cesse." C'est pour cela qu'ils sont appelés "hésychastes", mot grec qui veut dire: "les silencieux". Les hésychastes pratiquaient surtout la Prière de Jésus: "Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur!" Ils la répétaient continuellement, des milliers de fois chaque jour, en se con­centrant, avec "l'esprit dans le coeur", en essayant de repousser toute pensée étrangère. .Ils pratiquaient de grande ascèse, en jeûnant beaucoup, et ils se privaient de tout renconfort. Pour commencer cette vie ascétique il leur fallait trouver un père spirituel, un vieux moine, expérimenté dans l'hésychasme, qui pouvait les conduire sur cette voie; l'ayant choisi, ils prati­quaient une obéissance très stricte à leur père spirituel, à leur "Gérondas" - c'est-à-dire à leur "Ancien" - comme ils l'appelaient. Les hésychastes avaient pour but la purification de lâme au moyen de la prière continuelle, de l'ascèse et de l'obéissance. Après avoir atteint ce premier but, ils poursuivaient le chemin, qui mène vers l'union avec Dieu, à la divinisation, en s approfondissant dans la'pratique de l'ascèse et du silence. Comme le Seigneur avait dit: "Depuis les jours de Jean-Baptiste jusqu'ici présent le Royaume des Cieux souffre violence, et les violents le prennent de force."Les hésychastes sont dés violents qui prennent le Royaume des Cieux de force, en se faisant violence à soi-même, et en se forçant dans l'ascèse. De nos jours il y a encore des moines""hésychastes sur le Mont Athos, en Roumanie et ailleurs. Il y a aussi des laïques qui pratiquent l'hésychasme

A quelques-uns de ces moines hésychastes (et aussi à quelques laïques) Dieu accorde une vision de Lui-même, un avant-goût du Royaume "de Dieu. Ceux à qui cette vision est accordée, voient Dieu comme lumière. Ils disent que cette lumière est la même que la lumière qui éclata sur le Mont Thabor quand notre Seigneur Jésus-Christ y était transfiguré. En voyant cette lumière, ils y participaient eux-mêmes, en devenant eux aussi lumière, en devenant eux aussi déifiés. Ils étaient comme des morceaux de fer dans le feu Le fer dans le feu devient très chaud et il brille Le fer devient aussi feu, en restant en même temps fer. Il en est de même pour ceux auxquels est accordée la vision de Dieu: ils deviennent aussi lumière, mais en restant en même temps tout à fait humains.

Saint Grégoire avait vécu plus de quinze années sur la Sainte Montagne de l’Athos, quand un moine provenant de lItalie du sud, mais de parentage grec, qui s'appelait Varlaam, quand ce moine commença d'attaquer les hésychastes. Varlaam était un philosophe, qui se disait être Orthodoxe, mais en réalité .était hérétique Il disait que les moines-hésychastes se trompaient, puisqu'il est impossible de voir Dieu. Dieu -selon Varlaam est tout à fait invisible, et il est impossible à l'homme de participer à Dieu Il constatait que la lumière qui jaillit du Christ lors Sa Transfiguration sur le Mont Thabor n'était qu'une lumière- créée, et ainsi que les trois Apôtres n'avaient pas vu la divinité de Jésus Selon Varlaam, la grâce de Dieu est une chose créée, et le Royaume de Dieu aussi.

Inspiré par le Saint Esprit, Saint Grégoire Palamas a écrit des livres et des traités pour la défense des hésychastes. Il a montré que l'expérience des hésychastes est conforme à l'expérience îreaditionelàe de l'Eglise, aux Saintes Ecritures et aux Saints Pères de l'Eglise Mais pour réfuter les affirmations de Varlaam, il était nécessaire d'expliquer théologiquement comment un être humain peut voir Dieu, Lui Qui - selon l'Apôtre Paul - "habite une lumière inaccessible, Que nul d'entre les hommes n'a vu ni ne peut voir. Pour éclairer ce paradoxe, Saint Grégoire a fait une distinction entre l'Essence de Dieu et les Energies de Dieu. L'Essence de Dieu est tout à fait invisible et inconnaissable, et il est impossible pour aucune créature d'y participer. Même les Chérubins, les Séraphins et les Saints Anges ne peuvent ni la voir ni la connaître ni y participer. Mais les Energies de Dieu sont dans une certaine mesure connaissables, et il est possible d'y participer. Nous connaissons ces Energies Dieu par plusieurs noms: vie, lumière, amour, grâce, royaume et-cetêra. Quand nous faisons des affirmations au sujet de Dieu, comme: "Dieu est Amour," ou: "Dieu est Lumière," nous parlons des Energies Divines. Les Energies Divines sont en réalité une Energie Divine, connue sous plusieurs noms. L'Energie Divine est vraiment divine; elle n'est pas créée. La Lumière que les Apôtres ont vue sur le Mont Thabor est la même Lumière que quelques-uns des Saints ont vue; c'est une lumière divine, une lumière incrèée. L'Energie Divine est commune aux Trois Personnes de la Sainte Trinité; elle appartient entièrement au Père, au Fils et au Saint-Esprit.

Quand lApôtre Pierre écrit que nous devenons "parti­al cipants de la Divine Nature il parle dé l'Energie Divine. Les hommes saints sont déifiés par la participation à l'Energie Divine, non pas à lEssence Divine, à laquelle participent seulement les Trois Personnes de la Sainte Trinité. L'Essence Divine, qui est ce qui constitue la Nature de Dieu, reste toujours inconnaissable et imparticipable aux créatures.

Cette doctrine de Saint Grégoire Palamas n'était pas une innovation» Elle n'était pas quelquechose de nouveau. Elle se trouve dans les écrits dé nombreux Pères de l'Eglise avant Saint Grégoire, surtout chez Saint Basile le Grand Elle se conforme à la Sainte Bible, qui parle à plusieures reprises de l'invisibilité de Dieu, mais qui dit aussi qu'il est possible de voir Dieu: "Heureux les purs de coeur, car ils verront Dieu. Mais c'est Grégoire Palamas qui a décrit ce mystère le plus clairement. Sa doctrine a été confirmée comme orthodoxe par trois conciles locaux à Constantinople au milieu du quatorzième siècle. Quelques dixaines d'années après sa mort il a été déclaré Saint, et le Deuxième Dimanche de Carême a été consacré à sa commémoration dans toutes les Eglises Ortho­doxes, montrant ainsi que la doctrine de Saint Grégoire Palamas complète la doctrine des Sept Conciles Oecuméniques.

Quand il avait environ cinquant ans, Grégoire fut consacré Archevêque de Thessalonique. Il fut connu comme thaumaturge pendant sa vie et aussi comme un grand prédicateur.

Saint Grégoire Palamas exprime pour nous les Chrétiens Orthodoxes quel doit être le but de notre vie, la raison de notre existence. Sa théologie montre que le but de lhomme est dêtre déifié, de devenir dieu en participant à l'Energie Divine. Il nous montre que la vie éternelle que le Seigneur nous a promise est une participation à la Vie Divine, non pas une simple extension de la vie humaine. Il nous apporte le même Evangile que les autres Pères de l'Eglise, que Dieu est devenu homme afin que l'homme devienne dieu.

Que nous arrivions tous à cette fin bienheureuse, par la grâce et la miséricorde de notre Dieu: du Père, du Fils et du Saint-Esprit,  à Qui soit toute gloire et adoration, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amin.

 

TROISIEME  DIMANCHE  DE  CAREME

(DIMANCHE DE LADORATION DE LA CROIX)

Mes chers frères et soeurs  en Christ.

Nous sommes maintenant presque arrivés à la moitié du Grand Carême Nous venons den achever trois semaines, et il nous en reste quatre semaines encore, avant le Saint Pâques, la célébration joyeuse et lumineuse de la Résurrection des morts de notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ. Aujourd'hui et pendant la semaine qui suivra notre Mère la Sainte Eglise Orthodoxe nous présente la Précieuse Croix pour être vénérée. Ainsi elle nous donne une aide puissante pour l'accomplissement de la période du Grand Carême qui nous reste encore.

Dans l'Evangile de la Divine Liturgie de ce dimanche, le Seigneur nous dit: « Si quelqu'un veut venir à Ma suite, qu'il se renie lui-même, qu'il se charge de sa croix et qu'il Me suive". Mais en réalité c'est la Croix, la Croix sur laquelle le Seigneur a été crucifié, c'est la Croix du Christ qui nous porte en suivant le Seigneur La Croix du Christ nous est un bâton que nous prenons à la main pour le voyage spirituel, pendant le Grand Carême, vers le Saint Pâques, mais surtout pour le voyage spirituel par le sentier de cette vie vers le Royaume des Cieux. La Croix du Christ est un bâton qui nous soutient notre marche pendant ce voyage. La Croix du Christ est aussi un bâton avec lequel nous pouvons lutter contre les voleurs et les bêtes sauvages - c'est-à-dire les démons – que nous rencontrons sur la route* Comme nous avons chantés aux Vêpres hier soir; "Vivifiante Croix du Seigneur, .. accorde tes dons et tes bienfaits aux fidèles qui implorent avec foi ta puissante protection et la grâce du salut.""Salut, vivifiante Croix du Seigneur, ... arme invincible qui chasse les démons." '

Dans le Livre des Psaumes, le Prophète-Roi David a dit: "Exaltez le Seigneur notre Dieu* prosternez-vous devant Son marchepied; lui, il est saint.  C'est la Croix qui est le marchepied du Seigneur. Dieu est monté sur la Croix pour triompher contre Ses ennemis, contre les ennemis de toute l’humanitéi le diable et ses anges, la mort et l'enfer. Le gouverneur romain Pontius Pilate fit écrire sur la Croix du Seigneur comme titre les mots: Jésus le Nazaréen, le Roi des Juifs."  Mais dans la meilleure iconographie Orthodoxe, tant aux icônes de la Crucifixion que sur la grande croix avec le Crucifié qui se trouve derrière la Sainte Table, on trouve un autre titre: «Le Roi de la Gloire"«Ce titre est le vrai titre, parce qu'il nous montre la vérité. Pilate ne connaissait pas cette vérité - car alors il n'aurait pas crucifié le Christ* Comme lApôtre Paul a écrit dans sa Première Epitre aux Corinthiens, au sujet de la sagesse de Dieu: "celle qu'aucun des princes de ce monde na connue - s'ils l'avaient connue  ils n'auraient pas crucifié le Seigneur de la Gloire."^

La Croix est le marchepied du Seigneur. C'est pour cette raison que dans l'iconographie Orthodoxe on voit la Croix avec un cale-pieds. Sur les croix russes, ce cale-pieds est très prononcé, et incliné; cela signifie que l'humanité du Dieu-homme Jésus-Christ était réelle, qu'elle avait vraiment du poids qui se reposait sur la Croix, et que le Dieu-homme a vraiment souffert sur la Croix dans Son humanité.

La Croix est le marchepied du Seigneur; lui, il est saint. Il a été sanctifié par Celui Qui y a été cloué. Il a été sanctifié par le Sang précieux qui y a coulé de notre Sauveur. Ainsi nous nous prosternons devant la Croix, car elle est sainte. Nous lui offrons notre adoration, en la baisant. Chaque croix que nous employons, soit en bois, soit en métal, soit en pierre, chaque croix est une Sainte Icône de la Vraie Croix, de la Précieuse Croix du Seigneur. En nous prosternant devant une croix, nous nous prosternons devant le Seigneur Lui-même. Se prosterner devant le trône d'un roi ou d'un chef sou­verain et y baiser le marchepied, c'est rendre hommage à celui auquel le trône appartient. Ainsi notre adoration de la Croix est un hommage rendu à notre Seigneur et Roi Jésus-Christ. Comme nous chantons pendant la vénération de la Croix que nous faisons dans nos églises Orthodoxes aujourd'hui; "Venez, fidèles, prosternons-nous devant le bois vivifiant sur lequel le Roi de gloire, le Christ, étendit Ses mains librement afin de nous élever jusqu'à notre ancienne félicité dont jadis nous avait privés l'Ennemi ... . Venez, fidèles, prosternons-nous devant le bois qui nous permet de broyer la tête de l'invisible Ennemi. Venez, toutes les familles des nations, par nos hymnes vénérons la Croix du Seigneur: Salut, parfaite rédemption de la  faute d'Adam; salut, vénérable Croix; remplis de crainte, nous t'embrassons, glorifiant notre Dieu, et Lui disant: 'Seigneur, Toi Qui fus cloué sur la Croix, aie pitié de nous dans Ta bonté et Ton amour pour les hommes.

Mes frères et mes soeurs, vous connaissez très bien sans doute l'hymne du Trisagion: "Saint Dieu; Saint Fort; Saint Immortel; aie pitié de nous." Nous chantons d'ordinaire cet hymne à chaque célébration de la Divine Liturgie dans notre Sainte Eglise Orthodoxe. Mais aujourd'hui il est remplacé par un autre hymne: "Seigneur, nous nous prosternons devant Ta Croix, et nous glorifions Ta sainte Résurrection."'' Ce petit hymne est employé souvent pendant les offices de notre Eglise cette semaine. Il est très simple, et nous pouvons le dire aussi tous les jours chez nous, devafat la croix que nous avons sur la mur. "Seigneur, nous nous prosternons devant Ta Croix, et nous glorifions Ta sainte Résurrection." C'est un hymne de la Sainte Croix, mais en même temps c'est un hymne de la Résurrection du Christ. Toutes les deux sont vues ensembles. Elles sont séparés dans le temps, car la Crucifixion est arrivée le Grand Vendredi et la Résurrection le Dimanche du Pâques, trois jours plus tard. Mais théologiquement elles sont unies. La Croix du Christ est aussi un symbole de la Résurrection. C'est par la Croix que la Résurrection est arrivée. Quand nous les Chrétiens traçons le signe de la Croix sur nous-mêmes, quand nous plaçons la Croix sur le mur dans nos maisons, dans nos granges ou dans nos ateliers de travail, et quand nous mettons le signe de la Croix au commencement de nos lettres, nous confessons alors notre foi en Christ Crucifié et en même temps en Christ Ressuscité Tous les bienfaits qui nous sont venus par la Croix, nous sont venus par la Résurrection.

Dans les hymnes que nous chantons aujourd'hui dans notre Sainte Eglise Orthodoxe, nous exprimons la joie que la Croix nous donne. Ce dimanche est déjà un avant-goût de Pâques. Dans presque quatre semaines, le Grand Vendredi, nous célébrerons la Crucifixion plus solennellement, mais non pas tristement.

Aujourd'hui, en vénérant la Croix, nous pensons en même temps à la Résurrection, et nous prions d'arriver au jour saint, joyeux et lumineux de la Résurrection. Comme nous chantons aujourd'hui dans l'office de l’Orthros: "La précieuse Croix du Christ, en ce jour nous la voyons exposée: devant elle nous prosternant, vénérons-la dans la joie, et demandons au Seigneur, Qui sur elle fut crucifié, la grâce de pouvoir contempler Sa sainte et glorieuse Résurrection".

Dans un autre des Psaumes, le Prophète-Roi David a dit: "Pourtant, Dieu était notre Roi dès avant les siècles, Il a accompli notre salut au milieu de la terre  Voici une prophétie de la Crucifixion et de la Résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ Lui, "Il a accompli notre salut au milieu de la terre" Où est le "milieu de la terre"? Pour nous les Chrétiens, c'est la Ville Sainte de Jérusalem. Si nous regardons la carte géo­graphique, nous voyons que Jérusalem se trouve dans une position où trois continents, l'Afrique, l'Asie et l'Europe, se rencontrent. Elle est près de la Mer Méditerranée, nom latin qui veut dire: au milieu de la terre" Mais en vérité c'est la Croix qui fait de Jérusalem le centre de là terre Si nous mettons la Croix horizontalement, elle unit toutes les quatres directions de l'espace, de sorte qu'elles se rencontrent au centre de la Croix. De même la Croix unit tous les pays et tous les peuples du monde entier. Comme l'Apôtre Paule a écrit aux Ephésiens: "C'est le Christ Qui est notre paix, Lui Qui des deux n'a fait qu'un peuple, détruisant la barrière qui les séparait, supprimant en Sa chair la haine, ... pour créer en Sa Personne les deux en un seul Homme Nouveau, faire la paix, et les réconcilier avec Dieu, tous deux en un seul Corps, par là Croix»"   Le Saint Apôtre parle ici de la union des Juifs et des païens -c'est-à-dire les non-Juifs - en Christ par la Croix Dans le monde ancien, et de nos jours,-encore, la distirction entre les Juifs et les -autres peuples du monde était la division la plus grande dans l'humanité Les Juifs se tenaient séparément, avec leurs propres lois, sourtout en ce qui concerne la nourriture.Mais en Christ cette barrière a disparu, et les Chrétiens d'origine juive ont été unis avec les Chrétiens d'origine païenne, par la Croix. De nos jours il y a d’autres divisions: distinctions selon la couleur, la race, la nationalité, ou la tribu. Soutes ces divisions disparaissent en Christ, par la Croix, qui nous unit tous.                                                                 

"Faire la paix, et les réconcilier avec Dieu." Cette citation de l'Apôtre Paul accentue une autre dimension de la Croix: la dimension verticale. Si nous mettons la Croix verti­calement, une branche s'étend horizontalement, d'une côté à l'autre, unissant ainsi toute la terre. L'autre branche s'étend alors verticalement, unissant la terre avec les cieux. C'est par la Croix que notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ a réconcilié toute l'humanité avec Dieu. C'est par la Croix qu'il unit l'humanité avec Dieu. C'est par la Croix que Dieu déifie l'humanité, qu'il nous fait devenir dieu par grâce. A Lui, avec le Père et le Saint-Esprit, soit toute gloire, adoration et louange, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.  Amin.

 

QUATRIEME DIMANCHE DE CAREME

(DIMANCHE DE SAINT JEAN CLIMAQUE)

Mes chers frères et soeurs en Christ:

Aujourd'hui, le Quatrième Dimanche de Carême, notre Mère la Sainte Eglise Orthodoxe commémore Saint Jean Climaque. Cet homme est un Saint dont nous connaissons assez peu l'histoire Son nom nClimaque vient du mot grec: Climax,, qui veut dire: "Echelle ». Ce nom a été donné à un livre qu'il a écrit, un livre très important pour la vie spirituelle du Chrétien et surtout du moine Ce livre, "L'Echelle Sainte", est lu normalement pendant le Grand Carême dans les monastères Orthodoxes, de sorte que les moines l'entendent au moins une fois par année. Ainsi il a une place spéciale, une position privilégiée, parmi toutes les oeuvres Orthodoxes sur la vie spirituelle

Saint Jean Climaque était moine au mont Sinaï. Si nous regardons sur la carte- géographique, nous voyons que le mont Sinaï se trouve au bord de la Mer Rouge, entre l'Egypte et l'Arabie. Cette montagne est entourée de déserts de sable et de rochers, où aucune plante ne pousse. Pour nous les Chrétiens elle est un endroit saint. Dans la Sainte Bible elle est appelée parfois Sinaï et parfois Horeb.

Nous trouvons mentionnée la montagne du Sinaï pour la première fois au commencement du livre de l'Exode. Moïse, qui allait devenir le grand Prophète et Législateur et Sauveur du peuple hébreu, "paissait les moutons de son beau-père et les avait menés par delà le désert. Il parvint à la montagne de Dieu: 1'Horeb. L'Ange du Seigneur se manifesta à lui sous la forme d'une flamme de feti faillissant du milieu d'un buisson. Moïse regarda: le buisson était embrasé mais ne se consumait pas. Il se dit alors: Je vais m'avancer pour considérer cet étrange spectacle, et voir pourquoi le buisson ne se consume pas.' Le Seigneur le vit s'avancer pour mieux voir, et Dieu l'appela au milieu du boisson: 'Moïse, Moïse. Me voici', répondit-il. Alors Dieu dit: 'N'approche pas ici. Ote tes sandales de tes pieds, car le lieu que tu foules est une terre sainte.

Les Pères de lEglise regardent ce Buisson Ardent comme une préfiguj?ation de la Mère-de-Dieu#, la Sainte Vierge Marie Car c'est elle qui a contenu le feu de la Nature Divine en elle sans être consumée, quand elle avait Dieu dans son sein C'est par cette apparition que le Seigneur a fait connaître à Moïse sa vocation, de faire sortir les enfants d'Israël dEgypte, où ils étaient esclaves Et cfest par cette apparition dans le Buisson Ardent que Dieu a révélé Son Nom divin: "Je suis Celui Qui suis.

Après être sortis d'Egypte sous la conduite de Moïse, les Israëlites sont venus à la même montagne du Sinaï. Là le Seigneur est descendu dans une épaisse nuée, sous forme de feu, avec des signes terribles: des tonnerres, des éclairs, des tremblements de terre et le son des trompettes. Moïse est monté sur la montagne deux foie, et il y a reçu la Loi écrite sur deux tables de pierre. C'est à cette occasion que Dieu lui a accordé une vision de Lui-même, ou plutôt une vision de Sa gloire C'était une vision encore très imparfaite, selon la capacité de Moïse de voir les, Energies Divines sans mourir. Il a vu une autre vision de Dieu plus parfaite, plus de deux milles années plus tard, quand il fut présent à la Transfiguration de notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ, dans le Nouveau Testament. Mais dans l'ascension par Moïse du mont Sinaï, des Pères de l'Eglise ont trouvé une figure, une illustration, de la vie spirituelle et mystique du Chrétien, qui cherche à monter vers les cieux et à voir Dieu.

Ainsi la montagne du Sinaï est un lieu très saint pour nous les Chrétiens Au pied de cette montagne il y a un monastère Orthodoxe, qui s'appelle le Monastère de'Sainte Catherine C'est un monastère très ancien, de plus de 1400 ans, mais qui fonctionne encore de nos jours. C'est à,cette montagne du Sinaï que Saint Jean, l'auteur de "l'Echelle Sainte", est devenu moine à l'âge de seize ans, environ six cent années après le Christ. Il a mené là une vie solitaire dans une grotte pendant quarante ans Après il fut choisi comme Highoumène -c'est-à-dire comme le Supérieur,  l'Abbé - du Monastère du Sinaï. C'est pendant cette période qu'il a écrit "l'Echelle", à la demande des autres moines.

Le livre contient trente discours, nommés "degrés et à la fin une "Lettre au Pasteur" Les discours traitent parfois des vertus, comme l'obéissance, la pénitence, la chasteté, l'humilité, et la charité; et parfois des vices, comme le mensonge, la paresse, l'amour de l'argent, la gourmandise et l'orgueil Il y a aussi des discours sur des aspects de la vie monastique, comme la prière et la psalmodie en communauté, et la veille pendant la nuit. Les discours les plus longs sont ceux qui traitent du discernement des pensées, des passions et des vertus; de l'obéissance  et de la chasteté. Chaque discours consiste en paragraphes enumerés, qui contiennent un conseil ou une petite histoire relatif au sujet du discours. La "Lettre au Pasteur" à la fin est adressée aux supérieurs des monastères et aux pères spirituels des communautés monastiques. Cette lettre leur donne beaucoup de conseils très pratiques et per­spicaces.

"L'Echelle Sainte" n'est donc pas une règle pour 1’administration d'un monastère; c'est un livre très profond mais en même temps très pratique, qui nous enseigne comment fuire les vices et les péchés, tant du corps que de l'esprit, et comment acquérir les vertus. Ainsi "l'Echelle" n'est pas un livre seulement pour les moines. C'est un livre qui est aussi très utile pour les laïques. Car les laïques ont à mener la même guerre spirituelle contre les vices et les péchés, et la même lutte pour acquérir les vertus. Tous les deux, les moines et les laïques, cherchent à être divinisés, à devenir "partici-pants de la divine Nature".  Un laïque russe a dit que l'Eglise Orthodoxe est une église monastique. Cela veut dire que dans notre Eglise la vie monastique est considérée comme la forme de vie la plus élevée et l'idéal pour tout le monde. Les laïques - c'est-à-dire ceux qui ne vivent pas en monastères ou en ermitages, mais dans le monde - les laïques partagent autant quil leur est possible la même vie que les moines. Les jeûnes officiels de l'Eglise sont les mêmes pour tout le monde. Les offices sont les mêmes; dans les églises paroissiales on emploie les mêmes livres liturgiques que dans les monastères La "Prière de Jésus": "Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi pécheur!" repétée des centaines de fois avec l'aide dun chapelet, cette Prière est récitée tant par les laïques que par les moines. De plus, il y a beaucoup de laïques qui cherchent | a vivte une vie spirituelle plus intense, qui se mettent sous lobéissance d'un père spirituel, en faisant tout ce qu'il dit, pas seulement concernant la prière et le jeûne et les autres pratiques religieux, mais aussi concernant leur travail, leur repos et toute leur vie quotidienne.                                                                Ainsi dans notre Eglise Orthodoxe, les livres spirituels les plus importants, comme "l’Echelle Sainte', ont été écrits premièrement pour les moines, mais ils sont aussi lus par les laïques. Ceci est vrai de "l'Echelle Sainte"; c'est aussi vrai d'un autre livre très important pour la vie spirituelle, appelé la "Philocalie". La"Philocalie" est une compilation des écrits des Pères divers sur la vie spirituelle, surtout concernant comment garder le coeur contre les pensées mauvaises et comment prier dans le coeur: La "Philocalie" est aussi un livre destiné premièrement aux moines, mais qui est lu par des milliers des laïques.

Notre Seigneur Jésus-Christ a dit dans l'Evangile: "Depuis les jours de Jean-Baptiste jusqu'à présent le Royaume des Cieux souffre violence, et des violents le prennent de force, Qui est-ce qui sont ces "violents" qui prennent le Royaume des Cieux de force? Ce sont ceux, et moines et laïques, qui cherchent activement à entrer dans le Royaume de Dieu» La "violence" quils font est une violence à soi-même. Ils se forcent à accomplir une vie spirituelle plus intense, même quand ils sont fatigués ou malades. Ils se forcent à prier beaucoup, à jeûner beaucoup, à ne pas "dormir beaucoup, et à faire de bonnes actions pour aider autrui. Certes, il est impossible d'entrer dans le Royaume de Dieu par nos propres efforts seulement; mais en voyant notre bonne disposition, notre volonté de prendre le Royaume de violence, Dieu nous aide à monter l'échelle vers le Royaume, Dieu nous aide dans la lutte spirituelle. Car sans Dieu nou ne pouvons rien faire; mais Dieu demande nos efforts.

La vie spirituelle chrétienne est parfois décrite comme un combat, parce que c'est un combat sans cesse contre les démons et contre nos propres désirs mauvais. Les Pères de l'Eglise appellent nos désirs mauvais et nos pensées mauvaises les "passions". Nous luttons pour mettre à mort, avec l'aide de Dieu, les passions et à les chasser loin de nous. Ceux qui réussissent dans ce combat arrivent à un état qui est appelé "l’imapassibilité". Cela ne veut pas dire qu'ils sont vides de toute sensibilité humaine. Non; ceux qui arrivent à  l’impassibilité ne sont plus troublés par les tentations                        

mauvaises, comme la gourmandise, la luxure, la colère, 1amour de largent, la paresse et l'orgueil                                                              

La vie spirituelle chrétienne est aussi comparée avec une course athlétique. Nous prenons tous part à cette course, Mais il y a une grande différence entre les courses athlétiques  du monde et la course spirituelle. Dans les courses athlétiques du monde c'est seulement le vainqueur qui est couronné ou qui gagne un prix. Dans la course spirituelle, tout le monde peut gagner un prix, tout le monde peut être couronné, s'ils finissent la course. Sils ne l'achèvent pas, ils meurent spirituellement, et ils n'arrivent pas à la vie éternelle. Comme l'Apôtre Paula écrit dans sa Première Epitre aux Corinthiens: "Ne savez-vous  pas que dans les courses du stade, tous courent, mais un seul         remporte le prix? Courez donc de manière à le remporter. Tout athlète se prive du tout; mais eux, c'est pour obtenir une couronne périssable; nous, une impérissable. Et c'est bien ainsi que je cours;  moi, non à l'aventure; c'est ainsi que je fais du pugilat, sans frapper dans le vide. Je meurtris mon corps au contraire et le traîne en esclavage.,Pour gagner le prix, nous nous traînons par la prière et le jeûne, comme des athlètes spirituels, en forçant le corps à faire la volonté de Dieu.                  

Mes chers frères et soeurs, luttons donc tous pour achever la course et gagner le prix dans le Royaume des Cieux, par la grâce de notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ, à Qui, avec le Père et le Saint-Esprit, soit toute gloire et louange, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amin.

 

CINQUIEME DIMANCHE DE CAREME

(DIMANCHE DE SAINTE MARIE LEGYPTIENNE)

Mes chers frères et soeurs en Christ:

Aujourd'hui nous sommes arrives au Cinquième Dimanche du Grand Carême. Encore deux semaines et nous célébrerons le Saint Pâques.

Notre Mère la Sainte Eglise Orthodoxe a consacré ce dimanche à la commémoration de Sainte Marie l'Egyptienne. Cette Sainte est un grand exemple de repentir, de persévérance et de vie ascétique pour tous les Chrétiens. Sa vie est parmi les plus belles des Vies des Saints, et aussi parmi les plus aimées.

Il y avait une fois un moine-prêtre en Palestine appelé Zosimas. Il était renommé pour sa vertu,, de sorte que beaucoup de moines d’autres monastères venaient le voir, pour être édifiés par son exemple ,et par ses paroles. Un jour ce Père Zosimas avait des pensées, et il se demanda: "Y a-t-il quelqu'un qui pourrait menseigner encore quelquechose dans la vie monastique?" Tandis qu'il pensait ainsi, un ange du Seigneur lui apparut, en disant: "Zosimas, bien que ta vertu soit très grande, va cependant au monastère qui est à côté du fleuve Jourdain, pour voir des autres plus grands que toi dans la vertu." Père Zosimas alla tout de suite à ce monastère-là, demanda l'admission et resta là.

Les moines de ce monastère avaient coutume de sortir du monastère au commencement du Grand Carême et de rester tous seuls, isolés, dans le désert jusqu'au Dimanche des Rameaux. Zosimas sortit comme les autres, et alla très loin dans le désert, dans l'espoir de voir quelque vieux moine qui pourrait lui enseigner quelquechose. Toutes les trois heures il s'arrêtait pour prier. Le vingtième jour, quand il priait ainsi, il vit l'ombre d'un être humain. Il pensait d'abord que c'était une hallucination diabolique, et il fit le signe de la croix pour la chasser. Mais l'ombre resta encore. Quand il eu fini sa prière, il regarda autour de lui et vit qu'il y avait vraiment quelqu'un, qui marchait dans le désert, dont le corps était noir et, les cheveux blancs comme le coton. Zosimas se réjouit, parce quil avait trouvé celui qu'il cherchait, et il commença à courir à sa suite. Mais l'autre courrut aussi, pour le fuir. Zosimas, bien qu'il fût âgé, courrut plus vite que l'autre, et quand il sen fut approché assez près pour être entendu, il s'écria: "Pourquoi me fuis-tu, Serviteur de Dieu? Arrête-toi, pour l'amour du Christ, car je suis un vieillard, et je ne puis te suivre plus." A ce moment il était arrivé près d'une rivière à sec, et il s'arrêta, ne pouvant pas monter de l'autre côté.

Mais l'autre personne lui cria: "Abba Zosimas, je ne puis m'arrêter pour que tu me voies, parceque je suis une femme et je suis nue. Si tu veux me voir, jète-moi ton manteau, afin que je m'habille." Père Zosimas était étonné. Comment cette femme connaissait-elle son nom? Il lui jeta donc son manteau et se prosterna devant elle. Elle aussi se prosterna devant lui, et tous les deux restèrent longtemps étendus, en se disant l'un à l'autre: "Bénis-moi, Serviteur de Dieu!" Après quelque temps, la femme dit: "Abba Zosimas, c'est à toi de me bénir, parce que tu es prêtre." Père Zosimas était encore plus étonné d'entendre cela. Il répondit: "Sainte de Dieu, il semble que tu  sois plus douée que moi, parce que tu as le don de clairvoyance; tu connais mon nom et tu sais^que je suis prêtre. Ainsi je te demande, que tu me bénisses." Enfin elle dit: "Que le Dieu Saint, Qui veut le salut des pécheurs, te bénisse." Ils se levèrent, et la femme demanda comment allaient les Chrétiens, l'Eglise et lEmpire Romain. Père Zosimas répondit: "Tous vont bien, grâce à tes prières, Sainte Mère. Il faut que tu pries pour eux et aussi pour moi." Elle dit: "Abba, Zosimas, c'est à toi de prier pour moi. Mais puisque tu m'ordonnes, je ferai l’obé­issance." Elle se leva les mains et pria longtemps silencieuse­ment. Père Zosimas se proètema à terre, mais après quelque temps il leva les yeux, et vit que la femme était élevée un mètre au-dessus de la terre tandis qu'elle priait. Il pensa que c'était peut-être un fantôme... Mais elle lui dit: "Pourquoi penses-tu ainsi, Abba Zosimas, que je suis fantôme? Je suis une femme, plus pécheresse que tout le monde." Père Zosimas lui demanda: "Servante de notre «Vrai Dieu et Seigneur Jésus-Christ, dis-moi, comment et quand tu es venue dans ce désert? Dis-moi, pour l'amour de Dieu, et ne me cache rien, parce que c'est pour cette raison que Dieu m'a permis de te voir." Et il pleura.

En voyant ses larmes, la Sainte lui dit: "Abba Zosimas, j'ai honte de te dire ma vie, parce que je suis une pécheresse, mais je me confesserai de tout. Je suis née en Egypte Quand javais douze ans, je quittai mes parents et j'allai à Alexandrie, et je devins là une prostituée pendant dix-sept années. Je m’étais tant donnée au péché que je ne prenais rien de ceux qui venaient à moi* J'étais très pauvre et je devais subsister par le travail dermes mains, en préparant du lin

Un jour je vis une grande foule de gens au port, qui  s'embarquait dans un grand bateau Ils allaient à Jérusalem pour la Fête de l'Exaltation de la Sainte Croix Je dis à dix jeunes hommes beaux: f Je n'ai pas d'argent pour le voyage, mais vous pouvez prendre mon corps comme prix de la course Ils  rirent et ils me prirent avec eux. Je n'avais pas une bonne intention pour aller à Jérusalem, si ce n'est d'inciter beaucoup d'hommes à pécher J'ai honte de dire, Père Zosimas, toutes les choses terribles que je fis pendant ce voyage. Après être arrivée,  je cherchai encore d'autres aimants. Enfin le jour de l'Exaltation fut arrivé, et j'allai avec la foule" à l'Eglise de la Résurrection.

seulement pour voir les jeunes hommes et les séduire* J'essayai  plusieures fois d'entrer dans l’Eglise, mais je ne le pus pas  C'était comme si quelqu'un ou quelquechose m’empêchait d'y entrer.  

Alors je pensai que c'étaient mes péchés qui m'empêchaient et me rendaient indigne d'y entrer. Je me commençai à pleurer à cause de mes péchés. En voyant une Icône de la Sainte Vierge Marie, je dis en pleurant; 'Sainte Vierge, Dame et Mère-de-Dieu,   qui as donné naissance à notre Seigneur Jésus-Christ, je sais   que je ne suis pas digne de regarder Ton Icône, à cause de mes   nombreux péchés; mais parce que Dieu est devenu homme dans ce but, pour sauver les pécheurs, aide-moi d'entrer dans l'Eglise et de voir la Sainte Croix où II fut crucifié et à répandu Sonaint Sang; et ensuite je ne profanerai plus mon corps et j'irai    partout où Tu me conduiras.                                             "Après avoir dit cela je devins plus calme. Ensuite  j’essayai encore une fois d'entrer dans l'Eglise. Cette fois  personne ne m'empêcha pas comme les autres fois. En voyant la Sainte Croix, je tremblai. Je la vénérai, et ensuite je retournai à l'endroit où était l'Icône de la Sainte Vierge. Je Lui dis: Toi Toute-Sainte Vierge, Tu ne m'as pas méprisée pécheresse  que je suis. Conduis-moi, de sorte que je puisse plaire à Ton  Fils. Tandis que je parlais, j'entendis une voix qui dit: Si  tu passes le Jourdain, tu trouveras un grand repos.  Quand j'entendis cela, je m’écrirai: Souveraine, Souveraine, ne m'abandonne pas! Alors je sortis, pour aller au Jourdain. Un Chrétien me vit et me donna trois pièces de monnaie, avec les­quelles j'achetai trois pains. J'arrivai le soir à l'Eglise de Saint Jean le Précurseur, qui est sur la rive du Jourdain, et j'y communiai aux Saints Mystères. Le lendemain je traversai le fleuve, et je vins jusqu'ici où tu me vois, Abba Zosimas."

Père Zosimas demanda alors: "Depuis combien d'années es-tu dans ce désert?" Elle répondit: "Je suis ici depuis quarante ans." Il demanda ensuite: "Doù'trouvais-tu de la nourriture?" La Sainte répondit: "J'avais deux pains-et-demi quand je passai le Jourdain. Ces pains devinrent très durs, comme des pierres. Je les mangeais peu à peu, et aussi les herbes qui poussent dans le désert." Père Zosimas demanda: "As-tu eu des tentations?" Elle répondit: "Pendant dix-sept années j'avais des tentations terribles. Je me souvenais de la viande que je mangeais en Egypte et du vin que je buvais. Je me souvenais des chansons mauvaises que j'avais apprises. Mais je me souvenais de mes péchés et de la Sainte Vierge, je L'invoquais tout de suite, et les mauvaises pensées disparaissaient. La flamme de la luxure brûlait encore en moi. Chaque fois je me jetais sur la terre et j'y couchais étendue jusqu'à ce que les mauvaises pensées fussent passées. J'ai été tourmenté lpar de telles tentations pendant dix-sept années; dès lors jusqu'aujourd'hui, avec l'aide de la Mère-de-Dieù, je n'ai eu aucune tentation." Après d’autres questions de Père Zosimas, elle dit qu'elle ne savait ni lire ni écrire, mais Dieu Lui-même lui enseigna quelques citations des Saintes Ecritures.

Ensuite elle dit: "Abba Zosimas, ne dis rien de ce que je viens de te dire, jusqu'à ce que je meure. Vas-t'en main­tenant, et tu me verras 1’année prochaine. Mais ne passe pas le Jourdain; même si tu veux, tu ne le pourras pas. Reste dans le monastère, et viens le Grand Jeudi le soir sur la rive du Jourdain avec les Saints Mystères, et attends-moi là, afin que je reçoive la Divine Communion. Dis à Abba Jean, l’Highoumène de ton monastère, de prendre soin, parce qu'il y a beaucoup de choses qui doivent y être corrigées." Zosimas fut étonné, comment la Sainte connaissait tout ce qui passait dans son monastère. Rendant grâces à Dieu, il rentra au monastèrei

L'année suivante Père Zosimas ne put pas sortir pour  le Grand Carême, parce qu'il avait de la fièvre. Le soir du  Grand Jeudi il prit le Saint Calice avec la Divine Communion du Corps et du Sang de notre Seigneur Jésus-Christ, et quelques figues, dates et lentilles trempées dans l'eau, et il se rendit sur le bord du Jourdain. L'heure était avancée, et la Sainte n'était pas encore venue. Le fleuve était plein d'eau et coulait avec force. Zosimas pensait: "Comment pourra-elle passer le Jourdain, ' car il n'y a pas de bateau?" La nuit tomba, mais au clair de lune il vit la Sainte de l'autre côté du fleuve. Elle fit le signe de la croix, etu se trouva tout de suite du même côté que Père Zosimas. Elle dit le "Notre Père" et. le Credo, et ensuite elle reçut la Divine Communion. Après avoir communié, elle dit le Cantique de Syméon: "Maintenant, ô Maître, Tu peux selon Ta parole laisser Ta servante s'en aller en paix." Ensuite elle dit à Zosimas "Pardonne-moi, Abba Zosimas, je  te prie d'aller l'année prochaine à l'endroit où tu m'as vue la première fois, et là tu me verras, comme Dieu le veut." Zosimas la pressa de prendre quelquechose à manger, et elle prit trois lentilles. Elle fit le signe de la Croix, et elle traversa le Jourdain au dessus de l'eau, comme la première fois.

L'année suivante, Père Zosimas sortit du monastère pour le Grand Carême, et il alla dans le désert à l'endroit où il avait vu la Sainte. Il ne la voyait pas. Il pria Dieu, et ensuite il la vit, étendue sur la terre, morte. Il pleura avec un torrent de larmes. Il avait plus de chagrin, parce qu'il n'avait pas appris le nom de la Sainte. Il lut le Psaume 118 pour son enterrement, et vit ensuite des lettres écrites  sur la terre: "Abba Zosimas, enterre le corps de l'humble Marie ici et prie Dieu pour moi. Je suis morte la nuit du Grand Jeudi, après avoir reçu les Saints Mystères." Père Zosimas fut étonné, parce qu'elle ne savait pas écrire; de plus elle avait traversé en quelques heures un trajet qu'il a fait lui-même avec beaucoup de peine en vingt jours. Il se posait aussi la question, comment l'enterrer. Il regarda autour de lui, et trouva un morceau de bois sec. Mais il ne pouvait pas creuser, parce qu'il était vieux et la terre était très dure. Tout à coup il vit un lion arriver et lécher les pieds de la Sainte. Le vieillard fut d'abord saisi de crainte; il se souvint de la parole de la Sainte, qu'elle n'avait vu aucun bête pendant les quarante années. Mais rassuré par sa foi, il fit le signe de la croix, et il ordonna au lion  de creuser la terre. Le lion commença tout de suite à creuser, jusqu'à ce qu'iljy eût un trou assez grand pour contenir le corps de la Sainte. Ensuite il fit une révérence au Père Zosimas et s'en alla dans le désert. Zosimas enterra le corps et retourna dans le monastère, où il raconta aux pères l'histoire de Sainte Marie l'Egyptienne. Tout le monde glorifia Dieu, en Lui rendant grâces. Père Zosimas mourut dans ce monastère-là à l'âge de cent ans.

Mes chers frères et, soeurs, voyez-vous qu'un très grand pécheur peut devenit un très grand Saint, s'il se repent vraiment?

Par les prières de notre Sainte Mère Marie l'Egyptienne, que notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ ait pitié de nous. A Lui soit toute gloire dans les siècles des siècles Amin

 

CINQUIEME DIMANCHE DE CAREME

(DIMANCHE DE SAINTE MARIE L'EGYPTIENNE)

Mes chers frères et soeurs en Christ:                                           

Aujourd'hui nous sommes arrivés au Cinquième Dimanche Grand Carême. Notre Mère la Sainte Eglise Orthodoxe a  consacré ce dimanche à la commémoration de Sainte Marie l'Egyptienne. Sa vie est  parmi'’ les plus belles des Vies des Saints, et aussi parmi les plus aimées. Il y avait une fois un moine-prêtre appelé Zosimas, qui vivait dans un monastère à côté du fleuve Jourdain. Il était renommé pour sa vertu. Les moines de ce monastère avaient  coutume de sortir du monastère au commencement du Grand Carême et de rester tous seuls, isolés, dans le désert Jusqu'au Dimanche  des Rameaux. Zosimas sortit comme les autres et alla très loin dans le désert, dans l'espoir de voir quelque vieux moine qui pourrait lui enseigner quelquechose. Le vingtième jour il vit l'ombre d'un être humain. Il regarda autour de lui et vit qu'il  y avait vraiment quelqu'un, qui marchait dans le désert, dont le corps était noir et les cheveux blancs comme le coton. Père  Zosimas se réjouit, parce qu'il avait trouvé celui qu'il cherchait, et il commença à courir à sa suite Mais l'autre courrut aussi,  pour le fuir. Zosimas écria: "Pourquoi me fuis-tu, Serviteur de Dieu? Arrête-toi, pour l'amour du Christ, car je suis un vieillard, et je ne puis te suivre plus." Mais l'autre personne lui cria: "Abba Zosimas, je ne puis mfarrêter pour que tu me voies, parce que je suis une femme et je suis nue. Si tu veux me voir, jète-moi ton manteau, afin que je m'habille." Père Zosimas était étonne. Comment cette femme connaissait-elle son nom? Il lui jeta donc son manteau  et se prosterna devant elle. Elle aussi se prosterna devant lui. Après quelque temps, la femme dit: "Abba Zosimas, c'est à toi de me bénir, parce que tu es prêtre." Père Zosimas était encore plus étonné d'entendre cela Il répondit: "Sainte de Dieu, il semble que tu sois plus douée que moi, parce que tu as le don de clairvoyance; Tu connais mon nom et tu sais que je suis prêtre. Ainsi je te demande, que tu me bénisses." Enfin elle dit: "Que le Dieu Saint, Qui veut le salut des pécheurs, te bénisse? Ils se levèrent, et la femme demanda comment allaient les  Chrétiens, l'Eglise et l'Empire Romain. Père Zosimas répondit: "Tous vont bien, grâce à tes prières, Sainte Mère Il faut que  tu pries pour eux et aussi pour moi." Elle dit: "Àbba Zosimas, c'est à toi de prier pour moi. Mais puisque tu m'ordonnes, je ferai l'obéissance." Elle se leva les mains et pria longtemps silencieusement. Père Zosimas se prosterna à terre, mais après  quelque temps il leva les yeux, et vit que la femme était élevée  un mètre au-dessus de la terre tandis qu'elle priait. Il pensa que c'était peut-être un fantôme   Mais elle lui dit: "Pourquoi penses-tu ainsi,' Abba Zosimas, que je suis fantôme? Je suis I une femme, plus pécheresse que tout le monde." Père Zosimas lui demanda: "Servante de notre Vrai Dieu et Seigneur Jésus-Christ, dis-moi, comment et quand tu es venue dans ce désert?               Dis-moi, pour l'amour de Dieu, et ne me cache rien, parce que c'est pour cette raison que Dieu m'a permis de te voir."

En voyant ses larmes, la Sainte lui dit: "Abba Zosimas,  j'ai honte de te dire ma vie,, parce que je suis une pécheresse,  mais je me confesserai de tout. Je suis née en Egypte. Quand j'avais douze ans, je quittai mes parents et j'allai à Alexandrie, et je devins là une prostituée pendant dix-sept années. Je m'étais tant donnée au péché que je ne prenais rien de ceux: I qui venaient à moi.

   "Un jour je vis une grande foule de gens au port, qui s'embarquaient dans un grand bateau. Ils allaient à Jérusalem pour la Fête de l'Exaltation de la Sainte Croix. Je suis allée    avéc eux. Je n'avais pas une bonne intention pour aller à Jérusalem, si ce n'est d'inciter beaucoup d'hommes à pécher. J'ai honte de dire, Père Zosimas, toutes les choses terribles que je fis pendant ce voyage. Après être arrivée, je cherchai encore d'autres aimants. Enfin'le jour de l'Exaltation fut arrivé, et j'allai avec la foule à l'Eglise de la Résurrection,    seulement pour voir les jeuneshommes et les séduire. J'essayai plusieurs fois d'entrer dans lEglise, mais je ne le pus pas. C'était comme si quelqu'un ou quelquechose m'empêchait d'y entrer. Alors je pensai que c'étaient mes péchés qui m'empêchaient  et me rendaient indigne d'y entrer. Je me commençai à pleurer à cause de mes péchés. En voyant une icône de la Sainte Vierge    Marie,  je dis en pleurant: 'Sainte Vierge, Dame et Mère -de-Dieu, qui as donné naissance à notre Seigneur Jésus-Christ, je sais  que je ne suis pas digne de regarder Ton icône, à cause de mes  nombreux péchés; mais parce que Dieu est devenu homme dans ce but, pour sauver les pécheurs, aide-moi d'entrer dans l'Eglise  et de voir la Sainte Croix où II fut crucifié et a répandu Son Saint Sang; et ensuite je ne profanerai plus mon corps et j'irai  partout où Tu me conduiras.                                                                                   

"Après avoir dit cela je devins plus calme Ensuite j'essayai encore une fois d'entrer dans l'Eglise. Cette fois personne ne m'empêcha pas comme les autres fois En voyant la     | Sainte Croix, je tremblai Je'la vénérai, et ensuite je retournai à l’endroit où était l'icône de la Sainte Vierge Je Lui dis:      'Toi Toute-Sainte Vierge, Tu ne m'as pas méprisée pécheresse que je suis. Conduis-moi, de sorte que je puisse plaire à Ton Fils.1 Tandis que je parlais, j'entendis une voix qui dit: Si    tu passes le Jourdain, tu trouveras un grand repos' Quand j'entendis cela, je m’écrirais Souveraine, Souveraine, ne  m'abandonne pas!' Alors je sortis, pour aller au Jourdain. Un  Chrétien me vit et me donna trois pièces de monnaie, avec lesquelles j'achetai trois pains. J'arrivai le soir à la rive du Jourdain. Le lendemain je traversai le fleuve, et je vins jusqu'ici où tu me vois, Abba Zosimas ».

Père Zosimas demanda alors: "Depuis combien d'années es-tu dans ce désert?" Elle répondit: Je suis ici depuis quarante ans." Il demanda ensuite: "D'où trouvais-tu de la nourriture?"    I La Sainte répondit: "J'avais deux pains-et-demi quand je passai   j le Jourdain. Ces pains devinrent très durs, comme des pierres.  Je les mangeais peu à peu, et aussi les herbes qui poussent  dans le désert." Père Zosimas demanda: "As-tu eu des tentations?" Elle répondit: "Pendant dix-sept années j'avais des tentations terribles Je me souvenais de la viande que je mangeais en Egypte ! et du vin que je buvais. Je mfe souvenais des chansons mauvaises  que j'avais apprises. Mais je me souvenais de mes péchés et de   I la Sainte Vierge, je L'invoquais tout de suite, et les mauvaises  f •.' pensées disparaissaient. La flamme de la luxure brûlait encore en moi. Chaque fois je me jetais sur la terre et j'y couchais étendue jusqu'à ce que les mauvaises pensées fussent passées J'ai été tourmentée par de telles tentations pendant dix-sept  années; dès lors jusqu'aujourd'hui, avec l'aide de la Mère-de Dieu; je n'ai eu aucune tentation. Ensuite elle dit: "Àbba Zosimas, ne dis rien de ce 

que je viens de te dire, jusqu'à ce que je meure. Vas-t-en maintenant, et tu me verras l'année prochaine. Mais ne passe pas le Jourdain; même si tu veux, tu ne le pourras pas. Reste dans le monastère, et viens le Grand Jeudi le soir sur la rive du Jourdain avec les Saints Mystères, et attends-moi là, afin que je reçoive la Divine Communion. Dis à Abba Jean, l’Highoumène de ton monastère, de prendre soin, parce qu'il y a beaucoup de choses qui doivent y être corrigées." Zosimas fut étonné, comment la Sainte connaissait tout ce qui passait dans son monastère. Rendant grâces à Dieu, il rentra au monastère.

L'année suivante Père Zosimas ne put pas sortir pour le Grand Carême, parce qu'il avait de la «fièvre. Le soir du Grand Jeudi il prit le Saint Calice avec la Divine Communion du Corps et du Sang de notre Seigneur Jésus-Christ, et se rendit sur le bord du Jourdain. Le fleuve était plein d'eau et coulait avec force. Zosimas pensait: "Comment pourra-elle passer le Jourdain, car il n'y a pas de bateau?" La nuit tomba, mais au clair de lune il vit la Sainte de l'autre côté du fleuve. Elle fit le signe de la croix, et se trouva tout de suite du même côté que Père Zosimas. Après avoir coomunié, elle dit à Zosimas: "Pardonne-moi, Abba Zosimas, je te prie d'aller l'année prochaine à l'endroit où tu m'as vue la première fois, et là tu me verras, comme Dieu le veut." Elle fit le signe de la Croix, et elle traversa le Jourdain au dessus de l'eau, comme la première fois.

L'année suivante, Père Zosimas sortit du monastère pour le Grand Carême, et il alla dans le désert à l'endroit où il avait vu la Sainte. Il ne la voyait pas. Il pria Dieu, et ensuite il la vit, étendue sur la terre, morte. Il pleura avec un torrent de larmes. Il avait encore du chagrin, parce qu'il n'avait pas appris le nom de la Sainte. Il lut le Psaume 118 pour son enterrement, et ensuite des lettres écrites sur la terre: "Abba Zosimas, enterre le corps de l'humble Marie ici et prie Dieu pour moi. Je suis morte la nuit de Grand Jeudi, après avoir reçu les Saints Mystères. » Père Zosimas fut étonné, parce qu'elle ne savait pas écrire; de plus elle avait traversé en quelques heures un trajet qu'il a fait lui-même avec beaucoup de peine en vingt jours. Il se posait auusi la question, comment l'enterrer. Il regarda autour de lui, et trouva un morceau de bois ,sec. Mais il ne pouvait pas creuser, parce qu'il était vieux et la terre était très dure. Tout à coup il vit un lion  arriver et lécher les pieds de la Sainte. Le vieillard fut dabord saisi de crainte; il se souvint dela parole de la Sainte, qu'elle n'avait vu aucun bête pendant les quarante années. Mais rassuré par sa foi, il fit le signe de la croix, et il ordonna au lion de creuser la terre. Le lion commença tout de suite à creuser, jusqu'à ce qu'il y eût un trou assez grand pour contenir le corps (Le la Sainte. Ensuite il fit une révérence au Père Zosimas et s'en alla dans le désert. Zosimas enterra le corps et retourna dans le monastère, où il raconta amx pères l'histoire de Sainte Marie l'Egyptienne; Tout le monde glorifia Dieu, en Lui rendant grâces.

Par les prières de notre Sainte Mère Marie l'Egyptienne, que notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ ait pitié de nous. A Lui soit toute gloire dans les siècles des siècles. Amin.

 

DIMANCHE    DES RAMEAUX JEAN 12:1-18)

Mes chers frères et soeurs en Christ:

Aujourd'hui nous les Chrétiens Orthodoxes célébrons une Grande Fête: le Dimanche des Rameaux, Nous célébrons l'Entrée triomphale de notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ dans la Sainte Ville de Jérusalem Nous L'accueillons comme les foules, avec des rameaux de palmiers ou d'autres arbres à la main, en signes de victoire. Nous L'accueillons comme les enfants, en criant: "Hosanna! Béni soit Celui Qui vient au nom du Seigneur! Hosanna au plus haut des cieux!" Nous L'accueillons comme le Messie attendu, le Sauveur non seulement du peuple hébreu mais de tous les peuples du monde; car le mot: "hosanna!" est un mot hébreu, qui veut dire: "sauve!" Nous accueillons notre Seigneur comme Vainqueur, le Vainqueur de la mort, Qui a déjà vaincu la mort en ressuscitant Lazare Nous L'accueillons comme le Vainqueur, Qui vient pour subir Lui-même la mort, afin de vaincre complètement la mort, et afin d'ouvrir à tous la voie de la résurrection

Hier c'était aussi un jour de Fête dans notre Sainte Eglise Orthodoxe Hier nous avons célébré la Résurrection de Lazare des morts C'est à cause de la résurrection de Lazare qu'a lieu cette réception enthousiaste du Seigneur par les foules aujourd'hui. Comme l'Apôtre et Evangéliste Jean le Théologien nous le dit: "Tous ceux qui étaient avec Lui, quand Il avait appelé Lazare hors du tombeau et l'avait ressuscité des morts, en rendaient témoinage. Et c'est aussi pourquoi la foule vint à Sa rencontre: parce qu'ils avaient apris qu'il avait accompli ce signe"

Jésus-Christ avait accompli d'autres résurrections; mais celle de Lazare différait des autres, parce que c'était déjà le quatrième jour quand le Christ l'a ressuscité. Pendant les premières heures après la mort, le corps humain reste souple, avec encore de la chaleur, et il ne sent pas encore. Mais le troisième ou quatrième jour la décomposition a déjà commencé, et le corps du défunt répand une mauvaise odeur. Q,uand le Seigneur se tenait devant le tombeau de Lazare et a ordonné: "enlevés la pierre!", Marthe, la soeur de Lazare, Lui dit: "Seigneur, il sent déjà: c'est le quatrième jour."' Mais quand Lazare fut ressuscité, son corps fut restauré dans sa condition originelle, sans aucune trace de décomposition, et même guéri de la maladie qui lui avait causé la mort. Par la résurrection de Lazare, le Christ a montré qu'il est le Vainqueur de la mort, qu'il peut rappeler des défunts à la vie, même après quelques jours dans le tombeau. Mais dans la résurrection de Lazare II a montré aussi qu'il est le Vainqueur de la corruption et qu'il est le Restaurateur de la nature humaine. Le Christ, le Dieu-homme, est, le Vainqueur des deux ennemis principaux de 1’humanité: la mort et la corruption. A côté de ces deux problèmes, tout autre problème humain perd son importance.

La corruption n'est pas seulement quelquechose qui commence avec la mort. Elle est déjà active dans le corps humain avant la mort, dans nos maladies, nos infirmités et la per~te de nos forces comme nous prenons de l'âge. Cette corruption commence dès notre naissance. Chaque bébé qui naît est destiné un jour (souvent le jour de naissance même) à la mort. Chaque bébé qui naît deviendra nourriture pour la mort. Mais plus sérieux encore que le problème de la corruption du corps, est la corruption et la mort de l'âme La plupart des hommes ne la sentent pas assez pour la remarquer; c'est seulement ceaix qui se repentent vraiment qui en sont conscients. Mais Dieu a dit à Adam le premier-créé, quand il était encore dans le Paradis: "De l'arbre de la connaissance du bien et du mal tu ne mangeras pas, car, le jour où tu en mangeras, tu mourras certainement." Adam a désobéï a l'ordre de Dieu et a mangé le fruit de l'arbre défendu. Mais plus tard, dans le même Livre de la Genèse, nous lisons: "Toute la durée de la vie d’Adam fut de neuf cent trente ans, puis il mourut. "^' ,Est-ce que la Sainte Bible se contredit ici? Pas du tout! C'était le corps d'Adam qui a vécu plus de huit cent ans après son expulsion du Paradis; mais son âme est morte le jour même où il a mangé le fruit de l'arbre défendu. La mort de lâme, et la corruption et la décomposition de l'âme, commencent déjà avant la corruption et la mort du corps. Qu'est-ce que la mort de l'âme? La mort de l'âme est sa séparation de Dieu. Séparée de Dieu, l'âme humaine n'a pas encore la vraie vie. L'âme humaine est une chose immortelle; elle aura une existence consciente pendant toute léternité. Mais si elle est séparée de Dieu, cette existence ne sera pas une vraie vie, mais elle demeurera aux enfers. C'est à cause de cela que les châtiments de l'enfer seront éternels. L'âme qui résiste à Dieu, qui résiste aux Energies Divines, mourra par ces mêmes Energies Divines, par la Vie Divine elle-même que .l'âme pécheresse a rejettée. Ainsi  l'existence à l'enfer sera une mort et une décomposition éternelle.                                                                                                                                                              

La mort de l'âme commence déjà quand nous péchons. La corruption de l'âme s'aacroît et devient plus sérieuse chaque fois que nous péchons. L'âme humaine a plus besoin que le corps humain d'être gérie, d'être ressuscitée et d'être restaurée. C'est le Christ, le Vainqueur de la mort et de la corruption, Qui est le seul qui peut guérir, ressusciter et restaurer tant l'âme que le corps humains.                                                     

Cette délivrance de la corruption est très soulignée dans les chantes pour Pâques dans notre Eglise. De même elle était bien accentuée par les Apôtres dans leur prédication de la Résurection du Seigneur, comme nous la lisons dans les Actes des Apôtres. Ils employaient beaucoup la prophétie qui se trouve dans le quinzième Psaume: "Tu n'abandonneras pas mon âme aux enfers, et Tu ne laisseras pas Ton Saint voir la corruption." Pendant ces deux jours de fête, cette Fête-double, le Samedi de Lazare et le Dimanche des Rameaux, nous chantons  souvent un petit hymne, appelé

lApolytikion de la Fête. Hous  le chantons pendant la Divine Liturgie, à l’Orthros et dans les autres offices de notre Eglise. Les paroles sont les  suivantes: Pour affermir avant Ta Passion, la croyance en la commune résurrection, d'entre les morts Tu as ressuscité Lazare, ô Christ et notre Dieu: comme les enfants de ce temps, nous portons les symboles de victoire, et Te chantons comme au Vainqueur de la mort: Hosanna au plus haut des cieux; béni soit Celui Qui vient au nom du Seigneur!

"Pour affermir la croyance en la commune résurrection": la résurrection de Lazare nous montre un signe de la commune résurrection de tous les morts à la fin de ce monde. Elle fait plus forte notre croyance en cette commune résurrection La résurrection de Lazare montre que la commune résuurection sera une restauration des corps de tous les défunts humains qui auront jamais vécu. Elle montre que c'est le Seigneur Jésus-Christ , le Dieu-homme, Qui est Lui-même la Résurrection. Comme Il dit à Marthe avant ressusciter Lazare: "Je suis la Résurrection et la Vie. Qui croit en Moi, fût-il mort, vivra; et quiconque vit et croit en Moi en mourra jamais " ' Le Seigneur parle ici surtout de la vie de l'âme mais aussi de la vie du corps quand ce dernier revêtira l'incorruptibilité.

La résurrection de Lazare nous prépare aussi à la Résurrection du Christ. Lui Qui rappela le quatrième jour Lazare des morts, comment peut-Il rester dans un tombeau? Lui Qui Se montra comme Vainqueur de la mort, comment peut-Il être enterré comme mort? Lui Qui est Lui-même la Résurrection et la Vie, "Il devait ressusciter des morts." Ses Disciples ne comprirent pas encore ceci le jour-même de la Résurrection, mais ils le comprirent ensuite. Nous aussi, nous "le comprenons, et quand nous accompagnerons le Christ vers Sa^-Passion pendant la Grande Semaine qui vient, quand nous assisterons à Sa Crucifixion et à Sa mise au Tombeau, nous comprendrons que c'est pour nous les hommes, Ses créatures, qu'il subit tout cela.

Mais la résurrection de Lazare n'était encore qu'une préfiguration de la Résurrection, tant de la Résurrection du Christ que de"la commune résurrection. Elle n'était pas la réalité, mais une image - disons une icône - de la réalité. Lazare après sa résurrection dut mourir encore une fois. Il ressuscita avec le corps mortel qu'il avait auparavant. Il rentra dans cette vie de corruption. Il ressuscitera avec nous à la commune résurrection le dernier jour. Le Christ cependant ressuscita avec un corps immortel, qui ne mourra plus jamais. Son corps a revêtu l'incorrup-tion et l'immortalité Comme l'Apôtre Paul écrit aux Romains: Le Christ, une fois ressuscité des morts, ne meurt plus; la mort n'exerce plus de pouvoir sur Lui."Il en sera de même avec nous à la commune résurrection. Nous ressusciterons, non pas comme Lazare, mais comme le Christ, avec un corps incorruptible et immortel.

Mes chers frères et soeurs en Christ, nous nous trouvons maintenant à la veille de la Grande Semaine. Pendant cette Grande Semaine qui vient, suivons le Christ avec amour et gratitude pour tout ce qu'il a fait pour nous, pécheurs que nous sommes. Si nous sommes près d'une Eglise Orthodoxe, assistons à tous las offices de cette Semaine, car ils sont très beaux. Si nous nous trouvons loin d'une Eglise Orthodoxe, nous pouvons lire au moins les chapitres dans chacun des Quatre Evangiles qui traitent de ,1a Passion et la Résurrection de notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ. A Lui, avec le Père et le Saint-Esprit, ,soit toute gloire et puissance, maintenant et toujours, et danè les siècles des siècles.  Amin.

 

DIMANCHE AVANT L'EXALTATION DE LA CROIX

Mes chers frères et soeurs en Christ:

Pendant la semaine qui vient, le 14 Septembre, notre Eglise, l’Eglise Orthodoxe, célèbre lExaltation de la Sainte Croix. Ainsi aujourd'hui, le Dimanche Avant l'Exaltation de la Croix, nous commençons cette célébration, avec une lecture spéciale comme Evangile de la Divine Liturgie. Cet Evangile que nous lisons aujourd'hui est assez court, mais en même temps il est un des plus beaux Evangiles de toute l'année, et aussi un Evangile plein de sens Il est tiré du troisième chapitre de l'Evangile selon Jean versets; jusqu'à 17 et fait parti de l'entretien que notre Seigneur Jésus-Christ a eu une nuit avec Saint Nicodème, le pharisien et conseilleur des Juifs, qui était en secret Son disciple.

L'Evangile d'aujourd'hui commence avec le verset: "Nul n'est monte au ciel, hormis Celui Qui est descendu du ciel, le Eils-de-lhomme, Qui est au ciel."  Ici le Seigneur révèle Son origine à Nicodème et l'authenticité de Sa doctrine, en disant qu'il vient du ciel. Il dit les choses du ciel. Avant ce verset, Il a déjà parlé au: sujet du Baptême chrétien et de la régénération, la nouvelle naissance, par l'eau et le Saint-Esprit, qui s'accomplit dans le Baptême chrétien. Nicodème ne comprenait pas. Le Christ lui a demandé: "Si vous ne croyez pas quand Je vous dis les choses de la terre, quand Je vous dirai les choses du ciel comment croirez-vous?" J  II appelle la doctrine concernant le Mystère du Baptême une "chose de la terre". Si comme Nicodème et les autres Juifs nous ne comprenons pas ce mystère, comment comprendrons-nous quand le Seigneur parle des mystères plus profonds encore, des "choses du ciel"? Les Sacrements de l'Eglise, lesquels nous les Orthodoxes nous accoutumons à appeler les Saints Mystères, comme surtout le Baptême et la Divine Communion, sont des choses de la terre. Dieu y emploie des choses créées, comme l'eau, le pain et le vin, et l'huile, comme une aide à notre compréhension, afin que nous prenions quelque idée des choses signifiquées, la grâce incréée qui nous est donnée dans la Mystère. Mais il y a des doctrines plus profondes, comme surtout celle de la Sainte Trinité, qui ne sont pas explicables par des signes créés; ce sont les choses du ciel. Et c'est seulement le Christ Qui peut les révéler, parce que c'est seulement Lui Qui a jamais été au ciel. "Nul n'est monté au ciel » Aucân des Prophètes n'est monté au ciel, sauf Elie, qui nest pas revenu. Ainsi les Prophètes ne pouvaient pas dire les choses du ciel. "Hormis Celui Qui est descendu du ciel." Le Seigneur Jésus-Christ est le seul Qui a jamais été au ciel. Il est descendu du ciel quand II est devenu homme, quand Il a pris notre chair dans le sein de la Sainte Vierge Marie, la Théotokos (Mzazi Mungu). En disant quIl est descendu du ciel, Jésus révèle Son origine divine. "Le Fils-de-1'homme Qui est au ciel." Le Fils-de-l’homme" est un titre que le Seigneur Jésus se donne très souvent dans les Evangiles. C'est un titre qui souligne qu'il est vraiement un homme. Mais II est le "Fils-de-l'homme Qui est au ciel". En même temps qu'il est sur la terre comme le Dieu-homme, Il reste aussi au ciel. En descendant pour devenir homme, Dieu le Fils n'a jamais quitté le ciel, parce qu'il ' est vraiment Dieu. Sa "descente" sur terre pour devenir homme n'est pas un changement de lieu, comme quand nous descendons du sommet jusqu'à la base d'une colline, ou quand nous descendons d'un étage supérieur à un étage inférieur d'un bâtiment. La "descente" de Dieu n'est pas une descente comme cela, mais elle a consisté à se vider Lui-même en devenant homme, et en apparaissant sur La terre comme homme ordinaire, et non pas comme Dieu ni comme angef Dieu est devenu homme; le Créateur est devenu créature. Il n'y a pas d'abaissement plus grand que celui-ci. Mais en même temps Il restait toujours Dieu, au ciél Le Fils-de-l'homme est la même personne que Dieu le Fils.

Ensuite le Seigneur Jésus commence à parler dune élévation de Soi: pas Son Ascension au ciel qu'il accomplirait plus tard, après Sa Passion et Sa Résurrection, mais l'élévation qu'il accomplirait en étant suspendu sur la Croix. Il parle de lélévation d 'un serpemt au désert faite par Moïse. Or, quand les Israëliteâ faisaient leur migration d'Egypte vers la Terre promise de Palestine, ils ont du passer par le désert. Ils ont murmuré beaucoup contre Dieu et^contre Son serviteur, le Prophète Moîse, à cause de la vie dure dans le désert et la-manque de pain et d'eau. Pour les punir, "Dieu envoya alors contre le peuple les serpents brûlants, dont la morsure fit périr beaucoup de monde en Israël. ... Moïse intercéda pour le peuple et Dieu lui répondit; •Façonne-toi un serpent brûlant que tu placeras sur un étendard. Quiconque aura été mordu et le regardera restera en vie.' Moïse façonna donc un serpent d'airain qu'il plaça sur l'étendard, et si un homme était mordu par quelque serpent, il regardait le serpent d'airan et restait en vie.

Ce serpent d'airan sur l'étendard était une préfiguration de la Crucifixion du Seigneur. Il était d'abord en forme de croix. L'étendard était une verge verticale, à laquelle Moïse a placé horizontalement l'image du serpent. Deuxièmement, il sauvait le peuple de Dieu contre les morsures des serpents, de sorte qu'ils ne mourraient pas mais restaient en vie. Or, le serpent est une image du diable. Dans le paradis, le diable a utilisé le serpent pour tremper les premiers parents, Adam et Eva Depuis lors le serpent a toujours été associé avec le diable dans la pensée humaine. Le serpent sur l'étendard de Moîse sauvait les gens de la mort par la morsure des serpents visibles. Mais le Christ sur l'étendard de la Croix sauve tout le monde de la mort venue de la morsure des serpents invisibles, c'est-à-dire des démons. Si nous sommes trompés par les démons et menés par eux à pécher, c'est comme si nous étions mordus par des serpents invisibles. De plus, la morsure des serpents invisibles est plus meurtière que la morsure des serpents visibles. Car les morsures des serpente visibles, des animaux, bien qu'elles puissent nous tuer, elles ne peuvent que tuer le corps. Mais les morsures des serpents invisibles, des démons, peuvent tuer l'âme, en la condamnant à l'enfer pour toute l'éternité. Mais si nous regardons le Christ sur la Croix avec foi, croyant qu'il nous a sauvé de nos péchés par Sa Crucifixion, en confessant nos péchés et en implorant Dieu, nous pouvons rester en vie. Quelle vie? pas la vie assez courte de ce monde-ci, mais la vie éternelle. Ainsi le Seigneur dit à Nicodème: "Comme Moïse éleva le "Serpent au désert, ainsi faut-il que soit élevé le Fils-de-l'homme, afin que tout homme qui croit ait par Lui la vie éternelle ».

Mais pourquoi le Christ est-Il préfiguré comme un serpent? Pourquoi est-Il représenté par un symbole des démons? 0'est parce qu'il a pris sur.Lui toute notre nature humaine qui était tombée dans le péché qui était devenue tout-à-fait liée avec le péché. Mais comme le serpent d'airain de Moïse n'était pas un serpent dangereux, parce qu'il n'avait pas de poison et ne mordait pas, ainsi'le Christ n'avait pas de péché, Il navait pas de mal en Lui. Il était tout-à-fait homme, tout-à-fait comme nous, exceptée une chose: Il était absolument sans péché. Il est venue "avec une chair semblable à celle du péché  "Celui Qui n'avait pas connu le péché - c'est-à-dire Qui n'avait commis aucun péché - est devenu péché pour nous."

Ensuite le Seigneur dit à Nicodème une parole très belle, parmis les plus belles de toute la Sainte Bible: "Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné Son Fils unique, pour que  tout homme qui croit en Lui ne périsse pas, mais ait par Lui    :; la vie éternelle.  Quelques-uns ont appelé ce verset Le Petit Evangile". Dans la Divine Liturgie de Saint Jean Chrysostome, la Liturgie que nous employons dordinaire dans notre Eglise Orthodoxe, ce verset est employé dans la prière centrale de la Liturgie, celle de la Consécration. Pendant que nous chantons l'hymne de victoire: "Saint; Saint: Saint est le Seigneur Sabaoth" et cetera, le prêtre lit dans la Prière Eucharistique, en s’addressant à Dieu le Père, les mots suivants: "Toi Qui as tant aimé le monde que T'appartient, que Tu as livré Ton Fils unique, afin que ne périsse pas quiconque croit en Lui, mais qu'il ait la vie éternelle." Ce verset de l'Evangile selon Jean est employé comme une résumé de toute l'action salutaire de notre Dieu Jésus-Christ: de Son Incarnation - c'est-à-dire qu'il est devenu homme - de Sa Crucifixion et de Sa résurrection.

Regardons maintenant quelques choses spéciales que nous apprenons de ce verset. Premièrement, c'est Dieu le Père Qui aime le monde, tant qu'il a donné Son Fils unique. Nous ne devons pas regarder Dieu le Père comme un Juge sévère et courroucé, qui est apaisé de sa colère par son Fils. Non! quand nous disons que Dieu aime les hommes, nous le disons de toutes les Personnes de la Sainte Trinité: Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint Esprit. Tous les Trois aiment l'humanité; tous les Trois sont associés comme Un seul Dieu dans les événements de notre salut,  ^ bien que ce soit seulement Dieu le Fils Qui ait pris notre chair et Qui ait été crucifié et soit ressuscité. L'action divine est l'action de toutes les Trois Personnes de Dieu. Aussi, il n'y a pas de différence entre le Dieu de l'Ancien Testament et le Dieu du Nouveau Testaments C'est ïe même Dieu. Dans l'Ancien Testament, Dieu est aussi le Dieu d'amour, le Dieu Qui aime le monde; mais c'est seulement dans le Nouveau Testament que cet amour de Dieu pour nous est pleinement exprimé, dans la Crucifixion. "Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné Son Fils unique."

De plus, Dieu a aimé le monde, tout le monde. Dans l’Ancien Testament II a choisi les Juifs et îl s'est révélé aux; Juifs et dané. les Evangiles l'action de Dieu comme homme en prêchant et en faisant des miracles s'est accomplie presque seulement parmi les Juifs. Mais en vérité II l'a faite pour toute l'Humanité, pas seulement pour les Juifs. L'action salutaire' de Dieu s'est accomplie pour chaque nation, pour chaque peuple, pour chaque tribu, pour chaque personne humaine. Le Dieu des Chrétiens est tant le Dieu des Zaïrois que le Dieu des Grecs ou des Belges. Il n’est pas un Dieu étranger. C'est Lui Qui a fait chaque personne qui vit sur la terre.

Aussi, quelle est la fin de cet amour de Dieu pour le monde? C'est "pour que tout homme qui croit en laii ait la vie éternelle." Quelle est la vie éternelle? C'est la vie divine, la vie de Dieu-même, dans laquelle nous partageons, ifous devenons "participants de la nature divine"^), nous sommes déifiés, c'est-à-dire nous devenons dieux des dieux par adoption. C'est cela que la Sainte Bible signifie, en disant que nous  aurons "la vie éternelle".

Le Seigneur Jésus continue Sa leçon à Nicodème en  disant: "Car Dieu na pas envoyé Son Fils dans le monde pour condamner le monde, mais pour que le monde soit sauvé par Lui. La venue de Dieu dans le monde avait pour but, de sauver tous les hommes. Dieu ne veut condamner personne. Si la venue de Dieu amène beaucoup d'hommes à la condamnation, c'est leur faute  à eux, parce qu'ils résistent à Dieu. Mais cela n'est point selon le but de Dieu. Il veui attirer tout le monde à Lui, pour sauver tout le monde. Il ne voulait même pas que Judas Iscariote, qui L'a livré, soit condamné. Mais c'est Judas qui s'est condamné lui-même en résistant à l'amour du Christ pour lui. Et nous, nous nous condamnerons nous-mêmes si nous résistons à lamour et à la grâce de Dieu, si nous ne nous repentons pas de nos péchés, ou si nous ne les confessons pas. Pourvu que cela n'arrive pas!                                                                                                               

Ainsi, mes chers frères et soeurs, l'Evangile daujourdlmi, du Dimanche Avant l'Exaltation de la Croix, nous parle surtout de lamour de Dieu pour nous, un amour sans limites qui est exprimé surtout par Sa mort sur la Croix. A Lui soit toute gloire, honneur et adoration, au Père,        et au Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.  Amin.

 

DIMANCHE APRES L’ EXALTATION DE LA CROIX

Mes chers frères et soeurs:

Nous les Chrétiens Orthodoxes avons célébré pendant la semaine passée la grande Fête de l'Exaltation de la Sainte et Vivifiante Croix. Nous célébrons cette Fête, comme beaucoup dautres grandes Fêtes, pendant huit jours. Ainsi aujourd'hui, le dimanche après l'Exaltation de la Croix, nous célébrons encore cette Fête. C'est pour cette raison que, l'Evangile que nous lisons aujourd'hui dans la Divine Liturgie nous parle encore une fois de la Sainte Croix.

 Le dimanche passé nous avons entendu parler du très grand amour de Dieu, tant qu'il a dinné Son Fils unique, pour que tout homme qui croit en Lui ne périsse pas, mais ait la vie éternelle.  (Jean 3:16)/Aujourd'hui le Seigneur nous parle de notre réponse à cet amour, de ce qu'il nous demande, parce qu'il ne veut pas que notre salut s'accomplisse sans notre coopération. Qu'est-ce qu'il nous demande? "Si quelqu'un veut venij? à Ma suite", dit-II, - "qu'il se renie lui-même, qu'il se charge de sa croix et qu'il Me suive. (Marc 8:34). A cette époque, l'époque de l'Empire Romain, la mort par la crucifixion était la manière d'exécuter les criminels et les malfaiteurs condamnés. Avant la crucifixion on forçait le condamné à porter la croix - ou au moins la pièce horizontale de la croix -sur laquelle il serait suspendu. Si l'on voyait un homme portant une croix, c'était une signe qu'il allait à son exécution, que sa vie ici sur la terre était presque finie. Ainsi ces paroles du Seigneur Jésus étaient en effet une invitation à la mort, à la mort pour Lui. Elles ne sont pas une invitation à être crucifié littéralement, mais à se regarder soi-même comme quelqu'un qui va à l'exécution, quelqu'un qui a déjà fini sa vie ici, qui n'a rien à attendre encore dans cette vie. Comment s'accomplit-elle cette "exécution"? Elle s'accomplit dans notre volonté, quand nous nous renions nous-mêmes. Quand nous obéissons aux autres. Quand nous faisons notre devoir, bien que nous ne le voulions pas, bien qu'il nous soit très difficile. Quand nous faisons notre travail pour les autres, bien que nous soyons malades ou très fatigués.

Chez nous les Africains il y a des coutumes traditionelles à l'égard du devoir de chacun dans la famille: du père, de la mère, des garçons et des filles. Nous avons aussi des devoirs traditionels envers les autres membres de la famille étendue, envers les autres gens du village et envers les étrangers, surtout les voyageurs. Nous avons des coutumes de l'hospitalité; surtout chez nous il est de mauvaises moeurs si nous ne partageons pas notre nourriture avec les visiteurs, même si nous sommes très pauvres. Ces coutumes, ces moeurs sont très bonnes et plaisent beaucoup à Dieu. Ainsi nous savons toujours ce qui est notre devoir: des parents envers autrui et envers leurs enfants, des enfants envers leurs parents, et cetera.  Ceci est très bon. Mais en se reniant soi-même et en suivant le Christ, quelque chose de plus nous est demandé• Qu'est-ce que c'est? C'est l'amour, l'amour en Christ. Nous devons faire bien sûr tout notre devoir, tout ce qui nous est demandé par les autres, parce que ce sont les moeurs de notre peuple, parce que nous avons appris de faire cela dès l'enfance. Mais nous les Chrétiens ne devons pas le faire seulement parce que ce sont les moeurs de notre peuple ou de notre tribu, mais surtout nous devons faire notre devoir pour les autres parce que nous aimons les autres. Parce que nous les aimons en Christ. Parce qu'ils sont aussi des êtres humains, créés par Dieu à l'image de Dieu. Parce qu'ils sont des gens pour lesquels le Christ est mort sur la Croix. Parce que, en faisant du bien aux autres humains, nous le faisons aussi au Christ Lui-même. C'est alors que notre devoir devient un sacrifice très acceptable à Dieu, une offrande de soi-même.

Mais pour nous les Chrétiens, notre premier devoir est toujours notre devoir envers Dieu. D'ordinaire, ce devoir ne se heurte pas à notre devoir envers les autres. Mais il le peut. J'espère, mes frères et mes soeurs, que cela n'arrive pas. Mais il est toujours possible. Et si la volonté de nos parents est contre la volonté de Dieu, par exemple si nos parents ne veulent pas que nous devenions des Chrétiens. Orthodoxes, il faut obéir à Dieu plus qu'à nos parents. Il y en a beaucoup de cas semblables, entre des parents et leurs enfants, entre des époux, entre des frères. Les vies des Saints, surtout des Martyrs pendant les époques de persécution, en sont pleines. Je répète, j'espère que cela n'arrive pas chez nous. Mais si cela arrive, nous savons où est, notre devoir: de prendre notre Croix et de suivre le Christ.                                                           

Les paroles suivantes du Seigneur sont peut-être un peu difficiles à comprendre. Il dit: "Qui veut en effet sauver sa vie la perdra, mais celui qui perd sa vie à cause de Moi et de l'évangile la sauvera. (Marc 8:35). Le mot rendu ici par "vie" peut  aussi se rendre par "ame". "Qui veut sauver son âme la perdra, mais celui qui perd son âme la sauvera. Le mot "vie" ici, comme le mot "âme" aussi, a deux significations: il peut se référer à la vie ici sur la terre maintenant, ou à la vie dans l'éternité. "Qui veut sauver sa vie la perdra." C'est-à-dire, celui qui veut sauver sa vie ici dans ce monde, la perdra dans l'éternité "Mais celui qui perd sa vie à cause de Moi et de l'Evangile la sauvera," C'est-à-dire, celui qui renie sa vie ici dans ce monde  à cause du Christ et de Sa doctrine, gagnera la vie éternelle. Nous voyons ceci surtout chez les Saints Martyrs. Ils ont perdu leur vie dans ce monde-ci à cause du Christ, en étant tués pour Lui; ainsi ils ont gagné la vie éternelle et sont honorés par l'Eglise comme des Saints. Mais malheureusement, il y avait des autres, qui étaient appelés à devenir des martyrs, mais ont reculé en face des tourments, choisissant de rester dans cette       

vie dans ce monde-ci; eux, ils ont perdu la vie éternelle, ayant renié le Christ, sauf s'ils ont montré ensuite une repentance très grande.                                                                                            

Mais ce n'est pas seulement les martyrs qui ont été tués à cause du Christ qui perdent leur vie dans ce monde pour la sauver dans l'éternité. Ce sont également ceux qui se renient dans ce monde, en ne cherchant pas une vie aisée pour soi, mais en donnant toute leur vie au service du Christ. Un tel homme était le Père Archimandrits Chrysostomos Papasarandopoulos, qui a apporté la mission Orthodoxe ici dans notre pays, et qui est mort et enterré à Kananga. Lui, il a'perdu sa vie dans ce monde à cause du Christ et de l'Evangile. Les saints moines et les saints ascétiques (watawa watakatifu) sont aussi des genà qui perdent leur vie dans ce monde pour la sauver dans l'éternité. Comment perdent-ils leur vie? Ils la perdent dans l'obéissance, en ne faisant rien sans la bénédiction de leur supérieur ou de leur père spirituel. Il y en a- aussi des exemples plus humbles. Il y a des parent par exemple qui font beaucoup de travail dur, bien qu'ils soient malades, pour payer pour l'éducation de leurs enfants ou des enfants d'autres membres de la famille. Il y a des gens qui donnent leur vie pour aider un boiteux. Eux, ils aussi perdent leur vie pour la gagner dans l'éternité.

Le Seigneur continue en demandant deux questions: "Que sert donc à l'homme de gagner le monde entier, s'il ruine sa propre vie? Et que peut donner l'homme en échange de sa propre vie?  Marc 8:36-37 La "propre vie"  de l'homme, c'est-à-dire son âme, se réfère ici à la vie éternelle. Si nous gagnons le monde entier, si nous jouissons d'une vie aisée, pleine de richesses et des reconforts, pour une heure seulement, et après nous avons une  vie très dure, en manquant de toutes les nécessités de la vie, qu'est-ce que nous gagnons? Nous ne gagnons rien. De même, si nous gagnons le monde entier, si nous jouissons d'une vie longue et aisée dans ce monde, avec toute les richesses que nous désirons, mais après nous perdons; notre âme dans l'éternité, qu'est-ce que nous gagnons? Encore, nous ne gagnons rien Même si nous vivons jusqu'à cent ans dans cette vie, ce n'est rien en comparaison avec l'éternité. "Que peut donnej? l'homme en échange de son âme", en échange de la vie éternelle? Rien ne se compare avec la vie éternelle. Si nous perdons la vie éternelle, nous serons pendant toute l'éternité aux enfers.

Le Christ continue: "Car celui qui aura rougi de Moi et de Mes paroles dans cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l'homme, à Son tour, rougira de lui, quand II viendra dans la gloire de Son Père avec les saints anges. (Marc 8:38): Voici quelque-chose de très proche de nous. Les Chrétiens peuvent toujours s'attendre à être moqués. Des gens se moquent de nous par exemple parce que nous ne voulons pas nous enivrer à une partie de bière, surtout le samedi soir, quand nous aurons la Divine Liturgie le lendemain matin. Des autres jeunes gens se moquent des jeunes Chrétiens parce qu'ils ne veulent pas avoir des relations sexuelles hors du mariage. Si nous les Chrétiens rougissons du Christ et de Ses paroles, c'est-à-dire si nous faisons quelquechose que nous savons être coupable, parce que nous avons craint d'être moqués, le Christ rougira de nous à Son nouvel Avènement, quand Il viendra en gloire pour juger tous les hommes. Ainsi, dans notre vie quotidienne nous  aurons beaucoup d'opportunités à confesser le Christ et Ses paroles, en refusant de faire des choses pécheresses, bien que le monde - c'est-à-dire les autres gens - se moque de nous.

Les dernières paroles du Seigneur dans l'Evangile d'aujourd'hui sont les suivantes: "En vérité Je vous le dis, il en est d'ici présents qui ne goûteront pas la mort avant d'avoir vu le Royaume de Dieu venu avec puissance."(Marc 9:1). Beaucoup de monde ne comprend pas ces paroles justement, parce qu'ils pensent qu'elles se réfèrent aussi au nouvel Avènement du Christ à la fin du monde. Mais comment pouvait-Il dire qu'il y en avait là présents qui ne goûteraient pas la mort avant d'avoir vu le Royaume de Dieu venu? Presque deux mille années ont passé depuis le Christ a dit ces paroles, et le nouvel Avènement ne s'est pas encore arrivé. Comment faut-il donc interprêter ces paroles?

Les Pères de l'Eglise nous enseignent que ces paroles ne se réfèrent pas au verset précédent, qui parle du nouvel Avènement à la fin du monde, mais qu'elles se réfèrent à l'événe­ment suivant dans l'Evangile,c'est-à-dire à la Transfiguration. La venue du Royaume de Dieu avec puissance dont le Seigneur parle ici est Sa Transfiguration. A la Transfiguration Sa Divinité est devenue apparente aux trois Disciples choisis qui L'accom­pagnaient. Ainsi pour eux le Royaume de Dieu s'est ouvert et est devenu visible là où l'homme est transfiguré, là où la création est transfigurée, là se trouve le Royaume de Dieu.

Mais pour être transfiguré, pour entrer dans le Royaume de Dieu, il faut premièrement se renier, prendre sa croix et suivre le Seigneur Jésus. Il faut Le suivre sur un sentier étroit, qui est toujours difficile et fatigant, qui amène souvent à être tourné en ridicule, et parfois aux souffrances ou à la mort. Mais à la fin de ce sentier il y a le Royaume de Dieu. Que nous tous entrions dans ce Royaume, par la grâce et l'aide de notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ, à Qui, avec Son Père éternel et Son Esprit très Saint, bon et vivifiant, soit toute gloire et adoration, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.  Amin.

 

DIMANCHE  AVANT  NOËL

18-24 DECEMBRE (MATTH. 1:1-25)

Mes chers Frères et Soeurs en Christ:           

Aujourd'hui c'est le Dimanche Avant Noël. Pendant la semaine qui vient, nous allons célébrer la Naissance dans  la chair - notre chair - de notre Seigneur et Dieu et Sauveur  jésus-Christ. Déjà notre Mère, la Sainte Eglise Orthodoxe, nous fait entendre aujourd'hui l'histoire de la Naissance du Seigneur, comme elle est racontée par l'Evangéliste Matthieu.

Saint Matthieu commence son Evangile avec la généalogie de Jésus-Christ. Par cette généalogie il montre que Saint Joseph, l'époux de la Sainte Vierge Marie, était un descendant du grand Roi et Prophète David par la lignée des rois de Judée; ceci est important, parce qu'il y a des prophéties dans l'Ancien Testament qui disent que le Messie attendu, c'est-à-dire-le Christ, l'Oint, serait "fils de David". Gomme nous avons vu la semaine dernière, Joseph n'était pas pleinement l'époux de la Vierge Marie, mais son fiancé, un veuf qui avait été choisi pour protéger la jeune Vierge Ainsi dans notre Sainte Eglise Orthodoxe il est appelé "Joseph le Fiancé". Comme protecteur de la Sainte Vierge Marie, il est devenu père par adoption de notre Seigneur Jésus-Christ.            

Ainsi Dieu le Fils, Qui est Dieu par nature, est devenu Fils de l'homme par adoption, en particulier, fils adoptif de David, afin que nous, qui sommes les fils d'Adam par nature, nous devenions des fils de Dieu par adoption.                                               

Ensuite l'Evangéliste nous raconte'-comment Jésus-Christ fut engendré. "Marie, Sa Mère, était fiancée à Joseph; or, avant  qu'ils eussent mené vie commune, elle se trouva enceinte par le fait de l'Esprit-Saint (Matth. 1:18). La Vierge Marie, qui était consacrée comme Vierge à Dieu, n'avait jamais eu aucune relation avec un homme. La conception de notre Seigneur Jésus-Christ fut accomplie par l'action du Saint-Esprit en elle. Ce fut une conception miraculeuse, au delà de tous les lois de la nature. Ce fut une conception sans aucune action d'homme, sans la semence d'un homme. Dieu le Fils né de Dieu le Père avant tout temps, sans mère; et Dieu le Fils né par la Sainte Vierge Marie, dans le temps, sans pore: ces deux modes de naissance sont au delà de notre compréhension. Ce sont de grands mystères, que nous acceptons par la foi.                                                                                                 

Mais alors c'était seulement la Vierge Marie elle-même qui savait que sa conception était du Saint-Esprit.Tout le monde, Saint Joseph inclu, croyait qu'elle avait eu des relations avec un homme; car une conception par une vierge était quelquechose tout à fait inconnue; et encore nous ne connaissons qu'une seule conception par une vierge, celle de la Sainte Vierge Marie. Or, la Loi de Moïse était très sévère dans le cas d'une vierge fiancée à un homme, si elle avait des relations avec un autre homme. On la regardait comme une espèce d'adultère, et la punition était la mort par la lapidation.' Mais "Joseph, son époux, qui était un homme droit et ne voulait pas la dénoncer publiquement, résolut de la répudier sans bruit." (Matth. 1:19). Joseph "était un homme droit et ne voulait pas la dénoncer publiquement." Voilà la droiture de Joseph! et quelle droiture! Lui, il ne voulait pas suivre les préceptes de la Loi, bien qu'il eût tout droit de le faire. Bien que selon son avis Marie eût péché très gravement contre lui, il n'avait aucun sentiment de vengeance. Il "ne voulait pas la dénoncer publiquement", parce qu'il ne voulait pas qu'elle fût tuée. Déjà en la personne de Saint Joseph nous voyons la droiture de lEvangile, qui va au delà de la droiture de la Loi de Moïse et de toute autre loi. La droiture de l'Evangile, comme elle était prêchée plus tard par notre Seigneur dans le Discours sur le Montagne, la droiture de l'Evangile est fondée sur l'amour et la miséricorde pour tous les hommes. Elle n'est pas motivée par aucune espèce de venge'ance ou de représailles. Dans Saint Joseph nous voyons déjà cette droiture. Ainai il ne voulait pas exposer la Vierge Marie à la mort, mais seulement "la répudier sans bruit", sans que personne ne sût jamais la raison.

"Il avait formé ce dessein, quand l'Ange du Seigneur lui apparait en songe et lui dit; 'Joseph, fils dé David, ne crains point de prendre chez toi Marie, ton épouse;' car ce qui a été engendré en elle vient de l'Esprit-Saint. (Matth. 1:20) Joseph n’ avait parlé à personne de ses pensées concernant Marie. Mais Dieu, Qui sait toutes nos pensées, savait ce qui était dans la pensée de Joseph. Ainsi II a envoyé Son Ange pour lui expliquer la vraie raison de la conception de Marie, avant que Joseph nentre­prît à son égard. L'Ange le rassura en disant de ne point craindre de prendre Marie chez lui. Il s'est ainsi montré comme un véritable Ange du Seigneur, parce que c'est seulement Dieu Qui sait nos pensées, et ceux à qui Dieu les révèle. Les démons ne savent pas exactement ce que nous pensons. Ils peuvent le conjecturer par nos actions et par nos réactions à leurs suggestions. Ainsi c'était un Ange de Dieu qui a parlé à Joseph. Avant l'Ange de Dieu il y avait eu des démons qui lui faisaient des suggestions contre la Sainte Vierge Marie. Nous voyons souvent sur les Saintes Icônes de la Naissance du Christ un tel démon parlant à Joseph. Mais c'était un Ange du Seigneur qui la rassuré en disant que celui qui avait été engendré ,en Marie venait du Saint-Esprit.

L'Ange continua: "Elle enfantera un Fils, Auquel tu donneras le nom de Jésus; car c'est Lui Qui sauvera Son peuple de ses, péchés. (Matth. 1:21).  Le nom "Jésus" veut dire "Sauveur". Cest la forme grecque du nom hébreu "Josué". Dans l'Ancien Testament Josué était le serviteur personnel de Moïse, qui est devenu le chef et commandant de toutes les tribus d'Israël après la mort de Moïse. C'est Josùé qui a vaincu les ennemis du peuple de Dieu et les a ammenés dans la Terre Promise. Maintenant nous avons le vrai Jésus, le vrai successeur de Moïse, pas son serviteur mais son Seigneur. C'est Jésus-Christ Qui est le Commandant du peuple de Dieu, pas seulement des douze tribus des Hébreux, mais de tous les peuples et de toutes les tribus du monde. C'est Jésus-Christ Qui nous a ammenés dans le Paradis, et non pas dans aucune terre promise de ce monde.

L’Evangéliste Matthieu explique ici qu'un oracle du Prophète Isaïe s'est accomplie ainsi, par cette conception et cette naissance miraculeuse: "Or, tout ceci advint pour accomplir cet oracle prophétique du Seigneur: 'Voici que la Vierge concevra et enfantera un fils, auquel on donnera le nom d'Emmanuel1 , nom qui se traduit 'Dieu avec nous (Matth.1:22-23). Comme est le cas avec beaucoup d'autres événements merveilleux dans la vie du Christ, Dieu avait déjà parlé de Sa Naissance par la bouche de Ses Prophètes, bien que ce leur fût une chose encore incompréhensible.

Nous les Chrétiens Orthodoxes ne donnons pas le nom "Jésus" à aucun de nos enfants, parce qu'il est devenu le nom sacré, le nom que Dieu le Fils a assumé en devenant homme. Mais le nom "Emmanuel", nom hébreu qui veut dire "Dieu avec nous", est assez commun chez nous. On le trouve très souvent sous les formes greques: Manos ou Manolis. Les Chrétiens Orthodoxes qui s'appellent Emmanuel, Manos ou Manolis célèbrent leur fête le jour de Noël.                                                                                                     

"Dieu avec nous": qel grand mystère est contenu dans ces mots! "Dieu avec nous": pas seulement en esprit, mais aussi comme homme, comme un de nous, dans un corps comme le nôtre, avec une âme comme la nôtre. Comme le Prophète Baruch, disciple du grand Prophète Jérémie, a dit: "C'est Lui Qui est notre Dieu: aucun autre ne Lui est comparable. ... Il est apparu sur la terre et II a conversé chez les hommes." (Baruch 3:36,33). Dieu a été avec nous, parmi nous, comme un homme aussi, et Il a parlé avec nous comme un homme Voici le grand mystère du Dieu-homme, du Théanthropos: Dieu Qui est devenu Lui-même un homme parfait, un homme entier, en, restant Dieu parfait, Dieu entièrement.

L'Evangéliste Matthieu continue: "Une fois réveillé, Joseph fit comme l'Ange du Seigneur lui avait prescrit: il prit chez lui son épouse; et sans qu'il l'eût connue, elle enfanta un Fils, Auquel il donna le nom de Jésus." (Matth. 1:25). Mes chers frères et soeurs, ici il faut être très attentifs, parce que beaucoup de gens, surtout nos frères les Protestants, ont mal compris ces mots de Saint Matthieu. Le texte grec veut dire littéralement: "II ne la connut pas jusqu'à ce qu'elle enfantât son Fils premier-né." Ainsi ils disent que Joseph a eu des relations avec Marie après la naissance de Jésus, et que Marie a enfanté d’autres enfants, ceux qui sont appelés les "frères de Jésus" ou les "frères du Seigneur" dans le Nouveau Testament.

Le mot "jusqu'à" en grec peut dire jusqu'à un moment donné mais non pas après; mais il peut dire également jusqu'à un moment donné et après ce moment-là aussi. Par exemple, à la fin du même Evangile selon Matthieu, le Seigneur Jésus dit à Ses Apôtres: "Je suis avec vous pour toujours, jusqu'à la fin du monde." Est-ce que cela veut dire que le Seigneur sera avec nous jusqu'à la fin du monde, mais pas après la fin de ce monde? Pas du tout! Il sera avec nous jusqu'à la fin du monde et encore au delà. Il en est de même ici. Saint Joseph n’a pas connu la Sainte Vierge Marie avant la naissance de Jésus; et il ne l'a pas connue non plus après la naissance de Jésus.

Le "premier-né" dans la Sainte Bible veut dire toujours "celui qui ouvert la matrice" d'une femme ou d'un animal féminin. Dans la Loi de Moïse, il fallait tuer le premier-né des animaux en les offrant comme sacrifice à Dieu; ou il fallait les racheter avec d'argent. Mais il fallait racheter le premier-né d'une femme avec la sacrifice d'un animal à sa place. On le faisait toujours après la naissance du premier-né. On n'attendait pas pour voir s'il y aurait un second. Le premier-né pouvait être aussi l'enfant unique. C'est ainsi dans le cas de notre Seigneur Jésus-Christ. Il était le premier-né et l'enfant unique de Sa Mère, la Sainte Vierge et Mère-de-Dieu Marie.

La tradition de l'Eglise a toujours été très claire à cet égard: la Sainte Vierge Marie était Vierge avant la naissance de notre Seigneur; Elle est restée Vierge pendant la naissance de Jésus; et elle est restée Vierge après la naissance du Christ. Ainsi dans les Offices de notre Eglise nous l’ appelons: "Toujours Vierge".

Les "Pères de Jésus" étaient les fils du veuf Joseph de son premier marriage. Eux, ils n'étaient pas disciples du Seigneur, mais ils s'étaient joints aux Apôtres après Sa Résur­rection. L'aîné d'entre eux, Jacques le "Frère du Seigneur", est devenu le premier Archevêque de Jérusalem.

Voilà, mes frères et soeurs, un cas où nous devons puiser à la Sainte Tradition de notre Eglise pour comprendre les Saints Ecritures.

Je vous souhaite une joyeuse célébration de Noël, et que le Dieu-homme, Dieu le Fils Qui est devenu homme, naisse aussi dans votre coeur. A Lui avec le Père et le Saint-Esprit soit toute gloire et adoration, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amin

 

DIMANCHE APRES NOËL

Mes chers frères et soeurs en Christ:

"Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre, aux hommes la bienveillance. (Luc 2:14).

Maintenant que notre Eglise, la Sainte Eglise Orthodoxe, célèbre la Naissance comme homme de notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ, je vous salue avec l’hymne que les Saints Anges ont chanté la nuit même de Sa Naissance. Notre Eglise aime beaucoup cet hymne, et elle l'emploie souvent dans ses offices. Il forme le premier verset du grand hymne qui s'appelle la Doxologie, que nous chantons à la fin de l'Orthros tous les Dimanches et autres jours de fête.

"Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre, aux hommes la bienveillance." Toujours notre prière, nos hymnes, nos pensées, doivent commencer en donnant gloire à Dieu. Beaucoup de Chrétiens Orthodoxes disent en se reveillant, comme les premiers mots du jour: "Gloire à Toi, ô Dieu"; ils le disent trois fois, en honneur de la Très-Sainte Trinité. On peut employer cette petite prière courte plusieurs fois pendant la journée et la nuit, surtout comme une action de grâces. Les beaux offices de notre Eglise rendent avant tout gloire à Dieu au plus haut des cieux. C'est pour cela que nos offices sont si beaux. C'est pour cela que l'on dit que dans le culte de l'Eglise Orthodoxe, l’home est transporté, l'homme est élevé aux cieux, pour y participer avec les Anges à l'adoration de Dieu. On pourrait mieux dire, que dans le culte de notre Eglise Orthodoxe, les cieux et la terre sont unis. Ils sont unis pour rendre gloire à Dieu, ce qui est le premier devoir de la créature envers son Créateur.

"Et paix sur la terre": Les premiers mots que notre Seigneur Jésus-Christ a dits à Ses Apôtres après Sa Résurrection étaient: "Paix à vous!" (Luc 24:36; Jean 20:19,26). De même, le prêtre Orthodoxe nous salue plusieurs fois pendant ia Divine Liturgie et aussi dans les autres offices de notre Eglise, avec presque les mêmes mots: "Paix à vous tous!" Mais la paix que le Seigneur nous donne, n'est pas conforme aux idées sur la paix de tout le monde. Elle ne veut pas dire seulement une absence de guerres, ou une absence de bruits. Non! Comme le Christ a dit Lui-même à Ses Apôtres: "Je vous laisse la paix; Je vous donne Ma paix; Je ne vous la donne pas comme le monde la donne. Que votre coeur cesse de se troubler et de craindre. (Jean 14:27). La paix que notre Seigneur nous  donne est une paix intérieure. Elle est d'abord et surtout la paix entre Dieu et nous. Comme nous prions au commencement de chaque célébration de la Divine Liturgie, "Pour la paix den-haut et le salut de nos âmes, prions le Seigneur." On peut garder cette paix au milieu des bruits du monde autour de nous, même pendant une émeute ou pendant une guerre.

"Aux hommes la bienveillance": Les Anges chantaient ici de la bienveillance de Dieu pour l'homme, du plan de salut que Dieu voulait et veut achever, pour l'homme. C’est la bonne volonté, la faveur de Dieu pour l'homme. Presque le même mot grec a été employé au Baptême de Jésus; Dieu le Père a dit alors: "Celui-ci est Mon Fils bien-aimé, Qui a toute Ma faveur" (Matth. 5:17), ou mieux; "en Qui est Ma faveur". Toute la faveur de Dieu pour nous les hommes se trouve en Christ, dans le Dieu-homme, Dieu le Fils Qui est devenu homme. Les cieux et la terre, la Divinité et l'humanité, sont unis en Lui. Dans cette Grande Fête de la Naissance du Christ, nous célébrons cette union, cette unification: des cieux avec la terre, de la Divinité avec notre humanité, du Créateur avec nous Ses créatures.

Nous trouvons ce même motif dans beaucoup des hymnes que notre Eglise Orthodoxe chante à cette Fête. Elle s'exprime surtout dans un hymne court, qui s'appelle le Kondakion de la Fête. Le Kondakion est le dernier hymne que l'on chante avant l'Hymne du Trisagion pendant la Divine-Liturgie, après la Petite Entrée du Diacre et du Prêtre avec le Livre des Saints Evangiles. Le Kondakion de Noël est parmi les hymnes les plus anciens de notre Eglise. Il a été écrit par Saint Romanos le Mélode, qui était un grand écrivain des hymnes et un grand compositeur de musique environ cinq cent années après le Christ. Les paroles de ce Kondakion sont les suivants:

"La Vierge en ce jour enfante le suprême Dieu, et la terre offre la grotte à l'Inaccessible. Les Anges avec les Bergers chantent Sa gloire; et les Mages voyagent avec une étoile. Car pour nous un jeune Enfant est né, le Dieu d'avant les siècles."

"La Vierge en ce jour enfante le suprême Dieu." La Naissance de notre Dieu, en unissant Dieu avec les hommes, est pleine de contrastes et de choses étranges et paradoxales C'est ce qui est exprimé dans le Kondakion de la Fête. Le premier contraste étrange est qu'une Vierge enfante. Normalement, selon les lois de la nature, il est impossible pour une vierge d'enfanter. Mais ici l'impossible est arrivé. La Vierge en ce jour enfante. Et Qui est-ce qu'elle enfante? Elle enfante le suprême Dieu, le Dieu Qui est au delà de tout. La Vierge, une personne humaine, enfante Dieu, le seul Dieu, le Dieu Qui est au dessus de tout et au delà de tout. Une femme, une créature, enfante Dieu, le Créateur. Et quand enfante-t-elle? Elle enfante en ce jour Dans le temps. C'est en ce jour que.Dieu, Qui est avant tout temps et au delà de tout temps, que Dieu prend un commencement dans

le temps.

"Et la terre offre la grotte à 1'Inaccessible. Dieu est inaccessible et reste toujours inaccessible en Son Essence. Il est inaccessible tant pour les anges que pour les hommes. Comme l'Apôtre Paul a écrit: "Le Bienheureux et unique Souverain, ... Qui habite une lumière inaccessible, Que nul d'entre les hommes n'a vu ni ne peut voir." (1 Tim. 6:16).  Même les créatures merveilleux

et terribles autour de Sa trône, les Chérubim et les Séraphim, n'osent pas et ne peuvent pas Le regarder. Mais l'Inaccessible est devenu accessible. Dieu inaccessible est devenu homme accessible. 'Comme le Prophète Baruch, disciple du grand Prophète Jérémie, a écrit:"I1 est apparu .sur terre et II a conversé chez les hommes." (Baruch 3:38). Ainsi on peut Lui offrir quelquechose. On peut offrir quelquechose même à Celui Qui est inaccessible. Mais qui est-ce qui offre? C'est la terre qui offre: non pas les anges, non pas les hommes,  mais la création inanimée. Et qu'est-ce que la terre offre à Dieu? Elle offre une grotte. L'Evangéliste Luc nous raconte que la Vierge Marie "mit au monde son Fils  Premier-né, L'enveloppa de langes et Le coucha dans une crèche, parce qu'il n'y avait pas de place pour eux à l'hôtellerie (Luc 2:7)."Selon la Sainte Tradition de 1Eglise, cette crèche était dans une grotte, qui servait d'étable pour des animaux. On trouve cette grotte encore à Bethléem. Une grande église a été construite au dessus d'elle, et cette Grotte de la Nativité est un Lieu Saint vénéré par tout le monde chrétien. Mais qu'est-ce qui est plus désagréable qu'une grotte? Même pour les animaux, une grotte est plus inconfortable qu'une étable construite. Ainsi quoi de plus incommode pour les hommes? Mais la terre offre la grotte  à Dieu, à Dieu l'Inaccessible! Nous connaissons maintenant que  les premiers hommes presque partout du monde habitaient d'abord des grottes. Dieu en devenant homme, a voulu commencer de la même façon. Dieu se vide en supportant de telle pauvreté.

"Les Anges avec les Bergers chantent Sa gloire». La nuit de la Naissance du Christ, des anges sont apparus à des bergers qui veillaient à la garde de leur troupeau dams les champs. Un ange a annoncé aux bergers la Bonne Nouvelle de la Naissance du Christ: "Je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout le peuple: aujourd'hui, dans la ville de David, un Sauveur est né, Qui est le Christ Seigneur" (Luc 2:10-11) .Puis une troupe nombreuse des anges est apparue aux bergers, qui louait Dieu en disant: "Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre, aux hommes la bienveillance, (Luc 2:14) l'hymne avec lequel nous avons commencé cette homélie. Ensuite les bergers sont allés voir, ils ont vénéré le Christ nouveau-né, et eux aussi, ils ont glorifié et loué Dieu. Les deux choeurs ont été unis en la louange de Dieu: celui des cieux et celui de la-terre. Les Anges chantaient la gloire du Roi des Anges; les Bergers chantaient la gloire du Bon Pasteur,  Qui aurait tous les hommes comme Son troupeau spirituel.

"Et les Mages voyagent avec une étoile." Anciennement il y avait des mages en Orient, en Iraq ou en Perse (qui s'appelle maintenant Iran). Ces mages étaient des idolâtres, qui pensaient qu'ils pouvaient prédire les événements en observant les mouvements des étoiles au ciel. Ils pensaient que les étoiles étaient comme des esprits, ou même des dieux, qui contrôlaient les événements sur la terre, et ils rendaient adoration aux étoiles. Or, quand le Christ est né, Dieu a montré une étoile très curieuse à quelques-uns de ces mages orientaux. Cette étoile était très lumineuee, et elle semblait parcourir les cieux par une route spéciale. Les mages ont suivi cette étoile, et elle semblait les conduire jusqu'en Palestine, et même jusqu'à la ville de Bethléem. Et finalement cette étoile "les devançait jusqu'à ce qu'elle vînt s'arrêter au dessus de l'endroit où était l'Enfant" (Matth. 2,9).

c'est-à-dire le Christ nouveau-né. Les Mages considéraient cette étoile merveilleuse comme la signe de la naissance du roi des Juifs. Mais ils ont vénéré l'Enfant comme Dieu, en Lui offrant' de l'encens, avec de l'or et de la myrrhe. Les idolâtres, qui vénéraient les étoiles, ont été conduits par une étoile même vers la Vérité, vers Lui Qui est la Vérité. Des hommes ont voyagé accompagnés par une créature céleste, une étoile. Ici aussi les cieux et la terre sont unis

"Car pour nous un jeune Enfant est né, le Dieu d'avant les siècles. " C'est pour nous que l'Enfant est né; c!est pour nous que Dieu est né, que Dieu est devenu homme. Comme Saint  thanase le Grand et beaucoup d'autres Pères de l'Eglise nous enseignent: Dieu est devenu homme, afin que nous les hommes devenions dieu, afin que nous devenions ainsi "Participants de la divine Nature"(2 Pet. 1:4) .  Et Qui est-ce qui est ce jeune Enfant? C'est le Dieu d'avant les siècles, Dieu Qui existe toujours, d'avant tout temps, Qui n'a jamais eu de commencement. C'est Dieu l'Eternel, Dieu sans commencement, Celui Que le Prophète Daniel a appelé "l'Ancien des Jours"  c'est Dieu l'Eternel Qui a pris maintenant comme homme un commencement dans le temps.

A Lui, le Dieu-homme, Dieu parfait et homme parfait., en une Personne, Qui existe de toujours, sans commencement, Qui est né et devenu un dentre nous: à Lui, avec Son Père Qui est sans commencement et Son Tout-Saint Esprit Qui est sans commencement, soit toute gloire, louange et adoration, par les anges et les hommes, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.  Amin.

 

DIMANCHE     AVANT     LA     THEOPHANIE

(MARC 1:1-8)

Mes chers frères et soeurs:

D'abord, je vous souhaite une bonne nouvelle année. Que cette année qui commence maintenant soit bénie par Dieu. Qu'elle soit surtout une année marquée par des progrès spirituels; qu'elle devienne vraiment une année du Seigneur.

Pendant cette semaine'qui vient, notre Eglise, la Sainte Eglise Orthodoxe, va célébrer une très grande Fête, celle de la Théophanie, le 6 janvier. Cette Fête commémore le Baptême de" notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ dans le fleuve Jourdain. Nos amis les Catholiques Romains ont aussi une grande fête le 6 janvier. Ils l'appellent l'Epiphanie, et ils commémorent alors la visite au Christ nouveau-né à Bethléem par les Mages de l'Orient. Nous les Orthodoxes, nous célébrons la visite des Mages avec tous les autres événements de la Naissance du Christ ensemble, le 25 décembre, et c'est le Baptême du Christ que nous célébrons le 6 janvier. Le mot "Epiphanie" est un mot grec qui veut dire: "manifestation". Le mot "Théophanie", employé par nous les Orthodoxes, est plus fort; c'est aussi un mot grec, et il veut dire: "manifestation de Dieu». La Naissance de Jésus' était une manifestation de Dieu,  mais une manifestation limitée à peu de personnes: des bergers, des mages de l'Orient, le vieillard le prêtre Syméon et la Prophéresse Anne. Mais le Baptême de Jésus était une manifestation de Dieu à touj le monde.

Le Baptême du Christ est un événement très souligné par les Quatres Evangiles. Dans deux des Evangiles, ceux de Marc et de Jean, il n'y a même pas le récit de la Naissance du Seigneur, mais la narration commence avec Son'Baptême. Avant Son Baptême, notre Seigneur a vécu environ trente ans dans l'obscurité, comme fils d'un pauvre charpentier dans la petite ville de Nazareth, inconnu à presque tout le monde. Son ministère publique, quand II prêchait et faisait des miracles, a commencé à partir de Son Baptême.

Mais avant Son Baptême II a préparé le peuple juif, en envoyant Son serviteur Jean le Baptiste. C'est pour cela que nous les Orthodoxes sommes accoutumés de l'appeler Jean le Précurseur. Il est allé devant le Christ pour préparer le monde à l'avènement du Christ Et notre Mère la Sainte Eglise Orthodoxe nous prépare aujourd'hui à la Grande Fête qui vient, en nous évoquant 1'oeuvre de Saint Jean le Précurseur, comme elle nous est racontée dans l'Evangile selon Marc.                                            

L'Evangile selon Marc commence très brusquement: "Commencement de la Bonne Nouvelle touchant Jésus-Christ, Fils de Dieu." Il continue tout de suite avec les paroles de. deux Prophètes de l'Ancien Testament. Le premier est le Prophète Malachie; il dit: "Voici que Je vais envover Mon messager, pour qu'il déblaie un chemin devant Ma face." (Malachie 3:1; vois aussi Marc 1:2 3). Or, le nom "Malachie" est un nom hébreu qui veut dire': "Messager"; on a nommé ce livre prophétique en se fondant cette prophétie, du messager de Dieu qui allait venir. Nous avons presque le même mot en Kiswahili: "malaika", mot que nous employons; pour "ange"; car le mot "ange" vient d'un mot grec: "angelos", qui veut également dire: "messager", Qui est-ce qui est ce Messager de Dieu, qui vient devant la face de Dieu? C'est Jean le Précurseur, Jean le Baptiste.

Le deuxième prophète cité par l’Evangéliste Marc est le Prophète Isaïe. Celui-ci avait dit: "Une voix-crie dans le désert: 'Préparez une route pour le Seigneur. Tracez droit dans la steppe un chemin pour notre Dieu.' (Isaïe 40:3; vois aussi Marc 1:3). Qui est cette voix qui crie dans le désert? C'est le Prophète, Précurseur et Baptiste Jean. Jean le Baptiste est la Voix de Dieu, comme tous les Prophètes. Il est le dernier de tous les Prophètes de l'Ancien Testament; il en est aussi le plus grand. Nous pouvons l'appeler d'une manière spéciale la Voix de Dieu, puisque c'est par lui que le Verbe de Dieu en personne, c'est-à-dire Dieu le Verbe Lui-même, l'éternel Dieu le Fils, est révélé; au monde. Or, si nous avons un verbe au dedans de nous, dans notre pensée, il reste inconnu aux autres;pour manifester le verbe que nous avons dans notre pensée, nous devons le prononcer avec notre voix. Il en est de même ici. Pour manifester Dieu le' Verbe, Dieu a employé une Voix: Jean le Prophète, Précurseur et Baptiste. C'est Jean qui est la voix qui crie dans le désert: la voix qui manifeste Dieu le Verbe.

L'Evangéliste Marc explique ensuite, pourquoi Jean le Précurseur est appelé "une voix dans le désert". Il dit: "Jean le Baptiste parut dans le désert, proclamant un baptême de repentir pour la rémission des péchés." (Marc 1:4). Jean le Précurseur parut dans le désert qui est à côté du fleuve Jourdain Il était toujours un habitant du désert. Même avant qufil ait commence à prêcher et à baptiser, "il demeura dans les solitudes jusqu'au jour où il se manifesta devant Israël" (Luc 1:30)     comme nous dit lEvangéliste Luc.

En même temps nous voyons pourquoi il est appelé Jean le Baptiste. Il proclamait un baptême de repentir pour la remission des péchés. "Et vers lui s'en allaient tout le pays de Judée et tous les habitants de Jérusalem, et ils se faisaient baptiser par lui dans les eaux du Jourdain en confessant leurs péchés."(l Marc 1:5). Jean faisait quelquechose de neuf dans son ministère prophétique. Il baptisait les gens. Il les faisait se plonger dans les eaux du,fleuve Jourdain. Ce baptême de Jean n'était pas le même que notre baptême chrétien, mais il était une figure, une indication du vrai baptême chrétien qui suivrait. Le baptême chrétien a commencé avec le Baptême de Jésus-Christ dans le Jourdain. Le baptême de Jean était préparatoire. Comme Jean le Précurseur disait lui-même dans sa prédication: "Voici que vient derrière moi Celui Qui est plus puissant que moi; je ne suis pas digne de me courber à Ses pieds pour délier la courroie de Ses chaussures. Pour moi, je vous ai baptisés avec de l'eau, mais Lui vous baptisera avec l'Esprit-Saint" (Marc 1:7-8).

Mais s'il en était ainsi, pourquoi 1'Evangéliste dit-il que Jean proclamait "un baptême de repentir pour la remission des péchés"? Si le baptême de Jean n' était pas encore le vrai baptême chrétien, comment peut-on dire qu'il était "pour la remission des péchés"? Le baptême de Jean était un baptême de repentir. Les foules qui se faisaient baptiser par lui, le faisaient en confessant leurs péchés, comme signe de repentir.  Ils se repentaient et se faisaient baptiser pour se préparer à la venue du Royaume de Dieu. Car Jean prêchait: "Repentez-vous, car le Royaume des Cieux est tout proche." (Matth. 3:2). La remission des péchés allait venir plus tard, après l'arrivée du Royaume. Mais d'abord le repentir était nécessaire. Le baptême âe Jean était le signe visible de ce repentir. Dans notre baptême chrétien, le repentir   est également nécessaire. Le baptême chrétien est aussi un signe visible de notre repentir. Mais il est encore plus que cela, beaucoup plus que cela.

Le Baptême de l'Eglise Orthodoxe donne la rémission des péchés, de tous les péchés commis avant le baptême, si le baptisé s'en est repenti.

Mais le Baptême Orthodoxe est encore plus. Il est une nouvelle naissance.  On commence de nouveau sa vie avec le baptême. On devient l'enfant de Dieu, un fils adoptif de Dieu.

Le Baptême de notre Eglise Orthodoxe est aussi une mort et une résurrection. Par lui on participe déjà à la mort et à la Résurrection du Christ. Cela est surtout mis en évidence par la manière de baptiser dans lEglise Orthodoxe: par l'im­mersion de tout le corps et de l'a tête dans l'eau, comme si l'on  se noiait; et ensuite en se relevant de l'eau, comme une résurrection. Dans le Baptême on meurt au péché et on ressuscite pour commencer une vie nouvelle, pour participer déjà à la vie du Christ Ressuscité.                                            

De plus, le Baptême de l'Eglise Orthodoxe est le Baptême dans l'Esprit-Saint, qui était annoncé par Jean le Précurseur. Ceci est surtout montré par le Chrismation, l'Onction du nouveau-

baptisé avec la Sainte Huile appelée le Saint Myron, qui suit toujours immédiatement le Baptême dans l'eau dans l'Eglise Orthodoxe! Quand le prêtre  oint le nouveam-baptisé avec le Saint Myron, il dit: "Sceau du don de l'Esprit-Saint. Amin." Ainsi le Baptême dans notre Eglise est aussi une nouvelle Pentecôte. A notre baptême nous recevons le don du Saint-Esprit comme les Apôtres  le jour de la Pentecôte, et nous devenons comme des rois et des prêtres dans le Royaume de Dieu. Ceci est une marque spéciale du Baptême de l'Eglise- Orthodoxe. Dans les cas où un converti à l'Eglise Orthodoxe     avait reçu un baptême dans une autre église chrétienne, on peut accepter ce baptême-là par économie, c'est-à-dire en le traitant comme équivalent au Baptême de 1''Eglise Orthodoxe, bien qu'il soit célébré hors de l'Eglise Orthodoxe. Dans de tels cas on ne demande pas que le converti à l'Eglise Orthodoxe soit baptisé de nouveau dans l'eau; mais on lui donne toujours la Chrismation, l'Onction avec le Saint Myron, lui donnant le "sceau du don de l'Esprit-Saint".Quand le Christ a été baptisé dans le Jourdain, au moment où II remontait de l'eau,l'Esprit-Saint est descendu eomme une colombe sur Lui (Marc 1:10). Il est le même dans le Baptême de notre Sainte Eglise Orthodoxe. 

Jean le Précurseur était une figure très imponante.  Il "était vetu dune peau de chameau; il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. (Marc 1:6). Tout le monde juif le re­connaissait comme un grand prophète, comme les grands Prophètes de jadis. Ainsi ils sont allés au désert pour le voir, pour l'écouter et pour se faire baptiser par lui. Ils allaient au désert, bien qu'il n'y eût pas là de bâtiments, même pas de cabanes les plus simples, même pas des tentes, pour les abriter. Il n'y avait pas là de nourriture ou même d'eau, sauf celle du fleuve. Mais ils allaient au désert pour le voir.                                

Jean le Précurseur est un très grand Saint de notre Eglise Orthodoxe. D'ordinaire on voit son icône sur l'iconostase, lé panneau qui sépare l'autel du reste de l'Eglise; on voit son icône à droite de l'icône du Christ. Il nous montre le Christ avec la main,   comme il L'a montré dans le désert du Jourdain, et il nous dit: "Voici l'Agneau de Dieu, Qui ôte le péché du monde."  (Jean 1:29). Il nous dit toujours, à nous aussi: "Repentez-vous, car le Royaume des Cieux est tout proche." Qu'il nous aide par ses prières à nous repentir et à nous préparer pour le Royaume des Cieux, auquel puissions nous tous parvenir, par la grâce de notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ, à Qui soit toute honneur, gloire et adoration dans les siècles des siècles. Amin.

 

DIMANCHE APRES LA THEOPHANIE

Mes chers frères et soeurs en Christ;

Maintenant nous célébrons dans notre Eglise, la Sainte Eglise Orthodoxe, une grande Fête, la Grande Fête de la Théophanie. Dans cette Fête nous commémorons le Baptême de notre Seigneur

et Dieu et Sauveur Jésus-Christ dans le fleuve Jourdain. Le Baptême du Christ est un événement dominant dans tous les quatres Evangiles. Deux Evangiles, ceux de Marc et de Jean, commencent même avec le Baptême de Jésus sans raconter lhistoire de Sa Naissance.                                                                                                           

Le mot: "Théophanie" est un mot grec, et il veut dire: "manifestation de Dieu". Le Baptême du Christ dans le fleuve Jourdain était une manifestation de Dieu. C'était une manifestation de Jésus comme Christ, comme Messie attendu, et le commencement de Son ministère publique de prédication et de guérison, quand Il avait environ trente ans. Mais le Baptême du Christ est aussi une manifestation de Dieu, une révélation de toutes les Trois Personnes de la Sainte Trinité. Comment? Entendons ce qui est arrivé, comme cela est raconté par l'Evangéliste Marc: "En ce temps-là, Jésus vint de Nazareth de Galilée et II fut baptisé par Jean dans le Jourdain. Au moment où II remontait de l!eau, Il vit les cieux se déchirer et l'Esprit comme une colombe descendre sur Lui; et des cieux vint une voix: 'Tu es Mon Fils bien-aimé, Tu as toute Ma faveur. (Marc 1:9-11). Ainsi, dans le Baptême de Jésus, Qui est Lui-même Dieu le Fils, le Saint-Esprit est devenu visible et la voix de Dieu le Père a été entendue.

Nous les Chrétiens Orthodoxes nous sommes accoutumés à appeler aussi cette Fête: "les Lumières" (en grec: "Phôta"). Nous l'appelons "les Lumières" pour deux raisons. Premièrement, parce que c'est une illumination. En manifestant Dieu comme la Sainte Trinité, elle nous illumine, elle nous donne la lumière de la connaissance, de la connaissance de Dieu. Une prophétie du Prophète Isaïe dans l'Ancien Testament fut alors accomplie: "Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande Lumière; sur les habitants du sombre pays une Lumière a resplendi." Isaïe 9:1; vois aussi (Matth. 4:16). Cette Lumière est le Christ, le Dieu-homme, en Qui Dieu est manifesté dans le corps. Nous qui étions dans les ténèbres de l’ignorance, nous avons trouvé la connaissance de Dieu, de Dieu Trinité Il en est de même avec tous les autres peuples du monde qui sont devenus Chrétiens; eux aussi, comme nous, ils ont passé des ténèbres à la lumière, les uns plus tôt, les autres comme nous plus tard. Mais c'est surtout ceux qui ont accepté la doctrine de l'Eglise Orthodoxe sur la Sainte Trinité, qui ont été illuminés par la connaissance de Dieu. Remercions Dieu Qui nous a accordé cette grande faveur à nous aussi.

Une deuxième raison pour laquelle nous appelons cette Fête "la Lumière" est la suivante. Le Baptême du Christ est en même temps notre Baptême. Dans notre Baptême nous participons au Baptême de notre Seigneur dans le Jourdain. Nous devenons Ses membres, nous subissons une-nouvelle naissance en Lui. Nous devenons des fils de Dieu par adoption, nous recevons aussi le Saint-Esprit. Nous devenons déjà "participants de la divine nature"(2 Pet. 1:4) par la grâce. Nous participons à la nature de Dieu, par l'Energie divine de la Grâce. Or, comme le Saint Apôtre Jean nous dit: "Dieu est lumière." (1 Jean 1:5) .Nous devenons participants de la Lumière divine, nous devenons aussi lumière, nous sommes trans­figurés. Nous restons tout à fait humains, mais nous devenons en même temps divinisés, nous partageons la vie éternelle de Dieu. Quand nous mettons un morceau de fer dans le feu, il devient très chaud et il brille. Le fer devient aussi feu, en restant en même temps fer. Il en est de même avec nous dans notre baptême. Nous aussi nous devenons feu, nous brillons avec la lumière qui est l'Energie Divine, nous sommes remplis de la vie éternelle qui est aussi l'Energie"Divine. Mais nous restons en même temps tout à fait humains. On peut mieux dire, que nous devenons de vrais humains, comme Dieu les a créés au commencement, sans péché. Le fer dans le feu est purifié par le feu; il devient vraiment fer. Il en est de même avec nous dans notre baptême: nous devenons vraiment hommes, des hommes purifiés. Nous sommes illuminés par l'Energie Divine-dans la participation aux Saints Mystères et aux autres offices de l'Eglise, par notre prière privée et par notre jeûne. Mais nous perdons cette luminosité de l'Esprit-Saint quand nous péchons.

La révélation de la Très Sainte Trinité est exprimé très, bien dans un hymne court que nous chantons plusieurs fois dans les offices de Théophanie. Cet hymne s'appelle 1'Apolytikion; et dans la Divine Liturgie il est chanté pendant la Petite Entrée du prêtre avec le Livre des Evangiles, et encore une fois tout de suite après le Petite Entrée. Les paroles de l’Apolytikion sont les suivantes;

"Dans le Jourdain lorsque, Seigneur, Tu fus baptisé, l'adoration de la Trinité fut révélée; la voix du Père Te rendit témoignage, Te désignant comme le Fils bien-aimé; et l'Esprit sous forme de colombe, confirma la vérité  de cette parole Christ-Dieu Qui T'es mani­festé et as illuminé le monde, gloire à Toi."

"Dans le Jourdain lorsque, Seigneur, Tu fus baptisé," C'est dans cette Fête que nous célébrons maintenant, la Fête des Lumières, c'est dans cette Pête que la Théophanie fut accomplie. Cette Pête est ainsi une couronne des Fêtes que nous célébrons à cette époque-de l'année. Elle complète la Grande Fête de la Nativité du Christ (c'est-à-dire de Noël), et pour nous les Orthodoxes elle est une Fête encore plus grande que celle du 25 Décembre.

"L'adoration de la Trinité fut révélée." La révélation de Dieu comme un seul Dieu en Trois Personnes fut accomplie au Baptême du Christ. Mais cette révélation ne doit pas nous être seulement comme un fait, une donnée, comme les événements que nous apprenons dans les leçons à l'école. Non; la révélation de Dieu, surtout de Dieu comme Trois Personnes, doit nous conduire directement à l’adoration de Dieu, à L'adoration de tous les Trois Personnes, en une adoration commune. Nous disons que le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont Une seule Essence, Une seule Nature et Une seule Dignité. L'adoration due aux Trois Personnes est une adoration unique ."La doctrine de la Sainte Trinité, qu'Un seul Dieu existe en Trois Personnes, est une révélation, la révélation d'un mystère. C'est un mystère, parce que nous les hommes, nous ne pouvons pas comprendre comment, comment le Dieu unique est en même temps Trois Personnes. La doctrine de la Sainte Trinité n'est pas une invention des philosophes ou des autres sages. Nul philosophe, nul sage, n'a jamais pu arriver à la notion d'un Dieu en trinité. Les philosophes et les sages pensent toujours ou à un seul dieu qui n'est qu'une personne, ou à deux dieux opposés, l'un bon et l'autre mauvais. Mais c'est à nous, les Chrétiens Orthodoxes, que le vrai Dieu a été révélé, comme Un seul Dieu en Trois . Personnes. C'est pour nous un grand privilège de connaître Dieu comme Trois Personnes; cette connaissance doit nous conduire a l’ adoration des Trois Personnes du Dieu-Un, à une adoration personnelle, une adoration des Personnes par des personnes, mais en même temps l'adoration du Créateur par les créatures.

nLa voix du Père Te rendit témoignage, Te désignant comme le Fils bien-aimé. Le Père n'a pas été vu au Baptême du Christ, mais II S'est manifesté par une voix. La même chose est arrivée lors de la Transfiguration du Christ, quand le Père a aussi rendu témoignage au Fils avec presque les mêmes mots: "Celui-ci est Mon Fils bien-aimé, Qui a toute Ma faveur; écoutez-Le (Matth. 17:5).  Le Père est resté invisible en Se révélant dans le Fils, Qui est Son Image, Comme Jésus a dit à l'Apôtre Philippe après la Sainte-Cène: "Qui M'a vu a vu le Père. (Jean 14; 9)" Mais en Se révélant par une voix, le Père a montré qu'il est une Personne différente du Fils, Aussi, ce témoignage a montré que la Per­sonne Jésus de Nazareth était en même temps Fils de Dieu, qu'il était Dieu le Fils en Personne, revêtu de la nature humaine,

"Et l'Esprit sous forme de colombe, confirma la vérité de cette parole," Le Saint-Esprit est apparu au Baptême du Christ sous forme de colombe. On L'a vu descendant comme une colombe volant et demeurant sur le Fils. Le Saint-Esprit n'est pas devenu colombe, comme le Fils est devenu homme. Son apparition sous forme de colombe n'était pas une incarnation mais une apparition. De même le Saint-Esprit est apparu à la Transfiguration du Christ comme une nuée lumineuse. Dans cette manifestation du Saint-Esprit nous voyons quelquechose de très important. Dieu le Saint-Esprit, "Qui procède du Père" (Jean 15:26), repose sur le Fils. Le Fils est toujours le But et la Fin de l'oeuvre particulière du Saint-Esprit. En nous sanctifiant, le Saint-Esprit nous fait être en Christ, en Dieu le Fils. Le Saint-Esprit procède de Dieu le Père et seulement de Dieu le Père, parce que Dieu le Père est la seule Origine dans la Sainte Trinité, Mais Dieu le Fils est le plein Possesseur du Saint-Esprit. C'est ainsi que nous appelons très souvent le Saint-Esprit, comme l'Esprit du Fils. Le Saint-Esprit n'a pas Son origine du Fils; mais II est possédé pleinement par Dieu le Fils. Aussi II nous est envoyé par Dieu le Fils.                                                                                                        fT

Nos frères les Catholiques Romains et les Protestants disent dans le Credo que le Saint-Esprit "procède du Père et du Fils". Ils y sont dans l'erreur, parce que cette doctrine ne s'accorde pas avec la révélation, surtout avec la manifestation de'Dieu au Baptême du Christ. Nous, les Orthodoxes, nous disons toujours que le Saint-Esprit "procède du Père" seul.

"Christ-Dieu, Qui T’es manifesté et as illuminé le monde, gloire à Toi." En Se manifestant comme Christ et comme Dieu à Son Baptême, notre Seigneur Jésus a illuminé le monde. Il a donné à tous la connaissance de Dieu, de Dieu en Trois Personnes. En Le glorifiant, nous glorifions en même temps le Père et le Saint-Esprit.

La Très-Sainte Trinité a été manifestée au Baptême de notre Seigneur Jésus-Christ, et ainsi le Baptême chrétien est toujours lié avec la Sainte Trinité. A la fin de l'Evangile selon Matthieu, Jésus a commandé à Ses Apôtres: "Allez donc, de toutes nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. (Matth. 28:19). Ce texte, cet ordre daller baptiser, était        le point de départ pour les Pères de lEglise quand ils enseignaient sur la mystère de la Sainte Trinité. Et c'est à cause de ce texte que le Baptême dans notre Sainte Eglise Orthodoxe est toujours accompli par trois" immersions, une pour chaque Personne de la Sainte Trinité. Un baptême en une seule immersion ne nous est pas acceptable.

Mes chers frères et soeurs, rendons grâces à Dieu pour notre baptême. Remercions Dieu qu'il nous S'est manifesté comme II est, en Trois Personnes. Rendrons toujours gloire et honneur et adoration à notre Dieu: le Père, le Fils et le Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amin

 

DIMANCHE DES SAINTS PERES (13-19 JUILLET)

Mes chers frères et soeurs en Christ:

Ce dimanche dans notre Eglise, la Sainte Eglise Orthodoxe, est appelé le "Dimanche des Saints Pères". Il y en a trois dimanches dans l'année qui s'appellent ainsi. Le premier est le Dimanche après lAscension de notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ aux Cieux. Le deuxième est aujourd'hui, c'est-à-dire le dimanche qui tombe entre le 13 et le 19 juillet. Le troisième Dimanche des Saints Pères est en Octobre, le dimanche entre le 11 et le 17 Octobre.

En tous les trois Dimanches des Saints Pères nous commémorons les Pères qui s'assemblèrent et qui signèrent les Actes des Sept Conciles Oecuméniques. Ces Sept Conciles Oecuméniques furent de grandes assemblées d'évêques venus de presque toutes les parties du monde connu aux anciens Romains. Ils ont décidé sur des questions concernant la Vraie Foi, et ils ont donné des lois à l'Eglise, appelées les Canons. La Foi définie de notre Eglise Orthodoxe est fondée surtout sur les définitions des Sept Conciles Oecuméniques. Le sage Roi Salomon a écrit dans le Livre des proverbes: "La Sagesse a , bâti sa maison, elle a dressé ses sept colonnes." (Prov. 9:1). Les Sept Conciles Oecuméniques sont les sept colonnes de la Sagesse divine dans sa Maison, qui est l’Eglise Orthodoxe.

Les Premier et Deuxième Conciles Oecuméniques eurent lieu au quatrième siècle après Jésus-Christ. Ils ont traité surtout de la doctrine de la Sainte Trinité. Le Premier Concile, qui s'assebla en l'année 325 dans la ville de Nicée en Asie-Mineure, près de Constantinople, affirma que notre Seigneur Jésus-Christ, Dieu le Fils, est vraiment Dieu et qu'il est "Consubstantiel au Père", comme nous disons dans le Credo. La plus grande figure qui lutta pour la Foi Orthodoxe au Premier Concile fut Saint Athanase le Grand, qui fut plus tard Patriarche d'Alexandrie. Le Premier Concile Oecuménique condamna l'hérétique Arios, qui niait que le Fils de Dieu est vraiment Dieu, en disant qu'il n'est qu'une créature.

Apres de nombreuses années de querelles sur la définition du Concile de Nicée, le Deuxième Concile Oecuménique s'assembla en l'année 381 à Constantinople. Ce Concile ré­affirma la doctrine du Premier Concile, et affirma de plus que le Saint-Esprit Lui aussi est vraiment et parfaitement Dieu C'est le Deuxièeme Concile Oecuménique qui nous a donné le Credo, basé sur un Credo publié par le Premier Concile Ainsi le Credo que nous disons à chaque Baptême et à chaque célébration de la Divine Liturgie est appelé "le Credo de Constantinople» ou "le Credo Constantinopolitain". Souvent il est appelé aussi "le Credo Nicéen" ou "le Credo Nicéo-Constantinopolitain", parce qu'il a été publié comme résultat des deux Conciles. Le Deuxième Concile Oecuménique condamna l'hérétique Makedonios, qui disait que le Saint-Esprit n'est pas Dieu mais une créature

Les cinq autres Conciles Oecuméniques s'occupèrent surtout de la doctrine Christologique, c'est-à-dire, que notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ est parfaitement Dieu et parfaitement homme. Le Troisième Concile Oecuménique s'assembla en l'année 431 à Ephèse, et il affirma que Dieu le Fils et l'homme Jésus-Christ sont une seule Personne; ainsi la Sainte Vierge Marie a vraiment conçu et contenu Dieu en Elle, de sorte qu'il est juste de l'appeler la "Theotokos",

c'est-à-dire la "Mère-de-Dieu"  La plus grande figure qui lutta pour la Foi Orthodoxe au Troisième Concile Oecuménique  fut Saint Cyrille le Patriarche d'Alexandrie. On dit que Saint Cyrille est le "Champion de la Reine", parce que c'est surtout lui qui prit cause pour la Reine des Cieux, la .Sainte Vierge Marie, en défendant Sa droite au titre.: "Mère-de-Dieu" –Le Troisième Concile Oecuménique condamna l'hérétique' Nestorios, qui disait que Jésus Christ n'est pas la même Personne que Dieu le Fils, et ainsi que la Sainte Vierge Marie' ne peut pas être appelée "Mère-de-Dieu" .

Les querelles sur la doctrine de la Divinité et de l'humanité du Christ continuaient, et vingt années après le Troisième Concile il fut nécessaire de faire assembler le Quatrième Concile Oecuménique, en l'année 451 à Chalcédoine, une ville d'Asie Mineure en face de Constantinople. Le Concile de Chalcédoine réaffirma la doctrine du Concile d'Ephèse, mais'en même temps il affirma la doctrine Orthodoxe contre une autre doctrine fausse, celle du Monophysitisme, qui dit que les deux natures divine et humaine en Christ furent mélangées, devenant une seule nature. Contre cette doctrine le Pères de ce Concile affirmèrent qu'ils croyaient en un seul Christ-c'est-à-dire une seule Personne divine - en deux natures - c'est-à-dire divine et humaine. Le Quatrième Concile condamna les hérétiques Eftychos et Dioscoros, qui disaient que les deux natures divine et humaine en Christ furent mélangées en une.

Après le Concile de Chalcédoine, les querelles sur la doctrine Christologique continuèrent, et cent années plus tard, en l'année 553 il fut iiécessaire de convoquer le Cinquième Concile Oecuménique, à Constantinople, pour combattre des interprétations fausses de la définition de Chalcédoine. Le Cinquième Concile réaffirma les Troisième et Quatrième Conciles, et condamna Théodore de Mopsueste, qui avait presque commis le même erreur que. Nestorios; il avait presque nié que le Christ est la même Personne que Dieu le Fils. Ce Concile condamna aussi les erreurs d'Origène-, un grand docteur chrétien d'Alexandrie au troisième siècle, qui était un philosophe très habile; mais son ingéniosité philosophique l'avait conduit à beaucoup d'erreurs en ce qui concerne la Foi chrétienne.

Le Sixième Concile Oecuménique s'assembla en l'année 680 à Constantinople. Ce Concile affirma que dans le Christ il y a deux volontés, la volonté divine et la volonté humaine, et aussi deux énergies-c'est-à-dire deux modes d'activité-la divine et I’humaine. Le Sixième Concile condamna beaucoup de Patriarches comme hérétiques, et parmi eux le Pape de Rome,           Honorius.

Le Septième Concile Oecuménique s'assembla cent années après, en l'année 787, à la ville de Nicée encore une fois. Ce Concile, qui fut convoqué à l'occasion de la querelle sur les Saintes Icônes, affirma que nous devons vénérer les Saintes Icônes et les Reliques des Saints.

Les Pères de trois d'entre ces sept Conciles Oecuméniques sont spécialement honorés avec un dimanche consacré à leur honneur. Ce sont les Pères du Premier Concile qui sont       j commémorés le Dimanche après l'Ascension; et ce sont les Pères du Septième Concile qui sont commémorés le Dimanche des Saints Pères en Octobre. Aujourd'hui, en juillet, ce sont les Pères du Quatrième Concile qui sont commémorés. Ainsi il y a une commémoration spéciale pour le premier et le dernier des Conciles et pour celui du milieu. Mais le Concile de Chalce­doine n'est pas seulement le concile du milieu de la série. Il est aussi surtout un concile du milieu parce qu'il combatta en même temps deux hérésies opposées. Contre les Nestoriens -c'est-à-dire les partisans de Nestorios - il affirma que Dieu le Fils,et l'homme Jésus-Christ sont une seule Personne. Contre les Monophysites il affirma qu'en Christ il y a deux natures distinctes, la divine et l'humaine, et non pas un mélange des deux natures. Les 630 Pères de ce Concile dirent qu'ils croyaient en "Un seul et le même Christ en deux natures sans confusion, sans changement, indivisiblement et inséparément, et en une Personne, un seul et le même Fils unique, Dieu le Verbe." Contre les Monophysites le Concile de Chalcedoine dit que l'union des deux natures en Christ est sans confusion et sans changement-c'est-à-dire, qu'elle préserve parfaitement distinctes la nature divine et la nature humaine. Comme nous voyons dans les Quatre Evangiles, le Christ agit parfois selon Sa nature divine et parfois selon Sa nature humaine, de sorte que nous puissions les distinguer. Par exemple, quand Il était fatigué ou avait soif, c'était dans la nature humaine; en particulier, quand II fut crucifié et enterré, ce fut dans la nature humaine. Mais quand II faisait des miracles, c'était par Sa nature divine Contre les Nestoriens le Concile de Chalcedoine dit que l'union des deux natures en Christ s'accomplit indi visiblement et inséparément , sans que la nature divine ne soit jamais séparée ou divisée de la nature humaine; et aussi le Concile réaffirma que cette union des deux natures   s'accomplit en une seule Personne, et que cette Personne est Dieu le Fils.

La doctrine Orthodoxe est la doctrine du milieu, qui évitent en même temps deux tendances opposées Nous croyons en un seul Dieu, mais en même temps nous croyons que Trois Personnes: le Père le Fils et le Saint-Esprit, sont tous les Trois parfaitement Dieu, en une Nature divine. Nous croyons que Dieu est invisible et inconnaissable en Son Essence et qu'il est impossible pour aucune créature d'y participer; mais en même temps nous croyons qu'il est possible de voir Dieu par Ses Energies incrées et de faire des affirmations à Son sujet, comme;."Dieu est amour (1Jean 4:16)" U "Dieu est lumière"(I Jean 1:5) et surtout de devenir des "participants de la divine Nature" (2 Pierre 1:4), par ces Energies divines et incréées. Nous croyons que notre Seigneur Jésus-Christ est parfaitement Dieu et parfaitement homme; mais en même temps nous croyons qu!Il n'est qu'une seule Personne et que cette Personne est Divine: Dieu le Fils. Nous croyons ces choses, mais nous ne pouvons pas les expliquer; elles sont des Mystères de la Foi.

La doctrine du Quatrième Concile Oecuménique exprime une vérité qui est nécessaire pour notre salut. Si nous voulons être sauvés, si nous voulons devenir dieu par grâce, il est nécessaire que la nature humaine soit parfaitement unie avec la Nature divine en Christ, mais sans qu'il devienne deux \ personnes et sans que les deux natures deviennent un. mélange; mais que le Christ soit vraiment et parfaitement Dieu et homme, le Dieu-homme. A Lui, avec le Père et le Saint-Esprit, soit toute gloire, honneur et adoration, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.  Amin.

 

 QU'EST-CE QUE NOUS CROYONS DE L'EGLISE?

Mes frères et mes soeurs,

Nous qui sommes membres de l'Eglise Orthodoxe, qu'est-ce que nous croyons de notre Eglise? Quand on nous en fait la demande: "Qu'est-ce que cette Eglise Orthodoxe?" comment faut-il répondre? Car, comme dit le Saint Apôtre Pierre, noué ,devons être "toujours prêts à la défense contre quiconque nous demande raison de l'espérance qui est en nous1 (Pierre 3:15).

Nous pouvons commencer en disant, que nous croyons que notre Eglise Orthodoxe est la Vraie Eglise, l'Eglise originelle, fondée par notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ Lui-même; et que nous avons une continuité dans notre Eglise Orthodoxe avec l'Eglise originelle des Apôtres: une continuité dans la foi et une continuitév de vie.

Voilà une réponse basée sur l'histoire. Mais notre foi, bien qu'elle soit basée sur l’histoire, n'est pas bornée à la dimension historique; elle a surtout des dimensions spirituelles, qui vont au-delà des limites du temps.

Ce n'est pas seulement à cause des arguments historiques que nous sommes devenus des Chrétiens"Orthodoxes. C'est quelque-chose de plus profond, quelquechose de plus spirituel, qui nous a convaincus, qui nous a amenés à chercher notre salut,  notre vie de l'esprit, dans cette Eglise Orthodoxe.

Dans la Sainte Bible nous trouvons beaucoup de mots qui expriment l'Eglise. Ces mots nous donnent des illustrations, des images, des paraboles de l'Eglise, comme les paraboles du Royaume des Cieux dans les Evangiles. Nous avons surtout l'expression de l'Eglise comme Corps du Christ. Mais elle est aussi exprimée comme l'Epouse du Christ, comme une maison, comme un troupeau de brebis, et avec beaucoup d'autres images.

Dans le Symbole de la Foi, le Credo, que nous disons à chaque célébration de la Divine Liturgie, nous disons que nous croyons " ... en l'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique". Voyez-vous, mes frères et mes soeurs, que l'Eglise est quelquechose en quoi nous croyons? L'Eglise est un objet de notre foi; nous croyons en elle, parce que c'est en elle que nous trouvons notre salut. Si l'Eglise est vraiment le Corps du Christ, elle est unie d'une manière inséparable à Sa Divinité, et elle est une expression dans le monde du  Christ le Seigneur, comme le Dieu-Hom (Theânthropos) me  Elle est à la fois vraiment divine et vraiment humaine.

Regardons maintenait ces quatre mots qui sont employés dans le Credo pour décrire l'Eglise: Une...Sainte ... Catholique ... et Apostolique.

Premièrement, nous croyons que l'Eglise est' Une. Nous croyons qu'il n'y a qu'une seule Eglise, car il ne peut qu'exister un seul Corps du Christ.  Nous croyons qu'il n'y a qu'une seule Vraie Eglise; et nous croyons que cette une seule Vraie Eglise est notre Eglise Orthodoxe.

Que faùt-il dire des autres Chrétiens, de nos frères séparés, qui se sont formés dans des organisations qui s'apellent "églises"? Sont-ils hors de la Vraie Eglise? Sont-ils hors de la salut, hors des promesses de Dieu à l'humanité? Peuvent-ils aussi devenir déifiés, "participants de la Divine Nature"(2Pierre 1:4), comme dit le Saint Apôtre Pierre? Qu'est-ce que nous les Orthodoxes pouvons dire d'eux? Certes, ils sont hors de la Vraie Eglise, parce qu'ils n'appartiennent pas maintenant à l'Eglise Orthodoxe, à la Vraie Eglise. Mais nous n'en savons plus. Nous ne croyons pas qu'ils sont tout-à-fait exclus du salut, de la grâce divine. Le Seigneur Jésus-Christ Lui-même a dit; "J'ai d'autres brebis encore, qui ne sont pas de de cet enclos; celles-là aussi, Je dois les mener; elles écouteront Ma voix; et il y aura un seul troupeau, un seul Pasteur. (Jean 10:16) ' Et quand le Disciple Jean Lui dit: "Maître, nous avons vu quelqu'un expulser le démons en Ton Nom, et nous avons voulu l'en empêcher, parce qu'il ne Te suit pas avec nous" (Luc 9:49) , le Seigneur répondit: "Ne l'en empêchez pas; qui n'est pas contre nous est pour nous" (Luc 9:50). Et, comme le Saint Apôtre Paul a dit: "Dieu notre Sauveur veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité."  (1 Tim. 2:4). Ainsi, nous ne pouvons pas regarder les Chrétiens qui ne sont pas Orthodoxes comme tout-à-fait hors du salut, bien qu'ils soient hors de la Vraie Eglise. Mais nous ne savons pas leur vraie position pour le présent. Nous savons seulement que Dieu ne les abandonne pas. Nous ne devons faire aucun jugement à leur sujet et à sujet de leur salut, parce que c'est Dieu Qui est le Juge, et non pas nous-mêmes.

Voilà quelquechose de difficile à comprendre. D'un côté, nous croyons que l'Eglise Orthodoxe est la seule Vraie Eglise; et ainsi nous croyonè que cette Une seule Vraie Eglise est le seul lieu de notre salut. Nous croyons que c'est seule­ment en elle que nous pouvons être sauvés, que nous pouvons être déifiés, et que nous hommes pouvons devenir dieu, "partici-pants de la Divine Nature". Car, si nous croyions d'ailleurs, cela serait croire qu'ily a un salut hors de la Vraie Eglise, c'est-à-dire hors du Corps du Seigneur - chose qui est impossible. Mais de l'autre côté, en même temps, nous croyons que, néanmoins, les autres Chrétiens ne se trouvent pas tout-à-fait hors du salut. Nos frères séparés, qui n'appartiennent pas à l'Eglise Orthodoxe, ils peuvent eux aussi être sauvés, sauvés par la seule Vraie Eglise, hors de laquelle il n'y a pas de salut. Voilà une contradiction; comment peut-on l'expliquer? On ne peut pas l'expliquer, parce que l'Eglise et sa puissance du salut est un mystère, un mystère divin. "Pour Dieu tout est possible." (Matth. 19:26)

Mais pour nous, mes frères et mes soeurs, pour nous, que Dieu a fait connaître!Une "Seule Vraie Eglise, l'Eglise Orthodoxe, il n'y a pas de contradiction comme celle-là. Pour nous, qui avons connu la Vérité, pour nous, qui si sommes devenus membres de la Vraie Eglise, il n'y a pas d'autre

voie de salut, il n'y a pas d'autre voie qui nous amène au Royaume de Dieu. Si nous quittons l'Eglise Orthodoxe, nous abandonnerons cette voie de salut, nous nous retrancherons nous-mêmes de Dieu et de Sa grâce, de Sa faveur. Pour nous, il n'y a pas de question. Pour nous, il n'y a nulle part ailleurs où nous pourrons hériter les grandes et merveilleuses promesses de Dieu.

Voilà, nous croyons en Une Eglise; nous croyons en elle comme le seul lieu de notre salut et de notre déification.

Le deuxième mot qui décrit l'Eglise dans le .Credo est le mot: "Sainte". Nous croyons que l'Eglise est Sainte. Nous croyons que l'Eglise est sainte, car elle est le Corps du Christ, du Dieu-homme. La sainteté de lfEglise est la sainteté du Christ; c'est Sa Divinité elle-même. Voici quelque-chose de très important..  C'est seulement là où il y a la sainteté .de Dieu, c'est seulement là que l'homme peut devenir "participant de la Divine Nature", que l'homme peut devenir dieu, que l'homme peut devenir vraiment immortel, avec la vie éternelle de Dieu, comme le Christ Ressuscité. Et voici le vrai but de l'homme comme il'lui est offert par l'Eglise Orthodoxe seulement. Voici la Bonne Nouvelle étonnante, que les Saints Pères, les grands Docteurs de lEglise nous ont enseignée. C'est parce que l'Eglise est Sainte qu'elle n'est pas seulement l'instrument du salut de l'homme, mais aussi de sa déification, pour qu'il devienne "participant de la Divine Nature.

Mais voici une autre difficulté. En regardant l'Eglise Orthodoxe, nous voyons beaucoup de choses qui ne sont pas saintes, qui ne sont pas bonnes. On entend surtout souvent beaucoup de critiques au sujet du clergé. Et si nous regardons nous-mêmes, nous voyons beaucoup de choses en nous qui ne sont pas saintes. Comment est-ce donc possible?.Comment peut-on dire que l'Eglise est Sainte, si les choses s'ont vraiment ainsi?

Les choses mauvaises, les scandales, que nous voyons dans l'Eglise, sont à cause des péchés de ses membres, des gens qui sont dans l'Eglise. L'Eglise est Sainte, non pas à cause des gens qui en sont membres, mais à cause de la sainteté du Christ. Comme l'Eglise est Sainte, elle est l'enclos dans lequel les pécheurs sont pris pour devenir des saints, les gens mauvais pour devenir bons. Si nous lisons les vies des Saints, nous voyons beaucoup de cas de grands pécheurs, de gens très mauvais, qui sont devenus des Saints. Ainsi, quand nous voyons des membres de l'Eglise qui pèchent ou qui font des actions qui nous semblent être mauvaises, il ne faut pas nous scandaliser, il ne faut pas nous désappointer de l'Eglise. Au contraire! il faut nous rapeller que l'Eglise est. Sainte et qu'elle est créée pour les pécheurs, pour en faire des Saints.

Il y avait un vieux moine très vertueux, qui s'appelait Père Agathon. Il possédait une grande humilité. Un jour des jeunes moines, pour éprouver son humilité, l'accusèrent de beaucoup de péchés. Ils demandèrent: "Es-tu Agathon l'adultère?" "Oui," réponda-t-il, "je le suis." - "Es-tu Agathon le gourmand?" demandèrent-ils.  - "Oui," dit-il, "je suis un gourmand." Et à beaucoup d'autres telles accusations il répondit dans l'affirmative, en s'accusant de beaucoup de péchés. Enfin les jeunes moines   lui demandèrent: "Es-tu Agathon l'hérétique?" Cette fois il répondit avec véhémence: "Non! je ne suis pas hérétique!" Les jeunes moines étaient étonnés. Ils lui dirent: "Mais tu as admis de tant de péchés, pourquoi nies-tu d'être hérétique?" Le Père Agathon expliqua: "Pour toutes les autres péchés dont vous m'avez accusé il y a encore une espoir d'être sauvé par la voie du repentir, si l'on reste dans l'Eglise. Mais si l'on est hérétique, on se coupe de l'Eglise; et en se coupant de l'Eglise, on se coupe en même temps de toute espoir de salut."

Ainsi, mes frères et soeurs, nous avons vu aujourd'hui que nous les Chrétiens Orthodoxes croyons que notre Eglise est Une, c'est-à-dire, qu'elle est la seule Vraie Eglise, fondée par le Christ; et nous croyons que notre Eglise est Sainte, c'est-à-dire que c'est en elle que la sanctification, la déification, de l'homme a lieu.  La semaine prochaine nous regarderons comment nous croyons que notre Eglise est Catholique et Apostolique.

 

QU'EST-CE QUE NOUS CROYONS DE L'EGLISE?

Mes frères et mes soeurs,

La semaine dernière nous nous sommes demandés: "Qu'est-ce que nous croyons à sujet de notre Eglise Orthodoxe? Nous avons vu que dans le Credo nous disons que nous croyons "en l'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique". Ainsi nous croyons que notre Eglise est Une, c'est-à-dire qu'elle est unique, la seule Vraie Eglise, l'enclos où nous trouvons notre salut. Aussi nous croyons qu'elle est Sainte, avec la sainteté du Christ-Dieu Lui-même, et ainsi nous croyons que dans l'Eglise les hommes sont sanctifiés, qu'ils peuvent devenir déifiés, qu'ils peuvent être remplis de la vie éternelle qui appartient à Dieu.

Regardons maintenant le troisième mot que nous employons dans le Credo pour décrire l'Eglise: qu'elle est Catholique. Qu'est-ce que veut dire ce mot: "Catholique"? C'est un mot qui vient de la langue grecque, et sa signification de base est: "selon la totalité". C'est-à-dire, nous croyons que chaque église locale Orthodoxe est selon la totalité, que l'Eglise entière se trouve en elle. L'Eglise locale n'est pas un morceau de l'Une Vraie Eglise; elle est l'Eglise. Chacun des anciens Patriarcats, chacune des Eglises Orthodoxes nationales, est une expression de toute l'Eglise. Ainsi notre Patriarcat d'Alexandrie et de Toute Afrique, auquel nous appartenons, n'est dépendant d'aucun autre Patriarcat; il en est de même pour les Eglises Orthodoxes nationales, comme l'Eglise de Grèce, l'Eglise de Chypre, ou l'Eglise de Russie. Elles sont toutes Eglises égales et indépendantes. Mais aussi c'est surtout chaque diocèse, chaque évêché, qui-est? catholique, qui est selon la totalité. C'est dans l'évêché local, centré sur son Evêque, que l'on trouve l'expression de l'Eglise entière. "Là où se trouve l'évêque, c'est là que se trouve l'Eglise." Un grahd Docteur de l'Eglise, Saint Cyprien, Evêque de Carthago en Afrique du Nord pendant le troisième siècle après le Christ, dit cela. Et un grand Saint du Deuxième siècle, Ignace Evêque d'Antioche, dit qu'il ne faut rien faire sans l'évêque. Pour nous, notre Archevêché d'Afrique Centrale, avec notre Archevêque Timothée, est une expression de l'Eglise en total. Elle est une vraie église locale, car elle est vraiment catholique. Mais, plus concrètement, encore pour nous, là où, avec la bénédiction de notre évêque, les fidèles se sont assemblés pour le culte de Dieu, là se trouve présente toute l'Eglise. Comme le Seigneur Jésus-Christ a dit: "Que deux ou trois, en effet, soient réunis en Mon nom, Je suis là au milieu d'eux. (Matth. 18:20) Et surtout, quand nous nous sommes assemblés avec un prêtre en communion avec notre évêque pour faire la Divine Liturgie, toute l'Eglise est présente, l'Eglise de tous les lieux et de tous les temps. Quand l'Eglise Ortho­doxe fait la Divine Liturgie, la réunion locale des fidèles devient toute l'Eglise de tous les siècles; et tous les Saints y sont présents.

Dans le Nouveau Testament on trouve les deux expressions: "l'église" (au singulier) et: "les églises" (au pluriel). "L'église" au singulier veut dire l'Eglise entière, dans tous les lieux. "Les églises" au pluriel veut dire les églises locales (à Jérusalem, à Corinthe, et cetera). Voici là Catholicité de l'Eglise, comme nous les Orthodoxes la conçoivent.

Mais ce mot: "Catholique" a une autre signification: l'Eglise Catholique, l'Eglise qui est "selon la totalité", est ainsi l'Eglise universelle, l'Eglise qui appartient à tous les peuples dans tous les siècles. Dans le passé (et de nos jours aussi) nous voyons que l'Eglise Orthodoxe n'est pas seulement une église pour les. Grecs, mais aussi pour les Slaves . (c'est-à-dire les Russes, les Bulgars, les Serbes et de tels peuples), pour les Roumains (qui sont un peuple latin, comme les Français et les Belges) et pour les Arabes. Et de nos jours nous voyons que notre Eglise Orthodoxe est aussi pour les Africains, pour les Japonnais, et pour beaucoup d'autres peuples dans le monde.

Il y aussi une troisième signification du mot: "Catholique". Dans l'histoire on employait l'expression: "Catholique" pour distinguer la Vraie Foi, la foi de toute l'Eglise, de la foi de ceux qui se sont séparés de la communion de toute l'Eglise, c'est-à-dire de la foi déviée de ceux que nous appelons les hérétiques. Pour nous, la foi Catholique veut dire la Vraie Foi, la foi de toute l'jEglise Orthodoxe, dans tous les lieux et dans tous les siècles.

Ainsi, en disant que nous croyons "en lEglise Catholique », nous affirmons que nous croyons que chaque église locale est une expression de toute lEglise, que l'Eglise' Orthodoxe peut appartenir à tous les peuples du monde, et que dans l'Eglise Orthodoxe il y a la Vraie Foi.

Nous croyons aussi que notre Eglise Orthodoxe est Apostolique. C'est-à-dire, nous croyons qu'elle "a pour fondations les Apôtres et Prophètes, et pour pierre d'angle le Christ Jésus Lui-même". (Matth. 18:20)   Nous croyons que l'Eglise Orthodoxe est l'Eglise originelle dans l'histoire, l'Eglise elle-même fondée par notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ, fondée sur Ses Apôtres. Nous croyons qu'il y a une continuité de foi et de vie entre nous-mêmes, les Chrétiens Orthodoxes d'aujourd'hui, et les Apôtres dans le premier siècle, qui reçurent le Saint-Esprit le jour de la Pentecôte dans la chambre haute à Jérusalem. •Nous croyons que notre Archevêque d'Afrique Centrale, Monseigneur Timothée, et notre Patriarche Parthénios III d'Alexandrie et de Toute Afrique, et lous les évêques de l'Eglise Orthodoxe, sont les successeurs des Apôtres, avec les mêmes pouvoirs et la même autorité. Ces pouvoirs et cette autorité ont été transmis par l'imposition des mains à leur consécration, premièrement quand les Saints Apôtres consacrèrent les premiers évêques locaux, et ensuite quand ceux-ci, leur évêques-successeurs, consacrèrent d'autres évêques dans la communion de la Vraie Eglise; et ces pouvoirs et cette autorité ont été gardés par tous les évêques qui sont restés dans la communion avec la Vraie Eglise et dans la Vraie Foi Catholique. Nous croyons aussi que nous-mêmes avons reçu le même Saint-Esprit que les Apôtres reçurent le jour de la Pentecôte, quand nous reçûmes la Sainte Chrismation à notre Baptême Orthodoxe ou quand nous fûmes reçus dans l'Église Orthodoxe, au moment où le prêtre nous oignit avec l'Huile Sainte, qui s'appelle le Saint Myron, en disant: "Sceau du don de l'Esprit-Saint. Amin."

Mais quand nous disons que l'Eglise est Apostolique, nous disons aussi qu'elle a une fonction apostolique à remplir, de propager la Foi. Le mot: "apôtre" est un mot grec, qui veut' dire: "quelqu'un qui est envoyé",  Mtume comme nous disons dans la langue Souahili. l'Eglise est Apostolique, parce qu'elle est envoyée par Dieu pour propager la Foi à tous les peuples dans tous les temps. C'est pour cette raison que l'Eglise Orthodoxe donne le titre "Apôtre" non pas seulement aux deux groupes des Douze et des Soixante-Dix Disciples qui furent envoyés par le Christ On l'emploie aussi pour des Saints, appelés: Egales-aux-Apôtresn, qui propagèrent l'Evagile à des peuples entiers avec le même succès que les Apôtres. On pense surtout aux Saints Cyrille et Méthode, deux frères grecs, qui apportèrent la Foi aux peuples slaves; et de nos jours pendant le siècie dernier, nous avons deux Saints "Egales-aux-Apôtres: Saint Innocent Evéque d'Alaska en Amérique du nord, qui fit d'Alaska un pays Orthodoxe; et Saint Nicolas Kazatkine, qui apporta la Foi Orthodoxe au Japon, et qui devint son premier évêque. Et ce n'est pas seulement des hommes qui ont été honorés avec le titre: "Egale-. aux-Apôtres". Il y a aussi des saintes femmes qui sont appelées de ce titre "Un grand exemple est la Sainte Nina, qui apporta la Foi au pays de Géorgie (dans le sud de la Russie actuelle); et surtout nous avons la Myrophore Sainte Marie Madeleine,  que nous voyons dans les Saints Evangiles, qui apporta la Bonne Nouvelle de la Résurrection du Christ aux Apôtres eux-mêmes. Après la Pentecôte, elle voyagea en plusieurs pays, bien qu'elle fût femme, et elle montra un zèle pour la propagation de l'Evangile égale à celui des Apôtres.

Ici nous rencontrons une difficulté Si l'Eglise Orthodoxe est la vraie Eglise Apostolique, pourquoi n'a-t-elle pas fait de grandes missions comme l'ont fait les Catholiques Romains et les Protestants? On peut répondre comme suit: Dans le passé l'Eglise Orthodoxe fit beaucoup de grandes missions. Dans les premiers siècles après le Christ, il n'y avait que l'Eglise Orthodoxe. Et en cette époque-là la Foi chrétienne fut propagée à beaucoup de pays autour de la Mer Méditerranée, en Afrique du Nord, en Europe et en Asie. Plus tard il y eut de grandes missions parmi les peuples slaves de l'Europe de l'est, et ensuite les Russes firent de grandes missions parmi les peuples et les tribus d'Asie centrale, et ils apportèrent la Foi Orthodoxe jusqu'à la Chine, le Japon et l'Amérique du Nord Pendant les quatre cents années où ils furent gouvernés par les Turcs, les Grecs ne purent pas faire des missions. Et après leur libération ils n’eurent pas d’empire colonial en Afrique comme les pays Catholiques-Romains et Protestants. Certes, c’est aussi la faute de beau­coup d'Orthodoxes, qu'ils n'ont pas propagé leur foi à tout le monde,  bien qu'ils croient que c'est la Vraie Foi. Mais la réponse entière à cette question, pourquoi l'Eglise Ortho­doxe n'a pas fait de grandes missions en Afrique, reste dans la sagesse et la science de Dieu, Dont "Ses décrets sont insondables et Ses voies incompréhensibles". (Rom. 11:33) II faut se réjouir que de nos jours la mission Orthodoxe a commencé dans notre pays.

Il y a encore un autre aspect du mot: "Apostolique". Dans le Nouveau Testament nous voyons que les Apôtres furent surtout des témoins de la Résurrection du Seigneur Jésus-Christ. Et c'est dans notre Eglise, l'Eglise Orthodoxe, que ce témoinage apostolique continue jusqu'à nos jours. Pensons surtout à la grande joie éclatante avec laquelle notre Eglise célèbre la Résurrection du Christ chaque année à la Pête de Pâques. Aucune autre église ne la célèbre avec une telle joie. Mais pensons aussi à chaque Dimanche, qui est un jour de fête pour les Chrétiens à cause de la Résurrection. C'est dans l'Eglise Orthodoxe, dans les hymnes qui sont chantés chaque Dimanche, que la Bonne Nouvelle de la Résurrection est proclamée.

Voilà, mes frères et mes soeurs, nous croyons que notre Eglise Orthodoxe est l'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique. Elle est Catholique parce que l'Eglise entière est présente dans chaque église locale, parce qu'elle est la Vraie Eglise pour chaque peuple, et parce qu'elle a la Vraie Poi. L'Eglise Orthodoxe ast Apostolique, parce qu'elle est la même Eglise que l'Eglise originelle des Apôtres, avec la même foi et avec continuité de vie.

Rendons gloire à Dieu, Qui nous a donné le grand privilège d'être des membres de Son Eglise Orthodoxe.  Amin.

 

LES SAINTES ECRITURES ET LA TRADITION

Mes frères et mes soeurs,

Nous allons parler aujourd'hui dun sujet très important pour nous les Orthodoxes: Les Saintes Ecritures et la Tradition de l'Eglise.

Les Saintes Ecritures - c'est-à-dire la Sainte Bible: l'Ancien et le Nouveau Testament - ont une place tirés importante dans notre Eglise. Nos offices en sont pleins avec des lectures, des versets et des citations. Pour suivre les offices de l'Eglise Orthodoxe et pour les comprendre, vraiment il faut avoir une connaissance assez large de toute la Sainte Bible.

Nous savons tous que l'Evangile a chez nous une . position très honorée. La lecture dû Saint Evangile pendant les offices, et surtout pendant la Divine Liturgie, est accompagnée des cérémonies assez imposantes, surtout avec des cierges. Seulement un membre du clergé (un prêtre ou un diacre) peut lire le Saint Evangile en publique pendant les offices, car le Saint Evangile est les mots et les actes du Christ notre Dieu Lui-même. (Naturellement, cela ne veut pas dire que seulement les prêtres et les diacres peuvent lire les Evangiles hors des offices!'Bien sûr, tous les Chrétiens Orthodoxes, tous, doivent lire les Evangiles chez eux.) Nous connaissons aussi la cérémonie très belle pendant l’Orthros  les Matines du dimanche, quand le prêtre lit l'Evangile de la Résurrection dans le sanctuaire, puis il sort, en tenant le Livre de l'Evangile devant lui, et tous les Orthodoxes et les catéchumènes viennent "Kaiser le Livre dé l'Evangile, rendant leur hommage au Seigneur Ressuscité. Mais nous remarquons la position spéciale et élevée du Saint Evangile dans notre Eglise Orthodoxe,surtout par l'honneur rendu au Livre de l'Evangile: qu'il reste toujours sur la Sainte Table, en réprésentant le Christ-Dieu sur Son trône dans le-s les cieux.

Livre des Psaumes. Dans la Divine Liturgie on chante beaucoup de versts qui viennent des Psau,es; c’ est surtout aux offices de l’ Esperinos des Vêpres et de l’ Orthros que nous employons les Psaumes, en lisant et en chantant des Psaumes en entiers.

En plus de la cela, nous avons la lecture de l’ Apôtre à chaque célébration de la Divine Liturgie; et les lectures des Prorheties de l’ Ancien Testa,ent; surtout pendant le Grand Carême et la  Grande Semaine, mais aussi le soir avant les grandes fêtes. En outre, les chants que nous employons pendant les offices; et priéres aussi qui sont lues par le prêtre, sont pleins de citation et des phrases qui sont prises de la Sainte Bible.

Voyez-vous, ,es fréres et ,es soeurs; quelle place importante les Sainte Ecritures occupent dans la culte publique de notre Eglise Orthodoxe ? Mais on peut demander: « Oui, c’est comme cela pour les offices publics; mais est-il permis pour les fideles de lire les Saints Ecritures chez eux ? et, s’il est per,is, sont-ils encourages de les lire ? » La réponses à toutes ces deux question est: « Oui ». Vraiment, l’ Eglise Orthodoxe permet à ses fidéles de lire la Sainte Bible chez eux; et en outre elle les encourage de la lire, si possible chaque jour.

Aussi, les doctrines, l’ enseignement, de l’ Eglise Orthodoxe sont fondees surtout sur les Saintes Ecritures. Les écrits des Saints Pére, des Docteurs de l’ Eglise, qui traitent les question doctrinales (comme la doctrine de l’ incarnation du Dieu Fils), les écrits des Saints Pére sont pleins de cotqtions de la Sainte Bible-et non pas seulement de citation mais aussi de leur interprétation. Pour comprendre les écrits des Saints Péres de l’ Eglise, il faut connaître assez bien les Saints Ecritures.

Mais pour la doctrine et pour le cult, notre Eglise ne se base pas seulement sur les Saints Zcritures. (Voici une grande différence entre nous et les Protestants, qui se disent être basés exclusivement sur la Bible). Chez nous on a trouvé nécessaire de compléter les la Saints Ecritures par la Sainte Tradition. Nous le voyons premiérement dans le culte, où nous   vons de Grandes Fêtes pour célébrer des événements qui ne se trouvent pas dans la Sainte Bible.

A cet égard on pense surtout aux Grandes Fêtes de la Naissance de la Mère-de-Dieu5' (le 8 Septembre), de son Entrée au Temple (le 21 Novembre) et de sa Dormition (le 15 Août). La plupart des offices de ces Fêtes est basée sur la Sainte Tradition Bien sûr, on peut soutenir le culte de Marie la Mère-de-Dieu avec des citations provenant de la Sainte Bible; mais il faut complémenter la Sainte Bible par la Sainte Tradition On peut dire le même pour les fêtés des Saints, dont la plupart vécurent après l'époque du Nouveau Testament. Les Vies des Saints sont venus à nous comme une tradition:  une tradition écrite, appartenant à l'histoire de 1Eglise.

Aussi, dans le domaine de la doctrine de la Foi de de l'Eglise, il a fallu compléter la Sainte Bible par la Tradition. Ainsi les Saints Pères du Premier Concile Oecuménique, à Nicée en 325 après-Christ, employèrent le mot: ,rconsubstantiel (Omoousios)  pour exprimer plus clairement la Poi de l'Eglise, que le .Fils est Dieu comme le Père. Ceci fut nécessaire, parce que les expressions dans la Sainte Bible, tout en affirmant cette doctrine, ne le font pas assez clairement et assez fortement pour exclure toute hérésie et toute doctrine fausse.

Nos frères séparés, les Protestants, nous demandent, pourquoi nous allons au-delà de la Sainte Bible, surtout pour la doctrine de l'Eglise. Nous pouvons leur répondre en demandant: "Pourquoi acceptez-vous la Sainte Bible? Pourquoi croyez-vous qu'elle est la Parole de Dieu? Qui est-ce qui vous a dit que la Sainte Bible est la Parole de Dieu?" Car, c'est l'Eglise elle-même, notre Eglise Orthodoxe, dans ses Conciles Oecuméniques, qui décida quels écrits étaient inspirés par Dieu et acceptables comme des livres canoniques du Nouveau Testament. C'est l'Eglise qui nous a donné le Nouveau Testament. Elle accepta les livres qui sont compris dans le Nouveau Testament, et elle rejeta des autres.

Aussi, c'est l'Eglise qui décida, quels sont les livres canoniques de l'Ancien Testament pour les Chrétiens. L'Eglise accepta la traduction grecque de l'Ancien Testament faite par soixante-dix traducteurs à Alexandrie, trois siècles avant le Christ, comme version définitive de l'Ancien Testament pour les Chrétiens. Notre Ancien Testament contient plus de livres, que l'Ancien Testament des Protestants, qui est selon la bible juive, qui fut décidée après le Christ. Ainsi l’Ancien Testament de 1Eglise Orthodoxe inclut quelques livres, comme la Sagesse de Salomon et la Sagesse de Sirakh (aussi appelé l'Ecclésiastique), qui ne sont pas inclus dans la bible des Juifs. Les Protestants appellent ces livres les "Apocryphes", c'est-à-dire les "livres cachés". Mais nous les Orthodoxes, nous les appelions les livres "Deuterocanoniques", c'est-à-dire les livres qui n'appartiennent pas au canon (ou, règle) hébreu mais seulement au canon grec.

De plus, il faut dire aux Protestants que les livres tant de l'Ancien Testament que dû Nouveau Testament furent écrits dans l'Eglise et pour l'Eglise. Hors de l'Eglise ils n'ont pas leur pleine signification. Ainsi on doit se tourner vers l'Eglise, et surtout vers les Saints Pères de l'Eglise, pour l'interprétation et la compréhension des Saintes Ecritures. Comme l'Apôtre Pierre a écrit: "Avant tout, sachez-le: aucune prophétie d'Ecriture n'est objet d'explication personnelle."(2 Pierre 1:20). La démonstration de ceci se manifeste autour de nous. Les Protestants, qui ont une telle faveur pour l'explication personnelle de la Sainte Bible, ne sont pas unis, mais ils sont formés dans une multiplicité des sectes qui s'appellent "églises"; et chaque "église" Protestante a sa propre inter­prétation des paroles de la Sainte Bible. Non, nous les Ortho­doxes ne faisons    pas comme cela. Nous lisons les Saintes Ecritures dans un esprit d'humilité, en demandant toujours: "Quelle est l'explication de l'Eglise (ou des Saints Pères de l'Eglise) de ce passage de la Sainte Bible?"

D'ailleurs, les livres du Nouveau Testament fiîrent écrits eux-mêmes à partir de la Sainte Tradition. Ils ne furent pas écrits immédiatement après l'Ascension du Seigneur, mais quelques dixaines d'années jplus tard. Les lettres de Saint Paul étaient probablement les premiers livres du Nouveau Testament qui furent écrits; et elles furent écrites au moins à peu près vingt années après l'Ascension du Christ. Les Evangiles furent écrits plus tard encore. Avant leur composition écrite, les Evangiles existaient comme une tradition orale,-transmise par la parole. La doctrine de Saint Paul aussi était une doctrine donnée avant tout par la parole. Comme l'Apôtre Paul le dit lui-même, au commencement du quinzième chapitre de sa Première Epitre aux Corinthiens: "Je vous rappelle, frères, 1!Evangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu et dans lequel vous demeurez fermes, -par lequel aussi vous serez sauvés, si vous le gardez tel que je vous l!ai annoncé. ... Je vous ai donc transmis tout d'abord ce que j'avais moi-même reçu. (1 Cor. 15:1-5)   

Le Saint Apôtre Paul ne prétendait pas d'écrire toute la doctrine chrétienne dans ses Epitres. Non; elles 'étaient écrites seulement parce que des problèmes avaient apparu dans des Eglises locales pendant son absence. Ses lettres furent écrites pour traiter ces problèmes. Aussi, les Quatre Evangiles ne prétendent pas contenir tous les paroles et tous les actes du Seigneur Jésus-Christ. Comme l'Apôtre Jean le Théologien écrit"vers la fin de son Evangile:  "Jésus a accompli en présence dès Disciples encore bien d'autres signes, qui ne sont pas relatés dans ce livre."'  Ainsi, tant pour la doctrine que pour les événemenats dans l'histoire, il faut avoir recours à la Sainte Tradition de l'Eglise, en plus des Saintes Ecritures.

Mes frères et mes soeurs, lisons la Sainte Bible, si possible chaque jour. Il faut que les Chrétiens Orthodoxes connaissent très bien les Saintes Ecritures, tant de l'Ancien que du Nouveau Testament. C!est seulement en connaissant bien toute la Sainte Bible que nous pourrons comprendre les beaux offices de notre Eglise. Et c'est en écoutant les chants des offices de notre Eglise, surtout ceux des grandes fêtes, que nous comprendrons mieux la Sainte Bible. Mais, en lisant si la Sainte Bible, il faut fuire l'erreur de chercher chacun sa propre explication des paroles. Nous voyons autour de nous à quelle confusion cette erreur conduit. Non, en lisant la Sainte Bible, demandons toujours: "Quelle est l'interprétation de l'Eglise de ces paroles? Qu'est-ce que la Sain'te Tradition de l'Eglise Orthodoxe dit à ce propos?"

Mes frères et mes soeurs, rendons grâce à Dieu, Qui nous a conduits à la sûreté de la Sainte Tradition de Son Eglise Orthodoxe. Qu'il soit béni, en tout temps, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.  Amin.

 

LA SAINTE TRADITION DE L'EGLISE

Mes chers frères et mes chères soeurs,

Dans une émission précédente nous avons traité la question: Comment nous les Orthodoxes nous voyons les Saintes Ecritures? Nous avons vu que la Sainte Bible est une chose très vénérée et très importante dans notre Eglise, et qu'il faut la lire beaucoup, pour en acquérir une bonne et large connaissance. Mais en même temps nous avons vu qu'il faut compléter les Saintes Ecritures par la Sainte Tradition de l'Eglise, soit pour l'explication de la Sainte Bible, soit pour la doctrine de l'Eglise. Aujourd'hui nous régarderons la Sainte Tradition: son importance et ses modes d'expression.

Pour vour l'importance de la Sainte Tradition dans l'Eglise, nous pouvons nous diriger vers la Sainte Bible elle-même. Dans les Epitres du Nouveau Testament, l'importance de la Sainte Tradition est exprimée assez clairement. Par exemple, le Saint Apôtre Paul, dans sa Première Epitre aux Corinthiens, écrit: "Je vous félicite de ce qu'en toutes choses vous vous souvenez de moi et gardez les traditions, telles que je vous les ai transmises. (1 Cor.11:2). Voyez-vous, comment l'Apôtre Paul considère comme important que les Chrétiens gardent les traditions des Apôtres? Et dans sa Deuxième Epitre à l'église locale de Thessalonique, il dit: "Frères, tenez bon, gardez fermement les traditions que vous avez apprises de nous, de vive voix ou par lettre. (2 Thess. 2:15)    Ici nous voyons que le Saint Apôtre a mis au premier plan les traditions apprises de vive voix et au deuxième plan celles par écrit. Et l'Apôtre Jean le Théologien, dans sa Deuxième Epitre, écrit les mots suivants: "Ayant beaucoup de choses à vous écrire, j'ai préféré ne pas le faire avec du papier et de l'encre. Mais j'espère vous rejoindre et vous parler de vive voix. (2 Jean 12). Ainsi l'Apôtre Jean préférait donner l'instruction à ses enfants spirituels de vive voix, plutôt que par écrit.

Un autre témoinage de l'importance de la Sainte Tradition se trouve aussi dans la Deuxième Epitre de l'Apôtre Paul aux Chrétiens de Thessalonique: "Nous vous prescrivons, frères, au nom du Seigneur Jésus-Christ, de vous tenir à distance de tout frère 'qui vit dans l'oisiveté et ne se conforme pas  à la tradition que vous avez reçue de nous. (2 Thess. 3:6).  Ici l'Apôtre nous apprend qu'il faut se conformer à la Tradition de 1'Eglise; non pas seulement à ce que nous lisons dans la Sainte Bible , mais aussi à ce que nous avons appris comme la Tradition de l'Eglise. Et il faut remarquer, que Saint Paul le commande ici d'une façon très solonelle: « au nom du Seigneur Jésus-Christ".

Ainsi, c'est dans là Sainte Bible elle-même que nous voyons l'importance de la Sainte Tradition, et qu'il-faut la garder et nous y conformer.

Nous croyons que la Sainte Tradition de l'Eglise est infallible, c'est-à-dire qu!elle est vraie pour tout sujet qui lui appartient. C'est ainsi que nous acceptons les doctrines de l'Eglise, en y croyant comme à la vérité. Voici l'assurance, la sûreté, que nous avons, nous les Chrétiens Orthodoxes. Puisqu'il y a une cotinuité de doctrine, une continuité de tradition, sans changement, dans notre Eglise, depuis le temps des Apôtres jusqu'au nôtre, nous pouvons accepter tranquillement toute la doctrine et toute la Tradition de l'Eglise comme la vérité.

Pourquoi croyons-nous que notre Sainte Eglise Ortho­doxe est infallible, qu'elle reste toujours dans la vérité à l'égard de ses doctrines et de ses pratiques? C'est le Seigneur et Dieu Jésus-Christ Lui-même Qui nous a promis cela. Il fit cette promesse à un moment très solenel: la dernière nuit de Sa vie ici sur la terre avant Sa mort et Sa Résurrection. Pendant la nuit après le Grand Jeudi, après la Sainte-Cêne, Il donna un:grand discours à Ses Disciples, dans lequel II leur promit d'envoyer le Saint-Esprit, en disant aussi que Sa Sainte Eglise serait infallible. Vous pouvez lire ce discours vous-mêmes      dans les Chapitres 14 jusqu'à 16 de 1Evangile selon Saint Jean. Il leur dit: "Quand II viendra, Lui, l'Esprit de Vérité, Il vous conduira vers la Vérité tout entière," (Jean 16:13).Voilà la promesse grande et merveilleuse que le Seigneur a faite à Son Eglise: qu'elle sera conduite par.le Saint-Esprit vers la Vérité tout entière. Voyez-vous, mes frères et mes soeurs, à quelle grande promesse, à quelle grande bénédiction,, nous les Chrétiens Orthodoxes sommes les héritiers? Beaucoup de nos frères séparés disent qu'ils cherchent  la Vérité, qu'ils croient que la Vérité est dispersée parmi les différentes églises qui existent maintenant. Mais nous, les Orthodoxes, nous avons déjà la Vérité, elle est chez nous, non pas à cause de notre vertu, non pas à cause de nos nos bonnes actions, mais à cause de la promesse de Dieu à Son Eglise, dont nous sommés des membres. Et nous resterons avec la Vérité aussi longtemps que nous resterons dans l'Eglise. Si nous sortons de lEglise Orthodoxe, nous sortirons de  la Vérité. Si nous restons dans l'Eglise Orthodoxe, en restant I fidèles à sa Sainte Tradition, nous resterons dans la Vérité. 

Dans le même discours, notre Seigneur Jésus-Christ dit aussi: « Le Paraclet, l'Esprit-Saint, Que le Père enverra en Mon nom, vous enseignera tout et vous rappellera tout ce  ce que Je vous dis." (Jean 14:26). Voilà la même promesse, mais un peu plus détaillée. L'Esprit Saint enseignera tout à l'Eglise; c'est-à-dire, Il enseignera à l'Eglise toute la Vérité théologique, toutes les choses concernantes notre religion, dans la mesure où l'esprit humain peut les contenir. Et en même temps, l'Esprit Saint rappellera tout ce que le Christ leur a dit; c'est-à-dire, que les Saintes Ecritures écrites dans l'Eglise, surtout les Saints Evangiles, seront inspirées et conduites par Dieu. Voilà la promesse à la Sainte Eglise pour ses deux sources de doctrine: la Sainte Tradition et les Saintes Ecritures.

Quelle est la manière de cette enseignement, de cette conduite? Le Seigneur dit aussi dans lai discours après la Sainte-Cême: "Je prierai le Père, et II vous donnera un autre Paraclet, pour être avec vous à jamais, l'Esprit de Vérité ... Vous, vous Le connaissez, parce qu'il demeure avec vous et qu’ll est en vous;"(Jean 14:16-17). L'Eglise est conduite dans la Vérité, parce que l'Esprit^Saint demeure en elle, parce que l'Esprit-Saint demeure en nous, les membres de l'Eglise, qui L'avons reçu, en devenant Orthodoxes, à notre Chrismation, à notre onction avec ,1e Saint Myron. Les Catholiques Romains croient que la vérité réside en un seul évêque, l'évêque de Rome. Les Protestants croient que la vérité réside dans la lettre d'un livre, la Sainte Bible. Mais nous les Orthodoxes,  nous croyons que la Vérité réside dans la Sainte Tradition, vivante de l'Eglise, dans 1’ensemble de tous ses membres.

La doctrine Orthodoxe de la Sainte Trinité nous montre ceci assez nettement. Le Saint-Esprit, "1’Esprit de la Vérité, Qui provient du Père" Jean (15:26), de la seule Origine de toute la Divinité; le Saint-Esprit, Qui Se repose sur le Fils, comme nous a été révélé au Baptême du Seigneur dans le fleuve Jourdain, quand II est descendu sous la forme d'une colombe sur Lui: le même Saint-Esprit, l'Esprit de la Vérité, nous conduit jusqu'à Dieu le Fils, Qui est Lui-même la Vérité, car II a dit: "Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie.' (Jean 14:6).

Ainsi, mes frères et mes soeurs, nous voyons que notre Eglise Orthodoxe reste dans la Vérité, selon la promesse de Dieu Nous voyons cette Vérité dans la Tradition de l'Eglise. Notre Eglise est infallible, c'est-à-dire, elle reste dans la Vérité, parce que sa Sainte Tradition est infallible. Voici la sûreté et l'assurance que notre Eglise Orthodoxe nous donne.

Mais, demandera-t-on, comment peut-on reconnaître la vraie Sainte Tradition de l'Eglise? Où se trouve-t-elle? Comment est-elle exprimée?

On peut dire que la Sainte Tradition est trouvée premièrement dans les Saintes Ecritures Nous avons vu que la Sainte Bible a été écrite dans l’Eglise, et qu'elle provient de la Sainte Tradition de l'Eglise. Aisni elle appartient à la Sainte Tradition, dans laquelle elle a une position toute spéciale.

Deuxièmement on trouve la Sainte Tradition exprimée dans le Symbole de la Foi,-le Credo, que nous récitons à chaque célébration de la Divine Liturgie. (Il est bon de dire le Credo chaque jour aussi dans nos prières.) Et à côté du Symbole de la Foi, la Sainte Tradition est exprimée aussi dans les définitions de la Foi Orthodoxe qui nous sont données par les Sept Conciles Oecuméniques.

Troisièmement, on trouve la Sainte Tradition dans le droit canonique de l'Eglise. Dans les Saints Canons, c'est-à-dire les lois de l'Eglise, on trouve la Sainte Tradition appliquée à beaucoup de choses pratiques.

Quatrièmement, la Sainte Tradition sexprime dans les Offices de notre Eglise, dans les prières et les chants. En suivant les Offices de lEglise Orthodoxe d'une manière attentive, on apprend beaucoup de connaissance théologique. Il y a un vieux proverbe qui dit: nCe que l'on doit prier, c'est cela que l'on doit croire. "Lex orandi lex credendi."  C'est surtout dans l'Eglise Orthodoxe que cela est vrai. Ecoutez les mots des chants, surtout ceux de la Grande Semaine et des Grandes Fêtes, et vous apprendrez la doctrine de l'Eglise d'une façon profonde.

Cinquièmement, la-Sainte Tradition se trouve dans les écrits des Saints Pères de l'Eglise et dans les sermons qu'ils pronocèrent Nous honorons ces Saints Pères en les appelant: "Docteurs (c'est-à-dire institueurs) de l'Eglise", et nous célébrons la mémoire de quelques-uns entre eux avec des fêtes de l'Eglise. A cet égard nous pensons particulièrement à Saint Basile le Grand (qui est commémoré le 1 Janvier), Saint Grégoire le Théologien (qui est commémoré le 25 Janvier), et Saint Jean Chrysostome (qui est commémoré le 13 novembre et aussi le 27 Janvier); rrous les appelons les "Trois Hiérarques", et nous les commémorons encore une fois, tous les trois ensemble, le 30 Janvier. Aussi importants sont les deux Patriarches d'Alexandrie, Athanase le Grand et Cyrille, qui sont commémorés ensemble le 18 janvier. Un autre grand Docteur de l'Eglise est Saint Grégoire .Palamas; il est commémoré chaque année le Deuxième Dimanche du Grand Careme. Il y en a beaucoup d'autres Pères de l'Eglise, et on les trouve dans presque tous les siècles à partir du Christ jusqu'à le nôtre

Et finalement, la Sainte Tradition se trouve aussi dans la foi d'innumérables Chrétiens Orthodoxes dans tous les siècles, des moines et des laïques, des hommes et des femmes, qu'ils ont transmise d’une génération à l'autre.

Mes frères et mes soeurs, prions Dieu qu'il nous tienne toujours dans la Sainte Tradition de notre Eglise Orthodoxe, afin que nous "glorifions et chantions d'une seule voix et d'un seul coeur Son Nom très glorieux et magnifique, Père, Fils et Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans  les siècles des siècles." Amin.

 

SERMON SUR LA BEAUTE DE L'EGLISE

Chers frères et soeurs,

 Il y a bien longtemps, lorsque le souverain du peuple russe, qui était encore plongé dans les ténèbres de 1'idolâtrie, décida dembrasseryau seul Dieu vivant et Créateur de toutes choses, il envoya des ambassadeurs dans différentes régions du monde, pour apprendre quelle était la meilleure religion. Certains se rendirent chez les Juifs, dautres chez les musulmans, d'autres en Occident, chez les Catholiques romains,et d'autres à Byzance, chez les chrétiens orthodoxes Lorsque les deux ambassadeurs arrivèrent dans la ville impériale, cité brillante où abondait.  une multidude d'églises, de meusstères, de lieux sanctifiés par la présence des saints, par les reliques, par les icônes miraculeuses; ils se rendirent sans retard à l'église de Sainte-Sophie, appelée justement la Grande-Eglise, car c!est la construction la plus belle et la plus grandiose que l'homme ait jamais consacré- à la gloire de Dieu; et là ils assistèrent à la sainte Liturgie. Quel spectacle de voir, sous cette immense coupole, les marbres variés, les mosaïques brillantes de mille couleurs, les icônes, les lustres et les cierges innombrables, les processions de prêtres et de diacres vêtus de riches ornements, les chants angéliquesde la chorale, la dévotion du peuple de tout rang social et de tout âge, rassemblé là par milliers, le bon ordre et la grandeur de toutes ces cérémonies... Les émissaires du tsar furent tellement impressionnés par cette beauté d'un autre monde que, lorsqu'ils rentrèrent en Russie, ils dirent au roi: Majesté, ce que nous avons vu là-bas dépasse toute description et toute parole humaine. Noues sentions que nous n'étions plus sur la terre, mais  que c'était   le ciel sur la terre " A la suite de ce rapport, le tsar Vladimir décida de se faire baptiser avec tout son peuple par les missionnaires orthodoxes, et c'est ainsi que l'Eglise russe vit le jour, au dixième siècle

Oui, chers Frères, quand nous entrons dans l'église, chaque dimanche et pour les fêtes, les yeux purifiés par la foi, ce que nous voyons là n'est pas terrestre, n'est pas de ce monde; mais nous sommes alors transportés au ciel, ou plutôt c'est le ciel qui descend sur la terre. Dieu, dans toute sa gloire et sa puissance, accompagné de toutes les armées des Anges, des Archanges, des Chérubins et des Séraphins, de la foule-des saints: les Patriarches, les Justes, les Prophètes, les Apôtres, les Martyrs, les saints évêques, les saints moines et les saintes femmes; Dieu, le Roi céleste, se p,enche du haut du Ciel et descend sur la terre. Il se montre à nous, non pas comme jadis au Mont Sinaï, quand il ordonna à Moïse d'éloigner le peuple de la montagne où II allait révéler sa gloire: "Gardez-vous de gravir la montagne et même d’en toucher le bord, dit le Seigneur au Prophète Moïse. Quiconque touchera la montagne sera mis à mort! (Exode 19, 12). Alors, seul Moïse fut jugé digne de monter à la rencontre de Diue  sur la montagne fumante, au milieu des éclairs, des coups de tonnerre et du; feu. Dieu apparaissait alors de manière terrifiante et éclatante, car le peuple qu’il avait élu était encore grossier et nebelle, toujours tenté de retourner en Egypte et vers le culte des idoles. Mais maintenant, depuis que le Grand-Prêtre de la Nouvelle Alliance, notre Seigneur Jésus-Christ, est descendu des cieux pour prendre la chair, pour s'unir à notre humanité et l'élever au ciel, pour l'asseoir à la droite de Dieu le Père grâce à sa- Résurrection et à son Ascension; maintenant qu'il a répandu sur nous la lumière et la vie en nous envoyant son Saint-Esprit, tous les Chrétiens baptisés peuvent être des nouveaux Moïse, et plus encore que Moïse, lami de Dieu", ils sont devenue-fils de Dieu, et ils peuvent contempler Sa gloire, entendre Sa voix, vivre avec Dieu et en Dieu.

Lorsque nous entrons dans l'église, l'esprit et le coeur purifiés par la sainte foi orthodoxe, par la pratique des commandemants et des saintes vertus, c'est comme si nous montions, comme Moïse, sur le mont Sinaï, pour y voir Dieu. Mais ici, il n’y a ni coups de tonnerre ni éclairs terrifiants. Ici, le Ciel descend sur la terre comme Lumière, Paix, Beauté et Joie. Comme le décrit l'Apôtre saint Jean dans son Apocalypse, on voit alors la Nouvelle Jérusalem, la Cité sainte qui descend du Ciel, de "chez Dieu". "Elle s'est faite belle, dit l'Apôtre Bien Aimé, comme une jenne mariée pour son Epoux... Elle resplendit de pierres précieuses, d’ or et de crystal. Elle peut se passer de l’ éclat du soleil et de celui de la lune, car la gloire de Diue l’a illuminée et l’ Agneau, c’ est à dire le Christ, lui tient lieu de fla,beau. Et il entendit alors une grande voix provlamer: «Voici la demeure de Dieu avec les hommes (Apocalypse 21).

Hui, l’ église même de notre paroise ,modeste et fragile, pauvre et bien peu différente extérieurement d’ une autre maison, cette Eglise où nous nous réunissons pour prier est la Demeure de Dieu avec les Hommes. Un lieu redoutable, semblable à cet endroit où le patriarche Jacob a vu dans une vision nocturne une échelle se dresser vers le ciel avec des Anges de Dieu qui y ,ontaient et qui y descendaient. Et quand il se réveilla aprés cette vision, il s’ écria: « en vérite le Seigneur est en se lieu et je ne le savais pas. Oui, en vérite, ce lieu est redoutable. Ce n’est rien moins qu’ une maison de Dieu et la porte du ciel ». (Genése 28,17).

Un humble moine de la Sainte Montagne de l’ Athos, decédé en 1968, qui vivant dans une pauvre cabane en solitaire, demandait fréquemment à un frére de venir l’ assister pour la célébtation de la sainte Liturgie dans sa petite chapelle, faite de quelques planches, avec de vieilles icônes toutes noircies par la fumée et éclairée par une ou deux lampes à huile. Plein de foi; d’ amour et de criante de Dieu, il célébrait lentement, avec un grand respect et en versant des larmes si abandantes que le plancher en était reste tout humecté. Quand on parvenait au chant des Chérubins; avant l’ entée des saints Dons, qui au moine de sortir principale du saint sacrifice, il demand ait au moine de sortir à l’ extérieur pour chnater l’ Hymne des Chérubins et de ne rentrer que lorsqu’ il lui ferait signe. Comme ce moine le raconte lui même, bien souvent, le saint homme ne donnait plus signe de vie pendant prés de deux heures, si bien qu’on pouvait s’ inquiéter et se demander s’ il lui était arrivé quelque accident. Mais il rappelait le frére et continuait ensuite lentement, lentement la saint Liturgie. Quand il lui demandait ensuite: « Que s’ est-il passé, Pére, pourquoi as-tu tant tardé pendant la Grande Entrée ? L’ Ancien répondait d’ une voix entrecoupée de sanglots: Oh, si tu savais, sher Frére, on voit alors toute la cour céleste: les Anges,les Archanges, les Chérubins et les Séraphins... Lumière! Oui, beaucoup de lumière!" Après avoir passé tant de jours et tant de nuits, pendant des années, dans la prière et les larmes, cet homme avait été Jugé digne de voir de ses  propres yeux ce qui est invisible, mais qui est pourtant réel dans toute Liturgie orthodoxe: Dieu apparaît dans sa gloire avec toute la Cour céleste des Anges et des Saints. C'est la Jérusalem céleste qui devient présente ici-bas, parmi nous, en Europe comme en Afrique. Car partout où deux ou trois son réunis en mon Nom, Je suis au milieu d'eux"'a dit Notre Seigneur Jésus-Christ (Matthieu 18, 20)                                                             

Ils sont plus nombreux que l'on croit ceux-qui, comme lui, ont pu être les témoins de tels spectacles divins: moines, pieux prêtres ou simples laïcs. Lieu leur accorda ces révélations • en échange de leur foi, de leurs vertus, de leur pureté de coeur et de leur amour. En effet, Dieu reste caché et lointain pour tous ceux qui le refusent: pour les orgueilleux, pour ceux qui n'ont pas de repentir, pour ceux qui ne se tournent pas vers Lui dans leurs prières avec confiance et  humilité.  Mais pour, ceux qui reconnaissent qu!ils sont des pécheurs, qu'ils n'ont rien fait de bien; pour ceux qui attendent tout de Dieu  et qui regardent tous les autres hommes comme meilleurs qu'eux mêmes, pour tous ceux qui gardent leur corps purs et qui purifient leur âme de tout péché ancien par le repentir, pour tous ceux qui mettent leur espérance dans la vie éternelle et non dans cette vie terrestre, vers tous ceux-là Dieu regarde avec bienveillance, Il entend leurs prières et du haut du Ciel il se penche et leur envoie la Grâce de son Saint-Esprit. Grâce qui vient illuminer leurs yeux pour leur révéler la beauté de l'Eglise. C'est quand nous recevons, chers Frères, la Grâce du Saint Esprit que nous pouvons voir dès maintenant quels mystères s'accomplissent pendant la divine liturgie, que nous pouvons voir, sur cette terre, avant notre mort, quel sera la gloire et la splehdeur du Royaume de Dieu, à la fin des temps.

Si nous entrons dans notre église avec ur..e foi véritable, 1’"esprit détaché de tout souci de ce monde ", comme.nous le chantons dans  l'hymne des Chérubins , nous pourrons nous aussi/ comme les Saints, comme saint Jean 1’Evangéliste, comme Moïse, voir ici-bas la Gloire de Dieu, non pas avec nos yeux sensibles, mais avec les yeux de notre coeur; non pas comme un spectacle qui passe et disparaît, -mais en étant transportés dans 1éternité, dans la vie de Dieu, dans la joie et la lumière de la Jérusalem céleste, avant même hotre mort corporelle. La sainte Liturgie, mes frères, est en vérité la préparation et 1’entrée dans la vie éternelle. Elle est une image, un symbole, de l'état futur du monde qui sera tout entier transformé en temple de Dieu. Cest pourquoi, nous dit encore saint Jean, il n'y a ni temple ni église dans la Jérusalem Nouvelle, car Dieu est tout en tous.

N'entrons donc pas dans l'église avec le coeur froid et indifférent, par routine et habitude, comme ceux, qui n'ont ni foi ni espérance en Dieu. N’entrons pas dans l'église avec orgueil et hypocrisie, comme les Juifs et les Pharisiens, qui se flattaient d'être   justes et purs , et qui offraient à Dieu des sacrifices et des observances rituelles hypocrites. "Que m'importe vos innombrables sacrifices, dit le Seigneur au Prophète Isaïe. Je suis rassasié des holocaustes de brebis et de la graisse des veaux! N'apportez plus de vains sacrifices c'est pour moi une fumée insupportable! Je ne supporte pas la fausseté de vos solemnités. Quand vous étendez les mains, je détourne les yeux. Vous avez beau multipliez Vos prières, moi je n'écoute pas. Vos mains  sont pleines de sang. Lavez-vous, purifiez-vous! Otez de ma vue vos actions mauvaises! Cessez de faire le mal et apprenez à faire le bienl Recherchez le droit, redressez le pécheur! Faites droit à l'orphelin et défendez la veuve..." (Isaïe 1, 11-16) Voilà le culte qui plait à Dieu!

Approchons donc de l'autel de Dieu, de la porte du ciel, avec les mêmes dispositions de repentir du Publicain de la parabole évangélique, qui n'osait pas lever les youx vers Dieu en confessant humblement ses fautes, alors que le Pharisien se vantait de ses bonnes actions. Approchons de Dieu avec les larmes de la Pécheresse, qui a lavé les pieds du Seigneur avec ses pleurs et les a essuyés avec ses cheveux, approchons en rejetant nos péchés passés'et après nous être réconciliés avec nos ennemis. Impossible en effet d'entrer dans le Royaume de Dieu, si nous gardons dans le coeur de la haine, de la rancune ou de la colère. Quand donc tu présentes ton offrande à l'autel, dit Notre Seigneur Jésus Christ, si tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrahde, devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère; puis, reviens, et présente ton offrande." (Matthieu 5, 24).

Tel est, mes frères,vle vrai sacrifice, le sacrifice de la Nouvelle Alliance, la sacrifice chrétien et spirituel que Dieu attend de nous: un coeur pur et rempli d'amour pour Dieu et pour nos frères. Et en échange de ce sacrifice, Il ouvrira le Ciel et fera descendre sur nous sa Grâce et sa miséricorde.  Quand Dieu voit la beauté de notre âme purifiée, Il s'écrie, comme dans le Cantique des Cantiques: " Que tu es belle, ma Bien aimée, que tu es belle... Viens, ma Fiancée fais ton entrée..." (Cantiques des Cantiques 4) Alors, poussé par Son Amour des hommes, Il vient vers nous, pour s1 offrir en nourriture, pour s'unir à nous, pour nous faire communier à la vie éternelle: "En. vérité, en vérité Je vous le dis qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle." (Jean 6). Quel grand Mystère! Dieu -qui habite le Ciel, Dieu que personne ne peut approcher, «Dieu se fait pour nous nourriture et boisson, Il vient habiter en moi pour que habite en Lui. Et alors, par la sainte communion reçue d'un

coeur pur, je devies moi-même Eglise, temple de Dieu, Jérusalem Nouvelle. Dieu vient habiter en moi, et je le reçois en criant avec tous les saints: Gloire à Dieul Alléluia. Béni soit Celui qui vient au Nom du Seigneur! Hosanna au plus haut des Cieux!  Amèn.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                              

 

 

LA PRIERE DE L'EGLISE POUR LES MORTS.

Chers frères et soeurs,

Depuis qu’autrefois, il y a bien longtemps, notre premier père Adam a été chassé du Paradis à cause de sa désobéissance, un seul problème écrase notre pauvre humanité: LA MORT. En comparaison de la mort qui attend chacun de nous, aucun autre problème ou aucun autre souci n'a plus d'importance. Tous nos espoirs, toutes nos entreprises, notre richesse et notre gloire disparaissent quand vient le moment de retourner à la terre. Que nous soyons rois ou esclaves, voilà le sort qui attend tout homme. Voilà pourquoi, le roi Salomon, "le plus sage des hommes, se lamentait .en disant: "Vanité des vanités, tout est vanité (...) Tout s'en va vers un même lieu: tout vient de la poussière, tout s'en retourne à la poussière." (Ecclésiaste 1, 1 et 3, 20).

Ce problème de la mort vest si grave, si angoissant que depuis toujours 1es, hommes se sont efforcés d'y échapper ou de l'oublier Nos ancêtres, et tant d'autres peuples, ne pouvant supporter le départ de parents ou d'êtres chers, ont imagine que les âmes des morts devenaient comme des dieux, et ils leur ont offert un culte comme à Dieu, en confectionnant des statuet­tes et ces idoles. Comme nous l'explique la sainte Bible dans le chapitre quatorze du livre de la Sagesse (Sagesse 14, '13-I5), c'est ainsi, par le culte des morts, que naquit l'idolâtrie. D'autres ont construit des monuments funéraires pour immortaliser la mémoire des grands de ce monde; mais sous le marbre et les riches décorations, on ne trouvait que des cadavres et des ossements desséchés. D'autres enepre ont essayé de se rendre immortels par des actions d'éclats, par des exploits guerriers, par des oeuvres d'art, en écrivant des livres; mais au bout de quelques-temps les hommes les ont oubliés et leurs oeuvres aussi. Dautres surtout à notre époque, ont mis leur espoir dans la science ou la médecine, d'autres dans la magie, pour prolonger autant que possible leur séjour dans ce corps misérable; mais ils n'ont obtenu comme résultat que plus de souci, plus de souffrance et plus d'angoisse à l'approche du jour de leur mort Oui, tout cela, mes frères, n'est que vanité et poursuite de vent!  Comme dit le Psaume: "L’homme, ses Jours sont comme l'herbe, comme la fleur des champs il fleurit; sur lui quun souffle passe, il n'est plus, jamais plus ne le connaîtra sa place" (Psaume 102 (103)15-16).

Mais, nous Chrétiens Orthodoxes, ce. qui fait notre joie, c'est que nous savons aue ce problème a été résolu. Depuis le  jour de Pâques, quand le Christ s’est  relevé du tombeau, la mort a été vaincue par la mort Voilà ce que nous chantons à perdre haleine, des milliers de fois, pendant la sainte période de Pâques. Voilà le coeur de notre Foi: " Le Christ est ressus­cité des morts; par la mort il a écrasé la mort, et à ceux qui étaient dans les tombeaux, il a fait don de la vie !"

Le Christ est ressuscité en nous donnant l'assurance que nous tous nous ressusciterons avec Lui. C’est pourquoi la mort n’a , plus de force sur nous, elle ne nous effraie plus. Si. les hommes continuent de mourir, leur mort nest cependant plus un anéantissement, mais elle est un sommeil dans l'attente de la résurrection pour une vie éternelle. Nous, Chrétiens, nous n'appelons pas les défunts qui sont morts dans la foi des "morts", mais nous les nomons: "ceux qui dorment"; et le lieu où on les enterre, on l'appelle un "cimetière", c'est;à dire un lieu de repos, selon le sens du mot grec.

Nous croyons que le Christ a vaincu la mort, qu'il nous a ouvert la porte du Ciel, et nous espérons en la vie éternelle. "C'est pourquoi les pleurs, les cris de désespoir et les lamentations à la mort d'un,être qui nous est cher, ne convien­nent pas aux vrais chrétiens. Comme l'écrit saint Paul aux Thessaloniciens: " Il ne faut pas, frères, que vous vous désoliez comme les autres qui n'ont pas d'espérance. Puisqua, nous croyons que Jésus est mort et qu'il est ressuscité, de même, ceux qui se sont endormis en Jésus, Dieu les emmènera avec lui. Bien souvent les saints Pères, comme saint Jean Chrysostome, ont violemment blâmé leurs fidèles qui s'affligeaient de manière excessive ou qui portaient le deuil. Il y a bien sûr un chagrin naturel, inévitable à la mort d'un parent ou d'un proche, mais notre espérance doit être plus grande; et ce  qui convient au chrétien ce n'est pas les cris et les pleurs, mais la prière et l'espérance en la miséricorde de Dieu.

Mais, dira-t-on, si la mort a été vaincue par le Christ, pourquoi  les hommes continuent-ils de mourir? L'Eglise nous répond que le Seigneur Jésus Christ est descendu aux enfers pour y écraser avec sa Croix la tête du Serpent, pour réduire le diable à 1fimpuissance; et de même que quand on tranche la tête d’un serpent, il continue de s'agiter pendant quelque temps puis il s'arrête définitivement-, de même pour nous, le principe, la tête de la mort, c'est à dire le péché, a été vaincu par le Christ, par la Victime juste et innocente qui s’est offerte volontairement à la mort pour nous sauver, et si les hommes sont encore soumis à la mort ce n'est plus que pour quelque temps, afin qu'ils puissent se repentir. La mort, depuis le Christ, n'est plus une malédiction, mais une pédagogie: elle nous rappelle notre faiblesse et elle est un instrument que nous pouvons désormais utilisé pour gagner le salut et la vie éternelle. Regardez, par exemple, ces-milliers de saints et glorieux martyrs depuis l'origine de l'histoire de l'Eglise;  poureux la mort n'était pas redoutable, mais ils la voyaient comme le moyen d'être unis avec le Christ. Ils la désiraient et suppliaient ceux qui voulaient les délivrer de ne pas les priver de cette joie plus grande que toutes les joies terrestre: mourir pour le Christ, afin de vivre pour toujours avec le Christ.

Beaucoup d'entre nous se demandent: Que se passe-t-il donc après notre mort? Comment pouvons nous continuer de vivre? Quelle est la différence entre l'état présent .de ceux qui sont morts dans la foi et l'état final des élus dans le Royaume de Dieu? La mort est un grand mystère, comment pourrions-nous connaître avec nos moyens humains ce que Dieu garde caché? L'Eglise nous a cependant donné quelques éléments de réponse: non pas pour satisfaire une mauvaise curiosité, mais ce qui est suffisant pour nous aider à travailler pour notre salut. La mort naturelle, c' est la séparation de l’âme et du corps. Lorsque notre corps mortel est privé de l'âme et déposé en terre, il se décompose, en attendant d'être reformé dans un état plus glorieux, par la puissance de Dieu, à la fin des ' temps, le jour de la Résurrection générale de tous les morts. Mais, "notre âme, créée immortelle par Dieu, se trouve alors placée dans l'état qu'elle a elle-même choisi pendant sa vie dans le corps, par ses actes, ses paroles et ses pensées, en attendant le Jugement final. Comme 1’enseigne l’Ecriture sainte, "Dieu rend à chacun selon ses oeuvres" (Romains 2,6); mais  pour le moment" l'état des âmes des défunts n'est pas encore définitif. Ils ne connaîtront la plénitude de la béatitude ou du châtiment que lorsquils retrouveront leurs corps le jour de la Résurrection. Pour ceux qui sont morts dans les  vertus, ils connaissent aussitôt la joie et la douceur de  la présence de Dieu, mais ils ne voient pas tout de suite la plénitude de Sa lumière. Pouf ceux qui sont morts avec des     r péchés non confessés et sans repentir, il sont alors tourmentés par leur conscience, mais sans connaître encore le feu éternel de enfer.                                                                                                  

Même si les défunts ne peuvent plus agir, ne peuvent plus se repentir après la séparation de leur âme et de leur corps, leur état n'est pas définitif, car ils ne sont pas seuls. Les  âmes des défunts ne sont pas isolées, car par la foi et le baptême elles ont été reçues dans la grande famille de l'Eglise.  f Par la foi et le baptême nous devenons fils adoptifs de Dieu et frères des Anges et des saints, ainsi que des chrétiens vivants et morts L'Eglise est le corps du Christ à la fois visible et invisible. Elle rassemble à la fois les vivants et  ceux qui sont partis au ciel, et jouissent plus clairement de la présence de Dieu. C'est pourquoi, de même que la prière des saints aide et secoure les vivants, et s'élève comme un parfum devant l'autel de Dieu pour le salut du monde, de la même manière les vivants peuvent venir en aide aux"'défunts et attirer sur eux la miséricorde de Dieu par leurs prières et leurs bonnes oeuvres. Même avant la venue du Christ, certains Juifs! avaient foi en la résurrection -des morts et célébraient des sacrifices pour les morts, comme Juda Maccabé pour ses soldats   tombés au combat, "afin qu'ils soient délivrés de leurs péchés";(II Maccabés 12, 44-45); à plus forte raison, maintenant que la mort a été vaincue par la résurrection du Seigneur, les chrétiens doivent-ils offrir à Dieu le sacrifice de leurs prières pour le salut des défunts connus ou inconnus.                                                                                

Aux premiers siècles de lEglise, la sainte martyre Perpétue vit un jour en songe apparaître son Jeune frère, mort quelques années plus tôt, qui essayait désespérement d’atteindre la margelle d'un puits pour se désaltérer» Après avoir prié avec larmes pour lui pendant plusieurs jours, elle vit dans une nouvelle vision que la margelle s’était  abaissée et que son frère pouvait se rafraîchir en buvant comme il le voulait et qu'il Jouait' avec l'eau, plein de Joie. Elle comprit alors que grâce à ses prières sa peine lui avait été remise.

Oui, chers Prères, comme le montre le témoignage de tant de saints, la prière des vivants pour les défunts, les aumônes, les bonnes oeuvres, et surtout la commémoration de leurs noms pendant la sainte liturgie sont comme des gouttes d!eau qui rafraîchissent un homme assoiffé. Elles ont le pouvoir extra­ordinaire d'attirer la miséricorde divine. Certes Dieu est un Juste Juge, il voit les secrets des coeurs et rend à chacun selon ses actes; mais sa miséricorde et son amour pour  les hommes sont plus forts que sa Justice. Dieu est Amour, et II ne supporte pas de voir le malheur des hommes. Aussi, lorsqu'il entend les prières instantes des chrétiens pour leurs frères, Il ne peut retenir sa compassion et ce précipite pour consoler, pour pardonner et pour guérir

La foi et l'espérance chrétiennes sont pleines d’audace, et elles osent demander au Seigneur de révoquer son Jugement, de revenir sur sa décision, pour placer ses serviteurs défiants "dans un séjour de lumière, de fraîcheur et de paix, en un lieu où sont absents la peine, la tristesse et les gémissements", là où se trouvent tous les saints.

Quand le prêtre prépare les saints dons avant la divine Liturgie, pendant l'office de la Prothèse, il découpe d'abord la partie centrale du pain offert par les fidèles (prosphore). C'est ce morceau de pain, appelé Agneau, qui sera consacré par la descente du Saint-Esprit et deviendra vrai Corps du Christ. Puis il découpe un petit triangle en mémoire de la Mère de Dieu, qu’il dépose à droite de l'Agneau sur le diskos (patène); ensuite il découpe plusieurs parcelles en mémoire des saints Anges, de saint Jean Baptiste, des saints Apôtres, des saints Docteurs et Hiérarques, des saints Martyrs, des saints Moines, des saints Thaumaturges, des saints ancêtres de Dieu Joachim et Anne, du saint du jour, de saint Jean Chrysostome, l'auteur de la liturgie; Ensuite il découpe d'autres parcelles en lisant les noms des vivants pour lesquels les fidèles ont demandés les prières de l’Eglise, et enfin une dernière série ex mémoire des défunts. Ainsi, autour de ce morceau de pain qui va bientôt devenir le Corps du Christ, se trouve réunie sur le diskos toute l’Eglise du ciel et de la terre, des vivants et des morts. Rien n'est plus salutaire, rien n est plus bienfaisant pour l'âme des défunts que de commémorer leurs noms pendant la sainte Liturgie, et de les réunir ainsi au Christ. C'est pourquoi depuis toujours les chrétiens ont coutume de demander les prières du prêtre pour leurs proches défunts, en particulier le troisième jour après le décès, le neuvième jour, le quaranti­ème jour et chaque année, le jour anniversaire de leur départ de ce monde. On peut, bienv sûr, demander plus fréquemment encore la commémoration des défunts à la sainte liturgie, et pendant l'office de bénédictions des colyves qu'on a lhabitude de joindre à la sainte liturgie.

Les colyves remontent à une tradition très ancienne, quand les premiers chrétiens se réunissaient dans les cimetières, pour commémorer les défunts et apporter diverses offrandes qu'ils distribuaient ensuite aux autres fidèles, et en parti­culier aux pauvres. Aujourd'hui ce repas funéraire a été réduit à ce plat symbolique: les colyves. Les Colyves sont des grains de blé bouillis, mélangé avec du sucre, des fruits secs, du miel ou diverses autres friandises. Le grain de blé, que l’on jette en terre pour qu'il meurt et porte ensuite beaucoup de fruits, est le symbole de la mort et de la résurrection, et les sucreries et les friandises qu'on y ajoute figuren les douceurs du Paradis et de la Vie éternelle, de la Terre Promise où les saints goûte ont éternellement le lait et le miel de 1’amour de Dieu. En offrant donc ces colyves en mémoire des défunts et en les distribuant ensuite à nos frères, nous montrons  donc notre foi et notre espérance en la vie éternelle, non seulement par la prière mais aussi par nos actes.

Deux fois par an, le samedi de la semaine avant le Carême (semaine de l'Apokréo ou du Carnaval) et le samedi avant la Pentecôte, l'Eglise Orthodoxe commémore "tous les fidèles qui depuis l'origine des siècles se sont endormis dans la foi et l'espérance de la résurrection pour une vie éternelle'. Des hommes et des femmes par milliers, depuis des siècles et des siècles, sont morts ignorés, ont été oubliés, nont jamais eu une parcelle de pain déposée en leur nom à côté de l'Agneau pour la sainte liturgie. Mais ils restent pourtant membres de l'Eglise, membres de cette famille immense. Ils sont nos frères, et dans son amour l'Eglise ne les oublie pas, même si on ignore leurs noms ou s'ils sont trop nombreux pour être énumérés. C'est pourquoi, ces jours là, nous adressons nos prières et offrons le saint Sacrifice pour tous les défunts. Beaucoup de saints, dont certains vivent de nos jours, avaient le coeur si débordant d'amour, qu'ils passaient des nuits entières en prières pour tous les défunts.

Mais pourquoi l'Eglise nous prscrit-elle de ne prier que pour ceux qui sont morts dans la foi orthodoxe? Est-ce que l'amour chrétien s'arrête aux limites de l'Eglise vizible? Doit-on laisser dans l'oubli et le mépris tant d'hommes qui se sont endormis sans avoir connu la vraie foi? Nous qui nous sommes convertis à l'Eglise Orthodoxe, nous est-il interdit de prier pour nos parents ou nos proches non orthodoxes? L'Eglise réserve la commémoration pendant'la sainte Liturgie aux chrétiens orthodoxes, car pour être placé aux côtés du Christ sur le diskos, cela suppose que même pécheurs - et qui n’est pas pécheur?- les défunts étaient membres du Corps du Christ, de l'Eglise, qu'ils Communiaient au Christ par la foi apostolique. Mais en dehors de la Liturgie et de la commémora­tion officielle par un prêtre, il est bon, il est juste," c'est-pour nous un devoir d'étendre  notre amour à tous ceux qui sont morts en-dehors de l'Eglise. Puisque le Seigneur nous a enseigné d'aimer tous les hommes et même nos ennemis, dans notre prière privée il nous faut prier non seulement pour les défunts non-orthodoxes mais aussi pour tous les morts non-chrétiens, pour tous ceux qui se sont séparés de l'Eglise, pour ceux qui l'ont persécutée, pour ceux qui ont été condamnés à l'enfer. Car toutes ces âmes ont un plus grand besoin de nos prières.

Un Jour saint Macaire d’Egypte ramassa dans le désert le crâne d'un mort, qui se mit à lui parler. Il lui révéla qu'il avait été autrefois grand-prêtre des idoles et qu'il se trouvait maintenant en enfer; mais que chaque fois que saint Macaire priait pour les damnés, lui et ses compagnons de malheur ressentaient un soulagement. Alors que le visage de 'l'un est collé au dos de l'autre, de sorte qu'il ne leur est pas possible de se voir face à face; quand les chrétiens prient pour eux, ils peuvent se voir un peu, et reçoivent ainsi de la vue du visage de l'autre un petit soulagement dans leurs tourments.

Quelle grandeur et quelle force de la prière chrétienne! Elle peut percer le ciel et contraindre Dieu à regarder-vers les hommes qui l'ont rejetés. Elle peut descendre en enfer et verser sur les damnés un peu de- la charité qu'ils ont eux-mêmes refusés pendant leur vie! Dieu est Amour éternel et sans limite, et II nous appelle non seulement à participer à son amour, mais à le répandre aussi sur les autres hommes, vivants et morts. Ne refusons pas cette vocation qui est la • nôtre, mes Frères, soyons de vrais apôtres et des messagers de la miséricorde de Dieu, en priant pour tous les hommes, et en particulier pour les morts, en ainsi esperant que nous pourrons gagner nous aussi le Paradis éternel, par la Grâce et la miséricorde de notre grand Dieu et Sauveur Jésus-Christ, à qui revient toute gloire^ honneur et adoration, avec son Père éternel et son vivifiant Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles et des siècles. Amen.

 

SERMON SUR LES SAINTES ICONES

Lorsqu’un non-chrétien ou un hétérodoxe entre dans une de nos Eglises orthodoxes, même la plus modeste, il est souvent surpris de voir les murs couverts d'images, de voir les  fidèles entrer avec un mélange de respect et de liberté, comme si c'était leur propre maison, baiser avec dévotion les icônes et les reliques des saints, allumer des cierges, en se prosternant et en se signant Tous ces gens qu'ils côtoyent dans leur vie quotidienne se comportent alors différem­ment et prennent même un autre visage, un visage éclairé par une lumière qui n'est pas de ce monde. Et souvent, sans essayer de comprendre le sens de ce qu’ils voient là, ils déclarent avec mépris que les orthodoxes sont restés dans lidolâtrie et qu'au lieu d'adorer des statuettes, ils se prosternent et offrent un culte à des images peintes. Les disciples du Christ, du maître qui est venu libérer les hommes de l'illusion de l'idolâtrie et de la servitude de la Loi en leur enseignant à adorer le seul et unique Dieu par un culte "en esprit et en vérité",  ces disciples seraient-ils donc retournés à l'idolâtrie? Les chrétiens orthodoxes seraient-ils donc comme les Hébreux sortant d'Egypte, qui, aussitôt que Dieu se retirait un peu pour éprouver leur amour, retournaient à leurs idoles et demandaient à leurs prêtres de leur confectionner des veaux d'or et des images sculptées? Nous, Chrétiens Orthodoxes, qui déclarons être les seuls vrais successeurs des Apôtres, et qui prétendons appartenir à la seul vraie Eglise, une, sainte, catholique et Apostolique, sommes-nous en train de transgresser le commandement que Dieu a donne au prophète Moïse sur le mont Sinaï: "Tu ne te feras aucune image sculptee rien qui ressemble à ce qui est dans les cieux, là-haut, ou sur la terre, ici-bas, ou dans les eaux, au-dessous de la terre" (Exode 20, 4.),  en nous prosternant devant des images et en les embrassant?

Pendant plus de cent ans, du huitième au neuvième siècle, des centainon , des milliers de saints orthodoxes ont souffert l'exil, la prison, les tortures de toutes sortes pour défendre la vénération des saintes icônes, que les empereurs de Byzance voulaient alors supprimer. Ces saints sont devenus parmi les plus glorieux do l'histoire de l'Eglise, et le Septième Concile Oecuménique, réuni à  Nicée en 787, a finalement décrété non seulement le bien-fondé de la vénération des images saintes, mais a montré aussi que l'icône est le résumé de toute la doctrine chrétienne, la pierre de touche et la caractéristique de la foi orthodoxe,' Je suis orthodoxe ,   cela veut dire que je fais le signe de la croix et que je baise l’image du Christ, de la Très sainte Mère de Lieu et des saints. L'icône est une confession de foi, une déclaration claire que je croin en l'Incarnation du Christ» Dieu l'Invisible, ce Dieu qui habite une lumière inaccessible, que personne n'a jamais vu; Dieu s'est fait connaître aux hommes, Il s'est manifesté et s'est rendu visible par l'Incarnation de Son Fils Unique: "Nul n'a jamais vu Dieu, nous dit l'Apôtre saint Jean, mais le Fils unique qui est dans le sein du Père, lui nous l'a fait connaître" (Jean I, 18). Le Verbe de Dieu, l'image parfaite du Dieu invisible, le Resplendissement de la gloire du Père et l'effigie de sa substance (voir Colossiens 1 et Hébreux 1,3), ce Fils unique qui a été engendré mais non créé par le Père avant toute créature, par qui l'univers entier, visible et invisible, a été créé, le Fils de Dieu s'est fait homme, il est devenu Fils de l'homme, et par cette incarnation II est devenu l'image visible du Dieu invisible,, L'Apôtre Philippe dit un jour à Jésus Seigneur, montre-nous le Père et cela nous suffit.' Jésus lui répondit attristé: " Voici si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas encore, Philippe? Qui m'a vu a vu le Père:" En  effet, puisque Dieu s'est incarné, en la Personne' de Jésus Christ, et a vécu parmi les hommes, en portant un corps comme le notre, il est donc possible de le représenter en image. Nous pouvons peindre l'image du Christ, parcel qu’l  a vraiment vécu comme un homme, parce que totalement Dieu II est en même temps complètement homme. Une fois unies, sa nature humaine et sa nature divine sont désormais inséparables, et en repré­sentant son aspect humain, tel que de génération en génératien la sainte Eglise nous l'a transmis, je peux en même temps communier avec sa Divinité.

Et ce qui est vrai pour l'image du Sauveur, lest aussi pour les icônes de la Vierge et des saints; ce qui est vrai pour le Dieu incarné, l’est aussi pour l’homme divinisé. Leurs images représentent leur effigie réelle, puisqu'ils ont vraiment vécu sur la terre; et en les vénérant à côté de l'image du Seigneur, Je montre qu'ils jouissent maintenant plus clairement de la présence de Dieu et de sa gloire dans l'Eglise céleste. Lorsque je me prosterne devant . leurs images, ce n'est pas le morceau de bois que je vénère -ce morceau de bois peut, à la différence d'une idole, être mis au rebut et brûlé si l'image est effacée-, ce que je vénère avec dévotion et avec amour c'est la personne qui est représentée sur cette icône. Le Christ et ses saints,qui sont bien vivants au Ciel, l'Eglise nous les rends visibles par les saintes images. L'icône est donc comme une fenêtre ouverte sur le Royaume des cieux.

Lorsqu'on entre dans une église orthodoxe, toute décorée d'icônes et de fresques, on peut s'émerveiller de tant de beauté, de voir cette grande foule qui remplit l'Eglise. Et cela est bien vrai! L'Eglise est remplie invisiblement de saints et d'Anges. Nous ne les voyons pas, mais ils n'en sont pas moins présents; et les icônes sur les murs nous aident donc à sentir plus   immédiatement ce que nous croyons, ce que nous savons par  la foi. C'est pourquoi Dieu a souvent permis à certains de ses amis de Voir, au moment de la sainte liturgie, toutes ces icônes devenir des personnages réels qui s'animaient et venaient participer à la fête du ciel et de la terre, à la Joie des hommes en présence de Dieu.

Non, nous ne sommes pas des idolâtres, nous n'adorons pas des objets inanimés pour: en faire des dieux,^ comme nos ancêtres; mais nous adorons un seul Dieu  invisible, un seul Dieu en trois Personnes, un seul Dieu qui s'est rendu visible, et nous a révélé sa gloire sur la face toute adorable de notre Seigneur Jésus-Christ.

Les icônes orthodoxes sont donc une vision spirituelle, elles ne sont pas comme des photographies froides qui repré­sentent simplement l'aspect matériel de quelqu’un. Ce que nous vénérons dans l'icône du Christ et de ses saints c'est le corps humain uni à Dieu, le corps humain divinisé, qui est rempli de la Grâce du Saint-Esprit. Comparez  une icône ortho­doxe avec une photographie ou avec un tableau d’art religieux occidental, vous verrez aussitôt quelle différence.' Licône n'obéit pas aux lois de ce monde qui est soumis à la mort, elle ne rentre pas dans les cadres étroits de notre logique humaine. Par des procédés techniques qui lui sont propres,; comme la manière de placer la lumière, le fond en or, le renversement de la perspective et des proportions, la manière étrange de représenter les bâtiments et la nature; les artistes sacrés nous introduisent dans un  monde nouveau, dans un monde tout entier pénétré de la lumière de Dieu, dans un monde où l'homme n’est plus esclave de la  mort et n'est plus soumis à la nature, mais dans un monde où, une fois uni à Dieu, il peut vivre éternellement et peut faire resplendir sur la nature autour de lui les reflets de la gloire de Dieu. Chaque détail du visage, des plis des vêtements, du regard, des gestes, nous remplit, d émerveillement par la beauté céleste et spirituelle qui s’en dégage, par l'atmosphère de paix et de joie retenue qui se dégage de ces visages lumineux.

Notre foi orthodoxe n'est pas une affaire de logique, elle ne fait pas appel à la  raison, elle n'est pas pour les sages et les savants de ce monde; mais elle est pour ceux qui ouvrent leur coeur à la présence de Dieu avec la simplicité des enfants. La Foi n'est pas un raisonnement, mais elle est un sens intérieur, un sentiment secret de la présence de Dieu au fond de notre âme. Avoir la foi, c'est entendre Dieu qui frappe doucement à la porte de notre coeur et tout fair pour courir lui ouvrir. Avoir la foi, c'est entendre Dieu, voir Dieu, avec les oreilles et les yeux de notre coeur. Et lorsque je vois une sainte image du Seigneur, je reconnais selui que mon coeur aime, Je l'embrasse comme l'épouse embrasse le portrait de son époux qui est parti au loin, mais qu'elle sent tout proche, parce qu'elle brûle, d'amour pour lui. Quand J'embrasse l'icône des saints, je reconnais mes frères et mes soeurs, qui sont partis en avant pour me préparer une place au Ciel. C'est pourquoi on voir souvent des simples fidèles orthodoxes parler familièrement avec les icônes suspendues dans leurs maisons, en les appelant par leurs noms, comme si ces personnes étaient vraiment présentes.

Un simple moine du Mont Athos, qui habitait seul une  cellule dédiée à saint Nicolas, avait ainsi l'habitude de parler simplement à l'icône du saint, en l'appelait:"Grand Père". Un jour d'hiver, peu avant la fête de saint Nicolas (6 Décembre), il tomba malade, et, s’adressant au saint, il lui dit: "Grand-Père Nicolas, voilà tant d’années que je te sers fidèlement, et maintenant que j’ai besoin, de       

toi, tu ne me viens pas en aide. Si tu ne me guéris pas, je  ne célébrerais pas ta fête et je te laisserai dehors, à la pluie, pour t’apprendre à écouter mes prières" Aussitôt dit, il prit 1’icône et alla la suspendre sur un arbre dehors. Mais au bout de peu de temps, il se trouva complètement guéri s’ empressan de remettre l'icône dans l'église et célébra la fête du saint en invitant tous ses voisins pour leurs raconter ce miracle. Voyez-vous, mes Frères, quelle simplicité, mais aussi quelle familiarité de cet homme avec le monde surnaturel.

Un tel homme vit plus près des réalités invisibles que des choses visibles. Jamais il "n'aurait songé à faire" appel, aux remèdes, il'préférait menacer le saint d'une punition Souvent, nous pensons que Dieu et. ses saints sont bien loin au Ciel, et qu'ils nous abandonnent ici-bas sur la terre à notre misère. Mais,par les saintes icônes, l'Eglise nous montre.  qu'ils  sont tout proches de nous. Le Christ, Sa Très sainte Mère et les saints de tous les temps deviennent présents, aujourd'hui même, ici en Afrique, alors qu'ils ont vécu bien loin en Palestine, en Asie-Mineure ou en Grèce, et par le mystère de l'Eglise leurs icônes deviennent pour nous comme un canal, comme un instrument qui déverse sur nous.la Grâce.

Innombrables sont les:icônes, surtout les icônes de la  More de Dieu, qui ont accomplît des miracles et des guérisons pour ceux qui venaient les prier avec une foi fermente les icônes qui par miracle ont versé des larmes pour les pécheurs, ou qui ont fait couler des flots inexplicables de baume parfumé, comme actuellement au monastère de Malévie en Grèce. D'autres icônes ont été retrouvées flottant sur la mer, comme- la fameuse Portaïtissa du monastère d'Iviron au Mont Athos, et que des saints moines sont venus receuillir en marchant sur les flots. D’ autres icônes, que les hérétiques eu les païens jetaient au feu restaient inconsummées dans les flammes.

Combien dicônes se sont mises à parler, pour convertir des coeurs durs ou pour consoler des âmes affligées? Qui donc accomplissait tous ces miracles? Non pas l'objet lui-même, qui restait un morceau de bois; mais la puissance de Dieu qui l'habite par le mystère de l'Eglise. Oui, mes frères,  l'icône est un mystère, un sacrement, qui sous un aspect ,  visible nous fait communier à la Grâce de Dieu qui est. invisible et comme tous les mystères de l'Eglise, pour être valide et efficace elle doit être réalisée en conformité avec "la-tradition» L'icône orthodoxe n'est pas comme les tableaux ou les statues qu'on trouve dans les églises occidentales; l'artiste ne fait, pas ce que lui inspire son imagination, mais il suit avec humilité, dans le «jeûne et la prière, les règles de la sainte tradition. C'est ainsi que, de génération en génération, depuis-près de deux mille ans, ont été transmises Jusqu'à nous la ressemblance du visage du Christ, celle des Apôtres et celles des saints; de sorte que, malgré la grande variété des tyles et la liberté de l'exécution, même sans lire l'inscription, on peut reconnaître sanss'y tromper les images du Seigneur, de la Mèredé Dieu, de saint Pierre et saint Paul, de saint Georges, de saint Nicolas, saint Spyridon, saint Basile, saint.. Jean Chrysostome et tant d'autres amis de Dieu.

Peindre une icône est un acte d'Eglise, en rue de l'usage dans l'Eglise: c'est à dire que l'icône est tradition et qu'elle nous transmet, dans l'Eglise, la présence de la Grâce viviviante qui a fait de ces hommes comme nous des saints C'est pourquoi il est bon, il est nécessaire, d'avoir des icônes, des saints que nous aimons, avec celles du Christ et de la Mère de. Dieu, non seulement dans l'église de notre paroisse, mais aussi dans notre maison, dans notre chambre, dians notre atelier, sur nos véhicules; afin que Dieu soit présent partout avec ses saints et nous protège par leurs prières. Comme nous" marquons toute chose et toute activité de notre vie par le signe de la croix, de même les chrétiens orthodoxes doivent remplir le monde autour d'eux d'icônes. De cette manière, ils seront toujours rappelés au souvenir de Dieu, à la prière continuelle, et en voyant l'image de la beauté divine sur les. vissages humains du Seigneur et de ses saints, ils seront  encouragés à travailler pour que leur propre visage, leur propre coeur, et toute leur vie, deviennent aussi image de Dieu, un reflet très pur et parfait de la gloire de Dieu. "En effet, déclare saint Paul, le Dieu qui a dit: Que  des ténèbres resplendisse, la lumière" est Celui qui a resplendi dans nos coeurs pour faire briller la connaissance de la gloire de Dieu, qui est sur la face du Christ (...) Et nous, qui le visage découvert, réfléchissons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous-sommes transformés en une même image, allant de gloire en gloire, par le Seigneur, qui est Esprit» (II Corinthiens 4-, 6 et 3, 18.).

Dieu nous a créé "à son image", nous enseigne le récit  de la Création, mais cette image nous l'avons .déformée par le péché. Par son Incarnation, le Seigneur Jésus-Christ est venu révéler dans le monde une nouvelle image de l’homme, une image purifiée et rénovée. En contemplant donc d'ans l’Eglise l'image du Christ et denses saints, en les imitant dans notre vie, nous aussi nous pourrons devenir semblables au .Christ. Son image que nous, voyons maintenante  représentée sur une planche de bois, l'Esprit Saint pourra la graver sur la  table de notre coeur, si nous le préparons et le purifions. Alors le Christ vivra en nous et nous vivrons en lui, des maintenant et pour 1’éternité. Amen.

 

LE SIGNE DE LA CROIX DANS LA VIE DU CHRETIENS

En écrivant aux chrétiens de Corinthe, pour rappeler que sa mission auprès d'eux n'avait pas été une entreprise humaine, mais qu'elle était une réponse à l’arrel de Dieu, saint Paul leur dit: «Le Christ m'a envoyé annoncer l'Evangile auprès de vous, et cela sans la sagesse du langage, pour que ne soit pas réduite à néant la Croix du Christ. Le langage de la Croix, en effet, est folie, pour ceux qui se perdent, mais pour ceux qui se sauvent, pour nous, il est puissance de Dieu" (I Corinthiens 1, 17-18). Pour nous, chrétiens, Je supplice de la Croix qui au temps des Romains, était  réservé aux malfaiteurs, souvenez-vous en effet que Notre Seigneur Jésus-Christ a été crucifié entre deux brigands- ce signe de honte est devenu signe de gloire et de victoire. Comme nous le répétons si souvent pendant le temps pascal et chaque dimanche: "C'est par la Croix que la. Joie est venue dans le monde..." L'instrument de mort est devenu pour nous la clé de la vie, qui nous ouvre la voie de la résurrection et de la communion avec Dieu. Dans nos icônes orthodoxes de la Résurrection, on représente souvent le Seigneur Jésus-Christ descendant aux enfers en. s’appuyant sur la Croix et brisant avec elle les portes de bronze et les verrous de fer de ce lieu qui était jusques là le  seul endroit de l'univers privé de la présence de Dieu. En mourrant sur la Croix le Dieu-homme, Jésus-Christ, a écrasé le royaume de la mort pour y faire régner la vie, la vie et la lumière pour l'éternité.

            Mais pourquoi avoir choisi ce supplice, pour nous ouvrir par sa mort le chemin de la vie? Fallait-il donc que Lui, le Roi du ciel, se mette au rang des brigands et des malfaiteurs, et ne se contentant pas de prendre sur lui notre chair mortelle, qu'il accepte d'être mis à mort par 1. plus infamant et le plus méprisable des supplices? "O, mes frères, quel abîme de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu! Que ses décidions sont insondables et ses voies incompréhensibles !" comme "dit le saint Apôtre Paul (Romains 11, 33).

Dieu a un tel amour pour les hommes qu'il n’a rien voulu négliger pour notre salut. Lui le Pur, le Juste, le sans péché, Il "s'est anéanti lui-même en prenant la condition d’esclave et en devenant semblable aux hommes. Puis, après s'être comporté a vie terrestre comme le plus humble des hommes, Il s'est humilié plus encore et s’est fait obéissant à Son Père jusqu'à la mort et à la mort sur une Croix!" Par 1'exemple de sa mort volontaire, le Seigneur Jésus-Christ nous montrait ainsi que l'humilité  est la voie de l'ascension au Ciel près de Dieu, que c'est l'obéis-sance à la volonté de Dieu et le renoncement à ce que nous jugeons juste ou profitable à notre égoïsme, qui peut nous délivrer de la mort et nous élever avec le Christ jusqu’au Trône de Dieu.

Une autre raison pour laquelle le Christ a choisi le sup­plice de la Croix est qu'il voulait, par son sacrifice et sa mort, non seulement sauver l'homme de la mort, mais délivrer aussi toute la création, tout le monde qui nous entoure, et qui, créé pour être au service de l'homme, avait été entraîné dans la corruption, dans la division et dans la mort par la chute d'Adam. Le Christ, le Second Adam, est venu sur la terre pour vaincre la mort et pour rétablir ici-bas un nouveau • Paradis, plus beau que le premier. C'est pourquoi, comme 1' Arbre de vie avait été planté au milieu du premier Paradis, le Seigneur nous a donné la vie éternelle en étant suspendu sous les yeux de tous les habitants de l'univers, sur la Croix, le nouvel Arbre de vie. Le Christ est élevé sur la Croix entre le ciel et la terre, pour réunir le ciel et. la terre et pour sanctifier l'air. Il meurt les bras étendus, pour rassembler en Lui-même la longueur et la largeur de toutes choses, l'espace que nous marquons par les quatre directions. Le Seigneur étend les bras sur la Croix, pour embrasser tous les hommes dispersés, les montagnes, les mers, les forêts et les plaines, les animaux de toutes espèces. Notre nature divisée et le monde entier, retrouvent en Lui un centre, retrouvent une véritable beauté et une harmonie. Au lieu d'être l'ennemi de l’homme, le monde est désormais sanctifié par la sainte Croix,et nous aide à trouver le Salut.

La Croix est donc signe de vie, de résurrection et de victoire. C'est elle qui est le flambeau et le lampadaire sur lequel brille le Christ, la Lumière du monde. C'est pourquoi la tradition de l'Eglise a toujours lié la Croix à la lumière de Dieu. La sainte Ecriture nous enseigne que la Croix est "le Signe du Fils de l’homme", qui apparaîtra dans la ciel pour annoncer le second Avènement de notre Seigneur Jésus Christ, à la fin des temps, quand "Il viendra sur les nuées avec puissance et grande gloire (Matthieu 24, 30.

Au début du quatrième siècle, au temps où la Sainte Eglise était encore soumise à la persécution, l'empereur romain Constantin le Grand, qui était parti à la tête de ses  armées pour lutter contre l'usurpateur du trône, vit une nuit dans le ciel une immense Croix lumineuse et il entendit une voix qui lui disait: "Par ce signe tu vaincras !" Il obéit à cet avertissement divin, fit placer le signe de la et Croix sur tous ses étendards V remporta ainsi une écrasante victoire. Il se convertit à la foi et devint ainsi le premier empereur chrétien. Il fit ensuite cesser les persécutions et ordonna que le Chistianisme puisse être prati­que librement dans tout l'empire. L’univers entier commença dès lors à se couvrir du signe de la Croix: on construisit partout des églises, on dressa des Croix sur les places publiques, à la croisée des chemins, dans les champs, sur les montagnes, dans les maisons, sur les navires et sur tous les véhicules ou objets usuels. Partout la Croix, partout le Christ présent, partout ce signe de victoire,par lequel la mort a été vaincue et devant lequel les démons s1 enfuient avec frayeur. Le même, pour chaque chrétien, la croix est devenu comme le signe_de son identité et de son appartenance au Christ.

Depuis notre baptême nous portons pendue à notre cou une petite croix, pour signaler que nous sommes serviteur du Christ, que "baptisés dans le Christ, nous avons revêtu, le Christ" (Galates 3, 27) comme le dit saint Paul. Nous ne vivons plus pour nous mêmes, mais pour Celui qui par amour pour nous s'est offert en sacrifice sur la Croix. Je suis chrétien et je porte bien ouvertement le signe de la Croix sur mon corps, même si je dois pour cela être méprisé ou persécuté par les impies et les serviteurs de Satan. Les saints martyrs d’autre fèis  et les nouveaux martyrs de notre époque contemporaine, où l'on ne cesse de persécuter la foi dans différents endroits du monde, ont confessé le Christ en montrant ce signe pendu à leur cou. Il suffisait souvent de montrer seulement cette petite' croix pour déchaîner la'fureur cruelle de leurs bourreaux. Ils ont enduré avec joie la torture et la mort, car ils savaient qu'ils communiaient ainsi au sacrifice de notre Seigneur.                

Chacun de nous est aussi un martyr c’est à dire un témoin, selon le sens du mot grec, un apôtre qui annonce- le Christ aux païens, en portant sur lui le signe de la Croix et en vivant tous les jours en accord avec le signe de la Croix, en obéissance à la volonté de Dieu.                                                           

Grande est la puissance du signe de la Croix. Comme nous le montrent les vies des saints ettoute l'histoire de notre sainte Eglise orthodoxe depuis tant de siècles. Quand les Chrétiens tracent le signe de la Croix avec foi, ils mettent en fuite les démons, ils guérissent les maladies et les infirmités, ils apaisent les vents, les-tempêtes de la mer, les orages; ils font venir la pluie en temps de sécheresse, repoussent les insectes et les animaux qui menaceaient' leurs récoltes... Oui, partout où l'on trace le signe de la Croix avec foi, le Christ devient mystérieusement présent avec toute la puissance de sa résurrection, la mort est mise à mort, le Ciel descend sur la terre et la terre est unie avec le Ciel.

Mais nous qui sommes Chrétiens, avons-nous réfléchi à ce que signifie ce signe que nous faisons si souvent sans y penser? Méditez un peu sur le sens de ce signe si simple, et vous verrez quil est le résumé et lexpression de toute la foi orthodoxe. Lorsque nous joignons bien fermement les trois doigts de notre main droite, nous montrons ainsi que nous croyons en un seul Dieu en trois Personnes: le Père, le Fils et le saint-Esprit.  Ils sont distincts, mars le Père est Dieu, le Fils est Dieu et le Saint-Esprit est Dieu. Non pas trois dieux, mais UN SEUL DIEU, la sainte TRINITE qui nous

a été révélée par l'Incarnation de notre Seigneur, Dieu et 1 Sauveur Jésus-Christ. C'est par la Croix, par le sacrifice et la mort du Fils de Dieu, que nous avons reçu la connaissance de la Sainte Trinité.

Donc, lorsque je trace sur mon corps ce signe vivifiant de la Croix, en partant du front, puis sur la poitrine,- puis de, l'épaule droite à l'épaule gauche, Je montre que depuis mon baptême J'ai revêtu le Christ: "Ce n'est plus moi qui vis, s'écriait saint Paul, mais  c'est le Christ qui vit en moi" (Galates 2, 20) "Pour moi, dit-il encore, que Jamais Je ne me glorifie sinon dans la Croix de notre Seigneur Jésus-Christ, qui a fait du monde un crucifié pour moi et de moi un crucifié pour le monde"(Gal. 6, 14). Oui, en traçant sur mon corps le signe de la Croix, Je contre que Je suis crucifié avec le Christ, que Je suis mort à toutes les choses vaines de ce monde, que Je suis mort au péché, aux passions de toutes sortes, aux désirs, à la haine, à la jalousie.. Moi, chrétien, Je suis mort à tout ce qui n’est pas éternel, à tout ce qui n'est pas en accord à la volonté de Dieu, à tout ce qui n'est pas profitable à mon âme pour obtenir le salut Je porte sur moi la mort du Christ, mais Je suis en même temps rempli diaJoie de la Résurrection. Je deviens un témoin de la Résurrection. Je trace le signe de la Croix sur mon corps, en criant à tout l’univers aux hommes, aux Anges et aux quatre horizons:   "Gloire au Père, au Fils et au Saint-Esprit..."

Notre sainte foi orthodoxe n'est pas seulement une idée, une doctrine abstyaite, mais ce que Je crois Je dois aussi le montrer sur mon corps et dans toute ma vie quotidienne. C'est pourquoi chaque fois que nous prononçons le nom de la Sainte Trinité, du Christ, de la Mère de Dieu, des grands saints que nous aimons, il est bon de tracer sur nous,1e signe de la Croix. Nous avons appris de la sainte écriture qu'il faut "prier sans cesse" (I Thessaloniciens 5,17.), se souvenir constamment de Dieu. Cela paraît bien difficile dans un monde qui nous assaille de problè­mes, qui nous éloigne sans arrêt de Dieu et de son amour. Mais cela sera moins difficile si nous marquons du signe de la Croix tous les lieux où nous nous rendons, tous les objets que nous utilisons, si nous commençons notre travail et toutes nos activités en disant: "Gloire à Toi, ô Dieu, gloire à Toi" ou "Seigneur Jésus-Christ, aie pitié de moi! " ou d'autres prières très courtes. Alors, par le signe de la Croix et la prière, le monde autour de nous prendra un sens, le démon perdra son pouvoir, le Seigneur Jésus Christ sera alors vraiment "Celui qui est partout présent et qui rempli tout".

En me levant je fais le signe de la Croix pour sanctifier la Journée qui commence. En partant au travail ou avant d'entre prendre un voyage quelconque, je fais le signe de la Croix pour être protégé de tout danger. Les mères, dans les pays orthodoxes, ont coutume de tracer le signe de la croix sur le front de leur enfants avant qu'ils partent à l'école ou avant leur sommeil. Au moment de commencer une lecture, je fais le signe de la Croix, pour que mon esprit soit attentif à la parole de Dieu. Avant de manger, nous bénissons notre nourri­ture en faisant le signe de la Croix et en rendant grâces à - Dieu pour nous avoir accordé les biens de ce monde et en lui demandant de nous donner ceux de la vie éternelle.

Voyez-vous, mes frères, partout le signe de la Croix, afin que le Christ règne partout, dans toute notre vie, et qu’il habite en nos coeurs et qu’il fasse briller sur nous la lumière et la Joie de Sa résurrection. Gloire à Lui, avec le Père et le Saint Esprit, maintenant et toujours et dans les siècles des siècles. Amen.

 

NATIVITE DE LA MERE-DE DIEU

(8 SEPTEMBRE)

Mes chers frères et soeurs en Christ:

Aujourd'hui notre Eglise, la Sainte Eglise Orthodoxe, célèbre une Grande Fête: celle de la Nativité de la Très-Sainte  Mère-de-Dieu, la Vierge Marie.                                                                              

Cette Fête est la première des fêtes par lesquelles nous commémorons les grands événements dans la vie de notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ et de Sa Très-Sainte Mère. Cette Fête est la première, parce quelle précède historiquement toutes les autres fêtes. Sans la naisaance de la Vierge                    

Marie, il n'y aurait pas eu de-naissance du Christ; et sans la Naissance du Christ, il n'y .aurait pas eu Son Baptême, il n'y aurait pas Sa Transfiguration, et pas non plus ni Sa Passion, ni Sa Crucifixion, ni Son Enterrement, et il n’y aurait pas eu Sa Résurrection et Son Ascension; et sans tout cela, il n'y aurait pas eu de Descente du Saint-Esprit. La Nativité de la Mère-de-Dieu est un événement, préparatoire et nécessaire pour tous les autres événements de l'histoire de notre salut, qui sont contenus dans les Evangiles.                                              

L'histoire de la Nativité de la Sainte Vierge Marie ne se trouve pas dans la Sainte Bible. Certes, la Sainte Vierge eut une naissance comme tout autre être humaiii, comme l'eut aussi Son Fils, le Dieu-homme Jésus-Christ, quand II est devenu homme. Mais les détails concernant la naissance de la Mère-de-Dieu ne sont pas écrits dans le Nouveau Testament. Nous les                                                          savons au moyen de la Sainte Tradition de l'Eglise Orthodoxe. Cette Fête que nous célébrons aujourd'hui est un bon exemple d'une occasion où nous sommes instruits par la Sainte Tradition.    Car, dans notre Sainte Eglise Orthodoxe il y a deux sources de la doctrine et de toute 1’enseignement: les Saintes  Ecritures et la Sainte Tradition. Toutes les deux nous sont données par Dieu, et toutes les deux nous sont nécessaires. Sans la Sainte Tradition, telle qu'elle est exprimée par les Pères de 1Eglise, nous ne pouvons pas interpréter avec surété ou avec assurance la Sainte Bible, et nous sommes conduits à la confusion; nous voyons cette confusion dans la multiplicité des "églises" et des sectes autour de nous. Pour garder la Vraie Poi, la Poi Orthodoxe, il faut garder la Sainte Tradition. Comme l'Apôtre Paul écrit dans sa Deuxième Epitre aux Chrétiens de Thessalonique: "Frères, tenez bon, gardez' fermement les traditions que vous avez apprises de nous, de vive voix ou par lettre."( 2 Thess. 2:15).

L'histoire de la naissance de la Sainte Vierge Marie, comme nous l'apprenons de la Sainte Tradition, est la suivante. Il y avait un Juif appelé Joachim et son épouse Anne. Tous les deux étaient très pieux et Justes devant Dieu. Mais ils étaient d'un âge avancé, et ils n'avaient pas encore d'enfant. Ils priaient beaucoup Dieu de. leur 'donner un enfant, et ils Lui présentaient des offrandes à cet égard. Mais un jour, comme Joachim déposait son offrande dans le Temple à Jérusalem, un des autres Juifs lui dit: "Il ne t'est pas permis de présenter ton offrande avec nous, car tu n'as pas d'enfant." A l'époque de l'Ancien Testament, être sans enfant était considéré comme un état terrible, peut-être le pire de tous les états. Il était nécessaire d'avoir des enfants pour perpétuer son nom et ses possessions. Il était aussi nécessaire d'avoir des enfants pour assurer la continuité de la tribu et de la nation. Il en était de même chez nous dans notre société traditionnelle; il en était de même partout dans le monde avant la venue de l'Evangile du Dieu-homme Jésus-Christ. C'est seulement la Résurrection de notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ qui enlève cette nécessité d'avoir des enfants. A partir de la Résurrection du Christ, nous avons la possibilité de recevoir, la vie éternelle, indifféremment si nous avons des enfants ou non. Aussi, à partir de la Résurrection du Christ, nous savons que ce qui assure la vie perpétuelle de notre famille, ou de notre tribu, ou de notre peuple, ce n'est pas le nombre d'enfants et de petits-enfants, mais c'est si elle a produit des saints, qui Jouiront de la vie éternelle. Nos enfants mourront, et leurs enfants après eux mourront aussi. Ce monde viendra à une fin, quand tout finira, tout prendra fin, soit famille, soit tribu, soit nation. Mais aprés la résurrection générale à la fin du monde, tous justes jouiront de la vie éternelle.

Mais Joachi, et Anne vivaient encore avant le Christ, et ils ne comprenaient pas cela. Ainsi Joachi, fut trés blessé au coeur par cette remarque de son compatriote, qui’ il ne lui était pas permis de presenter son offrande avec les autres Israelites. Il ne rentra pas chez lui, mais il alla dans le désert; où il resta quarant jours dans un grotte prés du fleuve Jourdain, en jeûnant et en versant des lzrmes devznt Dieu, le priant de lui donner un enfant. Au même temps Anne, qui avqit été insultée par une servant à cause de sa stérilité, resta dans le jardin de sa maison, en priant Dieu et en versant des larmes elle aussi.

Enfin notre Dieu, Qui entend toujours les supplication de ceux qui le prient avec foi, entendit les priéres de Joachi, et d’ Anne. Il envoya l’ Archange Gabriel à Anne pour lui dire qu’ elle allait concevoir et donner naissance à un enfant, et de plus que l’on parlerait de progéniture dans tout le monde entier. Pleine de joie, Anne pro,it de consacrer son enfant, soit un fils, soit une fille, au Seigneur, pour qu’il le serve tous les jours de sa vie. Un autre Ange apparut à Joachim, et lui ordonna de rentrer chez lui, parce que Dieu avait entendu ses supplication et celles de sa femme.

Neuf mois plus tard, Anne donna naissance à une fille, à laquelle elle donna le nom de Marie. Anne établit un sanctuaire dans la cha,bre de l’ enfqnt; où rein de vil ni de souillé par le monde n’ entrait, car l’enfant Marie était consacrée à Dieu.

Quand une anné était écoulée aprés la naissance de Marie, son pére Joachim donna un grand festin. Il invita des prêtres, des scribes et des membres du Conseil, et tout le peuple, d’ Israël. Les prêtres bénirent l’ enfant en disant: «Dieu de nos péres, benis cette petite fille, et donne lui un nom qui soit nommé éternellement et pzr toutes les générations. Et tout le peuple répondit: « Qui’il en soit ainsi ! Amin ! » De plus les grands-prêtres bénirent la petite Marie, en disant: « Dieu des hauteurs sumlimes, abaisse Ton regard sur, cette petite fille, et donne-lui une bénédiction suprême, une bénédiction à nulle autre pareille ! »

Ces bénédictions furent prophétiques. Ni les prêtres ni les grands-prêtres qui les prononcèrent, ni les, parents de 1’enfant Marie ne comprirent que cette petite fille allait devenir plus exaltée que toute autre femme qui avait jamais vécu ou qui allait jamais vivre. Ils ignoraient quelle deviendrait le plus exalté de toute la race humaine dans toute l'histoire. Et certes, ils ignoraient que  cette enfant serait élevée au delà de toute autre créature, qu'elle deviendrait "plus véné­rable que les Chérubins et plus glorieuse incomparablement que les Séraphins.

Dans cette Grande Fête de la Nativité de la Très-Sainte Mère-de-Dieu, nous célébrons surtout la préparation que fit Dieu pour Son Incarnation, pour devenir homme, en prenant une âme humaine et un corps humain comme les nôtres. Mais nous, comme tout autre être humain, navons pu choisir notre mère avant être nés. C'est Dieu, et Dieu seul, Qui a choisi Sa Mère par avance, et en vérité l'a créée. Comme notre . Eglise chante dans les Vêpres de cette Fête:

"En ce jour le Dieu Qui repose sur les trônes spirituels, S'est préparé sur terre un Trône saint; et Celui Qui établit avec sagesse les cieux, en Son amour du genre humain Se ménage un Ciel doué de vie; car d'une racine sans fruit, pour nous les hommes II fait surgir Sa propre Mère comme plante porteuse de la Vie."

C’est la Vierge Marie, la Mère-de-Dieu, qui est devenue le Trône de Dieu, parce que c'est Dieu Qui Sest assis comme Enfant sur ses genoux. Gest la Vierge Marie qui est devenue un Ciel doué de vie, parce qu'elle a contenu Dieu dans sa matrice; Dieu, Que "les cieux et les cieux des cieux ne peuvent contenir", Se laissa contenir dans le corps de la Sainte Vierge Marie. D'une racine sans fruit, c'est-à-dire d'Anne qui avait été stérile, Dieu fit surgir la petite fille Marie, qui allait devenir Sa Mère; et la Mère-de-Dieu, la toute-Sainte Vierge, est devenue pour nous comme une plante, dont le Fruit, c'est-à-dire le Christ, nous donne la vie éternelle.

Les parents de la Mère-de-Dieu, Joachim et Anne, sont commémorés comme des grands Saints dans notre Eglise Orthodoxe. Ils sont nommés comme les "saints et justes ancêtres de Dieu Joachim et Anne" par le prêtre dans le Congé à la fin de chaque célébration de la Divine Liturgie.

Mes chers frères et soeurs en Christ,' célébrons aujourd'hui cette Grande Fête avec joie, et remercions Dieu pour tout ce qu'il a fait pour notre salut et pour nous donner la vie éternelle. A Lui soit toute gloire, action de grâces et adoration, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.  Amin.

 

L’EXALTATION DE LA PRECIEUSE ET VIVIFIANTE CROIX

(14 SEPTEMBRE)

Mes chers frères et soeurs en Christ:

Aujourd'hui notre, Eglise, la Sainte Eglise Orthodoxe, célèbre une Grande Fête, celle de 1Exaltation de la Précieuse et Vivifiante Croix.

Nous les Chrétiens connaissons la Croix comme le signe par excellence de notre religion Nous reconnaissons nos églises parce qu'elles portent une croix sur le toit. D'ordinairement nos livres sacrés, c'est-à-dire la Sainte , Bible et les livres que nous employons dans les offices de notre Eglise, sont ornés d'une croix sur la couverture. Quand nos prêtres nous bénissent, ou quand ils bénissent n'importe" quelle personne ou chose, ils bénissent en traçant avec la main droite le signe de la Croix sur la personne ou la chose qui reçoit la bénédiction. Le plus, nous les Chrétiens Ortho­doxes nous sommes accoutumés de tracer sur nous-mêmes le signe de la Croix de nombreuses fois chaque jour, surtout pendant les offices de notre Eglise et pendant nos prières privées.

Mais dans l'ancien Empire Romain, la croix était un signe hontueux et un signe de mort" La crucifixion était à cette époque-là la manière d'exécuter les criminels et les malfaiteurs condamnés. La crucifixion était la sorte de mort la plus hontueuse que l'on connaissait. Pour cette raison elle n'était employée que pour les esclaves et les peuples soumis; on ne crucifiait pas les citoyens romains. C'est ainsi que l'Apôtre Paul, qui était citoyen romain, ne fut pas crucifié comme la plupart des autres Saints Apôtres, mais il fut décapité.

Mais tout cela s'est changé. Environ trois cent années après la Naissance du Christ, l'Empire Romain était divisé en quatre parties. L'empereur d'une de ces parties, celle de l'Europe occidentale, s'appelait Constantin, dont la mère, Hélène, était Chrétienne. Constantin marchait sur Rome pour s'opposer à son rival Maxence, qui était empereur en"Italie. Constantin vit une vision de la Croix, qui lui apparut sous forme lumineuse dans le ciel entourée de l'in­scription: "Par ce signe tu vaincras". Il fit alors orner ses étendards du signe de la Croix, et ainsi pour la première fois dans l'histoire, la Croix fut employée comme signe et étendard dans une bataille. Constantin remporta une brillante victoire, bien que les forces de Maxence fussent bien supérieures Cette victoire fit de Constantin le seul empereur romain pour loccident, et de plus le premier empereur romain qui adoptât ouvertement la religion chrétienne. Quelques années plus tard Constantin devint le seul empereur romain, et toutes les persé­cutions contre les Chrétiens dans l'Empire Romain cessèrent.

L'année 326 après le Christ,. l'Empereur Constantin envoya sa mère Hélène à Jérusalem pour y vénérer les Lieux Saints, où avait vécu notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ. A cette époque-là il n'y"avait pas de grande église sur le lieu du Saint Sépulcre, où avait été enterré le Seigneur. On ne savait pas même avec sûreté où se trouvait précisément cet endroit, parce que les idololâtres l'avait caché sous des décombres. Mais il y avait une tradition orale répandue parmi lès habitants chrétiens de Jérusalem, qui disait où se trouvait à peu près l'endroit du Golgotha (où le Seigneur fut crucifié) et du Saint Sépulcre.  Aidée par cette tradition orale, l'Impératrice Hélène ordonna que lon creusât dans les ruines là où poussait une herbe qui s'appelle le basilie, ce qui veut dire: "l'herbe royale". Ses serviteurs creusèrent, et ils trouvèrent trois croix: celle du Christ et celles des deux larrons qui furent crucifiés avec Lui. On trouva là aussi des clous avec lesquels le Corps du Seigneur^ avait été attaché à la Croix.

Mais la Reine se trouva embarassée de ne pouvoir dis­cerner quelle  des trois  était la Croix du Seigneur Jésus Christ. Pour ce but le Patriarche de Jérusalem Saint Macaire, prit une des trois croix vers une veuve mourante. Lorsque cette croix s'approcha de le femme, elle fut guérie et ressuscita. Ainsi on reconnut que cette croix était la Très-Sainte Croix sur laquelle le Seigneur Jésus Christ avait été crucifié; d'ailleurs, les deux autres croix n'opérèrent aucun miracle. Ainsi il devint évident à tous quelle était la Précieuse Croix" du Christ et quelles étaient les deux croix des larrons.

De plus, on vit par la résurrection miraculeuse de la veuve, que la Vraie Croix du Christ est vivifiante, c’est-à-dire qu'elle donne la vie Vraiment, la Précieuse Croix Du Christ est vivifiante Hormis de cette résurrection, des miracles innombrables ont été accomplis par l’entremise des morceaux de la Vraie Croix» Mais nous pouvons appeler la Sainte Croix "vivifiante surtout parce que c'est par elle que nous tous avons reçu le don de la vie éternelle. C'est ainsi que nous les Orthodoxes avons coutume dappeler la Sainte Croix du Christ: "la Précieuse et Vivifiante Croix."

Ayant découvert quelle était la Précieuse Croix, la Reine Hélène et toute sa cour la vénérèrent alors et l'em­brassèrent pieusement. Mais le peuple, qui était rassemblé nombreux sur ce lieu, désirait lui aussi bénéficier de cette grâce, ou au moins voir de loin l'instrument de notre rédemption, tant son amour pour le Christ était ardent. Le Patriarche Macaire monta alors sur une estrade élevée, appelée un "ambon"; nous employons le même mot pour l'estrade qui se trouve dans de nombreuses églises Orthodoxes. Après être monté sur 1'ambon, le Patriarche prit la Précieuse Croix à deux mains, et il 1'éleva bien haut à la vue de tous, pendant que la foule s’écriait continuellement. "Kyrie eleison'": "Seigneur aie pitié".

Celle-ci est l'origine de la cérémonie très belle de l'Exaltation de la Sainte Croix, que nous accomplissons aujourd'hui chaque année dans notre Eglise Orthodoxe. Le prêtre prend la croix à deux mains; puis il l'élève à la vue de tous. Ensuite il la fait descendre en s’inclinant très lentement vers la terre, jusqu'à ce que la croix touche presque le sol. Puis il s'élève lentement debout, en élevant encore une fois la croix. Pendant toute cette cérémonie d'élévation, d'abaisse­ment et encore d'élévation, le choeur et le peuple chantent cent fois: "Seigneur aie pitié!" Cette procédure est répétée vers toutes les quatre directions du monde: vers l'Est (où est situé l'autel de l église),, vers le Nord, vers l'Ouest et vers le Sud; et finalement encore une fois vers l'Est.

Cette cérémonie rapelle en premier lieu le geste de Patriarche Macaire, qui éleva la Sainte Croix, et du peuple, qui chanta: "Seigneur aie pitié!" Elle évoque aussi l'histoire de la précieuse Croix: au commencement elle fut élevée sur la colline du Golgotha, ensuite elle fut cachée sous des décombres, et finalament elle fut découverte et exaltée par l'Impératrice Hélène/et le Patriarche Macaire. Plus figurativement, cette cérémonie manifeste que la croix, qui était un instrument de honte, a été élevée de cet état de honte et qu’elle est devenue notre fierté et notre joie. En faisant l'élévation; vers les quatre directions du monde, le prêtre montre que le Christ voulut réconcilier et unir toutes choses en Lui, dans Son Corps, par la Croix, qu'il monta pour notre salut. En réconciliant et en unissant toutes choses par la Croix, Il nous a réconciliés et unis aussi avec Dieu le Père.

Les deux Saints Rois Constantin le Grand et sa mère Hélène sont considérés comme de grands Saints de l'Eglise Orthodoxe. Ils sont commémorés ensemble chaque année le 21 Mai. Sur leur Sainte Icône, ilé sont représentés en tenant la Sainte Croix entre eux, à cause de leur relation avec la Croix. Elle est associée avec Saint Constantin à cause de la vision qu'il vit: la croix lumineuse avec l'inscription: "Par ce signe tu vaincras et à cause de sa victoire ensuite avec le signe de la Croix comme aide. Nous les Chrétiens, nous aussi pouvons vaincre par le signe de la Sainte Croix, quand nous le traçons sur nous-mêmes. Ainsi nous chassons les démons, si nous employons le signe de la Croix avec foi dans le Seigneur Jésus-Christ, notre Dieu Tout-Puissant.

La Croix est associée avec Sainte Hélène, puisque c'est elle qui découvrit la Vraie Croix, la Précieuse et Vivifiante Croix, qui est exaltée aujourd'hui dans les Eglises Orthodoxes partout dans le monde.

Un hymne très ancien qui est chanté aujourd'hui est le suivant:

"Seigneur, nous nous prosternons devant Ta Croix, et nous glorifions Ta Sainte Résurrection."  Nous pouvons employer cette hymne chaque jour dans nos prières chez nous, devant la croix qui est pendue sur le mur dans notre maison;  car il faut toujours qu'il y ait une croix sur le mur de la maison d'un Chrétien. Cette croix peut être très simple, même faite en liant deux morceaux de bois; mais elle doit se trouver là, parce qu'elle est le signe par ex­cellence de notre Foi chrétienne.

Mes chers fidèles, aujourd'hui c'est une Grande Fête de notre Eglise. Mais en même temps cependant, c'est aussi un jour de jeûne; aujourd'hui nous ne mangeons ni de  viande, ni de poisson, ni d'oeufs, ni de lait et de ses produits. Nous jeûnons en l'honneur de la Sainte Croix et en lhonneur de la Passion de notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus Christ pour nous. A Lui soit toute gloire et adoration et action de grâces, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amin.

 

HOMELIE

SUR LES ARCHANGES MICHEL ET GABRIEL ET LES AUTRES

PUISSANCES CELESTES ET INCORPORELLES

 

(8  NOVEMBRE)

Mes chers frères et soeurs en Christ:

Aujourd4hui nous allons considérer les Saints Archanges Michel et Gabriel et les autres Puissances Célestes, ceux que nous appelons enserablement les Saints Anges.

Dans la Sainte Bible, soit dans l'Ancien Testament soit dans le Nouveau Testament, nous lisons à plusieurs reprises des choses concernant les Saints Anges, Parfois ils sont des messagers envoyés par Dieu, qui apparaissent aux hommes pour leur annoncer une nouvelle de Dieu. Par exemple, dans le Livre des Juges, un ange apparut à la femme de Manoah pour lui dire qu'elle allait concevoir et enfanter un fils, Samson le très-fort.  Dans le Nouveau Testament nous avons au commencement de lEvangile selon Luc l'histoire de l'apparition de l'Arch­ange Gabriel au prêtre Zacharie, pour lui annoncer: "Ta femme Elisabeth t'enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jean." Ensuite nous lisons le récit de 1'annonciation par le même Archange Gabriel à la Sainte Vierge Marie, qu'elle deviendrait Mere-de-Dieu. Aussi nous lisons dans les Evangiles que des anges furent envoyés au Tombeau du Christ pour annoncer aux Femmes Myrophores la nouvelle joyeuse de la Résurrection.

D’autres fois les anges sont envoyés par Dieu pour aider les hommes d'une manière merveilleuse. Par exemple, dans l’Ancien Testament nous lisons dans le Livre de Tobit comment l'Archange Raphaël fut envoyé par Dieu pour accompagner le jeune Tobié en voyage, pour délivrer Sarra d'un démon,  et pour guérir le vieux Tobit de son aveuglement.  Dans le Nouveau Testament nous avons dans les Actes des Apôtres l'histoire de la délivrance miraculeuse par un ange de l'Apôtre Pierre, qui avait été jeté en prison par le roi Hérode, dans le dessein de le tuer. (Actes 12:7-11).   

Mais les anges sont aussi employés comme des exécuteurs terribles et redoutables de la justice divine contre les pécheurs. Par exemple, dans l'Ancien Testament nous avons l'histoire de la destruction de l'armée du roi Sennachérib d'Assyre, quand il voulut prendre Jérusalem. "Cette même nuit, l'Ange du Seigneur sortit et frappa dans le camp assyrien quatre-vingt-cinq mille hommes.( 4 Rois (2 Rois) 19:35; Isaïe37:36).   

Dans le Nouveau Testament, c'est surtout dans l'Apocalypse que nous voyons les anges amenant des plaies, des guerres et d'autres malheurs sur les pécheurs du monde, par exemple les sept anges avec les sept coupes remplies de la colère de Dieu. (Apoc. 15:7, 16:1-21).

Les anges sonit aussi nos gardiens. Il y .a un ange gardien assigné à chaque nation et à chaque peuple. Il y a un ange gardien pour chaque église locale. Par exemple, dans les trois premiers chapitres de l'Apocalypse, nous lisons des anges des églises de sept villes d'Asie. Mais surtout, chacun de nous a un ange gardien, qui nous protège contre les démons et qui nous conduit sur les voies de Dieu.

Qu'est-ce que sont les anges? Qu'est-ce que notre Eglise, la Sainte Eglise Orthodoxe, nous enseigne à leur égard?

Les anges sont des esprit. Ils sont des purs esprits, c'est-à-dire qu'ils nont pas de corps. Ils ne sont pas composés de matière, comme nous et comme les animaux.. Comme nous lisons dans le Livre des Psaumes:"I1 fait de Ses anges des esprits, de Ses serviteurs des flammes de feu." (Psaume 103 (104).

Mais bien que le anges soient des esprits, ils ne ne sont pas des dieux. Ils sont des créatures, comme nous Ils ont été créés par Dieu de rien; avant leur création ils mexistaient pas. Ils sont immortels, mais ils ont tous eu un commencement, quand ils furent créés. Dieu seul est sans commencement; seulement Dieu existe depuis toute éternité.

Les anges sont des serviteurs de Dieu, comme nous. Leur première tâche est de louer Dieu et de Le glorifier;  ce qui est notre première tâche à nous aussi. Ils sont aussi des messagers de Dieu, envoyés par Lui pour nous annoncer Ses ordres et pour faire accomplire la volonté, de-Dieu dans le monde, comme dans les exemples pris de la Sainte Bible, que nous venons de citer. Le mot français: "ange" (Ne traduisez pas ce mot!),  vient du mot grec: "angelos", ce qui veur dire: "messager'. Le mot en Swahili: "malaika" a la même signification; il est très proche du mot hébreu: "malachie", qui veut dire aussi: ''messager1'. Ce nom a été donné au dernier des Douze Petits Prophètes dans l'Ancien Testament, à cause de la prophétie de la mission d'un Messager de Dieu: "Voici"'que Je vais envoyer. Mon Messager, pour qu'il ouvre un chemin devant Ma face." (Mal. 3:1). Cette prophétie fut réalisée par Saint Jean-Baptiste, le Précurseur, qui fut envoyé comme Messager pour préparer le peuple juif à la mani­festation du Dieu-homme Jésus-Christ.

Comme nous, les anges sont des êtres raisonnables. Ils peuvent penser. Comme nous, ils sont créés à limage de Dieu. Ils ont été dotés comme nous d'une volonté libre Et comme les hommes, les anges furent mis à l'épreuve, pour voir comment ils utiliseraient leur volonté: pour obéir à Dieu, ou pour Lui désobéir. L'un d'entre eux était un ange très resplendissant, appelé Lucifer, ce qui veut dire: "Porteur de la Lumière". Il avait reçu beaucoup de privilèges de Dieu, et il tenait un rang très haut parmi tous les anges. Mais il devint orgueilleux, et voulut se considérer comme l'égal de Dieu. Il se dit: "Je monterai dans les Cieux; au-dessus des étoiles de Dieu j'élèverai mon trône; je monterai sur les sommets des nues; je serai assimilé au Très-Haut."   Il avait été créé bon, comme tous les anges. Mais par l'orgueil il devint mal, et il tomba de la position privilégée qu'il avait tenue. Au lieu d'être un ange, il devint le diable. Au lieu d'être Lucifer, il devint Satan. Dans sa chute il tira d'autres anges avec lui, qui devinrent les démons. Ainsi les démons sont des anges qui ont fait un mauvais usage de leur libre volonté, pour se révolter contre Dieu. Pour les démons, leur chute est définitive; il n'y a pas de repentir pour eux. Pour nous aussi, il n'y aura pas de repentir après notre mort. Nous pouvons repentir de nos péchés seulement dans cette vie.

Les anges ne sont pas tous de la même espèce. Il y a neuf ordres d'êtres célestes, qui sont appelés: les Séraphins, les Chérubins, les Trônes; les Dominations, les Vertus, les Puissances; les Principautés, les Archanges et les Anges. Parfois nous appelons tous les êtres célestes des anges, par­fois nous réservons ce nom seulement pour le dernier des neuf ordres.

L'ordre le plus haut est celui des Séraphins. Le Prophète Isaîe eut une vision des Séraphins autour du trône du Seigneur. Ils «se tenaient au-dessus de Lui, ayant chacun six ailes: deux pour se couvrir '1a face, deux pour se couvrir les pieds, et deux pour voler.( Isaïe 6:2). Nous trouvons dans beaucoup d'églises Orthodoxes deux éventails sur de longs bâtons, qui sont portés par les acolytes.à la Grande Entrée avec les saints dons pendant la Divine Liturgie. Ces éventails portent une icône en métal des Séraphins. Nous y voyons un visage, sans corps, entouré de six ailes. Les Séraphins chantent sans cesse cet hymne: "Saint, Saint, Saint, le Seigneur Sabaoth. Le ciel et la terre sont remplis de Ta gloire." (Le mot: "Sabaoth" veut dire: ndes Puissances". Nous aussi chantons cet hymne à la Toute-Sainte Trinité dans la Divine Liturgie, un peu avant la Consécration désolons. Il s'apelle: "l'Hymne Triomphale".

Le deuxième ordre est celui des Chérubins. Le Prophète Ezéchiel eut des visions des Chérubins, au dessous du trône du Seigneur. L’Apôtre et Evangéliste Jean le Théologien eut aussi des visions des Chérubins, qui sont décrites dans l’Apocalypse. Ces créatures merveilleuses sont terribles à regarder. Eux aussi, ils "ont chacun six ailes; et ils .sont remplis d'yeux tout autour et au dedans." Ils ons aussi des roues à côté d'eux, et la circonférence des roues est "pleine d'yeux, tout autour"  Les Chérubins sont en nombre quatre, et ils ont respectivement le visage d’un lion, d'un taureau, d'un homme et d'un aigle en plein vol Ils sont des symboles des Quatre Evangélistes: l'homme de Saint Matthieu, le lion de Saint Marc, le taureau de Saint Luc et l'aigle de Saint Jean.

Les Chérubins, comme les Séraphins, louent Dieu, comme un seul Dieu en Trinité de Personnes. Ils chantent sans cesse: "Saint, Saint, Saint, Seigneur Dieu, le Tout-Puissant, Qui était, Qui est, et Qui vient." (Apoc.4,8).

Mais Dieu, Qui peut toujours changer l'ordre des choses selon Sa sainte volonté, Dieu a élevé deux Archanges pour devenir les chefs et les généraux des armées célestes. Ces deux sont les Archanges Michel et Gabriel. Ils sont appelés ainsi les Taxiarches, mot grec qui veut dire: "Chefs de -l'armée". Ce sont surtout ces deux Archanges qui ont été employés par Dieu dans les événements de 1’Evangile par lesquels II a accompli notre salut. De ces deux, c'est Michel qui est le plus terrible à voir pour nous les hommes. Il inspire la peur aux pécheurs. L'Archange Gabriel a une mine moins terrible et plus rassurante. Ainsi c'était Gabriel qui fut envoyé pour annoncer la naissance à venir du Christ à la Sainte Vierge Marie et de Saint Jean-Baptiste au prêtre Zacharie. Tous les deux furent envoyés au Tombeau du Christ. Michel fut envoyé pour inspirer la crainte aux gardes: "A sa vue, les gardes tressaillirent d'effroi et devinrent comme morts." (Matth. 28:4)    Gabriel fut envoyé pour donner la bonne nouvelle de la Résurrection aux Saintes Femmes Myrophores. Il leur apparut comme "un jeune homme, assis à droite. (Marc 16:5) (du Tombeau), vêtu d'une robe blanche." 

Mes chers fidèles, remercions Dieu pour tout ce qu'il a fait pour nous par moyen de Ses Saints Anges. Remercions-Le pour notre ange gardien, qu'il nous a assigné pour nous protéger. Et souvenons-nous que dans les offices de notre Sainte Eglise Orthodoxe, nous sommes unis avec les Séraphins, les Chérubins, tous les Archanges et Anges, et tous les autres êtres célestes, en glorifiant notre Dieu en Trois Personnes: le Père, le Fils et le Saint-Esprit;  à Qui soit toute louange et adoration, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.  Amin.

 

 

ENTREE AU TEMPLE DE LA MERE DE DIEU ET TOUJOURS-VIERGE MARIE

(21 NOVEMBRE)

Mes chers frères et soeurs en Christ:

Aujourd'hui notre Eglise, la Sainte Eglise Orthodoxe, célèbre une Grande Fête: celle de l'Entrée au Temple de la Très-Sainte Mère-de-Dieu et Toujours-Vierge Marie.

Cette Fête commémore un événement dans la vie de la Sainte Vierge Marie qui ne se trouve pas dans la Sainte Bible. Nous le trouvons dans la. Sainte Tradition de notre Eglise, comme elle est exprimée dans les écrits des Saints Pères de l'Eglise, dans les offices et dans les saintes Icônes.

Nous avons célébré il y a deux mois et demi la Nativité de la Mère-de-Dieu. A cette fête-là nous avons entendu l'histoire concernant la naissance de la Sainte Vierge Marie, comme elle nous est enseignée par la Sainte Tradition. Nous avons appris que ses parents s'appelaient Joachim et Anne; ce sont les mêmes Joachim et Anne qui sont nommés comme les "saints et justes ancêtres de Dieu, Joachim et Anne"  par le prêtre   dans le Congé à la fin de chaque célébration de la Divine Liturgie. Nous avons appris qu'ils n'avaient pas d'enfant, et qu'ils étaient très chagrinés à cause de cela. Ils se donnèrent à la prière et au jeûne pendant quarante jours, priant Dieu de leur donner un enfant; Dieu entendit leurs prières, et envoya l'Archange Gabriel pour dire à Sainte Anne qu'elle allait concevoir et donner naissance à un enfant; et on parlerait de sa progéniture dans tout le monde entier. Remplie de joie, Anne promit de consacrer sonenfant, soit un fils soit une fille, au Seigneur, pour qu'il Le serve tous les jours de sa vie.

Ensuite Anne donna naissance à une fille, à laquelle elle donna le nom de Marie. Lorsque l'enfant Marie eut atteint l'âge de deux ans, son père Saint Joachim dit à son épouse: "Menons-la au Temple du Seigneur, afin d'accomplir la promesse  que nous avons faite de la consacrer dès son plus jeune âge au Tout-Puissant, Mais Sainte Anne répondit: "Attendons jusqu'à la troisième année; car peut-être réclamera-t-elle son père et sa mère et ne restera-t-elle pas dans le Temple du Seigneurn Ainsi ils attendèrent encore une année.

Lorsque la petite fille eut complété trois ans, ses parents décidèrent que le temps fut arrivé d'accomplir leur voeux et d'offrir  leur enfant au Temple. Mais ils avaient encore de peur qu'elle ne voulût rester encore chez ses parents. Ainsi Saint Joachim fit assembler des jeunes filles hébreuses afin d'escorter la petite fille Marie avec des flambeaux et de la précéder vers le Temple, de manière à être attirée par la lumière, et de ne pas être tentée de retourner en arrière vers ses parents.

Mais la Sainte Vierge Marie avait été élevée par Dieu dès sa naissance à un degré de vertu et d'amour des choses célestes supérieur à toute autre créature. Ainsi elle s'élança en courant vers le Temple. Au lieu'de suivre son escorte de vierges avec des flambeaux, elle les devança et se jeta dans les bras du Grand-Prêtre, qui 1attendait. Qui était ce Grand-Prêtre? C'était Zacharie, qui allait devenir plus tard le père de Saint Jean le Baptiste et Précurseur. Zacharie était lui-même prophète. Il bénit la petite Marie, en disant: "Le Seigneur a glorifié ton nom dans toutes les générations. C'est en toi qu'aux derniers jours II révélera la Rédemption qu'ils a préparée pour Son peuple."

Ensuite le Grant-Prêtre Zacharie, comme Prophète inspiré par Dieu le Saint-Esprit, fit quel^uechose sans pareil et même inouïe dans l'Ancien Testament. Il fit entrer l'enfant dans le Saint des Saints, où il la fit asseoir sur la troisième marche de l'autel. Or, dans le Temple hébreu à Jérusalem il y avait des parties différentes. Il y avait une Cour des Israélites, où tous les'.Israélites, hommes et femmes, pouvaient entrer. Ensuite il y avait une Cour des Hommes, où l'entrée était interdite aux femmes. Plus exclusif encore était le Saint; là se trouvaient le chandelier à sept branches et la table d'or avec l'exposition des pains de l'offrande. (Compare Hébr. 9:2) .L'entrée

du Saint était limitée aux prêtres et aux autres membres de la tribu de Lévi. Finalement il y avait le Saint des Saints, "comportant un autel des parfums en or et l'Arche de l'Alliance entièrement recouverte d'or." Dans le Saint des Saints l'entrée était permise seulement au Grand-Prêtre et même lui ne pouvait y entrer qu'une fois par an, le jour de la fête de l'Expiation. Ainsi il était tout-à-fait interdit à une petite fille de traverser les cours du Temple, de traverser même le Saint, et entrer dans le Saint des Saints. Mais le Grand-Prêtre Zacharie était Prophète, et il fut inspiré de faire ceci pour la petite Vierge consacrée.

Après cette entrée, dans le Temple à l'âge de trois ans, la Sainte Vierge demeura là jusqu'à l'âge de douze ans. Pendant ces neuf années, elle fut nourrie d'une nourriture spirituelle, qui lui fut apportée par un ange de Dieu. Elle était présente à toutes les Offices, et elle entendait le chant des Psaumes de David et la lecture de l'Ancien Testament.

Quand la Vierge Marie avait atteint l'âge de douze ans, elle commença à devenir nubile. Les prêtres et les anciens craignirent qu'elle ne souillât le sanctuaire, et ainsi ils cherchèrent un vieillard chaste et vertueux, à qui confier la Vierge consacrée, pour qu'il soit le gardien de sa virginité. Ils trouvèrent un veuf âgé, Joseph, qui avait déjà des fils et des filles. C'est à lui qu'ils confièrent la Sainte Vierge Marie, afin qu'il protège sa virginité, en feignant d'être son fiancé.

Voici l'histoire de l'Entrée de la Toute-Sainte Toujours-Vierge Marie au Temple, comme nous l'apprenons par la Sainte Tradition de notre Eglise. Dans cette Grande Fête nous apprenons de plus quelques vérités de notre religion chrétienne Orthodoxe.

D'abord, cette Fête nous apprend, que c'est la Toute-Sainte Vierge elle-même qui est le Temple de Dieu. Elle est même plus merveilleuse que le Temple de Dieu à Jérusalem de l'Ancienne Alliance, parce que celui-ci n'était qu'une pré­figuration d'elle, la Mère-de-Dieu. Dans l'Ancien Testament nous trouvons l'idée d'un endroit spécial, où Dieu habite parmi Son peuple, où II Se laisse contenir. Dans le Livre d'Exode nous trouvons la Tente de Réunion, qui était un sanctuaire portable dans le désert. Plus tard le grand roi Salomon construis un Temple magnifique à Jérusalem. Dans sa prière qu'il fit au Seigneur lors de la consécration de ce Temple, Salomon dit: "Mais Dieu habiterait-Il vraiment avec les hommes sur la terre? Voici que les cieux et les cieux des cieux ne Le peuvent contenir, moins encore cette maison que j’ai construite"( 3 Rois) 1 Rois) 8:27).Ces paroles de Salomon sont vraies. Comment une tente ou un bâtiment en bois ou en pierre peuvent-ils contenir Dieu, Lui Qui ne peut être contenu même par toute l'immensité de l'univers, même par les cieux des cieux? Mais ce même Dieu, Qui Se laissait associer avec la Tente de Réunion et avec le Temple de Jérusalem dans l'Ancien Testament par condescendance, ce même Dieu Se laissa contenir vraiment et entièrement dans la matrice de la Toute-Sainte Vierge Marie, quand II devint homme. Dieu, Qui ne peut pas être contenu, a été contenu volontièrement dans le corps de la Toute-Sainte Mère-de-Dieu, la Vierge Marie. Tant la Tente de Réunion que le Temple de Jérusalem dans l'Ancien Testament ont été remplis par la présence invisible de Dieu sous forme d'une nuée lors de leur consécration. Mais ils n'étaient tous les deux-qu'une, figure de la réalité plus merveilleuse qui allait suivre: qu'une femme, une Vierge, allait contenir Dieu entièrement en elle.

Néanmoins, mes chers fidèles, ce n'est pas seulement là Toute-Sainte Vierge Marie qui a été consacrée pour devenir le Temple de Dieu. Nous Tes Chrétiens Orthodoxes, nous aussi sommes consacrés à notre Baptême et par notre Chrismation pour devenir des Temples de Dieu. Tant notre corps que notre âme est devenu une chose consacrée, consacrée pour être demeur de Dieu. Comme le Saint Apôtre Paul écrit dans sa Première Epitre aux Corinthiens: Ne savez-vous pas que votre corps est un temple du Saint-Esprit, Qui est en vous et Que vous tenez de Dieu?(1 Cor. 6:19).

Mais quand devenons-nous, nous qui sommes pécheurs, vraiment un Temple de Dieu? Quand contenons-nous Dieu illimité en nous? Nous devenons vraiment un Temple de Dieu quand nous recevons le Tout-Saint Corps et le Tout-Saint Sang de notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ dans la Divine Communion. Bien que nous ne recevions qu'un petit morceau du Pain Consacré, nous recevons tout le corps entier du Christ, et nous Le con­tenons Lui-même en nous. Ainsi il faut prendre soin très attentivement de nous-mêmes après avoir reçu la Divine Communion, de peur que nous ne souillions ni ne fassions d'usage mauvaise du Temple de Dieu que nous sommes devenus. Prions que Dieu nous garde purs et sans péchés, soit du corps soit de l'âme, afin que nous demeurions toujours un Temple sacré pour Lui et pour Son Père éternel et pour le Tout-Saint et Vivifiant Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amin.

 

 

LA  NAISSANCE SELON LA CHAIR DE NOTRE    SEIGNEUR   DIEU ET SAUVEUR

JESUS     CHRIST                     

(25 DECEMBRE)

Mes chers frères et soeurs en Christ:

Aujourd'hui notre"Eglise, la Sainte Eglise Orthodoxe, célèbre une Grande Fête: celle de.Noël. Qu'est-ce qu'elle commémore dans cette Fête? Elle commémore la Naissance comme homme de notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ Notre Eglise célèbre aujourd'hui la Naissance de Dieu le Fils avec une âme et un corps humains, comme le notre. C'est un grand mystère que nous célébrons ce jour.

Dieu le Fils est né comme Dieu avant tout temps. Parce qu’ll est Dieu, Il est sans commencement. Il n'y eut jamais de temps où II n'était pas. Comme Dieu II est né de Dieu le Père sans mère, et sans aucun flux de semence. Il est né comme Dieu d'une manière propre à Dieu, d'une manière qui ne rassemble pas à aucune naissance humaine.

Mais aujourd'hui Dieu le Fils est né comme homme. Lui Qui existe éternellement, sans commencement, comme Dieu, prend aujourd'hui un commencement dans le temps. Il commence aujourd'hui une vie comme homme. Mais Sa Naissance comme homme, elle aussi est différente de toute autre naissance humaine. La Naissance de Dieu le Fils comme homme est sans père, sans aucun flux de semence, d'une Mère qui est une Vierge, la Sainte Vierge Marie.  

Quels sont les événements autour de cette Naissance merveilleuse? Dans les récits des deux Evangélistes Luc et Matthieu, nous trouvons trois choses: la Naissance elle-même à Bethléem, l'adoration des bergers et l'adoration des mages.

Pour l'histoire de la Naissance elle-même, prenons l'Evangile selon Luc. Il nous explique pourquoi Jésus-Christ est né à Bethléem. "Or, en ces jours-là, parut un édit de César Auguste, ordonnant le recensement de toute la terre, (Luc 2:1). Dieu choisit Lui-même le moment dans l'histoire de Sa Naissance comme homme. Comme l'Apôtre Paul écrit aux Galates, ce fut "Quand vint la plénitude du temps.(Gal. 4:4). Dieu choisit-de naître comme homme vers le début de l'Empire Romain, pendant la règne de César Auguste, le premier de tous les Empereurs romains. Mais II ne choisit pas n! importe quel moment du règne de César Auguste; Il choisit de naître au cours d!un recensement. Ce recensement ne fut pas un simple compte du peuple selon leur âge et leur sexe, comme les recensements de nos Jours. Ce fut plus une registration de la-population, surtout pour les impôts. Ainsi r»our ce recensement, "tous allaient se faire inscrire chacun dans sa ville.(Luc 2:3). Cette convocation pour le recensement eut pour résultat que Dieu le Fils naquit dans la petite ville de Bethléem. Comment? Ce fut ainsi. Sa Mère, la Sainte Vierge Marie, la Mère-de-Dieu, était une vierge consacrée à Dieu comme petite fille, qui avait demeuré dans le Temple du Seigneur à Jérusalem, jusqu'à lâge de douze ans. Ensuite les grands-prêtres la confièrent à la protection d'un vieillard veuf, Joseph, afin qu'il la garde comme vierge en se disant être son fiancé. Or, Joseph le Fiancé était humble charpentier dans le village de Nazareth en Galilée, au nord de la Palestine. Mais il était aussi un descendant du grand roi d'Israël David. Ainsi Joseph le Fiancé, quittant la ville de Nazareth en Galilée, monta en Judée, à la ville de David, appelée Bethléem ... afin de s'y faire inscrire avec Marie, sa fiancée, qui était enceinte."( Luc. 2:4,5).

Or, Bethléem est une petite ville, quelques kilomètres au sud de Jérusalem. Ce fut le village du roi David, de ses ancêtres et de ses descendants. Dieu avait déjà dit, quelques centaines d'années auparavant, par la bouche de Son Prophète Michée: Et toi Bethléem; terre de Juda, tu n'es nullement

le moindre des clans de Juda:  car de toi sortira un Chef Qui sera Pasteur de Mon peuple Israël. (Matth. 2:6; comparez Michée 5:1). C'était à Bethléem que le Messie attendu, le Christ, devait naître. Dieu, le Christ Lui-même, arrangea les choses de sorte que le fiancé de Sa Mère, Son père-adoptif Joseph, fût obligé d'aller à Bethléem.

"Marie, sa fiancée, qui était enceinte. La Toute-Sainte Vierge Marie était enceinte, sans avoir eu aucunes relations ni avec son fiancé Joseph ni avec n'importe quel autre homme. Elle était enceinte d'une conception miraculeuse, par l'action de Dieu le Saint-Esprit, sans aucun flux de semence; et après cette conception merveilleuse elle resta encore vierge, comme elle l'était auparavant.

Le Saint Evangéliste Luc continue: Or, pendant qu'ils étaient là, le temps où elle devait enfanter se trouva révolu. Elle mit au monde son Fils Premier-né, L'enveloppa de langes, et Le coucha dans une crèche, parce qu'il n'y avait pas de place pour eux à l’hôtellerie."( Luc 2:6-7). Dieu choisit ce moment-là pour être né comme homme, quand Sa Mère se trouva temporairement à Bethléem. Dieu arrange tous les événements comme II le veut.

"Elle'mit au monde son .Fils Premier-né." Ce ne veut pas dire que Marie donna naissance à d'autres fils, ou même à d'autres enfants, après avoir engendré le Christ. Le mot "premier-ne" dans la Sainte Bible veut dire toujours: "celui qui ouvert la matrice" d'une femme ou d'un animal femelle, n'importe qu'elle donna naissance à d'autres enfants ou non. Dans la Loi de Moïse il y "avait des prescriptions spéciales au sujet du premier-né d'une femme ou d'un animal femelle. Dans le cas de notre Seigneur Jésus-Christ, Il fut le Premier-né de Marie, mais aussi le Seùl-né. C'est une chose impensable que le Vase Tout-Saint, la Sainte Vierge Marie, puisse être employé pour une naissance ordinaire d'une personne humaine après avoij? été employé par Dieu pour contenir Dieu le Fils Lui-même, en Lui donnant naissance. De plus, la Naissance de Jésus-Christ diffère de chaque autre naissance humaine, parce qu'il n'a pas ouvert la matrice de Sa Mère." Il L'a gardée comme Vierge: comme Vierge avant Sa Naissance, comme Vierge pendant Sa Naissance, et comme Vierge après Sa Naissance.

La Sainte Vierge, la Mère-de-Dieu, ayant donné naissance au Dieu-homme Jésus-Christ, elle "L'enveloppa de langes et Le coucha dans une crèche, parce qu'il n'y avait pas de place pour eux à l'hôtellerie.".' Elle "Le coucha dans une crèche". Ainsi fut remplie la prophétie d’Isaie: "Le boef reconnaît son Bouvier et l'âne la crèche de son Maître; Israël ne connaît rien, Mon peuple ne comprend rien." (Isaie 1:3). Le peuple élu de Dieu, le peuple d'Israël, ne comprenait rien. Les Hébreux restaient ignorants. Ils ne comprenaient pas que cette jeune .fille enceinte, accompagnée d’un vieillard, allait donner naissance à leur Messie, leur Sauveur attendu. Ils ne comprenaient pas non plus que l'Enfant Qui allait naître était Dieu Lui-même, leur Dieu à eux, Qui avait pris une âme et un corps-humains. Ainsi ils ne firent pas de place pour la Toute-Sainte Vierge et son  Fiancé à 1’hôtellerie, qui était pleine à cause des gens qui étaient venus à Bethléem pour être enregistrés dans le recensement. Ainsi la Sainte Vierge et son Fiancé Joseph furent obligés d'aller sabriter dans une grotte, pour y donner naissance au Fils de Dieu, Cette grotte servait d’étable pour des animaux. Ainsi il s'y trouvait une crèche. Mais Dieu, Qui était ignoré par Son peuple, fut reconnu par les animaux comme leur Créateur. C’est pourquoi sur la Sainte Icône de la Nativité du Christ selon la Tradition Orthodoxe, nous voyons toujours un boef et un âne qui regardent avec adoration leur Créateur nouveau-né comme homme, Qui Se couche dans leur crèche. Ceci remplit la prophétie dite d'Isaïe: Le boef reconnaît son Bouvier et l'âne la crèche de son Maître.

Le Christ nouveau-né dans Son Corps humain fut couché dans une crèche, comme s’Il était nourriture pour les animaux. Aujourd'hui, et à chaque célébration de la Divine Liturgie, le' Christ est couché dans Son Corps humain sur un petit plateau circulaire, appelé le Saint Discos ou la Sainte Patène, comme nourriture pour nous, sous la forme du Saint Pain consacré. De plus, Il est né à Bethléem, ville dont l'appellation hébreuse veut dire: "Maison du Pain. C'est pour cela qu'il est né. aujourd'hui, pour Se donner à nous comme nourriture; afin que nous, en recevant cette Nourriture avec foi et en esprit de repentir, nous soyons unis à Son Corps, et ainsi que nous soyons unis à Sa Divinité, Qui est inséparable de Son Corps humain. Lui II est devenu homme, afin que nous devenions dieu, afin que nous devenions "participants de la Divine Nature".

A Lui soit toute adoration, gloire et action de grâces, avec le Père et le Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amin.

 

HOMELIE  POUR LE JOUR DE L’AN

(1 JANVIER)

Mes chers frères et soeurs en Christ:

Je vous souhaite une bonne Nouvelle Année, en priant que cette année, qui commence aujourd'hui, soit pour chacun de nous une année bénie par le Seigneur.

En ce jour dans notre Sainte Eglise Orthodoxe nous célébrons une fête double. Aujourd'hui, le huitième jour à partir de Noël, nous célébrons la Circoncision de notre Seigneur Jésus-Christ  et nous commémorons aussi un très grand Saint de l'Eglise: Saint Basile le Grand.

La loi de la circoncision dans le peuple hébreu était même plus ancienne que la Loi de Moïse. Elle fut donnée par le Seigneur au Patriarche Abraham, lorsqu’il eut quatre-vingt-dix-neuf ans. Dieu dit à Abraham: "Et toi, tu observeras Mon alliance, toi et ta race après toi, de génération en géné­ration. Et voici Mon alliance qui sera observée entre Moi et vous, c'est-à-dire ta race après toi: que tous vos mâles soient circoncis. ... Quand ils auront huit jours, tous vos mâles seront circoncis, de génération en génération."(Gen. 17:9-10, 12). Ainsi la circoncision devint un signe qui distinguait le peuple hébreu de tous les autres peuples. Remarquons en passant qu'elle était limitée aux mâles. La circoncision des femelles, n'appartenait pas à la religion de l'Ancien Testament, et elle n'appartient pas non plus à la religion chrétienne.

Les adultes masculins qui se convertissaient à la religion juive étaient appelés^"les prosélytes »  (Actes 2:11). Ils devaient tous être circoncis, .chose qui" était très douloureuse. Dans l'ancien Empire Romain, beaucoup d'hommes étaient attirés à la religion juive, à cause de son monothéisme; mais la plupart d'entre eux n'achevait pas leur conversion en devenant eux-mêmes Juifs par la circoncision. Ils fréquentaient les synagogues pour louer Dieu et pour entendre l'Ancien Testament et les homélies. Ils étaient appelés des "adorateurs de Dieu''(Actes 17:4).

Le centurion romain, dont le Seigneur Jésus-Christ guérit le serviteur, en était un; un autre exemple est le centurion Corneille, dans le livre des Actes des Apôtres.

Pendant les premières années de l'Eglise chrétienne, ce fut une question très disputée, si les convertis au Christ qui n'étaient pas Juifs devaient être circoncis. Les uns, comme les Apôtres Pierre, Paul et Barnabe, disaient "non"; mais des autres, surtout des pharisiens qui étaient devenus Chrétiens, disaient qu'il fallait circoncire les païens qui devenaient Chrétiens et leur enjoindre d'observer toute la Loi de Moïse.( Actes 15:5). Enfin les Apotyes tinrent un concile à Jérusalem. Le président de ce concile était Saint Jacques le Frère-du-Seigneur, qui était le premier Evêque de Jérusalem. Il décida, et tout le concile l'accepta, qu'il ne fallait pas imposer ni la circoncision ni la Loi de Moïse sur les païens convertis. Il leur fallait seulement s'abstenir "des viandes immolées aux idoles, du sang, des chairs étouffées et de l'impudicité"(Actes 15:29).

Comme l'Apôtre Paul écrit'aux Colossiens, nous les Chrétiens Orthodoxes avons été "circoncis d'une circoncision qui n'est pas de main d'homme, par l'entier dépouillement de notre corps charnel; telle est la circoncision du Christ.(Coloss. 2:11). Au lieu de la circoncision, nous les Chrétiens Orthodoxes avons le mystère de notre baptême et de notre chrismation, comme marque qui nous distingue de tous ceux qui ne croient pas: notre baptême par l'immersion totale trois fois, "au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit (Matth. 20:18) , dans l'eau con­sacrée; et l'onction avec la sainte huile appelée le Saint Myron, comme "le sceau du don du Saint-Esprit" (Office de Baptême) qui suit le baptême.

Comme tout enfant masculin né dans une famille juive, notre Seigneur et Dieu et^Sauveur Jésus-Christ fut circoncis le huitième jour à partir dé Sa naissance. L'Evangéliste Luc nous raconte: "Quand vint le huitième jour, où l'on devait circoncire l'Enfant, on. Lui donna le nom de Jésus, nom qu'avait indiqué l'ange avant Sa conception"(Luc 2:21). Le nom: "Jésus" veut dire: "Sauveur". Mais pour Lui la circoncision n'était pas du tout nécessaire. Lui seul fut engendré sans aucune impurté de la chair. Mais dans Sa condescendance pour notre salut, et dans Sa grande humilité, Il Se laissa circoncire. Comme homme Il avait l'âge de huit jours, mais comme Dieu il existait déjà depuis toute l’éternité, sans commencement. Avec la Circoncision de notre Seigneur Jésus Christ, nous célébrons aujourd'hui la commémoration d'un Saint trés important de notre Eglise: Saint Basile le Grand, Archevêque l rouve de la ville de Cesaree en Cappadoce, pays ancien qui  se trouve vers la frontière orientale de la Tourquie contemporaine Saint Basile est un des Pères de l'Eglise et un Docteur du monde entier.

Il naquit vers l’an 330 après la Naissance du Christ, dans la. région de la ville de Néocésarée près de la Mer Noire. Son père s'appelait aussi Basile et sa mère Emmélie. Saint Basile fut le deuxième de leurs neuf enfants. Dans cette grande famille, quatre des enfants sont commémores comme Saints de notre Eglise: Sainte Macrine, la premiere mée; Saint Basile; Saint Grégoire Evêque de Nysse; et Saint Pierre Evêque de Sébastie, qui fut le plus jeune des neuf.

Le jeune Basile reçut son premier enseignement chew son père à Césarée en Cappadoce, où ce dernier était instituteur. Quand il avait environ 17 ans, il alla a Constantinople pour continuer ses études. Après quatre années dans la capitale, il se rendit à Athènes, où il étudia encore 3 ou 4 années. Il étudiait la Grammaire grecque, la Philosophie, la Rhétorique, la Géométrie, l’Astronomie et la Médecine. C'est à  Athénes, qu'il rencontra Grégoire, un jeune homme de Nazianze du Cappadoce, qui avait presque le même âge que Basile. Les deux étudiants devinrent de trés grands amis pendant toute leur vie. De même Grégoire de Nazianze, qui devint plus tard Archevêque de Constantinople, est aussi un très grand Père de l'Eglise  et Docteur de la Foi Orthodoxe.

Les deux amis Basile et Grégoire évitaient  les divertissements qu'aimaient la plupart de leurs companions et ils préféraient l'étude des Saintes Ecritures. Ils menaient une vie ascétique, dans la prière et le jeûne.

Après ses études profanes, Basile fit des études spirituelles, en visitant les communautés monastiques qui venaient de fleurir en Egypte, en Palestine, en Syrie et en Mésopotamie ( c’est-a-dire en Iraq). Ensuite il retourna vers la région de la Mer Noire, où il fonda des communautés monastiques. Les règles qu'il écrivit pour ces communautés restent les règles fondamentales de tout le monachisrne Orthodoxe.

Quand il eut environ 30 ans, Basile fut ordonné diacre, et quatre ans plus tard il fut ordonné prêtre Il était assistant de l’Archevêque de Césarée. Il se montra prédicateur brillant et organisateur habile des oeuvres de charité; Surtout quand une terrible famine régna en Cappadoce, il aida les pauvres en leur donnant à manger, et exhorta les riches à donner de leurs aliments superflux à ceux qui avaient faim.

Quand Saint Basile eut environ quarante ans, l'Archevêque de Césarée mourut, et il fut élu à sa place. Comme Archevêque de Césarée, il était l'évêque de la ville la plus importante de cette partie de l'Empire Romain, et ainsi il avait influence et pouvoirs au-dessus des autres évêques de

la région. Mais sa personnalité et ses vertus étendirent son influence bien au-delà de sa propre région. A cette époque, l'Empereur Valens était partisan de l'hérésie arienne, qui soutenait que le Fils de Dieu n'est pas vraiment Dieu mais une créature. Il voulait imposer cette doctrine fausse sur tout l'Empire Romain oriental, et déclencha même des persécutions contre les Orthodoxes. Saint Basile s'opposa résolutement, et devint le chef inafficiel de tous les Orthodoxes. Il déploya une grande activité contre l'hérésie: il écrivit des oeuvres sur la doctrine chrétienne, et écrivit de nombreuses lettres à ses frères-évêques dans plusieurs endroits. L'oeuvre dogmatique 1^ plus fameuse de Sainte Basile est son traité Sur le Saint-Esprit, qu'il écrivit pour convertir à la vérité ceux qui disaient que le Saint Esprit n'est pas Dieu mais une créature.

Comme Archevêque Saint Basile faisait de grandes oeuvres pour les pauvres et peur tous ceux quittaient dans le besoin. Il fit construire à Césarée une série de bâtiments, qui contenait des institutions philanthropiques pour les personnes âgés, les infirmes et les malades, les orphelins, les pauvres, les étrangers et les lépreux. Il écrivait plusieures lettres aux fonctionnaires de l'état et aux gens d'influence pour aider des veuves, des pauvres et d'autres personnes qui en avaient besoin.

 Saint Basile est l'auteur de plusieures belles prières que nous employons dans les offices de notre Eglise Orthodoxe.

Il est de même 1!auteur de la Divine Liturgie de Saint Basile, que nous célébrons aujourd'hui et neuf autre fois .chaque année. Cette Liturgie est presque la même que celle de Saint Jean Chrysostome quant à ce qui est chanté à haute voix, mais les prières qui sont lues par le prêtre sont plus longues. Surtouttla Prière de l'Anaphore (cfest-à-dire la Prière de Consécration des saints dons) dans la Liturgie de Saint Basile est très longue, mais très belle.

Saint Basile était pendant toute sa vie très souvent malade. Enfin il s'en dormit dans le Seigneur à la fin de l'année '378 après le Christ, avant d'avoir atteint la cinquantaine.

Voici, mes chers fidèles, la double fête que nous célébrons aujourd'hui. Mais c’est aussi le commencement d'une nouvelle année. Prions donc le Seigneur notre Lieu qu'il bénisse cette année pour nous. Les saisons de pluie et les saisins sèches, toutes sont en Son pouvoir. Il veut ainsi que nous Lui demandions tout ce qui est nécessaire pour notre vie, comme nous disons dans le "Notre Père": "Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour". Mais il faut en même temps nous souvenir que"les choses de l'esprit sont beaucoup plus importantes que celles du corps. Ainsi nous devons prier d'abord que Dieu bénisse cette année à l'égard de notre vie spirituelle, de sorte qu'elle soit une année de progrès spirituel pour nous-mêmes et pour toute Son Eglise. Car il a dit Lui-même: "Cherchez d'abord le Royaume de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît" (Matth. 6:33) c'est-à-dire les-, choses nécessaires pour la vie du corps.

A notre Dieu: le Père, le Fils et le Saint-Esprit, soit toute gloire et adoration, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.  Amin.

 

LA  THEOPHANIE

LE BAPTEME DANS LE JOURDAIN-DE NOTRE SEIGNEUR ET DIEU ET SAUVEUR JESUS CHRIST

(6 JANVIER)

Mes chers frères et soeurs en Christ:

Aujourd'hui dans notre Eglise, la Sainte Eglise Orthodoxe, nous célébrons une très grande Fête, celle de la Théophanie. Dans cette Fête nous commémorons le Baptême dans le Fleuve Jourdain de notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ .

Qu'est-ce que veut dire le mot: "Théophanie"? Cest un mot grec, qui veut dire: "Manifestation de Dieu". Pourquoi cette Fête, celle du Baptême du Christ, est-elle appelée la "Théophanie"? Nous lappelons la "Théophanie", parce que c'est au Baptême du Christ que Dieu Sest manifesté comme Trinité, comme Trois Personnes distinctes Qui sont tous les Trois Dieu, Un Dieu unique.

C'est à Son Baptême que le Dieu-homme Jésus de Nazareth fut manifesté pour la première fois comme Dieu. Comment fut-Il manifesté comme Dieu? "Aussitôt baptisé, Jésus remonta de de l'eau; et voici que les cieux s'ouvrirent; Et voici qu'une voix venue des cieux disait: Celui-ci est Mon Fils bien-aimé, Qui a toute Ma faveur."(Matth. 3:16,17).La voix de Dieu le Père rendit témoinage, que l'homme Jésus de Nazareth n'est  pas seulement homme, mais Dieu aussi, le Fils de Dieu le Père, qu'il est Dieu le Fils.

C'est ainsi que Dieu, le Père Se manifesta aussi au Baptême du Christ: par Sa voix Le Père n'apparut pas, mais II Se manifesta par Sa voix. Et en Se manifestant par Sa voix, le Père montra qu'il est une autre Personne que le Fils; Il montra que le Père et le Fils sont deux Personnes distinctes.

C'est au Baptême du Christ que Dieu le Saint-Esprit fut manifesté aussi. "Voici que les cieux s'ouvrirent: Il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur Lui.( Matth. 3:16).   

Dieu le Saint-Esprit fut manifesté "comme une colombe1'; Il apparut comme une colombe, mais II n'est pas devenu colombe, comme Dieu le Fils est devenu homme Ce ne fut qu'une apparition; le Saint-Esprit ne prit pas l'âme et le corps d'une colombe comme le Fils prit l'âme et le corps d'un homme. Mais en Se manifestant "comme une colombe", Dieu le Saint-Esprit Se mani­festa comme une vraie Personne, et non pas comme une puissance de Dieu impersonnelle. Aussi II Se manifesta comme une Troisième Personne, distincte tant du Père que du Fils, mais de la même Nature Divine.

De plus, le Saint-Esprit Se manifesta au Baptême du. Christ comme procédant du Père et du Père seulement. C'est ainsi que nous disons dans le Symbole de notre Foi, le Credo, que l'Esprit-Saint "procède du Père"(Jean 15:26).  Cette expression est tirée de l'Evangile selon Jean. Ce que nos amis les Catholiques Romains et les Protestants disent dans leur Credo, que le Saint-Esprit "procède du Père et du Fils", n'est pas vrai. C'est une grande erreur, parce que ceci est en contradiction de la manifestation de Dieu comme Sainte Trinité au Baptême du Christ. La forme originelle du Credo emploie les mêmes mots que l'Evangile selon Jean, que le Saint-Esprit "procède du Père,, Les Catholiques Romains ajoutèrent les mots: "et du Fils" quelques centaines d'années plus tard. Voici une grande différence entre nous les Orthodoxes de l'un côté et les Catholiques Romains et les Protestants de l'autre côté.

Pourquoi notre Seigneur Jésus-Christ fut-Il baptisé? Lui II n'avait pas de péché, ainsi le baptême de Jean, qui était "un baptême de repentir pour la rémission des péchés'(Marc 1:4)    ne Lui fut pas nécessaire. Il ne fut pas baptisé non plus pour recevoir le Saint-Esprit. Il reçoit le Saint-Esprit, Qui Se repose sur Lui en totalité, depuis toujours, avant tous les siècles. C'est Lui, Jésus-Christ, Dont Son Précurseur Jean le Baptiste témoignait: "Celui Qui vient derrière moi est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne d'enlever Ses chaussures; Lui vous baptisera dans l'Esprit-Saint et le le Feu." ' La descente du Saint-Esprit lors du Baptême du Christ ne fut pas quelquechose de nouvelle, ou un événement isolé; ce fut une manifestation d'une réalité éternelle, une • manifestation de ce qui arrive dès 1’éternité.

Quand Jésus vint au Jourdain pour être baptisé par Jean le Baptiste, celui-ci comprit qu'il n'avait pas besoin d'être baptisé avac son baptême de repentir. Il "voulait L'en détourner; 'C'est moi,' disait-il, 'qui ai besoin d'être baptisé par Toi, et Toi, Tu viens à moi!( Matth. 3:14). Mais qu'est-ce que le Christ répondit à Jean, Son Prophète et Précurseur? Il lui dit: "Laisse faire pour l'instant; c’est ainsi qu'il nous convient d'accomplir toute justice."(Matth. 3:15).   

"Accomplir toute Justice". C'était pour cela que le Seigneur Se laissa baptiser, pour montrer à nous les hommes ce qui est juste. En Se soumettant au baptême dans Son humanité, Il montra que c'est nécessaire à; chaque homme d'être baptisé. Aussi, par la descente du Saint-Esprit à Son Baptême, Il montra que c'est Lui Qui baptise "dans l'Esprit-Saint et le Feu." Comme l’Evangéliste Jean le Théologien écrit, Jean le. Baptiste déclara: "Celui Qui m'a envoyé baptiser dans l'eau m'avait dit: 'Celui sur Qui tu verras l'Esprit descendre et demeurer, c'est Lui Qui baptise dans l'Esprit-Saint.'(Jean 1:33). Ainsi, par Son Baptême^ le Christ montra que le Saint-Esprit est reçu dans le baptême chrétien Orthodoxe.

De plus, le Seigneur Jésus montra par Son Baptême qu'il est le Christ. Le mot: "Christ" vient du mot grec: "Khristos", qui veut dire: "l'Oint" Le mot hébreu: "Messiakh" veut dire également: "l'Oint". Dans l'Ancien Testament, et parmi maints peuples dans l'antiquité, les rois, les prêtres et les prophètes étaient oints avec de l'hiiile. Cette onction était regardée comme une signe que l'Esprit de Dieu reposait sur celui qui la recevait. Par la descente du Saint-Esprit à Son Baptême, Jésus montra qull est Lui-même le Christ, le Messie, que c'est sur Lui que repose vraiment le Saint-Esprit.

Aussi, Jésus le Christ fut baptisé pour montrer qu'il est le Fils de Dieu, le Dieu-homme. Ce fut à Lui que la voix du Père rendit témoignage, en disant: "Celui-ci est Mon Fils bien-aimé, Qui a toute Ma faveur."

Finalement, notre Seigneur Jésus-Christ fut baptisé pour; manifester que l'Un seul Dieu existe dans la Trinité de Personnes: Père, Fils et Saint-Esprit. Comme nous avons vu au commencement de cette homélie, c'est à cause de cette manifestation que nous appelons cette Fête: "La Théophanie".

Pour nous les Chrétiens Orthodoxes, cette Grande Fête de la Théophanie est marquée par une cérémonie spéciale, celle de la Grande Sanctification des Eaux. Pendant tout le reste de l'année, nous faisons de temps en temps la Petite Sanctification, ou Bénédiction, de l'Eau. Nous le faisons pour bénir des maisons ou d'autres bâtiments, des animaux et des champs. Nous la buvons avec foi pour l'amélioration de notre santé Dans beaucoup de monastères et de paroisses, on fait la Petite Sanctification de 'l'Eau au commencement de chaque mois, pour consacrer le mois au service de Dieu. Les Grecs et d'autres peuples Orthodoxes sont accoutumés d'inviter leur prêtre de paroisse de temps en temps chez eux, surtout au jour de fête d'un membre de famille, ou à l'anniversaire d'un événement important dans la famille, pour y faire une Petite Sanctification de l'Eau.

Mais à cette Fête; et à sa Veille, le 5 et le 6 Janvier, nous les Orthodoxes faisons la Grande Sanctification de l'Eau, en commémoration du Baptême de notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ dans le fleuve Jourdain, quand II sanctifia l'eau de ce fleuve. Dans une longue et très belle prière le prêtre

prie le Christ: "Toi donc, Ami-des-hommes et notre Roi, viens aussi maintenant par 1’effusion de Ton Saint-Esprit et sanctifie cette eau."  Il chante cette invocation trois fois, et puis il continue: "Et donne-lui la même bénédiction et vertu rédemptrice qu'à celle du Jourdain. 'Fais-en une source d’immortalité, un trésor de sanctification pour la rémission des péchés, la guérison des maladies et la perte des démons; afin que tous ceux qui en prennent et en boivent trouvent  en elle la purification de leur âme et de leur corps, le remède à leurs passions, la sanctification de leur maison, et toute sorte de profit."

A cette Fête nous buvons tous de l'Eau de la Grande Sanctification, et nous en prenons chez nous pour asperger avec elle notre maison, nos granges, nos animaux, nos champs, et notre auto ou notre bicyclette. L'eau de la Grande Sancti­fication est gardée séparément de toute autre Eau Sanctifiée. Pendant le reste de 1'année nous pouvons la boire en cas de maladie, ou quand nous sommes empêchés de recevoir la Divine Communion à une Grande Fête, par exemple quand il n'y a pas de prêtre. Des Chrétiens Orthodoxes qui ont commis quelque grave péché et à cause de cela sont exclus pour une période de la réception de la Divine Communion, eux reçoivent pour la boire de l'Eau de la Grande Sanctification par le prêtre aux Grandes Fêtes.

Nous savons tous qu'il ne faut rien manger ou boire avant la réception de la Divine Communion du Corps et au Sang du Seigneur. C'est le même avec l'Eau de la Grande Sanctification; nous ne mangeons ni buvons rien avant de boire l'Eau de la Grande Sanctification. A cette Fête de la Théophanie, quand nous la buvons tous, nous"la buvons, après avoir reçu la Divine Communion (non pas avant); mais pous buvons l'Eau de la Grande Sanctification avant de manger 1Antidhoron, le Pain Béni, qui est distribué à la fin de la Divine Liturgie.

A notre Dieu, Qui S'est manifesté aujourd'hui au . Jourdain comme en Trois Personnes: Père, Fils et Saint-Esprit, soit toute adoration, gloire et honneur, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.  Amin.

 

HOMELIE

SUR LES TROIS HIERARQUES BASILE LE GRAND, GREGOIRE LE THEOLOGIEN ET JEAN CHRYSOSTOME

(30  JANVIER)

Mes chers frères et soeurs en Christ:

En ce jour, notre Sainte Eglise Orthodoxe célèbre une fête, celle des Trois Hiérarques Qui sont ces Trois Hiérarques qui sont commémorés aujourd'hui? Ce sont les trois grands Archevêques et Pères de l'Eglise: Saint Basile' le Grand, Saint Grégoire le Théologien et Saint Jean Chrysostome. Chacun des trois a sa propre fête; Saint Jean Chrysostome en a même deux; mais aujourd'hui, le 30 janvier, tous les trois sont commémorés encore une fois ensemble,  pour montrer leur égalité devant Dieu et leur place spéciale parmi les Pères de l'Eglise.

Tous les trois vécurent au quatrième siècle. Saint Basile et Saint Grégoire naquirent tous les deux environ 330 années après la Naissance du Christ, et ils grandirent en Cappadoce, pays près de la frontière orientale de la Turquie contemporaine: Basile dans la grande ville de Césarée, dont il devint plus tard 1Archevêque; et Grégoire dans la petite ville de Nazianze, dont son père devint Evêque. C’est pour cette raison que Saint Grégoire le Théologien est très souvent appelé: Grégoire de Nazianze. Tous les deux firent leurs études dabord dans leur propre ville et plus tard dans d’autres villes plus renommées. Basile étudia à Constantinople et ensuite à Athènes; Grégoire étudia à Césarée en Palestine, à Antioche en Syrie, à Alexandrie en Egypte, et finalement à Athènes. C'est à Athènes que les deux jeunes Cappadociens se rencontrèrent et devinrent des amis très chers pour toute leur vie. Ils étaient des étudiants très habiles, mais ils n'aimaient pas les divertissements qu'aimaient la plupart de leurs compagnons, comme le théâtre et les courses de chevaux. Eux ils préféraient l'étude des Saintes Ecritures, et ils menaient une vie ascétique, en s’adonnant à la prière et au jeûne.

Après avoir fini ses études à Athènes, Basile fit un voyage dans les grands  centres monastiques en Egypte, en' Palestine, en Syrie et en Mésopotamie (qui s’appelle de nos jours Iraq). Ensuite il s’établit près de la Mer" Noire pour y fonder une communauté monastique• Grégoire se joignit à lui, et les deux amis vécurent ensemble comme moines Mais leur ascèse très rigoureuse obligea Grégoire de rentrer chez lui après quelques mois, à cause de sa mauvaise santé. A Nazianze, son père âgé, qui y était l’Evêque, avait besoin de son aide; ainsi Grégoire fut-il ordonné prêtre, mais contre sa volonté. Il senfuit même pour échapper à lordination, mais il rentra finalement chez son père et fut ordonné. Un peu plus tard Basile fut appelé au service de l'Eglise de Césarée, où il fut ordonné lui aussi prêtre, et devint l’assistant de lArch­evêque.

Plus tard, quand les deux amis eurent environ 40 ans, Basile fut élu Archevêque de Césarée. Comme Archevêque il mena une grande lutte contre les Ariens, les hérétiques qui niaient que le Fils et le Saint-Esprit sont vraiment Dieu. Les Ariens étaient alors aidés par le gouvernement, car le lEmpereur Valens était lui-même partisan de cette hérésie. Et Basile et Grégoire combattaient lhérésie arienne en prêchant et en écrivant. Pour se rendre plus fort comme Archevêque de Césarée et chef des Orthodoxes, Saint Basile essaya de remplir les évêchés autour de lui par des évêques Orthodoxes. C'est ainsi qu'il consacra son frère Grégoire comme Evêque de Nysse et son ami Grégoire comme Evêque de Sasime. Grégoire ne voulut point être consacré evêque, mais il obéit paiement aux instances de son ami Basile. Comme la ville de Sasime appartenait à une autre archevêché, pour cela Saint Grégoire ne se rendit jamais dans cette ville. Au lieu de cela, il rentra à Nazianze, où il aida son père âgé comme evêque auxiliaire.

A cause de sa grande personnalité, Saint Basile avait une influence qui s'étendait très loin au-delà de sa propre région. Il devint inofficiellement le chef de presque tous les Orthodoxes dans la partie orientale de l'Empire Romain. Il écrivit beaucoup de lettres à d'autres évêques, et il con­voqua des synodes locaux pour combattre l'hérésie arienne. Il était un grand organisateur, et il organisa aussi de grandes oeuvresvde charité, en faveur des âgés, des malades, des orphelins, des veuves, des pauvres et des lépreux. Il fit même construire une grande   groupe de bâtiments à Césarée dans ce but. Mais sa santé   était toujours fragile, et il mourut à la fin de année   378 après le Christ, n’ ayant pas encore 50 ans.

Ensuite les Orthodoxes de Constantinople invitèrent Saint Grégoire, qui était comme un évêque sans siège, à devenir leur Archevêque. A cette époque, sous un souverain arien, presque toute la ville était sous la controle des hérétiques. Ils possédaient toutes les églises, et les Orthodoxes étaient obligés de célébrer leurs offices dans une petite maison de prière. Grégoire accepta l'invitation, et sous sa conduite le troupeau des Orthodoxes s'accrut rapidement, de sorte que leur petite maison de. prière fût appelée: "1Anastasie », c'est-à-dire: la Résurrection", parce que c'est là que la résurrection de l'Eglise Orthodoxe à Constantinople commença. Saint Grégoire se montra un très grand prédicateur, dans le style des grands orateurs de la Grèce ancienne.

En l'année 380 l'Empereur Valens mourut, et Théodose le Grand, un espagnol, lui succéda. Or, Théodose était Ortho­doxe, et il rendit toutes les églises de Constantinople aux Orthodoxes. Ensuite il fit assembler, en 381, à Constantinople le Deuxième Concile Oecuménique. Cest ce Concile qui nous a donné le Symbole de la Foi, comme nous le récitons maintenant. Ce Concile confirma Saint Grégoire comme Archevêque de Con­stantinople, mais des évêques d'Egypte et de Macédoine, qui arrivèrent un peu en retard, ne le voulurent pas. Pour éviter devenir une cause de dissension et de lutte entre les Ortho-doxes, Saint Grégoire démissiona de sa position d'Archevque de Constantinople et se retira du Concile. Ensuite il rentra à Nazianze, où il agit comme évêque pendant le reste de sa vie. Il mourut à l’âge de 62 ans, environ dix années après le Deuxième Concile Oecuménique.

Surtout à cause de ses cinq discours théologiques, dans lesquels il défend la doctrine Orthodoxe sur la Toute-Sainte Trinité, l'Eglise Orthodoxe a honoré Saint Grégoire de Nazianze par le titre: "Saint Grégoire le Théologien". Parmi tous les Saints de l'Eglise, il n'y a que trois qui son honorés par le titre: "Théologien". Le premier est le Saint Apôtre et Evangéliste Jean le Théologien, qui fut le premier à enseigner la doctrine de la Sainte Trinité, surtout au commencement de son Evangile: "Au commencement le Verbe était, et le Verbe était avec.Dieu, et le Verbe était Dieu."

(Jean 1:1). Le deuxième est Saint Grégoire le Théologien, dont nous venons de parler. Le troisième est Saint Syméon le Nouveau Théologien, un grand père spirituel et écrivain de Constantinople au onzième siècle, qui écrivit aussi des discours théologiques, cest-à-dire sur la Toute-Sainte Trinité.

Le troisième des Trois Hiérarques, Saint Jean Chrysostome, naquit environ vingt années après les deux autres,, au milieu du quatrième siècle, à Antioche en Syrie Son père mourut quand il était,,encore très jeune, et sa mère, Sainte Anthouse, bien quelle n?eût que vingt ans, au lieu de se remarier, préféra rester veuve, en cosacrant le reste de sa vie à Dieu et à l'éducation de son fils. Jean étudia les lettres païennes auprès des meilleurs maîtres de l’époque. Tout le monde pensait qu'il deviendrait un brillant avocat, mais le jeune Jean ne se laissa pas attirer par les vanités du monde. Après son baptême à l'âge -de dix-huit ans, il se livrait avec ardeur au jeûne, à la veille et à la prière Il acquit une réputation pour sa vertu, et quand il eut vingt-cinq ans, 1’Archenue dAntioche voulut l'ordonner prêtre Jean, qui était très humble, était effrayé par la grandeur et par les responsabilités redoutables de cette fonction, et il s'enfuit pour échapper à l'ordination. Il se retira parmi les moines qui vivaient dans les montagnes des environs d'Antioche. Il vécut là sous la direction d'un ascète syrien, dans l'obéissance, la pauvreté absolue, le jeûne et la prière. Mais il s'exposa à de telles austérités dans le jeûne et le froid, qu'il tomba gravement malade, et fut obligé de retourner à Antioche.

Peu après son retour à Antioche en l'année 380, il fut ordonné diacre, et cinq ans plus tard il fut ordonné prêtre. Il devint très rapidement renommé comme prédicateur, et son éloquence était si brillante qu'il réunissait la ville entière à chacun de ses sermons dans les différentes églises. Il était si bon comme prédicateur que l'on l'appelait: "le Chrysostome", c'est-à-dire: "la Bouche d'or. Environ deux mille de ses homélies ont été transmises jusqu'à nos jours, dont la plus fameuse est celle qui est lue chaque année pendant là nuit de Pâques dans toutes les églises Orthodoxes. Dans ses sermons, il traite des doctrines de la foi, il explique les Saintes Ecritures (dont la plus grande partie du Nouveau Testament) et il incite ses auditeurs aux bonnes oeuvres, surtout à donner des aumônes aux pauvres,  au repentir, et à. toute la vertu chrétienne.

En 1’année 597 il fut élu Archevêque de Constantinople. Là il attirait de grandes foules, qui venaient aux églises pour écouter ses homélies. Il vivait lui-même dans une telle pauvreté qu'il ne possédait rien en propre. Il fit vendre même des biens et des objets-précieux de l'archevêché, pour en distribuer le profit aux pauvres, et pour faire construire des hôpitaux et des hospices pour les étrangers. Il s'intéressait beaucoup aux missions, surtout à celle aux Goths vers le nord et à celle des Phéniciens sur la côte de la Palestine.

Dans ses sermons Saint Jean Chrysostome essayait d'améliorer les moeurs publiques Il essayait aussi de redresser les moeurs du clergé, ce qui lui fit- des ennemis. Enfin en l'année 403 il réprimanda l'Impératrice Eudoxie, la femme de l'Empereur Arcade, quand elle s'appropria injustement la vigne d'une veuve. Saint Jean défendit même à la Reine l'entrée dans l'église. L'Impératrice demanda à son cousin Théophile, le Patriarche d'Alexandrie, de l'aider en déposant Jean de son siège. Théophile, qui était envieux du prestige croissant du siège de Constantinople, tenta de faire déposer Jean Chrysostome par une synode composée seulement denses partisans. Jean ne répondit rien à ses accusateurs, et se laissa conduire en exil. Mais sitôt le départ du Saint, un. tremblement de terre se déclencha à Constantinople, suivi d'autres catastrophes. Tout ceci fit comprendre sa faute à l'Impératrice, et lui fit rappeler Jean, qui fut acceulli par le peuple avec grand enthousiasme.

Mais l'année suivant, les accusateurs du Saint incitèrent l'Empereur Arcade, qui envoya des soldats pour le chasser de l'église, avec le clergé et les fidèles, le Grand Samedi. L'Empereur fit conduire Jean en exil, une deuxième fois. Sans égard pour son âge et ses infirmités, les soldats obligèrent le Saint à marcher par tous les temps à travers de durs chemins. Enfin, le 14 Septembre 407, dans une petite ville près de la Mer Noire, Saint. Jean Chrysostome, extrêmement épuisé.., rendit son âme à Dieu. Ses derniers mots furent: "Gloire à Dieu pour toutes choses!"

Voilà, mes chers fidèles, les Trois Hiérarques: Saint Basile le Grand, Saint Grégoire le Théologien et Saint Jean Chrysostome. Tous les trois furent de grands évêques et sont de grands Docteurs de lEglise. Deux d'entre eux ont composé les textes de la Divine Liturgie que nous employons: celle de Saint Jean Chrysostome presque toute l'année, et ce celle de Saint Basile dix fois par an. Mais surtout, les Trois Hiérarques étaient des hommes saints, qui practiquaient la vertu chrétienne, et qui montrèrent une grande patience en face des adversités Prions-les, qu!ils mous conduisent dans la Vérité et dans la Vraie Foi par leurs prières et par leurs écrits.

A notre Dieu: le Père, le Fils et le Saint-Esprit, soit toute gloire et puissance, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.  Amin

 

LA RENCONTRE  (HYPAPANDE)   DE NOTRE SEIGNEUR ET DIEU ET SAUVEUR     JESUS-CHRIST

(2 FEVRIER)

Mes chers frères et soeurs en Christ:

Aujourd'hui, le 2 février, notre Eglise, la Sainte Eglise Orthodoxe, célèbre une Grande Fête, celle de la Rencontre de notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ.

Qu'est-ce que nous célébrons aujourd'hui? et pourquoi ce jour?

Si nous comptons les jours à partir de la Naissance de'notre Seigneur Jésus-Christ, le 25 Décembre, nous trouvons que le 2 Février est le quarantième jour de Sa vie humaine. Chez les Hébreux, le quarantième jour à partir de la naissance d'un garçon était un jour spécial: c'était le jour de la purification de la mère. C'était aussi le jour où un garçon premier-né était présenté au Seigneur

Quand le Seigneur fit sortir le peuple hébreu d'Egypte, où ils étaient esclaves, Il l'accomplit en tuant pendant une nuit, celle de pâque, tous les premiers-nés, soit d'homme soit d'animal, dans tout le pays d'Egypte. Seulement les premiers-nés des Hébreux furent épargnés, à cause du sang de l’Agnenu Pascal, avec lequel ils oignirent la,..porte de leur maison. Cet Agneau Pascal, qui fut sacrificié pour sauver le peuple, était une préfiguration du Christ, "l'Agneau de Dieu Qui ôte le  péché du monde"(Jean 1:29) et Qui donne la vie à toute la race humaine. A cause de cette action rédemptrice du Seigneur, en tuant tous les premiers-nés d'Egypte, Il donna ce commandement aux Hébreux: "Tout garçon premier-jié sera consacré au Seigneur. (Luc 2:23 (comparez Exode15:12). L'Enfant Jésus était le premier né de Sa Mère, la Toute-Sainte Vierge Marie. Pour cette raison, Marie et son fiancé, Saint Joseph, comme des Juifs pieux, amenèrent l'Enfant Jésus au Temple à Jérusalem, pour Le présenter au Seigneur.

Chez nous les Chrétiens Orthodoxes, nous faisons comme suit. Le quarantième jour après la naissance (chez nous c’est le même soit pour un garçon soit pout une fille), la mère vient à l'église pour faire ses relevailles et pour présenter l'enfant au Seigneur. Le prêtre lit des prières sur l'enfant et sur la mère. A la fin il présente l'enfant à Dieu, -dans l'Autel s'il s'agit d'un garçon, devant la "Belle Porte de licônostase s'il sagit d'une fille. Enfin il rend l'enfant à la mère. Alors la mère peut recevoir de nouveau la Divine Communion'du Corps et du Sang du Seigneur.

Mais chez les Hébreux dans la Loi de l'Ancien Testa­ment, c'était différent. Il fallait apporter des animaux pour les sacrificier. Comme il est écrit dans le Livre du Lévitiaue: "Quand sera achevée la période de sa purification, que ce soit pour un garçon ou pour une fille, la mère apportera au prêtre un agneau d'un an pour un holocauste et une colombe ou une tourterelle en sacrifice pour le péché."(Lév. 12:6) Telle était la Loi de Moïse. Seulement dans le cas des parents pauvres elle était moins sévère: "Si la mère est incapable de trouver la somme "nécessaire pour une tête de petit bétail, elle prendra deux tourterelles ou deux jeunes colombes, l'un pour l'holocauste et l'autre en sacrifice pour le péché. (Lév. 12:8).    

C'est ainsi que firent la Sainte Vierge Marie et Saint Joseph le Fiancé. Comme nous le raconte lEvangéliste Luc: "Quand vint le jour où, selon la Loi de Moïse, ils devaient être purifiés, ils portèrent lEnfant à Jérusalem pour Le présenter au Seigneur ... et pour offrir en sacrifice, suivant ce qui est dit dans la Loi du Seigneurf 'un couple de tourterelles ou deux jeunes colombes".(Luc 2:22,24).Remarquons que la Sainte Vierge et Saint Joseph n'apportèrent que l'offrande qui était requise dans le cas de parents pauvres; car la Toute-Sainte Mère-de-Dieu et Saint Joseph son Fiancé étaient pauvres. Dieu, en devenant homme, choisit d'être né dans une famille pauvre et d!être appelé le fils d'un humble charpentier.

Mes chers auditeurs, il faut bien comprendre que tout ceci n'était pas nécessaire pour la Naissance comme homme de notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ. C'était Lui comme Dieu Qui avait donné ces lois concernant la circoncision, la présentation et la purification. Lui, Il n'était pas obligé de S'y conformer. C'était Lui Qui avait délivré jadis le peuple hébreu d'Egypte; c'était à Lui-même, comme Dieu qu'appartenait chaque garçon premier-né. Sa conception et Sa naissance par Sa Toute-Sainte et Toute-Immaculée Mère fut tout-à-fait sans péché et sans tache de corruption. Nulle purification n'était nécessaire pour la Mère-de-Dieu. Mais notre Dieu, en devenant homme comme nous, choisit la voie de l'humilité. Il Se laissa circoncire le huitième jour, bien que ce ne fût pas nécessaire. Il Se laissa apporter au Temple à Jérusalem pour être présenté à Son propre Père éternel, avec Lequel et avec le Saint-Esprit Il est égal comme Dieu, jouissant du même honneur rendu par les Séraphins, les Chérubins, les Archanges et les Anges, et par toutes les Puissances des Cieux. Il laissa purifier Sa Toute-Sainte et Toute-Pure Mère, bien que ce ne fût pas nécessaire non plus. Il laissa faire tout cela pour nous enseigner l’humilité et l'obéissance.

Mais cette présentation d'un enfant nouveau-né et cette purification d'une mère devinrent différentes de n'importe quelles autres. Elles devinrent une rencontre, une rencontre avec Dieu. Comme l'Evangéliste Luc nous le raconte: Or, il y avait à Jérusalem un homme du nom de Syméon. Cet homme était juste et pieux; il attendait la consolation d'Israël, et l'Esprit-Saint reposait sur lui. Et il lui avait été révélé par l'Esprit-Saint qu'il ne verrait pas la mort " avant d'avoir vu le Christ du Seigneur. (Luc 2:25-26). Quelle promesse merveilleuse, que Syméon avait reçue de Dieu! de ne pas mourir avant d'avoir vu le Christ, le Sauveur attendu, Celui Qui serait Lui-même la Consolation d'Israël, c'est-à-dire Celui Qui allait soulager le peuple hébreu de toute son affliction. Syméon était prophète, car "l'Esprit-Saint reposait sur lui. De plus, selon la Sainte Tradition, il était prêtre, et très âgé.

Saint Luc continue le récit comme suit: "Il vint donc au Temple, poussé par l'Esprit, et quand les parents apportèrent le petit enfant 'ïésus pour accomplir à Son égard les prescriptions de la Loi, il Le reçut dans ses bras."(Luc 2:27-28). Syméon le vieillard reçut le Seigneur Jésus-Christ dans ses bras. Pendant quelques moments ce vieillard tint dans ses bras Dieu, Qui est sans commencement et Qui existe de toute éternité, Qui était déjà avant le temps. Dieu le Fils, Qui repose éternellement dans le sein de Dieu le Père, repose maintenant dans les bras du vieillard Syméon. Voilà la Rencontre, l’a Rencontre entre Dieu et l'homme. Cette rencontre était devenue possible, parce que Dieu était devenu homme, en prenant un corps humain et une âme humaine. Gomme dit le Prophète Baruch: "C'est Lui Qui est notre Dieu, aucun autre ne Lui est comparable. Il est apparu sur terre, et II a conversé chez les hommes » (Baruch 3:36,38).                                                                                                   

Après avoir reçu l'Enfant Jésus dans ses bras, Syméon fut inspiré par le. Saint-Esprit, et il dit: "Maintenant, ô Maître, laisse Ton serviteur s'en aller en paix, selon Ta parole, car mes yeux ont vu Ton Salut, Que Tu as préparé à la face de tous les peuples, Lumière Qui Se révèle aux nations,     : et Gloire de Ton peuple Israël (Luc 2:29-32). Ce très bel hymne est appelé "le Cantique-de Syméon". Dans notre Eglise Orthodoxe, le prêtre le dit presque chaque Jour à la fin de l'Office d,e Vêpres. De plus, il est récité par les fidèles à la fin de lAction de Grâces après avoir reçu la Divine Communion du Corps et du Sang du Seigneur. Syméon adressa cet hymne à Dieu le Père, en disant qu'il était alors prêt à mourir, car il venait de voir avec ses propres yeux le Christ, selon la promesse quil avait reçue de Dieu. Il appela le Christ: "Ton Salut", c'est-à-dire le Sauveur envoyé par Dieu le Père. Il L'appela  aussi: "Lumière", reconnaissant ainsi que le Christ possède pleinement la Lumière divine et incréée de Dieu. Il prophétisa que le Christ allait être Sauveur de tous les peuples du monde, et non pas seulement du peuple juif; il prophétisa aussi que le Christ allait illuminer tous les peuples du monde par la Vraie Foi.

Mais ce Jour ne fut pas seulement une Rencontre avec Dieu pour Syméon. "Il y avait aussi une'lprophétesse, Anne, fille de Phanouel, de la tribu d'Aser. Elle était fort avancée en âge ... Parvenue à l'âge de quatre-vingt-quatre ans, elle ne quittait pas’le Temple, servant Dieu nuit et jour dans le jeûne et la prière.. Survenant au même moment, elle se mit à louer Dieu et à parler de l'Enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem."(Luc 2:36-38). Pour elle aussi, la vieille veuve et prophétesse Anne, le présentation de l'Enfant Jésus dans le Temple devint une Rencontre avec Dieu.

Mes chers fidèles, chaque fois que nous recevons la Divine Communion du Corps et du Sang de notre Seigneur  Jésùs Christ, c'est une rencontre avec Dieu dans le Temple. Nous tenons Dieu, non pas comme Syméon dans les bras, mais dans notre bouche. Nous renfermons Lui Qui est inimitable et nous contenons Celui Qui ne peut être contenu. Préparons-nous donc pour cette rencontre, par le repentir et avec foi, afin que nous Le glorifions avec le Père et le Saint-Esprit, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amin;

 

 

ANNONCIATION DE NOTRE TRES-SAINTE DAME LA MERE-DE-DIEU ET TOUJOURS-VIERGE MARIE

(25 MARS)

Mes chers frères et soeurs en Christ:

Aujourd'hui, alors que nous nous trouvons dans le Grand Carême, notre Eglise, la Sainte Eglise Orthodoxe, célèbre une Grande Fête: celle de 1’Annonciation de notre Très-Sainte Dame, la Mère-de-Dieu et Toujours-Vierge Marie

Quel événement célébrons-nous" à l'occasion de cette Grande Fête? Nous célébrons la venue de lArchange Gabriel vers la Toute-Sainte Vierge Marie, pour lui annoncer qu'elle allait devenir la Mère-de-Dieu. L'histoire de cet événement est racontée dans le premier chapitre de lEvangile selon Luc. Elle commence comme suit:

"Le sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, à une Vierge fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David; 2) et le nom de la Vierge était Marie."(Luc 1:26-27)."Le sixième mois". Le sixième mois à partir de quand? Le Saint Evangéliste Luc vient de raconter 1!histoire de la conception du Précurseur du Christ, Saint Jean-Baptiste. "Le sixième mois » veut dire six mois après la conception de Saint Jean-Baptiste. Or, Saint

Jean-Baptiste fut conçu au mois de septembre, et naquit neuf mois plus tard, au mois de Juin. Nous célébrons sa Naissance chaque année, le 24 Juin Maintenant, en mars, cétait le sixième mois après la conception de Saint Jean-Baptiste.

"L'ange Gabriel fut envoyé par Dieu  à une Vierge." La Vierge Marie avait été consacrée à Dieu dès son enfance par ses parents, Saints Joachim et Anne. Dès lâge de trois ans elle avait grandie dans le Temple à Jérusalem. Mais quand elle devint jeune fille, les grands-prêtres la donnèrent à un vieillard appelé Joseph, pour la protéger, en disant qu’il était son fiancé. Ce vieillard Saint Joseph le Fiancé était descendant de David, le grand roi du peuple hébreu, qui vécut environ mille ans avant Jésus-Christ. Les Prophètes avaient dit que le Messie attendu, c'est-à-dire le Christ,  Qui allait sauver le peuple hébreu, serait un descendant de David.

LArchange Gabriel entra chez la Sainte Vierge Marié et lui dit: "Réjouis-toi, Pleine-de-Grâce, le Seigneur est avec toi.(Luc 1:28). La salutation de l'Archange Gabriel commence avec: "Réjouis-toi!" Nous employons aussi cette salutation à la Mère-de-Dieu pendant les offices de notre Eglise, surtout au cours du très bel office chanté chaque vendredi soir pendant le Grand Carême: loffise des "Salutations", ou de l’Acathiste. Cette salutation est aussi un message de joie pour nous, car elle nous annonce le commencement de lEvangile. Car le mot: "Evangile" vient d'un mot grec, qui veut dire: "Bonne Nouvelle". La salutation de l'Archange Gabriel nous annonce que Dieu devient homme pour nous les hommes, afin que nous les hommes devenions dieu.

La Vierge Marie ne comprit pas cette salutation de l'Archange. Pourquoi l'Archange lui-était-il apparu? Pourquoi avait-il l'appelée: "Pleine-de-Grâce"? Mais l'Arch­ange Gabriel lui expliqua: "Rassure-toi, Marie; car tu as trouvé grâce auprès de Lieu. Voici que tu concevras et enfanteras un Fils, et tu Lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand, et on L'appellera: Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu Lui donnera le trône de David, Son père; Il régnera sur la maison de Jacob à jamais, et Son règne n'aura pas de fin." J

"Tu as trouvé grâce auprès de Dieu." Le mot: "grâce" signifie ici deux choses. Il signifie la faveur de Dieu, la bonne disposition avec laquelle II regarde l'humanité. C'est la Sainte Vierge Marie qui a été favorisée au-dessus de tout  autre être humain, même au-dessus de toute autre créature, parce que c'est elle qui fut choisie et préparée pour devenir la Mère-de-Dieu. Comme nous le chantons très souvent dans les offices de notre Sainte Eglise Orthodoxe: "Toi, plus vénérable que les Chérubins, et plus glorieuse incomparablement que les Séraphins, qui, sans tache, enfantas Dieu le Verbe, toi véritablement Mère-de-Dieu, nous t’exaltons.

De plus, le mot: "grâce" signifie l'Energie Divine et incréée, -par laquelle nous les hommes pouvons être transfigurés et. devenir ainsi des "participants de la Divine Nature";. Entre toutes les créatures, nulle n'a reçu l'Energie Divine à un, degré semblable à la Toute-Sainte Vierge Marie. C'est pour cette raison qu'elle est appellée: "Pleine-de-Grâce"

"Tu concevras et enfanteras un Fils, et tu Lui donneras le nom de Jésus." Voici la raison de l'apparition de l'Arch­ange Gabriel et de sa salutation. Il vint pour donner la Bonne Nouvelle à la Vierge Marie, qu'elle enfanterait un Fils. Il lui dit déjà" en avance le nom qu'elle devait donner à ce Fils: Jésus. Le nom: "Jésus" veut dire: "Sauveur".

"On L'appellera Fils du Très-Haut." Le nom: "Très-Haut" est un nom de Dieu. Nous devons le comprendre figurément, signifiant que Dieu a un état plus exalté que n'importe quelle créature. Nous ne devons pas penser que Dieu habite les montagnes les plus hautes ou même les étoiles au ciel. Dieu est partout, mais II est aussi au-delà de tout l'univers.

"Son règne n'aura pas de fin. Nous employons ces mêmes mots dans le Symbole de la Foi.   Le règne de Jésus-Christ n'est pas sur aucun royaume terrestre, mais sur le Royaume de Dieu.

Mais la Sainte Vierge Marie ne comprit pas encore. Elle demanda à l'archange: "Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point, d'homme" (Luc  1:34). Elle était vierge; de plus, elle avait été consacrée dès enfance pour toujours rester vierge. Joseph, chez qui elle habitait, n'était pas son mari, mais seulement son fiancé. Certes, elle avait entendu dans l'histoire des exemples où Dieu avait fait enfanter des femmes stériles, même quand elles étaient très âgées. Elle connaissait l'histoire de Sara, la femme d’Abraham, qui était stérile, mais quand elle était très âgée elle enfanta Isaac. Elle connaissait l'histoire d'Anne, qui était stérile, mais après avoir prié avec beaucoup de larmes, elle enfanta le Prophète Samuel. De plus, la Vierge Marie avait elle-même l'exemple de sa propre mère Anne, qui était aussi stérile et âgée, mais après quarante jours de prière et de jeûne par elle et son mari  Joachim,   elle   avait   enfanté la Sainte Vierge  Marie.   Mais toutes ces femmes  étaient mariées, et elles vivaient  avec; leur mari.   D'une naissance  par une  vierge personne  nTavait jamais  entendu parler.

LArchange Gabriel lui expliqua: L’Esprit-Saint descendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de Son ombre; JJ  c'est pourquoi l!Enfant sera saint et sera appelé:Fils de Dieu.( (Luc 1:35) ."L'Esprit-Saint descendra sur toi.u L! Esprit-Saint est Dieu en Pcroon&e; Il est une des Trois Personnes de la Toute-Sainte Trinité. "Et. la puissance du Très-Haut te couvrira de Son ombre. La puissance du Très-Haut, c'est l'Energie Divine et incréée. C'est 1Esprit-Saint Qui nous apporte et nous donne l'Energie Divine. C'est l'Esprit-Saint Qui agit dans tous les Saints. Mystères de l'Eglise: le Baptême, la Chrismation, la Divine Liturgie, le Repentir, l'Huile des Malades, l'Ordination des Evêques, des Prêtres et des Diacres, le Mariage, et la Grande Sanctification des Eaux à la Théophanie. C'est l'Esprit-Saint Qui vient dans la Divine Liturgie et transforme les dons du pain et du vin mêlé avec de l'eau, en les changeant en le Saint et Très Pur Corps et Sang de notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ. C'était l'Esprit-Saint Qui allait descendre sur la Sainte Vierge, afin que Dieu le Fils prenne un corps humain et une âme humaine en elle. "C'est pourquoi l'Enfant sera saint et sera appelé: Fils de Dieu."   L'Enfant Qui allait naître serait saint, parce qu'il était Dieu. Il serait saint parce qu'il était saint par nature, et non pas un enfant sanctifié, comme la Sainte Vierge elle-même. Il serait appelé:Fils de Dieu, parce qu'il était Lui-même Dieu le Fils, le Fils éternel de Dieu le Père. Le Fils de Dieu allait devenir Fils de l'homme. L'Enfant serait Fils de Dieu, parce qu'il n'aurait aucun homme comme père naturel. Saint Joseph ne Lui serait que père adoptif.

L'Archange Gabriel continua, en citant la conception par Elisabeth la mère de Saint Jean-Baptiste, en sa vieillesse. Enfin il dit: "Car rien n'est impossible à Dieu."(Luc 1:37). "Rien n'est impossible à Dieu." Dieu peut faire enfanter des vieilles femmes qui étaient auparavant stériles. Dieu pouvait aussi faire enfanter une vierge. Nous aussi, souvenons-nous toujours de ceci, dans notre vie à nous aussi: "Rien n'est impossible à Dieu." Ayons toujours foi en Dieu, qu'il peut accomplir tout ce qu'il veut pour notre salut.

Après cette explication, Marie donna sa réponse au message de l’archange: "Je suis la servante du Seigneur: qu'il m’advienne selon ta parole" (Luc 1:38).  Elle accepta l'invitation de Dieu Elle donna sa réponse libre à Dieu Elle se dit prête à accepter tout ce que Dieu voulait faire d'elle Elle était consciente des difficultés qui suivraient. Personne ne comprendrait que l'Enfant était de Dieu; tout le monde, son fiancé Joseph inclus, soupçonnerait qu'elle avait eu des relations illicites avec un homme. Mais elle accepta la vocation à laquelle Dieu l'appelait. Elle, qui avait été consacrée à Dieu comme Vierge dès son enfance, et’qui avait été sanctifiée par Dieu, accepta d'une volonté libre de devenir Mère-de-Dieu.

Voilà, mes chers fidèles, ce que nous célébrons aujourd'hui. Nous célébrons la Bonne Nouvelle que Dieu devient homme pour sauver toute la race humaine et pour que les hommes deviennent fils adoptifs de Dieu. Dieu devient homme, afin que nous les hommes devenions dieu par grâce.

A notre Dieu: le Père, le Fils et le Saint-Esprit, soit toute gloire et puissance et adoration, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amin.

 

HOMELIE  SUR LE SAINT ET GLORIEUX PROPHETE, PRECURSEUR ET BAPTISTE JEAN

(Cette homélie est destinée surtout au 24 juin et au 29 août, mais elle peut être eployée aussi aux autres fêtes de Saint Jean-Baptiste: le 7 janvier, le 24 février, le 25 mai et le 23 septembre).

Mes chers frères et soeurs en Christ:

Aujourd'hui notre Eglise, la Sainte Eglise Orthodoxe, célèbre une fête de Saint Jean-Baptiste, le Précurseur de notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ.

Parmi tous les Saints de lEglise, Saint Jean a une position spéciale, une position unique. Il est le Médiateur entre l'Ancien Testament et le Nouveau Testament. Il appartient à l'Ancien Testament, parce qu'il vint avant le Christ, pour Lui préparer Son chemin, en annonçant la venue du Royaume des Cieux et en invitant tout le monde à se repentir. Il appartient à l'Ancien Testament, parce qu'il est le dernier des Prophètes de l'Ancien Testament et le plus grand de tous. Les autres Prophètes parlaient du Christ, du Messie, Qui viendrait Mais c'est Jean qui a montré à tous le Christ comme arrivé, en disant: "Voici l'Agneau de Dieu, Qui ôte le péché du monde."(Jean 1:29). Il fut même prophète lorsqu'il était encore dans le sein de sa mère. Car, quand la Sainte Vierge Marie, après avoir conçu le Christ, visita Sainte Elisabeth, la mère de Saint Jean Baptiste, l'enfant Jean tressaillit dans son sein. "Elisabeth fut remplie du Saint-Esprit. Alors elle poussa un grand cri et dit: 'Tu es bénie entre les femmes, et béni le Fruit de ton sein! Et comment m'est-il donné que la Mère de mon Seigneur vienne à moi? Car vois-tu, dès l'instant  où ta salutation a frappé mes oreilles, l'enfant a tressailli d'allégresse en mon sein.'"( Luc 1:41-44). L'enfant Jean, encore dans le sein de sa mère, reconnut la Mère-de-Dieu, avec Dieu en Personne en elle, quand elle vint saluer sa mère. Ainsi il rendit sa mère Elisabeth elle-même prophétesse, de sorte qu'elle appelât la Sainte Vierge Marie: "Bénie entre les femmes" et: "Mère de mon Seigneur".

Jean le Précurseur appartient aussi au Nouveau Testa­ment. Le Nouveau Testament commence avec lui. Comme 1’Evangéliste Marc écrit: "Commencement de la Bonne Nouvelle touchant Jésus-Christ, Fils de Dieu. Ainsi qu'il est écrit dans le Prophète Isaie: Voici que J'envoie Mon messager en avant de Toi pour préparer Ta route. Une voix crie dans le désert: "Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez Ses sentiers."1 Jean le Baptiste parut dans le  désert, proclamant un baptême de repentir pour la rémission des péchés."(Marc 1:1-4). Aussi, comme le Saint Apôtre et Evangéliste Jean dit au commencement de son Evangile: "Parut un homme envoyé de Dieu. Il se nommait Jean. Il vint comme témoin, pour rendre témoinage à la Lumière, afin que tous crussent par lui."(Jean  1:6-7). Son père, Saint Zacharie, était grand-prêtre au Temple à Jérusalem. Jean devint le premier prêtre du Nouveau Testament, parce que c'est lui qui célébra le Baptême du Christ. Il fut un apôtre avant les Apôtres, parce qu'il fut envoyé pour prêcher la Bonne Nouvelle de l'avènement du Christ. Il fut un martyr, parcve qu'il mourut ,à cause de sa fidélité à Dieu.

Tant la conception que la naissance de Saint Jean le Précurseur furent merveilleuses. Dieu envoya même un arch­ange, l'Archange Gabriel, à son père, le grand-prêtre Zacharie, pour annoncer sa conception et sa naissance. L'archange apparut à droite de l'autel de l'encens, dans le Saint des Saints, la partie la plus sacrée du Temple, et il lui dit: "Rassure-toi, Zacharie, ta supplication a été exaucée; ta femme Elisabeth t'enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jean. Tu en auras joie et allégresse, et beaucoup se réjouiront de sa naissance. Car il sera grand aux yeux du Seigneur; il ne boira ni vin ni liqueur fermenté^: il sera rempli du Saint Esprit dès le sein de sa mère."(Luc  1:13-15). Zacharie ne crut pas à l'annonce l'annonce de l'archange, et pour cela Gabriel le rendit muet en disant: "Eh bien! tu vas être réduit au silence et sans pouvoir parler jusqu'au jour °ù ces choses arriveront, pour n'avoir pas cru à mes paroles, lesquelles s'accompliront en leur temps." (Luc  l,20).

Quelque temps après, Sainte Elisabeth conçut, ce qui fut un miracle, parce que tous les deux, Zacharie et Elisa­beth, étaient avancés en âge; de plus, jusqu'à là, Elisabeth avait été stérile, et ils n'avaient pas d'enfant."

Neuf mois plus tard, l'enfant naquit. Selon la Loi de Moïse, ils le circoncirent le huitième jour. Les voisins et les proches voulurent l'appeler Zacharie, du nom de son père, mais sa mère dit: "Non, il s'appelera Jean."(Luc.1,60). "On demanda au père comment il voulait qu'on l'appelât. Celui-ci se fit donner une tablette et écrivit: 'Jean est son nom, (Luc 1,62,63) comme lArchange lui avait dit. A cette instant "sa bouche s'ouvrit et sa langue se délia, et il parlait et bénissait                                                                              Dieu."(Luc.1,64). Ensuite Saint Zacharie fut rempli du Saint-Esprit, et se mit à prophétiser touchant la venue du Christ, en disant: "Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, de ce qu'il a visité et délivré Son peuple, et nous a suscité une Puissance de salut dans la maison de David, Son serviteur."(Luc. 1,68-69) Aussi il prophétisa à son fils Jean: "Et toi, petit enfant, tu seras appelé Prophète du Très-Haut; car tu précéderas le Seigneur, pour Lui préparer les voies."(Luc.1,76).

L'enfant grandissait, et il demeura dans les déserts pour se préparer pour sa mission. Il vit en prière, dans le jeûne et la veille, comme les moines qui allaient demeurer dans les mêmes déserts de la Palestine, et qui y demeurent jusqu'à nos jours.

Quand il eut environ trente ans, Jean commença sa ministère publique. Il prêchait dans le désert auprès du fleuve Jourdain, en disant: "Repentez-vous, car le Bpyaume des'Cieux est tout proche."(Matt.3,1). Les gens s'en allaient vers lui de Jérusalem et de toute la Judée, "et ils se faisaient baptiser par lui dans les eaux du Jourdain,  confessant leurs péchés."(Matt. 3,6). Jean Baptiste était une figure très ascétique. Il "était vêtu d'une peau de chameau; il se nourrissait de snuterelles et de miel sauvage."(Marc 1,6)

Enfin le jour arriva qui fut l'apogée de toute sa vie: le jour où il baptisa le Christ, le Dieu-homme Quand il vit son cousin, Jésus, S'approchant de lui pour être baptisé par lui, Jean Le reconnut pour ce qu'il est, et il fut saisi de tremblement. Il dit à Jésus: "C'est moi qui ai besoin   d'être baptisé par Toi, et Toi, Tu viens à moi!"(Matth. 3:14). Mais le' Seigneur lui répondit: "Laisse faire pour l'instant; c'est ainsi qu'il nous convient d'accomplir toute justice.(Matth. 3:15). Ainsi Lui Qui est sans péché Se laissa baptiser par le Baptiste, qui faisait un baptême de repentir Le Serviteur mit sa main sur la tête du Maître, et Le fit plonger dans les eaux. Lui qui baptisait dans l'eau baptisa Celui Qui allait baptiser dans le Saint-Esprit et le Feu. La créature étendit la main, et la plaça sur la tête du Créateur, de Celui Qui l'avait fait par Sa propre main.

Ce Baptême fut l'occasion d'une Théophanie', d'une Manifestation de Dieu, de Dieu Trinité des Personnes. Dieu le Fils Se laissa baptiser dans le corps comme homme; Dieu le Saint-Esprit Se laissa voir descendre comme une colombe sur le Dieu-homme Jésus-Christ; et la voix de Dieu le Père se fit entendre, en disant:"Celui-ci est Mon Fils bien-aimé, Qui a toute Ma faveur."(Matth. 3:17). Dans cette Manifestation de la Toute-Sainte Trinité, c'est Jean Baptiste qui fut l'instrument de Dieu.

Mais après cette apogée, la vie de Saint Jean le Précurseur devint une vie pleine d'adversités. A cette époque-là, le roi de la région de Galilée était Hérode. Celui-ci n'est pas le même que le roi Hérode le Grand, qui voulut tuer le Christ quand II venait de naître. Cet Hérode était son fils. Il n'était pas vraiment un roi, mais il était subordonne au Gouverneur romain de Judée, qui était alors Ponce Pilate. Or, le roi Hérode épousa Héroiade, la femme de son frère Philippe. Une telle chose n'était permise dans la Loi de Moïse qu'en un seul cas: si un homme mourait sans enfant, son frère était obligé d'épouser sa veuve, pour susciter une postérité à son frère, pour l'héritage de ses biens. D’ailleurs ceci était tout-à-fait défendu. En ce cas, Herodiade avait déjà enfanté une fille, quand elle était femme de Philippe. Ainsi il n'était pas permis à Hérode d'épouser Hérodiade. Saint Jean le Précurseur disait cela à Hérode. Pour cette raison Hérode le fit arrêter, enchaîner et emprisonner.

Lorsqu'il était en prison ,Jean commença d’avoir des doutes concernant Jésus, s'il était vraiment le Christ. "Il’Lui envoya de ses disciples pour Lui dire: Es-Tu Celui.

Qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre? (Matth. 11:2-3). Le Seigneur leur répondit, d'aller annoncer à Jean tous les miracles qui étaient accomplis par Lui. Ensuite le Christ parla aux foules au sujet de Jean. Il ne le blâma point pour ses doutes, parce quils étaient venus avec la permission de Dieu, pour rendre Jean un saint encore plus grand, à cause de ses épreuves. Le Christ dit aux foules: "Parmi les enfants des femmes, il n'en a pas surgi de plus grand que Jean-Baptiste; et cependant, le Plus-petit dans le Royaume des Cieux est plus grand que lui."(Matth. 11:11). Jean le Précurseur fut le plus grand parmi tous les hommes nés Jusque-là. Mais Jésus-Christ Lui-même, Qui était comme homme plus petit que Jean - car II naquit six mois après Jean - Jésus-Christ est plus grand que Jean dans le Royaume des Cieux, parce qu'il n!est pas seulement homme, mais le Dieu-homme, Qui existe de toute éternité.

Hérode tenait Jean en prison, sans vouloir l'exécuter, parce qu'il craignait le peuple, qui considérait Jean comme un prophète. Mais Hérodiade haïssait 'le Baptiste, et voulait le tuer. Or, vint l'anniversaire de la naissance d'Hérode, qui le célébra par un grand banquet. Pendant ce repas, "la fille d’Hérodiade dansa  en public et plut tant à Hérode, quil s'engagea par serment à lui accorder ce qu'elle demanderait."(Matth.14:6-7). La fille sortit, et demanda à sa mère, que fallait-il demander d'Hérode. Sa  mère répondit: "La tête de Jean le Baptiste."(Marc 6:24). La jeune fille rentra auprès du roi, et lui dit: "Je veux que tout de suite tu me donnes sur un"plat la tête de Jean Baptiste." Hérode "fut contristé, mais à cause de ses serments et de ses convives, il commanda de la lui donner, et envoya décapiter Jean dans la prison. Sa tête fut apportée sur un plat .et donnée à la jeune fille, qui la porta à sa mère."(Matth. 14:9-11). C'est ainsi que s'acheva la vie du plus  grand parmi les enfants  femme.(Matt.11,11). C'est ainsi que mourut le plus grand des Prophètes de l'Ancien Testament. C'est ainsi que sortit de'cette vie le Précurseur et Baptiste du Christ. C'est un crime sans pareil dans l'histoire.

Mes chers fidèles, ce crime terrible fut accompli pendant un banquet plein d'impiété, après une danse par une danseuse impudique. Il fut accompli pour tenir le serment donné par un homme ivre. A cause de ces excès à un si détestable festin, nous les Chrétiens Orthodoxes observons le 29 août, le jour où nous célébrons la Décollation de Saint Jean Baptiste, nous observons le 29 Août chaque année comme jour de Jeûne. Ce jour nous ne mangeons ni de viande, ni de poisson, ni d'oeufs, ni du lait ou de produits laitières.

Mais même ce crime arriva avec la permission de Dieu. En mourant avant le Christ, le Saint Prophète, Précurseur et Baptiste Jean devint aussi le Précurseur du Christ dans l’Hadès, parmi les esprits des défunts. Arrivé là, il y annonça la venue du Sauveur. Ainsi, comme écrit l'Apôtre Pierre: "Même aux morts a été annoncée la Bonne Nouvelle.(

Par les prières du Vénérable et glorieux Prophète et Précurseur Jean-Baptiste, que le Christ notre Dieu ait pitié de nous.  Amin. (1 Pierre 4,6).

 

HOMELIE

 SUR LES SAINTS, GLORIEUX ET ILLUSTRES CORYPHEES DES APOTRES PIERRE ET PAUL ET SUR TOUS LES SAINTS ET GLORIEUX DOUZE APOTRES

(29 JUIN)

Mes chères frères et soeurs en Christ:

Chaque année, le 29 du mois juin, notre Eglise, la Sainte Eglise Orthodoxe  célèbre la mémoire des Saints et Glorieux Chefs d’entre les Apôtres Pierre et Paul Le lendemain, le 30 juin, elle célèbre ensemble la mémoire de tous les Saints Douze Apôtres.

La position des Saints Apôtres dans l'Eglise est unique. L’Apôtre Paul, en écrivant aux Chrétiens dEphèse, parle de l'Eglise comme une maison construite en pierre: "Vous êtes concitoyens des Saints, vous, etes de la maison de Dieu.Car la construction que vous êtes a pour fondations les Apôtres et Prophètes, et pour pierre d'angle le Christ Jésus Lui-même." Aussi, le Saint Apôtre et Evangéliste Jean le Théologien eut une vision de la Jérusalem céleste, c'est-à-dire de l'Eglise triomphale aux Cieux, qui viendra avec la Deuxième Venue de notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ. Il décrit cette vision dans la Livre de l'Apocalypse, comme la vision d'une ville: "Le rempart de la ville repose sur douze assises, portant chacune le nom de l’un des Douze Apôtres de l'Agneau."(Ephés. 2:19-20).

Surtout notre Eglise Orthodoxe est Apostolique. Comme nous disons dans le Symbole de la Foi: "Je crois ...en l'Eglise une sainte, catholique et apostolique ». Nous croyons que notre Sainte Eglise Orthodoxe est la Vraie Eglise du Christ, parce qu'elle se tient et parce qu'elle s'est toujours

tenue à la Tradition qu'elle à reçue des Saint's Apôtres.

Parmi tous les Saints Apôtres, une place spéciale est accordée aux Saints Pierre et Paul. Nous les Orthodoxes les appelons: les Deux "Coryphées" des Apôtres, et nous les considérons toujours comme deux chefs Nous ne considérons pas l'Apôtre Pierre comme le seul chef, comme les Catholiques "Romains. Nous ne donnons non plus la prééminence à l Apôtre Paul seul, comme les Protestants Pour nous Chrétiens Ortho­doxes, les deux Apôtres Pierre et Paul sont les deux "Coryphées", c'est-à-dire "chefs" du choeur des Douze glorieux et illustres Apôtres.

L'Apôtre Pierre était d’une origine très humble. Il s'appelait Simon, et il était fils de Jonas, un pêcheur qui demeurait dans la petite ville de Bethsaide, au bord de la Mer de Galilée. Son frère .André était disciple de Saint Jean-Baptiste. André était présent quand Jean-Baptiste, en voyant le Dieu-homme Jésus-Christ, dit: "Voici 1’Agneau de Dieu."(Jean 1:36). André alla trouver son frère Simon, et lui dit: "Nous avons trouvé le Messie" cest-à-dire le Christ.(Jean 1:41). André amena son frère au Seigneur. Quand le Seigneur le vit, Il lui dit: "Tu es Simon, le fils de Jonas; tu t'appeleras Céphas"(Jean 1:41) ce qui est un nom dans la langue-de Syrie, qui veut dire: "pierre".

Un peu plus tard, quand II eut commencé à prêcher et à enseigner dans la région de Galilée, Jésus Christ Se servit du bateau de Simon et dAndré comme tribune pour prêcher aux foules. Ensuite II leur dit de lâcher leurs filets pour la pêche. L'ayant donc fait, ils prirent une grande quantité de poissons, bien qu'ils n'eussent rien pris pendant toute la nuit. Apres ce signe, le Christ dit a Simon: "Rassure-toi; désormais ce sont des hommes que tu prendras."(Luc 5:10). Alors ils laissèrent tout, et ils Le suivirent. Simon, qui était un homme marié, laissa même son épouse.

Simon-Pierre, à cause de son charactère impulsif, devint un chef parmi les "Douze Disciples. Il était surtout le Disciple de la Foi. Il était toujours le premier d entre les Disciples à montrer sa foi en Jésus, en cherchant à accomplir de grands exploits. Quand le Christ marchait sur la mer, par exemple, ce fut-Simon-Pierre qui voulut se promener sur la mer avec Lui. Quand Jésus demanda un jour à Ses Disciples: "Pour vous, Qui suis-Je?" ce fut Simon-Pierre qui répondit: "Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant."(Matth. 16:16). A cause de cette réponse le Seigneur lui déclara: "Eh bien! Moi Je te dis: Tu es Pierre, et sur cette pierre Je bâtirai Mon Eglise, et, les Portes de l'ïïadès ne tiendront pas contre elle. Je te donnerai les clefs du Royaume des Cieux: quoi que tu lies su sur la terre, cela aura été lié dans les cieux, et quoi que tu délies sur la terre, cela aura été délié dans les cieux.(Matth. 16:18-19). Ce pouvoir de lier et de délier sur la terre fut donné un peu plus tard par le Christ à tous les Douze Disciples. De plus, 1'Eglise est bâtie sur les Douze Apôtres comme fondations. Mais cette honneur et cette position fut accordée d'abord à Pierre, avant les autres, comme une position personnelle, qui appartient à lui seul et à personne d'autre. Pierre était un des trois Disciples en qui le Christ avait la plus grande confiance Les autres étaient les deux frères Jacques et Jean. Ces trois furent présent à trois moments très importants dans la vie de Jésus-Christ: à la résurrection de la fille de Jaïre, à la Transfiguration, et quand II priait avant Sa Passion dans le Jardin de Gethsémani.

Pendant la nuit avant la Crucifixion du Christ, Pierre Lui dit: Je donnerai ma vie pour Toi. (Jean 15:37,33).Le Seigneur lui répondit: "En vérité, en vérité Je te le dis, le coq ne chantera pas que tu ne M'aies renié trois fois." Cela est arrivé. Pendant cette même nuit-là, Pierre renia Jésus trois fois dans la cour de la maison du Grand-Prêtre. Mais tout-de-suite il se repentit "Sortant dehors, il pleura amèrement."(Matth. 26:75).

Après cette chute, Pierre fut rétabli comme Apôtre. Il fut même le premier Apôtre à qui le Christ ressuscité apparut. Pierre devint le chef des Apôtres après l'Ascension dans l'Eglise primitive des premiers chapitres des Actes des Apôtres, en ce qui concerne la vie pratique de l'Eglise. Ce fut surtout Pierre qui faisait des discours aux foules, en les exhortant de se faire baptiser au nom de "Jesus Christ. Ce fut Pierre qui entra chez un païen, l'officier romain Corneille, et le baptisa; mais il dut ensuite justifier sa conduite devant tous les Apôtres à Jérusalem.

L’Apôtre Pierre fit aussi de grands voyages mission­naires. Il prêcha à Antioche et dans plusieurs autres endroits. Enfin il fut crucifié à Rome en l'année 67, pendant la persé­cution de l'Empereur Néron. A cause de sa grande humilité, il demanda d'être crucifié la tête en-bas, ne se considérant pas digne d'être crucifié debout comme son Seigneur.

L'autre des deux Coryphées, l'Apôtre Paul, était un homme tout-à-fait différent. Il naquit dans la-ville de Tarse en Asie-Mineure, fils d'un Juif assez riche et instruit, qui était citoyen romain. Avant de devenir Chrétien, il s'appelait Saul. Il reçut une bonne éducation, tant dans la religion juive que dans la littérature grecque. Il étudia à Jérusalem chez Gamaliel, un Maître juif renommé Saul était rempli de zèle pour la Loi de Moïse, et devint membre de la partie des Pharisiens, qui pratiquaient l'observance la plus stricte de la Loi.                                         

Comme Pharisien, le jeune Saûl s'opposa aux Chrétiens, même en les persécutant. Il chargeait de chaînes et jetait enprison hommes et femmes. Il se rendit aussi à Damas en Syrie, ,!.en vue d'amener ceux de là-bas enchaînés à Jérusalem pour y être châtiés."(Actes 22:5) faisait route et approchait de Damas, quand soudain une luière venue du ciel l'enveloppa de sa clarté. Tombant à terre, il entendit une voix qui lui disait: fSaul, Saul, pourquoi Me persécutes-tu?(Actes 9:3-5). Qui es-Tu, Seigneur? demanda-t-il. Et Lui: Je suis Jésus Que tu persécutes.(Acte 9,3-5). Quand Saul se releva de terre, il ne voyait rien; il était aveugle. Mais Ananie, un disciple du Christ à Damas, lui fut envoyé par le Seigneur, et lui imposa les mains. Saul recouvra aussitôt la vue. Il commença aussi à voir avec les yeux de son âme, en croyant au Christ, et il se fit baptiser.

Il se mit à prêcher dans les synagogues de Damas, proclamant que Jésus est le Christ, et le Pils de Dieu.(Actes 9:20). Les Juifs voulaient le tuer, mais les Disciples lé prirent de nuit et le descendirent dans une corbeille le long de la muraille.(Actes 9:25). Après une visite aux Apôtres à Jérusalem, il se retira vers sa propre région, la Cilicîe, près de la frontière sud-est de la Turquie moderne.     

Plusieurs années plus tard, l'Apôtre Barnabe amena Saul de Tarse à Antioche, pour aider dans la nouvelle Eglise d’Antioche, une église locale composée surtout de croyants d'origine non-juive. Partant d’Antioche, Saull fit trois grands voyages missionnaires. Dès le premier de ses voyages il se servait de son nom chrétien Paul. Il prêcha en Chypre, en beaucoup de régions d'Asie-Mineure et en Grèce. Il fonda  une multitude d'églises locales, pour lesquelles il consécra des évêques. Il souffrit beaucoup pour le nom du Christ. Il fut emprisonné plusieurs fois; il reçut d'innombrables coups; il fut une fois lapidé; il entreprit des voyages sans nombre, en s’exposant partout aux dangers Il vivait avec labeur et fatigue, veilles fréquentes, faim et soif, jeûnes répétés,

froid et nudité"(2 Cor. 11:27,28).  Et sans parler du reste, son obsession  quotidienne était le souci de toutes les Eglises. Après le troisième voyage missionnaire, il visita Jérusalem, où les Juifs le prirent et essayèrent de le tuer. Il fut s.auvé par les soldats romains. Le gouverneur romain le garda deux années en prison, pour plaire aux Juifs. Enfin Paul fut appel à César, lEmpereur romain. Il fut envoyé à Rome, et pendant ce voyage il fit nauffrage pendant une terrible tempête. A Rome il fut enfin libéré, et ensuite il fit au moins encore un voyage missionnaire, en Grèce. Enfin il fut arrêté de nouveau, et fut cette fois-ci condamné à mort par l'Empereur Néron. Il fut décapité à Rome, la même année que l'Apôtre Pierre fut crucifié.

Ces deux Coryphées des Apôtres nous parlent encore par leurs Epitres. Dans le Nouveau Testament nous avons quatorze Epitres de Saint Paul et deux de Saint Pierre.

Le lendemein de la Fête des deux Coryphées Pierre et Paul, nous célébrons le Synaxe des..Douze Apôtres.  En ce jour nous les commémorons tous les Douze ensemble;  mais chacun a aussi sa propre fête dans le Calendrier de lEglise. Des vies des autres Apôtres nous ne connaissons pas tant de détails comme des deux Coryphées, mais la Sainte Tradition nous en raconte des choses en plus du Nouveau Testament.

André, le frère de Simon-Pierre, fut le premier parmi les Apôtres à être appelé par le Seigneur. 'C'est pourquoi il est appelé: le Prôtoclite" ce qui veut dire: "le Premier Appelé". II fut crucifié à Patra en Grèce, sur une croix de forme du lettre "X".

Jacques et Jean étaient frères, les fils de Zébédée. Leur mère, Salomé, devint elle-même disciple du Christ. Jacques fut le premier à mourir parmi les Douze Apôtres, étant tué par le. roi Hérode Agrippa Ier. Son frère Jean vit jusqu'un âge très avancé. Il écrit un Evangile, trois lettres et l'Apo­calypse. Ce fut Jean que le Christ aimait de manière spéciale parmi les Disciples. Mais c'est Jean qui comprit le plus la divinité de Jésus, le Dieu-homme. Pour cela, il est appelé: le Disciple Bien-Aimé, et aussi: Jean le Théologien.

Thomas n'était pas présent quand le Christ Ressuscité apparut à Ses Apôtres. Ensuite il ne crut pas à la Résurrection, jusqu'à ce que le Christ lui apparut en présence des autres Apôtres. Cela arriva par la permission de Dieu, afin de nous aider à croire à la Résurrection. Ensuite Thomas devint l'Apôtre de l'Orient. Il voyagea même jusqu'en Inde Méridionale.

Le temps me manque pour parler des autres: Philippe, Barthélémy, Matthieu, Jacques fils d'Alphée, Simon le Zélote, Judas fils de Jacques - pas l'Iscariote -et Matthias, qui fut élu à la place du traître Judas l'Iscariote. Par leurs labeurs et leurs souffrances l'Evangile s'est répandu dans le monde entier. Comme il est écrit dans le dix-huitième Psaume: "Leur parole s'en est allée par toute la terre, et leur message Jusqu'aux extrémités du monde." (Psaume 18(19)). Leur oeuvre

continue encore de nos jours.

Par les prières des Saints Apôtres Pierre et Paul et de tous les Douze Saints Apôtres, que le Seigneur Jésus-Christ notre Dieu ait pitié de nous.  Amin.

 

 

LA     TRANSFIGURATION DE NOTRE SEIGNEUR ET DIEU ET SAUVEUR  JESUS-CHRIST

(6  AOUT)

Mes chers frères et soeurs en Christ:

Aujourd’hui notre Eglise, la Sainte Eglise Orthodoxe, célèbre une Grande Fête, celle de la Transfiguration de notre Seigneur et Dieu et Sauveur Jésus-Christ. Cette Fête est très importante, parce qu'elle nous montre que notre Seigneur Jésus-Christ est vraiment Dieu. Elle est aussi importante, parce qu'elle nous montre le but de 1évangile et de toute loeuvre accomplie par Dieu pour notre salut: La déification de lhomme par la transfiguration

L'histoire de cet événement pendant la vie du Christ est racontée par les trois Evangélistes Matthieu, Marc et Luc. Le Saint Apôtre Pierre y fait aussi référence dans sa Deuxième Epitre. Regardons le récit de Saint Matthieu, que nous avons entendu comme Evangile aujourd'hui pendant la Divine Liturgie.

"Six jours après, Jésus prend avec Lui Pierre, Jacques, et Jean son frère, et les emmène à l’écart, sur une haute montagne." Six jour après quoi? Ce fut six jours après la confession de foi par Pierre: « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant».(Matth.16:16). Ce fut aussi six jours après la première annonce par le Seigneur de Sa Passion et de Sa Résurrection, quand "Il commença de leur enseigner que le; Fils de 1homme devait beaucoup souffrir, être rejeté par les anciens, les grands-prêtres et les scribes, être mis à mort, et après trois jours ressusciter."(Marc 8:31). De plus, ce fut six jours après la promesse de notre Seigneur:  en est d'ici présents qui ■ ne goûteront pas la mort avant d'avoir vu le Fils de l'homme venant avec Son Royaume.(Matth. 16:16). La Transfiguration fut vraiment une vision du Royaume du Fils de lhomme, c'est-à-dire du Royaume et du pouvoir du Dieu-homme Jésus-Christ. Jésus prend avec Lui Pierre, Jacques et Jeun." (Matth. 17:1);

Ces trois Disciples étaient choisis dentre les Douze, et ce sont eux seuls qui furent présents à deux autres moments très mystérieux dans l'Evangile: à la résurrection de la fille de Jaïre, et quand Jésus priait avant Sa Passion dans le Jardin à Gethsémani.

Il les emmena "sur une haute montagne"' Cette haute montagne est le Mont Thabor, près de la Mer de Galilée, au nord de la Palestine. C'est un Lieu Saint, qui est visité par maints pèlerins de la Terre-Sainte.

"Il fut transfigure devant eux: Son visage resplendit comme le soleil, et Ses vêtements devinrent éblouissants comme - la lumière." Nous savons tous comment le soleil est brillant, surtout à midi. Nous ne pouvons le regarder directement. Si nous essayons de le regarder, nous sommes presque aveuglés par l'intensité de la lumière. Il en fut de même avec le visage du Dieu-homme Jésus. "Son visage resplendit comme le soleil."(Matth. 17:2). Mais ce ne fut pas seulement Son visage qui resplendit, mais tout Son corps et même Ses vêtements aussi. "Ses vêtements devinrent éblouissants comme la lumière."  Ainsi la Transfigu­ration s'étendit aux objets matériels aussi, en les changeant.

"Et voici que leur apparurent Moise et Elie, qui s'entretenaient avec Lui (Matth.17:3). Moïse était la plus grande personna­lité de l'Ancien Testament; c'était par lui que Dieu avait donné la Loi au peuple hébreu. Elie était le plus grand des Prophètes qui vinrent après Moïse. Il se distinguait par une zèle redoutable pour le Seigneur contre tous les idoles et faux dieux. Pourquoi ces deux personnes apparurent-elles avec le Christ? Le Christ les fit apparaître avec Lui pour montrer que tout ce qu'il faisait était en accord avec la Loi et les Prophètes. Bien sûr, Il est Dieu, Celui Qui donna la Loi à Moïse et Qui parla par les-Prophètes. Mais les Juifs L'accusaient de ne pas respecter la Loi. ils disaient par exemple: "Cet homme ne vient pas de Dieu, puisqu'il n'observe pas le sabbat." (Jean 9:16). Ils L'accusaient de blasphémer en Se disant Dieu; ils Lui dirent par exemple: "Ce n'est pas pour une bonne oeuvre que nous te lapidons; c'est pour un blasphème: Parce que toi, qui n'esjqu'un homme, tu te fais Dieu"(Jean 10:33). En faisant apparaître et parler avec Lui Moïse et Elie, notre Seigneur Jésus-Christ montra aux Disciples que Moïse ne' Le regardait pas comme  transgresseur de la Loi, et qu'Elie ne Le considérait pas comme blasphémateur ou faux dieu.

De quoi le Christ, Moïse et Elie s'entretenaient-ils donc? L’Evangéliste Luc nous dit qu'ils "parlaient de Son départ, qu'il allait accomplir à Jérusalem"(Luc. 9,31), c'est-à-dire de Sa Passion, de Sa Crucifixion et de Sa Mort Il continuait ainsi 1! enseignement qu'il avait commencé quelques jours auparavant. "Voici qu'une nuée lumineuse les prit sous son ombre, et voici qu'une voix disait de la nuée: 'Celui-ci est Mon Fils bien-aimé, Qui a toute Ma faveur; écoutez-Le.(Matth. 17:5). Ici nous avons une manifestation de Dieu comme la Toute-Sainte Trinité, semblable à Sa manifestation lors du Baptême du Christ. Comme au fleuve Jourdain, le Père Se manifesta par une voix, témoignant de Jésus comme de Son Fils, avec presque les mêmes mots qu'au Baptême du Christ. Mais le Saint-Esprit Se manifesta cette fois, non pas comme une colombe, mais comme une nuée, une "Nuée lumineuse". Celle-ci avait aussi été la manière de la manifestation de Dieu dans l'Ancien Testament, surtout sur le Mont Sinaï et dans le désert,, comme nous lisons dans le livre de l'Exode. De plus, cette fois, sur le Mont Thabor, le Dieu-homme Jésus Se manifesta Lui-même vraiment comme Dieu, par Sa Transfiguration.

Quelle fut la réaction des trois Disciples à cette théophanie, cette manifestation de Dieu? A cette voix les Disciples tombèrent la face contre terre, tout effrayés. Mais Jésus, S'approchant, les toucha et leur dit: 'Relevez-vous, et n'ayez pas peur! Et eux, levant les yeux, ne virent plus personne que Lui, Jésus, seul."(Matth. 17:6-8). La gloire de la Transfiguration, la nuée lumineuse et la voix de Dieu le Père furent une expérience effrayante. Les trois Disciples "étaient saisis <de frayeur."(Marc 9:6). Ils ne pouvaient plus supporter cette manifestation. Pour ce cette raison, pour les épargner, le Christ mit fin à la vision de la Transfiguration.

Le but de la Transfiguration est nettement exprimé par un des hymnes que nous chantons pendant cette Fête, appelé le Kondakion. Le Kondakion est le dernier hymne qui est chanté dans la Divine Liturgie après la Petite Entrée du Prêtre et  du Diacre avec le Livre des Evangiles. Il est chanté immédiatement avant le chant du Trisagion: "Saint Dieu, Saint Fort, Saint Immortel, aie pitié de nous." Le Kondakion de la Transfiguration est le suivant:

"Sur la montagne Tu Tes transfiguré, et Tes Disciples contemplèrent Ta gloire, ô Christ notre Dieu, autant qu'ils le pouvaient, afin qu'en Te voyant sur la croix ils comprennent que Ta Passion était volontaire, et proclament à la face du monde que Tu es en vérité le reflet de la splendeur et de la gloire du Père,"

Le but premier de la Transfiguration était de montrer aux trois Disciples choisis la gloire réelle et vraie du Christ, afin qu'ils comprennent ainsi que Sa Crucifixion n’arriva pas à cause, d'aucune faiblesse ou incompétence en Lui, mais au contraire, que la Crucifixion était un acte tout à fait volontaire de la part du Christ. Ils ne comprirent pas cela à l'heure même de la Crucifixion, mais plus tard, après la Résurrection et la Descente du Saint Esprit le jour de la Pentecôte. De plus, le Seigneur interdit aux trois Disciples de parler de la Transfiguration avant Sa Résurrection. "Comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur fit cette défense: 'Ne parlez à personne de cette vision, avant que le Fils de l'homme ne ressuscite d'entre les-morts.(Matth. 17:9).

Après le Résurrection, tant la Transfiguration. que la Crucifixion devinrent compéhesibles pour les Apôtres, et ainsi ils pouvaient proclamer partout que le Christ, le Fils de Dieu, est "en vérité le reflet de la splendeur et de la gloire du Père."Remarquons aussi que le Kondakion de cette Fête dit que les Disciples contemplèrent la gloire du Christ notre  Dieu "autant qu'ils le pouvaient" Ils ne pouvaient pas la voir en pleine mesure, en toute son intensité, car la gloire du Christ est incréée, elle est l’Energie Divine. Le Seigneur ne leur fit voir Sa gloire, que dans la mesure où ils étaient capables de la recevoir. Dans la vie éternelle eux, et nous aussi, pourront contempler la gloire incréée de Dieu dans une intensité et une luminosité qui s'accroîtra sans arrêt. Comme l'Apôtre Paul écrit dans sa Deuxième Epitre  aux Chrétiens de Corinthe:   "Et nous tous  qui,   le visage  découvert,   réfléchissons  comme  en un miroir la gloire  du Seigneur,   nous  sommes transformés  en cette même image,   toujours plus  glorieuse,   comme il  convient à lfaction du Seigneur, Qui  est Esprit.( 2 Cor. 3:18).    

Voilà le but de notre vie chrétienne: participer à cette gloire de Dieu, être transformés par la Lumière incréée du Thabor, de sorte que nous aussi devenions Lumière incréée, transfigurés, mais tout en restant vraiment des hommes. Ainsi nous deviendrons "participants de la Divine Nature" (2 (Pierre 1:4) nous deviendrons dieu par grâce, par la participation de l'Energie Divine. Il faut bien comprendre qu'en devenant dieu par grâce, les hommes saints ne seront pas ajoutés à la Toute-Sainte Trinité. Pas du tout! Ce sont seulement les Trois Personnes de la Toute-Sainte Trinité: le Père, le Fils et le Saint-Esprit, Qui ont l'Essence Divine Qui sont Dieu selon leur propre Nature. L'Essence Divine est tout à fait invisible, incompréhensible et imparticipable à toute créature, soit à nous les hommes, soit même aux saints anges. Mais les hommes saints deviendront participants de l'Energie Divine, qui peut être vue par nous les hommes avec les yeux de notre âme, et à quoi les

hommes peuvent participer, devenant dieu par grâce.

Mes chers fidèles, que nous devenions tous participants de la Nature Divine, transfigurés par la Lumière Divine du Mont Thabor, par la grâce et l'aide de notre Dieu: du Père, du Fils et du Saint-Esprit,  à Qui soit toute gloire, honneur et adoration, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles.  Amin.

 

LA DORMITION DE NOTRE TRES-SAINTE DAME  LA MERE DE DIEU    ET TOUJOURS-VIERGE MARIE

(15 AOUT)

Mes chers frères et soeurs en Christ:

Aujourd'hui notre Eglise, la Sainte Eglise Orthodoxe, célèbre encore une Grande Fête, celle de la Dormition de la Très-Sainte Mère-de-Dieu et Toujours-Vierge Marie.

L'histoire de cette Fête ne se trouve pas dans le Nouveau Testament. Il est de même avec quelques autres Fêtes de la Mère-de-Dieu, notamment celles de sa Nativité (le 8 Septembre) et de son Entrée au Temple (le 21 novembre). Pour de telles Fêtes nous puisons à la Sainte. Tradition de l'Eglise. La Sainte Tradition s'exprime sur cette Fête, de la Dormition, surtout dans les homélies des Saints Pères de l'Eglise, dans les Synaxaires (c'est-à-dire les Vies des Saints pour toute l'année), et dans les hymnes de la Fête que nous chantons dans l'Eglise.

Mais du Nouveau Testament nous savons que la Mère-de-Dieu fut confiée au Disciple Bien-Aimé du Christ, le Saint Apôtre et Evangéliste Jean le Théologien. A l'heure de la Crucifixion, quand le Christ était suspendu sur la Croix, la Mère-de-Dieu et le Disciple Jean se tenaient près de la Croix. Alors, "voyant Sa Mère et près d'elle le Disciple qu'il aimait, Jésus dit à Sa Mère: 'Femme, voici ton fils. Puis Il dit au Disciple: Voici ta Mère.' A partir de cette heure, le Disciple la prit chez lui." (Jean 19:26-27).

Nous savons aussi que la Mère-de-Dieu était   avec les Apôtres après l'Ascension-du Christ, quand, ils se  préparaient pour la Descente du Saint-Esprit. Comme l'Apôtre et Evangéliste Luc nous le raconte dans les Actes des Apôtres: "Tous   d'un même coeur étaient assidus à la prière, avec quelques   femmes, dont Marie Mère de Jésus, et avec Ses frères (Actes 1:14). Nous   savons ainsi que la Toute-Sainte Vierge se trouvait avec les   Apôtres lors de la Descente du Saint-Esprit, le jour de la Pentecôte.

Les Apôtres regardaient toujours la Vierge Marie avec une grande vénération, parce qu'elle était la Mère de leur Maître et Dieu. C'était d'elle que le Seigneur avait pris Son Corps quand II devint homme.

Ainsi la Très-Sainte Vierge demeurait à Jérusalem, parmi les Saints Apôtres, et elle, était soignée avec grand amour par son fils adoptif, le Saint Apôtre Jean. Il faut remarquer ici que l'Apôtre Jean était lui-même aussi vierge. La plupart des Apôtres étaient mariés ou avaient été mariés; mais Jean se consécra à Dieu pour vivre dans la virginité. La Toute-Sainte Mère-de-Dieu, comme Mère du Christ, est vraiment la Mère adoptive de tous les Chrétiens. Mais elle est la mère d'une manière spéciale de tous ceux qui, comme 1’Apôtre Jean, se donne à Dieu pour vivre dans la virginité, d’ordinaire comme moine ou moniale.

Au bout de longues années, il plut- au Christ notre Dieu de rappeler à Lui Sa Mère. Pour l'avertir, Il envoya trois jours à l'avance un ange, qui lui dit que le temps était venu pour elle dêtre transférée de la terre au ciel. Quelques-uns disent que cet ange fut l'Archange Gabriel, le même qui était venu à elle à l'Annonciation Lange dit à la Toute-Sainte Vierge: "Voici ce que déclare ton Fils: 'Le temps est venu de rappeler auprès de Moi Ma Mère.' Ne te troubles pas à cette nouvelle, mais rejouis-toi plutôt, car tu vas partir vers la vie éternelle. "

La Mère-de-Dieu reçut ce message avec une grande joie, et fut pleine du désir de s'élever vers son Fils. Ainsi elle arrangea elle-même le lit funèbre, et fit tout préparer pour son enterrement. Elle fit appeler les femmes qui étaient ses compagnes, et elle leur révéla qu'elle allait partir vers le ciel. Mais ces femmes reçurent cette nouvelle avec larmes et gémissements, suppliant la Toute-Sainte de ne pas les laisser orphelines. Celle-ci les rassura qu’elle" continuerait à les protéger, elles et le monde entier.

Ensuite la maison fut soudainement ébranlée par un bruit semblable à celui du tonnère, et remplie de nuées qui amenèrent de toutes les extrémités du monde les Apôtres, pour que toute l'Eglise mystiquement réunie célèbre les funérailles de sa Reine. Comme nous chantons dans les Vêpres de cette Fête:

Les Apôtres divins, sur un signe de Dieu, des quatre coins de l'univers, portés sur les célestes nuées, recueillèrent ton corps très-pur qui avait mis au monde notre Vie, et pieusement ils l'entouraient de respect."

Les yeux pleins de larmes, les Apôtres dirent à la Mère-.de-Dieu: « Si tu demeurais dans le monde et vivais parmi nous, nous en aurions bien sûr, ô Reine, une grande consolation;' ce serait comme si nous voyions ton Fils et notre Maître. Mais puisque maintenant c'est Sa volonté que tu sois transportée au ciel, nous nous lamentons et pleurons, comme tu le vois, mais nous nous réjouissons aussi de tout ce qui a été disposé pour toi." Elle leur répondit: "O Disciples et Amis de mon Fils et mon Dieu, ne transformez pas ma joie en tristesse, mais'ensevelissez mon corps, et gardez-le dans la position que je prendrai sur mon lit de mort.

Ensuite la Toute-Sainte Vierge sallongea elle-même sur son lit de mort. Elle offrit d'ardentes prières et supplications à son Fils 'pour la conservation et la paix du monde entier. Elle bénit les Apôtres et tous ceux qui étaient présents, et elle remit paisiblement son esprit dans les mains de son Fils et son Dieu.

Les Saints Apôtres soulevèrent le lit en chantant des hymnes funèbres, et le portèrent en procession vers le tombeau, accompagné par d'autres Disc-iples, qui portèrent des flambeaux. Les chefs des Juifs ne pouvaient pas supporter ce spectacle. Ainsi ils incitèrent quelques-uns à essayer de renverser la litière sur laquelle reposait 'le corps vivifiant de la Mère-de-Dieu. Mais le Christ motre Dieu protégea le corps de Sa Mère, en rendant ses ennemis aveugles. Néanmoins, un d'entre eux, qui était plus audacieux que les, autres, se saisit de la sainte couche; mais un ange dfaspect-terrible lui apparut, et lui coupa les deux bras avec une épée Les deux bras restèrent accrochés au lit. Mais cette manifestation de la colère de Dieu eut pour but, comme toujours, le salut des hommes Ainsi cet homme audacieux fut conduit à se convertir. Il demanda à la Mère-de-Dieu le pardon et la guérison. Elle accéda à sa requête, et ses bras furent miraculeusement réunis à son corps. Il retrouva l'usage de ses bras, et il devint aussi un instrument de salut pour ses compagnons, en concertant beaucoup d'entre eux à la foi en Christ.

Les Apôtres arrivèrent enfin au jardin de Gethsémanie, où ils ensevelirent le corps très saint de la Mère-de-Dieu. Son tombeau à Gethsémanie reste jusqu'à nos jours un lieu saint vénéré par tous les pèlerins Orthodoxes.

Selon la providence  de Dieu, l’un des Apôtres, Thomas, ne se trouvait pas aux funérailles Venant de l'Inde, il n'était arrivé à Gethsémanie que le troisième jour, et il ne se consolait pas de n'avoir pas pu voir une dernière fois le corps très saint de la Mère-de-Dieu. Ainsi, d'un commun accord, les autres Apôtres décidèrent d'ouvrir le tombeau, afin que Thomas puisse vénérer le saint corps. Ils enlevèrent la pierre qui fermait l'entrée au tombeau, et ils furent tous saisis de stupeur, en constatant que le corps avait disparu. Seulement le suaire qui l'enveloppait restait là comme preuve irréfutable du trnasfert au ciel de la Mère-de-Dieu. Ainsi ils apprirent de la résurrection et de l'ascension de l'âme et du corps réunis de la Toute-Sainte Vierge, même avant la résurrection commune de toute l'humanité à la fin de ce monde.

Comme nous le savons tous, c'était par une disposition spéciale de Dieu que "Thomas, l'un des Douze, appelé Didyme, n'était pas avec eux, quand vint Jésus(Jean 20:24), à Ses Disciples le soir du jour de la Résurrection. Ainsi Thomas devint une semaine plus tard une cause de foi en la réalité de la Résurrection de notre Dieu et Seigneur Jésus-Christ. D’une’manière semblable, le même Apôtre Thomas devint, par la providence de Dieu, un instrument pour montrer à tous le Transfert de la Toute-Sainte Vierge Marie au Royaume des Cieux après sa mort.

La Dormition (cest-à-dire la mort) et le Transfert de la Toute-Sainte Mère-de-Dieu est un mystère du même ordre que son Enfantement comme Vierge. Elle était vierge avant son enfantement, elle resta vierge dans l'enfantement de Jésus, et elle reste encore toujours Vierge après la naissance du Christ. Après sa Dormition, son corps a été réuni avec son âme, et les deux furent déifiés, de sorte qu'elle sortît comme son Fils d’un tombeau fermé, et passa à la vie éternelle.

Gomme nous  chantons plusieurs fois  dans  un petit hymne de  cette Fête, appelé l’Apolytikion :

Dans  ton Enfantement  tu  as  gardé  la virginité,   dans ta Dormition tu n’as  pas  quitté  le monde,   ô  Mère-de-Dieu;   tu es passé   à  la vie,   toi  qui  es Mère  de  la Vie,   et qui de  la mort  délivres nos  âmes par tes prières. »

Mais la plupart des mystères de la Mère-de-Dieu ne sont pas écrits dans les Evangiles, parce qu'ils ne font pas partie de la proclamation que 1Eglise fait à tout le monde. Les mystères de la Mère-de-Dieu appartiennent à la tradition intérieure de l'Eglise, connue seulement des fidèles.

Mes chers frères et soeurs en Christ, réjouissons-noirs dans cette Grande Fête de la Dormition et du Transfert de la Toute-Sainte Mère-de-Dieu, car ce mystère est une indication et un avant-goût de notre déification; à laquelle que nous parvenions tous, aidés par ses prières et ses intercessions, par la grâce de notre Dieu: du Père, du Fils et du Saint-Esprit;  à Qui soit toute gloire, action de grâces et adoration, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Amin.

 Μέ τήν εὐλογία τοῦ πατρός Δαμασκηνοῦ Γρηγοριάτου